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Comment n’être pas apôtres ?

Nous ne cherchons pas l’apostolat : c’est lui qui nous cherche ; Dieu, en nous aimant le premier, nous rend apôtres. Comment partagerions-nous pain, toit, cœur avec ce prochain qui est notre propre chair et ne serions-nous pas débordants pour lui de l’amour de notre Dieu, si ce prochain ne le connaît pas ? Sans Dieu tout est misère ; pour celui qu’on aime, on ne tolère pas la misère : la plus grande moins que tout autre. N’être pas apostoliques, n’être pas missionnaires ? mais que serait alors une appartenance à ce Dieu qui a envoyé son Fils pour que le monde soit sauvé par lui… et comment ?

Pourtant nous ne « pensons » pas à être apôtres ; nous pensons à être, entre les mains de Dieu, dans le corps du Christ, sous le mouvement de son Esprit, le Christ que nous voulons devenir ; le Christ qui n’a jamais été amour sans être lumière ; et il n’est pas de lumière sans prix de la lumière. Nous le copions, mal, mais sans cesse ; nous pénétrons en lui, dissemblables mais tenaces ; comment ne serions-nous pas, en volonté tout au moins, apôtres ? en disposition de tout nous-même, missionnaires ? (…)

Comment n’évangéliserions-nous pas si l’Évangile est dans notre peau, nos mains, nos cœurs, nos têtes ? Nous sommes bien obligés de dire pourquoi nous essayons d’être ce que nous voulons être, de ne pas être ce que nous ne voulons pas être, nous sommes bien obligés de prêcher, puisque prêcher, c’est dire publiquement quelque chose sur Jésus-Christ, Dieu et Seigneur, et qu’on ne peut l’aimer et se taire

Vénérable Madeleine Delbrêl (1904-1964)

 

 

 

 

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