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Archive pour la catégorie ‘Prière des âmes’

« Jésus se rendit dans un endroit désert, et là il priait. » (Mc 1, 35)

mercredi 12 janvier 2022

Je tiens pour impossible de distinguer toutes les formes de prières, à moins d’une pureté de cœur tout à fait singulière et de lumières extraordinaires de l’Esprit Saint. Leur nombre est aussi grand qu’il peut se rencontrer dans une âme, ou plutôt dans toutes les âmes, d’états et de disposition différentes. (…)

La prière se modifie à tout instant, selon le degré de pureté où l’âme est parvenue, suivant aussi sa disposition actuelle, que celle-ci soit due à des influences étrangères ou spontanée ; et il est bien certain que pour personne elle ne demeure en tout temps identique à elle-même. On prie différemment suivant que l’on a le cœur léger, ou alourdi de tristesse et de désespérance ; dans l’enivrement de la vie surnaturelle, et la dépression des tentations violentes ; lorsqu’on implore le pardon de ses fautes, ou que l’on demande une grâce, une vertu, la guérison d’un vice ; dans la componction qu’inspirent la pensée de l’enfer et la crainte du jugement, et lorsqu’on brûle du désir et de l’espérance des biens futurs ; parmi l’adversité et le péril, ou dans la paix et la sécurité ; si l’on se sent inondé de lumière à la révélation des mystères du ciel, ou paralysé par la stérilité dans la vertu et la sécheresse dans les pensées. (…)

Ces divers modes de prière seront suivis d’un état plus sublime encore et d’une plus transcendante élévation. C’est un regard sur Dieu seul, un grand feu d’amour. L’âme s’y fond et s’abîme en la sainte dilection, et s’entretient avec Dieu comme avec son propre Père, très familièrement, dans une tendresse de piété toute particulière.

Saint Jean Cassien (v. 360-435)

 

 

« Je le veux, sois purifié ! »

vendredi 7 janvier 2022

Dieu, dans le peuple hébreu, en donna le symbole :
Quiconque dans le camp était atteint de lèpre
En était expulsé et banni au-dehors.
Mais si, guérie sa lèpre, il avait trouvé grâce,
Alors, avec l’hysope, avec le sang et l’eau purifié par le prêtre,
Il retournait chez lui, rentrant en héritage (Lv 14,1s).

Adam était tout pur dans le Jardin splendide,
Mais il eut lèpre affreuse au souffle du Serpent.
Le Jardin pur le rejeta, le chassa de son sein,
Mais le Grand Prêtre alors (He 9,11) de là-haut le voyant
Jeté dehors, daigna descendre jusqu’à lui,
Le purifia par son hysope (cf Jn 19,29) et le fit rentrer en Paradis.

Adam nu était beau : mais sa femme diligente
Peina à lui tisser un habit de souillures.
Le Jardin le voyant, et le trouvant hideux, dehors le repoussa.
Mais pour lui par Marie fut faite une tunique neuve.
Vêtu de cette parure et selon la promesse, le Larron resplendit :
Et le Jardin, revoyant en son image Adam, l’embrassa (Lc 23,43).

Saint Éphrem (v. 306-373)

 

 

Sois la gardienne de ma vie, Ô Marie !

samedi 1 janvier 2022

Ô Marie, Vierge Immaculée,
Pur cristal pour mon cœur,
Tu es ma force, ô ancre puissante,
Tu es le bouclier et la défense du cœur faible.

Ô Marie, Tu es pure et inégalable,
Vierge et Mère en même temps,
Tu es belle comme le soleil, Tu es sans tache,
Rien ne peut être comparé à l’image de Ton âme.

Ta beauté a tant charmé le regard du Trois fois saint,
Qu’Il descendit du Ciel, quittant le Trône éternel,
Et Il revêtit le corps et le sang venant de Ton Cœur,
En se cachant pendant neuf mois dans le cœur d’une Vierge.

Ô Mère, Vierge, personne ne concevra
que Dieu infini devint homme,
C’est seulement à cause de Son amour et de Son insondable miséricorde,
Par Toi, Mère, il nous est donné de vivre éternellement avec Lui.

Ô Marie, Mère Vierge et Porte du ciel
Par Toi le salut nous est venu,
Par Tes mains jaillit chaque grâce pour nous,
Seule une fidèle imitation de Toi me sanctifiera.

Ô Marie, Vierge, le plus beau des Lis,
Ton Cœur était pour Jésus le premier tabernacle sur terre,
C’est parce que Ton humilité était la plus profonde
Que Tu es élevée au-dessus des chœurs angéliques et des saints.

Ô Marie, ma douce Mère,
Je Te donne mon âme, mon corps et mon pauvre cœur,
Sois la gardienne de ma vie,
Et particulièrement à l’heure de la mort, dans le dernier combat.

Sainte Faustine Kowalska (1905-1938)

 

 

 

Nativité du Seigneur Jésus-Christ (messe de la nuit)

vendredi 24 décembre 2021

J’ai vu briller l’étoile lumineuse

J’ai vu briller l’étoile lumineuse
Qui m’indiquait le berceau de mon Roi
Et dans la nuit calme et mystérieuse
Elle semblait s’orienter vers moi.
Puis j’entendis, pleine de charme,
La voix de l’Ange qui me dit :
« Recueille-toi, c’est en ton âme
Que le mystère est accompli.
Jésus, Splendeur du Père,
En toi s’est incarné.
Avec la Vierge Mère
Étreins ton Bien Aimé,
Il est à toi. »

Sainte Élisabeth de la Trinité (1880-1906)

 

 

 

 

Debout ! Réveillez-vous !

dimanche 28 novembre 2021

Gardez-vous donc, je vous prie, toujours sains et saufs dans l’atelier secret de l’âme. Ne commettez, mes enfants, aucune action qui mène à la perte et à la ruine de vos âmes. Oui, craignons ce Dieu qui s’apprête à révéler les arcanes des ténèbres, à rendre manifestes les desseins des cœurs (1 Co 4,5) et à rétribuer chacun non seulement pour ses actions (cf. Mt 16,27), mais aussi pour ses paroles et pour ses simples pensées. (…)

Et qui ne restera pas éveillé, rejetant sa paresse et sa somnolente inertie ? Debout ! Réveillez-vous ! La nuit est passée. Déjà commence à poindre (cf. Rm 13,12) le jour de la restauration future ! Prenons garde que la mort ne nous saisisse sans que nous soyons prêts et qu’elle ne nous apporte un malheur éternel et sans remède. (…) Relevons-nous encore et encore et élançons-nous vers tout ce qui peut plaire à Dieu, supportons vaillamment les choses présentes en nous réjouissant de celles que nous espérons (cf. Rm 12,12 ; He 11,1). (…) Je le sais bien, nous serons sauvés et nous danserons sans fin dans les cieux, dans la joie de ceux qui depuis le commencement du monde auront plu au Christ. (…)

Brisez la gangue de l’inertie, soyez joyeux, d’humeur égale ; que votre âme soit paisible et votre cœur léger ; soyez secourables les uns pour les autres ; bannissez inquiétudes et soucis. (…) Et quel besoin de vous soucier et de vous agiter à tout propos ? Choisissez, je vous le conseille, la meilleure part (cf. Lc 10,41-42) : écouter nos humbles paroles (cf. Lc 10,39). Puissiez-vous, mes enfants être sauvés dans le Seigneur et exulter dans la crainte (cf. Ps 2,11) (…) du Christ Jésus notre Seigneur, à qui appartiennent la gloire et la puissance avec le Père et le Saint-Esprit, maintenant et toujours et dans les siècles des siècles. Amen.

Saint Théodore le Studite (759-826)

« Sachez que le Fils de l’homme est proche. » (Mc 13,29)

dimanche 14 novembre 2021

Quelle crainte et quel tremblement s’empareront de nous au moment où nous sortirons de ce monde ? (…) Comment affronterons-nous ce jour redoutable, si l’un de nous devait vivre dans la négligence ?

Lorsqu’au signal de la trompette de l’archange, tous les hommes ressusciteront (1 Th 4,16) et que tous les peuples, toute tribu et toute langue (cf. Ap 5,9) iront vers le jugement, alors le ciel se dissoudra avec fracas, les éléments s’embraseront (cf. 2 P 3,10.12), la création tout entière sera transformée, toutes les innombrables myriades des saints anges s’avanceront avec crainte, et il siégera, le juge de toutes choses ; puis actes et paroles de chacun seront étalés au grand jour, il placera devant nous les pièces à conviction : la faute telle qu’elle apparaît à première vue, la faute avec ses circonstances de lieu, de manière et de temps, et tout cela en un clin d’œil (cf. 1 Co 15,52). Alors « ils s’en iront » dit l’Écriture, « ceux qui auront fait le bien vers une vie éternelle, ceux qui auront fait le mal vers une punition éternelle » (Mt 25,46) ; là « il y aura des pleurs et des grincements de dents » (Mt 8,12), « leur feu ne s’éteindra pas et leur ver ne mourra pas » (Is 66,24) (…). Mais non pas à nous, Seigneur, non pas à nous, mais donnons plutôt gloire (cf. Ps 113B,1) et louange à ton nom en ce jour-là, en nous établissant à ta droite. (…)

« Qui nous séparera de l’amour du Christ ? les tribulations, l’angoisse, la faim, la persécution, le danger ou le glaive ? », car « à cause de toi, on nous met à mort tout le long du jour, nous avons passé pour de brebis d’abattoir » (cf. Rm 8,35-36). À lui est la gloire pour les siècles des siècles. Amen.

Saint Théodore le Studite (759-826)

« Il se jeta aux pieds de Jésus en lui rendant grâce. »

mercredi 10 novembre 2021

Je te remercie, mon Dieu, pour toutes les grâces,
Dont tu me combles sans cesse,
Et qui m’éclairent, comme la lumière du soleil,
Par elles tu me montres le chemin sûr.

Merci, mon Dieu, de m’avoir créée,
De m’avoir appelée du néant à l’existence,
D’y avoir marqué ta divine empreinte,
Et de ne l’avoir fait que par amour.

Merci, mon Dieu, pour le saint baptême,
Qui m’a incorporée à la famille divine ;
C’est un don inconcevable et grand,
Qui transforme nos âmes.

Merci, Seigneur, pour la sainte confession
Pour cette source de grande miséricorde,
Qui est intarissable,
Pour cette source inconcevable de grâces,
Qui rend la blancheur aux âmes souillées par le péché.

Je te remercie, Jésus, pour la sainte Communion,
Par laquelle toi-même tu te donnes à nous ;
Je sens comme ton cœur bat en ma poitrine,
Comme toi-même tu épanouis la vie divine en moi.

Je te remercie, Saint Esprit, pour le sacrement de la confirmation,
Qui m’a armée chevalier à ton service,
Et donne force à l’âme à chaque instant,
Et me protège du mal. (…)

Je te remercie, Seigneur, pour le sacrement de l’extrême-onction
Qui me fortifiera pour la lutte dans mes derniers moments,
Et m’aidera à parvenir au salut,
Et donnera force à mon âme,
Afin que nous nous réjouissions éternellement.

Merci, mon Dieu, pour toutes les inspirations,
Dont ta bonté me comble,
Pour ces illuminations intérieures de l’âme,
Qu’on ne peut pas exprimer, mais que le cœur ressent.

Merci, Sainte Trinité, pour cette foule de grâces,
Dont tu me combles à chaque instant, ma vie durant.
Ma gratitude croîtra à mon entrée dans l’aube éternelle,
Lorsque j’entonnerai pour la première fois un chant à ta gloire.

Sainte Faustine Kowalska

 

 

Père, pourquoi t’éprendre de ta créature ?

jeudi 4 novembre 2021

Ô Père éternel ! Ô feu et abîme de charité ! Ô éternelle beauté, ô éternelle sagesse, ô éternelle bonté, ô éternelle clémence, ô espérance, ô refuge des pécheurs, ô largesse inestimable, ô bien éternel et infini, ô fou d’amour ! As-tu donc besoin de ta créature ? On le dirait, car tu agis comme si tu ne pouvais vivre sans elle, toi qui est la vie source de toute vie et sans laquelle tout meurt. Pourquoi donc es-tu si fou d’amour ? Pourquoi t’éprendre de ta créature, lui donner tes complaisances, prendre en elle tes délices ? Il est en toi comme une ivresse, ce désir de son salut : elle te fuit et tu pars à sa recherche ; elle s’éloigne et toi, tu te rapproches. Pouvais-tu venir plus près d’elle qu’en te revêtant de son humanité ?

Et que dirai-je ? Je ferai comme le bègue, je dirai “a, a” puisque je ne sais rien dire d’autre et que des mots finis ne sauraient exprimer le sentiment de l’âme qui infiniment ne désire que toi. Il me semble que je pourrais répéter la parole de Paul : « nous annonçons ce que l’œil n’a pas vu, ce que l’oreille n’a pas entendu, ce qui n’est pas encore monté au cœur de l’homme ; ‒ Et qu’annonces-tu ? ‒ Tout ce que Dieu a préparé pour ceux qui l’aiment » (cf. 1 Co 2,9) ‒ Que dirai-je donc ? Pas de sentiments grossiers ici. Disons seulement, ô mon âme, que tu as goûté et vu l’abîme de la souveraine et éternelle providence. Et je te rends grâces, à toi, Seigneur, Père éternel, pour la bonté sans mesure que tu m’as témoignée, à moi si misérable et indigne de toute grâce.

Sainte Catherine de Sienne (1347-1380)

 

 

 

« Heureuse celle qui a cru. » (Lc 1,45)

samedi 9 octobre 2021

Vierge et Mère Marie,
toi qui, mue par l’Esprit,
as accueilli le Verbe de la vie
dans la profondeur de ta foi humble,
totalement abandonnée à l’Éternel,
aide-nous à dire notre « oui »
dans l’urgence, plus que jamais pressante,
de faire retentir la Bonne Nouvelle de Jésus.

Toi, remplie de la présence du Christ,
tu as porté la joie à Jean Baptiste,
le faisant exulter dans le sein de sa mère (Lc 1,41).
Toi, tressaillant de joie,
tu as chanté les merveilles du Seigneur (Lc 1,46s).
Toi, qui es restée ferme près de la croix
avec une foi inébranlable (Jn 19,25)
et as reçu la joyeuse consolation de la résurrection,
tu as réuni les disciples dans l’attente de l’Esprit
afin que naisse l’Église évangélisatrice (Ac 1,14).

Obtiens-nous maintenant une nouvelle ardeur de ressuscités
pour porter à tous l’Évangile de la vie
qui triomphe de la mort.
Donne-nous la sainte audace de chercher de nouvelles voies
pour que parvienne à tous
le don de la beauté qui ne se ternit pas.

Toi, Vierge de l’écoute et de la contemplation (Lc 2,19),
mère du bel amour (Si 24,24 Vulg), épouse des noces éternelles (Ap 19,7),
intercède pour l’Église, dont tu es l’icône très pure,
afin qu’elle ne s’enferme jamais et jamais ne s’arrête
dans sa passion pour instaurer le Royaume.

Étoile de la nouvelle évangélisation,
aide-nous à rayonner par le témoignage de la communion,
du service, de la foi ardente et généreuse,
de la justice et de l’amour pour les pauvres,
pour que la joie de l’Évangile
parvienne jusqu’aux confins de la terre
et qu’aucune périphérie ne soit privée de sa lumière.

Mère de l’Évangile vivant,
source de joie pour les petits,
prie pour nous.
Amen. Alléluia !

Pape François

 

 

La prière est efficace

mercredi 6 octobre 2021

La prière et seulement la prière est une arme efficace dans la lutte pour la liberté et le bonheur des âmes. Et pourquoi ? Car à un but surnaturel correspondent seulement des moyens surnaturels. Le Paradis ou, – si l’on peut s’exprimer ainsi, la divinisation de l’âme –, est une réalité surnaturelle au sens le plus complet de ce mot. Aussi, par nos seules forces naturelles, nous ne pouvons pas atteindre ce but. Il nous faut un moyen surnaturel : la grâce de Dieu. Et cela ne s’obtient que par l’humilité et la prière confiante.

La grâce, et seulement la grâce illumine notre intelligence et fortifie notre volonté ; elle est un moyen pour obtenir la conversion, c’est-à-dire la libération de l’âme des liens du mal. (…) La conversion et la sanctification de l’âme est et sera toujours l’œuvre de la grâce divine. Sans la grâce de Dieu, on ne peut rien faire dans ce domaine, ni avec la parole vivante, ni avec la presse, ni avec un autre moyen extérieur. Demandons alors pour nous-mêmes et pour les autres la grâce par une prière humble, par la mortification et par la fidélité dans l’accomplissement de nos tâches les plus simples et les plus habituelles.

Plus l’âme elle-même est proche de Dieu, plus elle est précieuse pour Dieu, et plus elle L’aime, plus elle est aimée de Dieu ; c’est alors qu’elle peut aider les autres plus efficacement, d’autant plus que sa prière est exaucée plus facilement et plus amplement.

Saint Maximilien Kolbe (1894-1941)