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Vaincre le monde par notre foi

Ce qui rend notre victoire si précieuse, c’est qu’elle est, elle-même, un insigne don d’amour que le Christ nous fait : il l’a payé de son sang. Écoutez ce que disait Notre-Seigneur à ses disciples, à la fin de sa vie : « Ayez confiance, j’ai vaincu le monde » (cf. Jn 16,33).

Et comment l’a-t-il vaincu, ce monde ? Est-ce par de l’or ? Est-ce par l’éclat des actions extérieures ? Non, pour le monde, le Christ n’était que « le fils d’un artisan » de Nazareth (cf. Mt 13,55). Il a été humble toute sa vie. Il est né dans une étable, il a vécu dans un atelier ; durant ses courses apostoliques, il n’avait pas toujours de gîte, de place même où reposer la tête. La sagesse du monde eût haussé les épaules à l’idée qu’on pût triompher d’elle par la pauvreté et le renoncement. Est-ce par le succès temporel, immédiat, de ses entreprises ou encore par d’autres avantages humains propres à s’imposer et à dominer ? Non encore : il a été bafoué, crucifié. Aux yeux des « sages » d’alors, sa mission échouait lamentablement sur la croix. Ses disciples sont dispersés, la foule hoche la tête ; les pharisiens ricanent : « Il a sauvé les autres, et il ne peut se sauver lui-même ; qu’il descende donc de la croix, et alors, ‒ mais alors seulement, ‒ nous croiront en lui ! » (Mt 27,42).

Et pourtant, l’échec n’était qu’apparent ; c’est à ce moment précis que le Christ remportait en réalité la victoire ; aux yeux du monde, au point de vue naturel, le Christ était un vaincu ; mais aux yeux de Dieu, il était, à cet instant même, vainqueur du prince des ténèbres et vainqueur du monde : « Ayez confiance, j’ai vaincu le monde ». (…) Jésus donne à ses disciples de pouvoir également vaincre le monde. Mais comment les fait-il participer à sa victoire ? En leur conférant, par la foi qu’ils ont en lui, l’adoption divine qui les rend enfants de Dieu.

Bienheureux Columba Marmion (1858-1923)

 

 

 

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