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Archive pour la catégorie ‘Prières et Chants’

Credo

jeudi 21 décembre 2023

Il est impossible de croire seul. La foi n’est pas seulement une option individuelle que le croyant prendrait dans son intériorité ; elle n’est pas une relation isolée entre le moi du fidèle et le toi divin, entre un individu autonome et Dieu. Par nature, elle s’ouvre au « nous » ; elle advient toujours dans la communion de l’Église. La forme dialoguée du Credo, utilisée dans la liturgie baptismale, nous le rappelle.

L’acte de croire s’exprime comme une réponse à une invitation, à une parole qui doit être écoutée. Il ne procède pas de moi, mais il s’inscrit dans un dialogue (…). Il est possible de répondre à la première personne, « je crois », seulement dans la mesure où l’on appartient à une large communion, seulement parce que l’on dit aussi « nous croyons ». Cette ouverture au « nous » ecclésial se produit selon l’ouverture même de l’amour de Dieu, qui n’est pas seulement relation entre Père et Fils, entre « moi » et « toi », mais qui est aussi dans l’Esprit un « nous », une communion de personnes. Voilà pourquoi celui qui croit n’est jamais seul, et pourquoi la foi tend à se diffuser, à inviter les autres à sa joie. (…) Tertullien (v. 155-v. 220) l’a exprimé de manière convaincante en parlant du catéchumène qui, après le baptême, « le bain de la nouvelle naissance », est accueilli dans la maison de la Mère pour élever les mains et prier, avec ses frères, le Notre Père.

Pape François

 

 

 

Troisième Dimanche de l’Avent

dimanche 17 décembre 2023

Ô Sagesse, sortie de la bouche du Très-Haut, toi qui embrasses l’univers et qui disposes toutes choses dans la force et la tendresse, viens, Seigneur, nous enseigner les chemins du salut.

Ô Adonaï, guide et Seigneur de la maison d’Israël, toi qui as manifesté ton nom dans la flamme du buisson et qui as donné la loi sur la montagne, viens, Seigneur, nous racheter par la puissance de ton bras.

Ô Rameau de la tige de Jessé, signe dressé pour tous les peuples, devant toi les rois se tiennent en silence et les peuples se prosternent, viens, Seigneur, libère nous, ne tarde plus.

Ô Clef de David et sceptre de la maison d’Israël, toi qui ouvres et nul ne ferme, tu fermes et personne n’ouvrira ; viens, Seigneur, pour délivrer ceux qui habitent les ténèbres.

Ô Soleil levant, splendeur de la lumière éternelle et soleil de justice, viens illuminer les ténèbres de ceux qui sont assis à l’ombre de la mort.

Ô Roi des nations, désiré des peuples et des rois, pierre angulaire, qui des païens et d’Israël fait un seul peuple, viens sauver celui que tu as formé du limon de la terre.

Ô Emmanuel, roi qui portes la loi nouvelle, espérance des nations et Sauveur de tous les peuples, toi notre Dieu, viens, ne tarde plus.

Liturgie latine

 

 

 

« Quand vous priez, dites : Père ! »

mercredi 11 octobre 2023

L’Apôtre prouve que nous sommes fils de Dieu par le fait que nous avons en nous l’Esprit Saint ( Gal 4, 4). Jamais, dit-il, nous n’oserions dire : « Notre Père qui es aux cieux… » sans la conscience de l’Esprit Saint habitant en nous et criant par la voix puissante de l’intelligence et de la foi : « Abba, Père ». (…) Il faut remarquer que, dans l’Écriture sainte, le mot ‘cri’ signifie non l’intensité de la voix, mais la force de la pensée et de la vérité exprimée. C’est ainsi que dans l’Exode, le Seigneur répond à Moïse : « Pourquoi cries-tu vers moi ? » (Ex 14, 15) alors que Moïse n’avait prononcé auparavant aucune parole. L’Écriture appelle donc ‘cri’ son cœur contrit et gémissant avec larmes sur le peuple. (…)

« Ainsi tu n’es plus serviteur, mais fils. Et si tu es fils, tu es aussi héritier de par Dieu. » (Gal 4,7) En ayant, dit-il, l’Esprit du Fils de Dieu qui crie en vous « Abba, Père », vous avez cessé d’être des serviteurs pour devenir des fils. Auparavant, vous ne différiez en rien d’un serviteur, bien que vous apparteniez à la nature de Dieu ; mais vous viviez comme de tout petits, sous la puissance de tuteurs et de maîtres. Si maintenant vous êtes devenus fils, l’héritage vous est dû en conséquence. (…)

Étant passés de la servitude à la liberté, il faut que vous héritiez avec l’héritier du Père, le Christ Jésus qui, dans la nature humaine qu’Il a assumée, dit dans le psaume : « Le Seigneur m’a dit : Tu es mon Fils, aujourd’hui je t’ai engendré ; demande-moi et je te donnerai les nations en héritage. » (Ps 2, 7-8) Or ce que nous disons ici au singulier doit s’entendre de tout le genre humain, car nous tous qui croyons, nous sommes un dans le Christ Jésus, membres de son Corps et destinés à l’état d’homme parfait, nous avons le Christ pour chef, parce que le Christ est le chef de l’homme (1 Cor 11,2).

Saint Jérôme (347-420)

 

 

 

 

 

 

 

Le bonheur de la prière

mardi 10 octobre 2023

Oui, mes frères, si nous aimions bien le bon Dieu, nous nous ferions une joie et un bonheur de venir passer quelques instants pour l’adorer, pour lui demander la grâce de nous pardonner : nous regarderions ces moments comme les plus beaux de notre vie. Ah ! que les instants passés avec ce Dieu de bonté sont doux et consolants !

Êtes-vous dans le chagrin ? venez un instant vous jeter à ses pieds et vous vous sentirez tout consolé. Êtes-vous méprisé du monde ? venez ici, et vous trouverez un bon ami qui ne vous manquera jamais de fidélité. Êtes-vous tenté ? oh ! c’est ici que vous allez trouver des armes fortes et terribles pour vaincre votre ennemi. Craignez-vous le jugement formidable qui a fait trembler les plus grands saints ? profitez du temps que votre Dieu est le Dieu de miséricorde, et qu’il est si aisé d’en avoir votre grâce. Êtes-vous opprimé par la pauvreté ? venez ici, vous y trouverez un Dieu infiniment riche et qui vous dira que tous ses biens sont à vous, non dans ce monde, mais dans l’autre : « C’est là que je te prépare des biens infinis ; va, méprise ces biens périssables, et tu en auras qui ne périront jamais ». Voulons-nous commencer à goûter le bonheur des saints ? venons ici et nous en éprouverons les heureux commencements.

Ah ! qu’il fait bon, mes frères, jouir des chastes embrassements du Sauveur ! Ah ! vous ne les avez jamais goûtés ! Si vous aviez eu ce bonheur, vous ne pourriez plus en sortir. Ne soyons plus étonnés de ce que tant de saintes âmes ont passé leur vie dans sa maison et le jour et la nuit ; elles ne pouvaient plus se séparer de sa présence.

Saint Jean-Marie Vianney (1786-1859)

 

 

 

« Il s’approcha et pansa ses blessures. » (Lc 10, 34)

lundi 9 octobre 2023

Je me suis éloigné, Ami de l’homme, j’ai séjourné dans le désert,
je me suis caché de toi, mon doux Maître,
plongé dans la nuit des soucis de la vie
où j’ai subi mainte morsure et mainte blessure,
d’où je remonte, l’âme marquée de mainte plaie,
et je crie dans ma douleur et la souffrance de mon cœur :
Aie pitié de moi, fais-moi miséricorde, à moi le pécheur !

Médecin qui seul aime les âmes, seul aime la miséricorde,
qui guéris gratuitement les malades et les blessés,
sois le médecin de mes meurtrissures, de mes blessures !
Distille l’huile de ta grâce, mon Dieu,
étends-la sur mes plaies, étanche mes ulcères,
cicatrise et revigore mes membres
déliquescents, et efface-en toutes les cicatrices, Sauveur,
redonne-moi totale et parfaite santé, comme auparavant. (…)

Je me suis relâché, Maître, pour avoir compté sur moi-même ;
je me suis laissé entraîner par le souci des choses sensibles
et j’ai succombé, malheureux, à la préoccupation des choses de la vie.
Comme le fer une fois refroidi, je suis devenu noir
et, à force de traîner par terre, j’ai contracté la rouille.

Voilà pourquoi je crie vers toi, pour être à nouveau purifié,
je t’en prie, Ami de l’homme, et pour être ramené
à ma beauté première, et jouir de ta lumière
maintenant et toujours et dans tous les siècles. Amen.

Syméon le Nouveau Théologien (v. 949-1022)

 

 

 

« Vous siégerez vous aussi pour juger. » (Mt 19,28)

mardi 22 août 2023

« Mais cependant je parlerais au Tout-Puissant et je désire discuter avec Dieu. » (Jb 13,3) Nous parlons au Tout-Puissant quand nous nous associons à la justice du maître pour faire passer nos actes au crible d’un scrupuleux examen.

Peut-être aussi discute avec Dieu celui qui, après avoir en ce monde obéi à ses préceptes, vient ensuite en juge, juger les peuples avec Lui, ainsi qu’il est dit aux prédicateurs qui font abandon de tous leurs biens : « Vous qui m’avez suivi, dans la régénération, lorsque le fils de l’homme siégera sur son trône de gloire, vous siégerez vous aussi sur douze trônes pour juger les tribus d’Israël. » (Mt 19,28) Le Seigneur dit encore par la bouche d’Isaïe : « Délivrez celui qui subit l’injustice, jugez en faveur de l’orphelin, plaidez pour la veuve et venez, discutons. » (Is 1,17) Il est juste en effet qu’il discute avec Dieu, dans son jugement sur les orphelins, l’homme qui, pour se consacrer à la parole de Dieu, renonce sans réserve au siècle présent.

Parler concerne donc la prière ; discuter, le jugement. Le saint, en conséquence, parle maintenant au Tout-Puissant pour discuter ensuite avec le Tout-Puissant, parce que celui qui viendra un jour pour juger avec Dieu est celui qui en ce monde n’aura été que son familier dans la prière.

Saint Grégoire le Grand (v. 540-604)

 

 

 

 

Aie pitié, maître, de tes petits enfants…

samedi 19 août 2023

Aie pitié, maître, de tes petits enfants…

Frein des poulains indociles,
Aile des oiseaux qui ne s’égarent pas,
Vrai gouvernail des navires,
Pasteur des agneaux royaux,

Tes simples enfants,
Rassemble-les,
Pour louer saintement,
Pour chanter sincèrement,
Le Christ, guide des enfants.

Sois guide, ô Pasteur,
des brebis raisonnables.
Conduis, ô saint,
Les enfants sans tache.

Dieu de ceux qui chantent, ô Jésus Christ.

Saint Clément d’Alexandrie (150-v. 215)

 

 

 

Jésus le toucha et lui dit :  » Je le veux ; sois purifié ! « 

vendredi 30 juin 2023

Avant que brille la lumière divine,
je ne me connaissais pas moi-même.
Me voyant alors dans les ténèbres et en prison,
enfermé dans un bourbier,
couvert de saleté, blessé, ma chair enflée (…),
je suis tombé aux pieds de celui qui m’avait illuminé.
Et celui qui m’avait illuminé touche de ses mains
mes liens et mes blessures ;
là où touche sa main et où son doigt s’approche,
aussitôt tombent mes liens,
les blessures disparaissent, et toute saleté.
La souillure de ma chair disparaît (…)
si bien qu’il la rend semblable à sa main divine.
Merveille étrange : ma chair, mon âme et mon corps
participent à la gloire divine.

Dès que j’ai été purifié et débarrassé de mes liens,
le voici qui me tend une main divine,
il me retire du bourbier entièrement,
il m’embrasse, il se jette à mon cou,
il me couvre de baisers (Lc 15,20).
Et moi qui étais totalement épuisé
et qui avais perdu mes forces,
il me prend sur ses épaules (Lc 15,5),
et il m’emmène hors de mon enfer. (…)

C’est la lumière qui m’emporte et me soutient ;
elle m’entraîne vers une grande lumière. (…)
Il me donne à contempler par quel étrange remodelage
lui-même m’a repétri (Gn 2,7) et m’a arraché notre nature périssable.
Il m’a fait don d’une vie immortelle
et m’a revêtu d’une robe immatérielle et lumineuse
et m’a donné des sandales, un anneau et une couronne
impérissables et éternels (Lc 15,22; 1Co 9,25).

Syméon le Nouveau Théologien (v. 949-1022)

 

 

 

Que la volonté de Dieu s’accomplisse en nous !

jeudi 22 juin 2023

Aucun obstacle ne peut évidemment empêcher la volonté de Dieu de s’accomplir ; nous ne lui souhaitons pas davantage de succès dans l’exécution de ses desseins, mais nous demandons que sa volonté soit faite dans tous les hommes.

Derrière l’image de chair et d’esprit, c’est nous-mêmes qui sommes désignés par ciel et terre. Mais, même au sens obvie, la nature de la demande reste la même, c’est-à-dire, que la volonté de Dieu s’accomplisse en nous sur la terre, afin qu’elle puisse s’accomplir en nous, dans le ciel. Or, la volonté de Dieu, quelle est-elle, sinon que nous suivions les voies de son enseignement ? Nous le supplions donc de nous communiquer la substance et l’énergie de sa volonté, afin que nous soyons sauvés sur la terre et dans les cieux, car sa volonté essentielle est de sauver les enfants qu’il a adoptés. Cette volonté de Dieu, le Seigneur l’a réalisée par la parole, l’action et la souffrance. Dans ce sens il a dit qu’il faisait non pas sa volonté mais celle de son Père.

Il n’y a pas de doute qu’il faisait non pas sa volonté mais celle de son Père ; tel est aussi l’exemple qu’il nous donne aujourd’hui : prêcher, travailler, souffrir jusqu’à la mort. Pour l’accomplir, nous avons besoin de la volonté de Dieu. En disant : « Que ta volonté soit faite », nous nous félicitons de ce que la volonté de Dieu ne soit jamais un mal pour nous. De plus, nous nous encourageons nous-mêmes à la souffrance par ces paroles. Le Seigneur, pour nous montrer, au milieu des angoisses de sa Passion, que la faiblesse de notre chair se trouvait dans la sienne, dit lui aussi : « Père, éloigne ce calice. » Puis il se ravise : « Que ce ne soit pas ma volonté qui se fasse, mais la tienne. » (Lc 22,42) Il était lui-même la volonté et la puissance du Père ; mais pour nous apprendre à payer la dette de la souffrance, il se remet tout entier à la volonté du Père.

Tertullien (v. 155-v. 220)

 

 

 

Une prière pour tous les états

jeudi 1 juin 2023

Afin de vous tenir toujours dans la pensée de Dieu, vous devrez continuellement vous proposer cette formule de pitié : « Mon Dieu, venez à mon aide ; hâtez-vous, Seigneur, de me secourir ! » Ce n’est pas sans raison que ce court verset a été choisi particulièrement de tout le corps des Écritures. Il exprime tous les sentiments dont la nature humaine est susceptible ; il s’adapte heureusement à tous les états, et convient en toutes les sortes de tentations.

On y trouve l’appel à Dieu contre tous les dangers, une humble et pieuse confession, la vigilance d’une âme toujours en éveil et pénétré d’une crainte continuelle, la considération de notre fragilité ; il dit aussi la confiance d’être exaucé et l’assurance du secours toujours et partout présent, car celui qui ne cesse d’invoquer son protecteur est bien certain de l’avoir près de soi. C’est la voix de l’amour et de la charité ardente ; c’est le cri de l’âme qui a l’œil ouvert sur les pièges à elle tendus, qui tremble en face de ses ennemis, et, se voyant assiégée par eux nuit et jour, confesse qu’elle ne saurait échapper, si son défenseur ne la secourt. Pour tous ceux que harcèlent les attaques des démons, ce verset est un rempart inexpugnable, une impénétrable cuirasse et le plus solide des boucliers. (…)

Bref, à tous et en toutes circonstances il est utile, il est nécessaire. Car désirer d’être aidé toujours et pour toutes choses, c’est dire clairement que l’on a autant besoin du secours divin, lorsque tout nous favorise et nous sourit, que dans les épreuves et les tristesses : Dieu seul nous tire de l’adversité, lui seul aussi donne la durée à nos joies ; dans l’un et dans l’autre cas, la fragilité humaine ne saurait se soutenir sans son secours.

Saint Jean Cassien (v. 360-435)