ACCUEIL

Archive pour la catégorie ‘Enseignement’

« Jésus se mit à faire des reproches aux villes où avaient eu lieu ses miracles parce qu’elles ne s’étaient pas converties. »

mardi 16 juillet 2024

Comme une grâce après une grâce, le repentir a été donné aux hommes après le baptême. Le repentir est en effet une seconde naissance, qui vient de Dieu. Ce que nous avons reçu en gage par le baptême, nous le recevons comme un don plénier par le repentir. Le repentir est la porte de la compassion ; elle s’ouvre à ceux qui le recherchent. Par cette porte nous entrons dans la compassion divine ; en dehors d’elle nous ne trouvons pas la compassion. « Car tous ont péché, dit l’Écriture Sainte, et tous sont justifiés gratuitement par sa grâce » (Rm 3,23-24). Le repentir est la seconde grâce. Elle naît de la foi et de la crainte dans le cœur. La crainte est la houlette paternelle qui nous dirige, jusqu’à ce que nous soyons parvenus au paradis spirituel. Quand nous y sommes parvenus, elle nous y laisse et s’en va.

Isaac le Syrien (7e siècle)

 

 

 

Dieu prend soin de ceux qui prennent soin des pauvres

lundi 15 juillet 2024

Un autre moyen de rester fidèle, mes filles, c’est un détachement parfait de père, de mère, des parents et des amis, de sorte que vous ne soyez qu’à Dieu seul. Et pour avoir ce grand bien, il faut se dépouiller de tout et n’avoir rien en propre. Les apôtres avaient ce détachement. Pour un écu, vous en aurez cent ; autant de dames, autant de mères ; de sorte, mes filles, que la Providence jamais ne vous manquera. N’auriez-vous point le courage de vous donner à Dieu, qui pense tant à vous ? Ne prétendez point vous réserver quelque chose pour votre subsistance ; fiez-vous toujours en la Providence. Les riches peuvent tomber en nécessité par les accidents qui arrivent souvent, mais jamais ceux qui veulent dépendre entièrement de Dieu ne seront en pauvreté.

N’est-il pas bon de vivre ainsi, mes filles ? Qu’y a-t-il à craindre ? Car Dieu a promis que les personnes qui auront soin des pauvres ne manqueront jamais de rien. Mes filles, n’aimeriez-vous pas mieux les promesses de Dieu que les tromperies du monde ? Dieu s’est obligé à pourvoir à tous nos besoins.

Saint Vincent de Paul (1581-1660)

 

 

 

« Ne craignez pas ! »

samedi 13 juillet 2024

Les houles sont nombreuses et la tempête gronde. N’importe ! Je ne crains pas de naufrage, car une pierre solide est mon appui. Que la mer se déchaîne, elle ne brisera pas ce roc ; que les flots se soulèvent, ils ne peuvent engloutir la barque de Jésus. Je vous le demande, mes bien-aimés, qu’est-ce que je peux craindre, de quoi m’effrayer ? La mort ? « Ma vie, c’est le Christ, et mourir est un avantage » (Ph 1,21). L’exil ? « La terre est au Seigneur et tout ce qui la remplit » (Ps 23,1). La confiscation des biens ? « De même que nous n’avons rien apporté dans le monde, nous ne pourrons rien emporter » (1Tm 6,7)… Si vous trouvez difficile de croire ces paroles, croyez les faits. Combien de tyrans ont essayé d’anéantir l’Église ?… Mais tout cela n’a rien gagné contre elle. Ces hommes, persécuteurs acharnés, où sont-ils ? Tombés en oubli. Et l’Église, où est-elle ? La voilà, avec son éclat éblouissant comme le soleil…

« Là où deux ou trois sont réunis en mon nom, je suis là au milieu d’eux » (Mt 18,20)… J’ai la parole du Christ, son écriture dans mes mains ; je ne m’appuie pas sur des forces humaines. Sa parole est mon arme, ma défense, mon refuge. Si l’univers entier se met à trembler, j’ai sa parole, j’ai son écrit : voilà ma forteresse et mon rempart. En voici les termes : « Je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin du monde » (Mt 28,20). Le Christ est avec moi, qu’est-ce que je peux craindre ? Les flots déchaînés, la furie de la mer, la colère des princes : tout cela ne pèse pas plus qu’une toile d’araignée.

Saint Jean Chrysostome (v. 345-407)

 

 

 

Placés sur le champ de bataille de cette vie

vendredi 12 juillet 2024

Très chers Fils dans le Christ, le doux Jésus, moi, Catherine, la servante et l’esclave des serviteurs de Jésus-Christ, je vous écris dans son précieux sang, avec le désir de vous voir de vrais chevaliers prêts à donner votre vie pour Jésus crucifié.

Vous êtes placés sur le champ de bataille de cette vie ténébreuse, où nous sommes continuellement aux mains avec nos ennemis. Le monde nous persécute avec ses richesses, ses dignités, ses honneurs ; il nous fait croire qu’ils sont solides et durables, tandis qu’ils disparaissent et passent comme le vent. Le démon nous attaque par ses tentations, en nous faisant injurier et prendre souvent notre bien pour nous détourner de la charité du prochain ; car dès que nous perdons son amour, nous perdons la vie. La chair nous tourmente par sa fragilité et ses mouvements pour nous ôter la pureté ; car, en étant privés de la pureté, nous sommes privés de Dieu. Nos ennemis ne dorment jamais, ils sont toujours à nous persécuter et Dieu le permet pour nous donner toujours l’occasion de mériter, et pour nous tirer du sommeil de la négligence.

Vous savez que l’homme qui se sent attaqué par ses ennemis a soin de prendre le moyen de se défendre contre eux, parce qu’il voit que, s’il dormait, il serait en danger de mort. Aussi Dieu nous les fait sentir pour que nous nous empressions de prendre les armes de la haine et de l’amour. La haine ferme au vice la porte du consentement, en leur résistant et en les détestant de toutes ses forces ; et elle ouvre la porte aux vertus, en ouvrant les bras de l’amour pour les recevoir au fond de son âme avec une grande ardeur.

Vous voyez qu’il est bon et très bon que nos ennemis ne prévalent pas contre nous. Nous ne devons et nous ne pouvons rien craindre, si nous voulons nous fortifier en disant : nous pouvons toutes choses par Jésus crucifié. Que doit craindre l’âme si elle met son espérance dans son Créateur ?

Sainte Catherine de Sienne (1347-1380)

 

 

 

 

« Sur votre route, proclamez que le Royaume des cieux est tout proche. »

mercredi 10 juillet 2024

L’homme contemporain croit davantage les témoins que les maîtres, l’expérience que la doctrine, la vie et les faits que les théories. Première forme de la mission, le témoignage de la vie chrétienne est aussi irremplaçable. Le Christ, dont nous continuons la mission, est le « témoin » par excellence (Ap 1,5; 3,14) et le modèle du témoignage chrétien… La première forme de témoignage est la vie même du missionnaire, de la famille chrétienne et de la communauté ecclésiale, qui rend visible un nouveau mode de comportement. Le missionnaire qui, malgré toutes ses limites et ses imperfections humaines, vit avec simplicité à l’exemple du Christ est un signe de Dieu et des réalités transcendantes. Mais tous dans l’Église, en s’efforçant d’imiter le divin Maître, peuvent et doivent donner ce témoignage ; dans bien des cas, c’est la seule façon possible d’être missionnaire.

Le témoignage évangélique auquel le monde est le plus sensible est celui de l’attention aux personnes et de la charité envers les pauvres, les petits et ceux qui souffrent. La gratuité de cette attitude et de ces actions, qui contrastent profondément avec l’égoïsme présent en l’homme, suscite des interrogations précises qui orientent vers Dieu et vers l’Évangile. De même, l’engagement pour la paix, la justice, les droits de l’homme, la promotion humaine est un témoignage évangélique dans la mesure où il est une marque d’attention aux personnes et où il tend vers le développement intégral de l’homme.

Saint Jean-Paul II (1920-2005)

 

 

 

« Proclamant la Bonne Nouvelle du Royaume et guérissant toute maladie. »

mardi 9 juillet 2024

Jésus Christ, chargé de mépris et d’outrages par ses ennemis, s’applique encore plus à leur faire du bien. (…) Il parcourait les villes, les villages, les synagogues, nous enseignant à répondre aux calomnies non par d’autres calomnies, mais par de plus grands bienfaits. Si, en faisant du bien à ton prochain, tu as en vue le bon plaisir de Dieu et non celui des hommes, quoi que fassent les hommes, ne cesse pas tes bienfaits ; ta récompense n’en sera que plus grande. (…) Voilà pourquoi le Christ n’attendait pas la venue des malades ; il allait lui-même à eux, leur portant à la fois les deux biens essentiels : la Bonne Nouvelle du Royaume et la guérison de tous leurs maux.

Et cela même ne lui suffit pas : il manifeste d’une autre manière encore sa sollicitude. « À la vue des foules, il en eut pitié, car ces gens étaient fatigués et prostrés comme des brebis qui n’ont pas de berger. Alors, il dit à ses disciples : ‘La moisson est abondante, mais les ouvriers sont peu nombreux. Priez donc le Maître de la moisson d’envoyer des ouvriers à sa moisson’ ». Note encore une fois son éloignement pour la vaine gloire. Ne voulant pas entraîner tout le monde à sa suite, il envoie ses disciples. C’est qu’il veut les former non pas seulement pour les luttes qu’ils vont soutenir en Judée, mais aussi pour les combats qu’ils livreront par toute la terre. (…)

Jésus donne à ses disciples le pouvoir de guérir les corps, en attendant de leur confier le pouvoir autrement important de guérir les âmes. Remarque comment il montre à la fois la facilité et la nécessité de cette œuvre. Que dit-il en effet ? « La moisson est abondante, mais les ouvriers sont peu nombreux. » Ce n’est pas aux semailles que je vous envoie, mais à la moisson. (…) En parlant ainsi, notre Seigneur leur donnait confiance et leur montrait que le travail le plus important avait déjà été accompli.

Saint Jean Chrysostome (v. 345-407)

 

 

 

« Il entra et saisit la main de la jeune fille. »

lundi 8 juillet 2024

Dès lors que le Christ est entré en nous par sa propre chair, nous ressusciterons entièrement ; il est inconcevable, ou plutôt impossible, que la vie ne fasse pas vivre ceux chez qui elle s’introduit. Comme on recouvre un tison ardent d’un tas de paille pour garder intacte le germe du feu, de même notre Seigneur Jésus Christ cache la vie en nous par sa propre chair et y met comme une semence d’immortalité qui écarte toute la corruption que nous portons en nous.

Ce n’est donc pas seulement par sa parole qu’il réalise la résurrection des morts. Pour montrer que son corps donne la vie, comme nous l’avons dit, il touche les cadavres et par son corps il donne la vie à ces corps déjà en voie de désintégration. Si le seul contact de sa chair sacrée rend la vie à ces morts, quel profit ne trouverons-nous pas en son eucharistie vivifiante quand nous la recevrons ! … Il ne suffirait pas que notre âme seulement soit régénérée par l’Esprit pour une vie nouvelle. Notre corps épais et terrestre aussi devait être sanctifié par sa participation à un corps aussi consistant et de même origine que le nôtre et devait être appelé ainsi à l’incorruptibilité.

Saint Cyrille d’Alexandrie (380-444)

 

 

 

« S’il retient les eaux, tout sera desséché, s’il les lâche, elles retourneront la terre. » (Jb 12,15)

dimanche 7 juillet 2024

« S’il retient les eaux, tout sera desséché, s’il les lâche, elles retourneront la terre. » (Jb 12,15 Vg) Entendons par eau la science de la prédication, ainsi qu’il est écrit : « Une eau profonde, telle est la parole qui sort de la bouche de l’homme (sage), un torrent débordant, telle est la source de la sagesse » ; l’eau est-elle retenue, tout se dessèche : oui, ôtez la science des prédicateurs et les cœurs qui pouvaient verdoyer dans l’espérance de l’éternité, se flétrissent aussitôt, en sorte qu’ils demeurent dans la sécheresse du désespoir, en chérissant l’éphémère, en ignorant l’espérance de ce qui subsistera.

Et si nous désignons par eau la grâce du Saint Esprit, comme le dit dans l’Évangile la parole de la Vérité : « Celui qui croit en moi, selon le mot de l’Écriture, de son sein couleront des fleuves d’eau vive », ‒ et l’Évangéliste ajoute aussitôt : « Il a ainsi parlé de l’Esprit que devaient recevoir ceux qui croiraient en lui » (Jn 7,38-39), ‒ cette interprétation s’accorde clairement avec ces paroles de Job : « S’il retient les eaux, tout se desséchera », car, si la grâce du Saint Esprit est ravie à l’esprit de celui qui écoute la Parole, aussitôt se flétrit son intelligence qu’on voyait déjà verdoyante d’espérance quand il écoutait. Et ne pas parler d’eau, mais d’eaux, au pluriel, c’est revenir à la grâce des sept dons spirituels car autant de dons qui emplissent chacun de nous, autant d’eaux qui se répandent dans nos cœurs.

Saint Grégoire le Grand (v. 540-604)

 

 

 

« L’Epoux est avec eux. »

samedi 6 juillet 2024

Le péché d’Adam s’était communiqué à tout le genre humain, à tous ses enfants… Donc, il est nécessaire que la justice du Christ soit communiquée à tout le genre humain ; de même qu’Adam, par le péché, a fait perdre la vie à sa descendance, de même le Christ, par sa justice, donnera la vie à ses enfants (cf Rm 5,19s)…

À la fin des temps, le Christ a reçu de Marie une âme et notre chair. Cette chair, il est venu la sauver, il ne l’a pas abandonnée au séjour des morts (Ps 15,10), il l’a unie à son esprit et il l’a faite sienne. Ce sont là les noces du Seigneur, son union à une seule chair, afin que, selon « ce grand mystère », ils soient « deux en une seule chair : le Christ et l’Église » (Ep 5,31). Le peuple chrétien est né de ces noces, sur lesquelles est descendu l’Esprit du Seigneur. Ces semailles venues du ciel se sont aussitôt répandues dans la substance de nos âmes et s’y sont mélangées. Nous nous développons alors dans les entrailles de notre Mère et, en grandissant dans son sein, nous recevons la vie dans le Christ. C’est ce qui a fait dire à l’apôtre Paul : « Le premier Adam avait reçu la vie ; le dernier Adam est un être spirituel qui donne la vie » (1Co 15,45).

C’est ainsi que le Christ engendre des enfants dans l’Église par ses prêtres, comme le dit le même apôtre : « Dans le Christ, je vous ai engendrés » (1Co 4,15). Et c’est ainsi par l’Esprit de Dieu, le Christ fait naître l’homme nouveau formé dans le sein de sa Mère et mis au monde dans la fontaine baptismale, par les mains du prêtre, avec la foi pour témoin… Il faut donc croire que nous pouvons naître… et que c’est le Christ qui nous donne la vie. L’apôtre Jean le dit : « Tous ceux qui l’ont reçu, il leur a donné de pouvoir devenir enfants de Dieu » (Jn 1,12).

Saint Pacien de Barcelone (?-v. 390)

 

 

Aimer les membres malades du Christ

vendredi 5 juillet 2024

« Apprenez ce que veut dire : Je veux la miséricorde et non le sacrifice… Je ne suis pas venu appeler les justes, mais les pécheurs. » (Mt 9, 13) Être miséricordieux, incliner son cœur vers toutes les misères, celles du corps, et plus encore celles de l’âme, car les maladies de l’âme sont infiniment plus graves que tous les maux du corps, menaçant la vie et le bonheur d’un membre du Christ non pour quelques années, mais pour l’éternité… Ne pas s’attacher à soigner les brebis grasses, propres et dociles, abandonnant les galeuses à leur malheureux sort, mais aimer tous les hommes pour Dieu leur Père et leur Sauveur et donner ses soins surtout aux malades, aux pécheurs, puisqu’ils en ont bien plus besoin.

Jésus nous donne son corps entier à aimer ; tous ses membres méritent de notre part un égal amour, comme étant tous siens : les uns sont sains, les autres malades : si tous doivent être aimés également, les membres malades réclament tous nos soins, mille fois plus que les autres : avant de oindre les autres de parfums, soignons ceux qui sont blessés, meurtris, malades, c’est-à-dire tous ceux qui ont des besoins dans leur corps ou dans leur âme, surtout ces derniers, et surtout, surtout les pécheurs… Nous pouvons faire du bien à tous les hommes sans exception, par nos prières, nos pénitences, notre propre sanctification.

Saint Charles de Foucauld (1858-1916)