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« Va, et toi aussi, fais de même. »

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Il est écrit : « Aimons-nous les uns les autres, car l’amour est de Dieu » (1Jn 4,7) et peu après « Dieu est amour » (v. 8). Par là on montre à la fois que Dieu lui-même est amour et que celui qui est de Dieu est amour. Or, qui est de Dieu sinon celui qui dit : « Je suis sorti de Dieu et je suis venu dans le monde » ? (Jn 16,28) Si Dieu le Père est amour, le Fils aussi est amour…; le Père et le Fils sont un et ne diffèrent en rien. Voilà pourquoi c’est à bon droit que le Christ, au même titre que Sagesse, Puissance, Justice, Verbe, et Vérité est encore appelé Amour…

Et parce que Dieu est amour et que le Fils qui est de Dieu est amour, il exige en nous quelque chose de semblable à lui, en sorte que par cet amour, cette charité, qui est dans le Christ Jésus…, nous soyons unis à lui par une sorte de lien de parenté grâce à ce nom. Comme le disait Paul, qui lui était uni : « Qui nous séparera de l’amour de Dieu qui est dans le Christ Jésus notre Seigneur ? » (Rm 8,39)

Or cet amour de charité estime que tout homme est notre prochain. C’est pour cette raison que le Sauveur a repris un homme qui croyait que l’âme juste n’est pas tenu d’observer les lois de la condition de prochain envers tous… Il a composé la parabole qui dit : « Un homme tomba entre les mains de brigands quand il descendait de Jérusalem à Jéricho ». Il blâme le prêtre et le lévite, qui le voyant à demi-mort, sont passés outre, mais il rend hommage au Samaritain qui a pratiqué la miséricorde. Et il fait confirmer que ce dernier a été le prochain de l’homme blessé par la réponse de celui même qui avait posé la question et lui dit : « Va, et fais de même ». Par nature, en effet, nous sommes tous le prochain les uns des autres, mais par les œuvres de charité, celui qui peut faire du bien se fait le prochain de celui qui ne le peut pas. C’est pourquoi notre Sauveur s’est fait notre prochain et n’est pas passé outre devant nous quand nous gisions « à demi-morts » par suite des « blessures dues aux brigands ».

Origène (v. 185-253), prêtre et théologien
Commentaire sur le Cantique des Cantiques, prologue 2, 26-31 (trad. cf SC 375, p. 111s)

 

 

 

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