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Archive pour la catégorie ‘Histoire’

Sainte Brigitte, femme de prière pour l’Église de son temps

mercredi 23 juillet 2014

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Devenue veuve, Brigitte a commencé la deuxième période de sa vie. Elle a renoncé à contracter un autre mariage pour approfondir l’union avec le Seigneur à travers la prière, la pénitence et les œuvres de charité. Les veuves chrétiennes peuvent donc trouver elles aussi chez cette sainte un modèle à suivre. En effet, à la mort de son mari, Brigitte, après avoir distribué ses biens aux pauvres, tout en ne choisissant jamais la consécration religieuse, s’est installée au monastère cistercien d’Alvastra. C’est là qu’ont commencé les révélations divines qui l’ont accompagnée pendant tout le reste de sa vie…

En lisant ces révélations, nous sommes interpellés sur des thèmes importants. Par exemple, on retrouve fréquemment la description, avec des détails très réalistes, de la Passion du Christ, pour laquelle Brigitte a toujours eu une dévotion privilégiée, contemplant dans celle-ci l’amour infini de Dieu pour les hommes. Sur les lèvres du Seigneur qui lui parle, elle place avec audace ces paroles émouvantes : « Mes amis, j’aime si tendrement mes brebis, que, s’il était possible, j’aimerais mieux mourir autant de fois pour chacune d’elles de la mort que j’ai soufferte pour la rédemption de toutes, que d’en être privé » (1, 59). La maternité douloureuse de Marie, qui a fait d’elle la Médiatrice et la Mère de miséricorde, est aussi un thème qui revient souvent dans les révélations.

En recevant ces charismes, Brigitte était consciente d’être la destinataire d’un don de grande prédilection de la part du Seigneur : « Vous, ma fille, que j’ai choisie pour moi…, aimez-moi de tout votre cœur…, mais plus que tout ce qui est au monde » (1, 1). Du reste, Brigitte savait bien, et elle en était fermement convaincue, que chaque charisme est destiné à édifier l’Église. C’est précisément pour ce motif qu’un grand nombre de ses révélations étaient adressées, sous formes d’avertissements parfois sévères, aux croyants de son temps, y compris les autorités politiques et religieuses, pour qu’elles vivent de façon cohérente leur vie chrétienne. Mais elle faisait toujours cela avec une attitude de respect et en pleine fidélité au magistère de l’Église, en particulier au successeur de l’apôtre Pierre.

Benoît XVI, pape de 2005 à 2013
Audience générale du 27/10/2010 (trad. © copyright Libreria Editrice Vaticana)

 

 

 

Ste Marie Madeleine, disciple du Seigneur (Ier siècle)

mardi 22 juillet 2014

 

« Lève-toi, Marie, prends ces fleurs. Ce seront celles de tes noces spirituelles. Sois douce comme le fruit de l’amandier, pure comme sa fleur et lumineuse comme l’huile que l’on extrait de son fruit quand on l’allume, et parfumée comme cette huile quand saturée d’essences on la répand dans les banquets ou sur la tête des rois, parfumée par tes vertus. Alors vraiment tu répandras sur ton Seigneur le baume qui Lui sera infiniment agréable. »

De l’Evangile selon Maria Valtorta

 

Marie-Madeleine

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arie-Marie-Madeleine, sœur de Marthe et de Lazare, était d’une famille distinguée de Béthanie. Après la mort de ses parents, Marie vivait dans les plaisirs au point qu’elle devint le scandale de toute la Galilée, et qu’on ne la connut bientôt que sous le nom de la Pécheresse. En punition de ses débordements, elle fut possédée du démon jusqu’au jour où le Sauveur, lui remettant ses péchés, la délivra de la domination de Satan. Dieu avait fait naître en ce cœur coupable le désir de voir Jésus ; ce désir devait être son salut, car le Sauveur voulait donner en Marie-Madeleine un exemple frappant de Sa miséricorde infinie en même temps que de la plus parfaite pénitence.

C’est elle qui, ayant un jour suivi le Seigneur chez Simon le Pharisien, versa sur les pieds de Jésus un vase de parfum précieux, les arrosa de ses larmes et les essuya avec ses cheveux, et qui entendit ensuite cette parole : « Beaucoup de péchés lui sont pardonnés, parce qu’elle a beaucoup aimé. »

Nous la rencontrons, depuis lors, très souvent dans l’Évangile ; elle contemple Jésus et L’écoute, dans la maison de Béthanie, pendant que sa sœur Marthe s’occupe seule du service de la maison : « Marie, dit le Sauveur, a choisi la meilleure part. »

Une autre fois, dans les derniers jours de sa vie, Jésus voit Marie-Madeleine répandre un parfum délicieux sur cette tête divine qui bientôt sera couronnée d’épines. Elle accompagne le Sauveur au sommet du Calvaire, assiste à Sa mort et à Sa sépulture, et bientôt reçoit l’une des premières visites du Christ ressuscité : « Marie ! » s’écrie le Sauveur. Et Marie, reconnaissant Jésus, Lui répond dans une effusion d’amour : « Ô mon Maître ! »

D’après une tradition française, les Juifs endurcis, fatigués de ses exhortations et de celles de Marthe et de Lazare, les exposèrent sur la mer par une tempête, dans une pauvre barque sans rames ni voiles. La nacelle voguait à la garde de Dieu, et vint aborder, après quelques jours, au rivage de Marseille. Les pieux disciples du Christ firent là de nombreuses conquêtes. Quant à Marie-Madeleine, elle s’enfonça dans les montagnes sauvages et solitaires et fut transportée par les anges dans une grotte appelée depuis la Sainte-Baume, où elle mena une vie plus angélique qu’humaine, favorisée des grâces les plus merveilleuses, ne vivant que de la Sainte Communion, soupirant et versant des larmes de pénitence et d’amour.

Abbé L. Jaud, Vie des Saints pour tous les jours de l’année, Tours, Mame, 1950.

 

 

 

Fête de saint Benoît, abbé, patron de l’Europe

vendredi 11 juillet 2014

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Dans un siècle barbare et turbulent, la culture des champs, le travail manuel et noble, et l’étude des sciences sacrées et profanes étaient dépréciés et délaissés presque de tous. Dans les monastères bénédictins, au contraire, croissait sans cesse une foule innombrable d’agriculteurs, d’artisans et de savants. Chacun selon ses talents, ces moines parvenaient non seulement à conserver intactes les productions de la sagesse antique mais à pacifier, à unir et à occuper activement des peuples, vieux et jeunes, souvent en guerre entre eux. Ils ont réussi à les faire passer de la barbarie renaissante, des haines dévastatrices et des rapines à des habitudes de douceur humaine et chrétienne…

Mais ce n’est pas tout : car dans l’organisation de la vie monastique bénédictine, l’essentiel pour tous…est de tendre à l’union continuelle avec le Christ et de brûler de sa charité parfaite. En effet, les biens de ce monde, même dans leur ensemble, ne peuvent pas rassasier l’âme humaine que Dieu a créée pour l’atteindre lui-même… C’est pourquoi la Règle de Saint Benoît dit qu’il est indispensable que « rien ne soit préféré à l’amour du Christ », « que rien ne soit estimé de plus haut prix que le Christ », « qu’absolument rien ne soit préféré au Christ, qui nous conduit à la vie éternelle ».

Et à cet amour ardent du divin Rédempteur doit correspondre l’amour du prochain, que nous devons considérer tous comme des frères et aider de toutes les façons possibles. C’est pourquoi, à l’encontre des haines et des rivalités qui dressent les hommes les uns contre les autres, de la violence et des innombrables maux et misères qui sont les conséquences de cette agitation des peuples et des choses, Benoît prescrit aux siens ces très saintes règles : « Qu’on montre les soins les plus empressés dans l’hospitalité, spécialement à l’égard des pauvres et des pèlerins, car c’est le Christ que l’on accueille principalement en eux. » « Que tous les hôtes qui nous arrivent soient accueillis comme le Christ, car c’est lui qui dira un jour : J’ai été étranger, et vous m’avez accueilli » (Mt 25,35). « Avant tout et par-dessus tout, que l’on ait soin des malades, afin de les servir comme le Christ lui-même, car il a dit : J’étais malade et vous m’avez visité » (v. 36).

Pie XII, pape de 1939 à 1958
Encyclique « Fulgens radiatur », 21/03/1947

 

 

« Sa mère gardait fidèlement toutes ces choses en son cœur. »

samedi 28 juin 2014

Coeur de Marie

Dans le Nouveau Testament, nous voyons que la foi de Marie « attire », pour ainsi dire, le don de l’Esprit Saint — avant tout dans la conception du Fils de Dieu, mystère que l’archange Gabriel lui-même explique ainsi : « L’Esprit Saint viendra sur toi, et la puissance du Très-Haut te prendra sous son ombre » (Lc 1,35)… Le cœur de Marie, en parfaite harmonie avec le Fils divin, est le temple de l’Esprit de vérité (Jn 14,17), où chaque parole et chaque événement sont conservés dans la foi, dans l’espérance et dans la charité.

Nous pouvons ainsi être certains que le très saint cœur de Jésus, pendant toute la période de sa vie cachée à Nazareth, a toujours trouvé dans le cœur immaculé de la Mère un foyer toujours ardent de prière et d’attention constante à la voix de l’Esprit. Ce qui s’est passé aux noces de Cana (Jn 2,1s) témoigne de cette harmonie particulière entre mère et fils pour rechercher la volonté de Dieu. Dans une situation chargée de symboles de l’alliance, tel que le banquet nuptial, la Vierge Marie intercède et provoque, pour ainsi dire, un signe de grâce surabondante : le « bon vin », qui renvoie au mystère du Sang du Christ. Cela nous conduit directement au Calvaire, où Marie se tient sous la croix avec les autres femmes et avec l’apôtre Jean. La mère et le disciple recueillent spirituellement le testament de Jésus : ses dernières paroles et son dernier souffle, dans lequel il commence à diffuser l’Esprit, et ils recueillent le cri silencieux de son Sang, entièrement versé pour nous (Jn 19,25s). Marie savait d’où venait ce sang (cf Jn 2,9) : il s’était formé en elle par l’opération de l’Esprit Saint, et elle savait que cette même puissance créatrice allait ressusciter Jésus, comme il l’avait promis.

Ainsi, la foi de Marie a soutenu celle des disciples jusqu’à la rencontre avec le Seigneur ressuscité, et a continué à les accompagner également après son ascension au ciel, dans l’attente du « baptême dans l’Esprit Saint » (Ac 1,5)…. Voilà pourquoi Marie est, pour toutes les générations, l’image et le modèle de l’Église qui, avec l’Esprit, avance dans le temps en invoquant le retour glorieux du Christ : « Viens, Seigneur Jésus » (Ap 22,17.20).

Benoît XVI, pape de 2005 à 2013
Discours du 30/05/2009 (trad. © copyright Libreria Editrice Vaticana)

 

 

 

 

Solennité du Corps et du Sang du Christ

dimanche 22 juin 2014

Virgo Mater Adoratrix[2]

Chers frères et sœurs,

La veille de sa Passion, au cours de la Cène pascale, le Seigneur prit le pain entre ses mains, et, ayant prononcé la bénédiction, le rompit et le leur donna, en disant : « Prenez, ceci est mon corps ». Puis, prenant la coupe, il rendit grâces, la leur donna, et ils en burent tous. Et il dit : « Ceci est mon sang, le sang de l’alliance, qui va être répandu pour une multitude » (Mc 14, 22-24). Toute l’histoire de Dieu avec les hommes est résumée dans ces paroles. Ce n’est pas seulement le passé qui est réuni et interprété, mais l’avenir également qui est anticipé : la venue du Royaume de Dieu dans le monde. Ce que dit Jésus, ce ne sont pas simplement des paroles. Ce qu’Il dit est un événement, l’événement central de l’histoire du monde et de notre vie personnelle.

Ces paroles sont inépuisables. Je voudrais méditer avec vous uniquement un seul aspect. Jésus, comme signe de sa présence, a choisi le pain et le vin. À travers chacun de ces deux signes, il se donne entièrement, et non pas uniquement une partie de lui. Le Ressuscité n’est pas divisé. Il est une personne qui, à travers les signes, s’approche de nous et s’unit à nous. Mais les signes représentent, à leur façon, chacun un aspect particulier de Son mystère, et, à travers leur manifestation particulière, ils veulent nous parler, afin que nous apprenions à comprendre un peu plus le mystère de Jésus Christ. Au cours de la procession et dans l’adoration, nous regardons l’Hostie consacrée, – le type le plus simple de pain et de nourriture, composé uniquement d’un peu de farine et d’eau. Il apparaît ainsi comme la nourriture des pauvres, auxquels le Seigneur a accordé en premier lieu sa préférence. La prière à travers laquelle l’Église, au cours de la liturgie de la Messe, remet ce pain au Seigneur, le définit comme le fruit de la terre et du travail de l’homme. Celui-ci contient les peines de l’homme, le travail quotidien de ceux qui cultivent la terre, sèment et récoltent, et enfin, préparent le pain. Toutefois, le pain n’est pas seulement notre produit, quelque chose que nous fabriquons ; c’est le fruit de la terre et donc également un don. Car le fait que la terre porte des fruits n’est pas seulement l’un de nos mérites ; seul le Créateur pouvait lui conférer la fertilité. Et à présent, nous pouvons également étendre encore un peu cette prière de l’Église, en disant : le pain est fruit à la fois de la terre et du ciel. Il suppose la synergie des forces de la terre et des dons d’en haut, c’est-à-dire du soleil et de la pluie. Et l’eau aussi, dont nous avons besoin pour préparer le pain, nous ne pouvons pas la produire seuls. À une période où l’on parle de désertification et où nous entendons toujours plus de mises en garde contre le danger qu’hommes et bêtes meurent de soif dans les régions privées d’eau – en cette période, nous nous rendons à nouveau compte de la grandeur du don de l’eau également, et combien nous sommes incapables de nous la procurer seuls. Alors, en y regardant de plus près, ce petit morceau d’hostie blanche, ce pain des pauvres, nous apparaît comme une synthèse de la création. Ciel et terre, mais également activité et esprit de l’homme coopèrent. La synergie des forces qui rend possible, sur notre pauvre planète, le mystère de la vie et l’existence de l’homme, nous est présentée dans toute sa merveilleuse grandeur. Ainsi, nous commençons à comprendre pourquoi le Seigneur choisit ce morceau de pain comme son signe. […]

Le signe du vin nous parle également de façon très semblable. Mais tandis que le pain renvoie à l’aspect quotidien, à la simplicité et au pèlerinage, le vin exprime le caractère exquis de la création : la fête de joie que Dieu veut nous offrir à la fin des temps et que, déjà à présent, il anticipe toujours à nouveau en l’évoquant à travers ce signe. Mais le vin parle également de la Passion : la vigne doit être taillée continuellement pour être ainsi purifiée ; le raisin doit mûrir sous le soleil et la pluie et doit être pressé : ce n’est qu’à travers cette passion que mûrit un vin précieux.

En la fête du Corpus Domini, nous regardons surtout le signe du pain. Celui-ci nous rappelle également le pèlerinage d’Israël au cours des quarante années passées dans le désert. L’Hostie est notre manne à travers laquelle le Seigneur nous nourrit – c’est véritablement le pain du ciel à travers lequel Il se donne lui-même.

Au cours de la procession, nous suivons ce signe, et ainsi, nous le suivons Lui-même. Et nous le prions : Guide-nous sur les routes de notre histoire ! Montre toujours à nouveau le droit chemin à l’Église et à ses pasteurs ! Regarde l’humanité qui souffre, qui erre dans l’incertitude parmi tant d’interrogations ; vois la faim physique et psychologique qui la tourmente ! Donne aux hommes du pain pour le corps et pour l’âme ! Donne-leur du travail ! Donne-leur la lumière ! Donne-toi à eux ! Purifie-nous et sanctifie-nous tous ! Fais-nous comprendre que ce n’est qu’à travers la participation à ta Passion, à travers le « oui » à la croix, au renoncement, aux purifications que tu nous imposes, que notre vie peut mûrir et atteindre sa pleine réalisation. Rassemble-nous de toutes les extrémités de la terre. Unis ton Église, unis l’humanité déchirée ! Donne-nous ton salut ! Amen !

Pour lire l’Homélie complète :

>>>Solennité du Corps et du Sang du Christ
[AllemandAnglaisEspagnolFrançaisItalienPortugais]

 

Messe et Procession Eucharistique
Extraits de l’Homélie du Pape Benoît XVI
Parvis de la Basilique Saint-Jean-de-Latran
Jeudi 15 juin 2006

Source principale : vatican.va (« Rév. x gpm »).

St Antoine de Padoue, docteur de l’Église (1195-1231)

vendredi 13 juin 2014

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ntoine de Padoue (au Portugal : António de Lisboa), dans le siècle Fernando Martim de Bulhões, naît à Lisbonne le 15 août 1195, de la famille glorieuse de Godefroy de Bouillon premier roi de Jérusalem, dont une branche s’était implantée en Portugal.

À quinze ans il entra chez les Chanoines Réguliers de saint Augustin à Coïmbre, important centre d’études et de vie religieuse, où il fut ordonné prêtre.

Lorsqu’en 1220 les restes des premiers martyrs franciscains furent ramenés du Maroc, Fernando entra dans l’Ordre des Frères Mineurs et prit le nom d’Antoine. A sa demande il fut envoyé au Maroc, mais y tomba malade et dut rentrer en Europe ; son bateau fut jeté par les vents sur la côte de Sicile où il rencontra les frères de Messine et se rendit avec eux à Assise pour le Chapitre général de 1221. Il fut nommé prédicateur et professeur de théologie de ses frères à Bologne puis à Toulouse, Montpellier, Limoges, Milan et Padoue.

En 1226 il est custode de Limoges et en 1227 il est Provincial de l’Italie du nord, tout en enseignant la théologie et en participant à des controverses avec les Albigeois. Mais au Chapitre de 1230 il renonça à sa charge de ministre provincial; il fut cependant envoyé à Rome où il joua le rôle de conseiller auprès de Grégoire IX (Ugolino dei Conti di Segni, 1227-1241) dans le problème de la valeur obligatoire du Testament de saint François.

En 1231 il est envoyé à Padoue où ses prêches pour le Carême sont mémorables. Après l’intense et dur travail du carême et de la période pascale, les forces étaient épuisées et Antoine, vraisemblablement à partir du 19 mai, se retira dans l’ermitage de Camposampiero, près de Padoue.

Vers la fin du printemps 1231, Antoine fut pris de malaise. Déposé sur un char traîné par des bœufs, il fut transporté à Padoue, là où il avait demandé de pouvoir mourir. Cependant, arrivé à l’Arcella, un bourg à la périphérie de la ville, la mort le cueillit.

Il expira en murmurant : « Je vois mon Seigneur ». C’était le vendredi 13 juin. Il avait 36 ans.

Grégoire IX le canonisa le 30 mai de l’année suivante. Depuis lors l’Ordre entier le célébrait comme un Docteur de l’Église, mais ce n’est qu’en 1946 que Pie XII lui donna officiellement le titre de « Doctor Evangelicus ».

Pour approfondir, lire la Catéchèse du Pape Benoît XVI :
 >>>  Saint Antoine de Padoue
[AllemandAnglaisCroateEspagnolFrançaisItalienPortugais]
Et plus encore : >>> Le site du monde antonien

Sources principales : capucinsorient.org ; saintantoine.org/ (« Rév. x gpm »).

 

 

 

 

St Jean XXIII, pape (261e) de 1958 à 1963

mardi 3 juin 2014

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Dans le Martyrologe Romain la date de la mémoire est celle de la naissance au ciel (dies natalis) : le 3 juin. Dans les diocèses de Bergame, de Milan et au niveau local, la mémoire est célébrée le 11 octobre : anniversaire de l’ouverture du Concile Vatican II.

Jean XXIII (au siècle : Angelo Giuseppe Roncalli) est né le 25 novembre 1881, à Sotto il Monte près de Bergame, dans une famille nombreuse de milieu modeste. Il entre au séminaire à l’âge de douze ans. Il y suit le cursusecclésiastique classique.

En 1904, il est ordonné prêtre. Peu après, il est nommé secrétaire de Mgr Giacomo Radini Tedeschi, nouvel évêque de Bergame, et reste à son service jusqu’à la mort de ce dernier en 1914. Pendant cette période, il s’occupe aussi de l’enseignement auprès du séminaire de Bergame.

En 1915, il est incorporé dans le service des santés des armées, avant de devenir aumônier militaire. Après la guerre, il devient directeur spirituel du séminaire de Bergame.

En 1921, il entre dans la Curie romaine, dans la Congrégation pour la propagation de la foi (plus connue sous le nom dePropaganda Fide).

En 1925, Pie XI (Ambrogio Damiano Achille Ratti, 1922-1939) le promut évêque et l’envoie en Bulgarie, terre orthodoxe, en tant que visiteur, puis délégué apostolique. Il occupe ensuite le même poste à Istanbul entre 1935 et 1944, ce qui lui permet de sauver, pendant l’occupation, des victimes du nazisme.

En 1945, il succède comme nonce apostolique de Paris à Mgr Valeri, compromis avec le régime de Vichy. Il règle avec succès le problème des autres évêques compromis avec le régime de Vichy, dont le gouvernement français demandait la substitution. Pie XII (Eugenio Pacelli, 1939-1958) devra accepter seulement les démissions de trois prélats : les évêques de Mende, Aix-en-Provence et Arras.

En 1953, sa carrière diplomatique s’achève, et il retourne à sa première vocation pastorale : il est nommé patriarche de Venise, puis cardinal.

Le 9 octobre 1958 le pape Pie XII vient de mourir. Le cardinal Angelo Roncalli, patriarche de Venise, âgé et malade, se rend à la Cité du Vatican pour participer au conclave qui élira un nouveau pontife. À mesure que le conclave se déroule Roncalli revoit très clairement des images de son passé, comme lorsque, jeune prêtre, il soutenait des ouvriers en grève; ou bien cette fois où, délégué apostolique en Turquie, il a négocié secrètement avec un ambassadeur nazi afin de sauver des juifs arrivant dans les trains bondés; ou encore en France, devant un de Gaulle autoritaire, qu’il a convaincu de ne pas expulser plusieurs évêques contestés.

Au douzième tour du scrutin, le 28 octobre 1958, Angelo Giuseppe Roncalli est élu pape et prend le nom de Jean XXIII : il est couronné le 4 novembre. On s’attendait à ce qu’il soit un pape de transition sans grand éclat. Mais il surprend le monde entier en convoquant, le 25 janvier 1959, le Concile Vatican II. Cette démarche audacieuse vers une importante modernisation de l’église vise à assurer que cette institution, l’une des plus vielle au monde, continuera de s’épanouir jusqu’à la fin du 20e siècle et bien au-delà. Il se préoccupe aussi des conflits entre les États-Unis et L’union Soviétique, qui devient de plus en plus pressant. Avec une finesse à laquelle on ne s’attendait pas, il parvient à faire reculer Kennedy et Khrouchtchev qui étaient à deux doigts d’une guerre nucléaire.

Le 11 octobre 1962, le concile, couramment désigné depuis lors sous le nom de « Vatican II », est ouvert. Jean XXIII y prononce un important >>> Discours. À la fin de la journée d’ouverture du Concile, était organisée une procession aux flambeaux entre le château Saint-Ange et la place Saint-Pierre. Le pape Jean XXIII, attiré par la prière de la foule, était apparu à sa fenêtre, improvisant une allocution connue aujourd’hui comme le >>> Discours à la lune. Le passage qui a fait éclater les applaudissements est celui de la larme d’un enfant: « En rentrant chez vous, vous trouverez vos enfants. Donnez une caresse à vos enfants, et dites-leur : c’est la caresse du pape. Vous trouverez peut-être quelque larme à essuyer. Ayez une bonne parole pour celui qui souffre : Le pape est avec nous, spécialement aux heures de tristesse et d’amertume ».

Vers la fin de 1962, un cancer de l’estomac est diagnostiqué. Jean XXIII s’efforce cependant de permettre au concile de continuer son travail. Le 11 avril 1963, il promulgue une encyclique qui est perçue comme étant son testament spirituel :>>> Pacem in Terris. Au-delà du monde catholique elle est adressée à tous les hommes de bonne volonté, fait l’apologie de la démocratie, affirme que la guerre ne peut être un instrument de justice et préconise que ce soit désormais la « loi morale » qui régisse la relation entre les états, prônant la solidarité, la justice et la liberté. Le 11 mai il reçoit le prix Balzan pour son engagement en faveur de la paix : c’est là sa dernière apparition publique.

Le 28 mai 1963 il est victime d’une hémorragie. À ce moment Radio Vatican transmet chaque jour l’état de santé du Pape en indiquant sa température et son pouls défaillants. Jean XXIII, entre lucidité et inconscience, continue toutefois de tenir son rôle jusqu’aux derniers moments. À l’issu d’une longue agonie il meurt le 3 juin 1963, jour de la fête de la Pentecôte. Il voulait être un prêtre ordinaire, mais il a changé la face du monde à jamais.

Jean XXIII (Angelo Giuseppe Roncalli) a été béatifié le 3 septembre 2000 par le pape Jean-Paul II et canonisé le 27 avril 2014 par le pape François.

Pour un approfondissement :
>>> Angelo Giuseppe Roncalli

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Ascension du Seigneur, solennité

jeudi 29 mai 2014

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Chers fils et frères et amis en Jésus-Christ,

A l’occasion de cette fête de l’Ascension le Pape est heureux d’offrir le saint Sacrifice Eucharistique avec vous et pour vous. […]

Avec joie et animés de nouvelles résolutions pour l’avenir, réfléchissons un moment sur le grand mystère que célèbre la liturgie d’aujourd’hui. Toute la pleine signification de 1’Ascension du Christ est exprimée dans les lectures de la Sainte Écriture. La richesse de ce mystère est contenue dans ces deux affirmations : « Jésus donna ses instructions… » puis « Jésus prit place… ».

Selon la Divine Providence – dans l’éternel dessein du Père – l’heure était venue pour le Christ de quitter la terre. Il allait prendre congé de ses apôtres et, avec eux, de Marie sa Mère, mais non sans leur avoir d’abord donné ses instructions. Les apôtres avaient maintenant une mission à accomplir conformément aux instructions laissées par Jésus, et ces instructions étaient à leur tour l’expression fidèle de la volonté du Père.

Ces instructions indiquaient avant tout que les apôtres devaient attendre l’Esprit Saint qui était le don du Père. Il devait être absolument clair dès le début que la source de la force des apôtres était le Saint-Esprit. C’est l’Esprit qui guide l’Église sur les voies de la vérité, l’Évangile doit être propagé par la puissance de Dieu et non par la sagesse ou la puissance de l’homme.

En outre, selon ces instructions, les apôtres étaient chargés de proclamer la Bonne Nouvelle dans le monde entier. Et ils devaient baptiser au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit. Comme Jésus, ils devaient parler clairement du Royaume de Dieu et du salut. Les apôtres devaient rendre témoignage du Christ « jusqu’aux confins de la terre ». L’Église primitive comprit parfaitement ces instructions et c’est ainsi qu’elle inaugura l’ère missionnaire. Et chaque communauté savait que cette ère ne prendrait fin que le jour où le même Jésus qui était monté au ciel, serait revenu.

Les paroles de Jésus constituèrent pour l’Église un trésor qu’il fallait garder en dépôt et proclamer, méditer et vivre. Et, en même temps, l’Esprit Saint enracina dans l’Eglise un charisme apostolique qui avait pour objet de garder intacte cette révélation. Par ces paroles Jésus allait vivre toujours dans son Église : « Je suis avec vous pour toujours ». Et la communauté ecclésiale tout entière prit ainsi conscience de la nécessité de la fidélité aux instructions de Jésus, au dépôt de la foi. Cette sollicitude devait se transmettre de générations en générations, jusqu’à nos propres jours. […] La parole de Dieu – et seulement la parole de Dieu – est à la base de tout ministère, de toute activité pastorale de toute action sacerdotale. L’autorité de la parole de Dieu a constitué la base dynamique du Concile Vatican II et Jean XXIII l’a mis en évidence dans son discours d’ouverture : « Le souci principal du Concile œcuménique, a-t-il dit, sera celui-ci : que le dépôt sacré de la doctrine chrétienne soit toujours plus effectivement gardé et enseigné » (Discours du 11 octobre 1962). […] notre plus grand défi est d’être fidèles aux instructions du Seigneur Jésus.

Et la seconde réflexion sur la signification de l’Ascension est basée sur cette phrase : « Jésus prit sa place… ». Après avoir subi l’humiliation de sa passion, Jésus prit sa place à la droite de Dieu. Il prit sa place avec le Père éternel. Mais ainsi il pénétra dans les cieux comme notre Tête. Et là-haut, selon l’expression de Léon le Gand « la gloire de la Tête » devint « l’espoir du corps » (cf. Sermo I de Ascensione Domini). Jésus a pris pour toute l’éternité sa place comme « le premier-né parmi de nombreux frères » (Rm 8, 29). En raison de notre nature nous sommes près de Dieu dans le Christ. Et, comme homme, le Seigneur Jésus est vivant pour toute l’éternité pour intercéder près de son Père en notre faveur (cf. He 7, 25). Et en même temps, du haut de son trône de gloire, Jésus envoie à toute son Église un message d’espérance et une invitation à la sainteté.

Par les mérites de Jésus et grâce à son intercession près de son Père, nous sommes capables d’obtenir en lui la justice et la sainteté de vie. L’Église peut rencontrer des difficultés, l’Évangile peut subir des échecs, mais comme Jésus est assis à la droite du Père, l’Église ne sera jamais vaincue. La puissance du Christ glorifié, du Fils bien-aimé du Père éternel n’a pas de limites et surabonde pour défendre chacun de nous et nous tous dans la fidélité de notre dévouement au Royaume de Dieu et dans la générosité de notre célibat. L’efficacité de l’Ascension du Christ touche chacun de nous dans les réalités concrètes de nos vies quotidiennes. A cause de ce mystère, l’Église tout entière a pour vocation d’attendre « dans une joyeuse espérance la venue de notre Sauveur, Jésus-Christ ».

Chers Fils, soyez imprégnés de l’espérance qui est si fortement une part du mystère de l’Ascension de Jésus. Soyez profondément convaincus de la victoire et du triomphe du Christ sur le péché et la mort. Ayez conscience que la puissance du Christ est plus grande que notre faiblesse, plus grande que la faiblesse du monde entier. Tâchez de comprendre et de partager la joie que Marie a éprouvée en sachant que son Fils avait pris sa place près de son Père qu’il aimait infiniment. Et aujourd’hui renouvelez votre foi dans la promesse de Notre Seigneur Jésus-Christ qui est parti pour nous préparer une place, de sorte qu’il pourra revenir et nous prendre avec lui.

Voilà le mystère de l’Ascension de notre Chef. Rappelons-nous toujours : « Jésus a donné ses instructions » et ensuite « Jésus a pris sa place ».

Amen.

Extraits de l’Homélie de St Jean-Paul II
(Rome, 24 mai 1979)

Source principale : vatican.va (« Rév. x gpm »).

St Matthias, apôtre et martyr

mercredi 14 mai 2014

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On ne peut guère douter que saint Matthias n’ait été un des soixante-douze disciples de Jésus-Christ; du moins est-il certain qu’il s’attacha de bonne heure à la personne du Sauveur, et qu’il ne S’en sépara point depuis Son Baptême jusqu’à Son Ascension.

Les fidèles étant assemblés pour attendre la descente du Saint-Esprit, saint Pierre leur dit que, pour accomplir l’Écriture, il fallait choisir un douzième Apôtre à la place de Judas.

« Dans l’Eglise de Jérusalem deux personnes furent proposées par la communauté et ensuite tirées au sort: “Joseph Barsabbas, surnommé Justus, et Matthias” (Ac 1, 23). Ce dernier fut précisément élu et ainsi “associé aux onze Apôtres” (Ac 1, 26).

Nous ne savons rien de lui, si ce n’est qu’il avait été lui aussi témoin de toute la vie terrestre de Jésus (cf. Ac 1, 21-22), lui demeurant fidèle jusqu’au bout. A la grandeur de sa fidélité s’ajouta ensuite l’appel divin à prendre la place de Judas, comme pour compenser sa trahison.

Nous pouvons en tirer une dernière leçon: même si dans l’Église ne manquent pas les chrétiens indignes et traîtres, il revient à chacun de nous de contrebalancer le mal qu’ils ont accompli par notre témoignage limpide à Jésus Christ, notre Seigneur et Sauveur. » (cf. catéchèse de Benoît XVI du 18/10/2006)

De saint Matthias on sait qu’après avoir reçu le Saint-Esprit, le jour de la Pentecôte, il alla prêcher l’Évangile de Jésus-Christ, et qu’il consacra le reste de sa vie aux travaux de l’apostolat.

Clément d’Alexandrie rapporte que, dans ses instructions, il insistait principalement sur la nécessité de mortifier la chair en réprimant les désirs de la sensualité; leçon importante qu’il tenait de Jésus-Christ, et qu’il mettait lui-même en pratique.

Les Grecs prétendent, d’après une ancienne tradition exprimée dans leurs ménologes, que saint Matthias prêcha la foi vers la Cappadoce et les côtes de la mer Caspienne; ils ajoutent qu’il fut martyrisé dans la Colchide, à laquelle ils donnent le nom d’Éthiopie. Les Latins célèbrent sa fête le 24 février.

On garde une partie de ses reliques à l’abbaye de Saint-Matthias de Trèves, et à Sainte-Marie-Majeure de Rome. Mais les Bollandistes disent que les reliques de Sainte-Marie-Majeure qui portent le nom de saint Matthias, pourraient ne point être de l’Apôtre, mais d’un autre saint Matthias, évêque de Jérusalem vers l’an 120.
Sources principales : L’Année Chrétienne, Tome I, p. 253, 254 ; vatican.va (« Rév. x gpm »).

 

 

 

 

Saint Joseph travailleur – Patron des ouvriers, artisans et travailleurs

jeudi 1 mai 2014

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La fête de saint Joseph, travailleur, a été fixée au 1er mai par le pape Pie XII en 1955. Le monde du travail prend une conscience grandissante de son importance et c’est le rôle de l’Église de lui enseigner toute sa dignité ; la figure de saint Joseph y contribue merveilleusement. Cette fête de saint Joseph est une triple fête patronale : fête de l’Église, fête de la famille et du foyer, fête du travail.

La présence de Jésus dans l’atelier de Nazareth enseigna à saint Joseph le prix des heures pénibles, et le dur labeur accepté comme une réparation pour le mépris de l’homme des lois de Dieu, a acquis grâce au Christ, une valeur rédemptrice. Artisan avec Dieu créateur, frère de travail de Jésus-Ouvrier, associé avec Lui au rachat du monde, saint Joseph n’attirera jamais trop les regards et la prière de notre siècle.

C’est pourquoi l’Église, s’inspirant de la Tradition qui baptisa autrefois quantité de fêtes païennes pour les doter d’un contenu chrétien tout nouveau, plaça la fête civile du travail sous le puissant patronage de saint Joseph. Ouvrier toute sa vie, qui mieux que lui rendit grâces à Dieu le Père en son labeur de chaque jour ? C’est ce modeste artisan que Dieu choisit pour veiller sur l’enfance du Verbe incarné venu sauver le monde par l’humilité de la croix.

« N’est-il pas le fils du charpentier ? » disait-on du Sauveur. Joseph, connu à Nazareth comme l’époux de Marie et le père de Jésus, homme juste, sans autres ressources que son métier, Joseph, ce fugitif de la grandeur, nous apparaît comme le modèle achevé de l’ouvrier selon le cœur de Dieu.

Diligence, application, constance, sérénité, abnégation de soi, telles furent les vertus du saint charpentier de Nazareth. Par ses paroles et par ses exemples, Joseph nous enseigne l’humilité, la pauvreté, la mortification du corps et le travail. Quand nous avons, comme dit l’Apôtre, la nourriture et le vêtement, contentons-nous-en ; tenons-nous-en au nécessaire, sans aspirer au superflu. Apprenons du saint charpentier de Nazareth à envisager le travail, non comme un esclavage, mais comme un privilège de grandeur et de noblesse, car le travail expie le péché et sanctifie l’homme.

Rappelons-nous aussi que c’est l’effort et non le succès qui garantit le mérite et la récompense. Sur la terre, le travail est la suprême fonction de l’homme et toute sa vie dépend de la manière dont il sait l’accomplir. Comme saint Joseph, imprégnons notre travail de foi, d’espérance et de charité afin d’obtenir cette transfiguration divine des besognes ordinaires. Cet esprit surnaturel nous évitera le mécontentement et la mauvaise humeur. À l’exemple du saint Patriarche, que la prière se joigne à notre travail afin que notre travail devienne une prière.