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Archive pour la catégorie ‘Saints et Saintes’

Co-Rédemptrice

samedi 28 mai 2022

Mère Teresa évoque Marie comme Corédemptrice et écrit au pape Jean-Paul II, le 14 août 1993, pour en demander la définition dogmatique :
« Marie est notre Co rédemptrice avec Jésus. Elle donna à Jésus son corps et souffrit avec lui au pied de la croix.
Marie est la médiatrice de toutes les grâces. Elle nous donna Jésus et en tant qu’elle est notre Mère elle nous obtient toutes les grâces.
Marie est notre avocate qui prie Jésus pour nous. C’est seulement par le cœur de Marie que nous allons au cœur eucharistique de Jésus.
La définition papale de Marie Corédemptrice, Médiatrice et Avocate apportera de grandes grâces à l’Eglise.
Tout pour Jésus par Marie. Que Dieu vous bénisse.

Une avec les pauvres, Marie corédemptrice (Mère Térésa de Calcutta)

mariedenazareth.com 

Offrir un sacrifice à Dieu

lundi 23 mai 2022

« Je vous exhorte, mes frères, par la miséricorde de Dieu, à lui offrir votre personne et votre vie en sacrifice saint » (Rm 12,1). Par cette demande, l’apôtre Paul élève tous les hommes à participer au sacerdoce. (…) L’homme ne cherche pas au dehors ce qu’il va offrir à Dieu mais apporte avec lui et en lui ce qu’il va sacrifier à Dieu pour son propre bienfait (…) « Je vous exhorte par la miséricorde de Dieu. » Frères, ce sacrifice est à l’image du Christ qui a immolé son corps ici-bas et offert sa vie pour la vie du monde. En vérité il a fait de son corps un sacrifice vivant, lui qui vit encore après avoir été tué. Dans ce si grand sacrifice, la mort est anéantie, elle est emportée par le sacrifice. (…) C’est pourquoi les martyrs naissent au moment de leur mort et commencent leur vie quand ils la finissent ; ils vivent quand ils sont tués et brillent au ciel quand on croyait sur terre qu’ils s’étaient éteints. (…)

Le prophète a chanté : « Tu n’as voulu ni sacrifice ni oblation mais tu m’as façonné un corps » (Ps 39,7). Sois à la fois le sacrifice offert et celui qui l’offre à Dieu. Ne perds pas ce que la puissance de Dieu t’a accordé. Revêts le manteau de la sainteté. Prends la ceinture de chasteté. Que le Christ soit le voile de ta tête ; la croix, la protection de ton front qui te donne la persévérance. Conserve dans ton cœur le sacrement de l’Écriture divine. Que ta prière brûle toujours comme un encens agréable à Dieu. Prends « le glaive de l’Esprit » (Ep 6,17) ; que ton cœur soit l’autel où tu pourras, sans crainte, offrir toute ta personne et toute ta vie. (…)

Offre ta foi pour punir l’incroyance ; offre ton jeûne pour mettre fin à la voracité ; offre ta chasteté pour que meure la sensualité ; sois fervent pour que cesse la malfaisance ; fais œuvre de miséricorde pour mettre fin à l’avarice ; et pour supprimer la sottise, offre ta sainteté. Ainsi ta vie deviendra ton offrande si elle n‘a pas été blessée par le péché. Ton corps vit, oui, il vit, toutes les fois qu’en faisant mourir le mal en toi, tu offres à Dieu des vertus vivantes.

Saint Pierre Chrysologue (v. 406-450)

 

 

 

Fête de saint Matthias, apôtre

samedi 14 mai 2022

Le Christ s’en était allé ; les apôtres possédaient, certes, en abondance la paix et la joie, plus encore que lorsque Jésus était avec eux. Mais justement ce n’était pas une joie « comme le monde la donne » (Jn 14,27). C’était sa joie à lui, née de la souffrance et de l’affliction. C’était cette joie que Matthias a reçu quand on a fait de lui un apôtre. (…) Les autres avaient été choisis pour ainsi dire dans leur enfance : héritiers certes du Royaume, mais encore « sous des tuteurs, des intendants » (Ga 4,2). Tout apôtres qu’ils aient été, ils ne comprenaient pas encore leur vocation ; ils gardaient en eux des pensées d’ambition humaine, des désirs de richesse, et on les acceptait ainsi pour un temps. (…) Saint Matthias est entré d’emblée dans l’héritage. Dès son élection, il a pris sur lui le pouvoir de l’apôtre et le prix à payer. Aucun rêve de réussite terrestre ne pouvait effleurer ce trône qui s’élevait sur la tombe d’un disciple passé au crible et déchu, à l’ombre même de la croix de celui qu’il avait trahi.

Oui, Saint Matthias peut bien nous redire aujourd’hui les paroles de notre Seigneur : « Chargez-vous de mon joug, mettez-vous à mon école » (Mt 11,29). Car ce joug, il l’a porté lui-même, d’emblée. (…) Dès sa « jeunesse apostolique », il a porté le joug du Seigneur. Embarqué sans délai pour son grand Carême, il y a trouvé la joie.(…) « Si quelqu’un veut venir à ma suite, qu’il se renie, qu’il prenne sa croix et qu’il me suive. » (Mt 16,24) Venir au Christ, c’est venir à sa suite ; prendre sa croix, c’est se charger de son joug ; s’il nous dit qu’il est léger, c’est qu’il est son joug à lui ; c’est lui qui le rend léger, sans en faire pourtant autre chose qu’un joug laborieux. (…) Je ne veux pas dire, bien sûr, loin de là, que la vie à la suite du Christ manque de joie et de paix. « Mon joug est facile à porter, dit Jésus, et mon fardeau léger » (Mt 11,30). C’est la grâce qui le rend tel, car il demeure austère (…) : c’est une croix.

Saint John Henry Newman (1801-1890)

 

 

Fête de St Philippe et St Jacques (le mineur), apôtres

mardi 3 mai 2022

« Je suis le chemin. » Pourquoi ? Parce que « personne ne va au Père sans passer par moi ». « Je suis la vérité. » Comment cela ? Parce que personne ne connaît le Père, sinon par moi : « personne ne connaît le Père, sinon le Fils et celui à qui le Fils veut le révéler » (Mt 11,27)… « Je suis la vie », parce que personne n’a la vie, sinon par moi. « Si vous me connaissiez, vous connaîtriez aussi mon Père. Dès maintenant vous le connaissez, et vous l’avez vu. »

Jésus nous dit : « Vous voulez venir au Père ? Vous voulez le connaître ? Connaissez-moi d’abord, moi que vous voyez, et ainsi vous connaîtrez ensuite celui que vous ne voyez pas encore. Déjà vous l’avez vu, mais non en lui-même ; vous l’avez vu en moi. Vous l’avez vu, mais en esprit et par la foi. C’est lui qui parle en moi, car je ne parle pas de moi-même. Quand vous m’écoutez, vous le voyez ; car, lorsqu’il s’agit des réalités spirituelles, il n’y a pas de différence entre voir et entendre : celui qui entend, voit ce qu’il entend. Ainsi, vous voyez le Père lorsque vous l’écoutez parler en moi. Et dès maintenant vous le connaissez, parce qu’il demeure en vous, et qu’il est en vous ».

« Philippe lui dit : Seigneur, montre-nous le Père ; cela nous suffit ». Philippe désirait voir le Père non seulement en esprit, par les yeux de la foi, mais encore avec ses yeux de chair. Moïse, lui aussi, avait dit : « Si j’ai trouvé grâce à tes yeux, montre-moi ta face pour que je te connaisse ». Et le Seigneur avait répondu : « Personne ne peut me voir sans mourir » (Ex 33,18-20). Ici Jésus dit à Philippe : « Il y a si longtemps que je suis avec vous, et vous ne me connaissez pas ! Philippe, celui qui m’a vu a vu le Père ». Philippe parlait de la vision des sens ; le Christ l’appelle à la vision intérieure, il l’invite à saisir avec les yeux de l’âme. « Il y a si longtemps que je suis avec vous ; il y a si longtemps que je vis avec vous ; il y a si longtemps que je vous révèle ma divinité et ma puissance par mes paroles, par les signes et les miracles, et tu ne me connais pas ? Philippe, celui qui me voit, non pas avec ses yeux de chair, comme tu le crois, mais avec les yeux de son cœur, comme je te le dis, celui-là voit le Père. »

Saint Bruno de Segni (v. 1045-1123)

 

 

« M’aimes-tu ? »

dimanche 1 mai 2022

« Aimes-tu ? (…) M’aimes-tu ? (…) » Pour toujours, jusqu’à la fin de sa vie, Pierre devait avancer sur le chemin accompagné de cette triple question : « M’aimes-tu ? » Et il mesurait toutes ses activités à la réponse qu’il avait alors donnée. Quand il a été convoqué devant le Sanhédrin. Quand il a été mis en prison à Jérusalem, prison dont il ne devait pas sortir… et dont pourtant il est sorti. Et (…) à Antioche, puis plus loin encore, d’Antioche à Rome. Et lorsqu’à Rome il avait persévéré jusqu’à la fin de ses jours, il a connu la force des paroles selon lesquelles un Autre le conduisait là où il ne voulait pas…. Et il savait aussi que, grâce à la force de ces paroles, l’Église « était assidue à l’enseignement des apôtres et à l’union fraternelle, à la fraction du pain et aux prières » et que « le Seigneur ajoutait chaque jour à la communauté ceux qui seraient sauvés » (Ac 2,42.48). (…)

Pierre ne peut jamais se détacher de cette question : « M’aimes-tu ? » Il la porte avec lui où qu’il aille. Il la porte à travers les siècles, à travers les générations. Au milieu de nouveaux peuples et de nouvelles nations. Au milieu de langues et de races toujours nouvelles. Il la porte lui seul, et pourtant il n’est plus seul. D’autres la portent avec lui (…). Il y a eu et il y a bien des hommes et des femmes qui ont su et qui savent encore aujourd’hui que toute leur vie a valeur et sens seulement et exclusivement dans la mesure où elle est une réponse à cette même question : « Aimes-tu ? M’aimes-tu ? » Ils ont donné et ils donnent leur réponse de manière totale et parfaite — une réponse héroïque — ou alors de manière commune, ordinaire. Mais en tout cas ils savent que leur vie, que la vie humaine en général, a valeur et sens dans la mesure où elle est la réponse à cette question : « Aimes-tu ? » C’est seulement grâce à cette question que la vie vaut la peine d’être vécue.

Saint Jean-Paul II (1920-2005)

 

 

 

Fête de sainte Catherine de Sienne, vierge, docteur de l’Eglise, copatronne de l’Europe

vendredi 29 avril 2022

Quand Catherine voit le jour en 1347, la situation en Italie et en Europe est devenue très difficile. Déjà s’annonçait la peste noire, qui devait semer la dévastation ; la société était troublée par la Guerre de Cent Ans et des invasions de mercenaires ; les papes avaient dû quitter Rome pour Avignon ; le schisme d’Occident allait se prolonger jusqu’en 1417. Fille d’un teinturier, Catherine prend très rapidement conscience des besoins du monde qui l’entoure. Attirée par la forme de vie apostolique des dominicains, elle demande à être agrégée au tiers ordre (on appelait ces pieuses femmes les « Mantellate »). Celles-ci n’étaient pas des religieuses à proprement parler et ne vivaient pas la vie commune, mais elles portaient la robe blanche et le manteau noir des frères prêcheurs. (…)

Catherine était entourée d’une foule bigarrée de disciples, de toute classe sociale et de toute origine. Elle les attirait par la pureté de sa foi et par la liberté de son acceptation de la parole de Dieu, sans adoucissement ni compromis. (…) Elle atteignit le sommet de son progrès intérieur par les noces spirituelles (…) ; on aurait donc pu penser que sa vie s’écoulerait dans la solitude et dans la contemplation. Mais Dieu, au contraire, l’avait attachée à lui pour qu’elle lui soit unie dans l’œuvre de son Royaume. (…) Le dessein du Christ était de la lier étroitement à lui par « l’amour du prochain », c’est-à-dire aussi bien par la douceur des liens de l’âme que par les travaux extérieurs ; ce fut ce que l’on a appelé « la mystique sociale ». (…)

Après s’être appliquée à la conversion de pécheurs individuels, elle passa à la réconciliation de personnes ou de familles opposées par de mauvaises querelles, puis à la pacification des villes ou des États. (…) L’impulsion intérieure du Maître divin lui ouvrit pour ainsi dire une humanité de surcroît. C’est ainsi que cette humble fille d’artisan, illettrée, pratiquement sans études et sans culture, eut l’intelligence des besoins de son temps au point de dépasser les limites de sa cité et d’atteindre une dimension mondiale par son action.

Saint Jean-Paul II (1920-2005)

 

 

 

Fête de saint Marc, évangéliste

lundi 25 avril 2022

L’Église disséminée à travers le monde entier jusqu’aux extrémités de la terre a reçu des apôtres et de leurs disciples la foi en un seul Dieu, Père tout-puissant « qui a fait le ciel, la terre, les mers et tout ce qu’ils renferment » (Ex 20,11 ;Ac 4,24) ; en un seul Christ Jésus, le Fils de Dieu, incarné pour notre salut ; et en l’Esprit Saint qui a annoncé par les prophètes les desseins de Dieu et la venue du bien-aimé Jésus Christ notre Seigneur, sa naissance de la Vierge, sa passion, sa résurrection d’entre les morts, son ascension corporelle dans les cieux, ainsi que son avènement depuis les cieux dans la gloire du Père pour « récapituler toute chose » (Ep 1,10) et ressusciter la chair du genre humain tout entier ; afin que devant Jésus Christ, notre Seigneur, notre Dieu, notre Sauveur et notre Roi, selon le bon plaisir du Père invisible, « tout genou fléchisse au ciel, sur terre et aux enfers, que toute langue le reconnaisse » (Ph 2,10-11) et qu’il rende sur tous un juste jugement (…).

Cet enseignement que l’Église a reçue, cette foi, elle la garde avec soin comme si elle habitait une seule maison ; bien qu’elle soit disséminée dans le monde entier, elle croit pareillement à tout cela comme si elle n’avait « qu’une seule âme et qu’un même cœur » (Ac 4,32) ; elle le prêche, l’enseigne et le transmet d’une voix unanime, comme si elle n’avait qu’une seule bouche. Les langues que l’on parle dans le monde sont diverses, mais la force de la tradition est une et la même. Les Églises établies en Germanie ne croient pas ou n’enseignent pas autrement, ni celles des Ibères ou des Celtes, ni celles de l’Orient, d’Égypte ou de Lybie, ni celles qui sont fondées au centre du monde [la Terre Sainte]. De même que le soleil, cette créature de Dieu, est dans le monde entier unique et le même, ainsi la prédication de la vérité brille partout et illumine tous les hommes qui veulent « parvenir à la connaissance de la vérité » (1Tm 2,4).

Saint Irénée de Lyon (v. 130-v. 208)

 

 

Le mardi de Pâques

mardi 12 avril 2022

Lorsque le Seigneur, Pain de Vie (Jn 6,35), eut donné du pain à cet homme mort, et désigné, en livrant le pain, celui qui trahissait le pain vivant, il lui dit : « Ce que tu as à faire, fais-le vite ». Il ne commandait pas le crime : il découvrait son mal à Judas, et nous annonçait notre bien. Que le Christ soit livré, n’était-ce pas le pire pour Judas, et pour nous le meilleur ? Judas, donc, qui se nuit à lui-même, agit pour nous sans le savoir.

« Ce que tu as à faire, fais-le vite. » Parole d’un homme qui est prêt, non d’un homme irrité. Parole où s’annonce moins le châtiment de celui qui trahit que la récompense du rédempteur, de celui qui rachète. Car en disant : « Ce que tu as à faire, fais-le vite », le Christ, plus qu’il ne s’en prend au crime de l’infidèle, cherche à hâter le salut des croyants. « Il a été livré à cause de nos péchés ; il a aimé l’Église et s’est livré pour elle » (Rm 4,25 ; Ep 5,25). C’est ce qui fait dire à l’apôtre Paul : « Il m’a aimé, et il s’est livré pour moi » (Ga 2,20). De fait, personne n’aurait livré le Christ s’il ne s’était livré lui-même. (…) Quand Judas le trahit, c’est le Christ qui se livre ; l’un négocie sa vente, et l’autre, notre rachat. « Ce que tu as à faire, fais le vite » : non que ce soit en ton pouvoir, mais c’est la volonté de celui qui peut tout. (…)

« Aussitôt la bouchée prise, Judas sortit. Il faisait nuit. » Et celui qui sortait était lui-même nuit. Alors, quand la nuit fut sortie, Jésus dit : « Maintenant le Fils de l’homme a été glorifié ! » Alors, le jour transmet au jour la parole (Ps 18,3), c’est-à-dire, le Christ la confie à ses disciples pour qu’ils l’écoutent et le suivent dans l’amour. (…) Quelque chose de semblable arrivera quand ce monde vaincu par le Christ passera. Alors l’ivraie ayant cessé de se mêler au grain, les justes, dans le Royaume de leur Père, resplendiront comme le soleil (Mt 13,43).

Saint Augustin (354-430)

 

 

Dimanche des Rameaux et de la Passion

dimanche 10 avril 2022

Voici que notre Bien-aimé, la grappe de cypre, le bouquet de myrrhe (Ct 1,12-13), après avoir célébré le festin riche et raffiné, et chanté l’hymne sort avec ses disciples vers le Mont des Oliviers. Là, il passe sans dormir toute la nuit, préoccupé d’accomplir l’œuvre de notre salut ; s’éloigne des apôtres, commence à être triste jusqu’à en mourir, plie ses genoux devant son Père et demande, s’il est possible, que cette heure passe loin de lui, mais soumet sa volonté à celle du Père (cf. Mt 26,38-39). Entré en agonie, il émane de son front une sueur de sang (cf. Lc 22,44).

Après cela, il est trahi avec un baiser par un de ses disciples, est saisi et emmené comme un malfaiteur. Son visage est voilé, puis couvert de crachats et sa barbe arrachée. Il est frappé à la tête avec un roseau et giflé, flagellé à la colonne, couronné d’épines, condamné à mort. On charge sur ses épaules le bois de la croix, puis il s’achemine vers le Calvaire, est dépouillé de ses vêtements, crucifié nu entre deux larrons, abreuvé de fiel et de vinaigre, insulté, blasphémé par les passants.

Que peut-on encore lui ajouter ? La Vie meurt pour les morts que nous sommes. Ô yeux de notre Bien-aimé, fermés dans la mort ! Visage dans lequel les anges aiment fixer leur regard, penché et exsangue. Lèvre, rayon de miel qui distille des paroles de vie éternelle, devenues livides ! Chef qui fait trembler les anges, qui pend incliné ! Mains dont le toucher fit disparaître la lèpre, rendit la vue, chassa le démon, multiplia les pains ! Ces mains sont percées par les clous, baignées de sang !

Frère bien-aimés, recueillons toutes ces choses, composons un bouquet de myrrhe, posons-le sur notre poitrine, portons-le dans notre cœur, (…) pour pouvoir ressusciter avec lui le troisième jour. Que nous obtienne tout cela celui qui est béni dans les siècles. Amen !

Saint Antoine de Padoue (v. 1195-1231)

 

 

 

« Il est écrit dans votre Loi : ‘J’ai dit : Vous êtes des dieux’ .»

vendredi 8 avril 2022

« Dieu dit : faisons l’homme à notre image, selon notre ressemblance » (Gn 1,26). Comme si le Créateur entrait en lui-même ; comme si, en créant, non seulement il appelait du néant à l’existence en disant : « Qu’il soit ! », mais, d’une façon particulière, il tirait l’homme du mystère de son propre être. Cela est compréhensible parce qu’il ne s’agit pas seulement de l’être, mais de l’image. L’image doit reproduire, en un certain sens, « la substance » de son prototype. (…) Il est évident que cette ressemblance ne doit pas être entendue comme un « portrait », mais comme le fait pour un être vivant d’avoir une vie semblable à celle de Dieu. (…)

En définissant l’homme comme « image de Dieu », le livre de la Genèse met en évidence ce par quoi l’homme est homme, ce par quoi il est un être distinct de toutes les autres créatures du monde visible. La science, on le sait, a fait et continue de faire, dans différents domaines, de nombreuses tentatives pour montrer les liens de l’homme avec le monde naturel, pour montrer sa dépendance de ce monde, afin de l’insérer dans l’histoire de l’évolution des différentes espèces.

Tout en respectant ces recherches, nous ne pouvons pas nous limiter à elles. Si nous analysons l’homme au plus profond de son être, nous voyons qu’il se différencie du monde de la nature plus qu’il ne lui ressemble. C’est également dans ce sens que procèdent l’anthropologie et la philosophie lorsqu’elles cherchent à analyser et à comprendre l’intelligence, la liberté, la conscience et la spiritualité de l’homme. Le livre de la Genèse semble aller au-devant de toutes ces expériences de la science et, en disant de l’homme qu’il est « image de Dieu », il fait comprendre que la réponse au mystère de son humanité ne doit pas être cherchée dans sa ressemblance avec le monde de la nature. L’homme ressemble plus à Dieu qu’à la nature. C’est en ce sens que le psaume dit : « Vous êtes des dieux ! » (Ps 82,6), paroles que Jésus reprendra (Cf. Jn 10,34).

Saint Jean-Paul II (1920-2005)