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Archive pour le mot-clef ‘évangile’

Évangile de Jésus Christ selon saint Jean 16,29-33.

lundi 18 mai 2015

En ce temps-là, les disciples de Jésus lui dirent : « Voici que tu parles ouvertement et non plus en images.
Maintenant nous savons que tu sais toutes choses, et tu n’as pas besoin qu’on t’interroge : voilà pourquoi nous croyons que tu es sorti de Dieu. »
Jésus leur répondit : « Maintenant vous croyez !
Voici que l’heure vient – déjà elle est venue – où vous serez dispersés chacun de son côté, et vous me laisserez seul ; mais je ne suis pas seul, puisque le Père est avec moi.
Je vous ai parlé ainsi, afin qu’en moi vous ayez la paix. Dans le monde, vous avez à souffrir, mais courage ! Moi, je suis vainqueur du monde. »

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Seigneur, ta miséricorde est éternelle. Ô Christ, toi qui es toute miséricorde, donne-nous ta grâce ; étends ta main et viens en aide à tous ceux qui sont tentés, toi qui es bon. Aie pitié de tous tes enfants et viens à leur secours ; donne-nous, Seigneur miséricordieux, de nous réfugier à l’ombre de ta protection et d’être délivrés du mal et des adeptes du Malin.

Ma vie s’est fripée comme une toile d’araignée. Au temps de la détresse et du trouble, nous sommes devenus comme des réfugiés, et nos années ont flétri sous la misère et les malheurs. Seigneur, toi qui as apaisé la mer d’un mot, apaise aussi dans ta miséricorde les troubles du monde, soutiens l’univers qui chancelle sous le poids de ses fautes.

Gloire au Père et au Fils et au Saint Esprit. Seigneur, que ta main miséricordieuse repose sur les croyants et confirme ta promesse aux apôtres : « Je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin du monde » (Mt 28,20). Sois notre secours comme tu as été le leur et, par ta grâce, sauve-nous de tout mal ; donne-nous la sécurité et la paix, afin que nous te rendions grâces et adorions ton Saint Nom en tout temps.

Liturgie chaldéenne
Hymne de l’office du deuxième jour du « Ba’oussa », de saint Ephrem (trad. Conseil pontifical pour l’unité des chrétiens)

 

 

Ascension du Seigneur, solennité

jeudi 14 mai 2015

Ascension

Chers fils et frères et amis en Jésus-Christ,

À l’occasion de cette fête de l’Ascension le Pape est heureux d’offrir le saint Sacrifice eucharistique avec vous et pour vous. […]

Avec joie et animés de nouvelles résolutions pour l’avenir, réfléchissons un moment sur le grand mystère que célèbre la liturgie d’aujourd’hui. Toute la pleine signification de 1’Ascension du Christ est exprimée dans les lectures de la Sainte Écriture. La richesse de ce mystère est contenue dans ces deux affirmations : « Jésus donna ses instructions… » puis « Jésus prit place… ».

Selon la Divine Providence – dans l’éternel dessein du Père – l’heure était venue pour le Christ de quitter la terre. Il allait prendre congé de ses apôtres et, avec eux, de Marie sa Mère, mais non sans leur avoir d’abord donné ses instructions. Les apôtres avaient maintenant une mission à accomplir conformément aux instructions laissées par Jésus, et ces instructions étaient à leur tour l’expression fidèle de la volonté du Père.
Ces instructions indiquaient avant tout que les apôtres devaient attendre l’Esprit Saint qui était le don du Père. Il devait être absolument clair dès le début que la source de la force des apôtres était le Saint-Esprit. C’est l’Esprit qui guide l’Église sur les voies de la vérité, l’Évangile doit être propagé par la puissance de Dieu et non par la sagesse ou la puissance de l’homme.
En outre, selon ces instructions, les apôtres étaient chargés de proclamer la Bonne Nouvelle dans le monde entier. Et ils devaient baptiser au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit. Comme Jésus, ils devaient parler clairement du Royaume de Dieu et du salut. Les apôtres devaient rendre témoignage du Christ « jusqu’aux confins de la terre ». L’Église primitive comprit parfaitement ces instructions et c’est ainsi qu’elle inaugura l’ère missionnaire. Et chaque communauté savait que cette ère ne prendrait fin que le jour où le même Jésus qui était monté au ciel, serait revenu.

Les paroles de Jésus constituèrent pour l’Église un trésor qu’il fallait garder en dépôt et proclamer, méditer et vivre. Et, en même temps, l’Esprit Saint enracina dans l’Église un charisme apostolique qui avait pour objet de garder intacte cette révélation. Par ces paroles Jésus allait vivre toujours dans son Église : « Je suis avec vous pour toujours ». Et la communauté ecclésiale tout entière prit ainsi conscience de la nécessité de la fidélité aux instructions de Jésus, au dépôt de la foi. Cette sollicitude devait se transmettre de générations en générations, jusqu’à nos propres jours. […] La parole de Dieu – et seulement la parole de Dieu – est à la base de tout ministère, de toute activité pastorale de toute action sacerdotale. L’autorité de la parole de Dieu a constitué la base dynamique du Concile Vatican II et Jean XXIII l’a mis en évidence dans son discours d’ouverture : « Le souci principal du Concile œcuménique, a-t-il dit, sera celui-ci : que le dépôt sacré de la doctrine chrétienne soit toujours plus effectivement gardé et enseigné » (Discours du 11 octobre 1962). […] notre plus grand défi est d’être fidèles aux instructions du Seigneur Jésus.

Et la seconde réflexion sur la signification de l’Ascension est basée sur cette phrase : « Jésus prit sa place… ». Après avoir subi l’humiliation de sa passion, Jésus prit sa place à la droite de Dieu. Il prit sa place avec le Père éternel. Mais ainsi il pénétra dans les cieux comme notre Tête. Et là-haut, selon l’expression de Léon le Gand « la gloire de la Tête » devint « l’espoir du corps » (cf. Sermo I de Ascensione Domini). Jésus a pris pour toute l’éternité sa place comme « le premier-né parmi de nombreux frères » (Rm 8, 29). En raison de notre nature nous sommes près de Dieu dans le Christ. Et, comme homme, le Seigneur Jésus est vivant pour toute l’éternité pour intercéder près de son Père en notre faveur (cf. He 7, 25). Et en même temps, du haut de son trône de gloire, Jésus envoie à toute son Église un message d’espérance et une invitation à la sainteté.

Par les mérites de Jésus et grâce à son intercession près de son Père, nous sommes capables d’obtenir en lui la justice et la sainteté de vie. L’Église peut rencontrer des difficultés, l’Évangile peut subir des échecs, mais comme Jésus est assis à la droite du Père, l’Église ne sera jamais vaincue. La puissance du Christ glorifié, du Fils bien-aimé du Père éternel n’a pas de limites et surabonde pour défendre chacun de nous et nous tous dans la fidélité de notre dévouement au Royaume de Dieu et dans la générosité de notre célibat. L’efficacité de l’Ascension du Christ touche chacun de nous dans les réalités concrètes de nos vies quotidiennes. À cause de ce mystère, l’Église tout entière a pour vocation d’attendre « dans une joyeuse espérance la venue de notre Sauveur, Jésus-Christ ».

Chers Fils, soyez imprégnés de l’espérance qui est si fortement une part du mystère de l’Ascension de Jésus. Soyez profondément convaincus de la victoire et du triomphe du Christ sur le péché et la mort. Ayez conscience que la puissance du Christ est plus grande que notre faiblesse, plus grande que la faiblesse du monde entier. Tâchez de comprendre et de partager la joie que Marie a éprouvée en sachant que son Fils avait pris sa place près de son Père qu’il aimait infiniment. Et aujourd’hui renouvelez votre foi dans la promesse de Notre Seigneur Jésus-Christ qui est parti pour nous préparer une place, de sorte qu’il pourra revenir et nous prendre avec lui.
Voilà le mystère de l’Ascension de notre Chef. Rappelons-nous toujours : « Jésus a donné ses instructions » et ensuite « Jésus a pris sa place ».
Amen.

Extraits de l’homélie de saint Jean-Paul II
(Rome, 24 mai 1979)

Source principale : vatican.va (« Rév. x gpm »).

Évangile de Jésus Christ selon saint Jean 15,12-17.

vendredi 8 mai 2015

En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples : Mon commandement, le voici : Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés.
Il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ceux qu’on aime.
Vous êtes mes amis si vous faites ce que je vous commande.
Je ne vous appelle plus serviteurs, car le serviteur ne sait pas ce que fait son maître ; je vous appelle mes amis, car tout ce que j’ai entendu de mon Père, je vous l’ai fait connaître.
Ce n’est pas vous qui m’avez choisi, c’est moi qui vous ai choisis et établis, afin que vous alliez, que vous portiez du fruit, et que votre fruit demeure. Alors, tout ce que vous demanderez au Père en mon nom, il vous le donnera.
Voici ce que je vous commande : c’est de vous aimer les uns les autres.

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La mesure de l’humanité se détermine essentiellement dans son rapport à la souffrance et à celui qui souffre. Cela vaut pour chacun comme pour la société. Une société qui ne réussit pas à accepter les souffrants et qui n’est pas capable de contribuer, par la compassion, à faire en sorte que la souffrance soit partagée et portée aussi intérieurement est une société cruelle et inhumaine… Le mot latin « con-solatio », consolation, l’exprime de manière très belle, suggérant un être-avec dans la solitude, qui alors n’est plus solitude. La capacité d’accepter la souffrance par amour du bien, de la vérité et de la justice est constitutive de la mesure de l’humanité, parce que si, en définitive, mon bien-être personnel, mon intégrité sont plus importants que la vérité et la justice, alors la domination du plus fort l’emporte ; alors règnent la violence et le mensonge…

Souffrir avec l’autre, pour les autres ; souffrir par amour de la vérité et de la justice, souffrir à cause de l’amour et pour devenir une personne qui aime vraiment — ce sont des éléments fondamentaux d’humanité ; leur abandon détruirait l’homme lui-même. Mais encore une fois surgit la question : en sommes-nous capables ? … À la foi chrétienne, dans l’histoire de l’humanité, revient justement ce mérite d’avoir suscité dans l’homme d’une manière nouvelle et à une profondeur nouvelle la capacité de souffrir de la sorte, qui est décisive pour son humanité. La foi chrétienne nous a montré que vérité, justice, amour ne sont pas simplement des idéaux, mais des réalités de très grande densité. Elle nous a montré en effet que Dieu — la Vérité et l’Amour en personne — a voulu souffrir pour nous et avec nous.

Benoît XVI, pape de 2005 à 2013
Encyclique « Spe salvi », § 38-39 (trad. © copyright Libreria Editrice Vaticana)

 

 

 

 

Évangile de Jésus Christ selon saint Jean 15,9-11.

jeudi 7 mai 2015

En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples : Comme le Père m’a aimé, moi aussi je vous ai aimés. Demeurez dans mon amour.
Si vous gardez mes commandements, vous demeurerez dans mon amour, comme moi, j’ai gardé les commandements de mon Père, et je demeure dans son amour.
Je vous ai dit cela pour que ma joie soit en vous, et que votre joie soit parfaite.

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La joie est prière. La joie est force. La joie est amour. Elle est comme un filet d’amour qui prend les âmes. « Dieu aime ceux qui donnent avec joie » (2Co 9,7). Ceux qui donnent avec joie donnent le plus. Il n’y a pas de meilleure façon de manifester notre gratitude à Dieu et aux hommes que d’accepter tout avec joie. Un cœur brûlant d’amour est nécessairement un cœur joyeux. Ne laissez jamais la tristesse vous envahir au point de vous faire oublier la joie du Christ ressuscité.

Nous éprouvons tous l’ardent désir du ciel où se trouve Dieu. Or il est en notre pouvoir à tous d’être dès maintenant au ciel avec lui, d’être heureux avec lui en cet instant même. Mais ce bonheur immédiat avec lui veut dire : aimer comme il aime, aider comme il aide, donner comme il donne, servir comme il sert, secourir comme il secourt, demeurer avec lui toutes les heures du jour, et toucher son être même derrière le visage de l’affliction humaine.

Bienheureuse Teresa de Calcutta (1910-1997), fondatrice des Sœurs Missionnaires de la Charité
Something Beautiful for God (trad. La Joie du don, p. 73 rev.)

 

 

 

 

 

 

Évangile de Jésus Christ selon saint Jean 15,1-8.

dimanche 3 mai 2015

-DrWOKBZC4uKJc0Qoh_a0jM98rIEn ce temps-là, Jésus disait à ses disciples : Moi, je suis la vraie vigne, et mon Père est le vigneron.

Tout sarment qui est en moi, mais qui ne porte pas de fruit, mon Père l’enlève ; tout sarment qui porte du fruit, il le purifie en le taillant, pour qu’il en porte davantage.
Mais vous, déjà vous voici purifiés grâce à la parole que je vous ai dite.
Demeurez en moi, comme moi en vous. De même que le sarment ne peut pas porter de fruit par lui-même s’il ne demeure pas sur la vigne, de même vous non plus, si vous ne demeurez pas en moi.
Moi, je suis la vigne, et vous, les sarments. Celui qui demeure en moi et en qui je demeure, celui-là porte beaucoup de fruit, car, en dehors de moi, vous ne pouvez rien faire.
Si quelqu’un ne demeure pas en moi, il est, comme le sarment, jeté dehors, et il se dessèche. Les sarments secs, on les ramasse, on les jette au feu, et ils brûlent.
Si vous demeurez en moi, et que mes paroles demeurent en vous, demandez tout ce que vous voulez, et cela se réalisera pour vous.
Ce qui fait la gloire de mon Père, c’est que vous portiez beaucoup de fruit et que vous soyez pour moi des disciples.

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Il te suffit de regarder la vigne avec intelligence pour te souvenir de ta nature. Tu te rappelles évidemment la comparaison faite par le Seigneur quand il dit qu’il est lui-même la vigne et son Père, le vigneron. Chacun de nous avons été greffés par la foi sur l’Église, et le Seigneur nous appelle des sarments, il nous exhorte à porter beaucoup de fruits, de peur que notre stérilité ne nous fasse condamner et livrer au feu. Il ne cesse, en toutes occasions, de comparer les âmes humaines à des vignes. Mon bien-aimé avait une vigne, dit-il, sur un coteau, en un lieu fertile (Is 5,1), et: J’ai planté une vigne, je l’ai entourée d’une haie (cf. Mt 21,33). Ce sont évidemment les âmes humaines que Jésus appelle sa vigne, elles qu’il a entourées comme d’une clôture, de la sécurité que donnent ses commandements et de la garde de ses anges, car l’ange du Seigneur campera autour de ceux qui le craignent (Ps 33,8). Ensuite il a planté autour de nous une sorte de palissade en établissant dans l’Église premièrement des Apôtres, deuxièmement des prophètes, troisièmement des docteurs.
En outre, par les exemples des saints hommes d’autrefois, il élève nos pensées sans les laisser tomber à terre où elles mériteraient d’être foulées aux pieds. Il veut que les embrassements de la charité, comme les vrilles d’une vigne, nous attachent à notre prochain et nous fassent reposer sur lui afin qu’en gardant constamment notre élan vers le ciel, nous nous élevions comme des vignes grimpantes jusqu’aux plus hautes cimes.
Il nous demande encore de consentir à être sarclés. Or une âme est sarclée quand elle écarte d’elle les soucis du monde qui sont un fardeau pour nos coeurs. Ainsi celui qui écarte de soi l’amour charnel et l’attachement aux richesses, ou qui tient pour détestable et méprisable la passion pour cette misérable gloriole, a, pour ainsi dire, été sarclé, et il respire de nouveau, débarrassé du fardeau inutile des pensées terrestres.
Mais, pour rester dans la ligne de la parabole, il ne nous faut pas produire que du bois, c’est-à-dire vivre avec ostentation, ni rechercher la louange de ceux du dehors: il nous faut porter du fruit en réservant nos oeuvres pour les montrer au vrai vigneron.

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Saint Basile le Grand ( + 379)
Homélies sur l’Hexaéméron, 5, 6
zenit.org

 

 

 

Évangile de Jésus Christ selon saint Jean 3,16-21.

mercredi 15 avril 2015

En ce temps-là, Jésus disait à Nicodème : « Dieu a tellement aimé le monde qu’il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en lui ne se perde pas, mais obtienne la vie éternelle.
Car Dieu a envoyé son Fils dans le monde, non pas pour juger le monde, mais pour que, par lui, le monde soit sauvé.
Celui qui croit en lui échappe au Jugement ; celui qui ne croit pas est déjà jugé, du fait qu’il n’a pas cru au nom du Fils unique de Dieu.
Et le Jugement, le voici : la lumière est venue dans le monde, et les hommes ont préféré les ténèbres à la lumière, parce que leurs œuvres étaient mauvaises.
Celui qui fait le mal déteste la lumière : il ne vient pas à la lumière, de peur que ses œuvres ne soient dénoncées ;
mais celui qui fait la vérité vient à la lumière, pour qu’il soit manifeste que ses œuvres ont été accomplies en union avec Dieu. »

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À l’instant où nous sommes baptisés, nous sommes illuminés ; illuminés, nous devenons fils ; devenus fils, nous sommes rendus parfaits ; et rendus parfaits, nous recevons l’immortalité. « Je le dis, parole du Seigneur, vous êtes tous dieux et fils du Très-Haut ! » (Ps 81,6 ; cf Jn 10,34)

À cette action du baptême, on donne divers noms : on l’appelle grâce, illumination, bain, parachèvement. Bain, puisque nous y sommes purifiés de nos fautes ; grâce, puisque le châtiment dû pour nos péchés est levé ; illumination, puisque nous contemplons la sainte lumière de notre salut en laquelle nous pénétrons du regard les choses divines ; parachèvement, puisque rien ne manque. Que manquerait-il, en effet, à celui qui a connu Dieu ? Et comment pourrait-on appeler « grâce de Dieu » quelque chose qui ne serait pas parfait ? Car, étant lui-même parfait, Dieu ne saurait donner que des choses parfaites…

À peine donc quelqu’un est-il régénéré que, comme son nom l’indique, il a été « illuminé » : le voilà libéré des ténèbres et, du même coup, gratifié de la lumière… Nous sommes débarrassés de nos péchés, qui, comme un nuage, couvraient l’Esprit divin, et voilà l’œil de notre esprit libéré, découvert, lumineux, cet œil qui seul nous fait contempler les choses divines.

Saint Clément d’Alexandrie (150-v. 215), théologien
Le Pédagogue, 1,6 (trad. Brésard 2000 ans B )

 

 

Jeudi de Pâques

jeudi 9 avril 2015

Les évangiles

Ils sont tirés des quatre évangiles et présentent une vue globale des principales apparitions. Il serait aventureux de parler ici de chronologie, tant ce terme paraît sujet à caution, cependant l’ordre des péricopes de Luc et Jean a été suivi.
L’évangile du dimanche de la Résurrection avait mis en relief l’initiative de Marie-Madeleine, la première à se rendre au tombeau, « le premier jour de la semaine, de grand matin, alors qu’il fait encore sombre » (Jean 20, 1-9).
Dans cette continuité, le lundi de l’octave fera tout naturellement place à l’apparition de Jésus aux saintes femmes, qui sont, comme Marie-Madeleine, « apôtres des apôtres » et, comme celle-ci, s’approchent de Jésus et « lui saisissent les pieds », et portent la nouvelle aux disciples. Cependant il fallait souligner l’apparition toute particulière à Marie-Madeleine, celle qui montra tellement d’amour, dans un dialogue très personnel avec le maître, son « Rabbouni ». Alors l’appellation par Jésus de « Femme » ne sera pas pour nous surprendre : elle en fait une figure emblématique de tout disciple qui aime : nous en écoutons le récit le mardi en Jean 20, 11-19.
Le récit des apparitions se poursuit en Luc 24, 13-35 (mercredi) et 24, 35-48 (jeudi) par la longue marche « accompagnée », d’abord désabusée, puis illuminée soudain, au terme, des pèlerins d’Emmaüs. Comme il serait bon, pour nous aussi, de nous laisser ouvrir l’intelligence aux Écritures et s’embraser le cœur pour enfin le reconnaître encore et encore, en chaque eucharistie, à la fraction du pain!
Vendredi, avec Jean 21, 1-14, sur les bords du lac de Tibériade, « le filet plein de gros poissons » et le repas tout préparé par Jésus, nous répondrons à l’invitation : « Venez déjeuner ». Aurons-nous encore besoin de poser la question : « Qui es-tu ? », nous savons que c’est le Seigneur.
L’évangile de Marc 16, 9-15 (samedi) clôt cette semaine en présentant une synthèse des apparitions.

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Aujourd’hui : Jeudi de Pâques

Dans le Livre des Actes des Apôtres : discours de Pierre ; conversion

Psaume 8 : Jésus couronné de gloire

Évangile de Luc : apparition aux apôtres

 

Sources Vives n° 91

 

 

 

Évangile de Jésus Christ selon saint Luc 18,9-14.

samedi 14 mars 2015

En ce temps-là, à l’adresse de certains qui étaient convaincus d’être justes et qui méprisaient les autres, Jésus dit la parabole que voici :
« Deux hommes montèrent au Temple pour prier. L’un était pharisien, et l’autre, publicain (c’est-à-dire un collecteur d’impôts).
Le pharisien se tenait debout et priait en lui-même : “Mon Dieu, je te rends grâce parce que je ne suis pas comme les autres hommes – ils sont voleurs, injustes, adultères –, ou encore comme ce publicain.
Je jeûne deux fois par semaine et je verse le dixième de tout ce que je gagne.”
Le publicain, lui, se tenait à distance et n’osait même pas lever les yeux vers le ciel ; mais il se frappait la poitrine, en disant : “Mon Dieu, montre-toi favorable au pécheur que je suis !”
Je vous le déclare : quand ce dernier redescendit dans sa maison, c’est lui qui était devenu un homme juste, plutôt que l’autre. Qui s’élève sera abaissé ; qui s’abaisse sera élevé. » Avec quelle précaution le pharisien qui montait au Temple pour y faire sa prière, et qui avait fortifié la citadelle de son âme, prétendait jeûner deux fois par semaine et donner le dixième de ce qu’il gagnait. En disant : « Mon Dieu, je te rends grâce », il est bien clair qu’il avait apporté toutes les précautions imaginables pour s’en prémunir. Mais il laisse un endroit ouvert et exposé à son ennemi en ajoutant : « Parce que je ne suis pas comme ce publicain ». Ainsi, par la vanité, il a donné à son ennemi d’entrer dans la ville de son cœur qu’il avait pourtant bien verrouillée par ses jeûnes et ses aumônes.

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Avec quelle précaution le pharisien qui montait au Temple pour y faire sa prière, et qui avait fortifié la citadelle de son âme, prétendait jeûner deux fois par semaine et donner le dixième de ce qu’il gagnait. En disant : « Mon Dieu, je te rends grâce », il est bien clair qu’il avait apporté toutes les précautions imaginables pour s’en prémunir. Mais il laisse un endroit ouvert et exposé à son ennemi en ajoutant : « Parce que je ne suis pas comme ce publicain ». Ainsi, par la vanité, il a donné à son ennemi d’entrer dans la ville de son cœur qu’il avait pourtant bien verrouillée par ses jeûnes et ses aumônes.

Toutes les autres précautions sont donc inutiles, quand il reste en nous quelque ouverture par où l’ennemi peut entrer… Ce pharisien avait vaincu la gourmandise par l’abstinence ; il avait surmonté l’avarice par la générosité… Mais combien de travaux en vue de cette victoire ont été anéantis par un seul vice ? par la brèche d’une seule faute ?

C’est pourquoi il ne nous faut pas seulement penser à pratiquer le bien, mais aussi veiller avec soin sur nos pensées, pour les garder pures dans nos bonnes œuvres. Car si elles sont une source de vanité ou d’orgueil dans notre cœur, nous combattons alors seulement pour la vaine gloire, et non pour celle de notre Créateur.

Saint Grégoire le Grand (v. 540-604), pape et docteur de l’Église
Moralia, 76

 

 

 

 

Évangile de Jésus Christ selon saint Luc 6,36-38.

lundi 2 mars 2015

En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples : Soyez miséricordieux comme votre Père est miséricordieux.
Ne jugez pas, et vous ne serez pas jugés ; ne condamnez pas, et vous ne serez pas condamnés. Pardonnez, et vous serez pardonnés.
Donnez, et l’on vous donnera : c’est une mesure bien pleine, tassée, secouée, débordante, qui sera versée dans le pan de votre vêtement ; car la mesure dont vous vous servez pour les autres servira de mesure aussi pour vous. »

 

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Graine

vendredi 30 janvier 2015

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« Le Royaume des cieux est semblable à une graine de moutarde qu’un homme sème en son champ ; en poussant, il devient comme un arbre, en sorte que les oiseaux du ciel viennent se reposer sur ses branches » (Mt 13,31). Ce petit grain de semence est pour nous le symbole de Jésus Christ, qui mis en terre dans le jardin où il a été enseveli, en est ressorti peu après par sa résurrection, debout comme un grand arbre.

On peut dire que quand il est mort, ce fut comme un petit grain de semence. Ce fut un grain de semence par l’humiliation de sa chair, et un grand arbre par la glorification de sa majesté. Ce fut un grain de semence lorsqu’il est apparu à nos yeux tout défiguré ; et un arbre lorsqu’il est ressuscité comme le plus beau des hommes (Ps 44,3).

Les branches de cet arbre mystérieux sont les saints prédicateurs de l’Évangile, dont un psaume nous marque l’étendue : « Leur renommée s’est répandue par tout l’univers, et leurs paroles jusqu’aux extrémités de la terre » (Ps 19,5 ; cf Rm 10,18). Les oiseaux se reposent sur ses branches lorsque les âmes justes qui se sont élevées des attraits de la terre en s’appuyant sur les ailes de la sainteté, trouvent dans les paroles de ces prédicateurs de l’Évangile la consolation dont elles ont besoin dans les peines et les fatigues de cette vie.

Saint Grégoire le Grand (v. 540-604), pape et docteur de l’Église
Homélies sur Matthieu, ch. 13