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Archive pour la catégorie ‘Enseignement’

L’aveuglement des hommes

vendredi 2 décembre 2022

[Le Christ parle:]

Quand j’ai créé Adam, je lui ai donné de me voir

et par là d’être établi dans la dignité des anges…

Il voyait tout ce que j’avais créé avec ses yeux corporels

mais avec ceux de l’intelligence,

il voyait mon visage à moi, son Créateur.

Il contemplait ma gloire

et s’entretenait avec moi à toute heure.

Mais quand, transgressant mon commandement,

il a goûté à l’arbre,

il est devenu aveugle

et est tombé dans l’obscurité de la mort…

Mais je l’ai pris en pitié et suis venu d’en haut.

Moi, l’absolument invisible,

j’ai partagé l’opacité de la chair.

Recevant de la chair un commencement, devenu homme,

j’ai été vu de tous.

Pourquoi donc ai-je bien pu accepter de faire cela ?

Parce que c’est là la vraie raison

pour laquelle j’avais créé Adam : pour me voir.

Lorsqu’il a été aveuglé

et, à sa suite, tous ses descendants à la fois,

je ne supportais pas d’être, moi,

dans la gloire divine et d’abandonner…

ceux que j’avais créés de mes mains ;

mais je suis devenu semblable en tout aux hommes,

corporel avec les corporels,

et je me suis uni à eux volontairement.

Tu vois quel est mon désir d’être vu par les hommes…

Comment donc peux-tu dire que je me cache de toi,

que je ne me laisse pas voir ?

En vérité je brille, mais toi, tu ne me regardes pas.

Syméon le Nouveau Théologien (v. 949-1022)

 

 

 

 

« Faire la volonté de mon Père »

jeudi 1 décembre 2022

Se souvenant de la parole du Seigneur : « À ceci tous connaîtront que vous êtes mes disciples : si vous vous aimez les uns les autres » (Jn 13,35), les chrétiens ne peuvent pas former de souhait plus vif que celui de rendre service aux hommes de leur temps, avec une générosité toujours plus grande et plus efficace. Aussi, dociles à l’Évangile et bénéficiant de sa force, unis à tous ceux qui aiment et pratiquent la justice, ils ont à accomplir sur cette terre une tâche immense, dont ils devront rendre compte à celui qui jugera tous les hommes au dernier jour. Ce ne sont pas ceux qui disent « Seigneur, Seigneur » qui entreront dans le Royaume des cieux, mais ceux qui font la volonté du Père et qui, courageusement, agissent. Car la volonté du Père est qu’en tout homme nous reconnaissions le Christ notre frère et que nous aimions chacun pour de bon, en action et en parole, rendant ainsi témoignage à la Vérité. Elle est aussi que nous partagions avec les autres le mystère d’amour du Père céleste. C’est de cette manière que les hommes répandus sur toute la terre seront provoqués à une ferme espérance, don de l’Esprit, afin d’être finalement admis dans la paix et le bonheur suprêmes, dans la patrie qui resplendit de la gloire du Seigneur.

« À celui qui, par la puissance qui agit en nous, est capable de tout faire, bien au-delà de ce que nous demandons et concevons, à lui la gloire dans l’Église et dans le Christ Jésus, pour tous les âges et tous les siècles. Amen. » (Ep 3,20-21)

Concile Vatican II

 

 

 

« Ce que tu as caché aux sages et aux savants, tu l’as révélé aux tout-petits. »

mardi 29 novembre 2022

Dieu nous a fait naître après la venue du Messie : quelles actions de grâces ne lui devons-nous pas ! La rédemption une fois opérée par Jésus Christ, quels bienfaits plus grands n’avons-nous pas reçus ! Abraham, les patriarches, les prophètes ont ardemment désiré voir le Rédempteur ; ils n’ont pas eu ce bonheur. Ils ont fatigué pour ainsi dire le ciel par leurs soupirs et leurs supplications : « Cieux, s’écriaient-ils, répandez d’en-haut votre rosée, et que les nuées fassent pleuvoir le Juste ! (…) Envoyez l’Agneau Dominateur de la terre (Is 45,8 ; 16,1 Vulg). (…) C’est ainsi qu’il règnera dans nos cœurs et nous affranchira de l’esclavage dans lequel nous vivons misérablement. Seigneur, fais-nous voir ta bonté, et accorde-nous le salut (Ps 84,8) ». C’est-à-dire : « Hâte-toi, Dieu très miséricordieux, de faire éclater sur nous ta tendresse en nous envoyant l’objet principal de tes promesses, celui qui doit nous sauver ». Tels ont été les soupirs, telles ont été les supplications ardentes des saints, avant la venue du Messie ; pourtant ils ont été privés pendant quatre mille ans du bonheur de le voir naître.

Ce bonheur nous était réservé : mais que faisons-nous ? Quel profit en tirons-nous ? Sachons aimer cet aimable Rédempteur, maintenant qu’il est venu, qu’il nous a délivrés des mains de nos ennemis, qu’il nous a rachetés de la mort éternelle au prix de sa vie (…), qu’il nous a ouvert le paradis, qu’il nous a munis de tant de sacrements et de tant de puissants secours pour que nous l’aimions et le servions en paix durant cette vie, que nous en jouissions à jamais dans l’autre. (…) Mon âme, tu serais vraiment remplie d’ingratitude, si tu n’aimais pas ton Dieu, ce Dieu qui a voulu être emmailloté pour te délivrer des chaînes de l’enfer, pauvre pour te communiquer ses richesses, faible pour te rendre fort contre tes ennemis, accablé de souffrances et de tristesse pour laver tes péchés par ses pleurs.

Saint Alphonse-Marie de Liguori (1696-1787)

 

 

 

 

« Beaucoup viendront de l’orient et de l’occident et prendront place … au festin du Royaume des cieux. »

lundi 28 novembre 2022

Par nature, l’Église, durant son pèlerinage sur terre, est missionnaire, puisqu’elle tire son origine de la mission du Fils et de la mission du Saint-Esprit, selon le dessein de Dieu le Père. Ce dessein découle de « l’amour dans sa source », autrement dit de la charité de Dieu le Père qui, étant le principe sans principe, de qui le Fils est engendré, de qui le Saint-Esprit procède par le Fils, nous a créés librement dans sa surabondante bonté et miséricorde, et nous as de plus appelés gracieusement à partager sa vie et sa gloire ; qui a répandu sur nous sans compter sa miséricorde et ne cesse de la répandre, en sorte que lui, qui est le créateur de toutes choses, devienne enfin « tout en tous » en procurant à la fois sa gloire et notre bonheur. Il a plu à Dieu d’appeler les hommes à participer à sa vie, non pas seulement de façon individuelle sans aucun lien les uns avec les autres, mais de les constituer en un peuple dans lequel ses enfants, qui étaient dispersés, seraient rassemblés dans l’unité. (…)

Ce dessein universel de Dieu pour le salut du genre humain ne se réalise pas seulement d’une manière pour ainsi dire secrète dans l’âme des hommes (…). Pour affermir la paix, autrement dit la communion avec lui, et pour établir l’union fraternelle entre les hommes, – les hommes qui sont pécheurs – il décida de s’engager dans l’histoire humaine d’une façon nouvelle et définitive, en envoyant son Fils dans notre chair (…), « afin de tout restaurer en lui ». Car le Christ Jésus a été envoyé dans le monde comme le véritable « médiateur entre Dieu et les hommes ». Puisqu’il est Dieu, « toute la plénitude de la divinité habite en lui corporellement » ; dans sa nature humaine, il est le nouvel Adam, il est constitué Tête de l’humanité renouvelée, il est rempli de grâce et de vérité. (…) Il s’est fait pauvre alors qu’il était riche, afin de nous enrichir par sa pauvreté. (…) Il a assumé la nature humaine dans toute sa réalité, telle qu’on la trouve chez nous, malheureux et pauvres, mais elle est chez lui sans péché. (…) « Le Fils de l’Homme est venu chercher et sauver ce qui était perdu. »

Ce qui a été une fois pour toutes prêché par le Seigneur ou accompli en lui pour le salut du genre humain doit être proclamé et répandu jusqu’aux extrémités de la terre (…), de sorte que ce qui a été accompli une fois pour toutes, en vue du salut de tous, produise ses effets chez tous au cours des âges.

Concile Vatican II

(Références bibliques : 1Co 15,28; Jn 11,52; Ep 1,10; 1Th 2,5; Col 2,9; cf 1Co 15,45; Jn 1,14; 2Co 8,9; He 4,15; Lc 19,10; Ac 1,8)

 

 

« C’est à l’heure où vous n’y penserez pas, que le Fils de l’homme viendra. »

dimanche 27 novembre 2022

En vérité, mes frères, c’est dans l’exultation de l’esprit qu’il faut aller à la rencontre du Christ qui vient. (…) Que notre esprit se lève donc dans un transport de joie et s’élance au-devant de son Sauveur (…). Je pense, en effet, que nous sommes invités en tant de passages des Écritures à aller à sa rencontre pas seulement à propos du second avènement, mais même à propos du premier. (…)

Avant même son avènement, donc, que le Seigneur vienne à vous ; avant d’apparaître au monde entier, qu’il vienne vous visiter familièrement, lui qui a dit : « Je ne vous laisserai pas orphelins ; je viens vers vous » (Jn 14,18). Car en cette période intermédiaire entre son premier et son dernier avènement il y a un avènement du Seigneur fréquent et familier, selon le mérite et la ferveur de chacun, qui nous forme selon le premier et nous prépare au dernier. (…) Par son avènement actuel il travaille à réformer notre orgueil, à nous rendre semblables à cette humilité qu’il a montrée dans son premier avènement, et à refaçonner « notre corps de misère à l’image de son corps glorieux » (Ph 3,21) qu’il nous montrera quand il reviendra. C’est pourquoi il nous faut désirer de tous nos vœux et demander avec ferveur cet avènement familier, qui nous donne la grâce du premier avènement et nous promet la gloire du dernier. (…)

Le premier avènement a été humble et caché ; le dernier sera manifeste et admirable. Celui dont je parle est caché, mais il est également admirable ; je le dis caché, non qu’il soit ignoré de celui à qui il arrive, mais parce qu’il advient secrètement en lui. (…) Il arrive sans être vu et il s’éloigne sans qu’on s’en aperçoive. Sa seule présence est pour l’âme et l’esprit une lumière qui fait voir l’invisible et connaître l’inconnaissable. (…) Cet avènement du Seigneur jette l’âme de celui qui le contemple dans une douce et heureuse admiration ; de son tréfonds jaillit ce cri : « Seigneur, qui est semblable à toi ? » (Ps 34,10). Ceux qui l’ont éprouvé le savent. Plaise à Dieu que ceux qui ne l’ont pas éprouvé en éprouvent le désir !

Bienheureux Guerric d’Igny (v. 1080-1157)

 

 

 

Prier en tout temps, debout devant le Fils de l’homme

samedi 26 novembre 2022

« Faites ceci en mémoire de moi. Toutes les fois que vous mangez ce pain et que vous buvez ce calice, vous annoncez ma mort, vous confessez ma résurrection. » Nous faisons donc mémoire, Seigneur, des souffrances du Christ qui donnent le salut, de sa croix qui donne la vie, de son ensevelissement pendant trois jours, de sa résurrection d’entre les morts, de son ascension au ciel, de sa présence à ta droite, Père, et de son second avènement, glorieux et redoutable, en t’offrant de ce qui t’appartient ces choses qui sont de toi.

En tout et pour tout, nous te chantons, nous te bénissons, nous te rendons grâce, Seigneur, et nous te prions, notre Dieu. C’est pourquoi, Maître très saint, nous qui avons été jugés dignes de servir à ton très saint autel, non pour notre justice, car nous n’avons rien fait de bon sur la terre, mais à cause de ta bonté et de tes surabondantes miséricordes, nous osons nous approcher de ton autel, nous offrons le sacrement du saint corps et du sang sacré de ton Christ. Nous te prions et nous t’invoquons, ô Saint des Saints : que par ta bonté et ta bienveillance vienne ton Esprit Saint sur nous et sur les dons ici présents, qu’il les bénisse et les sanctifie, qu’il consacre ce pain au précieux corps de notre Seigneur et Sauveur Jésus Christ (Le diacre dit : Amen) et ce calice au précieux sang de notre Seigneur et Sauveur Jésus Christ (Le diacre dit : Amen) répandu pour la vie du monde. (Le diacre dit : Amen).

Que nous tous qui participons à l’unique pain et à l’unique calice, nous soyons unis les uns aux autres dans la communion de l’unique Esprit Saint, et qu’aucun parmi nous ne participe au saint corps et au sang sacré de ton Christ pour son jugement ou sa condamnation, mais que nous trouvions pitié et grâce, avec tous les saints qui depuis le commencement te furent agréables. (…) Et donne-nous de glorifier et d’acclamer d’une seule voix et d’un seul cœur ton nom adorable et merveilleux : Père, Fils et Saint-Esprit, maintenant et toujours et dans les siècles des siècles. Amen

La Divine Liturgie de Saint Basile (4e siècle)

 

 

 

 

« Sachez que le Royaume de Dieu est proche. »

vendredi 25 novembre 2022

« Voyez le figuier et tous les arbres : lorsqu’ils font paraître leurs fruits, vous savez que l’été est proche. Ainsi pour vous : quand vous verrez arriver cela, sachez que le Royaume de Dieu est proche. » C’est comme si notre Rédempteur disait clairement : « Si on connaît la proximité de l’été par les fruits des arbres, on peut de même reconnaître par la ruine du monde que le Royaume de Dieu est proche. » Ces paroles nous montrent bien que le fruit du monde, c’est sa ruine ; il ne grandit que pour tomber ; il ne bourgeonne que pour faire périr par des calamités tout ce qui aura bourgeonné en lui. C’est avec raison que le Royaume de Dieu est comparé à l’été, car alors les nuages de notre tristesse passeront, et les jours de la vie brilleront de la clarté du Soleil éternel. (…)

« Le ciel et la terre passeront, mais mes paroles ne passeront pas. » Rien, dans la nature des choses matérielles, n’est plus durable que le ciel et la terre, et rien ici-bas ne passe plus vite qu’un mot prononcé. (…) Le Seigneur déclare donc : « Le ciel et la terre passeront, mais mes paroles ne passeront pas. » C’est comme s’il disait clairement : « Tout ce qui est durable autour de vous n’est pas durable devant l’éternité ; et tout ce qui chez moi semble passer est en fait fixe et ne passe pas, car ma parole qui passe exprime des pensées qui demeurent sans pouvoir changer ». (…)

Ainsi, mes frères, n’aimez pas ce monde, qui ne pourra pas subsister longtemps, comme vous le voyez. Fixez dans votre esprit ce commandement que l’apôtre Jean nous donne pour nous mettre en garde : « N’ayez pas l’amour du monde, ni de ce qui est dans le monde ; car si quelqu’un aime le monde, l’amour du Père n’est pas en lui » (1Jn 2,15)

Saint Grégoire le Grand (v. 540-604)

 

 

 

 

Le Christ viendra à toi

jeudi 24 novembre 2022

« Le Royaume de Dieu est au-dedans de vous », dit le Seigneur (Lc 17,21). Tourne-toi de tout ton cœur vers le Seigneur, laisse ce monde misérable, et ton âme trouvera le repos. Apprends à mépriser les choses extérieures et à te donner aux choses intérieures, et tu verras le Royaume de Dieu venir en toi. Car « le Royaume de Dieu est paix et joie en l’Esprit Saint » (Rm 14,17), ce qui n’est pas donné aux pécheurs.

Le Christ viendra à toi, te montrant sa consolation, si tu lui prépares au-dedans une demeure digne. « Toute sa gloire et sa beauté sont de l’intérieur » (Ps 44,14 Vulg), et c’est là qu’il se plaît. Fréquente est sa visite de l’homme intérieur et c’est un doux entretien, une consolation agréable, une paix abondante, une familiarité surprenante.

Allons, âme fidèle, prépare ton cœur pour cet époux, afin qu’il daigne venir à toi et habiter en toi. Car il dit en effet : « Si quelqu’un m’aime, il gardera ma parole, mon Père l’aimera, nous viendrons à lui et nous ferons en lui notre demeure » (Jn 14,23). (…) L’homme intérieur se recueille facilement parce que jamais il ne se répand tout entier au dehors ; les travaux extérieurs, les occupations nécessaires en certains temps ne le troublent pas. Il se prête aux choses selon qu’elles arrivent. (…) Celui qui possède un esprit recueilli et bien discipliné ne se préoccupe guère des faits sensationnels ni des scandales du jour. (…) Si tu renonces à être consolé extérieurement, tu pourras contempler les choses du ciel et goûter souvent la joie intérieure.

L’Imitation de Jésus Christ

 

 

 

« Pas un cheveu de votre tête ne sera perdu. »

mercredi 23 novembre 2022

Demeurez courageux et constants pour confesser la gloire céleste (…) ; avancez avec un courage inspiré pour recevoir la couronne. Le Seigneur est votre guide et votre protecteur, lui qui a dit : « Voici que je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin des temps » (Mt 28,20). (…) Heureuse prison qui envoie vers le ciel les hommes de Dieu ! (…)

Maintenant, que plus rien ne se trouve dans vos cœurs et vos âmes que les enseignements divins et les commandements du Seigneur dont le Saint-Esprit s’est servi pour vous encourager à supporter la souffrance. Que personne ne pense à la mort, mais à l’immortalité ; ni à la souffrance temporaire, mais à la gloire éternelle, puisqu’il est écrit : « La mort des justes est précieuse devant Dieu » (Ps 115,15 VL). (…) Et encore (à l’endroit où la Sainte Écriture parle des supplices qui consacrent les martyrs de Dieu…) : « Aux yeux des hommes, ils subissaient un châtiment, mais par leur espérance ils avaient déjà l’immortalité. (…) Ils seront les juges des nations et les maîtres des peuples et le Seigneur régnera sur eux pour toujours » (Sg 3,4.8). Quand donc vous songez que vous jugerez et régnerez avec le Christ, il vous est impossible de ne pas tressaillir d’allégresse, de ne pas fouler aux pieds les supplices présents dans la joie du bonheur futur. (…)

En plus, le Seigneur s’est donné en exemple, car il enseigne qu’on ne peut parvenir à son Royaume qu’en le suivant par le même chemin qu’il a pris : « Celui qui aime sa vie la perd ; celui qui s’en détache en ce monde la garde pour la vie éternelle » (Jn 12,25). (…) Saint Paul nous exhorte de même ; puisque nous désirons parvenir à ce que le Seigneur nous a promis, nous devons imiter le Seigneur en tout : « Nous sommes enfants de Dieu. Puisque nous sommes ses enfants, nous sommes aussi ses héritiers, héritiers avec le Christ, si nous souffrons avec lui pour être avec lui dans la gloire » (Rm 8,16s).

Saint Cyprien (v. 200-258)

 

 

« De grands signes dans le ciel »

mardi 22 novembre 2022

Le Seigneur viendra des cieux sur les nuées, lui qui est monté sur les nuées (Ac 1,9). En effet c’est lui qui a dit : « Et ils verront le Fils de l’homme venant sur les nuées du ciel avec puissance et grande gloire » (Mt 24,30). Mais quel sera le signe véritable de son avènement, de crainte que les puissances ennemies n’osent nous égarer en le simulant ? « Et alors, dit-il paraîtra, le signe du Fils de l’homme dans le ciel » (Mt 24,30). Or le signe véridique et propre du Christ est la croix. Le signe d’une croix lumineuse précède le roi, désignant celui qui a d’abord été crucifié, afin qu’à cette vue ceux qui l’avaient d’abord percé de clous et entouré de pièges se frappent la poitrine (Za 12,10) en disant : « Voici celui qui a été souffleté, celui dont le visage a reçu les crachats, celui qu’on avait lié de chaînes, celui que jadis on avait humilié sur la croix. » « Où fuir le visage de ta colère ? », diront-ils (cf Ap 6,16). Et entourés des armées des anges, ils ne trouveront nulle part un refuge.

Pour les ennemis de la croix, la crainte sera le signe. Mais ce sera la joie pour ses amis qui auront cru en la croix ou l’auront prêchée ou auront souffert pour elle. Qui donc aura alors le bonheur d’être trouvé l’ami du Christ ? Il ne dédaignera pas ses serviteurs, ce roi glorieux qu’entoure la garde des anges et qui siège sur le même trône que le Père (Ap 3,21). Car pour que les élus ne soient pas confondus avec les ennemis, « il enverra ses anges avec la grande trompette, et des quatre vents ils rassembleront les élus » (Mt 24,31). Il n’a pas oublié Lot dans son isolement (Gn 19,15; Lc 17,28) ; comment oublierait-il la foule des justes ? « Venez les bénis de mon Père » (Mt 25,34), dira-t-il à ceux qui seront transportés sur les chars des nuées et que les anges auront rassemblés.

Saint Cyrille de Jérusalem (313-350)