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Archive pour la catégorie ‘Prière des âmes’

« Bien avant l’aube…, Jésus alla dans un endroit désert, et là il priait. »

mercredi 15 janvier 2014

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La prière unit l’âme à Dieu. Même si notre âme est toujours semblable à Dieu par sa nature, restaurée qu’elle est par la grâce, de fait elle lui est souvent dissemblable par suite du péché. La prière témoigne alors que l’âme devrait vouloir ce que Dieu veut ; elle réconforte la conscience ; elle rend apte à recevoir la grâce. Dieu nous enseigne ainsi à prier avec une confiance ferme que nous recevrons ce pour quoi nous prions ; car il nous regarde avec amour et veut nous associer à sa volonté et à son action bienfaisantes. Il nous incite donc à prier pour ce qu’il lui plaît de faire…; il semble nous dire : « Qu’est-ce qui pourrait me plaire davantage que de me supplier avec ferveur, sagesse et insistance afin d’accomplir mes desseins ? » Par la prière donc, l’âme s’accorde avec Dieu.

Mais lorsque par sa grâce et sa courtoisie, notre Seigneur se révèle à notre âme, alors nous obtenons ce que nous désirons. À ce moment-là, nous ne voyons plus ce que nous pourrions demander d’autre. Tout notre désir, toute notre force sont fixés entièrement en lui pour le contempler. C’est une haute prière, impossible à sonder, il me semble. Tout l’objet de notre prière est d’être uni, par la vision et par la contemplation, à celui que nous prions, avec une joie merveilleuse et une crainte respectueuse, dans une si grande douceur et délice que nous ne pouvons plus prier en ces moments que comme il nous conduit. Je le sais, plus Dieu se révèle à l’âme, plus elle a soif de lui, par sa grâce. Mais lorsque nous ne le voyons pas, alors nous ressentons le besoin et l’urgence de prier Jésus, à cause de notre faiblesse et de notre incapacité.

Julienne de Norwich (1342-après 1416), recluse anglaise
Révélations de l’amour divin, ch. 43

 

 

 

 

Résolutions

vendredi 10 janvier 2014
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souffle de dieu
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Quelles sont nos demandes à Dieu ? Sont-elles toujours pures ? Plairont-elles vraiment à Dieu ? Nous pouvons en toute liberté présenter nos attentes, nos désirs. Mais nous avons besoin que l’Esprit nous suggère ce qui nous est véritablement profitable. Jésus nous le dit : « Combien plus le Père céleste donnera-t-il l’Esprit Saint à ceux qui le lui demandent ! » (*). Par la force de l’Esprit Saint, Jésus peut nous donner beaucoup plus que ce nous attendons. Cette force qui nous est donnée ouvre notre propre esprit à la connaissance de Dieu, éclaire nos consciences et nous soutient dans l’épreuve.
La Sagesse et le discernement qui nous sont insufflés par l’Esprit Saint guident nos choix et apaisent nos doutes. Et l’amour qui envahit notre être nous comble bien au-delà de ce que nous pouvions espérer.
Permets, Seigneur, que je préfère entre tout recevoir ton Esprit Saint puisque c’est alors toi que je recevrai !
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Cécile Paris
aventdanslaville.org, meditation
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Voeux de Paix

samedi 4 janvier 2014
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2011 - Jordanie  b (345)
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Si nous avions l’audace, en présentant nos voeux, d’imiter quelque peu le chant des anges du soir de Noël, ceux qui annonçaient aux bergers : « Gloire à Dieu au plus haut des cieux et paix sur la terre pour ses bien-aimés. »(Lc 2, 14 )  A mon avis, ces envoyés de Dieu y croyaient de tout leur être à cette paix qu’ils annonçaient aux biens-aimés du Père. Et leur foi a été communicative. Ce chant de paix a mis les bergers en route. Un chant de paix qui pourrait nous mettre en route à notre tour, si nous voulions bien laisser résonner ce mot de Dieu à nos oreilles.
Voeux de bonheur ! « Heureux ceux qui font oeuvre de paix, ils seront appelés fils de Dieu. » ( Mt 5, 9 ) Matthieu parle de « Fils » là où les anges de Luc évoquaient les biens- aimés de Dieu. Chacun à leur manière, l’un et l’autre proclamaient la même Bonne Nouvelle, celle d’une connivence établie entre Dieu et l’homme par la méditation de la paix.
La paix est un fruit de l’Esprit, elle est un don de Dieu. En donnant la paix, Dieu se donne. En recevant la paix, c’est à Lui-même que nous permettons de faire demeure en nous. Et proposer, en vérité, ce don de Dieu à d’autres, c’est leur offrir la possibilité de partager un peu ou beaucoup de cette filiation divine : c’est bien la paix de Dieu qui nous rend frères.
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P. Guy Lescanne

Le très Saint Nom de Jésus

vendredi 3 janvier 2014

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Dans le Martyrologe Romain, cette mémoire est définie ainsi : « Le très saint Nom de Jésus, devant qui doit fléchir tout genou, aux cieux, sur terre et dans l’abîme, pour la gloire de la divine majesté. » Ces paroles sont extraites de la lettre de St Paul aux Philippiens (2, 8-11) :  « il s’est abaissé lui-même en devenant obéissant jusqu’à mourir, et à mourir sur une croix. C’est pourquoi Dieu l’a élevé au-dessus de tout ; il lui a conféré le Nom qui surpasse tous les noms, afin qu’au Nom de Jésus, aux cieux, sur terre et dans l’abîme, tout être vivant tombe à genoux, et que toute langue proclame : “Jésus Christ est le Seigneur”,pour la gloire de Dieu le Père. »

C’est au jour de sa circoncision, selon la loi de Moïse, que le divin Enfant de Bethléem reçut le nom de Jésus, le huitième jour après sa naissance. L’ange Gabriel le lui avait assigné à l’avance au jour de l’Annonciation : « Vous l’appellerez Jésus, car il délivrera son peuple de l’esclavage du péché. »

Qui dira la grandeur de sa signification, puisqu’il signifie Sauveur ; la grandeur de son origine, puisqu’il fut apporté du ciel ; sa grandeur sur la terre, où il a opéré et opère toujours tant de merveilles ; sa grandeur jusque dans les enfers où il fait trembler les démons ? Qui dira sa puissance, puisque c’est par ce nom que l’Église prie, qu’elle administre les sacrements et donne ses bénédictions, et que les apôtres et les saints ont opéré des multitudes de miracles ? Qui dira sa douceur, ses charmes, son amabilité, puisque les saints l’ont si bien chanté et que les chrétiens l’ont invoqué et l’invoquent toujours avec tant de confiance, de fruits et d’amour ?

Puisse donc le Nom de Jésus être souvent sur nos lèvres, et toujours dans notre cœur pendant la vie ! Puisse-t-il être notre espérance et notre dernière parole à l’heure de la mort, notre joie et notre chant éternel dans les Cieux.

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©Evangelizo.org

Le sourire de Marie

jeudi 2 janvier 2014

Douce Marie(…) Le sourire de Marie est pour tous ; il s’adresse cependant tout spécialement à ceux qui souffrent afin qu’ils puissent y trouver le réconfort et l’apaisement.

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Rechercher le sourire de Marie n’est pas le fait d’un sentimentalisme dévot ou suranné, mais bien plutôt l’expression juste de la relation vivante et profondément humaine qui nous lie à celle que le Christ nous a donnée pour Mère.

Benoît XVI, Homélie 
Lourdes 2008

 

 

 

 

Ste Marie, Mère de Dieu, solennité

mercredi 1 janvier 2014

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« Un enfant nous est né, un fils nous a été donné » (Is 9,5)… Avec Marie nous contemplons le visage du Christ : en cet enfant…c’est Dieu qui vient nous visiter « pour guider nos pas au chemin de la paix » (Lc 1,79). Marie le contemple…en s’interrogeant sur le sens des prodiges qui entourent le mystère de Noël.

Noël, c’est un mystère de joie : les anges…ont présenté aux bergers l’événement comme « une grande joie pour tout le peuple » (v. 10)…, malgré l’éloignement du domicile, la pauvreté de la mangeoire, l’indifférence du peuple, l’hostilité du pouvoir.

Noël, c’est un mystère d’amour : amour du Père, qui a envoyé son Fils unique dans le monde pour nous faire don de sa propre vie (1Jn 4,9). Amour de « Dieu-avec-nous », l’Emmanuel (Mt 1,23) venu sur terre pour mourir sur la croix : dans la grotte glacée, entourée de silence, la Vierge Mère…pressent déjà le drame sanglant du Calvaire. Le Prince de la paix (Is 9,5), né aujourd’hui à Bethléem, donnera sa vie sur le Golgotha afin que règne l’amour sur la terre.

Noël, c’est un mystère de paix : de la grotte de Bethléem s’élève aujourd’hui un appel pressant pour que le monde ne cède pas à la méfiance, au soupçon, à la défiance, même si le tragique phénomène du terrorisme accroît les incertitudes et les peurs. Les croyants de toutes les religions, ainsi que les hommes de bonne volonté, bannissant toute forme d’intolérance et de discrimination, sont appelés à construire la paix…

Avec toi, Vierge Mère, nous nous arrêtons pour méditer devant la mangeoire où repose l’enfant, pour partager ton émerveillement face à l’immense bienveillance de Dieu. Donne-nous ton regard, Marie, pour déchiffrer le mystère qui se cache sous les membres fragiles de ton fils. Apprends-nous à reconnaître son visage sur celui des enfants de toute race et de toute culture. Aide-nous à être des témoins crédibles de son message de paix et d’amour, afin que les hommes et les femmes de notre temps, qui est encore marqué par de fortes luttes et des violences inouïes, sachent eux aussi reconnaître dans l’enfant qui est entre tes bras l’unique Sauveur du monde, source intarissable de la paix véritable à laquelle aspirent profondément tous les cœurs.

Bienheureux Jean-Paul II (1920-2005), pape
Message Urbi et Orbi 25/12/2002 (trad. © copyright Libreria Editrice Vaticana)

 

 

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Te Deum Laudamus – Action de Grâce

mardi 31 décembre 2013

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Chers frères et sœurs !

L’année qui se termine et celle qui s’annonce à l’horizon sont placées toutes les deux sous le regard bénissant de la Très Sainte Mère de Dieu. […]

Ce soir, tout nous invite donc à tourner le regard vers Celle qui « reçut le Verbe de Dieu à la fois dans son cœur et dans son corps, et présenta au monde la vie » et qui précisément pour cela – rappelle le Concile Vatican II – « est reconnue et honorée comme la véritable Mère de Dieu » (Const. Lumen gentium, n. 53). Le Noël du Christ, que nous commémorons en ces jours, est entièrement parcouru par la lumière de Marie et, alors que dans la crèche nous nous arrêtons pour contempler l’Enfant, le regard ne peut que se tourner avec reconnaissance également vers la Mère, qui par son oui a rendu possible le don de la Rédemption. Voilà pourquoi le temps de Noël contient en lui une profonde connotation mariale ; la naissance de Jésus, homme-Dieu et la maternité divine de Marie sont des réalités indissociables entre elles ; le mystère de Marie et le mystère du Fils unique de Dieu qui se fait homme, forment un unique mystère, l’un aidant à mieux comprendre l’autre. […]

Ce soir, nous voulons placer entre les mains de la Mère céleste de Dieu notre hymne choral d’action de grâces au Seigneur pour les bienfaits qu’au cours des douze mois écoulés il nous a largement accordés. Le premier sentiment, qui naît ce soir spontanément dans notre cœur, est précisément de louange et d’action de grâces à Celui qui nous fait don du temps, précieuse opportunité pour accomplir le bien ; nous y joignons la requête de pardon pour ne pas l’avoir peut-être toujours employé utilement. Je suis content de partager cette action de grâces avec vous, chers frères et sœurs, qui représentez notre communauté diocésaine, à laquelle j’adresse mon salut cordial, en l’étendant à tous les habitants de Rome. J’adresse un salut particulier au cardinal-vicaire et au maire, qui ont tous le deux commencé leurs missions différentes cette année – l’une spirituelle et religieuse, l’autre civile et administrative – au service de notre ville. Mon salut s’étend aux évêques auxiliaires, aux prêtres, aux personnes consacrées et aux nombreux fidèles laïcs ici rassemblés, ainsi qu’aux autorités présentes. En venant au monde, le Verbe éternel du Père nous a révélé la proximité de Dieu et la vérité ultime sur l’homme et sur son destin éternel ; il est venu demeurer avec nous pour être notre soutien irremplaçable, en particulier dans les inévitables difficultés de chaque jour. Et ce soir la Vierge elle-même nous rappelle quel grand don Jésus nous a fait avec sa naissance, quel trésor précieux constitue pour nous son Incarnation. Dans son Noël, Jésus vient offrir sa Parole comme une lampe qui guide nos pas ; il vient s’offrir lui-même et nous devons savoir rendre raison de Lui, notre espérance certaine, dans notre existence quotidienne, conscients que « le mystère de l’homme ne s’éclaire vraiment que dans le mystère du Verbe incarné » (Gaudium et spes, n. 22).

Chers frères et sœurs, […]

Même si apparaissent à l’horizon de nombreuses ombres sur notre avenir, nous ne devons pas avoir peur. Notre grande espérance de croyants est la vie éternelle dans la communion du Christ et de toute la famille de Dieu. Cette grande espérance nous donne la force d’affronter et de surmonter les difficultés de la vie dans ce monde. La présence maternelle de Marie nous assure ce soir que Dieu ne nous abandonne jamais, si nous nous confions à Lui et si nous suivons ses enseignements. Nous présentons donc à Marie, avec une affection et une confiance filiales, les attentes et les espérances, ainsi que les peurs et les difficultés qui habitent notre cœur, tandis que nous prenons congé de cette année et que nous nous apprêtons à accueillir la nouvelle année. Que la Vierge Marie nous offre l’enfant couché dans la crèche comme notre espérance certaine. Emplis de confiance, nous pourrons alors chanter en conclusion du >>> Te Deum : « In te, Domine, speravi : non confundar in aeternum – Tu es Seigneur mon espérance, jamais je ne serai déçu ! ». Oui Seigneur, en Toi nous plaçons notre espérance, aujourd’hui et à jamais ; Tu es notre espérance. Amen !

Extraits de l’homélie de Benoît XVI – 31 décembre

© Copyright 2008 – Libreria Editrice Vaticana

Pour approfondir lire l’Homélie complète

>>> Vêpres et Te Deum

mercredi 25 décembre 2013

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Une de fois de plus : NOËL !
Qu’est-ce que cela va changer ?
Rien, si ce n’est toi.
Deviens lumière et tu verras la Lumière…
Tout est là.
Ne cherche pas ailleurs le sens de cet événement-avènement.
L’humanité fraternelle de Jésus porte le jour qui doit se lever en toi.
Le Dieu vivant est remis entre tes mains.
A toi de créer, avec Dieu et à son image, un monde de joie, de lumière, de beauté.

Maurice Zundel

« Marie retenait tous ces événements et les méditait en son cœur. » (Lc 2,19)

mercredi 25 décembre 2013

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En des paroles sublimes,
Brûlante d’amour,
Marie le berçait elle aussi :
« Qui donc m’a donné, à moi la solitaire,
De concevoir et d’enfanter
Celui qui est l’unique et le multiple,
Le tout-petit et le Très-Grand ?
Il est tout entier près de moi,
Et tout entier près de tout l’univers.

image_largeLe jour où Gabriel lui-même
Est entré dans ma pauvre maison,
Il m’a rendue soudain
Noble dame autant que servante :
Car j’étais la servante de ta divinité (Lc 1,38),
Mais je suis la mère aussi
De ton humanité,
Mon Seigneur et mon fils !

La servante tout à coup
Est devenue fille de roi,
Par toi, Fils de roi !
À cause de toi, fils de David,
Voici que la plus humble
Dans la maison de David,
Voici qu’une fille de la terre
Parvient jusqu’au ciel,
Par celui qui est du ciel !

Quelle merveille pour moi !
Près de moi repose
Ce nouveau-né, l’Ancien des jours ! (Dn 7,9)
Il fixe son regard sur le ciel tout entier,
Alors que sans répit
Ses lèvres balbutient.
Comme il me ressemble !
Alors qu’avec Dieu
Il parle en silence !

Qui a jamais vu
Un nouveau-né regarder
En tout lieu toutes choses ?
Son regard fait comprendre
Que c’est lui qui dirige
Toute la création de haut en bas.
Son regard fait comprendre
Qu’il commande en maître
À tout l’univers.

Comment ouvrirai-je
Une source de lait
Pour toi, la Source ?
Comment donnerai-je
De la nourriture
À toi qui nourris tout être
De ta table ?
Comment te couvrir de langes,
Toi qui es revêtu de splendeur ? (Ps 103,2)

Ma bouche ne sait pas
Comment te nommer,
Ô Fils du Dieu vivant ! (Mt 16,16)
Si j’ose t’appeler
Fils de Joseph,
Je tremble car tu n’es pas de sa semence…

Bien que tu sois le Fils de l’Unique
Désormais je t’appellerai
Le fils d’un grand nombre,
Car à toi ne suffisent pas
Des milliers de noms :
Tu es fils de Dieu, mais aussi fils de l’homme (Mc 1,1 ; 8,31)
Et puis, fils de Joseph (Lc 3,23)
Et fils de David (Lc 20,41)
Et fils de Marie (Mc 6,3).

Saint Ephrem (v. 306-373), diacre en Syrie, docteur de l’Église
Hymnes 5 et 6 sur la Nativité ; SC 459 (trad. cf SC p. 124s)

 

 

 

 

« Je te salue, comblée-de-grâce. »

vendredi 20 décembre 2013

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« Si tu savais le don de Dieu », disait un soir le Christ à la Samaritaine (Jn 4,10). Mais quel est-il, ce don de Dieu, si ce n’est lui-même ? Et, nous dit le disciple bien-aimé : « Il est venu chez lui et les siens ne l’ont pas reçu » (Jn 1,11). Saint Jean Baptiste pourrait dire encore à bien des âmes cette parole de reproche : « Il y en a un, au milieu de vous — en vous — que vous ne connaissez pas » (Jn 1,26; cf Lc 17,21).

« Si tu savais le don de Dieu. » Il est une créature qui connut ce don de Dieu, une créature qui n’en perdit pas une parcelle, une créature qui fut si pure, si lumineuse, qu’elle semble être la Lumière elle-même : « Speculum justitiae / Miroir de justice ». Une créature dont la vie fut si simple, si perdue en Dieu que l’on ne peut presque rien en dire.

« Virgo fidelis » : c’est la Vierge fidèle, « celle qui gardait toutes choses en son cœur » (Lc 2,19.51). Elle se tenait si petite, si recueillie en face de Dieu, dans le secret du Temple, qu’elle attirait les complaisances de la Trinité sainte : « Parce qu’il a regardé la bassesse de sa servante, désormais toutes les générations m’appelleront bienheureuse ! » (Lc 1,48). Le Père se penchant vers cette créature si belle, si ignorante de sa beauté, voulut qu’elle soit la mère dans le temps de celui dont il est le Père dans l’éternité. Alors l’Esprit d’amour qui préside à toutes les opérations de Dieu survint ; la Vierge dit son fiat : « Voici la servante du Seigneur, qu’il me soit fait selon votre parole », et le plus grand des mystères fut accompli. Et par la descente du Verbe en elle Marie fut pour toujours la proie de Dieu.

Bienheureuse Élisabeth de la Trinité (1880-1906), carmélite
Le Ciel dans la foi (Première retraite), dixième jour (OC, Cerf 1979-80, p. 123)