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Archive pour la catégorie ‘Jardins de la Bible’

Le Christ guérit la paralysie de nos membres et de nos cœurs.

mercredi 21 janvier 2015

Adam

L’incarnation du Christ n’est pas normale, c’est miraculeux ; ce n’est pas conforme à la raison, mais à la puissance divine ; cela vient du Créateur, non de la nature ; ce n’est pas commun, c’est unique ; c’est divin, non pas humain. Elle ne s’est pas faite par nécessité, mais par puissance… Elle a été mystère de foi, renouvellement et salut pour l’homme. Celui qui, sans être né, a formé l’homme avec de la glaise intacte (Gn 2,7), en naissant a fait un homme à partir d’un corps intact ; la main qui a daigné saisir de l’argile pour nous créer a daigné saisir aussi notre chair pour nous recréer…

Homme, pourquoi te méprises-tu tellement, alors que tu es si précieux pour Dieu ? Pourquoi, lorsque Dieu t’honore ainsi, te déshonores-tu à ce point ? Pourquoi cherches-tu comment tu as été fait et ne recherches-tu pas en vue de quoi tu es fait ? Est-ce que toute cette demeure du monde que tu vois n’a pas été faite pour toi ? …

Le Christ prend chair pour rendre toute son intégrité à la nature corrompue ; il assume la condition d’enfant, il accepte d’être nourri, il traverse des âges successifs afin de restaurer l’âge unique, parfait et durable qu’il avait lui-même créé. Il porte l’homme, pour que l’homme ne puisse plus tomber. Celui qu’il avait créé terrestre, il le rend céleste ; celui qui était animé par un esprit humain, il lui donne la vie d’un esprit divin. Et c’est ainsi qu’il l’élève tout entier jusqu’à Dieu, afin de ne rien laisser en lui de ce qui appartient au péché, à la mort, au labeur, à la douleur, à la terre. Voilà ce que nous apporte notre Seigneur Jésus Christ qui, étant Dieu, vit et règne avec le Père, dans l’unité du Saint Esprit, maintenant et toujours, et pour les siècles des siècles.

Saint Pierre Chrysologue (v. 406-450), évêque de Ravenne, docteur de l’Église
Homélie sur le mystère de l’Incarnation, 148 ; PL 52, 596 (trad. bréviaire 30/07 rev.)

 

 

 

Fête de la Sainte Famille de Jésus, Marie et Joseph

dimanche 28 décembre 2014

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Que puis-je dire de ce mystère ? Je vois un ouvrier, une mangeoire, un enfant, des langes, l’enfantement d’une vierge privée de tout le nécessaire, toutes les marques de l’indigence, tout le fardeau de la pauvreté. Avez-vous jamais vu la richesse dans une telle pénurie ? Comment celui qui était riche s’est-il fait pauvre pour nous (2Co 8,9) au point que, privé de berceau et de couvertures, il est couché dans une dure mangeoire ? … Ô richesse immense, sous les apparences de la pauvreté ! Il dort dans une mangeoire et il ébranle l’univers. Lui qui est serré dans ses langes, il brise les chaînes du péché. Alors qu’il ne peut pas prononcer un mot, il a instruit les mages pour qu’ils rentrent par un autre chemin. Le mystère dépasse la parole !

Voici le bébé enveloppé de langes, couché dans une mangeoire ; il y a là aussi Marie, à la fois vierge et mère ; il y a encore Joseph qu’on appelle son père. Celui-ci a épousé Marie, mais le Saint Esprit a couvert Marie de son ombre. C’est pourquoi Joseph était angoissé, ne sachant comment appeler l’enfant… Dans cette anxiété, un message lui a été apporté par un ange : « Ne crains pas, Joseph, l’enfant qui est engendré en elle vient de l’Esprit Saint » (Mt 1,20)… Pourquoi le Sauveur est-il né d’une vierge ? Jadis Eve, qui était vierge, s’est laissé séduire et a enfanté la cause de notre mort ; Marie, ayant reçu de l’ange la Bonne Nouvelle, a enfanté le Verbe fait chair qui nous apporte la vie éternelle.

Saint Jean Chrysostome (v. 345-407), prêtre à Antioche puis évêque de Constantinople, docteur de l’Église
Homélie pour Noël ; PG 56, 392 (trad. Delhougne, Les Pères commentent, p. 24)

 

 

 

Poinsettia, l’étoile de Noël

vendredi 19 décembre 2014

Cette fleur de fête a une histoire riche et très symbolique.

Le poinsettia est une plante décorative offerte au moment des fêtes. Dans son pays d’origine, le Mexique, c’est le sujet d’un très beau conte de Noël. Dans la nuit sainte, alors que les jeunes se dirigeaient vers l’église avec des cadeaux pour l’enfant Jésus, Pépita n’osait rentrer car elle était trop pauvre. Un vieil homme qui la voyait pleurer lui rappela que le plus pauvre des cadeaux serait apprécié car le principal était de le donner avec amour. Pépita se leva et cueillit quelques branches d’un arbuste commun qui poussait au bord de la route.

UNE FLEUR NÉE D’UN MIRACLE

Lorsqu’elle les déposa aux pieds de la crèche, un miracle se produisit au grand étonnement de tous les participants. Les feuilles ordinaires et vertes s’illuminèrent soudain d’un superbe rouge flamboyant. Depuis cette époque, les poinsettias se parent de superbes couleurs au temps de Noël… et au Mexique ils sont devenus les flores de la Noche Buena ou les « fleurs de la Nuit Sainte ».

En Amérique centrale, les populations locales utilisent leurs vertus depuis des siècles. Les cataplasmes de feuilles sont utilisés pour traiter les affections de peau. Et on les utilisait aussi pour accroître la lactation des jeunes mères. On tirait aussi des bractées une teinture cramoisie. Bien sûr tous ces usages concernaient les poinsettias sauvages du Mexique.

En effet, les potées que nous offrons pour les fêtes sont issues de longues sélections et créations horticoles…

Leur histoire ornementale commence en 1825, lorsqu’un nouvel ambassadeur des États-Unis d’Amérique, passionné de botanique, prit ses fonctions à Mexico : le Dr Joël Roberts Poinsett. Sillonnant les campagnes, il réunit de belles collections de bulbes et de plantes qu’il envoyait chez lui, en Caroline du Sud.

Parmi ses découvertes se trouvait une superbe euphorbe aux bractées rouges, notre Euphorbia pulcherrima… qui se trouva rebaptisé du nom de notre diplomate.

Le poinsettia est un arbuste qui appartient à la famille des Euphorbiacées, tout comme les euphorbes des bords de nos chemins. Dans ses contrées d’origine – au sud du Mexique et en Amérique centrale – il peut atteindre plus de trois mètres de hauteur. Ce sont des variétés plus petites qui ont donné naissance à nos plantes décoratives.

Dans son habitat, le poinsettia fleurit naturellement autour de Noël. Sous nos climats, on les élève en contrôlant leur éclairement pour arriver au même résultat.

Les nombreux cultivars, maintenant disponibles, offrent aux consommateurs une gamme de couleurs et de formes comme des bractées roses, blanc crème, jaunes, rouge pourpre, marbrées, tachetées ou même ondulées.

 

 

 

« Venez à moi, vous tous qui peinez. »

mercredi 10 décembre 2014

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Nous parcourions l’itinéraire de cette vie dans l’ignorance des bonnes actions et dans l’incertitude de l’épreuve qu’est la mort. Notre voyage à travers le monde nous avait chargés d’un gros fardeau de négligence pécheresse… Soudain, vers l’orient, nous avons aperçu une source d’eau vive que nous n’espérions pas. Tandis que nous nous hâtions vers elle, la voix de Dieu s’est fait entendre en nous criant : « Vous qui avez soif, venez à l’eau ! » (Is 55,1) Nous voyant approcher, chargés de lourds bagages, elle a repris : « Venez à moi, vous tous qui peinez et qui êtes chargés, et je vous soulagerai ». Et quand nous avons entendu cette voix pleine de bonté, nous avons jeté nos bagages a terre. Pressés par la soif, nous nous sommes étendus sur le sol pour puiser avidement à la source ; nous avons bu longuement, et nous nous sommes relevés renouvelés.

Après nous être remis debout, nous sommes restés là, tout stupéfiés, dans l’excès de notre joie. Nous regardions le joug que nous avions péniblement porté en chemin, et ces bagages qui nous avaient fatigué jusqu’à en mourir, ignorants que nous étions. Tandis que nous étions absorbés dans nos considérations, de nouveau nous avons entendu la voix qui sortait de la source qui nous avait rendu la vie : « Chargez-vous de mon joug ; mettez-vous à mon école, car je suis doux et humble de cœur et vous trouverez le repos pour vos âmes. Mon joug est aisé et mon fardeau léger ». A ces mots nous nous sommes dit l’un à l’autre : « Ne revenons pas en arrière après avoir trouvé la vie grâce à une telle source… Ne reprenons pas le bagage de nos péchés que nous avons jeté loin de nous en allant à la source baptismale… Maintenant nous avons reçu la sagesse de Dieu… Nous avons été invités au repos par la voix du Seigneur ».

La Règle du Maître, règle monastique du 6ème siècle
Invitatoire ; SC 105 (trad. SC p. 297s rev.)

 

 

 

Dieu dans le ciel de mon âme…

mercredi 26 novembre 2014
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Tant de gens aujourd’hui cherchent Dieu au-dehors d’eux-mêmes.
(…)
Élisabeth de la Trinité parle avec enthousiasme de la présence des Trois dans le « Ciel de son âme ». « Faire l’unité en tout son être par le silence intérieur, c’est ramasser toutes ses puissances pour les occuper au seul exercice de l’amour, c’est avoir cet œil simple qui permet à la lumière de Dieu de nous irradier. Une âme qui discute avec son moi, qui s’occupe de ses sensibilités, qui poursuit une pensée inutile, un désir quelconque, cette âme disperse ses forces, elle n’est pas tout ordonnée à Dieu. » (…)
Pour Élisabeth, la personne la plus libre est celle qui est la plus oublieuse d’elle-même. La prière l’aide à vivre cette liberté en communiant à la prière du Christ. « Il me semble que j’ai trouvé mon Ciel sur la terre puisque le Ciel, c’est Dieu, et Dieu, c’est mon âme. Le jour où j’ai compris cela, tout s’est illuminé en moi et je voudrais dire ce secret tout bas à ceux que j’aime afin qu’eux aussi, à travers tout, adhèrent toujours à Dieu, et que se réalise cette prière du Christ : “Père, qu’ils soient consommés en l’Un!” ».
Ce Dieu d’amour, elle le trouve partout, « à la lessive comme à l’oraison! ». « Il est en moi, je suis en Lui, je n’ai qu’à l’aimer, qu’à me laisser aimer, et cela en tout temps, à travers toutes choses ». Ainsi est-elle toujours en prière puisqu’elle aime comme Dieu l’aime. « Quand je dis: la prière, ce n’est pas tant s’imposer quantité de prières vocales à réciter chaque jour, mais c’est cette élévation de l’âme vers Dieu à travers toutes choses qui nous établit avec la Sainte Trinité en une sorte de communion continuelle, tout simplement en faisant tout sous son regard ».
Aujourd’hui, dans la nébuleuse aux contours flous de spiritualités à la carte, qu’on appelle « Nouvel Âge » ou autre, l’être humain est perçu comme une étincelle du divin. Ce dieu n’est pas une personne, c’est un Esprit universel, cosmique, qui s’identifie au moi. Élisabeth témoigne d’un Dieu personnel qui réside en elle et en chaque personne comme étant l’Amour.(…)
Élisabeth revient toujours à cette simplicité de la prière de présence qui n’est que repos en Dieu qui aime. Il s’agit de se tenir près de lui, de laisser aller son cœur, d’être une louange de gloire. « C’est si simple, cette intimité avec Dieu; cela repose plutôt que de fatiguer — comme une enfant se repose sous le regard de sa mère ».
(…)
 .
Jacques Gauthier, théologien catholique canadien
in Le blogue de Jacques Gauthier
« Elisabeth de la Trinité » (extraits)

« Il n’est pas le Dieu des morts, mais des vivants. »

samedi 22 novembre 2014

corps et ame

La chair est précieuse aux yeux de Dieu, il la préfère entre toutes ses œuvres, donc ce serait normal qu’il la sauve… Ne serait-ce pas absurde que ce qui a été créé avec tant de soin, ce que le Créateur considère comme plus précieux que tout le reste, cela retourne au néant ?

Quand un sculpteur ou un peintre veulent que les images qu’ils ont créées demeurent afin de servir leur gloire, ils les restaurent lorsqu’elles sont abîmées. Et Dieu verrait son bien, son œuvre, retourner au néant, ne plus exister ? Nous appellerions « ouvrier de l’inutile » celui qui bâtirait une maison pour la détruire ensuite ou qui la laisserait s’abîmer quand il peut la remettre debout. De la même façon, n’accuserions-nous pas Dieu de créer la chair inutilement ? Mais non, l’Immortel n’est pas ainsi ; celui qui par nature est l’Esprit de l’univers ne saurait être insensé !… En vérité, Dieu a appelé la chair à renaître et il lui a promis la vie éternelle.

Car là où on annonce la Bonne Nouvelle du salut de l’homme, on l’annonce aussi pour la chair. Qu’est-ce que l’homme en effet, sinon un être vivant doué d’intelligence, composé d’une âme et d’un corps ? L’âme toute seule fait-elle l’homme ? Non, c’est l’âme d’un homme. Appellera-t-on « homme » le corps ? Non, on dit que c’est un corps d’homme. Si donc aucun de ces deux éléments n’est à lui seul l’homme, c’est l’union des deux qu’on appelle « l’homme ». Or c’est l’homme que Dieu a appelé à la vie et à la résurrection : non pas une partie de lui, mais l’homme tout entier, c’est-à-dire l’âme et le corps. Ne serait-ce donc pas absurde, alors que tous deux existent selon et dans la même réalité, que l’un soit sauvé et pas l’autre ?

Saint Justin (v. 100-160), philosophe, martyr
Traité sur la Résurrection, 8 (trad. OC, Migne 1994, p. 354 rev.)

 

 

« Si toi aussi, tu avais reconnu en ce jour ce qui peut te donner la paix. »

jeudi 20 novembre 2014

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Je me suis penché à la fenêtre… Le soleil commençait à se lever. Une paix très grande régnait sur la nature. Tout commençait à s’éveiller, la terre, le ciel, les oiseaux. Tout, petit à petit, commençait à s’éveiller sous l’ordre de Dieu. Tout obéissait à ses divines lois, sans plaintes ni sursauts, doucement, avec mansuétude, aussi bien la lumière que les ténèbres, aussi bien le ciel bleu que la terre dure couverte de la rosée de l’aube. Que Dieu est bon ! pensais-je. Il y a la paix partout, sauf dans le cœur humain.

Et délicatement, doucement, Dieu m’enseigna aussi, par cette aube douce et tranquille, à obéir ; une très grande paix remplit mon âme. J’ai pensé que Dieu seul est bon, que tout est ordonné par lui, que rien n’a de l’importance dans ce que les hommes font ou disent, et que, pour moi, il ne doit y avoir dans le monde qu’une chose : Dieu. Dieu, qui va tout ordonner pour mon bien. Dieu, qui fait se lever chaque matin le soleil, qui fait fondre le givre, qui fait chanter les oiseaux, et change en mille douces couleurs les nuages du ciel. Dieu, qui m’offre un petit coin sur cette terre pour prier, qui me donne un petit coin où pouvoir attendre ce que j’espère.

Dieu, si bon avec moi que, dans le silence, il me parle au cœur, et m’apprend peu à peu, peut-être dans les larmes, toujours avec la croix, à me détacher des créatures ; à ne chercher la perfection qu’en lui ; qui me montre Marie et me dit : « Voici l’unique créature parfaite ; en elle tu trouveras l’amour et la charité que tu ne trouves pas chez les hommes. De quoi te plains-tu, Frère Raphaël ? Aime-moi, souffre avec moi ; c’est moi, Jésus ! »

Saint Raphaël Arnáiz Barón (1911-1938), moine trappiste espagnol
Écrits spirituels, 23/02/1938 (trad. Cerf 2008, p. 1364)

 

 

 

« Faites-les fructifier. »

mercredi 19 novembre 2014

automne

L’environnement naturel a été donné à tous par Dieu et son usage représente pour nous une responsabilité à l’égard des pauvres, des générations à venir et de l’humanité tout entière… Dans la nature, le croyant reconnaît le merveilleux résultat de l’intervention créatrice de Dieu, dont l’homme peut user pour satisfaire ses besoins légitimes — matériels et immatériels — dans le respect des équilibres propres à la réalité créée. Si cette vision se perd, l’homme finit soit par considérer la nature comme une réalité intouchable, soit, au contraire, par en abuser. Ces deux attitudes ne sont pas conformes à la vision chrétienne de la nature, fruit de la création de Dieu.

La nature est l’expression d’un dessein d’amour et de vérité. Elle nous précède et Dieu nous l’a donnée comme milieu de vie. Elle nous parle du Créateur (Rm 1,20) et de son amour pour l’humanité. Elle est destinée à être « réunie sous un seul chef » dans le Christ à la fin des temps (Ep 1,10; Col 1,19) ; elle a donc elle aussi une « vocation ». La nature est à notre disposition non pas comme un tas de choses répandues au hasard, mais au contraire comme un don du Créateur qui en a indiqué les lois intrinsèques afin que l’homme en tire les orientations nécessaires pour « la garder et la cultiver » (Gn 2,15)…

Il est juste que l’homme puisse exercer une maîtrise responsable sur la nature pour la protéger, la mettre en valeur et la cultiver selon des formes nouvelles et avec des technologies avancées, afin que la terre puisse accueillir dignement et nourrir la population qui l’habite. Il y a de la place pour tous sur la terre : la famille humaine tout entière doit y trouver les ressources nécessaires pour vivre correctement… Nous devons cependant avoir conscience du grave devoir que nous avons de laisser la terre aux nouvelles générations dans un état tel qu’elles puissent elles aussi l’habiter décemment et continuer à la cultiver.

Benoît XVI, pape de 2005 à 2013
Encyclique « Caritas in veritate / L’amour dans la vérité », § 48, 50 (trad. © copyright Libreria Editrice Vaticana

 

 

 

Apprendre

lundi 3 novembre 2014
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Le vase qu’il façonnait de sa main avec l’argile fut manqué. Alors il recommença, et il fit un autre vase qu’il jugea satisfaisant Jérémie 18. 1-6
 .
12149982-vector-illustration-de-vasesIl est des situations relationnelles, professionnelles, spirituelles, qu’à vue humaine, nous pouvons juger sans issue : nous avons fait des propositions, nous avons tenté de changer quelques paramètres, et l’obstacle est toujours là. Il semble que quoi que nous fassions, il ne sortira rien de nos tentatives. De telles situations génèrent un découragement bien compréhensible. Mais l’histoire de la poterie rapportée par Jérémie souligne que ce qui est impossible aux hommes reste toujours possible à Dieu. Les disciples de Jésus ont été confrontés à de telles situations, que seul Dieu a pu retourner : Élisabeth, stérile et âgée, connaît la joie de l’enfantement (*) ; les riches, a priori recalés pour leur entrée dans le Royaume de Dieu, trouvent l’ouverture (**).
L’impossibilité à vue humaine est souvent une épreuve, au double sens du mot : une peine douloureuse, mais aussi une sorte de test de la confiance que l’on met en Dieu. Quand une situation difficile est pleinement confiée à Dieu, il n’est pas sûr que celui-ci la résolve de la manière que nous pensons ou souhaitons, par exemple en réparant le vase brisé, mais il la résout, éventuellement en faisant un autre vase. Qu’il nous faut alors apprendre à recevoir et à reconnaître !
 .
*  Évangile selon saint Luc, chapitre 1, versets 36-37
**  Évangile selon saint Luc, chapitre 18, versets 25-27
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La méditation
frère Hervé Ponsot
couvent de Lille

Une guérison le jour du sabbat, signe du jour de la nouvelle création

lundi 27 octobre 2014

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Le jour de la nouvelle création : la comparaison entre le dimanche chrétien et le sabbat propre à l’Ancien Testament a suscité des approfondissements théologiques de grand intérêt. On a notamment mis en lumière la relation particulière qui existe entre la résurrection et la création. En effet, la réflexion chrétienne a spontanément relié la résurrection survenue « le premier jour après le sabbat » au premier jour de la semaine cosmique dans le livre de la Genèse (1,1s)… Un tel lien invitait à comprendre la résurrection comme le commencement d’une nouvelle création, dont le Christ glorieux constitue les prémices, étant lui-même « Premier-né de toute créature » et aussi « Premier-né d’entre les morts » (Col 1,15.18).

En effet le dimanche est le jour où, plus qu’en tout autre, le chrétien est appelé à se souvenir du salut qui lui a été offert dans le baptême et qui a fait de lui un homme nouveau dans le Christ. « Ensevelis avec lui lors du baptême, vous êtes aussi ressuscités avec lui, parce que vous avez cru en la force de Dieu qui l’a ressuscité des morts » (Col 2,12; Rm 6,4-6). La liturgie souligne cette dimension baptismale du dimanche en invitant à célébrer aussi les baptêmes, en plus de la Veillée pascale, en ce jour de la semaine « où l’Église commémore la résurrection du Seigneur », et aussi en suggérant, comme rite pénitentiel approprié au commencement de la messe, l’aspersion avec l’eau bénite, qui rappelle précisément l’événement baptismal dans lequel naît toute existence chrétienne.

Saint Jean-Paul II (1920-2005), pape
Lettre apostolique « Dies Domini », 24-25 (trad. © copyright Libreria Editrice Vaticana)