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Archive pour la catégorie ‘Année liturgique’

« Alors, il se mit à les instruire longuement. »

samedi 4 février 2017

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« Indique-moi, toi que mon cœur aime, dit l’Épouse du Cantique des cantiques, où tu fais paître ton troupeau, où tu le mets au repos. » (1,7) Je pense que dans le psaume vingt-deux, le prophète, placé sous la garde du même berger, parle aussi de ce lieu dont parlait l’Épouse quand il dit : « Le Seigneur est mon berger ; rien ne me manquera » (v.1). Il savait que les autres bergers, sous l’effet de la paresse ou de l’inexpérience, faisaient paître leurs troupeaux dans des lieux plus arides. C’est pourquoi il dit du Seigneur, ce berger parfait : « Dans un lieu verdoyant il m’a fait reposer. Il m’a conduit vers une eau qui réconforte » (v.2). Il montre là que ce berger donne à ses brebis des eaux non seulement abondantes, mais encore saines et pures, qui les abreuvent parfaitement…

Cette formation première, donnée par le pasteur, est celle des commencements ; la suite concerne les progrès et la perfection. Nous venons de parler de prairies et de verdure. Il semble bon de voir ceci dans les évangiles. J’y ai trouvé ce bon berger parlant des pâturages des brebis : il dit qu’il est le berger mais aussi la porte : « Si quelqu’un entre en passant par moi, il sera sauvé ; il pourra aller et venir, et il trouvera un pâturage » (Jn 10,9). C’est donc bien lui que l’Épouse questionne… Elle appelle « midi », bien sûr, ces lieux secrets du cœur où l’âme obtient du Verbe de Dieu une lumière plus brillante de science. C’est, en effet, l’heure où le soleil atteint le point le plus haut de sa course. Donc, si le Christ, « Soleil de justice » (Ml 3,20), manifeste à son Église les sublimes secrets de ses vertus, il lui découvre alors des pâturages agréables et des lieux où l’on se repose à midi.

Car lorsqu’elle en est encore aux commencements de son instruction et qu’elle ne reçoit de lui que les premiers commencements de la connaissance, le prophète dit : « Dieu la secourra le matin, au lever du jour » (Ps 45,6). Mais parce qu’elle recherche à présent des biens plus parfaits et désire des réalités supérieures, elle demande la lumière de la connaissance à son midi.

Origène (v. 185-253), prêtre et théologien
Commentaire sur le Cantique des cantiques, II, 4, 17s (trad. Brésard, 2000 ans B, p. 196 rev ; cf SC 375, p. 341)

 

 

 

 

Jean Baptiste, martyr de la vérité

vendredi 3 février 2017

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Il n’y a aucun doute que saint Jean Baptiste a subi la prison pour notre Rédempteur qu’il précédait par son témoignage, que c’est pour lui qu’il a donné sa vie. Car si son persécuteur ne lui a pas demandé de nier le Christ, mais de taire la vérité, c’est cependant pour le Christ qu’il est mort. Le Christ lui-même a dit en effet : « Je suis la vérité » (Jn 14,6). Puisque c’est pour la vérité qu’il a répandu son sang, c’est donc pour le Christ. En naissant, Jean avait témoigné que le Christ allait naître ; en prêchant, il avait témoigné que le Christ allait prêcher ; en baptisant, qu’il allait baptiser. En souffrant le premier sa passion, il signifiait que le Christ devait lui aussi la souffrir…

Cet homme si grand est parvenu donc au terme de sa vie par l’effusion de son sang après une captivité longue et pénible. Lui qui avait annoncé la bonne nouvelle de la liberté d’une paix supérieure est jeté en prison par des impies. Il est enfermé dans l’obscurité d’un cachot, lui « qui était venu rendre témoignage à la lumière » (Jn 1,7)… Celui à qui il a été donné de baptiser le Rédempteur du monde, d’entendre la voix du Père s’adresser au Christ et de voir descendre sur lui la grâce du Saint Esprit est baptisé par son propre sang.

L’apôtre Paul l’a bien dit : « Il vous a été accordé par le Christ, non seulement de croire en lui, mais encore de souffrir pour lui » (Ph 1,29). Et s’il dit que souffrir pour le Christ est un don de celui-ci à ses élus, c’est parce que comme il le dit ailleurs : « Il n’y a pas de commune mesure entre les souffrances du temps présent et la gloire à venir qui va se révéler en nous » (Rm 8,18).

Saint Bède le Vénérable (v. 673-735), moine, docteur de l’Église
Homélie 23 (livre 2) ; CCL 122, 354s (trad. Orval rev.)

 

 

 

Présentation du Seigneur au Temple, fête

jeudi 2 février 2017

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Aujourd’hui la Vierge Mère introduit le Seigneur du temple dans le temple du Seigneur. Joseph aussi y amène au Seigneur ce fils qui n’est pas le sien, mais le Fils bien-aimé en qui Dieu a mis toute sa faveur (Mt 3,17). Syméon, le juste, reconnaît celui qu’il attendait ; Anne, la veuve, le loue. Une première procession est célébrée en ce jour par ces quatre personnages, une procession qui, par la suite, allait être célébrée dans la joie par l’univers entier… Ne vous étonnez pas de ce que cette procession est si petite, puisqu’il est bien petit aussi celui que le temple reçoit. Mais en ce lieu, il n’y a pas de pécheur : tous sont justes, tous sont saints, tous sont parfaits.

Ne sauveras-tu que ceux-là, Seigneur ? Ton corps va grandir, ta tendresse elle aussi grandira… Je vois maintenant une seconde procession où des foules précèdent le Seigneur, où des foules le suivent ; ce n’est plus la Vierge qui la porte, mais un petit âne. Il ne dédaigne donc personne…, si du moins il ne leur manque pas ces vêtements des apôtres (Mt 21,7) : leur doctrine, leur mœurs, et la charité qui couvre une multitude de péchés (1P 4,8). Mais j’irai plus loin et je dirai qu’à nous aussi, il nous a réservé une place dans cette procession-là… David, roi et prophète, s’est réjoui de voir ce jour. « Il l’a vu et s’en est réjoui » (Jn 8,56) ; sinon aurait-il chanté : « Nous avons reçu ta miséricorde, ô Dieu, au milieu de ton temple » ? (Ps 47,8) David a reçu cette miséricorde du Seigneur, Syméon l’a reçue, et nous aussi nous l’avons reçue, comme tous ceux qui sont prédestinés à la vie, puisque « le Christ est le même hier, aujourd’hui et pour toujours » (He 13,8)…

Embrassons donc cette miséricorde que nous avons reçue au milieu du temple, et comme la bienheureuse Anne, ne nous en éloignons pas. Car « le temple de Dieu est saint, et ce temple, c’est vous » dit l’apôtre Paul (1Co 3,17). Elle est proche de vous cette miséricorde ; « elle est proche de vous, la parole de Dieu, dans votre bouche et dans votre cœur » (Rm 10,8). De fait, le Christ n’habite-t-il pas dans vos cœurs par la foi ? (Ep 3,17) Voilà son temple, voilà son trône… Oui, c’est dans le cœur que nous recevons la miséricorde, c’est dans le cœur qu’habite le Christ, c’est dans le cœur qu’il murmure des paroles de paix à son peuple, à ses saints, à tous ceux qui rentrent dans leur cœur.

Saint Bernard (1091-1153), moine cistercien et docteur de l’Église
1er sermon pour la Purification (trad. Brésard, 2000 ans A, p. 272 rev.)

 

 

 

« N’est-il pas le charpentier, le fils de Marie ? »

mercredi 1 février 2017

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Le Verbe, la Parole éternelle de Dieu, « a pris en charge la descendance d’Abraham ; c’est pourquoi il devait se faire en tous points semblable à ses frères » (He 2,16-17) et prendre un corps pareil au nôtre. C’est pourquoi Marie est vraiment nécessaire pour qu’il prenne ce corps en elle et l’offre en notre faveur comme étant le sien… Gabriel le lui avait annoncé en termes soigneusement choisis. Il n’a pas dit, de façon banale : « Celui qui va naître en toi »… ; il a dit : « Celui qui va naître de toi »…

Tout cela s’est fait ainsi pour que le Verbe, en assumant notre nature et en l’offrant en sacrifice, la fasse totalement sienne. Il a voulu nous revêtir ensuite de sa propre nature divine, ce qui permet à Saint Paul de dire : « Il faut que ce qui est périssable en nous devienne impérissable, que ce qui est mortel revête l’immortalité » (1Co 15,53). Cela ne s’est pas fait de façon simulée comme certains hérétiques l’ont imaginé : jamais de la vie ! Le Sauveur est devenu vraiment homme, et le salut de l’homme tout entier est venu de là… Notre salut n’est pas une apparence, il n’est pas pour le corps seul, mais pour l’homme tout entier, âme et corps, et ce salut est venu du Verbe lui-même.

Ce qui est venu de Marie était donc humain par nature, selon les Écritures, et le corps du Seigneur était un vrai corps ; oui, un vrai corps, puisqu’il était identique au nôtre, car Marie est notre sœur, puisque nous descendons tous d’Adam.

Saint Athanase (295-373), évêque d’Alexandrie, docteur de l’Église
Lettre à Épictète, 5-9 (trad. bréviaire, 1er janvier ; rev.)

 

 

 

« Il saisit la main de l’enfant et lui dit… : ‘Lève-toi’ ! »

mardi 31 janvier 2017

lectures-13-dimanche-temps-ordinaire-b-L-2Même pour ressusciter des morts, le Sauveur ne se contente pas d’agir par sa parole, qui est pourtant porteuse des ordres divins. Comme coopératrice, si l’on peut dire, pour cette œuvre si magnifique, il prend sa propre chair, afin de montrer qu’elle a le pouvoir de donner la vie, et pour faire voir qu’elle ne fait qu’un avec lui ; elle est bien en effet sa chair à lui, et non pas un corps étranger. C’est ce qui est arrivé quand il a ressuscité la fille du chef de la synagogue ; en lui disant : « Mon enfant, lève-toi », il l’a prise par la main. Comme Dieu, il lui a donné la vie par un commandement tout-puissant, et il lui a donné la vie aussi par le contact de sa sainte chair, témoignant ainsi que, dans son corps comme dans sa parole, une même puissance divine était à l’œuvre. De même encore, quand il est arrivé dans une ville nommée Naïm, où l’on enterrait le fils unique de la veuve, il a touché le cercueil en disant : « Jeune homme, je te le dis, lève-toi ! » (Lc 7,13-17).

Ainsi, non seulement il confère à sa parole le pouvoir de ressusciter les morts, mais encore, pour montrer que son corps est vivifiant, il touche les morts, et par sa chair il fait passer la vie dans leurs cadavres. Si le seul contact de sa chair sacrée rend la vie à un corps qui se décompose, quel profit ne trouverons-nous pas à sa vivifiante eucharistie quand nous ferons d’elle notre nourriture ? Elle transformera totalement en son bien propre, c’est à dire en l’immortalité, ceux qui y auront participé.

Saint Cyrille d’Alexandrie (380-444), évêque et docteur de l’Église
Commentaire sur saint Jean, IV

 

 

 

 

« Annonce-leur tout ce que le Seigneur a fait pour toi. »

lundi 30 janvier 2017

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Nous sommes appelés à aimer le monde. Et Dieu a tellement aimé le monde qu’il lui a donné Jésus (Jn 3,16). Aujourd’hui, il aime tellement le monde qu’il nous donne au monde, toi et moi, pour que nous soyons son amour, sa compassion et sa présence par une vie de prière, de sacrifices, d’abandon. La réponse que Dieu attend de toi est que tu deviennes contemplatif, que tu sois contemplatif.

Prenons Jésus au mot, et soyons des contemplatifs au cœur du monde car, si nous avons la foi, nous sommes en sa présence perpétuelle. Par la contemplation, l’âme puise directement dans le cœur de Dieu les grâces que la vie active a la charge de distribuer. Nos existences doivent être liées au Christ vivant qui est en nous. Si nous ne vivons pas en présence de Dieu, nous ne pouvons pas persévérer.

Qu’est-ce-que la contemplation ? Vivre la vie de Jésus. C’est ainsi que je la comprends. Aimer Jésus, vivre sa vie au sein de la nôtre, vivre la nôtre au sein de la sienne… La contemplation ne revient pas à s’enfermer dans un cabinet obscur, mais à permettre à Jésus de vivre sa Passion, son amour, son humilité en nous, de prier avec nous, d’être avec nous, et de sanctifier à travers nous. Notre vie et notre contemplation sont une. Ce n’est pas là une question de faire mais d’être. Il s’agit en fait de la pleine jouissance de notre esprit par l’Esprit Saint qui insuffle en nous la plénitude de Dieu et nous envoie dans toute la création comme son message personnel d’amour (Mc 16,15).

Sainte Teresa de Calcutta (1910-1997), fondatrice des Sœurs Missionnaires de la Charité
No Greater Love (trad. Il n’y a pas de plus grand amour, Lattès 1997, p.26)

 

 

 

 

« Le Royaume des cieux est à eux. »

dimanche 29 janvier 2017

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« Heureux les pauvres de cœur : le Royaume des cieux est à eux ! » Oui, heureux ceux qui rejettent les fardeaux sans valeur, mais bien pesants, de ce monde ; ceux qui ne veulent plus devenir riches, si ce n’est en possédant le Créateur du monde, et lui seul, pour lui-même ; ceux qui sont comme des gens qui n’ont rien mais qui par lui possèdent tout (2 Co 6,10). Est-ce qu’ils ne possèdent pas tout, ceux qui possèdent celui qui contient tout et dispose tout, ceux dont Dieu est « la part et l’héritage » ? (Nb 18,20) « Rien ne manque à ceux qui le craignent » (Ps 33,10). Dieu leur donne tout ce qu’il sait leur être nécessaire ; il se donnera lui-même à eux un jour, pour qu’ils soient dans la joie… Glorifions-nous donc, mes frères, d’être pauvres pour le Christ, et efforçons-nous d’être humbles avec le Christ. Il n’y a rien de plus détestable qu’un pauvre orgueilleux et rien de plus misérable…

« Le Royaume de Dieu n’est pas nourriture et boisson, mais justice, paix et joie dans l’Esprit Saint » (Rm 14,17). Si nous sentons que nous avons tout cela en nous, pourquoi ne pas proclamer avec assurance que le Royaume de Dieu est au-dedans de nous ? (Lc 17,21) Or ce qui est en nous est véritablement à nous ; personne ne peut nous l’arracher. C’est pourquoi, quand il proclame le bonheur des pauvres, le Seigneur a raison de dire, non pas : « Le Royaume des cieux sera à eux », mais « est à eux ». Il l’est non seulement à cause d’un droit fermement établi, mais aussi à cause d’un gage absolument sûr, une expérience déjà du bonheur parfait. Non seulement parce que le Royaume est préparé pour eux depuis le début du monde (Mt 25,34), mais aussi parce qu’ils ont déjà commencé à entrer en sa possession. Ils possèdent déjà le trésor céleste dans des vases d’argile (2 Co 4,7) ; ils portent déjà Dieu dans leur corps et dans leur cœur.

Bienheureux Guerric d’Igny (v. 1080-1157), abbé cistercien
Sermon pour la Toussaint, 3.5-6 (trad. cf SC 202, p. 503s)

 

 

 

 

« Et il se fit un grand calme. »

samedi 28 janvier 2017

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« Jésus monta dans une barque. » Dès que quelqu’un monte dans la barque de la pénitence, il se fait un grand trouble sur la mer. La mer, c’est notre cœur. « Le cœur de l’homme est compliqué et malade : qui pourra le connaître ? » dit Jérémie (17,9) ; « étonnants sont les soulèvements de cette mer » (Ps 92,4). L’orgueil la gonfle, l’ambition la porte hors de ses limites, la tristesse la couvre de ses nuages, les pensées vaines y jettent le trouble, la luxure et la gourmandise la font écumer. Or seuls ceux qui montent dans la barque de la pénitence sentent ce mouvement de la mer, cette violence du vent, cette agitation des flots. Ceux qui demeurent à terre ne s’aperçoivent de rien… Le diable, dès qu’il se sent méprisé par le pénitent, éclate en scandales et soulève la tempête ; il ne s’en va « qu’en criant et en secouant violemment » (Mc 9,26).

« Alors Jésus commanda aux vents et à la mer. » Dieu dit à Job : « Qui donc a fixé des limites à la mer ? … Je lui ai dit : Tu viendras jusqu’ici, sans aller plus loin ; ici, tu briseras tes flots tumultueux » (38,8-11). Seul le Seigneur peut fixer des limites à l’amertume de la persécution et de la tentation… Quand il fait cesser la tentation, il dit : « Ici, tu arrêteras tes flots tumultueux ». La tentation cèdera devant la miséricorde de Jésus Christ. Quand le diable nous tente, nous devons. dire, avec toute la dévotion de notre âme : « Au nom de Jésus de Nazareth, qui a commandé aux vents et à la mer, je te commande de t’éloigner de moi » (cf Ac 16,18).

« Et il se fit un grand calme. » C’est ce que nous lisons au livre de Tobie : « Je le sais, Seigneur : celui qui t’honore, après avoir été éprouvé en cette vie, sera couronné ; s’il subit la tentation, il sera délivré ; s’il a à souffrir, il rencontrera ta miséricorde, car tu ne mets pas ta joie dans notre perte. Après la tempête, tu nous rends le calme ; après les larmes et les pleurs, tu nous verses la joie » (3,21-22 Vlg).

Saint Antoine de Padoue (v. 1195-1231), franciscain, docteur de l’Église
Sermons pour le dimanche et les fêtes des saints (trad. Eds. Franciscaines 1944, p.74)

 

 

« Si bien que les oiseaux du ciel peuvent faire leur nid à son ombre. »

vendredi 27 janvier 2017

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Le Seigneur lui-même est un grain de moutarde… Si le Christ est un grain de moutarde, comment est-il le plus petit et comment grandit-il ? Ce n’est pas en sa nature, mais selon son apparence qu’il redevient grand. Vous voulez savoir comment il est le moindre ? « Nous l’avons vu, et il n’avait ni prestance ni beauté » (Is 53,2). Apprenez qu’il est le plus grand : « Il resplendit de beauté plus que les enfants des hommes » (Ps 44,3). En effet celui qui n’avait ni éclat ni beauté est devenu supérieur aux anges (Hé 1,4), dépassant toute la gloire des prophètes d’Israël… Il est la moindre de toutes les semences, parce qu’il n’est pas venu avec la royauté, ni avec les richesses, ni avec la sagesse de ce monde. Or soudain, comme un arbre, il a épanoui la cime élevée de sa puissance, si bien que nous disons : « Sous son ombre désirée je me suis assis » (Ct 2,3).

Souvent, à mon avis, il paraissait à la fois arbre et graine. Il est graine quand on dit : « N’est-il pas le fils de Joseph le charpentier ? » (Mt 13,55). Mais au cours même de ces paroles il a soudain grandi… : « D’où lui vient, disaient-ils, cette sagesse ? » (v. 54). Il est donc graine en son apparence, arbre par sa sagesse. Dans la frondaison de ses branches pourront se reposer en sécurité l’oiseau de nuit en sa demeure, le passereau solitaire sur le toit (Ps 101,8), celui qui a été enlevé jusqu’au paradis (2Co 12,4), celui qui « sera enlevé dans les airs sur les nuées » (1Th 4,17). Là reposent également les puissances et les anges des cieux et tous ceux à qui leurs actions spirituelles ont permis de prendre leur vol. Saint Jean y a reposé quand il était appuyé sur la poitrine de Jésus (Jn 13,25)…

Et nous « qui étions loin » (Ep 2,13), rassemblés du milieu des nations, longtemps ballottés dans le vide du monde par les tempêtes de l’esprit du mal, déployant les ailes des vertus nous dirigeons notre vol pour que cette ombre des saints nous abrite de la chaleur accablante de ce monde. Déjà nous reprenons vie dans la paix et la sécurité de ce séjour du moment que notre âme, courbée auparavant sous le poids des péchés, est « arrachée, comme le passereau, au filet des chasseurs » (Ps 123,7) et s’est transportée sur les branches et les montagnes du Seigneur (cf Ps 10,1).

Saint Ambroise (v. 340-397), évêque de Milan et docteur de l’Église
Commentaire sur l’évangile de St Luc, 7, 183s (trad. cf SC 52, p. 77)

 

 

 

Mémoire des saints Timothée et Tite, évêques, compagnons de saint Paul

jeudi 26 janvier 2017

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Deuxième lettre de saint Paul Apôtre à Timothée 1,1-8.

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Paul, Apôtre du Christ Jésus par la volonté de Dieu, selon la promesse de la vie que nous avons dans le Christ Jésus,
à Timothée, mon enfant bien-aimé. À toi, la grâce, la miséricorde et la paix de la part de Dieu le Père et du Christ Jésus notre Seigneur.
Je suis plein de gratitude envers Dieu, à qui je rends un culte avec une conscience pure, à la suite de mes ancêtres, je lui rends grâce en me souvenant continuellement de toi dans mes prières, nuit et jour.
Me rappelant tes larmes, j’ai un très vif désir de te revoir pour être rempli de joie.
J’ai souvenir de la foi sincère qui est en toi : c’était celle qui habitait d’abord Loïs, ta grand-mère, et celle d’Eunice, ta mère, et j’ai la conviction que c’est aussi la tienne.
Voilà pourquoi, je te le rappelle, ravive le don gratuit de Dieu, ce don qui est en toi depuis que je t’ai imposé les mains.
Car ce n’est pas un esprit de peur que Dieu nous a donné, mais un esprit de force, d’amour et de pondération.
N’aie donc pas honte de rendre témoignage à notre Seigneur, et n’aie pas honte de moi, qui suis son prisonnier ; mais, avec la force de Dieu, prends ta part des souffrances liées à l’annonce de l’Évangile.