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Archive pour la catégorie ‘Saints et Saintes’

Fête de sainte Marie-Madeleine, disciple du Seigneur

lundi 22 juillet 2019

Celui qui aime vraiment n’a presque point de plaisir sinon en la chose aimée. Ainsi « toutes choses semblaient ordures » et boue au glorieux saint Paul, en comparaison de son Sauveur (Ph 3,8). Et l’Épouse [du Cantique des cantiques] n’est toute que pour son bien-aimé : « Mon cher ami est tout à moi, et moi je suis tout à lui. (…) Avez-vous vu celui que mon âme aime ? » (2,16; 3,3). (…)

La glorieuse amante Magdeleine rencontra les anges au sépulcre, qui lui parlèrent sans doute angéliquement, c’est-à-dire bien suavement, voulant apaiser le tourment dans lequel elle était. Mais au contraire, tout éplorée, elle ne sut prendre aucune complaisance ni en leur douce parole, ni en la splendeur de leurs habits, ni en la grâce toute céleste de leur maintien, ni en la beauté tout aimable de leurs visages. Mais, toute couverte de larmes, elle disait : « Ils ont enlevé mon Seigneur, et je ne sais pas où ils me l’ont mis. » Et se retournant, elle voit son doux Sauveur, mais en forme de jardinier, dont son cœur ne peut se contenter. Car toute pleine de la mort de son Maître, elle ne veut point de fleurs, ni par conséquent de jardinier. Elle a dans son cœur la croix, les clous, les épines ; elle cherche son Crucifié. « Mon cher maître jardinier, dit-elle, si vous aviez peut-être planté mon bien-aimé Seigneur trépassé, comme un lys froissé et fané, entre vos fleurs, dites-le moi vite, et je l’emporterai. »

Mais dès qu’il l’appelle par son nom, toute fondue en plaisir, elle dit : « Dieu, mon Maître ! » (…) Pour mieux magnifier ce souverain Bien-aimé, l’âme va « toujours cherchant sa face » (Ps 104,4), c’est-à-dire, avec une attention toujours plus soigneuse et ardente, elle cherche à remarquer toutes les particularités des beautés et perfections qui sont en lui, faisant un progrès continuel en cette douce recherche des motifs qui puissent perpétuellement la presser de se plaire de plus en plus en l’incompréhensible Beauté qu’elle aime.

Saint François de Sales (1567-1622)

 

 

Se prononcer pour le Christ devant les hommes

samedi 13 juillet 2019

Chaque jour tu peux être témoin du Christ. Tu étais tenté par l’esprit d’impureté, mais (…) tu as jugé qu’il ne fallait pas souiller la chasteté de l’esprit et du corps : tu es martyr, c’est-à-dire témoin, du Christ. (…) Tu étais tenté par l’esprit d’orgueil, mais en voyant le pauvre et l’indigent, tu as été saisi d’une tendre compassion, tu as préféré l’humilité à l’arrogance : tu es témoin du Christ. Mieux que cela : tu n’as pas donné ton témoignage en parole seulement mais aussi en action.

Quel est le témoin le plus sûr ? « Celui qui confesse que le Seigneur Jésus est venu parmi nous dans la chair » (1Jn 4,2) et qui observe les préceptes de l’Évangile. (…) Combien y en a-t-il chaque jour, de ces martyrs cachés du Christ, qui confessent le Seigneur Jésus ! L’apôtre Paul a connu ce martyre-là et le témoignage de foi rendu au Christ, lui qui a dit : « Notre sujet de fierté, c’est le témoignage de notre conscience » (2Co 1,12). Car combien ont confessé la foi extérieurement mais l’ont niée intérieurement ! (…) Sois donc fidèle et courageux dans les persécutions intérieures pour triompher aussi dans les persécutions extérieures. Dans les persécutions du dedans également, il y a « des rois et des gouverneurs », des juges au pouvoir redoutable. Tu en as un exemple dans les tentations subies par le Seigneur (Mt 4,1s).

Saint Ambroise (v. 340-397)

 

 

 

Fête de saint Benoît, abbé, patron de l’Europe

jeudi 11 juillet 2019

Tandis que le monde s’était vieilli dans le vice, que l’Italie et l’Europe offraient l’affreux spectacle d’un champ de bataille pour les peuples en conflit, et que les institutions monastiques, elles-mêmes, souillées par la poussière de ce monde, étaient moins fortes qu’il n’aurait fallu pour résister aux attraits de la corruption et les repousser, Benoît, par son action éclatante et sa sainteté, témoigna de l’éternelle jeunesse de l’Église. Il restaura par la parole et par l’exemple la discipline des mœurs, et il entoura la vie religieuse cloîtrée d’un rempart de lois plus efficaces et plus sanctifiantes. Plus encore : par lui-même et par ses disciples, il fit passer les peuples barbares d’un genre de vie sauvage à une culture humaine et chrétienne. Les convertissant à la vertu, au travail, aux occupations pacifiques des arts et des lettres, il les unit entre eux par les liens des relations sociales et de la charité fraternelle. (…)

Du Mont Cassin une lumière nouvelle a resplendi ; alimentée par les enseignements et la civilisation des anciens et surtout réchauffée par la doctrine chrétienne, elle a éclairé les peuples et les nations qui erraient à l’aventure, les rappelant et les dirigeant vers la vérité et le droit chemin. (…)

C’est là que Benoît a porté l’institution monastique à ce genre de perfection, auquel depuis longtemps il s’était efforcé par ses prières, ses méditations et ses expériences. Tel semble bien être, en effet, le rôle spécial et essentiel à lui confié par la divine Providence : non pas tant apporter de l’Orient en Occident l’idéal de la vie monastique, que l’harmoniser et l’adapter avec bonheur au tempérament, aux besoins et aux habitudes des peuples de l’Italie et de toute l’Europe. Par ses soins donc, à la sereine doctrine ascétique qui florissait dans les monastères de l’Orient, se joignit la pratique d’une incessante activité, permettant de « communiquer à autrui les vérités contemplées », et, non seulement de rendre fertiles des terres incultes, mais de produire par les fatigues de l’apostolat des fruits spirituels.

Vénérable Pie XII

 

 

 

« Le Seigneur les envoya devant lui dans toutes les localités où lui-même devait aller. »

dimanche 7 juillet 2019

Comblé déjà des grâces de l’Esprit Saint, le bienheureux François a prédit à ses frères ce qui allait leur arriver. Dans le bois voisin de la chapelle de Sainte-Marie de la Portioncule, où ils avaient l’habitude de se retirer pour faire oraison, il a réuni les six frères qu’il avait alors et leur a dit : « Frères très chers, comprenons bien notre vocation : dans sa miséricorde, Dieu ne nous a pas seulement appelés pour notre propre profit, mais aussi pour le service et même le salut de beaucoup d’autres. Allons donc par le monde : exhortons et montrons aux hommes et aux femmes, par notre parole et notre exemple, à faire pénitence de leurs péchés et à se remettre en mémoire les commandements de Dieu qu’ils ont si longtemps tenus dans l’oubli. »

Puis il a ajouté : « Soyez sans crainte, petit troupeau (Lc 12,32), mais faites confiance au Seigneur. Ne vous demandez pas l’un à l’autre : ‘Et comment donc allons-nous prêcher, ignorants et illettrés comme nous sommes ?’ Rappelez-vous plutôt les paroles du Seigneur à ses disciples : ‘En fait, ce n’est pas vous qui parlerez, mais l’Esprit de votre Père qui parlera en vous’ (Mt 10,20). C’est donc le Seigneur lui-même qui vous communiquera son Esprit et sa sagesse pour exhorter et prêcher aux hommes et aux femmes la voie et la pratique de ses commandements. »

Vie de saint François d’Assise dite « Anonyme de Pérouse » (13e s.)

 

 

 

Fête de saint Thomas, apôtre

mercredi 3 juillet 2019

« Mets ton doigt dans la marque des clous.  » Tu me cherchais quand je n’étais pas là, profites-en maintenant. Je connais ton désir malgré ton silence. Avant que tu ne me le dises, je sais ce que tu penses. Je t’ai entendu parler, et quoique invisible, j’étais auprès de toi, auprès de tes doutes  ; sans me faire voir, je t’ai fait attendre, pour mieux regarder ton impatience. « Mets ton doigt dans la marque des clous. Mets ta main dans mon côté, et ne sois plus incrédule, mais crois.  »

Alors Thomas le touche, et toute sa défiance tombe  ; rempli d’une foi sincère et de tout l’amour que l’on doit à Dieu, il s’écrie  : « Mon Seigneur et mon Dieu  !  » Et le Seigneur lui dit  : « Parce que tu m’as vu, tu as cru  ; heureux ceux qui n’ont pas vu et qui ont cru  !  » Thomas, porte la nouvelle de ma résurrection à ceux qui ne m’ont pas vu. Entraîne toute la terre à croire non à ses yeux, mais à ta parole. Parcours les peuples et les cités lointaines. Apprends-leur à porter la croix sur les épaules au lieu des armes. Ne fais que m’annoncer  : ils croiront et m’adoreront. Ils n’exigeront pas d’autres preuves. Dis-leur qu’ils sont appelés par la grâce, et toi, contemple leur foi  : Heureux, en vérité, ceux qui n’ont pas vu et qui ont cru  !

Telle est l’armée que lève le Seigneur  ; tels sont les enfants de la piscine baptismale, les œuvres de la grâce, la moisson de l’Esprit. Ils ont suivi le Christ sans l’avoir vu, ils l’ont cherché et ils ont cru. Ils l’ont reconnu avec les yeux de la foi, non ceux du corps. Ils n’ont pas mis leur doigt dans les marques des clous, mais ils se sont attachés à sa croix et ont embrassé ses souffrances. Ils n’ont pas vu le côté du Seigneur, mais par la grâce, ils sont devenus les membres de son corps et ils ont fait leur sa parole  : « Heureux ceux qui n’ont pas vu et qui ont cru  !  »

Basile de Séleucie (?-v. 468)

 

 

Saint Pierre et saint Paul, Apôtres, solennité

samedi 29 juin 2019

« Ce sont des hommes de miséricorde, dont les bienfaits ne tombent pas dans l’oubli ; les biens qu’ils ont laissés à leur postérité subsistent toujours » (liturgie latine; Si 44,10-11). Nous célébrons, bien aimés, le jour de naissance des apôtres Pierre et Paul ; et il convient (…) tout à fait que pareille mort soit appelée naissance, puisqu’elle engendre à la vie. (…) Voilà où parviennent les saints : par cette mort qui donne la vie,  ils quittent cette vie qui conduit à la mort, pour parvenir à cette vie vivifiante qui est en la main de Celui qui « a la vie en lui-même », le Père, comme le dit le Christ (Jn 5,26). (…)

Il y a trois sortes d’hommes miséricordieux. Les premiers donnent de leurs biens (…) en vue de suppléer par leur superflu à la pénurie d’autrui (…). Les seconds distribuent tous leurs biens, et pour eux dorénavant (…) tout se trouve en commun avec autrui (…). Quant aux troisièmes, non seulement ils dépensent tout, mais ils « se dépensent eux-mêmes tout entiers » (2Co 12,15) et ils se livrent en personne aux périls de la prison, de l’exil et de la mort, pour retirer les autres du péril où sont leurs âmes. Ils sont prodigues d’eux-mêmes, parce qu’ils sont avides des autres. Ils recevront la récompense de cette amour « dont il n’existe pas de plus grand : donner sa vie pour ceux qu’on aime » (Jn 15,13). (…) Tels sont ces glorieux princes de la terre et serviteurs du ciel dont aujourd’hui — après de longues privations « de la faim et de la soif, du froid et de la nudité », de très dures fatigues et des dangers « de leurs compatriotes, des païens et des faux frères » (2Co 11,26-27) — nous célébrons la mort magnifiquement victorieuse. À de tels hommes s’applique bien cette phrase : « Leurs bienfaits ne tombent pas dans l’oubli », parce qu’ils n’ont pas oublié la miséricorde. (…) Oui, aux miséricordieux « le sort qui leur échoit est splendide, leur héritage magnifique » (Ps 15,6).

Isaac de l’Étoile (?-v. 1171)

 

 

 

 

« Je vous ai dit cela pour que ma joie soit en vous. »

jeudi 23 mai 2019

Saint François affirmait : « Contre toutes les machinations et les ruses de l’ennemi, ma meilleure défense c’est encore l’esprit de joie. Le diable n’est jamais si content que lorsqu’il a pu ravir à un serviteur de Dieu la joie de son âme. Il a toujours une réserve de poussière qu’il souffle dans la conscience par quelque soupirail, afin de rendre opaque ce qui est pur ; mais dans un cœur gonflé de joie, c’est en vain qu’il essaie d’introduire son poison mortel. Les démons ne peuvent rien contre un serviteur du Christ qu’ils trouvent plein de sainte allégresse ; tandis qu’une âme chagrine, morose et déprimée se laisse facilement submerger par la tristesse ou accaparer par de faux plaisirs. »

Voilà pourquoi lui-même s’efforçait de garder toujours le cœur joyeux, de conserver cette huile d’allégresse dont son âme avait reçu l’onction (Ps 44,8). Il avait grand soin d’éviter la tristesse, la pire des maladies, et quand il sentait qu’elle commençait à filtrer dans son âme, il avait aussitôt recours à la prière. « Au premier trouble, disait-il, le serviteur de Dieu doit se lever, se mettre en prière et demeurer face au Père tant que ce dernier ne lui aura pas fait retrouver la joie de celui qui est sauvé » (Ps 50,14)…

De mes propres yeux, je l’ai parfois vu ramasser à terre un morceau de bois, le poser sur son bras gauche et le racler d’une baguette tendue comme s’il promenait un archet sur la viole ; il mimait ainsi l’accompagnement des louanges qu’il chantait au Seigneur en français.

Thomas de Celano (v. 1190-v. 1260)

 

 

 

Agnès de Prague

mercredi 22 mai 2019

La renommée de votre sainte conduite et de votre vie irréprochable est parvenue jusqu’à moi ; elle est d’ailleurs répandue partout sur la surface de la terre. J’en suis transportée de joie et d’allégresse dans le Seigneur, comme le sont aussi tous ceux qui servent ou désirent servir Jésus-Christ. Alors que vous auriez pu jouir de toutes les flatteries et de tous les honneurs du monde, et accéder même à la plus haute gloire en devenant l’épouse légitime de l’illustre empereur, union qui convenait à sa majesté et à la vôtre, vous avez renoncé à tout et vous avez opté, de tout l’élan de votre âme et de votre cœur, pour la très sainte pauvreté et pour le dénuement ; vous avez choisi un époux de race plus noble encore : notre Seigneur Jésus-Christ, qui gardera pure et intacte votre virginité. En l’aimant, vous resterez chaste ; ses caresses vous rendent plus pure encore ; sa possession consacre votre virginité. Sa puissance surpasse toute autre, son lignage est le plus doux qui soit, sa grâce la plus parfaite. Vous êtes désormais vouée à son étreinte, lui qui a orné votre poitrine de pierres précieuses, et suspendu à vos oreilles des diamants inestimables, lui qui vous a revêtue de joyaux étincelants comme le printemps, et qui a posé sur votre tête une couronne d’or aux armes de la sainteté.

Sainte Claire (1193-1252)

 

 

 

Saint Matthias, témoin de la résurrection, choisi par Dieu

mardi 14 mai 2019

« En ces jours-là, Pierre se leva au milieu des disciples et parla » (Ac 1,15s). Parce qu’il est fervent et parce qu’il est le premier du groupe, il est toujours le premier à prendre la parole : « Frères, il nous faut choisir parmi… les hommes qui nous ont accompagnés ». Remarquez comment il veut que ces nouveaux apôtres soient des témoins oculaires. Sans doute le Saint-Esprit devait venir, mais Pierre attachait beaucoup d’importance à ce point. « Parmi les hommes qui nous ont accompagnés durant tout le temps où le Seigneur Jésus a vécu parmi nous. » Il leur indique qu’ils doivent avoir vécu avec lui et ne pas avoir été de simples disciples. En effet, au début, beaucoup de gens le suivaient… « Jusqu’au jour où il nous a été enlevé. Il faut donc que l’un d’entre eux devienne avec nous témoin de sa résurrection. » Pierre n’a pas dit : « témoin de tout le reste », mais seulement « témoin de la résurrection ».

Car il serait plus digne de foi, le disciple qui pourrait dire : « Celui qui mangeait, qui buvait, qui a été crucifié, c’est celui-là qui est ressuscité ». Par conséquent, il ne fallait pas qu’il soit témoin des époques précédentes, ni des suivantes, ni des miracles. Ce qu’on exigeait, c’était qu’il soit témoin de la résurrection. Tout le reste avait été manifesté et proclamé. Tandis que la résurrection s’était accomplie dans le secret, elle n’était manifeste que pour quelques-uns.

Saint Jean Chrysostome (v. 345-407)

 

 

 

SAINT JOSEPH, travailleur

mercredi 1 mai 2019

La fête de saint Joseph, travailleur, a été fixée au 1er mai par le pape Pie XII en 1955. Le monde du travail prend une conscience grandissante de son importance et c’est le rôle de l’Église de lui enseigner toute sa dignité ; la figure de saint Joseph y contribue merveilleusement. Cette fête de saint Joseph est une triple fête patronale : fête de l’Église, fête de la famille et du foyer, fête du travail.

La présence de Jésus dans l’atelier de Nazareth enseigna à saint Joseph le prix des heures pénibles, et le dur labeur accepté comme une réparation pour le mépris de l’homme des lois de Dieu, a acquis grâce au Christ, une valeur rédemptrice. Artisan avec Dieu créateur, frère de travail de Jésus-Ouvrier, associé avec Lui au rachat du monde, saint Joseph n’attirera jamais trop les regards et la prière de notre siècle.

C’est pourquoi l’Église, s’inspirant de la Tradition qui baptisa autrefois quantité de fêtes païennes pour les doter d’un contenu chrétien tout nouveau, plaça la fête civile du travail sous le puissant patronage de saint Joseph. Ouvrier toute sa vie, qui mieux que lui rendit grâces à Dieu le Père en son labeur de chaque jour ? C’est ce modeste artisan que Dieu choisit pour veiller sur l’enfance du Verbe incarné venu sauver le monde par l’humilité de la croix.

« N’est-il pas le fils du charpentier ? » disait-on du Sauveur. Joseph, connu à Nazareth comme l’époux de Marie et le père de Jésus, homme juste, sans autres ressources que son métier, Joseph, ce fugitif de la grandeur, nous apparaît comme le modèle achevé de l’ouvrier selon le cœur de Dieu.

Diligence, application, constance, sérénité, abnégation de soi, telles furent les vertus du saint charpentier de Nazareth. Par ses paroles et par ses exemples, Joseph nous enseigne l’humilité, la pauvreté, la mortification du corps et le travail. Quand nous avons, comme dit l’Apôtre, la nourriture et le vêtement, contentons-nous-en ; tenons-nous-en au nécessaire, sans aspirer au superflu. Apprenons du saint charpentier de Nazareth à envisager le travail, non comme un esclavage, mais comme un privilège de grandeur et de noblesse, car le travail expie le péché et sanctifie l’homme.

Rappelons-nous aussi que c’est l’effort et non le succès qui garantit le mérite et la récompense. Sur la terre, le travail est la suprême fonction de l’homme et toute sa vie dépend de la manière dont il sait l’accomplir. Comme saint Joseph, imprégnons notre travail de foi, d’espérance et de charité afin d’obtenir cette transfiguration divine des besognes ordinaires. Cet esprit surnaturel nous évitera le mécontentement et la mauvaise humeur. À l’exemple du saint Patriarche, que la prière se joigne à notre travail afin que notre travail devienne une prière.

 

Prière de saint Pie X au glorieux saint Joseph modèle des travailleurs :

Glorieux saint Joseph, modèle de tous ceux qui sont voués au travail, obtenez-moi la grâce de travailler en esprit de pénitence pour l’expiation de mes nombreux péchés ; de travailler en conscience, mettant le culte du devoir au-dessus de mes inclinations ; de travailler avec reconnaissance et joie, regardant comme un honneur d’employer et de développer par le travail les dons reçus de Dieu ; de travailler avec ordre, paix, modération et patience, sans jamais reculer devant la lassitude et les difficultés ; de travailler surtout avec pureté d’intention et avec détachement de moi-même ayant sans cesse devant les yeux la mort et le compte que je devrai rendre du temps perdu, des talents inutilisés, du bien omis et des vaines complaisances dans le succès, si funestes à l’œuvre de Dieu. Tout pour Jésus, tout pour Marie, tout à votre imitation, patriarche saint Joseph ! Telle sera ma devise à la vie à la mort. Amen.

Tiré de R. P. Frédéric de Ghyvelde, o.f.m., édition 1902

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