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Archive pour la catégorie ‘Prière des âmes’

« Si vous demandez quelque chose à mon Père en invoquant mon nom, il vous le donnera. »

samedi 16 mai 2015

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Chaque fois que je parle de la prière, il me semble entendre dans votre cœur certaines réflexions humaines que j’ai entendues souvent, même dans mon propre cœur. Alors que nous ne cessons jamais de prier, comment se fait-il que si rarement nous paraissions expérimenter le fruit de la prière ? Nous avons l’impression de ressortir de la prière comme nous y sommes entrés ; personne ne nous répond un mot, ne nous donne quoi que ce soit, nous avons l’impression d’avoir peiné en vain. Mais que dit le Seigneur dans l’évangile ? « Ne jugez pas sur l’apparence, mais portez un jugement juste » (Jn 7,24). Qu’est-ce qu’un jugement juste sinon un jugement de foi ? Car « le juste vit de la foi » (Ga 3,11). Suis donc le jugement de la foi plutôt que ton expérience, car la foi ne trompe pas alors que l’expérience peut nous induire en erreur.

Et quelle est la vérité de la foi, sinon ce que le Fils de Dieu lui-même promet : « Tout ce que vous demanderez en priant, croyez que vous le recevrez, et cela vous sera accordé » (Mc 11,24). Que donc aucun d’entre vous, frères, ne tienne pour peu de chose sa prière ! Car, je vous l’affirme, celui à qui elle s’adresse ne la tient pas pour peu de chose ; avant même qu’elle ne soit sortie de notre bouche, il la fait écrire dans son livre. Sans le moindre doute nous pouvons être sûrs que soit Dieu nous accorde ce que nous lui demandons, soit il nous donnera quelque chose qu’il sait être plus avantageux. Car « nous ne savons que demander pour prier comme il faut » (Rm 8,26) mais Dieu a compassion de notre ignorance et il reçoit notre prière avec bonté… Alors « mets ta joie dans le Seigneur, et il accordera les désirs de ton cœur » (Ps 36,4).

Saint Bernard (1091-1153), moine cistercien et docteur de l’Église
Sermons de Carême n°5, 5

 

 

 

 

Paraboles

mercredi 29 avril 2015

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De petits événements de la vie quotidienne qui adviennent sous ses yeux, que ses disciples remarquent, peuvent être pour Jésus prétexte à un enseignement: une pauvre femme qui glisse quelque menue monnaie dans le tronc des offrandes du Temple; les malades qui se pressent à la piscine de Bethesda à Jérusalem; les scribes qui se promènent en longues robes sur les places publiques. Le travail des champs qui demeure grand symbole de la vie et qui a tant inspiré les religions antiques lui inspire plusieurs paraboles.
Jésus se réfère aux petits oiseaux du ciel, aux lis des champs: deux symboles traditionnels, l’un représentant les âmes humaines libérées de leurs corps et pouvant s’élever dans le ciel, l’autre, le lis, évoquant la pureté, l’innocence, la virginité, et par là-même, symbole de grâce, d’élection divine, de réceptivité à l’invisible.

Le bon arbre qui porte de bons fruits est à la fois un tableau familier et une référence au grand thème de l’arbre de vie qui rappelle celui du jardin paradisiaque d’Adam et Ève. Le loup et l’agneau devaient solliciter vivement l’ imagination des gens pour qui ces animaux étaient une préoccupation journalière. De même l’image du berger qui est allé chercher sa brebis et la porte sur l’épaule, celle de l’aveugle qui en guide un autre, en ce pays, à cette époque où la cécité est si fréquente, celle des voleurs qui s’introduisent dans une maison.
Tout relève des faits les plus banals, ceux que souvent on oublie de regarder tant ils sont familiers: la poule qui rassemble ses poussins sous son aile, la ménagère qui a perdu une pièce de monnaie, le drap neuf qu’on ne coud pas à un vieil habit, le vin nouveau, un animal tombé dans le puits, la vente des passereaux, le vol des corbeaux, les nuages du couchant, les champs mûrs pour la moisson, la vie de chaque jour, saisie sur le vif, qui donne au texte sacré une vérité humaine émouvante.
Seules sont exclues les violences, les scènes de chasse, dont les poètes et les artistes, surtout en Orient, feront un sujet de choix, les immolations d’animaux, les bagarres qui devaient éclater parfois entre voisins de ferme ou de village.
Tout cela s’harmonise avec le milieu dans lequel il évolue, avec les intérêts de son auditoire. Il parle peu de la vie des grands que les gens qui l’écoutent ne connaissent pas.
Jean-Paul Roux, 1925-2009, historien de la culture islamique
directeur de recherche au CNRS
in Jésus, éd. Fayard

 

 

 

SAINT LOUIS MARIE GRIGNION DE MONFORT

mardi 28 avril 2015


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SAINT LOUIS MARIE GRIGNION DE MONFORT est né en 1673 à Montfort-sur-Meu. Il est ordonné prêtre le 5 juin 1700. Après avoir préché à Nantes, il rejoind l’hopital général de Poitiers où il est nommé aumonier. En 1703, il fonde avec Marie-Louise Trichet, l’institut des soeurs de la Sagesse Divine. Dès lors, ses actions vont créer des oppositions à cause de ses méthodes de prédication. Le 6 juin 1706, après une longue marche de plusieurs jours, il est reçu à Rome par le pape Clément XI qui approuve le but et la méthode de son activité missionnaire: le renouvellement de l’esprit chrétien par le renouvellement des promesses du Baptème. En 1712, il effectue des missions à l’Ile d’Yeu, Sallertaine, Saint Christophe du Ligneron, Mervent, Fontenay le Comte, Vouvant en 1715 et Saint Laurent sur Sévres en 1716, où il meurt épuisé. Son corps repose dans la basilique, devant l’autel de la Sainte Vierge..
Il est l’auteur du « traité de la vraie dévotion à la Sainte Vierge ». La puissante dévotion mariale qui s’en dégage a fortement influencé le pape Jean-Paul II. Elle inspire aussi tout l’enseignement dispensé par les foyers de charité fondés par Marthe Robin et le père Finet.
SAINT LOUIS MARIE GRIGNION DE MONFORT a été béatifié par le pape Léon XIII en 1886 et canonisé par le pape Pie XII en 1947.

Missionnaire, Grignion de Monfort remontait la Seine dans une embarcation où se pressaient au moins 200 personnes, plaisantant grossièrement, chantant des chansons lascives. A peine engagé dans ce va-et-vient de maquignons et de harengères, M. de Montfort commence par ajuster son crucifix au bout de son bâton. Puis se prosternant, il s’écrie : « Que ceux qui aiment Jésus-Christ se joignent à moi pour l’adorer. »

Des haussements d’épaules et des ricanements l’accueillent. Alors, se tournant vers le frère Nicolas : « A genoux, dit-i1, et récitons le Rosaire! » Sous une avalanche de quolibets, les deux hommes, tête nue, le visage recueilli, et calme, égrènent les Ave Maria. Le premier chapelet terminé, le Saint se lève et d’une voix douce invite l’assistance à s’unir à lui pour invoquer Marie. Personne ne bouge, mais les huées s’apaisent pendant que la prière commence. A mesure que se succèdent les invocations « Sainte Marie, priez pour nous, pauvres pécheurs » le visage du Saint se transfigure.
Lorsque sont achevées les cinq nouvelles dizaines, il y a dans son regard une telle supplication, dans sa voix tant d’onction et d’autorité que, lorsqu’il conjure l’assistance de réciter avec lui un troisième chapelet, tous tombent à genoux et répètent docilement ces suaves paroles, désapprises depuis l’enfance. Le saint prêtre peut se réjouir : d’un théâtre d’obscénités, il a fait un sanctuaire ; sur les lèvres accoutumées aux blasphèmes, il a ramené le nom de Marie.

PRIERE DE SAINT LOUIS MARIE GRIGNION DE MONFORT:

pelerin-visagemarieJe vous choisis aujourd’hui, ô Marie, en présence de toute la Cour céleste, pour ma Mère et ma Reine ; je vous livre et consacre, en toute soumission, mon corps et mon âme, mes biens intérieurs et extérieurs, et la valeur même de mes bonnes actions passées, présentes et futures, vous laissant un entier et plein droit de disposer de moi et de tout ce gui m’appartient, sans exception, selon votre bon plaisir, à la plus grande gloire de Dieu, dans le temps et l’éternité.

 

 

 

 

« Sur la mer fut ton chemin, ton sentier sur les eaux innombrables. » (Ps 76,20)

samedi 18 avril 2015

ferme2Tu es saint, Seigneur, Dieu tout-puissant,
Père de notre Seigneur Jésus Christ,
le paradis du bonheur, le sceptre royal,
l’amour somptueux, l’espérance assurée…

Tu es saint, Seigneur Dieu,
tu es « le Roi des rois et le Seigneur des seigneurs.
Seul tu possèdes l’immortalité.
Tu habites une lumière inaccessible
que nul n’a jamais vue » (1Tm 6,15-16).
Tu te promènes sur les ailes des vents (Ps 103,3) ;
tu as créé le ciel, la terre et la mer
et tout ce qu’ils renferment (Ac 4,24).

Tu fais des vents tes messagers
et du feu brûlant ton serviteur (Ps 103,4) ;
tu as façonné l’homme à ton image et ressemblance (Gn 1,26),
tu as mesuré le ciel avec l’empan
et la terre tout entière avec le doigt de ta main (Is 40,12).
Oui, tes œuvres sont très belles, en ta présence.

Prière dite « de Pierre et des autres apôtres »
Papyrus de l’Eglise primitive (trad. Prières des premiers chrétiens, Fayard 1952)

 

Vendredi de Pâques

vendredi 10 avril 2015

Les prières

Les grâces que nous demandons dans les prières seront de garder ou de faire fructifier le don si précieux de la foi (jeudi) dans la fidélité à ce Dieu qui a réalisé une si belle unité au sein d’une communauté aussi diverse, nous a fait passer de la mort à la vie (mardi), revêtus d’immortalité, prêts pour la table des noces (samedi), bref un chemin de joie éternelle (mercredi).
Les nouveaux baptisés (vendredi) et nous tous qui avons renouvelé les promesses baptismales au cours de la vigile pascale, nous voudrons exprimer désormais par toute notre vie le sacrement de Pâques (lundi).

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Aujourd’hui : Vendredi de Pâques

Dans le Livre des Actes des Apôtres : comparution de Pierre et Jean au Sanhédrin

Psaume 118 (117) : éternel est son amour !

Évangile de Jean : apparition au bord du lac

 

Sources Vives n° 91

 

Marie, modèle d’humilité

lundi 9 mars 2015

Invoque Marie

Comment Marie peut-elle m’aider à connaître Jesus?
C’est LA bonne question. Depuis les origines, les chrétiens ont reconnu en Marie non seulement le modèle du disciple mais plus encore, le modèle de toute l’Eglise. Plus on fréquente la Mère du Seigneur et plus elle nous conduit à lui par son attitude, ses actes et ses paroles.
«Ne rien dire de la Vierge Marie sinon pour mieux dire du Christ».
A vrai dire, si Marie peut nous aider à mieux connaître Jésus, c’est parce qu’elle est le modèle du disciple, dans toutes les étapes de sa vie.
Elle accueille le Christ sans réserve, dans sa chair, et devient servante de Dieu.(Luc 1, 38).
La visite à sa cousine Elisabeth: le signe évident que la grâce de Dieu est passée dans une vie est le surcroît de charité qui se manifeste.
Elle accepte de ne pas toujours comprendre ce que Jésus a dit ou fait, mais elle garde et médite les événements dans son cœur. (Luc 2, 51).
Elle conduit d’autres personnes à écouter Jésus. A Cana, c’est elle qui invite les serviteurs du repas à «faire tout ce que son fils leur dira» (Jean 2, 5). Elle les introduit dans la confiance et la foi en la parole de son fils.
Marie, en devenant la mère du disciple que Jésus aimait devient la mère de tous les disciples, la mère et le modèle de l’Eglise. (Jean 19, 34).
La mort de son fils a été comme «une épée qui a transpercé son âme» (Luc 2, 26-27).
On la retrouve après la résurrection, avec les apôtres, fidèle dans la prière (Actes des Apôtres 1, 14). Au moment de la Pentecôte, elle est présente à la naissance de l’Eglise.
Les Écritures évoquent encore plusieurs fois la Mère du Seigneur, mais nous avons là les étapes essentielles. Voici pourquoi nous pouvons fréquenter Marie, dans les Écritures tout d’abord mais aussi dans la prière.
La Vierge Marie a pu faire un tel parcours parce qu’elle a été soutenue par la grâce de Dieu. Elle le reconnaît bien volontiers en disant à sa cousine «que tous les âges la diront bienheureuse». Mais si cela a été possible, c’est parce qu’elle a toujours vécue en « humble servante ». Humble, parce que servante ! L’humilité est le lieu par excellence de la sainteté de Marie. Chacun le sait, servir une fois, tout le monde sait le faire. Mais servir sans cesse suppose une vraie pauvreté du cœur. Et l’écrin que Dieu a choisi pour la venue de son Fils au milieu de nous est le cœur d’une humble servante.
C’est un modèle accessible à tous, et révolutionnaire à la fois. Il nous provoque à relire notre vie et à considérer chacune de nos activités sous l’angle du service. Même la responsabilité d’une entreprise, d’une administration, d’une équipe ou d’une famille peut être abordée sous l’angle du service !
Pour conclure, je voudrais rappeler une expression de Saint Louis-Marie Grignon de Montfort qui m’a toujours éclairé : «Marie n’est pas un détour pour rejoindre le Christ, elle est un raccourci».

 

Mgr Bruno Feillet, évêque auxiliaire du diocèse de Reims.
jesus.catholique.fr

 

 

Convertissez-vous !

dimanche 1 mars 2015

blé

« Ils auront beau regarder de tous leurs yeux, ils ne verront pas ; ils auront beau écouter de toutes leurs oreilles, ils ne comprendront pas » (Marc 4,12). Comment peut-on regarder sans voir ou écouter sans comprendre ? Notre monde est fait de communication. Lorsqu’il s’agit de transmettre des reportages sur des événements, comme le font les informations télévisées ou radiodiffusées, en général on n’a pas de mal à comprendre, même si certaines interprétations sont discutables. Lorsqu’il s’agit d’un cours scientifique ou d’une réflexion philosophique, l’étudiant a parfois du mal à suivre et doit se mettre à investiguer. Lorsqu’il s’agit en revanche de l’Évangile du Royaume, on a beau écouter « convertissez-vous » (Marc 1,15), la vie suit son cours vers la ruine du péché ; on a beau assister à des miracles de la grâce de Dieu (conversion, guérison), la foi n’en est pas augmentée. Pourquoi ? Le message est-il trop compliqué ou abstrait ?
L’appel prophétique direct est souvent entendu comme un message qui concerne « les autres », « la société », bref tout le monde, sauf la propre vie ; l’esprit du monde cache un scepticisme déguisé en « pensée critique ». En échange, la Parabole enrobe le message en des problématiques de la vie courante, communément acceptées : la tentation sceptique est acculée et ne peut faire autre qu’accepter.
Le message du Seigneur contient une leçon : la qualité de notre existence (ce que nous en faisons), telle une terre, se mesure par le fruit qu’elle fait porter à la semence. La foi et l’adhésion à Dieu, le choix de nos préoccupations, qui sont un langage d’amour, la profondeur de notre espérance parlent de l’accueil que chacun réserve à l’appel du Seigneur dans sa conscience ; elles sont les attitudes que décrivent les trois types de terrain où la semence se perd. Le quatrième terrain est fertile ; sa bonne disposition n’est pas un privilège réservé à un cercle d’initiés : il dépend de notre option de vie.
La Parole divine va bien au-delà d’une dimension purement conceptuelle (intellectuelle) ; il s’agit de la vie de grâce semée en notre âme, qui se développe par une vie vertueuse, docile à l’action de l’Esprit Saint. Elle a porté de nombreux fruits dans l’histoire de l’Église : les Saints ! Jésus est reproduit à raison de trente, soixante ou cent pour un… Et chaque Saint aura attiré les hommes et les femmes à une rencontre avec le Christ, à l’amitié, jusqu’à l’imitation de Jésus Christ : trente, soixante, cent pour un… En raison de la potentialité extraordinaire de la Parole de Dieu, les fruits sont innombrables. La Parole n’a pas besoin de nous pour porter du fruit. C’est nous qui avons besoin d’elle : alors, pourquoi encore hésiter ?

Père Jaroslav de Lobkowicz, LC
Méditation quotidienne 28/01/2015
catholique.org

http://escapamargue.blogspot.fr

 

Prière

mercredi 25 février 2015
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.
« Quand la nuit est trop noire au creux de mes chemins,
envoie ton serviteur allumer des étoiles pour éclairer ma route.
Quand il n’y a plus de toit pour être ma maison,
quand la ferraille brûle mes doigts engourdis,
envoie ton serviteur me redire ta promesse.
Quand j’ai tant peiné sur des tâches ingrates,
que l’osier des paniers s’est marqué dans mes mains,
quand mes os sont recrus d’une fatigue sourde,
à force de me courber sur les fruits des récoltes,
envoie ton serviteur, qu’il me force à le suivre.
Quand je me détourne, tenté par le péché,
quand je me crois riche et que je te trahis,
envoie ton serviteur, qu’il me force à le suivre.
Lorsque j’arriverai, ta porte sera ouverte,
je serai emporté dans ta fête.
Je danserai dans ta lumière.
Je deviendrai prière.
Alors, envoie-moi à mon tour, serviteur,
sur les places et les chemins,
crier l’invitation à ton festin.« 
 .
Prière composée par le groupe de l’aumônerie des gens du voyage:  « Pôle deTulle » (19)
in Messages du Secours Catholique-Caritas France, février 2015

La prière des enfants de Dieu

mardi 24 février 2015

Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu 6,7-15. 


En ce temps-là,  Jésus disait à ses disciples : Lorsque vous priez, ne rabâchez pas comme les païens : ils s’imaginent qu’à force de paroles ils seront exaucés.
Ne les imitez donc pas, car votre Père sait de quoi vous avez besoin, avant même que vous l’ayez demandé.
Vous donc, priez ainsi : Notre Père, qui es aux cieux, que ton nom soit sanctifié,
que ton règne vienne, que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel.
Donne-nous aujourd’hui notre pain de ce jour.
Remets-nous nos dettes, comme nous-mêmes nous remettons leurs dettes à nos débiteurs.
Et ne nous laisse pas entrer en tentation, mais délivre-nous du Mal.
Car, si vous pardonnez aux hommes leurs fautes, votre Père céleste vous pardonnera aussi.
Mais si vous ne pardonnez pas aux hommes, votre Père non plus ne pardonnera pas vos fautes.

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La prière, pour être féconde, doit venir du cœur et pouvoir toucher le cœur de Dieu. Vois comment Jésus a enseigné à ses disciples à prier. Chaque fois que nous prononçons le « Notre Père », Dieu, je le crois, porte le regard sur ses mains, là où il nous a gravés : « Je t’ai gravé sur la paume de ma main » (Is 49,16). Il contemple ses mains et il nous voit là, blottis en elles. Quelle merveille que la tendresse de Dieu ! 

Prions, disons le « Notre Père ». Vivons-le et alors nous serons des saints. Tout y est : Dieu, moi-même, le prochain. Si je pardonne, alors je peux être saint, je peux prier. Tout provient d’un cœur humble ; ayant un tel cœur, nous saurons comment aimer Dieu, nous aimer nous-mêmes et aimer notre prochain (Mt 22,37s). Il n’y a là rien de compliqué et pourtant nous compliquons tant nos vies, les aggravant de tant de surcharges. Une seule chose compte : être humble et prier. Plus vous prierez, mieux vous prierez.

Un enfant ne rencontre aucune difficulté à exprimer son intelligence candide en des termes simples qui disent beaucoup. Jésus n’a-t-il pas fait comprendre à Nicodème qu’il faut devenir comme un petit enfant ? (Jn 3,3) Si nous prions selon l’Évangile, nous permettrons au Christ de grandir en nous. Prie donc avec amour, à la manière des enfants, avec l’ardent désir de beaucoup aimer, et de rendre aimé celui qui ne l’est pas.

Bienheureuse Teresa de Calcutta (1910-1997), fondatrice des Sœurs Missionnaires de la Charité
No Greater Love (trad. Pas de plus grand amour, Lattès 1997, p. 28)

 

 

« C’est à moi que vous l’avez fait »

lundi 23 février 2015

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T’imagines-tu que la charité ne soit pas obligatoire mais libre ? Qu’elle ne soit pas une loi, mais un simple conseil ? Je le voudrais bien moi aussi et le penserais volontiers. Mais la main gauche de Dieu m’effraie, là où il a placé les boucs pour leur adresser ses reproches, non parce qu’ils ont volé, pillé, commis l’adultère ou perpétré d’autres délits de cet ordre, mais parce qu’ils n’ont pas honoré le Christ dans la personne de ses pauvres.

Si vous voulez m’en croire, vous les serviteurs du Christ, ses frères et ses cohéritiers, tant qu’il n’est pas trop tard, visitons le Christ, servons le Christ, nourrissons le Christ, vêtons le Christ, accueillons le Christ, honorons le Christ, et non pas seulement en lui offrant un repas comme certains, ou du parfum comme Marie Madeleine, ou une sépulture comme Joseph d’Arimathie, ou les devoirs funèbres comme Nicodème, ou de l’or, de l’encens et de la myrrhe comme les mages.

« C’est la miséricorde et non les sacrifices » (Mt 9,13) que désire le Seigneur de l’univers, la compassion plutôt que des milliers d’agneaux gras. Présentons-la-lui donc par la main de ceux qui sont abattus par la misère, et le jour où nous quitterons ce monde, ils nous « recevront dans les tentes éternelles » (Lc 16,9), dans le Christ lui-même, notre Seigneur à qui appartient la gloire pour l’éternité.

Saint Grégoire de Nazianze (330-390), évêque et docteur de l’Église
Sermon 14, sur l’amour des pauvres, 27, 28, 39-40 ; PG 35, 891s (trad. Orval ; cf bréviaire 3e samedi de Carême)