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Archive pour la catégorie ‘Saints et Saintes’

« Je te suivrai partout où tu iras. »

dimanche 26 juin 2022

« Au soir, donne-nous la lumière. » Seigneur, nous sommes au soir. Je suis dans la soixante-seizième année de cette vie qui est un grand don du Père céleste. Les trois quarts de mes contemporains sont passés sur l’autre rive. Je dois donc, moi aussi, me tenir préparé pour le grand moment. La pensée de la mort ne me donne pas d’inquiétude. (…) Ma santé est excellente et encore robuste, mais je ne dois pas m’y fier ; je veux me tenir prêt à répondre « présent » à tout appel, même inattendu. La vieillesse — qui est aussi un grand don du Seigneur — doit être pour moi un motif de silencieuse joie intérieure et d’abandon quotidien au Seigneur lui-même, vers qui je me tiens tourné comme un enfant vers les bras que lui ouvre son père.

Mon humble et maintenant longue vie s’est déroulée comme un écheveau, sous le signe de la simplicité et de la pureté. Il ne me coûte rien de reconnaître et de répéter que je ne suis et ne vaux qu’un beau néant. Le Seigneur m’a fait naître de pauvres gens et a pensé à tout. Moi, je l’ai laissé faire. (…) Il est bien vrai que « la volonté de Dieu est ma paix ». Et mon espérance est tout entière dans la miséricorde de Jésus. (…)

Je pense que le Seigneur Jésus me réserve, pour ma complète mortification et purification, pour m’admettre à sa joie éternelle, quelque grande peine ou affliction du corps et de l’esprit avant que je ne meure. Eh bien, j’accepte tout et de bon cœur, pourvu que tout serve à sa gloire et au bien de mon âme et de mes chers fils spirituels. Je crains la faiblesse de ma résistance, et je le prie de m’aider, parce que j’ai peu ou pas du tout confiance en moi-même, mais j’ai une confiance totale dans le Seigneur Jésus.

Il y a deux portes au paradis : l’innocence et la pénitence. Qui peut prétendre, pauvre homme fragile, trouver grande ouverte la première ? Mais la seconde aussi est tout à fait sûre. Jésus est passé par celle-là, avec sa croix sur les épaules, en expiation de nos péchés, et il nous invite à le suivre.

Saint Jean XXIII (1881-1963)

 

 

Cœur Immaculée de Marie

samedi 25 juin 2022

Marie nous regarde et nous aime en quelque sorte comme son fils et comme ses propres enfants, qui portent cette glorieuse qualité pour deux raisons. En premier lieu, parce qu’étant mère du Chef, de la tête, elle est par conséquent mère des membres (cf Col 2,19). En second lieu, parce que notre Sauveur, en la croix, nous a donnés à sa mère en qualité d’enfants. Il nous l’a donnée, non seulement en qualité de reine et de souveraine, mais en la qualité la plus avantageuse pour nous qui puisse s’imaginer, c’est à dire en qualité de mère, en disant à chacun de nous ce qu’il dit à son disciple bien-aimé : « Voilà votre mère ». Et il nous donne à elle, non pas seulement en qualité de serviteurs ou d’esclaves, ce qui serait un grand honneur pour nous, mais en qualité d’enfants.

« Voilà votre fils », lui dit-il, parlant de chacun de nous en la personne de saint Jean, comme s’il lui disait : « Voilà tous mes membres que je vous donne pour être vos enfants ; je les mets en ma place, afin que vous les regardiez comme moi-même, et que vous les aimiez du même amour dont vous m’aimez ; aimez les aussi comme je les aime ». Mère de Jésus, vous nous regardez et nous aimez comme vos enfants, et comme les frères de votre fils Jésus, et du même cœur ; et vous nous aimez et aimerez éternellement du même amour maternel dont vous l’aimez.

C’est pourquoi, mes frères, dans toutes vos affaires, nécessités, perplexités et afflictions, ayez recours à ce cœur de notre très charitable mère. C’est un cœur qui veille toujours sur nous et sur les plus petites choses qui nous touchent. C’est un cœur si plein de bonté, de douceur, de miséricorde et de libéralité, que jamais aucun de ceux qui l’ont invoqué avec humilité et confiance, ne s’en est retourné sans consolation.

Saint Jean Eudes (1601-1680)

 

 

 

Sacré-Cœur de Jésus, solennité

vendredi 24 juin 2022

Pour mes mains, Seigneur, qui ont fait ce qu’elles ne devaient pas, tes mains ont été transpercées de clous, et tes pieds pour mes pieds. Pour les dérèglements de ma vue, tes yeux se sont endormis dans la mort, et tes oreilles pour ceux de mon ouïe. La lance du soldat a ouvert ton côté, pour que, par ta plaie, s’écoulent toutes les impuretés de mon cœur si longtemps enflammé et rongé de maladie. Pour finir, tu es mort pour que je vive ; tu as été enseveli afin que je ressuscite. Tel est le baiser de ta douceur, donné à ton Épouse ; c’est là l’étreinte de ton amour. (…) Ce baiser, le larron l’a reçu sur la croix après sa confession ; Pierre l’a reçu quand son Seigneur l’a regardé alors qu’il le niait, et il est sorti pour pleurer. Beaucoup de ceux qui t’ont crucifié, convertis à toi après ta Passion, ont fait alliance avec toi en ce baiser (…) ; quand tu as embrassé les publicains et les pécheurs, tu es devenu leur ami et leur convive. (…)

Seigneur, où emportes-tu ceux que tu embrasses et étreins, sinon jusqu’à ton cœur ? Ton cœur, Jésus, est cette douce manne de ta divinité, que tu gardes à l’intérieur, dans le vase d’or de ton âme qui dépasse toute connaissance. Bienheureux ceux que ton étreinte attire vers elle ! Bienheureux ceux qui, enfouis dans ces profondeurs, ont été cachés par toi dans le secret de ton cœur, ceux que tu portes sur tes épaules, à l’abri des troubles de cette vie. Bienheureux ceux qui n’ont d’autre espoir que dans la chaleur et la protection de tes ailes.

La force de tes épaules protège ceux que tu caches dans le fond de ton cœur. Là ils peuvent dormir tranquillement. Une douce attente les réjouit entre les murs de l’enclos d’une sainte conscience et de l’attente de la récompense que tu as promise. Leur faiblesse ne les fait pas défaillir, ni aucune inquiétude murmurer.

Guillaume de Saint-Thierry (v. 1085-1148)

(Références bibliques : Jn 19,34; Lc 23,42; 22,61; Ac 2,41; Mt 9,10; He 9,4; Ps 30,21; 90,4; Lc 13,34; Ps 67,14)

 

 

Nativité de saint Jean Baptiste, solennité

jeudi 23 juin 2022

C’est toi, Jean, que nous reconnaissons comme un nouveau Moïse, car tu as vu Dieu, non plus en symbole, mais en toute clarté. C’est toi que nous regardons comme un nouveau Josué : tu n’as pas passé le Jourdain d’une rive à l’autre, mais, avec l’eau du Jourdain, tu as fait passer les hommes d’un monde à l’autre… C’est toi le nouveau Samuel qui n’as pas donné l’onction à David, mais qui as baptisé le Fils de David. C’est toi le nouveau David, qui n’as pas été persécuté par le mauvais roi Saül, mais qui as été tué par Hérode. C’est toi le nouvel Élie, nourri au désert non de pain par un corbeau, mais de sauterelles et de miel par Dieu. C’est toi le nouvel Isaïe, qui n’as pas dit : « Voici qu’une vierge va concevoir et enfanter » (7,14), mais qui as proclamé devant tous : « Voici qu’elle a enfanté l’Agneau de Dieu qui porte le péché du monde » (Jn 1,29)…

Bienheureux es-tu, Jean, élu de Dieu, toi qui as posé la main sur ton Maître, toi qui as saisi dans tes mains la flamme dont l’éclat fait trembler les anges ! Étoile du matin (cf Nb 24,17), tu as montré au monde le matin véritable ; aube joyeuse (cf Ps 29,6), tu as manifesté le jour de gloire ; lampe étincelante (Jn 5,35), tu as désigné la Lumière sans pareille. Messager de la grande réconciliation du Père (Is 9,5 LXX), l’archange Gabriel a été envoyé devant toi pour t’annoncer à Zacharie, comme un fruit bien au-delà de son attente… Le plus grand parmi les fils des hommes (Mt 11,11), tu viens au-devant de l’Emmanuel, de celui qui dépasse toute créature ; premier-né d’Elisabeth, tu précèdes le Premier-Né de toute la création (Col 1,15).

Liturgie syriaque

 

 

 

Saint Sacrement du Corps et du Sang du Christ, solennité

dimanche 19 juin 2022

Ce que vous voyez sur l’autel de Dieu (…), c’est le pain et la coupe : c’est cela que vos yeux vous apprennent. Mais ce dont votre foi doit être instruite, c’est que ce pain est le corps du Christ, que cette coupe est le sang du Christ. Ce peu de paroles suffisent peut-être pour votre foi ; mais la foi cherche à s’instruire. (…) Comment ce pain est-il son corps, et cette coupe, ou plutôt son contenu, peut-il être son sang ?

Mes frères, c’est cela que l’on appelle des sacrements : ils expriment autre chose que ce qu’ils présentent à nos regards. Ce que nous voyons est une apparence matérielle, tandis que ce que nous comprenons est un fruit spirituel. Si vous voulez comprendre ce qu’est le corps du Christ, écoutez l’apôtre Paul, qui dit aux fidèles : « Vous êtes le corps du Christ ; et chacun pour votre part, vous êtes les membres de ce corps » (1Co 12,27). Donc, si c’est vous qui êtes le corps du Christ et ses membres, c’est le symbole de ce que vous êtes qui se trouve sur la table du Seigneur, et c’est votre mystère que vous recevez. Vous répondez : « Amen » à ce que vous êtes, et par cette réponse, vous y souscrivez. On vous dit : « Le corps du Christ », et vous répondez : « Amen ». Soyez donc membres du corps du Christ, pour que cet amen soit véridique.

Pourquoi donc le corps est-il dans le pain ? Ici encore, ne disons rien de nous-mêmes, écoutons encore l’apôtre qui, en parlant de ce sacrement, nous dit : « Puisqu’il y a un seul pain, la multitude que nous sommes est un seul corps » (1Co 10,17). Comprenez cela et soyez dans la joie : unité, vérité, dévotion, charité ! « Un seul pain » : qui est ce pain unique ? « Un seul corps, nous qui sommes multitude. » Rappelez-vous qu’on ne fait pas du pain avec un seul grain, mais avec beaucoup. (…) Soyez donc ce que vous voyez, et recevez ce que vous êtes.

Saint Augustin (354-430)

 

 

 

St Antoine de Padoue

lundi 13 juin 2022

Dans ces Sermons, saint Antoine de Padoue, que nous célébrons aujourd’hui, parle de la prière comme d’une relation d’amour, qui pousse l’homme à un dialogue affectueux avec le Seigneur, créant une joie ineffable, qui enveloppe doucement l’âme en prière. Antoine nous rappelle que la prière a besoin d’une atmosphère de silence, qui ne coïncide pas avec le détachement du bruit extérieur, mais qui est une expérience intérieure, qui vise à éliminer les distractions provoquées par les préoccupations de l’âme, en créant le silence dans l’âme elle-même. Selon l’enseignement de cet éminent Docteur franciscain, la prière s’articule autour de quatre attitudes indispensables, qui, dans le latin d’Antoine, sont définies ainsi: obsecratio, oratio, postulatio, gratiarum actio. Nous pourrions les traduire de la façon suivante: ouvrir avec confiance son cœur à Dieu; tel est le premier pas de la prière: pas simplement saisir une parole, mais ouvrir son cœur à la présence de Dieu; puis s’entretenir affectueusement avec Lui, en le voyant présent avec moi; et – chose très naturelle – lui présenter nos besoins; enfin, le louer et lui rendre grâce.

Dans cet enseignement de saint Antoine sur la prière, nous saisissons l’un des traits spécifiques de la théologie franciscaine, dont il a été l’initiateur, c’est-à-dire le rôle assigné à l’amour divin, qui entre dans la sphère affective, de la volonté, du cœur et qui est également la source d’où jaillit une connaissance spirituelle, qui dépasse toute connaissance. En effet, lorsque nous aimons, nous connaissons.

BENOÎT XVI

AUDIENCE GÉNÉRALE

Mercredi 10 février 2010

Sainte Trinité, solennité

dimanche 12 juin 2022

Écoutez ce que déclare la sagesse de Dieu : « Le Seigneur m’a faite pour lui, principe de son action, première de ses œuvres, depuis toujours.
Avant les siècles j’ai été formée, dès le commencement, avant l’apparition de la terre.
Quand les abîmes n’existaient pas encore, je fus enfantée, quand n’étaient pas les sources jaillissantes.
Avant que les montagnes ne soient fixées, avant les collines, je fus enfantée,
avant que le Seigneur n’ait fait la terre et l’espace, les éléments primitifs du monde.
Quand il établissait les cieux, j’étais là, quand il traçait l’horizon à la surface de l’abîme,
qu’il amassait les nuages dans les hauteurs et maîtrisait les sources de l’abîme,
quand il imposait à la mer ses limites, si bien que les eaux ne peuvent enfreindre son ordre, quand il établissait les fondements de la terre.
Et moi, je grandissais à ses côtés. Je faisais ses délices jour après jour, jouant devant lui à tout moment,
jouant dans l’univers, sur sa terre, et trouvant mes délices avec les fils des hommes. »

Livre des Proverbes 8,22-31.

 

 

 

« M’aimes-tu ? »

vendredi 3 juin 2022

88

« Aimes-tu ? … M’aimes-tu ? … » Pour toujours, jusqu’à la fin de sa vie, Pierre devait avancer sur le chemin accompagné de cette triple question : « M’aimes-tu ? » Et il mesurait toutes ses activités à la réponse qu’il avait alors donnée. Quand il a été convoqué devant le Sanhédrin. Quand il a été mis en prison à Jérusalem, prison dont il ne devait pas sortir, et dont pourtant il est sorti. Et…à Antioche, puis plus loin encore, d’Antioche à Rome. Et lorsqu’à Rome il avait persévéré jusqu’à la fin de ses jours, il a connu la force des paroles selon lesquelles un Autre le conduisait là où il ne voulait pas. Et il savait aussi que, grâce à la force de ces paroles, l’Eglise « était assidue à l’enseignement des apôtres et à l’union fraternelle, à la fraction du pain et aux prières » et que « le Seigneur ajoutait chaque jour à la communauté ceux qui seraient sauvés » (Ac 2,42.48)…

Pierre ne peut jamais se détacher de cette question : « M’aimes-tu ? » Il la porte avec lui où qu’il aille. Il la porte à travers les siècles, à travers les générations. Au milieu de nouveaux peuples et de nouvelles nations. Au milieu de langues et de races toujours nouvelles. Il la porte lui seul, et pourtant il n’est plus seul. D’autres la portent avec lui… Il y a eu et il y a bien des hommes et des femmes qui ont su et qui savent encore aujourd’hui que toute leur vie a valeur et sens seulement et exclusivement dans la mesure où elle est une réponse à cette même question : « Aimes-tu ? M’aimes-tu ? » Ils ont donné et ils donnent leur réponse de manière totale et parfaite — une réponse héroïque — ou alors de manière commune, ordinaire. Mais en tout cas ils savent que leur vie, que la vie humaine en général, a valeur et sens dans la mesure où elle est la réponse à cette question : « Aimes-tu ? » C’est seulement grâce à cette question que la vie vaut la peine d’être vécue.

Saint Jean-Paul II (1920-2005), pape
Homélie à Paris 30/05/80 (trad. DC 1788, p. 556 copyright © Libreria Editrice Vaticana)

 

 

 

Livre des Actes des Apôtres 20,28-38.

mercredi 1 juin 2022

En ces jours-là, Paul faisait ses adieux aux Anciens de l’Église d’Éphèse. Il leur disait : « Veillez sur vous-mêmes, et sur tout le troupeau dont l’Esprit Saint vous a établis responsables, pour être les pasteurs de l’Église de Dieu, qu’il s’est acquise par son propre sang.
Moi, je sais qu’après mon départ, des loups redoutables s’introduiront chez vous et n’épargneront pas le troupeau.
Même du milieu de vous surgiront des hommes qui tiendront des discours pervers pour entraîner les disciples à leur suite.
Soyez donc vigilants, et souvenez-vous que, durant trois ans, nuit et jour, je n’ai cessé, dans les larmes, de reprendre chacun d’entre vous.
Et maintenant, je vous confie à Dieu et à la parole de sa grâce, lui qui a le pouvoir de construire l’édifice et de donner à chacun l’héritage en compagnie de tous ceux qui ont été sanctifiés.
Je n’ai convoité ni l’argent ni l’or ni le vêtement de personne.
Vous le savez bien vous-mêmes : les mains que voici ont pourvu à mes besoins et à ceux de mes compagnons.
En toutes choses, je vous ai montré qu’en se donnant ainsi de la peine, il faut secourir les faibles et se souvenir des paroles du Seigneur Jésus, car lui-même a dit : Il y a plus de bonheur à donner qu’à recevoir. »
Quand Paul eut ainsi parlé, il s’agenouilla et pria avec eux tous.
Tous se mirent à pleurer abondamment ; ils se jetaient au cou de Paul et l’embrassaient ;
ce qui les affligeait le plus, c’est la parole qu’il avait dite : « Vous ne verrez plus mon visage ». Puis on l’accompagna jusqu’au bateau.

 

 

 

Fête de la Visitation de la Vierge Marie

mardi 31 mai 2022

Depuis vingt siècles, la source de la joie chrétienne n’a cessé de jaillir dans l’Église, et spécialement au cœur des saints… Au premier rang vient la Vierge Marie, pleine de grâces, la Mère du Sauveur. Accueillante à l’annonce d’en haut, servante du Seigneur, épouse de l’Esprit Saint, mère du Fils éternel, elle laisse éclater sa joie devant sa cousine Élisabeth qui avait célébré sa foi, quand elle dit : « Mon âme exalte le Seigneur, et mon esprit exulte de joie en Dieu mon Sauveur… Désormais, toutes les générations me diront bienheureuse ».

Elle a saisi, mieux que toutes les autres créatures, que Dieu fait des merveilles : son nom est saint, il montre sa miséricorde, il élève les humbles, il est fidèle à ses promesses. Non que pour Marie le déroulement apparent de sa vie sorte de la trame ordinaire, mais elle médite les moindres signes de Dieu, les repassant en son cœur (Lc 2,19.51). Non point que les souffrances lui soient épargnées : elle est debout au pied de la croix, associée éminemment au sacrifice du Serviteur innocent, Mère des douleurs. Mais elle est aussi ouverte sans mesure à la joie de la résurrection ; elle est aussi élevée, corps et âme, dans la gloire du ciel. Première rachetée, immaculée dès le moment de sa conception, incomparable demeure de l’Esprit, habitacle très pur du Rédempteur des hommes, elle est en même temps la Fille bien-aimée de Dieu et, dans le Christ, la Mère universelle. Elle est le symbole parfait de l’Eglise terrestre et glorifiée.

En son existence singulière de Vierge d’Israël, quelle résonance merveilleuse acquièrent les paroles prophétiques concernant la nouvelle Jérusalem : « J’exulte de joie dans le Seigneur, mon âme jubile en mon Dieu, car il m’a revêtu des vêtements du salut, il m’a drapée dans le manteau de justice, comme un jeune époux se met un diadème, comme une mariée se pare de ses bijoux » (Is 61,10).

Saint Paul VI