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Fête des saints Michel, Gabriel et Raphaël, archanges

Est-ce donc que, sous prétexte que je suis incapable de boire tout le fleuve, je me priverai d’en prendre modestement ce qu’il m’en faut ? Est-ce que, sous prétexte que la constitution de mes yeux m’interdit d’embrasser le soleil tout entier, je ne vais pas non plus le regarder autant que mes propres nécessités m’y obligent ou, encore, sous prétexte qu’entré dans un grand verger je ne puis manger tous les fruits qui s’y trouvent, veux-tu que j’en sorte finalement avec la faim ? Je loue et glorifie celui qui nous a faits, car un ordre divin l’a prescrit : « Que tout être animé loue le Seigneur » (Ps 144,10.21) (…)

Alors quoi, dira-t-on, n’est-il pas écrit : « Les anges des petits voient sans cesse le visage de mon Père des cieux » (Mt 18,10) ? Les anges voient Dieu, non pas comme il est, mais – eux aussi – selon qu’ils le comprennent. Car c’est Jésus lui-même qui dit : « Non que personne ait vu le Père, hormis celui qui vient de Dieu : Celui-là a vu le Père » (Jn 6,46). Les anges donc voient selon leur capacité, les archanges comme ils peuvent ; les Trônes et des Dominations mieux que ces premières catégories, mais ils restent en deçà d’une connaissance digne de son objet. Seul peut voir comme il faut, en même temps que le Fils, l’Esprit Saint. Car celui-ci « scrute toutes choses et connaît les profondeurs de Dieu » (1Co 2,10). Dès là que, tout à la fois, le Fils unique et l’Esprit Saint connaissent le Père adéquatement, – car « nul ne connaît non plus le Père, dit Jésus, sinon le Fils et celui à qui le Fils l’a révélé » (Mt 11,27) –, le Fils voit Dieu comme il le faut et il le révèle avec l’Esprit et par l’Esprit Saint à chacun selon sa capacité. (…)

Donc, puisque les anges l’ignorent – nous l’avons dit en effet, l’unique engendré, à chacun selon ses possibilités, révèle avec l’Esprit, par l’Esprit Saint –, que nul homme ne rougisse d’avouer son ignorance.

Saint Cyrille de Jérusalem (313-350)

 

 

 

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