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Archive pour la catégorie ‘Année liturgique’

Solennité de saint Joseph, époux de la Vierge Marie, patron de l’Eglise universelle

lundi 19 mars 2018

Nous ne savons que fort peu de choses de la vie de saint Joseph. L’Évangile ne rapporte que trois ou quatre de ses actions ; et un ancien auteur a remarqué qu’on n’y trouve pas une de ses paroles. C’est peut-être que…le Saint Esprit a voulu par là nous marquer le silence et l’humilité de saint Joseph, son amour pour la solitude et la vie cachée. Quoi qu’il en soit, nous avons fait en cela une grande perte. Si le Seigneur eût permis qu’on eût su le détail de la vie de ce grand saint, on y aurait trouvé sans doute de beaux exemples, de belles règles, surtout pour ceux qui vivent dans l’état du mariage…

Toute la vie de saint Joseph peut se diviser en deux parties : la première est celle qui a précédé son mariage ; la seconde est celle qui l’a suivi. Nous ne savons rien du tout de la première et nous ne savons que très peu de choses de la seconde. Je prétends néanmoins que l’une et l’autre ont été très saintes : la première puisqu’elle a été couronnée d’un mariage si avantageux ; la seconde a été encore plus sainte puisqu’elle s’est toute passée dans ce mariage…

Quel profit doit avoir tiré saint Joseph de tant d’années de conversation qu’il a eue presque continuellement avec la Sainte Vierge !… Je ne doute nullement que le silence même de Marie ne fût extrêmement édifiant et que ce ne fût assez de la regarder pour se sentir porté à aimer Dieu et à mépriser tout le reste. Mais quels devaient être les discours d’une âme où le Saint Esprit habitait, où Dieu avait versé la plénitude des grâces, qui avait plus d’amour que tous les séraphins ensemble ! Quel feu ne sortait point de cette bouche, lorsqu’elle s’ouvrait pour exprimer les sentiments de son cœur ! Quelles froideurs, quelles glaces ce feu n’aurait-il point dissipées ! Mais quel effet ne produisait-il point sur Joseph qui avait déjà tant de disposition à être enflammé !… Ce grand feu, capable d’embraser toute la terre, n’a eu que le cœur de Joseph à échauffer et à consumer durant un si grand nombre d’années… Si elle a cru que le cœur de saint Joseph était une partie du sien, quel soin ne doit-elle pas avoir pris de l’enflammer de l’amour de Dieu !

Saint Claude la Colombière (1641-1682), jésuite
1ère Panégyrique de saint Joseph

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Donne-toi à moi, mon Dieu, donne-toi toujours à moi.

mercredi 28 février 2018

Donne-toi à moi, mon Dieu, donne-toi toujours à moi… Nous nous reposons dans le don de ton Esprit ; là nous jouissons de toi, là est notre bien et notre repos. L’amour nous y élève, et ton Esprit qui est bon exalte notre bassesse, la retirant des portes de la mort (Ps 9,14). Dans la bonne volonté nous trouvons la paix.

Un corps, de par son poids, tend vers son lieu propre ; le poids ne va pas nécessairement en bas, mais à son lieu propre. Le feu tend vers le haut, la pierre vers le bas…, chacun vers son propre lieu ; l’huile monte au-dessus de l’eau, l’eau descend sous l’huile. Si quelque chose n’est pas à sa place, elle est sans repos ; mais quand elle a trouvé sa place, elle reste en repos.

Mon poids, c’est mon amour : c’est lui qui m’emporte, où qu’il m’emporte. Ton don nous enflamme et nous emporte en haut ; il nous embrase et nous partons… Ton feu, ton bon feu, nous fait brûler et nous allons, nous montons vers la paix de la Jérusalem céleste – car j’ai trouvé ma joie quand on m’a dit : « Allons dans la maison du Seigneur ! » (Ps 121,1) C’est là où la bonne volonté nous conduira pour être à notre place, là où nous ne désirerons rien de plus que d’y demeurer pour l’éternité.

Saint Augustin (354-430), évêque d’Hippone (Afrique du Nord) et docteur de l’Église
Les Confessions, XIII, 9

 

 

 

Première lettre de saint Paul Apôtre aux Corinthiens 9,16-19.22-23.

dimanche 4 février 2018

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Frères, annoncer l’Évangile, ce n’est pas là pour moi un motif de fierté, c’est une nécessité qui s’impose à moi. Malheur à moi si je n’annonçais pas l’Évangile !
Certes, si je le fais de moi-même, je mérite une récompense. Mais je ne le fais pas de moi-même, c’est une mission qui m’est confiée.
Alors quel est mon mérite ? C’est d’annoncer l’Évangile sans rechercher aucun avantage matériel, et sans faire valoir mes droits de prédicateur de l’Évangile.
Oui, libre à l’égard de tous, je me suis fait l’esclave de tous afin d’en gagner le plus grand nombre possible.
Avec les faibles, j’ai été faible, pour gagner les faibles. Je me suis fait tout à tous pour en sauver à tout prix quelques-uns.
Et tout cela, je le fais à cause de l’Évangile, pour y avoir part, moi aussi.

Présentation du Seigneur au Temple, fête

vendredi 2 février 2018

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Allons à la rencontre du Christ, nous tous qui honorons et vénérons son mystère avec ferveur, avançons vers lui de tout notre cœur. Que tous sans exception participent à cette rencontre, que tous y portent leurs lumières. Si nos cierges donnent un tel éclat, c’est d’abord pour montrer la splendeur divine de celui qui vient, celui qui fait resplendir l’univers et l’inonde d’une lumière éternelle qui repousse les ténèbres du mal. C’est aussi et surtout pour manifester avec quelle splendeur de notre âme, nous-mêmes devons aller à la rencontre du Christ. De même, en effet, que la Mère de Dieu, la Vierge très pure, a porté dans ses bras la lumière véritable à la rencontre de « ceux qui gisaient dans les ténèbres » (Is 9,1 ;Lc 1,79), de même, illuminés par ses rayons et tenant en mains une lumière visible pour tous, hâtons-nous à la rencontre du Christ.

C’est évident : puisque « la lumière est venue dans le monde » (Jn 1,9) et l’a illuminé alors qu’il baignait dans les ténèbres, puisque « le Soleil levant qui vient d’en haut nous a visités » (Lc 1,78), ce mystère est le nôtre… Courons donc ensemble, allons tous à la rencontre de Dieu… Soyons-en tous illuminés, mes frères, soyons-en tous resplendissants. Que nul d’entre nous ne demeure à l’écart de cette lumière, comme un étranger ; que nul ne s’obstine à rester plongé dans la nuit. Avançons plutôt vers la clarté ; marchons, illuminés, à sa rencontre et recevons avec le vieillard Syméon cette lumière glorieuse et éternelle. Avec lui, exultons de tout notre cœur et chantons une hymne d’action de grâce à Dieu, Père de la lumière (Jc 1,17), qui nous a envoyé la clarté véritable pour nous tirer des ténèbres et nous rendre resplendissants.

Le salut de Dieu, « qu’il a préparé à la face de tous les peuples » et qu’il a manifesté pour notre gloire de nouvel Israël, voilà que « nous l’avons vu » à notre tour (Lc 2,30s), grâce au Christ. Et aussitôt nous avons été délivrés de la nuit de notre péché, comme Syméon a été délivré des liens de la vie présente en voyant le Christ.

Saint Sophrone de Jérusalem (?-639), moine, évêque
Homélie pour la fête des lumières ; PG 87c, 3291 (trad. bréviaire 2 février, rev. ; cf Orval)

 

 

« Tous ceux qui souffraient de quelque mal se précipitaient sur lui pour le toucher. »

jeudi 18 janvier 2018

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« Dites à ceux qui ont le cœur troublé : Prenez courage et soyez sans crainte… Dieu viendra lui-même et vous sauvera » (Is 35,4). Cette prophétie s’est réalisée : qu’il me soit donc permis de m’écrier maintenant dans l’allégresse : Réjouissez-vous, enfants d’Adam, réjouissez-vous ; arrière tout découragement ! À la vue de votre faiblesse et de votre impuissance à résister à tant d’ennemis, « bannissez toute frayeur, Dieu lui-même viendra et vous sauvera ». Comment est-il venu lui-même, et vous a-t-il sauvés ? En vous donnant la force nécessaire pour affronter et surmonter tous les obstacles à votre salut. Et comment le Rédempteur vous a-t-il procuré cette force ? En se faisant faible, de fort et tout-puissant qu’il était ; il a pris sur lui notre faiblesse, et nous a communiqué sa force…

Dieu est tout-puissant : « Seigneur, s’écriait Isaïe, qui donc résisterait à la force de ton bras ? » (40,10)… Mais les blessures faites à l’homme par le péché l’avaient tellement affaibli qu’il était incapable de résister à ses ennemis. Qu’est-ce que le Verbe éternel, la Parole de Dieu, a fait ? De fort et tout-puissant, il s’est rendu faible ; il s’est revêtu de la faiblesse corporelle de l’homme pour procurer à l’homme par ses mérites la force d’âme nécessaire…; il s’est fait enfant… Enfin, au terme de sa vie, dans le jardin des Oliviers, il est chargé de liens, dont il ne peut pas se dégager. Dans le prétoire, il est attaché à la colonne pour être flagellé. Puis, la croix sur ses épaules, il tombe souvent sur le chemin, faute de forces. Cloué à la croix, il ne peut pas se délivrer… Sommes-nous faibles ? Mettons notre confiance en Jésus Christ et nous pourrons tout : « Je peux tout en Celui qui me rend fort » disait l’apôtre Paul (Ph 4,13). Je peux tout, non par mes propres forces, mais par celles que m’ont obtenues les mérites de mon Rédempteur.

Saint Alphonse-Marie de Liguori (1696-1787), évêque et docteur de l’Église
5ème Discours pour la neuvaine de Noël (trad. Éds Saint-Paul 1993, p. 76 rev.)

 

 

« Le sabbat a été fait pour l’homme, et non pas l’homme pour le sabbat. »

mardi 16 janvier 2018

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Il est particulièrement urgent à notre époque de rappeler que le dimanche, le Jour du Seigneur, est aussi le jour du repos par rapport au travail. Nous souhaitons vivement que cela soit reconnu comme tel par la société civile, de sorte qu’il soit possible d’être libre des activités du travail sans être pour autant pénalisé. En effet, les chrétiens, en relation avec la signification du sabbat dans la tradition juive, ont toujours vu également dans le Jour du Seigneur le jour du repos du labeur quotidien.

Cela a un sens précis, constituant une relativisation du travail, qui est ordonné à l’homme : le travail est pour l’homme et non l’homme pour le travail. Il est facile de comprendre la protection qui en découle pour l’homme lui-même, qui est ainsi émancipé d’une forme possible d’esclavage. Comme j’ai eu l’occasion de l’affirmer, « le travail est de première importance pour la réalisation de l’homme et pour le développement de la société, et c’est pourquoi il convient qu’il soit toujours organisé et accompli dans le plein respect de la dignité humaine et au service du bien commun. En même temps, il est indispensable que l’homme ne se laisse pas asservir par le travail, qu’il n’en fasse pas une idole, prétendant trouver en lui le sens ultime et définitif de la vie ». C’est dans le jour consacré à Dieu que l’homme comprend le sens de son existence ainsi que de son travail.

Benoît XVI, pape de 2005 à 2013
Exhortation apostolique « Sacramentum caritatis » § 74 (trad. © Libreria Editrice Vaticana)

 

 

 

Présentation de Jésus au temple, selon Maria Valtorta

vendredi 29 décembre 2017

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Je vois partir d’une petite maison très modeste un couple de personnes.

D’un petit escalier extérieur descend une très jeune mère avec, entre ses bras, un bébé dans un lange blanc. Je reconnais, c’est notre Maman. C’est toujours elle, pâle et blonde, agile et si gentille en toutes ses démarches. Elle est vêtue de blanc, avec un manteau d’azur pâle qui l’enveloppe et un voile blanc. Elle porte son Bébé avec tant de précautions.

Au pied du petit escalier, Joseph l’attend auprès d’un âne gris. Il est habillé de marron clair. Il regarde Marie et lui sourit.

Quand Marie arrive près de l’âne, Joseph se passe la bride sur le bras gauche, et prend pour un moment le Bébé qui dort tranquille pour permettre à Marie de mieux s’installer sur la selle. Puis, il lui rend Jésus et ils se mettent en marche.

Joseph marche à côté de Marie en tenant toujours la monture par la bride et en veillant qu’elle marche droit et sans trébucher. Marie tient Jésus sur son sein et, par crainte que le froid ne puisse Lui nuire, elle étend sur Lui un pli de son manteau.

Ils parlent très peu, les deux époux, mais ils se sourient souvent. La route se déroule à travers une campagne que la saison a dépouillée. Puis voici des maisons qui se découvrent et des murs qui enserrent une ville.

Les deux époux entrent par une porte, puis commence le parcours sur le pavé très disjoint de la ville. La marche devient beaucoup plus difficile, soit à cause du trafic qui fait arrêter l’âne à tout moment, soit parce que les pierres et les crevasses les interrompent.

La route n’est pas plane ; elle monte bien que légèrement. Elle est étroite entre les hautes maisons aux entrées aussi étroites et basses et aux rares fenêtres sur la rue.

En haut, le ciel se montre avec tant de morceaux d’azur de maison à maison ou de terrasse à terrasse. En bas sur la rue, il y a des gens qui crient et croisent, d’autres personnes à pied ou sur un âne, ou conduisant des ânes chargés et d’autres en arrière d’une encombrante caravane de chameaux.

Accompagnés par le prêtre, Marie et Joseph entrent au temple

A un certain endroit passe avec beaucoup de bruits de sabots et d’armes une patrouille de légionnaires romains qui disparaissent derrière une arcade qui enjambe une rue très étroite et pierreuse. Joseph tourne à gauche et prend une rue plus large et plus belle. J’aperçois l’enceinte crénelée tout au fond de la rue.

Marie descend de l’âne près de la porte où se trouve une sorte d’abri pour les ânes. Joseph donne quelque argent à un garçon qui est accouru, pour acheter un peu de foin et il tire un seau d’eau d’un puits rudimentaire situé dans un coin, pour la donner à l’âne. Puis, il rejoint Marie et ils entrent tous deux dans l’enceinte du Temple.

Ils se dirigent d’abord vers un portique où se trouvent ces gens que Jésus fustigea plus tard vigoureusement : les marchands de tourterelles et d’agneaux et les changeurs. Joseph achète deux blanches colombes. Il ne change pas d’argent. On se rend compte qu’il a déjà ce qu’il faut.

Joseph et Marie se dirigent vers une porte latérale où on accède par huit marches. Cette porte a un grand hall comme assez vaste et décoré. Là il y a à droite et à gauche deux sortes d’autels. On dirait des bassins peu profonds car l’intérieur est plus bas que le bord extérieur. Je ne sais si c’est Joseph qui a appelé : voilà qu’accourt un prêtre.

Marie offre les deux pauvres colombes et moi qui comprends leur sort, je détourne mon regard. J’observe les ornements du très lourd portail, du plafond, du hall. Il me semble pourtant voir, du coin de l’œil, que le prêtre asperge Marie avec de l’eau.

Puis, Marie, qui, en même temps que les colombes avait donné au prêtre une petite poignée de monnaie, entre avec Joseph dans le Temple proprement dit, accompagnée par le prêtre. C’est un endroit très orné. Sculptures à têtes d’anges avec rameaux et ornements courent le long des colonnes, sur les murs et le plafond. Le jour pénètre par de longues et drôles fenêtres, étroites.

Marie s’introduit jusqu’à un certain endroit, puis s’arrête. À quelques mètres d’elle il y a d’autres marches et au-dessus une autre espèce d’autel au-delà duquel il y a une autre construction. Je m’aperçois que je croyais être dans le Temple et au contraire j’étais au-dedans des bâtiments qui entourent le Temple proprement dit, c’est-à-dire le Saint, et au-delà duquel il semble que personne, en dehors des prêtres, ne puisse entrer.

Ce que je croyais être le Temple n’est donc qu’un vestibule fermé qui, de trois côtés, entoure le Temple où est renfermé le Tabernacle. Je ne sais si je me suis très bien expliquée, mais je ne suis pas architecte ou ingénieur.

 

 

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Solennité de la Nativité du Seigneur – Messe du jour

lundi 25 décembre 2017

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Chers frères et Sœurs,

par les paroles de l’apôtre Paul, je renouvelle la joyeuse annonce de la naissance du Christ : oui, aujourd’hui, « la grâce de Dieu s’est manifestée pour le salut de tous les hommes » !

Elle s’est manifestée ! C’est ce que l’Église célèbre aujourd’hui. La grâce de Dieu, riche en bonté et en tendresse, n’est plus cachée, mais « elle s’est manifestée », elle s’est manifestée dans la chair, elle a montré son visage. Où ? À Bethléem. Quand ? Sous César Auguste, durant le premier recensement, auquel fait même allusion l’évangéliste Luc. Et qui est celui qui la révèle ? Un nouveau-né, le Fils de la Vierge Marie. En Lui s’est manifestée la grâce de Dieu notre Sauveur. C’est pourquoi cet Enfant s’appelle Jehoshua, Jésus, ce qui signifie « Dieu sauve ».

La grâce de Dieu s’est manifestée : voilà pourquoi Noël est une fête de lumière. Non pas une lumière totale, comme celle qui enveloppe toute chose en plein jour, mais une clarté qui s’allume dans la nuit et se répand à partir d’un point précis de l’univers : de la grotte de Bethléem, où l’Enfant-Dieu est « venu au jour ». En réalité, c’est Lui la lumière même qui se propage, comme le représentent bien de nombreux tableaux de la Nativité. Il est la lumière, qui en apparaissant dissout la brume, rompt les ténèbres et nous permet de comprendre le sens et la valeur de notre existence et de l’histoire. Chaque crèche est une invitation simple et éloquente à ouvrir notre cœur et notre esprit au mystère de la vie. Elle est une rencontre avec la Vie immortelle, qui s’est faite mortelle dans la scène mystique de Noël ; une scène que nous pouvons admirer ici aussi, sur cette place, comme en d’innombrables églises et chapelles du monde entier, et dans toutes les maisons où le nom de Jésus est adoré.

La grâce de Dieu s’est manifestée à tous les hommes. Oui, Jésus, le visage du Dieu-qui-sauve, ne s’est pas manifesté seulement pour quelques-uns, pour certains, mais pour tous. C’est vrai que, dans l’humble et austère demeure de Bethléem, peu de personnes l’ont rencontré, mais Lui est venu pour tous : juifs et païens, riches et pauvres, proches et lointains, croyants et non croyants… tous. La grâce surnaturelle, par la volonté de Dieu, est destinée à toute créature. Il faut cependant que l’être humain l’accueille, prononce son oui, comme Marie, afin que son cœur soit illuminé par un rayon de cette lumière divine. […]

Frères et Sœurs qui m’écoutez, c’est à tous les hommes qu’est destinée l’annonce d’espérance qui constitue le cœur du message de Noël. Jésus est né pour tous et, comme à Bethléem Marie l’offrit au regard des bergers, en ce jour, l’Église le présente à l’humanité entière, afin que toute personne et toute situation humaine, puisse faire l’expérience de la puissance de la grâce salvatrice de Dieu, qui, seule, peut transformer le mal en bien, qui, seule, peut changer le cœur de l’homme et en faire une « oasis » de paix.

Puissent les nombreuses populations qui vivent encore dans les ténèbres et dans l’ombre de la mort (cf. Lc 1, 79), faire l’expérience de la puissance de la grâce salvatrice de Dieu ! Que la lumière divine de Bethléem se répande en Terre Sainte, où l’horizon semble redevenir sombre pour les Israéliens et les Palestiniens ; qu’elle se répande au Liban, en Irak et partout au Moyen-Orient. […]

Là où la dignité et les droits de la personne humaine sont piétinés ; là où les égoïsmes personnels ou de groupe prévalent sur le bien commun ; là où l’on risque de s’habituer à la haine fratricide et à l’exploitation de l’homme par l’homme ; là où des luttes intestines divisent groupes et ethnies et déchirent la vie en commun ; là où le terrorisme continue à frapper ; là où manque le nécessaire pour survivre ; là où l’on regarde avec appréhension vers un avenir qui devient toujours plus incertain, même dans les Nations qui sont dans l’aisance : que là resplendisse la Lumière de Noël et qu’elle encourage chacun à faire son propre devoir, dans un esprit d’authentique solidarité. Si chacun pense uniquement à ses propres intérêts, le monde ne peut qu’aller à sa ruine.

Chers frères et Sœurs, aujourd’hui « la grâce de Dieu Sauveur s’est manifestée » (cf. Tt 2, 11), dans notre monde, qui a ses potentialités et ses faiblesses, ses progrès et ses crises, ses espoirs et ses angoisses. […]

Allons, donc, frères ! Pressons-nous, comme les bergers dans la nuit de Bethléem. Dieu est venu à notre rencontre et nous a montré son visage, riche en grâce et en miséricorde ! Que sa venue ne soit pas vaine pour nous ! Cherchons Jésus, laissons-nous attirer par sa lumière, qui efface du cœur de l’homme la tristesse et la peur ; approchons-nous avec confiance ; prosternons-nous avec humilité, pour l’adorer. Bon Noël à tous !

Extraits du Message Urbi et Orbi
du Saint-Père Benoît XVI

© Copyright 2008 – Libreria Editrice Vaticana

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« Je te salue, comblée-de-grâce. »

dimanche 24 décembre 2017

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Du ciel un archange éminent a été envoyé pour dire à la Mère de Dieu : « Réjouis-toi ! » Et te voyant, Seigneur, prendre corps à sa voix, il clame sa surprise et son ravissement :

Réjouis-toi, en qui brille la joie du salut,
Réjouis-toi, par qui le mal a disparu,
Réjouis-toi, car tu relèves Adam de sa chute,
Réjouis-toi, car Ève aussi ne pleure plus.
Réjouis-toi, montagne inaccessible aux pensées des hommes,
Réjouis-toi, abîme insondable même aux anges,
Réjouis-toi, car tu deviens le trône et le palais du Roi,
Réjouis-toi, toi qui portes Celui qui porte tout.
Réjouis-toi, étoile qui annonce le lever du Soleil,
Réjouis-toi, dans ton sein Dieu prend notre chair,
Réjouis-toi, par toi toute la création est renouvelée,
Réjouis-toi, par toi le Créateur devient petit enfant.
Réjouis-toi, Épouse inépousée.

La Toute-pure, connaissant son état virginal, répondit à l’ange Gabriel avec confiance : « Quelle étrange merveille que ta parole ! Elle paraît incompréhensible à mon âme ; comment concevrai-je sans semence pour enfanter comme tu le dis ? » Alléluia, alléluia, alléluia !
Pour comprendre ce mystère inconnu, La Vierge s’adresse au serviteur de Dieu et demande comment en ses entrailles chastes un Fils serait conçu. Plein de respect l’ange l’acclame :

Réjouis-toi, à toi Dieu révèle ses desseins ineffables,
Réjouis-toi, confiance de ceux qui prient en silence,
Réjouis-toi, tu es la première des merveilles du Christ,
Réjouis-toi, en toi sont récapitulées les doctrines divines.
Réjouis-toi, échelle par qui Dieu descend du ciel,
Réjouis-toi, pont qui nous conduit de la terre vers le ciel,
Réjouis-toi, inépuisable admiration des anges,
Réjouis-toi, blessure inguérissable pour les démons.
Réjouis-toi, tu enfantes la lumière de manière inexprimable,
Réjouis-toi, tu n’en révèles à personne le comment,
Réjouis-toi, tu surpasses le savoir des savants,
Réjouis-toi, tu éclaires l’intelligence des croyants.
Réjouis-toi, Épouse inépousée.

La puissance du Très-Haut couvrit alors de son ombre la Vierge inépousée pour la mener à concevoir. Et son sein fécondé devint un jardin délicieux pour ceux qui veulent y moissonner le salut en chantant : « Alléluia, alléluia, alléluia ! »

Liturgie byzantine
Hymne acathiste à la Mère de Dieu (7e siècle)

 

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« Il s’est penché sur son humble servante. »

vendredi 22 décembre 2017

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Marie a été très cachée dans sa vie ; c’est pourquoi elle est appelée par le Saint Esprit et l’Église « Alma Mater » : Mère cachée et secrète. Son humilité a été si profonde qu’elle n’a point eu sur la terre d’attrait plus puissant et plus continuel que de se cacher à elle-même et à toute créature, pour n’être connue que de Dieu seul.

Dieu, pour l’exaucer dans les demandes qu’elle lui fit de la cacher, appauvrir et humilier, a pris plaisir à la cacher dans sa conception, dans sa naissance, dans sa vie, dans ses mystères, dans sa résurrection et assomption, à l’égard de presque toute créature humaine. Ses parents même ne la connaissaient pas ; et les anges se demandaient souvent les uns aux autres : « Quae est ista ? Qui est celle-là ? » (Ct 6,10) parce que le Très-Haut la leur cachait ; ou, s’il leur en découvrait quelque chose, il leur en cachait infiniment davantage…

Que de choses grandes et cachées ce Dieu puissant a faites en cette créature admirable, comme elle est elle-même obligée de le dire, malgré son humilité profonde : « Le Puissant fit pour moi des merveilles ». Le monde ne les connaît pas, parce qu’il en est incapable et indigne.

Saint Louis-Marie Grignion de Montfort (1673-1716), prédicateur, fondateur de communautés religieuses
Traité de la vraie dévotion à la Vierge Marie, 1-6