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Archive pour la catégorie ‘Saints et Saintes’

Fête des saints Innocents, martyrs

mercredi 28 décembre 2022

« A la nouvelle de la naissance du Sauveur, Hérode devint soucieux, et tout Jérusalem avec lui » (Mt 2,3)… C’est le mystère de la Passion que préfigurait déjà la myrrhe des mages ; on fait massacrer sans pitié des nouveau-nés… Que signifie cette tuerie d’enfants ? Pourquoi oser un crime si horrible ? « C’est que, disent Hérode et ses conseillers, un signe étrange a paru dans le ciel ; il annonce aux mages la venue d’un autre roi. » Comprends-tu, Hérode, ce que sont ces signes avant-coureurs ?… Si Jésus est maître des astres, n’est-il pas à l’abri de tes attaques ? Tu crois avoir le pouvoir de faire vivre ou mourir, mais tu n’as rien à craindre de quelqu’un de si doux. Dieu le soumet à ta puissance ; pourquoi conspirer contre lui ?…

Mais laissons là le deuil, « la plainte amère de Rachel qui pleure ses enfants » — car aujourd’hui le Soleil de justice (Ml 3,20) dissipe les ténèbres du mal et répand sa lumière sur toute la nature, lui qui assume notre nature humaine… En cette fête de la Nativité « les portes de la mort sont fracassées, les barres de fer sont brisées » ; aujourd’hui, « s’ouvrent les portes de la justice » (Ps 107,16; 118,19)… Car par un homme, Adam, est venue la mort ; aujourd’hui par un homme vient le salut (Rm 5,18)… Après l’arbre du péché se dresse l’arbre de la bonté, la croix… Aujourd’hui commence le mystère de la Passion.

Saint Grégoire de Nysse (v. 335-395)

 

 

 

Fête de saint Jean, apôtre et évangéliste

mardi 27 décembre 2022

« Ce qui était depuis le commencement, ce que nous avons entendu, ce que nous avons contemplé de nos yeux, et que nos mains ont touché, c’est le Verbe de la vie » (1Jn 1,1). Y a-t-il quelqu’un qui touche de ses mains le Verbe de la vie, sinon parce que « le Verbe s’est fait chair et qu’il a établi sa demeure parmi nous » ? (Jn 1,14) Or, ce Verbe qui s’est fait chair pour être touché de nos mains a commencé d’être chair dans le sein de la Vierge Marie. Mais il n’a pas alors commencé d’être le Verbe, car il était « depuis le commencement », dit saint Jean. Voyez comme sa lettre confirme son évangile, où vous avez entendu lire : « Au commencement était le Verbe, la Parole de Dieu, et le Verbe était avec Dieu. »

Peut-être que certains comprennent le « Verbe de la vie » comme une formule quelconque pour désigner le Christ, et non pas précisément le corps du Christ, que les mains ont touché. Mais voyez la suite : « Oui, la vie s’est manifestée. » Le Christ est donc le Verbe de la vie. Et comment cette vie s’est-elle manifestée ? Car, même si elle était dès le commencement, elle ne s’était pas manifestée aux hommes : elle s’était manifestée aux anges, qui la voyaient et qui s’en nourrissaient comme de leur pain. C’est ce que dit l’Écriture : « L’homme a mangé le pain des anges » (Ps 77,25).

Donc, la Vie elle-même s’est manifestée dans la chair : elle a été placée en pleine manifestation afin qu’une réalité visible seulement par le cœur puisse être visible aussi aux yeux, afin de guérir les cœurs. Car seul le cœur voit le Verbe, la chair ne le voit pas. Nous étions capables de voir la chair mais pas le Verbe. Le Verbe s’est fait chair (…) pour guérir en nous ce qui nous rend capables de voir le Verbe (…) « Nous portons témoignage, dit saint Jean, nous vous annonçons cette vie éternelle qui était auprès du Père et qui s’est manifestée à nous » (1Jn 1,2).

Saint Augustin (354-430)

 

 

Fête de saint Étienne, premier martyr

lundi 26 décembre 2022

L’enfant de la crèche tend ses petites mains, et son sourire semble déjà exprimer ce que les lèvres de l’homme prononceront plus tard : « Venez à moi, vous tous qui peinez et êtes accablés » (Mt 11,28). (…) « Suis-moi ! » disent les mains de l’enfant, comme le diront plus tard les lèvres de l’homme. Ainsi ont-elles appelé le jeune disciple que le Seigneur aimait et qui, lui aussi, fait maintenant partie du cortège de la crèche. Saint Jean, jeune homme au cœur pur, est parti sans demander : où ? ni pourquoi ? Il a abandonné la barque de son père (Mt 4,22) et a suivi le Maître sur tous ses chemins, jusqu’au Golgotha (Jn 19,26).

« Suis-moi ! » Cet appel, le jeune Étienne l’a entendu aussi. Il a suivi le maître dans son combat contre les puissances des ténèbres, contre l’aveuglement et le refus obstiné de croire, et il a témoigné pour lui, par sa parole et par son sang. Il a marché selon son esprit, l’esprit d’amour qui combat le péché mais aime le pécheur, et qui, jusque dans la mort, défend le meurtrier en face de Dieu.

Ceux qui s’agenouillent autour de la crèche sont des fils de lumière : frêles saints Innocents, bergers pleins de foi, rois humbles, Étienne, le disciple ardent, et Jean, l’apôtre de l’amour, eux tous qui ont suivi l’appel du Maître. En face d’eux, dans la nuit de l’endurcissement inconcevable et de l’aveuglement, se tiennent les docteurs de la Loi qui, sachant en quel temps et en quel lieu naîtrait le Sauveur (Mt 2,5), ne sont pourtant pas partis à Bethléem, et le roi Hérode qui a voulu faire mourir le Maître de la vie. Devant l’enfant de la crèche, les esprits se divisent. Il est le Roi des rois, le Maître de la vie et de la mort. Il dit : « Suis-moi » et qui n’est pas pour lui est contre lui (Mt 12,30). Il nous le dit à nous aussi et nous met en demeure de choisir entre la lumière et les ténèbres.

Sainte Thérèse-Bénédicte de la Croix [Édith Stein] (1891-1942)

 

 

 

« Ta femme te donnera un fils… Tu seras dans la joie et l’allégresse, beaucoup d’hommes se réjouiront de sa naissance. » (Lc 1,13-14)

vendredi 23 décembre 2022

D’avance Dieu avait destiné Jean Baptiste à venir proclamer la joie des hommes et l’allégresse des cieux. De sa bouche, le monde a entendu tomber les paroles admirables qui annonçaient la présence de notre Rédempteur, l’Agneau de Dieu (Jn 1,29). Alors que ses parents avaient perdu tout espoir d’obtenir une descendance, l’ange, messager d’un si grand mystère, l’a envoyé pour servir de témoin au Seigneur avant même de naître (Lc 1,41). (…)

Il a rempli d’une joie éternelle le sein de sa mère, quand elle le portait en elle. (…) En effet, dans l’Évangile, on lit ces paroles qu’Élisabeth dit à Marie : « Lorsque j’ai entendu tes paroles de salutation, l’enfant a tressailli d’allégresse au-dedans de moi. Comment ai-je ce bonheur que la mère de mon Seigneur vienne jusqu’à moi ? » (Lc 1,43-44) (…) Tandis que, dans sa vieillesse, elle s’affligeait de ne pas avoir donné d’enfant à son mari, soudain elle a mis au monde un fils qui était aussi le messager du salut éternel pour le monde entier. Et un messager tel que, dès avant sa naissance, il a exercé le privilège de son ministère futur quand il a répandu son esprit prophétique par les paroles de sa mère.

Puis, par la puissance du nom que l’ange lui avait donné d’avance, il a ouvert la bouche de son père fermée par l’incrédulité (Lc 1,13.20). Lorsqu’en effet Zacharie était devenu muet, ce n’était pas pour le rester mais pour recouvrer divinement l’usage de la parole et confirmer par un signe venu du ciel que son fils était un prophète. Or, l’Évangile dit de Jean : « Cet homme n’était pas la Lumière, mais il était là pour lui rendre témoignage pour que tous croient par lui » (Jn 1,7-8). Il n’était certes pas la Lumière, mais il était tout entier dans la lumière, celui qui a mérité de rendre témoignage à la Lumière véritable.

Saint Maxime de Turin (?-v. 420)

 

 

 

« Il relève Israël son serviteur. »

jeudi 22 décembre 2022

Marie dit : « Mon âme exalte le Seigneur, mon esprit exulte en Dieu mon sauveur » ; elle dit : « Le Seigneur m’a honorée d’une faveur si grande, si inouïe, qu’on ne peut l’expliquer dans aucun langage, mais c’est à peine si, même au plus profond du cœur, l’amour peut le saisir. C’est pourquoi je mets toutes les forces de mon âme à rendre grâce dans la louange. (…) Le Seigneur fit pour moi des merveilles ; saint est son nom ». (…) Elle seule, cette âme pour laquelle le Seigneur a daigné faire de grandes choses, peut l’exalter comme il convient et dire, en invitant à partager ses vœux et ses intentions : « Exaltez le Seigneur avec moi, glorifions-le ensemble » (Ps 33,4). (…)

« Il relève Israël son serviteur, il se souvient de son amour. » Il est beau d’appeler Israël le serviteur du Seigneur, Israël que le Seigneur a relevé pour le sauver dans l’obéissance et l’humilité. C’est ainsi que parle Osée : « Quand Israël était enfant, je l’ai aimé » (3,1; cf 11,4). Celui qui refuse de s’humilier ne peut évidemment pas être sauvé (…), mais « quiconque se fera comme un petit enfant sera le plus grand dans le Royaume des cieux » (Mt 18,4).

« Il se souvient de la promesse faite à nos pères en faveur d’Abraham et de sa race à jamais. » Il ne s’agit pas ici de la race charnelle d’Abraham, mais de sa race spirituelle. Autrement dit, il ne s’agit pas de ses descendants selon la chair, mais de ceux qui marchent sur les traces de sa foi. (…) L’avènement du Sauveur est donc promis à Abraham et à sa race à jamais, c’est-à-dire aux fils de la promesse dont saint Paul déclare : « Si vous appartenez au Christ, vous êtes donc de la race d’Abraham, héritiers selon la promesse » (Ga 3,29).

Enfin il est heureux que la naissance du Seigneur et celle de Jean soient annoncées prophétiquement par leurs mères. (…) La vie détruite par la défaillance d’une seule femme serait ainsi rendue au monde par ces deux femmes qui rivalisent de louanges.

Saint Bède le Vénérable (v. 673-735)

« Heureuse, celle qui a cru ! »

mercredi 21 décembre 2022

Marie est bienheureuse, comme sa cousine Elisabeth le lui a dit, non seulement parce que Dieu l’a regardée, mais parce qu’elle a cru. Sa foi est le plus beau fruit de la bonté divine. Mais il a fallu l’art ineffable du Saint Esprit survenant en elle pour qu’une telle grandeur d’âme s’unisse à une telle humilité, dans le secret de son cœur virginal. L’humilité et la grandeur d’âme de Marie, comme sa virginité et sa fécondité, sont pareilles à deux étoiles qui s’éclairent mutuellement, car en Marie la profondeur de l’humilité ne nuit en rien à la générosité d’âme et réciproquement. Alors que Marie se jugeait si humblement elle-même, elle n’en a été pas moins généreuse dans sa foi en la promesse qui lui était faite par l’ange. Elle qui se regardait uniquement comme une pauvre petite servante, elle n’a nullement douté qu’elle soit appelée à ce mystère incompréhensible, à cette union prodigieuse, à ce secret insondable. Et elle a cru tout de suite qu’elle allait vraiment devenir la mère de Dieu-fait-homme.

C’est la grâce de Dieu qui produit cette merveille dans le cœur des élus ; l’humilité ne les rend pas craintifs et timorés, pas plus que la générosité de leur âme ne les rend orgueilleux. Au contraire, chez les saints, ces deux vertus se renforcent l’une l’autre. La grandeur d’âme non seulement n’ouvre la porte à aucun orgueil, mais c’est elle surtout qui fait pénétrer plus avant dans le mystère de l’humilité. En effet, les plus généreux au service de Dieu sont aussi les plus pénétrés de la crainte du Seigneur et les plus reconnaissants pour les dons reçus. Réciproquement, quand l’humilité est en jeu, aucune lâcheté ne se glisse dans l’âme. Moins une personne a coutume de présumer de ses propres forces, même dans les plus petites choses, plus elle se confie dans la puissance de Dieu, même dans les plus grandes.

Saint Bernard (1091-1153)

 

 

 

« Le Seigneur lui-même vous donnera un signe : voici que la jeune femme est enceinte. »

mardi 20 décembre 2022

« Le Seigneur s’adressa à Acaz et lui dit : ‘Demande pour toi un signe.’ Acaz répondit : ‘Non, je n’en demanderai pas, je ne mettrai pas le Seigneur à l’épreuve’ » (Is 7,10-12). (…) Eh bien, ce signe refusé (…) nous l’accueillons, nous, avec une foi entière et un respect plein d’amour. Nous reconnaissons que le Fils conçu par la Vierge est pour nous, « dans les profondeurs » de l’enfer, signe de pardon et de liberté, et qu’il est pour nous, « dans les hauteurs des cieux », signe et espérance d’exultation et de gloire. (…) Ce signe, désormais, le Seigneur l’a élevé, d’abord sur le gibet de la croix, puis sur son trône royal; (…).

Oui, c’est un signe pour nous que cette mère vierge qui conçoit et enfante : signe qu’il est Dieu, cet homme conçu et enfanté. Ce Fils qui accomplit des œuvres divines et endure des souffrances humaines est pour nous le signe qu’il mènera jusqu’à Dieu ces hommes pour lesquels il est conçu et enfanté, pour lesquels aussi il souffre.

Et de toutes les infirmités et disgrâces humaines que ce Dieu a daigné endurer pour nous, la première dans le temps, comme la plus grande dans l’abaissement, je le crois, a été sans doute que cette Majesté infinie ait supporté d’être conçue dans le sein d’une femme et d’y être enfermée pendant neuf mois. Où a-t-elle été jamais si totalement anéantie ? Quand l’a-t-on vue se dépouiller d’elle-même à ce point ? Durant un si long temps, cette Sagesse ne dit rien, cette Puissance n’opère rien de visible, cette Majesté cachée ne se révèle par aucun signe. Sur la croix même, le Christ n’a point paru aussi faible. (…) Dans le sein, au contraire, il est comme s’il n’était pas ; sa toute-puissance est inopérante, comme si elle ne pouvait rien ; et le Verbe éternel s’enfouit sous le silence.

Bienheureux Guerric d’Igny (v. 1080-1157)

 

 

 

Le silence de Zacharie

lundi 19 décembre 2022

La naissance de Jean rencontre l’incrédulité et son père devient muet ; Marie croit à celle du Christ et elle le conçoit par la foi. (…) Si nous ne sommes pas capables de scruter les profondeurs d’un si grand mystère, faute de capacité ou de temps, vous serez mieux instruits par celui qui parle en vous, même en mon absence, celui à qui vous pensez avec affection, celui que vous avez accueilli dans votre cœur, celui dont vous êtes devenus les temples (cf 1Co 3,16).

Zacharie se tait et perd la parole jusqu’à la naissance de Jean, précurseur du Seigneur, qui lui rend la parole. La parole lui est rendue à cause de la naissance de celui qui est la voix. Car on demandait à Jean qui annonçait déjà le Seigneur : « Qui es-tu ? » Et il a répondu : « Je suis la voix qui crie dans le désert » (Jn 1,23). La voix, c’est Jean, tandis que le Seigneur est la Parole : « Au commencement était le Verbe » (Jn 1,1). Jean, c’est la voix pour un temps ; le Christ c’est le Verbe au commencement, c’est le Verbe éternel.

Saint Augustin (354-430)

 

 

 

« On lui donnera le nom d’Emmanuel. »

dimanche 18 décembre 2022

« Emmanuel, qui se traduit ‘Dieu avec nous.’ » Oui, Dieu avec nous ! Jusqu’alors, il était Dieu au-dessus de nous, Dieu en face de nous, mais aujourd’hui il est « Emmanuel ». Aujourd’hui il est Dieu avec nous dans notre nature, avec nous dans sa grâce ; avec nous dans notre faiblesse, avec nous dans sa bonté ; avec nous dans notre misère, avec nous dans sa miséricorde ; avec nous par amour, avec nous par lien de famille, avec nous par tendresse, avec nous par compassion.

Dieu avec nous ! Vous n’avez pas pu, vous les fils d’Adam, monter au ciel pour être avec Dieu (cf Dt 30,12) ; Dieu descend du ciel pour être Emmanuel, Dieu avec nous. Il vient chez nous pour être Emmanuel, Dieu avec nous, et nous, nous négligeons de venir à Dieu pour être avec lui ! « Vous, humains, jusqu’à quand votre cœur sera-t-il appesanti ? Pourquoi aimer le néant et chercher le mensonge ? » (Ps 4,3) Voici venue la vérité : « pourquoi aimer le néant ? » Voici venue la parole vraie et inaltérable : « pourquoi chercher le mensonge ? » Voici Dieu avec nous.

Comment pourrait-il être davantage avec moi ? Petit comme moi, faible comme moi, nu comme moi, pauvre comme moi — en tout, il est devenu semblable à moi, prenant ce qui est mien et donnant ce qui est sien. Je gisais mort, sans voix, sans sens ; la lumière même de mes yeux n’était plus avec moi. Aujourd’hui est descendu cet homme si grand, « ce prophète puissant en œuvres et en paroles » (Lc 24,19). Il a « posé son visage sur mon visage, sa bouche sur ma bouche, ses mains sur mes mains » (2R 4,34), et il s’est fait Emmanuel, Dieu avec nous !

Saint Aelred de Rievaulx (1110-1167)

 

 

 

« Qu’êtes-vous allés voir au désert ? »

jeudi 15 décembre 2022

Il faut passer par le désert et y séjourner pour recevoir la grâce de Dieu ; c’est là qu’on se vide, qu’on chasse de soi tout ce qui n’est pas Dieu et qu’on vide complètement cette petite maison de notre âme pour laisser toute la place à Dieu seul. Les Hébreux ont passé par le désert, Moïse y a vécu avant de recevoir sa mission, saint Paul, saint Jean Chrysostome se sont aussi préparés au désert. (…) C’est un temps de grâce, c’est une période par laquelle toute âme qui veut porter des fruits doit nécessairement passer. Il lui faut ce silence, ce recueillement, cet oubli de tout le créé, au milieu desquels Dieu établit son règne et forme en elle l’esprit intérieur : la vie intime avec Dieu, la conversation de l’âme avec Dieu dans la foi, l’espérance et la charité. Plus tard l’âme produira des fruits exactement dans la mesure où l’homme intérieur se sera formé en elle (Ep 3,16). (…)

On ne donne que ce qu’on a et c’est dans la solitude, dans cette vie seul avec Dieu seul, dans ce recueillement profond de l’âme qui oublie tout pour vivre seule en union avec Dieu, que Dieu se donne tout entier à celui qui se donne ainsi tout entier à lui. Donnez-vous tout entier à lui seul (…) et il se donnera tout entier à vous. (…) Regardez saint Paul, saint Benoît, saint Patrice, saint Grégoire le Grand, tant d’autres : quel long temps de recueillement et de silence ! Montez plus haut : regardez saint Jean Baptiste, regardez notre Seigneur. Notre Seigneur n’en avait pas besoin, mais il a voulu nous donner l’exemple.

Saint Charles de Foucauld (1858-1916)