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Archive pour la catégorie ‘Histoire’

Ste Scholastique, sœur de saint Benoît (480-543)

lundi 10 février 2014

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cholastique était la sœur de saint Benoît, patriarche des moines d’Occident.

Jeune encore, elle fit, au foyer paternel, de grands progrès dans la vertu. Loin d’imiter les illusions des filles du siècle, elle méprisa la beauté, les richesses, l’alliance des plus grands princes pour s’allier à Jésus-Christ. Suivre Benoît dans la solitude était son unique aspiration. Elle se consacra à Dieu dès sa plus tendre jeunesse, et elle se rapprocha de son frère, quand il se fut établi au Mont-Cassin, afin de profiter de ses leçons et de ses exemples.

Benoît ne consentait à voir sa sœur qu’une fois par an, avant le carême, et alors la sainte sortait de son cloître, et le frère, de son côté, allait au-devant de la sœur ; ils se rejoignaient sur le flanc de la montagne, et on voit encore le petit sanctuaire érigé, croit-on, sur les ruines de la chaumière où saint Benoît et sainte Scholastique eurent leur suprême entretien resté si célèbre.

Le 9 février 543, Scholastique était allée visiter son frère, comme de coutume. La journée se passa dans de grandes conversations, et la nuit arriva sans qu’ils s’en aperçussent. « Il est trop tard pour vous retirer, dit la sainte à son frère ; parlons jusqu’à l’aurore des joies de la vie céleste. “Que dites-vous là, ma sœur ? reprit Benoît ; je ne puis passer la nuit hors de mon couvent” ».

Scholastique, affligée de ce refus, se pencha sur la table, et, la tête entre ses mains, pria Dieu en versant d’abondantes larmes. Sa prière fut si promptement exaucée, que le tonnerre grondait déjà quand elle releva la tête, et que la pluie tombait par torrents, bien que le ciel fût auparavant serein et sans nuage : « Qu’avez-vous fait, ma sœur ? dit l’homme de Dieu.
Je vous ai supplié, dit Scholastique, et vous n’avez pas voulu m’écouter ; j’ai invoqué Notre-Seigneur, et voilà qu’il m’exauce.” »

Dans l’impossibilité de sortir, Benoît resta par force ; les deux saints veillèrent toute la nuit, s’entretenant du bonheur des élus. Le lendemain, la vierge retourna à son couvent, et, Benoît à son monastère ; mais le troisième jour, l’homme de Dieu, dans sa cellule, élevant les yeux en haut, vit l’âme de sa sœur s’envoler dans les airs sous la forme d’une colombe.

Benoît voulut faire déposer le corps de sa sœur dans le tombeau qu’il avait préparé pour lui, afin que leurs corps fussent unis dans la mort comme leurs âmes l’avaient été dans la vie.

©Evangelizo.org

 

 

 

 

Jean Baptiste, témoin de la foi

vendredi 7 février 2014

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Je veux proposer de nouveau à tous, afin qu’il ne soit jamais oublié, le grand signe d’espérance constitué par les nombreux témoins de la foi chrétienne qui ont vécu au [vingtième] siècle, à l’Est comme à l’Ouest. Ils ont su vivre l’Évangile dans des situations d’hostilité et de persécution, souvent jusqu’à l’épreuve finale de l’effusion du sang.

Ces témoins, en particulier ceux qui ont affronté l’épreuve du martyre, sont un signe éloquent et grandiose, qu’il nous est demandé de contempler et d’imiter. Ils attestent à nos yeux la vitalité de l’Église ; ils nous apparaissent comme une lumière pour l’Église et pour l’humanité, car ils ont fait resplendir dans les ténèbres la lumière du Christ. Appartenant à diverses confessions chrétiennes, ils resplendissent de ce fait comme un signe d’espérance pour le cheminement œcuménique, dans la certitude que leur sang est aussi une sève d’unité pour l’Église.

Plus radicalement encore, ils nous disent que le martyre est l’incarnation suprême de l’Évangile de l’espérance. En effet, les martyrs annoncent cet Évangile et en témoignent par leur vie jusqu’à l’effusion du sang, car ils sont certains de ne pas pouvoir vivre sans le Christ et ils sont prêts à mourir pour lui, dans la conviction que Jésus est le Seigneur et le Sauveur des hommes et qu’en lui seulement l’homme peut donc trouver la véritable plénitude de la vie. De cette façon, selon l’avertissement de l’apôtre Pierre, ils se montrent « prêts à rendre compte de l’espérance qui est en eux » (1P 3,15). En outre, les martyrs célèbrent l’Évangile de l’espérance car l’offrande de leur vie est la manifestation la plus grande et la plus radicale de ce « sacrifice vivant, saint et accepté par Dieu, qui constitue le véritable culte spirituel » (Rm 12,1), origine, âme et sommet de toute célébration chrétienne. Enfin, ils servent l’Évangile de l’espérance parce que, par leur martyre, ils expriment au plus haut degré l’amour et le service de l’homme, en ce qu’ils démontrent que l’obéissance à la loi évangélique engendre une vie morale et une convivialité qui honorent et promeuvent la dignité et la liberté de chaque personne.

Bienheureux Jean-Paul II (1920-2005), pape
Exhortation apostolique « Ecclesia in Europa » §13 (trad. © copyright Libreria Editrice Vaticana)

 

 

 

Présentation du Seigneur au Temple, fête

dimanche 2 février 2014

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La fête de ce jour a un double objet, célébrer la purification de Marie et la présentation de Jésus au Temple selon la loi de Moïse. Cette loi fixait le temps où les mères devaient se présenter avec leurs nouveau-nés devant les autels, et elle exigeait une offrande pour le rachat des enfants mâles. Ni Marie, toute pure dans sa maternité, ni Jésus, Fils de Dieu, n’étaient obligés à cette cérémonie ; cependant par humilité, et pour donner aux hommes un éclatant exemple d’obéissance aux lois divines, Marie, accompagnée de Joseph et portant Jésus en ses bras, se rendit au Temple de Jérusalem.

La fête chrétienne qui nous conserve le souvenir de cette cérémonie porte, dans le langage populaire, le nom de la Chandeleur, à cause de la procession qui se fait ce jour-là dans nos églises avec des cierges allumés.

Les cierges symbolisent Notre-Seigneur Jésus-Christ, Lumière du monde ; la procession représente le passage de la sainte Famille dans le Temple et la rencontre des deux vieillards Siméon et Anne. Saint Anselme, développant ce mystère, nous dit qu’il y a trois choses à considérer dans le cierge : la cire, la mèche et la flamme. La cire, ouvrage de l’abeille virginale, est la chair du Christ ; la mèche, qui est intérieure, est son âme ; la flamme, qui brille en la partie supérieure est sa Divinité.

La procession de la Chandeleur nous apparaît comme la marche du peuple chrétien à la lumière du Christ, figuré par les cierges que porte le clergé, la portion choisie de l’Église, comme Jésus même était porté entre les bras de Marie, entre ceux du saint vieillard Siméon et du pontife qui l’offrit au Seigneur.

Les cierges de la Chandeleur sont bénits avec une solennité toute particulière et avec l’emploi des prières les plus touchantes. Conservés dans la maison des chrétiens, ils sont un gage de la protection divine. Il est dans l’esprit de l’Église d’allumer les cierges de la Chandeleur pour repousser les esprits de ténèbres, dans les dangers corporels et spirituels, au lit des mourants, pour éloigner d’eux l’ennemi des hommes, qui fait alors son suprême effort afin d’arracher les âmes à Dieu. C’est bien alors surtout, en effet, que l’homme a besoin du recours du Rédempteur, vraie lumière des âmes, pour illuminer les derniers instants de sa vie.

Pour approfondir, lire l’Homélie du Bx Jean-Paul II :

>>> Fête de la Présentation du Seigneur au Temple

Abbé L. Jaud, Vie des Saints pour tous les jours de l’année, Tours, Mame, 1950.

 

 

 

 

 

Conversion de Saint Paul – Fête

samedi 25 janvier 2014

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aul était Juif, de la tribu de Benjamin ; il naquit à Tarse, en Cilicie, dont les habitants étaient considérés comme citoyens romains. Son attachement aux traditions de ses pères, sa haine contre les chrétiens, sa présence au supplice de saint Étienne, son acharnement à poursuivre les disciples de Jésus-Christ, à les traîner en prison, à les battre, ont poussé les interprètes de l’Écriture à voir en lui la réalisation de la prophétie de Jacob, concernant son fils Benjamin : « Benjamin est un loup ravisseur. » Mais une hymne chrétienne a heureusement complété l’application de la prophétie, en disant : « Le loup ravisseur s’est changé en agneau. »

Saul (c’était le premier nom du grand Apôtre) approchait de Damas, où il allait persécuter les chrétiens, accompagné de soldats et d’émissaires de la synagogue de Jérusalem, quand tout à coup il fut renversé à terre par une force invisible. Une éblouissante clarté l’environna et une voix lui dit : « Saul, pourquoi me persécutes-tu ? – Qui es-tu, Seigneur ? — Je suis Jésus, que tu persécutes. — Seigneur, que veux-tu que je fasse ? — Lève-toi, entre dans la ville, et là tu apprendras ce que tu dois faire. » Saul était devenu aveugle ; ses compagnons le conduisirent à Damas. Un serviteur de Dieu, nommé Ananias, averti en songe, alla le trouver, lui rendit la vue et lui conféra le baptême.

Dès lors, Saul, devenu Paul, n’est pas seulement un converti, un chrétien, c’est un apôtre, c’est l’Apôtre par excellence, qui étonnera le monde et fera l’admiration des siècles par ses écrits sublimes et inspirés, par ses saintes audaces, ses travaux, les merveilles de son apostolat et la gloire de son martyre.

Que de leçons dans cette conversion étrange et foudroyante ! Nous y voyons la puissance toute divine de la grâce à laquelle rien ne résiste ; la sagesse de Dieu qui se plaît à confondre la fausse sagesse du monde ; la miséricorde inénarrable du Seigneur, qui ne rebute personne et peut faire du plus grand des pécheurs le plus insigne des saints. Ne désespérons jamais du salut de personne, tout est possible à la prière et à la grâce. Nous ne comprendrons bien qu’au Ciel quelle a été l’influence de la prière dans le monde et combien de pécheurs devront leur salut à l’intercession des justes. Saint Augustin a dit fort justement : « Si Étienne n’avait pas prié, nous n’aurions pas saint Paul ! »

Pour approfondir, lire la Catéchèse du Pape Benoît XVI :

>>> La conversion de Paul

« Il institua les Douze. »

vendredi 24 janvier 2014

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Le Seigneur Jésus, « que le Père a consacré et envoyé dans le monde », fait participer tout son Corps mystique à l’onction de l’Esprit qu’il a reçue : en lui, tous les chrétiens deviennent un « sacerdoce saint et royal », « offrant des sacrifices spirituels à Dieu par Jésus Christ, » et « proclament les hauts faits de celui qui les a appelés des ténèbres à son admirable lumière. » Il n’y a donc aucun membre qui n’ait sa part dans la mission du Corps tout entier ; bien au contraire, chacun doit « sanctifier Jésus dans son cœur » et rendre témoignage à Jésus par l’esprit de prophétie.

Mais le même Seigneur, voulant rassembler les chrétiens en un seul corps où « tous les membres n’ont pas la même fonction », a établi parmi eux des ministres qui, dans la communauté des chrétiens, seraient investis, par l’ordination, du pouvoir sacré d’offrir le sacrifice et de remettre les péchés et y exerceraient publiquement pour les hommes au nom du Christ la fonction sacerdotale. C’est ainsi que le Christ a envoyé ses apôtres comme lui-même avait été envoyé par le Père ; puis, par les apôtres eux-mêmes, il a fait participer à sa consécration et à sa mission les évêques, leurs successeurs. Leur fonction ministérielle a été transmise ensuite aux prêtres à un degré subordonné ; ceux-ci sont donc établis dans l’ordre du presbytérat pour être des coopérateurs de l’ordre épiscopal dans l’accomplissement de la mission apostolique confiée par le Christ.

La fonction des prêtres, en tant qu’elle est unie à l’ordre épiscopal, participe à l’autorité par laquelle le Christ lui-même construit, sanctifie et gouverne son Corps. C’est pourquoi le sacerdoce des prêtres, s’il suppose les sacrements de l’initiation de tous les chrétiens, est cependant conféré par un sacrement particulier qui, par l’onction du Saint Esprit, les marque d’un caractère spécial et les configure au Christ Prêtre pour les rendre capables d’agir au nom du Christ Tête en personne.

Concile Vatican II
Décret sur le ministère et la vie des prêtres « Presbyterorum ordinis », § 2

(Références bibliques : Jn 10,36; Ep 5,30; Mt 3,16; Lc 4,18; 1P 2,5.9; 3,15; Ap 19,10; Rm 12,4; Jn 20,21)

 

 

 

 

Fête du Baptême du Seigneur

dimanche 12 janvier 2014

Chers frères et sœurs,

Battesimo_di_Gesu_RAvec la fête du Baptême de Jésus, que nous célébrons aujourd’hui, s’achève le temps liturgique de Noël. L’Enfant que les Mages étaient venus adorer de l’Orient, à Bethléem, en offrant leurs dons symboliques, nous le retrouvons maintenant adulte, au moment où il se fait baptiser dans le fleuve du Jourdain par le grand prophète Jean (cf. Mt 3, 13).

L’Évangile fait remarquer que lorsque Jésus sortit de l’eau après avoir reçu le baptême, les cieux s’ouvrirent et l’Esprit Saint descendit sur lui comme une colombe (cf. Mt 3, 16). On entendit alors une voix venue du ciel qui disait : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé; en lui j’ai mis tout mon amour » (Mt 3, 17). Ce fut sa première manifestation publique après environ trente ans de vie cachée à Nazareth. Outre Jean Baptiste, ses disciples furent également des témoins oculaires de cet événement singulier. Certains d’entre eux commencèrent à le suivre à partir de ce moment (cf. Jn 1, 35-40). Ce fut dans le même temps une christophanie et une théophanie : tout d’abord Jésus se manifesta en tant que Christ, terme grec traduisant le mot hébreu Messia, qui signifie « oint » : Il ne fut pas ointavec de l’huile à la manière des rois et des grands prêtres d’Israël, mais avec l’Esprit Saint. Dans le même temps, aux côtés du Fils de Dieu apparurent les signes de l’Esprit Saint et du Père céleste.

Quelle est la signification de cet acte que Jésus a voulu accomplir, en vainquant la résistance du Baptiste, pour obéir à la volonté du Père (cf. Mt 3, 14-15) ? Son sens profond n’apparaîtra qu’à la fin de l’existence terrestre du Christ, c’est-à-dire dans sa mort et sa résurrection. En se faisant baptiser par Jean en même temps que les pécheurs, Jésus a commencé à prendre sur lui le poids de la faute de l’humanité tout entière, comme Agneau de Dieu qui enlève le péché du monde (cf. Jn 1, 29). Une œuvre qu’Il a accomplie pleinement sur la croix, lorsqu’il a reçu également son baptême (cf. Lc 12, 50). En effet, en mourant il s’immerge dans l’amour du Père et répand l’Esprit Saint, afin que ceux qui croient en Lui puissent renaître de cette source intarissable de vie nouvelle et éternelle. Toute la mission du Christ se résume ainsi : nous baptiser dans l’Esprit Saint, pour nous libérer de l’esclavage de la mort et nous ouvrir le ciel, c’est-à-dire l’accès à la vie véritable et pleine, qui sera « une immersion toujours nouvelle dans l’immensité de l’être, tandis que nous sommes simplement comblés de joie » (Spe salvi, n. 12).

[…] prions pour tous les chrétiens afin qu’ils comprennent toujours mieux le don du Baptême et s’engagent à le vivre avec cohérence, en témoignant de l’amour du Père, du Fils et du Saint Esprit.

Je vous souhaite à tous un bon dimanche.

Benoît XVI

Angelus – Place Saint-Pierre

© Copyright 2008 – Libreria Editrice Vaticana

 

 

 

 

 

Épiphanie du Seigneur

dimanche 5 janvier 2014

Epiphanie

Chers frères et sœurs !

Nous avons célébré dans la basilique la fête de l’Épiphanie, Épiphanie signifie manifestation de Jésus à tous les peuples, représentés aujourd’hui par les Mages, qui arrivèrent à Bethléem de l’Orient pour rendre hommage au Roi des Juifs dont ils avaient appris la naissance par l’apparition d’une nouvelle étoile dans le ciel (cf. Mt 2, 1-12). En effet, avant l’arrivée des Mages, la connaissance de cet événement avait peu dépassé le cercle familial : outre Marie et Joseph, et probablement d’autres proches, il était connu des pasteurs de Bethléem qui, ayant entendu l’annonce joyeuse, avaient accouru pour voir l’enfant alors qu’il se trouvait encore dans la mangeoire. La venue du Messie, celui qui était attendu par les peuples et que les Prophètes avaient prédit, demeurait ainsi au début caché. Jusqu’à ce que ces mystérieux personnages, les Mages, arrivent précisément à Jérusalem pour demander des nouvelles du «roi des Juifs», né depuis peu. Évidemment, s’agissant d’un roi, ils se rendirent au palais royal où résidait Hérode. Mais celui-ci ne savait rien de cette naissance et, très préoccupé, il convoqua immédiatement les prêtres et les scribes qui, sur la base de la célèbre prophétie de Michée (cf. 5, 1), affirmèrent que le Messie devait naître à Bethléem. Et en effet, repartis dans cette direction, les Mages virent de nouveau l’étoile qui les guida jusqu’au lieu où se trouvait Jésus. Une fois entrés, ils se prosternèrent et l’adorèrent, lui offrant des dons symboliques : de l’or, de l’encens et de la myrrhe. Voilà l’épiphanie, la manifestation : la venue et l’adoration des Mages est le premier signe de l’identité singulière du fils de Dieu qui est aussi l’enfant de la Vierge Marie. Dès lors commença à se diffuser la question qui accompagnera toute la vie du Christ et qui, de diverses manières, traverse les siècles : qui est ce Jésus ?

Chers amis, c’est la question que l’Église veut susciter dans le cœur de tous les hommes : qui est Jésus ? C’est le souci spirituel qui pousse la mission de l’Église : faire connaître Jésus, son Évangile, pour que chaque homme puisse découvrir sur son visage humain le visage de Dieu, et être éclairé par son mystère d’amour. L’Épiphanie préannonce l’ouverture universelle de l’Église, son appel à évangéliser tous les peuples. Mais l’Épiphanie nous dit aussi de quelle manière l’Église réalise cette mission : en reflétant la lumière du Christ et en annonçant sa Parole. Les chrétiens sont appelés à imiter le service que rendit l’étoile aux Mages. Nous devons resplendir comme des enfants de lumière, pour attirer le monde à la beauté du Royaume de Dieu. Et à tous ceux qui cherchent la vérité, nous devons offrir la Parole de Dieu qui conduit à reconnaître Jésus « le Dieu véritable et la Vie éternelle » (1 Jn 5, 20).

Encore une fois, nous ressentons en nous une profonde reconnaissance pour Marie, la Mère de Jésus. Elle est l’image parfaite de l’Église qui donne au monde la lumière du Christ: elle est l’Etoile de l’évangélisation. Respice Stellam, nous dit saint Bernard : Regarde l’Etoile, toi qui cherches la vérité et la paix ; tourne ton regard vers Marie et Elle te montrera Jésus, lumière pour chaque homme et pour tous les peuples.

Bonne fête à tous !

Benoît XVI – Angélus

Place Saint-Pierre
Jeudi 6 janvier 2011

Source principale : vatican.va (« Rév. x gpm »).

 

 

 

 

Le très Saint Nom de Jésus

vendredi 3 janvier 2014

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Dans le Martyrologe Romain, cette mémoire est définie ainsi : « Le très saint Nom de Jésus, devant qui doit fléchir tout genou, aux cieux, sur terre et dans l’abîme, pour la gloire de la divine majesté. » Ces paroles sont extraites de la lettre de St Paul aux Philippiens (2, 8-11) :  « il s’est abaissé lui-même en devenant obéissant jusqu’à mourir, et à mourir sur une croix. C’est pourquoi Dieu l’a élevé au-dessus de tout ; il lui a conféré le Nom qui surpasse tous les noms, afin qu’au Nom de Jésus, aux cieux, sur terre et dans l’abîme, tout être vivant tombe à genoux, et que toute langue proclame : “Jésus Christ est le Seigneur”,pour la gloire de Dieu le Père. »

C’est au jour de sa circoncision, selon la loi de Moïse, que le divin Enfant de Bethléem reçut le nom de Jésus, le huitième jour après sa naissance. L’ange Gabriel le lui avait assigné à l’avance au jour de l’Annonciation : « Vous l’appellerez Jésus, car il délivrera son peuple de l’esclavage du péché. »

Qui dira la grandeur de sa signification, puisqu’il signifie Sauveur ; la grandeur de son origine, puisqu’il fut apporté du ciel ; sa grandeur sur la terre, où il a opéré et opère toujours tant de merveilles ; sa grandeur jusque dans les enfers où il fait trembler les démons ? Qui dira sa puissance, puisque c’est par ce nom que l’Église prie, qu’elle administre les sacrements et donne ses bénédictions, et que les apôtres et les saints ont opéré des multitudes de miracles ? Qui dira sa douceur, ses charmes, son amabilité, puisque les saints l’ont si bien chanté et que les chrétiens l’ont invoqué et l’invoquent toujours avec tant de confiance, de fruits et d’amour ?

Puisse donc le Nom de Jésus être souvent sur nos lèvres, et toujours dans notre cœur pendant la vie ! Puisse-t-il être notre espérance et notre dernière parole à l’heure de la mort, notre joie et notre chant éternel dans les Cieux.

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©Evangelizo.org

Ste Marie, Mère de Dieu, solennité

mercredi 1 janvier 2014

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« Un enfant nous est né, un fils nous a été donné » (Is 9,5)… Avec Marie nous contemplons le visage du Christ : en cet enfant…c’est Dieu qui vient nous visiter « pour guider nos pas au chemin de la paix » (Lc 1,79). Marie le contemple…en s’interrogeant sur le sens des prodiges qui entourent le mystère de Noël.

Noël, c’est un mystère de joie : les anges…ont présenté aux bergers l’événement comme « une grande joie pour tout le peuple » (v. 10)…, malgré l’éloignement du domicile, la pauvreté de la mangeoire, l’indifférence du peuple, l’hostilité du pouvoir.

Noël, c’est un mystère d’amour : amour du Père, qui a envoyé son Fils unique dans le monde pour nous faire don de sa propre vie (1Jn 4,9). Amour de « Dieu-avec-nous », l’Emmanuel (Mt 1,23) venu sur terre pour mourir sur la croix : dans la grotte glacée, entourée de silence, la Vierge Mère…pressent déjà le drame sanglant du Calvaire. Le Prince de la paix (Is 9,5), né aujourd’hui à Bethléem, donnera sa vie sur le Golgotha afin que règne l’amour sur la terre.

Noël, c’est un mystère de paix : de la grotte de Bethléem s’élève aujourd’hui un appel pressant pour que le monde ne cède pas à la méfiance, au soupçon, à la défiance, même si le tragique phénomène du terrorisme accroît les incertitudes et les peurs. Les croyants de toutes les religions, ainsi que les hommes de bonne volonté, bannissant toute forme d’intolérance et de discrimination, sont appelés à construire la paix…

Avec toi, Vierge Mère, nous nous arrêtons pour méditer devant la mangeoire où repose l’enfant, pour partager ton émerveillement face à l’immense bienveillance de Dieu. Donne-nous ton regard, Marie, pour déchiffrer le mystère qui se cache sous les membres fragiles de ton fils. Apprends-nous à reconnaître son visage sur celui des enfants de toute race et de toute culture. Aide-nous à être des témoins crédibles de son message de paix et d’amour, afin que les hommes et les femmes de notre temps, qui est encore marqué par de fortes luttes et des violences inouïes, sachent eux aussi reconnaître dans l’enfant qui est entre tes bras l’unique Sauveur du monde, source intarissable de la paix véritable à laquelle aspirent profondément tous les cœurs.

Bienheureux Jean-Paul II (1920-2005), pape
Message Urbi et Orbi 25/12/2002 (trad. © copyright Libreria Editrice Vaticana)

 

 

voeux

 

Fête de la Sainte Famille de Jésus, Marie et Joseph

dimanche 29 décembre 2013

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Chers frères et sœurs !

C’est aujourd’hui le dimanche de la Sainte Famille. Nous pouvons encore nous mettre à la place des pasteurs de Bethléem qui, ayant reçu l’annonce de l’ange, s’empressèrent d’accourir à la grotte et trouvèrent « Marie, Joseph et le nouveau-né couché dans la crèche » (Lc 2, 16).

Arrêtons-nous nous aussi pour contempler cette scène et réfléchissons sur sa signification. Les premiers témoins de la naissance du Christ, les pasteurs, se trouvèrent non seulement en face de l’Enfant Jésus, mais d’une petite famille : la Mère, le Père et le Fils nouveau-né. Dieu a voulu se révéler en naissant dans une famille humaine, et c’est pourquoi la famille humaine est devenue une icône de Dieu ! Dieu est Trinité, il est communion d’amour et la famille en est une expression qui reflète le Mystère insondable de Dieu amour, dans toute la différence qui existe entre le Mystère de Dieu et sa créature humaine. L’homme et la femme, créés à l’image de Dieu, deviennent dans le mariage « une seule chair » (Gn 2, 24), c’est-à-dire une communion d’amour qui engendre une nouvelle vie. La famille humaine, dans un certain sens, est une icône de la Trinité du point de vue de l’amour interpersonnel et de la fécondité de l’amour.

La liturgie d’aujourd’hui propose le célèbre épisode évangélique de Jésus âgé de douze ans qui reste au Temple, à Jérusalem, à l’insu de ses parents, qui, surpris et inquiets, l’y retrouvent après trois jours alors qu’il discute avec les docteurs. A sa mère qui lui demande des explications, Jésus répond qu’il doit « être dans la propriété », dans la maison de son Père, c’est-à-dire de Dieu (cf. Lc 2, 49).

Dans cet épisode, le jeune Jésus nous apparaît plein de zèle pour Dieu et pour le Temple. Demandons-nous : de qui Jésus avait-il appris l’amour pour les «choses » de son Père ? Assurément en tant que fils, il a eu une intime connaissance de son Père, de Dieu, d’une profonde relation personnelle permanente avec Lui, mais, dans sa culture concrète, il a assurément appris les prières, l’amour envers le Temple et les institutions d’Israël de ses propres parents. Nous pouvons donc affirmer que la décision de Jésus de rester dans le Temple était surtout le fruit de sa relation intime avec le Père, mais aussi le fruit de l’éducation reçue de Marie et de Joseph.

Nous pouvons ici entrevoir le sens authentique de l’éducation chrétienne : elle est le fruit d’une collaboration à rechercher toujours entre les éducateurs et Dieu. La famille chrétienne est consciente que les enfants sont un don et un projet de Dieu. Par conséquent, elle ne peut pas les considérer comme sa propriété, mais, en servant à travers eux le dessein de Dieu, elle est appelée à les éduquer à une plus grande liberté, qui est précisément celle de dire oui à Dieu pour faire sa volonté. La Vierge Marie est l’exemple parfait de ce « oui ». Nous lui confions toutes les familles, en priant en particulier pour leur précieuse mission éducative. […]

Dieu, qui est venu au monde au sein d’une famille, montre que cette institution est la voie sûre pour le rencontrer et le connaître, et également un appel incessant à travailler à l’unité de tous autour de l’amour. Il s’ensuit que l’un des services les plus grands que nous chrétiens pouvons prêter à nos semblables est de leur offrir notre témoignage serein et ferme de la famille fondée sur le mariage entre un homme et une femme, en la sauvegardant et en la promouvant, car celle-ci possède une importance suprême pour le présent et l’avenir de l’humanité. En effet, la famille est la meilleure école pour apprendre à vivre les valeurs qui donnent sa dignité à la personne et rendent les peuples grands. Dans celle-ci, on partage également les souffrances et les joies, car l’on se sent tous protégés par l’affection qui règne à la maison, du simple fait d’être membres de la même famille.

Je demande à Dieu que dans vos foyers domestiques l’on respire toujours cet amour de dévouement total et de fidélité que Jésus apporta au monde avec sa naissance, le nourrissant et le renforçant par la prière quotidienne, la pratique constante des vertus, la compréhension réciproque et le respect mutuel. Je vous encourage donc, confiant dans l’intercession maternelle de la Très Sainte Vierge Marie, Reine des Familles, et dans la puissante protection de saint Joseph, son époux, à vous consacrer sans relâche à cette belle mission que le Seigneur a placée entre vos mains. Vous pouvez compter sur ma proximité et sur mon affection. Je vous demande d’apporter un salut particulier du Pape à vos proches qui en ont le plus besoin ou à ceux qui se trouvent en difficulté. Je vous bénis de tout cœur.

BENOÎT XVI

Angelus – Place Saint-Pierre
Dimanche 27 décembre 2009

© Copyright 2009 – Libreria Editrice Vaticana