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Archive pour la catégorie ‘Saints et Saintes’

« Les disciples comprirent qu’il leur parlait de Jean le Baptiste. »

samedi 11 décembre 2021

Notre Seigneur témoigne de Jean qu’il est le plus grand des prophètes, mais il a reçu l’Esprit de façon mesurée, puisque Jean a obtenu un esprit pareil à celui qu’avait reçu Élie.

De même qu’Élie était demeuré dans la solitude, ainsi l’Esprit de Dieu a emmené Jean demeurer dans le désert, dans les montagnes et dans les grottes. Un corbeau avait volé au secours d’Élie pour le nourrir ; Jean mangeait des sauterelles volantes. Élie portait une ceinture de peau ; Jean portait un pagne de peau autour des reins. Élie a été persécuté par Jézabel ; Hérodiade a persécuté Jean. Élie avait réprimandé Achab ; Jean a réprimandé Hérode. Élie avait divisé les eaux du Jourdain ; Jean a ouvert le baptême. Le double de l’esprit d’Élie s’est posé sur Élisée ; Jean a imposé les mains à notre Sauveur, qui a reçu l’Esprit sans mesure (Jn 3,34). Élie ouvrit le ciel et s’éleva, Jean vit les cieux ouverts et l’Esprit de Dieu descendre et se poser sur notre Sauveur.

Aphraate (?-v. 345)

 

 

« Conçue sans la faute originelle, puisque tu l’avais choisie pour être la mère du Sauveur. » (propre de la prière eucharistique)

mercredi 8 décembre 2021

Fils de Dieu, donne-moi ton Don admirable, que je célèbre la beauté merveilleuse de ta mère bien-aimée ! La Vierge a enfanté son fils en conservant sa virginité, elle a allaité celui qui nourrit les nations, dans son sein immaculé elle a porté celui qui porte l’univers dans sa main. Elle est vierge et elle est mère, que n’est-elle pas dès lors ? Sainte de corps, toute belle d’âme, pure d’esprit, droite d’intelligence, parfaite de sentiments, chaste et fidèle, pure de cœur et remplie de toute vertu.

Qu’en Marie se réjouissent les cœurs vierges, puisque d’elle est né celui qui a libéré le genre humain livré à un esclavage terrible. Qu’en Marie se réjouisse le vieil Adam, blessé par le serpent ; Marie donne à Adam une descendance qui lui permet d’écraser le serpent maudit et qui le guérit de sa blessure mortelle (Gn 3,15). Que les prêtres se réjouissent en la Vierge bénie ; elle a mis au monde le Grand Prêtre qui s’est fait lui-même victime, mettant fin aux sacrifices de l’ancienne alliance. (…) Qu’en Marie se réjouissent tous les prophètes, puisqu’en elle se sont accomplies leurs visions, se sont réalisées leurs prophéties, se sont confirmés leurs oracles. Qu’en Marie se réjouissent tous les patriarches, car elle a reçu la bénédiction qui leur a été promise, elle qui, en son fils, les a rendus parfaits. (…)

Marie est le nouvel arbre de vie, qui donne aux hommes au lieu du fruit amer cueilli par Ève, un fruit très doux dont se nourrit le monde entier.

Saint Éphrem (v. 306-373)

 

 

Fête de saint André, apôtre

mardi 30 novembre 2021

« Qu’il est agréable et doux pour des frères de vivre dans l’unité » (Ps 132,1)… André, après avoir demeuré auprès de Jésus (Jn 1,39) et avoir beaucoup appris, n’a pas gardé ce trésor pour lui : il se hâte de courir auprès de son frère Simon-Pierre pour partager avec lui les biens qu’il a reçus. (…) Considère ce qu’il dit à son frère : « Nous avons trouvé le Messie, c’est-à-dire le Christ » (Jn 1,41). Vois-tu le fruit de ce qu’il venait d’apprendre en si peu de temps ? Cela démontre à la fois l’autorité du Maître qui a enseigné ses disciples et, dès le début, leur zèle de le connaître.

L’empressement d’André, son zèle à répandre tout de suite une aussi bonne nouvelle, suppose une âme qui brûlait de voir l’accomplissement de tant de prophéties concernant le Christ. C’est montrer une amitié vraiment fraternelle, une affection profonde et un naturel plein de sincérité, que de partager ainsi les richesses spirituelles. (…) « Nous avons trouvé le Messie » dit-il ; non pas un messie, un messie quelconque, mais bien « le Messie, celui que nous attendions ».

Saint Jean Chrysostome (v. 345-407)

 

 

Père, pourquoi t’éprendre de ta créature ?

jeudi 4 novembre 2021

Ô Père éternel ! Ô feu et abîme de charité ! Ô éternelle beauté, ô éternelle sagesse, ô éternelle bonté, ô éternelle clémence, ô espérance, ô refuge des pécheurs, ô largesse inestimable, ô bien éternel et infini, ô fou d’amour ! As-tu donc besoin de ta créature ? On le dirait, car tu agis comme si tu ne pouvais vivre sans elle, toi qui est la vie source de toute vie et sans laquelle tout meurt. Pourquoi donc es-tu si fou d’amour ? Pourquoi t’éprendre de ta créature, lui donner tes complaisances, prendre en elle tes délices ? Il est en toi comme une ivresse, ce désir de son salut : elle te fuit et tu pars à sa recherche ; elle s’éloigne et toi, tu te rapproches. Pouvais-tu venir plus près d’elle qu’en te revêtant de son humanité ?

Et que dirai-je ? Je ferai comme le bègue, je dirai “a, a” puisque je ne sais rien dire d’autre et que des mots finis ne sauraient exprimer le sentiment de l’âme qui infiniment ne désire que toi. Il me semble que je pourrais répéter la parole de Paul : « nous annonçons ce que l’œil n’a pas vu, ce que l’oreille n’a pas entendu, ce qui n’est pas encore monté au cœur de l’homme ; ‒ Et qu’annonces-tu ? ‒ Tout ce que Dieu a préparé pour ceux qui l’aiment » (cf. 1 Co 2,9) ‒ Que dirai-je donc ? Pas de sentiments grossiers ici. Disons seulement, ô mon âme, que tu as goûté et vu l’abîme de la souveraine et éternelle providence. Et je te rends grâces, à toi, Seigneur, Père éternel, pour la bonté sans mesure que tu m’as témoignée, à moi si misérable et indigne de toute grâce.

Sainte Catherine de Sienne (1347-1380)

 

 

 

Solennité de la Toussaint

lundi 1 novembre 2021

Soyez donc bons les uns pour les autres (cf. Ep 4,32), indulgents, pleins d’amour fraternel ; supportez-vous mutuellement avec charité (cf. Ep 4,2) ; portez les fardeaux les uns des autres (cf. Ga 6,2), cédez, pardonnez ; tenez-vous les uns les autres en honneur (cf. Rm 12,10), avec révérence, avec piété et crainte de Dieu. Si telle est votre conduite, si vous vivez ainsi, vous êtes mes saints, ou plutôt ceux de Dieu, ses anges sur la terre, les adorateurs (cf. Jn 4,23) de sa puissance, les ministres de sa gloire, les héritiers du royaume des cieux, les compagnons des saints, les habitants du paradis, vous jouissez des biens inconcevables qui nous ont été réservés.

C’est pourquoi, je vous prie (…) de marcher toujours droit dans les chemins de Dieu, de vous affermir par la vigueur de sa force (cf. Ep 6,10). (…) Que la lumière de la connaissance de Dieu vous précède en tout mouvement et en toute action, qu’une disposition pacifique vous gouverne et que le calme d’un amour fraternel règne en vous ! (…) Puisse le Seigneur Dieu vous ouvrir une porte de justice (Ps 117,19), un chemin de vérité (cf. 2 P 2,2), qu’il vous attire à lui, qu’il vous embrase tout entiers ; qu’il fasse de vous un instrument qui résonne de sons harmonieux pour sa joie , qu’il vous transforme en de parfaits temples vivants, et il habitera en vous, qu’il vous accorde dès ici-bas les arrhes (cf. 2 Co 1,22) de la béatitude de là-haut. (…)

Que le Seigneur notre Dieu garde, restaure (cf. 1 P 5,10), rende droites votre route et vos œuvres, qu’il emplisse vos saints cœurs de grâce, de joie et de douceur, et puisse-t-il ainsi vous rendre dignes aussi du royaume des cieux dans le Christ lui-même, notre Seigneur, à qui sont la gloire et la puissance avec le Père et le Saint-Esprit, maintenant et toujours et dans les siècles des siècles. Amen.

Saint Théodore le Studite (759-826)

Saint Luc, évangéliste et compagnon de Paul

lundi 18 octobre 2021

Lorsque, après avoir abandonné les ténèbres de l’erreur pour adhérer à l’amour de Dieu, Paul se joint au nombre des disciples, Luc l’accompagne partout et devient son compagnon de voyage (Ac 16,10s). (…) Il s’accorde si bien avec lui, il lui est si familier et il partage à tel point toutes ses grâces que Paul, lorsqu’il écrit aux croyants, appelle Luc son bien-aimé (Col 4,14). Depuis Jérusalem et toute sa contrée jusqu’en Dalmatie (Rm 15,19), il a prêché avec lui l’Évangile. Depuis la Judée jusqu’à Rome, il partage avec lui les mêmes chaînes, les mêmes travaux, les mêmes peines, les mêmes naufrages. Il voulait recevoir avec lui la même couronne pour avoir pris part aux mêmes labeurs.

Après avoir acquis avec Paul le talent de la prédication et avoir gagné et conduit tant de nations à l’amour de Dieu, Luc apparaît bien comme le disciple aimant et aimé du Sauveur ainsi que l’évangéliste qui a écrit son histoire sacrée ; car il avait jadis suivi le Maître (cf Lc 10,1), il avait recueilli les témoignages de ses premiers serviteurs (Lc 1,1) et il avait reçu l’inspiration d’en haut. C’est lui l’évangéliste qui a raconté le mystère du messager Gabriel envoyé à la Vierge pour annoncer la joie au monde entier. C’est lui qui a raconté clairement la naissance du Christ : il nous montre le nouveau-né couché dans une crèche et décrit les bergers et les anges proclamant la joie. (…) Il rapporte les enseignements donnés en paraboles en plus grand nombre que les autres évangélistes. Et de même qu’il nous fait connaître la descente du Verbe, la Parole de Dieu, sur la terre, de même il nous décrit son Ascension dans le ciel et son retour au trône du Père (24,51). (…)

Mais en Luc, la grâce ne se borne pas à cela. Sa langue ne se limite pas au service du seul Évangile. Après la fin des miracles du Christ, il raconte aussi les Actes des Apôtres. (…) Luc n’est pas seulement spectateur de tout cela, mais il y participe vraiment. Et c’est pourquoi il met tant de soin à nous en instruire.

Vie anonyme byzantine de saint Luc (11e siècle)

 

 

« Celui qui se sera prononcé pour moi devant les hommes, le Fils de l’homme se prononcera aussi pour lui. »

samedi 16 octobre 2021

On a arrêté des jeunes gens qui étaient catéchumènes : Revocatus et Félicité, tous les deux esclaves, Saturninus et Secundulus, avec eux se trouvait Vibia Perpétue. Elle était de naissance noble, elle avait reçu une éducation brillante et avait fait un beau mariage. Perpétue avait encore son père et sa mère, deux frères — dont l’un était également catéchumène — et un enfant pas encore sevré. Elle avait environ vingt-deux ans. Elle a raconté elle-même toute l’histoire de son martyre. La voici, écrite de sa main et d’après ses impressions :

« Nous étions encore avec nos gardes quand déjà mon père essayait de me convaincre. Dans sa tendresse, il s’efforçait d’ébranler ma foi.

— Père, lui dis-je, vois-tu le vase qui traîne par terre, cette cruche ou bien cette autre chose ?

— Je le vois, dit mon père.

— Peut-on lui donner un autre nom que celui qu’il porte ? lui dis-je.

— Non, répondit-il.

— Eh bien, moi de même, je ne peux pas me donner un autre nom que mon vrai nom : je suis chrétienne.

« Mon père a été exaspéré par cette parole, il s’est jeté sur moi pour m’arracher les yeux. Il s’est contenté de me maltraiter et est parti, avec les arguments du démon, vaincu. Pendant plusieurs jours, je n’ai plus revu mon père ; j’en ai remercié Dieu, cette absence m’a été un soulagement. C’est précisément pendant ce court laps de temps que nous avons été baptisés. L’Esprit Saint m’a inspirée de ne rien demander à l’eau sainte, sinon la force de résister physiquement.

« Quelques jours plus tard, nous avons été transférés dans la prison de Carthage. J’en ai été épouvantée : jamais je ne m’étais trouvée dans de pareilles ténèbres (…) ; j’étais dévorée d’inquiétude à cause de mon enfant. (…) Je réconfortais mon frère, en lui recommandant mon fils. Je souffrais beaucoup de voir les miens souffrir à cause de moi. Durant de longs jours, ces inquiétudes m’ont torturée. J’ai fini par obtenir que mon enfant demeure avec moi en prison. Aussitôt il a repris des forces, et j’ai été délivrée de la peine et des soucis qu’il m’avait causés. D’un coup, la prison s’est changée pour moi en palais, et je m’y trouvais mieux que partout ailleurs.

Passion des saintes Félicité et Perpétue (début 3e siècle)

 

 

« Marthe le reçut dans sa maison…; Marie…écoutait sa parole. »

mardi 5 octobre 2021

Ayant reçu notre Seigneur dans l’eucharistie, l’ayant présent dans notre corps, n’allons pas le laisser tout seul pour nous occuper d’autre chose sans plus faire aucun cas de lui (…) : qu’il soit notre unique occupation. Adressons-nous à lui par une prière fervente ; entretenons-nous avec lui par de ferventes méditations. Disons avec le prophète : « J’écouterai les paroles que le Seigneur me dit à l’intime de mon cœur » (Ps 84,9). Car, si nous (…) lui réservons toute notre attention, il ne manquera pas de prononcer au-dedans de nous, sous forme d’inspirations, telle ou telle parole destinée à nous apporter un grand réconfort spirituel et à être profitable à notre âme.

Soyons donc à la fois Marthe et Marie. Avec Marthe, faisons en sorte que toute notre activité extérieure se rapporte à lui, consiste à lui faire bon accueil, à lui d’abord, et aussi par amour pour lui, à tous ceux qui l’accompagnent, c’est-à-dire aux pauvres dont il tient chacun non seulement pour son disciple, mais pour lui-même : « Ce que vous faites à l’un des plus petits parmi mes frères, c’est à moi-même que vous l’avez fait » (Mt 25,40). (…) Efforçons-nous de retenir notre hôte. Disons-lui avec ses deux disciples se rendant au village d’Emmaüs : « Reste avec nous, Seigneur » (Lc 24,29). Et alors, soyons-en sûrs, il ne s’éloignera pas de nous, à moins que nous ne l’écartions nous-mêmes par notre ingratitude.

Saint Thomas More (1478-1535)

 

 

 

Fête des Sts Anges Gardiens

samedi 2 octobre 2021

Ce n’est pas sans raison ni sans cause que l’on a appliqué aux bons anges ces vocables qui marquent leur rang, et qu’il y a chez eux des noms pour exprimer leur office, leur mérite ou leur dignité : cela ne fait doute pour personne.

Il est manifeste d’abord que le nom d’anges ou messagers est pris de l’office d’annoncer les volontés divines et celui d’archanges, du fait qu’ils commandent aux anges eux-mêmes, comme le mot l’indique. D’autres sont appelés dominations, parce que, en effet, ils dominent sur plusieurs ; ou principautés, parce qu’ils ont des sujets qui leur obéissent comme à des princes ; ou trônes enfin, à raison de l’intime union et du commerce de familiarité qu’ils entretiennent avec Dieu, qui font que sa divinité majesté semble se reposer plus particulièrement en eux, comme sur un trône, et s’y appuyer, en quelque sorte, plus fermement. (…)

Pour ce qui est des bons anges, le Sauveur nous dit : « Gardez-vous de mépriser l’un de ces petits ; car je vous le dis, leurs anges, dans le ciel, voient sans cesse la face de mon Père qui est dans les cieux » (Mt 18,10). Ce sont eux encore que concerne cette parole : « L’ange du Seigneur environnera de sa présence ceux qui le craignent, et il les sauvera du danger » (Ps 33,8), ou ce mot des Actes au sujet de Pierre : « C’est son ange. » (Ac 12,15)

Saint Jean Cassien (v. 360-435)

 

 

Fête des saints Michel, Gabriel et Raphaël, archanges

mercredi 29 septembre 2021

Qu’il y ait des anges, beaucoup de pages de la Sainte Écriture l’attestent. (…) Mais il faut savoir que le mot « ange » désigne leur fonction : être des messagers. Et on appelle « archanges » ceux qui annoncent les plus grands événements. C’est ainsi que l’archange Gabriel a été envoyé à la Vierge Marie ; pour ce ministère, pour annoncer le plus grand de tous les événements, il s’imposait d’envoyer un ange du plus haut rang. (…)

Pareillement, lorsqu’il s’agit de déployer une puissance extraordinaire, c’est Michel qui est envoyé. En effet, son action comme son nom, qui veut dire : « Qui est comme Dieu ? », font comprendre aux hommes que nul ne peut faire ce qu’il appartient à Dieu seul de réaliser. L’antique ennemi, qui a désiré par orgueil de se faire semblable à Dieu, disait : « J’escaladerai les cieux ; au-dessus des étoiles j’érigerai mon trône ; je serai semblable au Très-Haut » (Is 14,13). Mais l’Apocalypse nous dit qu’à la fin des temps, lorsqu’il sera laissé à sa propre force, avant d’être éliminé par le supplice final, il devra combattre contre l’archange Michel : « Il y eut un combat dans le ciel : Michel et ses anges combattirent contre le Dragon. Et le Dragon lui aussi combattait avec ses anges ; mais il n’eut pas le dessus ; il fut précipité en bas » (Ap 12,7).

À la Vierge Marie, c’est donc Gabriel, dont le nom signifie « Force de Dieu », qui a été envoyé ; ne venait-il pas annoncer celui qui a voulu se manifester dans une condition humble, pour triompher de l’orgueil du démon ? C’est donc par la « Force de Dieu » que devait être annoncé celui qui venait comme « le Dieu des armées, le vaillant des combats » (Ps 23,8). Quant à l’archange Raphaël, son nom signifie « Dieu guérit ». En effet, c’est lui qui a délivré des ténèbres les yeux de Tobie, les touchant comme un médecin venu d’en haut (Tb 11,17). Celui qui a été envoyé pour soigner le juste en son infirmité mérite bien d’être appelé « Dieu guérit ».

Saint Grégoire le Grand (v. 540-604)