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« Quant à nous, nous croyons. »

Demande qui voudra le pain matériel ! Pour nous, demandons au Père éternel que nous méritions de recevoir notre pain céleste avec des dispositions telles que, si nous n’avons pas la joie de le contempler des yeux du corps, tant il se cache, il se dévoile du moins aux yeux de l’âme et se manifeste à elle. C’est là une tout autre nourriture pleine de joie et de délices ; elle est le soutien de la vie…

Je connais une personne à qui le Seigneur avait donné une foi si vive, que quand elle entendait quelqu’un dire qu’il aurait voulu vivre au temps où le Christ, notre Bien, était en ce monde, elle riait en elle-même. Puisque nous le possédons, se disait-elle, dans le Saint Sacrement aussi véritablement qu’alors, que désirons-nous de plus ? … Elle se considérait à ses pieds ; elle y pleurait en compagnie de Madeleine, absolument comme si elle l’avait vu des yeux du corps dans la maison du pharisien (Lc 7,36s). Alors même qu’elle ne sentait pas de dévotion, la foi lui disait qu’il était vraiment là.

En effet, il faudrait se faire plus stupide qu’on n’est et s’aveugler volontairement pour avoir le moindre doute ici. Ce n’est point là un travail de l’imagination, comme quand nous considérons notre Seigneur sur la croix ou dans une autre circonstance de sa Passion ; nous nous représentons alors la chose en nous-mêmes telle qu’elle s’est passée. Ici, elle a lieu réellement ; c’est une vérité certaine, et il ne faut pas aller chercher notre Seigneur ailleurs, bien loin de nous. Nous le savons, en effet, tant que la matière du pain n’est pas consumée par la chaleur naturelle du corps, le bon Jésus est en nous ; par conséquent, approchons-nous de lui. Quand il était en ce monde, le simple contact de ses vêtements guérissait les malades ; pourquoi douter, si nous avons la foi, qu’il ne fasse encore des miracles, quand il nous est si intimement uni ? Pourquoi ne nous donnerait-il pas ce que nous lui demandons, puisqu’il est dans notre propre maison ?

Sainte Thérèse d’Avila (1515-1582)

 

 

 

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