ACCUEIL

Archive pour la catégorie ‘Année liturgique’

« Tous disaient : Que sera donc cet enfant ? »

vendredi 23 décembre 2016

la-nativite-de-saint-jean-baptiste-moret-sur-loing

Quelle sera la gloire du juge, si la gloire du héraut est si grande ? Quel sera celui qui doit venir comme la voie (Jn 14,6), si tel est celui qui prépare la voie ? (Mt 3,3)… L’Église considère la naissance de Jean comme particulièrement sacrée ; on ne trouve aucun des saints qui nous ont précédés dont nous célébrons solennellement la naissance, nous ne célébrons que celle de Jean et celle du Christ… Jean naît d’une vieille femme stérile ; le Christ naît d’une jeune fille vierge. L’âge des parents n’était plus favorable à la naissance de Jean ; la naissance du Christ a lieu sans l’union des sexes. L’un est prédit par un ange ; l’autre conçu par la voix de l’ange… La naissance de Jean rencontre l’incrédulité, et son père devient muet ; Marie croit à celle du Christ, et elle le conçoit par la foi…

Jean apparaît donc comme une frontière placée entre les deux Testaments, l’Ancien et le Nouveau. Qu’il forme une sorte de frontière, le Seigneur lui-même l’atteste lorsqu’il dit : « La Loi et les prophètes ont duré jusqu’à Jean » (Lc 16,16). Jean représente donc à la fois ce qui est ancien, comme ce qui est nouveau. Parce qu’il représente les temps anciens, il naît de deux vieillards ; parce qu’il représente les temps nouveaux, il se révèle prophète dès le sein de sa mère (Lc 1,41)… Il apparaît déjà comme le précurseur du Christ, avant même qu’ils se voient. Ces choses-là sont divines et elles dépassent la capacité de la faiblesse humaine.

Enfin sa naissance a lieu, il reçoit son nom, et la langue de son père est déliée. Il faut rattacher ces événements à leur symbolisme profond.

Saint Augustin (354-430), évêque d’Hippone (Afrique du Nord) et docteur de l’Église
Sermon 293, 6ème pour la Nativité de Jean Baptiste, 1 (trad. cf bréviaire 24/06)

 

 

 

« Le Puissant fit pour moi des merveilles. »

jeudi 22 décembre 2016

d8aff601dfdb9236aab935eb8e3aadba

Marie a été très cachée dans sa vie… Son humilité a été si profonde qu’elle n’a point eu sur la terre d’attrait plus puissant et plus continuel que de se cacher à elle-même et à toute créature, pour n’être connue que de Dieu seul… Dieu le Père a consenti qu’elle ne fasse point de miracle dans sa vie, du moins qui ait eu de l’éclat… Dieu le Fils a consenti qu’elle ne parle presque point, quoiqu’il lui ait communiqué sa sagesse. Dieu le Saint-Esprit a consenti que ses apôtres et ses évangélistes n’en parlent que très peu et qu’autant qu’il était nécessaire pour faire connaître Jésus Christ, quoiqu’elle ait été son Épouse fidèle.

Marie est l’excellent chef-d’œuvre du Très-Haut, dont il s’est réservé la connaissance et la possession… Marie est la fontaine scellée et l’Épouse fidèle du Saint-Esprit, où il n’y a que lui qui entre. Marie est le sanctuaire et le repos de la Sainte Trinité, où Dieu est plus magnifiquement et divinement qu’en aucun lieu de l’univers, sans excepter sa demeure sur les chérubins et les séraphins ; et il n’est pas permis à aucune créature, quelque pure qu’elle soit, d’y entrer sans un grand privilège.

Je dis avec les saints : Marie est le paradis terrestre du nouvel Adam… C’est le grand et le divin monde de Dieu, où il y a des beautés et des trésors ineffables. C’est la magnificence du Très-Haut, où il a caché, comme en son sein, son Fils unique, et en lui tout ce qu’il a de plus excellent et de plus précieux. Oh ! que de choses grandes et cachées ce Dieu puissant a faites en cette créature admirable, comme elle est elle-même obligée de le dire, malgré son humilité profonde : « Le Tout-Puissant a fait pour moi de grandes choses. » Le monde ne les connaît pas, parce qu’il en est incapable et indigne.

Saint Louis-Marie Grignion de Montfort (1673-1716), prédicateur, fondateur de communautés religieuses
Traité de la vraie dévotion à la Sainte Vierge, 2-6

 

 

 

 

 

« Le Puissant fit pour moi des merveilles. » (Lc 1,49)

mercredi 21 décembre 2016

magnificat-avent-2011-0030

Oh ! Je t’aime, Marie, te disant la servante
Du Dieu que tu ravis par ton humilité (Lc 1,38)
Cette vertu cachée te rend toute-puissante
Elle attire en ton cœur la Sainte Trinité
Alors l’Esprit d’Amour te couvrant de son ombre (Lc 1,35)
Le Fils égal au Père en toi s’est incarné
De ses frères pécheurs bien grand sera le nombre
Puisqu’on doit l’appeler : Jésus, ton premier-né ! (Lc 2,7)
Ô Mère bien-aimée, malgré ma petitesse
Comme toi je possède en moi le Tout-Puissant
Mais je ne tremble pas en voyant ma faiblesse :
Le trésor de la mère appartient à l’enfant
Et je suis ton enfant, ô ma Mère chérie.
Tes vertus, ton amour, ne sont-ils pas à moi ?
Aussi lorsqu’en mon cœur descend la blanche hostie
Jésus, ton Doux Agneau, croit reposer en toi !

noc3abl-s602-en-bannic3a8re-verticaleTu me le fais sentir, ce n’est pas impossible
De marcher sur tes pas, ô Reine des élus.
L’étroit chemin du Ciel, tu l’as rendu visible
En pratiquant toujours les plus humbles vertus.
Auprès de toi, Marie, j’aime à rester petite,
Des grandeurs d’ici-bas je vois la vanité,
Chez sainte Élisabeth, recevant ta visite,
J’apprends à pratiquer l’ardente charité.

Là j’écoute ravie, douce Reine des anges,
Le cantique sacré qui jaillit de ton cœur (Lc 1,46s)
Tu m’apprends à chanter les divines louanges
À me glorifier en Jésus mon Sauveur.
Tes paroles d’amour sont de mystiques roses
Qui doivent embaumer les siècles à venir.
En toi le Tout-Puissant a fait de grandes choses
Je veux les méditer, afin de l’en bénir.

Sainte Thérèse de l’Enfant Jésus (1873-1897), carmélite, docteur de l’Église
Poésie « Pourquoi je t’aime, ô Marie », strophes 4-7 (OC, Cerf DDB 1992, p. 751)

 

 

 

L’Esprit Saint suscite la nouvelle création en Marie

mardi 20 décembre 2016

statue-willow-tree-cherish-vierge-de-l-avent

« L’Esprit Saint viendra sur toi ». Il surviendra en toi, Marie. En d’autres saints il est venu, en d’autres il viendra ; mais en toi, il surviendra… Il surviendra par la fécondité, par l’abondance, par la plénitude de son effusion en tout ton être. Quand il t’aura remplie, il sera encore sur toi, il planera sur tes eaux pour faire en toi une œuvre meilleure et plus admirable que lorsque, porté sur les eaux au commencement, il faisait évoluer la matière créée jusqu’en ses diverses formes (Gn 1,2). « Et la force du Très Haut te prendra sous son ombre ». Le Christ, force et sagesse de Dieu, te prendra sous son ombre ; alors de toi il prendra la nature humaine, et la plénitude de Dieu que tu ne pourrais pas porter, il va la garder tout en assumant notre chair. Il va te prendre sous son ombre parce que l’humanité qui sera prise par le Verbe fera écran à la lumière inaccessible de Dieu ; cette lumière, tamisée par son écran, pénétrera tes entrailles très chastes…

Nous t’en prions donc, Souveraine, très digne Mère de Dieu, ne méprise pas aujourd’hui ceux qui demandent avec crainte, ceux qui cherchent avec piété, ceux qui frappent avec amour. Nous t’en prions, dis-nous quel sentiment t’a émue, quel amour t’a saisie…lorsque cela s’est accompli en toi, lorsque le Verbe a pris chair de toi ? Dans quel état se trouvait ton âme, ton cœur, ton esprit, tes sens et ta raison ? Tu flambais comme le buisson qui jadis a été montré à Moïse, et tu ne brûlais pas (Ex 3,2). Tu te fondais en Dieu, mais tu ne te consumais pas. Ardente, tu fondais sous le feu d’en haut ; mais de ce feu divin tu reprenais des forces, pour être toujours ardente et te fondre encore en lui… Tu es devenue plus vierge — et même plus que vierge, parce que vierge et mère. Nous te saluons donc, pleine de grâce, le Seigneur est avec toi ; tu es bénie entre les femmes et le fruit de tes entrailles est béni.

Saint Amédée de Lausanne (1108-1159), moine cistercien, puis évêque
3ème homélie mariale (trad. SC 72, p. 107 rev.)

 

 

 

« Il sera rempli du Saint Esprit dès le sein de sa mère. »

lundi 19 décembre 2016

magnificat_10

La naissance de Jean est pleine de miracles. Un archange a annoncé l’avènement de notre Seigneur et Sauveur ; de même, un archange annonce la naissance de Jean. « Il sera rempli du Saint-Esprit dès le sein de sa mère. » Le peuple ne reconnaissait pas notre Seigneur qui accomplissait « des miracles et des prodiges » et guérissait leurs maladies, mais Jean, encore dans le sein maternel, exulte de joie. À l’arrivée de la mère de Jésus, on ne peut pas le retenir et il essaie d’aller à sa rencontre. « Dès l’instant que ta salutation a frappé mes oreilles, dit Élisabeth, l’enfant a tressailli de joie dans mon sein » (Lc 1,44). Encore dans le sein de sa mère, Jean avait déjà reçu le Saint-Esprit…

L’Écriture dit ensuite « qu’il ramènera de nombreux fils d’Israël au Seigneur leur Dieu ». Jean en ramena « un grand nombre » ; le Seigneur, non pas un grand nombre, mais tous. En effet, c’était son œuvre de ramener le monde entier à Dieu le Père.

« Et il marchera le premier en présence du Seigneur dans l’esprit et la puissance d’Élie »… Comme en tous les prophètes, il y avait en Élie puissance et esprit… L’Esprit, qui avait reposé sur Élie, est venu sur Jean et la puissance qui habitait Élie est apparue en lui. L’un a été transporté au ciel (2R 2,11) mais l’autre a été le précurseur du Seigneur, et il est mort avant lui pour descendre au séjour des morts annoncer son avènement.

Origène (v. 185-253), prêtre et théologien
Homélies sur St Luc, n°4 (trad. SC 87, p. 129s)

 

 

 

« Joseph, fils de David, ne crains pas de prendre chez toi Marie, ton épouse. »

dimanche 18 décembre 2016

 

 

 

 

st_joseph

Les raisons et les motifs spéciaux pour lesquels saint Joseph est nommément le patron de l’Église et qui font que, en retour, l’Église espère beaucoup de sa protection et de son patronage, sont que Joseph fut l’époux de Marie et qu’il fut réputé le père de Jésus Christ. De là ont découlé sa dignité, sa faveur, sa sainteté, sa gloire. Certes, la dignité de la Mère de Dieu est si haute qu’il ne peut être créé rien au-dessus. Mais, toutefois, comme Joseph a été uni à la bienheureuse Vierge par le lien conjugal, il n’est pas douteux qu’il n’ait approché plus que personne de cette dignité suréminente par laquelle la Mère de Dieu surpasse de si haut toutes les natures créées. Le mariage est, en effet, la relation personnelle et l’union la plus intime de toutes, qui entraîne de sa nature la communauté des biens entre l’un et l’autre conjoints. C’est pourquoi, en donnant Joseph pour époux à la Vierge, Dieu lui donna non seulement un compagnon de sa vie, un témoin de sa virginité, un gardien de son honneur, mais encore, en vertu même du pacte conjugal, un participant de sa dignité sublime.

Semblablement, Joseph brille entre tous par la plus grande dignité parce qu’il a été, par la volonté divine, le gardien du Fils de Dieu, regardé par les hommes comme son père. D’où il résultait que le Verbe de Dieu était humblement soumis à Joseph, qu’il lui obéissait et qu’il lui rendait tous les devoirs que les enfants sont obligés de rendre à leurs parents.

De cette double dignité découlaient d’elles-mêmes les charges que la nature impose aux pères de famille, de telle sorte que Joseph était le gardien, le gérant et le défenseur légitime et naturel de la maison divine dont il était le chef… Or, la divine maison que Joseph gouverna comme avec l’autorité du père contenait les prémices de l’Église naissante… Telles sont les raisons pour lesquelles ce bienheureux Patriarche regarde comme lui étant particulièrement confiée la multitude des chrétiens qui compose l’Église.

Léon XIII, pape de 1878 à 1903
Encyclique « Quanquam pluries »

 

 

52852138bougies-3-gif

 

 

 

« Dans ta postérité seront bénies toutes les nations de la terre. » (Gn 28,14)

samedi 17 décembre 2016

1964703150On nous lit la généalogie du Christ dans saint Matthieu. Cet usage, traditionnel dans la sainte Église, n’est pas sans de beaux et mystérieux motifs. Car en vérité, cette lecture nous présente l’échelle que Jacob a vu de nuit, pendant son sommeil (Gn 28,11s). Tout en haut de cette échelle, qui par son sommet touchait les cieux, le Seigneur est apparu à Jacob, appuyé sur elle, et lui a promis l’héritage de la terre… Or, nous le savons, « tout leur arrivait de manière symbolique » (1Co 10,11). Que préfigurait donc cette échelle sinon la lignée d’où Jésus Christ devait naître, lignée que le saint évangéliste, d’une bouche divine, a fait monter de telle sorte qu’elle aboutit au Christ en passant par Joseph ? À ce Joseph, le Seigneur, petit enfant, est appuyé. Par la « Porte du ciel » (Gn 28,17)…, c’est à dire par la Bienheureuse Vierge, notre Seigneur, fait pour nous petit enfant, sort en vagissant… En son sommeil, Jacob a entendu le Seigneur lui dire : « Dans ta postérité seront bénies toutes les nations de la terre », et maintenant ce fait est accompli dans la naissance du Christ.

C’est bien ce que l’évangéliste avait en vue, lorsqu’il insérait nommément dans sa généalogie Rahab la prostituée et Ruth la Moabite ; car il voyait bien que le Christ n’est pas venu dans la chair pour les juifs seulement, mais aussi pour les païens, lui qui a daigné recevoir des aïeules prises parmi ces païens. Venus donc des deux peuples, les juifs et les païens, comme des deux côtés de l’échelle, les pères anciens, placés aux différents degrés, soutiennent le Christ Seigneur qui sort du haut des cieux. Et tous les saints anges descendent et montent le long de cette échelle, et tous les élus sont pris d’abord dans le mouvement de descente, pour recevoir humblement la foi en l’incarnation du Seigneur, et sont ensuite élevés afin de contempler la gloire de sa divinité.

Rupert de Deutz (v. 1075-1130), moine bénédictin
De Divinis Officiis, 3, 18 (trad. de Lubac, Catholicisme, p. 333)

 

 

« Jean était la lampe. »

vendredi 16 décembre 2016

dddd8168d01512e6d7c265a42d6a3881

Par la volonté de Dieu, l’homme envoyé pour rendre témoignage au Christ est lui-même si grand dans la grâce, qu’on pouvait le prendre pour le Christ. En effet, « parmi les enfants des femmes, dit le Christ lui-même, il n’en a pas surgi de plus grand que Jean Baptiste » (Mt 11,11). Si personne parmi les hommes n’est plus grand que cet homme, celui qui le dépasse est plus qu’un homme. Grand témoignage que le Christ se rend à lui-même ! Mais à des yeux malades et infirmes, le jour témoigne difficilement de lui-même ; les yeux malades le redoutent, ils ne supportent que la lumière d’une lampe. Voilà pourquoi le Jour, avant de paraître, s’est fait précéder d’une lampe ; cette lumière envoyée dans les cœurs fidèles confondra les cœurs infidèles.

« J’ai préparé une lampe pour mon Christ » dit David, le roi-prophète, dans un psaume (131,17). C’est Dieu qui parle par sa bouche : J’ai préparé Jean pour être le héraut du Sauveur, le précurseur du Juge qui doit venir, l’ami de l’Époux attendu. « J’ai préparé une lampe pour mon Christ. »

Saint Augustin (354-430), évêque d’Hippone (Afrique du Nord) et docteur de l’Église
Sermon 293, 4 ; PL 38, 1329

 

 

 

 

« Les boiteux marchent. »

mercredi 14 décembre 2016

david

« Nous étions autrefois des insensés, rebelles, égarés, esclaves de toutes sortes de plaisirs et de convoitises, vivant dans le mal et l’envie, odieux et nous haïssant les uns les autres, écrit l’apôtre Paul. Mais lorsque Dieu notre Sauveur a fait paraître sa bonté et son amour pour les hommes, il nous a sauvés… selon sa miséricorde » (Tt 3,3-5). Voyez la force du « chant nouveau » (Ps 149,1) du Verbe de Dieu : des pierres il a fait des hommes (Mt 3,9) ; ceux qui agissaient comme des bêtes sauvages, il les a transformés en hommes civilisés ; et ceux qui étaient morts, qui n’avaient pas part à la vie vraie et réelle, quand ils ont entendu ce chant, ils sont redevenu vivants.

Il a tout ordonné avec mesure…, pour faire du monde entier une symphonie… Ce descendant du musicien David qui existait avant David, le Verbe de Dieu, délaissant la harpe et la cithare (Ps 57,9), instruments sans âme, régla par l’Esprit Saint tout l’univers et tout particulièrement cet abrégé du monde qu’est l’homme, son corps et son âme. Il joue de cet instrument aux mille voix pour célébrer Dieu, et il chante lui-même en accord avec cet instrument humain… Le Seigneur, envoyant son souffle dans ce bel instrument qu’est l’homme (cf Gn 2,7), l’a fait à sa propre image ; mais il est lui aussi un instrument de Dieu, harmonieux, accordé et saint, Sagesse d’au-delà de ce monde et Parole d’en haut. Que veut-il donc cet instrument, le Verbe de Dieu, le Seigneur, et son chant nouveau ? Ouvrir les yeux des aveugles et les oreilles des sourds, conduire les estropiés ou les égarés à la justice, montrer Dieu aux hommes insensés, arrêter la corruption, vaincre la mort, réconcilier avec le Père des fils désobéissants…

Ce chant sauveur, ne croyez pas qu’il est nouveau comme un meuble ou une maison sont neufs, car il était « avant l’aurore » (Ps 109,3), et « au commencement était le Verbe, et le Verbe était avec Dieu et le Verbe était Dieu » (Jn 1,1).

Saint Clément d’Alexandrie (150-v. 215), théologien
Protreptique I, 4-7 (trad. SC 2, p. 38-39 rev)

 

 

 

Se repentir et croire à la parole de Dieu

mardi 13 décembre 2016

pardon1

Frères, c’est le moment de sortir, chacun de nous pour sa part, du lieu de notre péché. Sortons de notre Babylone pour rencontrer Dieu notre Sauveur, comme nous en avertit le prophète : « Sois prêt, Israël, pour aller à la rencontre du Seigneur, car il vient » (Am 4,12). Sortons de l’abîme de notre péché et acceptons de partir vers le Seigneur qui a assumé « une chair semblable à celle du péché » (Rm 8,3). Sortons de la volonté du péché et partons faire pénitence de nos péchés. Alors nous trouverons le Christ : lui-même a expié le péché qu’il n’avait absolument pas commis. Alors, celui qui sauve les pénitents nous accordera le salut… : « Il fait miséricorde à ceux qui se convertissent » (Si 12,3 Vulg).

Vous allez me dire : … « Qui donc par lui-même peut sortir du péché ? » Oui, en vérité, le plus grand péché c’est l’amour du péché, le désir de pécher. Sors donc de ce désir…, hais le péché et te voilà sorti du péché. Si tu hais le péché, tu as rencontré le Christ là où il se trouve. A ceux qui haïssent le péché…, le Christ pardonne la faute en attendant d’ôter à la racine nos habitudes mauvaises.

Mais vous dites que même cela est beaucoup pour vous et que sans la grâce de Dieu il est impossible à l’homme de haïr son péché, de désirer la justice et de vouloir se repentir : « Que le Seigneur soit loué pour ses miséricordes, pour ses merveilles pour les fils des hommes ! » (Ps 106,8)… Seigneur, sauve-moi de la lâcheté d’esprit et de la tempête… Ô Seigneur à la main puissante, Jésus tout-puissant, tu as libéré ma raison du démon de l’ignorance et arraché ma volonté malade de la peste de ses convoitises, libère maintenant ma capacité d’agir afin qu’avec tes saints anges…, je puisse moi aussi « accomplir ta parole, attentif à tout ce que tu dis » (Ps 102,20).

Isaac de l’Étoile (?-v. 1171), moine cistercien
1er Sermon pour le 2e dimanche de carême (trad. cf SC 207, p. 225s)