ACCUEIL

Archive pour la catégorie ‘Prière des âmes’

« Le peuple qui habitait dans les ténèbres a vu paraître une grande lumière. »

lundi 5 janvier 2015

Capture d’écran 2014-12-20 à 11.23.58Jésus, notre Seigneur, le Christ,
nous est apparu du sein de son Père.
Il est venu et nous a tirés des ténèbres
et nous a illuminés de sa joyeuse lumière.

Le jour s’est levé pour les hommes ;
la puissance des ténèbres est chassée.
De sa lumière s’est levée pour nous une lumière
qui a éclairé nos yeux obscurcis.

Il a fait lever sa gloire sur le monde
et a éclairé les plus profonds abîmes.
La mort est anéantie, les ténèbres ont pris fin,
les portes de l’enfer sont en pièces.

Il a illuminé toutes les créatures,
ténèbres depuis les temps anciens.
Il a réalisé le salut et nous a donné la vie ;
ensuite il viendra dans la gloire
et il éclairera les yeux de tous ceux qui l’auront attendu.

Notre Roi vient dans sa grande gloire :
allumons nos lampes, sortons à sa rencontre (Mt 25,6);
réjouissons-nous en lui comme il s’est réjoui en nous
et nous réjouit par sa glorieuse lumière.

Mes frères, levez-vous, préparez-vous
pour rendre grâce à notre Roi et Sauveur
qui viendra dans sa gloire et nous réjouira
de sa joyeuse lumière dans le Royaume.

Saint Ephrem (v. 306-373), diacre en Syrie, docteur de l’Église
Hymne I sur la Résurrection (trad. Bouchet, Lectionnaire, p.95)

 

 

Le très Saint Nom de Jésus

samedi 3 janvier 2015

ea1b6c10

Dans le Martyrologe Romain, cette mémoire est définie ainsi : « Le très saint Nom de Jésus, devant qui doit fléchir tout genou, aux cieux, sur terre et dans l’abîme, pour la gloire de la divine majesté. » Ces paroles sont extraites de la lettre de St Paul aux Philippiens (2, 8-11) : « il s’est abaissé lui-même en devenant obéissant jusqu’à mourir, et à mourir sur une croix. C’est pourquoi Dieu l’a élevé au-dessus de tout ; il lui a conféré le Nom qui surpasse tous les noms, afin qu’au Nom de Jésus, aux cieux, sur terre et dans l’abîme, tout être vivant tombe à genoux, et que toute langue proclame : “Jésus Christ est le Seigneur”, pour la gloire de Dieu le Père. »

C’est au jour de sa circoncision, selon la loi de Moïse, que le divin Enfant de Bethléem reçut le nom de Jésus, le huitième jour après sa naissance. L’ange Gabriel le lui avait assigné à l’avance au jour de l’Annonciation : « Vous l’appellerez Jésus, car il délivrera son peuple de l’esclavage du péché. »

Qui dira la grandeur de sa signification, puisqu’il signifie Sauveur ; la grandeur de son origine, puisqu’il fut apporté du ciel ; sa grandeur sur la terre, où il a opéré et opère toujours tant de merveilles ; sa grandeur jusque dans les enfers où il fait trembler les démons ? Qui dira sa puissance, puisque c’est par ce nom que l’Église prie, qu’elle administre les sacrements et donne ses bénédictions, et que les apôtres et les saints ont opéré des multitudes de miracles ? Qui dira sa douceur, ses charmes, son amabilité, puisque les saints l’ont si bien chanté et que les chrétiens l’ont invoqué et l’invoquent toujours avec tant de confiance, de fruits et d’amour ?

Puisse donc le Nom de Jésus être souvent sur nos lèvres, et toujours dans notre cœur pendant la vie ! Puisse-t-il être notre espérance et notre dernière parole à l’heure de la mort, notre joie et notre chant éternel dans les Cieux.

©Evangelizo.org

b79bh9

 

 

 

 

 

 

Nativité du Seigneur Jésus-Christ (messe de la nuit)

mercredi 24 décembre 2014

Bethleem

Bethléem, prépare-toi : les portes de l’Éden s’ouvrent pour tous. Réjouis-toi, Éphrata (Mi 5,1), car dans la grotte la Vierge fait fleurir l’arbre de vie… Le Christ s’approche pour nous servir ; il prend, lui, le Créateur, la forme de l’œuvre de ses mains. Riche de sa divinité et plein de miséricorde, il apporte au malheureux Adam une création et une naissance nouvelles. Il incline les cieux, et du sein de la Vierge il s’approche de nous, revêtu de notre chair. Il va naître dans la grotte de Bethléem, selon les Écritures ; il va paraître comme un enfant, lui qui donne la vie aux enfants dans le sein de leur mère.

Allons à sa rencontre ; allons à Bethléem dans la joie et l’âme en fête. Le Seigneur…vient chez lui comme un étranger ; accueillons-le afin de devenir les hôtes de son paradis et d’y demeurer par la miséricorde de celui qui naît dans l’étable. Déjà s’ouvrent à nous les portiques de l’Incarnation du Verbe de Dieu.

Cieux, soyez dans la joie ! Anges, tressaillez d’allégresse ! Que la terre et ceux qui l’habitent se livrent à la joie avec les bergers et les mages ! La Vierge Marie s’avance, portant un vase d’albâtre plein de parfum ; elle l’apporte dans la grotte, afin d’embaumer nos âmes de son parfum dans l’Esprit Saint. Accourez, puissances des anges ! Vous qui habitez Bethléem, préparez la crèche, car le Christ est en chemin, la Sagesse s’avance. Fidèles, recevez donc nos vœux ; peuples, disons pour réjouir la Mère de Dieu : « Béni soit celui qui vient, notre Dieu ! » (Mt 21,9) Le Christ notre Dieu va paraître au grand jour ; il ne tardera pas. Il va naître d’une Vierge immaculée ; bientôt il reposera dans la grotte… Mène le choeur, Isaïe, annonce le Verbe de Dieu, prophétise-nous comment le buisson de la Vierge est en feu sans se consumer (Ex 3,2)… L’astre mystérieux qui s’arrête au-dessus de l’étable désigne l’Auteur de la vie, le Seigneur qui vient sauver tous les hommes.

Liturgie byzantine
Vêpres du 20 décembre (trad. cf Guéranger, L’Année liturgique, 3e mardi Avent)

 

 

 

« Voici la servante du Seigneur. »

samedi 20 décembre 2014

REGINA COELI

« L’ange Gabriel fut envoyé par Dieu dans une ville de Galilée, appelée Nazareth. » Vous êtes surpris que Nazareth, cette petite cité, soit honorée du message d’un grand Roi, et de quel message ! Mais un grand trésor est caché dans cette bourgade : il est caché aux hommes, non à Dieu. Marie, n’est-elle pas le trésor de Dieu ? Partout où elle se trouve, le cœur de Dieu la suit. Ses yeux sont sur elle ; il ne quitte pas du regard son humble servante.

Si le Fils unique de Dieu le Père connaît le ciel, il connaît aussi Nazareth. Comment ne connaîtrait-il pas sa patrie et son héritage ? Il tient le ciel de son Père, Nazareth de sa mère, puisqu’il se dit à la fois le Fils de David et le Seigneur (Mt 22,42s)…

« Ne crains pas Marie : tu as trouvé grâce auprès de Dieu. » Et quelle grâce ! Une grâce pleine, unique, singulière…: d’autant plus singulière qu’elle est pour tous les hommes… Grâce unique, puisque seule, ô Marie, tu as la plénitude ; grâce universelle, puisque tout ce que Dieu a créé a sa part de cette plénitude : « Tu es bénie entre les femmes, et le fruit de tes entrailles est béni » (Lc 1,42). Il n’est que pour toi le fruit de tes entrailles, mais par ta médiation il parvient aux âmes de tous… En toi seule ce Roi si riche s’est anéanti, ce grand souverain s’est humilié, ce Dieu infini s’est fait petit. Il s’est mis au-dessous des anges (He 2,7) ; vrai Dieu et Fils de Dieu, il s’est incarné. Mais à quelle fin ? Pour nous enrichir tous de sa pauvreté, nous élever par son abaissement, nous grandir en se faisant petit, nous unir à Dieu en se faisant homme, afin que nous commencions à n’être avec lui qu’un même esprit (2Co 8,9; 1Co 6,17).

Saint Bernard (1091-1153), moine cistercien et docteur de l’Église
Sermon pour l’Annonciation, §7-8 (trad. Œuvres spirituelles, Seuil 1953, p. 968-970 rev.)

 

 

 

« Votre Père ne veut pas qu’un seul de ces petits soit perdu. »

mardi 9 décembre 2014

brebis égaréeLe Seigneur aime le pécheur repentant ; il le serre avec tendresse sur son cœur : « Où étais-tu, mon enfant ? Je t’attends depuis longtemps ». Le Seigneur appelle ainsi à lui tous les hommes par son Évangile ; sa voix retentit dans le monde entier : « Venez à moi, vous tous qui peinez, et je vous donnerai le repos ; venez et buvez l’eau vive (Mt 11,28; Jn 4,10). Venez et apprenez que je vous aime… Je ne peux pas supporter que même une seule de mes brebis se perde. Même pour une seule, le pasteur va dans les montagnes et la cherche partout. Venez donc à moi, mes brebis. Je vous ai créées et je vous aime. Mon amour pour vous m’a fait venir sur la terre, et j’ai tout enduré pour votre salut. Je veux que vous connaissiez mon amour et que vous disiez comme les apôtres sur le Mont Thabor : ‘ Seigneur, il est bon pour nous d’être avec toi ‘ (Mt 17,4) ».

Le Seigneur nous appelle sans cesse vers lui : « Venez à moi, et je vous donnerai le repos ». Il nous nourrit de son Corps très pur et de son Sang. Avec bonté, il nous éduque par sa parole et par le Saint Esprit ; il nous a révélé les mystères. Il vit en nous et dans les sacrements de l’Église, et il nous conduit là où nous verrons sa gloire. Mais chacun verra cette gloire dans la mesure de son amour…

Tu as attiré à toi les âmes des saints, Seigneur, et elles coulent vers toi comme des rivières silencieuses. L’esprit des saints s’est attaché à toi, Seigneur, et il s’élance vers toi, notre lumière et notre joie. Le cœur des saints s’est affermi dans ton amour, Seigneur, et il ne peut pas t’oublier ne serait-ce qu’un instant, même dans le sommeil, car douce est la grâce du Saint Esprit.

Silouane (1866-1938), moine russe, saint des Églises orthodoxes
Ecrits (trad. Sophrony, Starets, Eds. Présence 1975, p. 389)

 

 

 

 

« Beaucoup de prophètes et de rois ont voulu voir ce que vous voyez. »

mardi 2 décembre 2014

Parousie« Seigneur, mon âme languit après ton salut » (Ps 118,81), c’est-à-dire dans son attente. Heureuse faiblesse, qui montre le désir d’un bien non encore obtenu, mais passionnément convoité. A qui donc reviennent ces paroles, sinon, depuis les origines de l’humanité, jusqu’à la fin des siècles, « à la race élue, au sacerdoce royal, au peuple acquis » (1P 2,9), à tout homme qui, chacun à son époque, vécu, vit ou vivra dans le désir du Christ ?

Le témoin de cette attente, c’est le saint vieillard Syméon qui s’écrie, en recevant l’enfant dans ses bras : « Maintenant, ô Maître, tu peux, selon ta parole, laisser ton serviteur s’en aller en paix, car mes yeux ont vu ton salut » (Lc 2,29-30). Car il avait reçu de Dieu la promesse qu’il ne goûterait pas la mort avant d’avoir vu le Christ du Seigneur. Le désir de ce vieillard –- nous devons le croire -– est celui de tous les saints dans les temps qui ont précédé. C’est pourquoi le Seigneur disait à ses disciples : « Bien des prophètes et des rois ont désiré voir ce que vous voyez et ne l’ont pas vu, entendre ce que vous entendez et ne l’ont pas entendu ».

Tous ces hommes doivent donc eux aussi être comptés parmi ceux qui chantent : « Mon âme a défailli en vue de ton salut ». Jamais en ce temps-là ne s’est apaisé ce désir des saints, et jamais désormais il ne s’apaise dans le Corps du Christ, dans son Eglise, jusqu’à la fin du monde, jusqu’à ce que vienne « le Désiré de tous les peuples » promis par le prophète (Ag 2,8 Vulg)… Le désir dont nous parlons vient de ce qu’on aime comme l’apôtre Paul « la manifestation du Christ ». C’est d’elle qu’il dit : « Quand le Christ apparaîtra, lui qui est votre vie, alors vous aussi vous apparaîtrez avec lui dans la gloire » (Col 3,4). L’Eglise dans les premiers temps, avant l’enfantement de la Vierge, a compté des saints qui désiraient la venue du Christ dans la chair. Aujourd’hui elle compte d’autres saints qui désirent la manifestation du Christ dans sa gloire. Depuis le début du monde jusqu’à la fin des temps, ce désir de l’Eglise ne connaît pas de répit.

 

Suis-je un chrétien de lumière ?

lundi 1 décembre 2014

croix

Ainsi, « il y a des chrétiens lumineux, pleins de lumière, qui cherchent à servir le Seigneur avec cette lumière ; il y a des chrétiens ténébreux qui vivent une vie de péché, une vie éloignée du Seigneur ».
Le pape a fait ressortir quatre paroles qui permettent de débusquer les fils des ténèbres, paroles qui « ne viennent pas de l’Esprit-Saint, ne viennent pas de Jésus, ne sont pas des paroles évangéliques » mais viennent « du Malin ».
Ces quatre paroles sont : « les paroles hypocrites : un peu de ci, un peu de là, pour rester en bons termes avec tous ; les paroles vides, sans substance : peut-être belles, bien dites, mais sans rien à l’intérieur ; les paroles vulgaires, triviales, mondaines ; et enfin les paroles sales, obscènes ».
L’attitude et la parole des saints, des fils de la lumière, sont au contraire telles que décrites par saint Paul : « Soyez entre vous pleins de générosité et de tendresse. Pardonnez-vous les uns aux autres, comme Dieu vous a pardonné dans le Christ… Vivez dans l’amour. »
Mais « il y a un troisième groupe de chrétiens, ni lumineux ni sombres, ce sont les chrétiens du gris ». Ils oscillent entre « Dieu et le diable » : « ce sont les tièdes. Ceux-là Dieu ne les aime pas. Dans l’apocalypse, il leur dit : « Je connais tes actions, je sais que tu n’es ni froid ni brûlant – mieux vaudrait que tu sois ou froid ou brûlant. Aussi, puisque tu es tiède, je vais te vomir de ma bouche. » » (Ap 3,15-16).
Les chrétiens du gris sont « chrétiens, mais sans exagérer », ils « disent et font beaucoup de mal, car leur témoignage chrétien est un témoignage qui sème au final la confusion, qui sème un témoignage négatif ».
Pour « faire un pas en avant vers le Seigneur », le pape a invité le chrétien à réfléchir sur son langage en se demandant « Suis-je un chrétien de la lumière ? Un chrétien de l’obscurité ? Suis-je un chrétien du gris ? ».
 .
Le Pape François 
Homélie du matin, 27 octobre 2014 (extraits)
zenit.com

Dieu dans le ciel de mon âme…

mercredi 26 novembre 2014
.
jardin-logo
.
Tant de gens aujourd’hui cherchent Dieu au-dehors d’eux-mêmes.
(…)
Élisabeth de la Trinité parle avec enthousiasme de la présence des Trois dans le « Ciel de son âme ». « Faire l’unité en tout son être par le silence intérieur, c’est ramasser toutes ses puissances pour les occuper au seul exercice de l’amour, c’est avoir cet œil simple qui permet à la lumière de Dieu de nous irradier. Une âme qui discute avec son moi, qui s’occupe de ses sensibilités, qui poursuit une pensée inutile, un désir quelconque, cette âme disperse ses forces, elle n’est pas tout ordonnée à Dieu. » (…)
Pour Élisabeth, la personne la plus libre est celle qui est la plus oublieuse d’elle-même. La prière l’aide à vivre cette liberté en communiant à la prière du Christ. « Il me semble que j’ai trouvé mon Ciel sur la terre puisque le Ciel, c’est Dieu, et Dieu, c’est mon âme. Le jour où j’ai compris cela, tout s’est illuminé en moi et je voudrais dire ce secret tout bas à ceux que j’aime afin qu’eux aussi, à travers tout, adhèrent toujours à Dieu, et que se réalise cette prière du Christ : “Père, qu’ils soient consommés en l’Un!” ».
Ce Dieu d’amour, elle le trouve partout, « à la lessive comme à l’oraison! ». « Il est en moi, je suis en Lui, je n’ai qu’à l’aimer, qu’à me laisser aimer, et cela en tout temps, à travers toutes choses ». Ainsi est-elle toujours en prière puisqu’elle aime comme Dieu l’aime. « Quand je dis: la prière, ce n’est pas tant s’imposer quantité de prières vocales à réciter chaque jour, mais c’est cette élévation de l’âme vers Dieu à travers toutes choses qui nous établit avec la Sainte Trinité en une sorte de communion continuelle, tout simplement en faisant tout sous son regard ».
Aujourd’hui, dans la nébuleuse aux contours flous de spiritualités à la carte, qu’on appelle « Nouvel Âge » ou autre, l’être humain est perçu comme une étincelle du divin. Ce dieu n’est pas une personne, c’est un Esprit universel, cosmique, qui s’identifie au moi. Élisabeth témoigne d’un Dieu personnel qui réside en elle et en chaque personne comme étant l’Amour.(…)
Élisabeth revient toujours à cette simplicité de la prière de présence qui n’est que repos en Dieu qui aime. Il s’agit de se tenir près de lui, de laisser aller son cœur, d’être une louange de gloire. « C’est si simple, cette intimité avec Dieu; cela repose plutôt que de fatiguer — comme une enfant se repose sous le regard de sa mère ».
(…)
 .
Jacques Gauthier, théologien catholique canadien
in Le blogue de Jacques Gauthier
« Elisabeth de la Trinité » (extraits)

« Il n’est pas le Dieu des morts, mais des vivants. »

samedi 22 novembre 2014

corps et ame

La chair est précieuse aux yeux de Dieu, il la préfère entre toutes ses œuvres, donc ce serait normal qu’il la sauve… Ne serait-ce pas absurde que ce qui a été créé avec tant de soin, ce que le Créateur considère comme plus précieux que tout le reste, cela retourne au néant ?

Quand un sculpteur ou un peintre veulent que les images qu’ils ont créées demeurent afin de servir leur gloire, ils les restaurent lorsqu’elles sont abîmées. Et Dieu verrait son bien, son œuvre, retourner au néant, ne plus exister ? Nous appellerions « ouvrier de l’inutile » celui qui bâtirait une maison pour la détruire ensuite ou qui la laisserait s’abîmer quand il peut la remettre debout. De la même façon, n’accuserions-nous pas Dieu de créer la chair inutilement ? Mais non, l’Immortel n’est pas ainsi ; celui qui par nature est l’Esprit de l’univers ne saurait être insensé !… En vérité, Dieu a appelé la chair à renaître et il lui a promis la vie éternelle.

Car là où on annonce la Bonne Nouvelle du salut de l’homme, on l’annonce aussi pour la chair. Qu’est-ce que l’homme en effet, sinon un être vivant doué d’intelligence, composé d’une âme et d’un corps ? L’âme toute seule fait-elle l’homme ? Non, c’est l’âme d’un homme. Appellera-t-on « homme » le corps ? Non, on dit que c’est un corps d’homme. Si donc aucun de ces deux éléments n’est à lui seul l’homme, c’est l’union des deux qu’on appelle « l’homme ». Or c’est l’homme que Dieu a appelé à la vie et à la résurrection : non pas une partie de lui, mais l’homme tout entier, c’est-à-dire l’âme et le corps. Ne serait-ce donc pas absurde, alors que tous deux existent selon et dans la même réalité, que l’un soit sauvé et pas l’autre ?

Saint Justin (v. 100-160), philosophe, martyr
Traité sur la Résurrection, 8 (trad. OC, Migne 1994, p. 354 rev.)

 

 

« Le Fils de l’homme est venu chercher et sauver ce qui était perdu. »

mardi 18 novembre 2014

forgiveness-2

Non content de nous appeler à lui par sa grâce, et de nous fournir tous les moyens pour nous sanctifier, voyez comment Jésus Christ court après ses brebis égarées ; voyez comment il parcourt les villes et les campagnes pour les chercher, et les ramener dans le lieu de sa miséricorde. Voyez comment il quitte ses apôtres pour aller attendre la Samaritaine auprès du puits de Jacob, où il savait qu’elle viendrait (Jn 4,6s)… Voyez-le dans la maison de Simon le lépreux : ce n’est pas pour y manger qu’il y va ; mais il savait qu’il y viendrait une Madeleine pécheresse (Mc 14,3s)… Voyez-le prendre la route de Capharnaüm pour aller trouver un autre pécheur dans son bureau : c’était saint Matthieu ; c’est pour en faire un zélé apôtre (Mt 9,9).

Demandez-lui pourquoi il prend la route de Jéricho : il vous dira qu’il y a un homme nommé Zachée, qui passe pour un pécheur public, et qu’il veut aller voir s’il pourra le sauver. Afin d’en faire un parfait pénitent, il fait comme un bon père qui a perdu son enfant, il l’appelle : « Zachée, lui crie-t-il, descendez ; car c’est chez vous que je veux aller loger aujourd’hui. Je viens vous accorder votre grâce. » C’est comme s’il lui disait : « Zachée, quittez cet orgueil et cet attachement aux biens de ce monde ; descendez, c’est-à-dire, choisissez l’humilité et la pauvreté. » Pour bien le faire comprendre, il dit à tous ceux qui étaient avec lui : « Cette maison reçoit aujourd’hui le salut. » Ô mon Dieu ! que votre miséricorde est grande pour les pécheurs !…

D’après tout ce que nous voyons que Jésus Christ a fait pour nous sauver, comment pourrions-nous désespérer de sa miséricorde, puisque son plus grand plaisir est de nous pardonner ? De sorte que, quelque multipliés que soient nos péchés, si nous voulons les quitter et nous en repentir, nous sommes sûrs de notre pardon.

Saint Jean-Marie Vianney (1786-1859), prêtre, curé d’Ars
Sermon pour le 3e dimanche après la Pentecôte