ACCUEIL

Archive pour le mot-clef ‘miséricorde’

« Tu peux me purifier. »

jeudi 15 janvier 2015

Man jump

Tu ne dois pas manquer de confiance en Dieu ni désespérer de sa miséricorde ; je ne veux pas que tu doutes ou que tu désespères de pouvoir devenir meilleur. Car, même si le démon a pu te précipiter des hauteurs de la vertu dans les abîmes du mal, combien plus Dieu pourra-t-il te rappeler vers le sommet du bien, et non seulement te ramener dans l’état où tu étais avant ta chute, mais te rendre beaucoup plus heureux que tu paraissais auparavant. Ne perds pas courage, je t’en supplie, et ne ferme pas tes yeux à l’espoir du bien, de peur qu’il ne t’advienne ce qui arrive à ceux qui n’aiment pas Dieu ; car ce n’est pas le grand nombre des péchés qui mène l’âme au désespoir, mais le dédain de Dieu. « C’est le propre des impies, dit le Sage, de désespérer du salut et de le dédaigner, lorsqu’ils sont tombés au fond de l’abîme du péché » (Pr 18,3 Vulg).

Toute pensée qui nous enlève l’espoir de la conversion découle donc d’un manque de foi : comme une lourde pierre attachée à notre cou, elle nous force à regarder toujours en bas, vers la terre, et ne nous permet pas de lever les yeux vers le Seigneur. Mais celui qui a un cœur courageux et un esprit éclairé sait dégager son cou de ce poids détestable. « Comme les yeux des serviteurs vers les mains de leurs maîtres, comme les yeux d’une servante vers les mains de sa maîtresse, ainsi nos yeux vers le Seigneur notre Dieu jusqu’à ce qu’il nous prenne en pitié » (Ps 123,2-3).

Raban Maur (v. 784-856), abbé bénédictin et évêque
Trois livres à Bonose, livre 3, 4 ; PL 112, 1306 (trad. Orval rev.)

 

 

 

Rosaire

vendredi 7 novembre 2014
rosaire

www.traditions-monastiques.com

.
Lorsque nous étions enfants, nous aimions que notre mère nous raconte encore et encore la même histoire. Le Rosaire, c’est un peu cela. Chaque Je vous salue Marie est une demande adressée à Marie de nous raconter comment elle a vécu, comment sa vie a été transformée par le mystère de la vie de Jésus que nous méditons. Nous lui demandons de nous faire vivre ce passage de l’évangile que nous méditons pour que la grâce du Christ agisse en nous comme elle a agi, alors, en Marie. C’est ainsi que le Rosaire est une prière non pas à Marie mais en Marie…

(…)

La prière toute simple du Je vous salue Marie retrace notre voyage terrestre et c’est pour cela que le Rosaire est la prière par excellence du pèlerin : ne cite-il pas les trois moments clefs de notre vie : la conception, maintenant et l’heure de notre mort ?
13678129Je vous salue Marie… Les paroles de l’Ange promettent la fécondité à une Vierge et à une femme stérile, Elisabeth. La salutation de l’Ange nous dit que lorsque nous accueillons la Parole de Dieu dans notre vie, quelque chose de beau et de grand naît. La salutation de l’Ange est aussi pour nous. Dieu veut que notre vie porte un fruit et un fruit qui demeure (cf. Jn 15, 16), un fruit béni en somme !
Priez pour nous pauvres pécheurs, maintenant… Nous demandons, nous implorons la prière de Marie parce que nous sommes de « pauvres pécheurs ». Le présent est un moment où nous avons besoin de la compassion, de la miséricorde des autres et de Marie. Le présent est un moment où les autres ont besoin de notre miséricorde, de notre compassion. On dit que saint Dominique, la nuit, priait et pleurait en se tournant vers Dieu en disant : « Ma miséricorde, que vont devenir les pécheurs ? Seigneur, pitié pour ton peuple ! » La prière du Rosaire nous fortifie, elle nous encourage car, comme le dit la prière du souvenez-vous : on n’a jamais entendu dire qu’aucun de ceux qui ont eu recours à votre protection, imploré vos suffrages et réclamé votre secours, ait été abandonné.
… et à l’heure de notre mort. Nous demandons que la miséricorde de Dieu, par l’intercession de Marie, ne se contente pas d’effacer ce que nous avons fait de mal. Nous demandons que la miséricorde de Dieu transfigure le sens de notre péché pour en faire une nouvelle naissance. Nous le demandons pour chacun de nos péchés qui est une petite mort spirituelle. Mais nous le demandons spécialement pour ce jour où nous nous en allons à la rencontre de notre Créateur. Nous le demandons pour dire avec sainte Thérèse de l’Enfant Jésus : Je ne meurs pas, j’entre dans la vie !

.
rosaire.org

 

 

« Prendre place au festin dans le royaume de Dieu »

mercredi 29 octobre 2014

relever

[Quand le pécheur reconnaît sa faute], la grâce divine fait naître une si grande contrition, compassion et vraie soif de Dieu, que le pécheur, soudain délivré du péché et de la peine, est relevé… La contrition nous purifie, la compassion nous prépare, la vraie soif de Dieu nous rend dignes. Selon ma façon de comprendre, voilà les trois moyens par lesquels toutes les âmes vont au ciel, c’est-à-dire celles qui ont péché sur terre et qui seront sauvées. Car toute âme pécheresse doit être guérie par ces trois remèdes. Même guérie, ses blessures demeurent devant Dieu, non plus en tant que blessures, mais en tant que signes glorieux. En contrepartie de notre punition ici-bas par la souffrance et par la pénitence, au ciel nous serons récompensés par l’amour bienveillant de notre Seigneur… Il considère le péché de ceux qui l’aiment comme une tristesse et une souffrance, mais, à cause de son amour, pas comme condamnable. La récompense que nous recevrons ne sera pas minime, mais éminente, honorable, glorieuse ; et ainsi la honte sera changée en gloire et en joie.

Car en sa bienveillance, notre Seigneur ne veut pas que ses serviteurs désespèrent par suite de leurs chutes fréquentes et pitoyables ; nos chutes ne l’empêchent pas de nous aimer… Il veut que nous sachions qu’il est le fondement de toute notre vie dans l’amour et, plus encore, qu’il est notre protecteur éternel, nous défendant avec puissance contre tous les ennemis qui s’acharnent furieusement sur nous. Et, hélas, nous avons grandement besoin de lui puisque nous leur donnons souvent prise sur nous par nos chutes.

Julienne de Norwich (1342-après 1416), recluse anglaise
Révélations de l’amour divin, ch. 39

 

 

 

La route vers Jérusalem

mardi 30 septembre 2014

anges

Le poids de notre fragilité nous fait pencher vers les réalités d’ici-bas ; le feu de ton amour, Seigneur, nous soulève et nous porte vers les réalités d’en haut. Nous y montons par l’élan de notre cœur, chantant les psaumes des montées. Nous brûlons de ton feu, le feu de ta bonté ; c’est lui qui nous transporte.

Où nous fais-tu monter ainsi ? Vers la paix de la Jérusalem céleste. « J’ai tressailli de joie quand on m’a dit : Allons à la maison du Seigneur » (Ps 121,1). Rien d’autre que le désir d’y demeurer éternellement ne nous y fera parvenir. Tant que nous sommes dans notre corps nous cheminons vers toi. Ici-bas nous n’avons pas de cité permanente ; nous cherchons sans cesse notre demeure dans la cité à venir (He 13,14). Que ta grâce me conduise, Seigneur, au fond de mon cœur pour y chanter ton amour, toi mon Roi et mon Dieu… Et me souvenant de cette Jérusalem céleste, mon cœur y montera : vers Jérusalem ma vraie patrie, Jérusalem ma vraie mère (Ga 4,26). Tu es son Roi, sa lumière, son défenseur, son protecteur, son pasteur ; tu es sa joie inaltérable ; ta bonté est la source de tous ses biens inexprimables…, toi qui es mon Dieu et ma divine miséricorde.

Saint Augustin (354-430), évêque d’Hippone (Afrique du Nord) et docteur de l’Église
Méditations, ch. 18

 

 

 

« Les publicains et les prostituées vous précèdent dans le Royaume de Dieu. »

dimanche 28 septembre 2014

citation

Les portes sont ouvertes à chaque personne qui se tourne sincèrement vers Dieu, de tout son cœur, et le Père reçoit avec joie un enfant qui se repent vraiment. Quel est le signe du vrai repentir ? Ne plus retomber dans les vieilles fautes et arracher de ton cœur, par leurs racines, les péchés qui te mettaient en danger de mort. Une fois qu’ils auront été effacés, Dieu reviendra habiter en toi. Car, comme dit l’Écriture, un pécheur qui se convertit et se repent procurera au Père et aux anges du ciel une joie immense et incomparable (Lc 15,10). Voilà pourquoi le Seigneur s’est écrié : « C’est la miséricorde que je désire, et non le sacrifice » (Os 6,6; Mt 9,13). « Je ne veux pas la mort du pécheur, mais qu’il se convertisse » (Ez 33,11) ; « Si vos péchés sont comme la laine écarlate, ils deviendront blancs comme la neige ; s’ils sont plus noirs que la nuit, je les laverai, si bien qu’ils deviendront comme la laine blanche » (Is 1,18).

Dieu seul, en effet, peut remettre les péchés et ne pas imputer les fautes, alors que le Seigneur Jésus nous exhorte à pardonner chaque jour à nos frères qui se repentent. Et si nous, qui sommes mauvais, nous savons donner de bonnes choses aux autres (Mt 7,11), combien plus « le Père plein de tendresse » (2Co 1,3) le fera-t-il ! Le Père de toute consolation, qui est bon, plein de compassion, de miséricorde et de patience par nature, attend ceux qui se convertissent. Et la conversion véritable suppose que l’on cesse de pécher et que l’on ne regarde plus en arrière… Regrettons amèrement donc nos fautes passées et prions le Père pour qu’il les oublie. Il peut, dans sa miséricorde, défaire ce qui a été fait et, par la rosée de l’Esprit, effacer nos méfaits passés.

Saint Clément d’Alexandrie (150-v. 215), théologien
Homélie « Quel riche sera sauvé ? », 39-40 (trad. Delhougne, Les Pères commentent, p. 141 rev.)

 

 

 

 

Évangile de Jésus Christ selon saint Luc 7,11-17.

mardi 16 septembre 2014

j_104_lgésus se rendait dans une ville appelée Naïm. Ses disciples faisaient route avec lui, ainsi qu’une grande foule.
Il arriva près de la porte de la ville au moment où l’on transportait un mort pour l’enterrer ; c’était un fils unique, et sa mère était veuve. Une foule considérable accompagnait cette femme.
En la voyant, le Seigneur fut saisi de pitié pour elle, et lui dit : « Ne pleure pas. »
Il s’avança et toucha la civière ; les porteurs s’arrêtèrent, et Jésus dit : « Jeune homme, je te l’ordonne, lève-toi. »
Alors le mort se redressa, s’assit et se mit à parler. Et Jésus le rendit à sa mère.
La crainte s’empara de tous, et ils rendaient gloire à Dieu : « Un grand prophète s’est levé parmi nous, et Dieu a visité son peuple. »
Et cette parole se répandit dans toute la Judée et dans les pays voisins.

.

SoixanteDouze

.

La miséricorde de Dieu se laisse vite fléchir par les pleurs de cette mère. Elle est veuve ; les souffrances ou la mort de son fils unique l’ont brisée… Il me semble que cette veuve, entourée de la foule du peuple, est plus qu’une simple femme méritant par ses larmes la résurrection d’un fils, jeune et unique. Elle est l’image même de la Sainte Église qui, par ses larmes, au milieu du cortège funèbre et jusque dans le tombeau, obtient de rappeler à la vie le jeune peuple du monde… Car à la parole de Dieu les morts ressuscitent (Jn 5,28), ils retrouvent la voix et la mère recouvre son fils ; il est rappelé de la tombe, il est arraché au sépulcre.

Quelle est cette tombe pour vous, sinon votre mauvaise conduite ? Votre tombeau c’est le manque de foi… Le Christ vous libère de ce sépulcre ; vous sortirez du tombeau si vous écoutez la parole de Dieu. Et si votre péché est trop grave pour que les larmes de votre pénitence puissent le laver, qu’interviennent pour vous les pleurs de votre mère l’Église… Elle intercède pour chacun de ses enfants, comme pour autant de fils uniques. En effet, elle est pleine de compassion et éprouve une douleur spirituelle toute maternelle lorsqu’elle voit ses enfants entraînés à la mort par le péché.

Saint Ambroise (v. 340-397), évêque de Milan et docteur de l’Église
Commentaire sur l’évangile de Luc, V, 89 ; SC 45 (trad. SC, p. 214 rev.)

 

 

 

 

« Tenez-vous donc prêts, vous aussi. »

jeudi 28 août 2014

0

« Veillez, parce que vous ne savez pas quel jour votre Seigneur viendra. » Ces paroles me font penser au dernier appel qui viendra au moment que le Seigneur voudra. Je désire y répondre, et je désire que tout ce qui fait ma vie sur terre me prépare à ce moment. Je ne sais pas quand il arrivera, mais comme toute chose, ce moment-là également je le remets entre les mains de la Mère de mon Maître : Totus Tuus. Dans ces mêmes mains maternelles je laisse toute chose et tous ceux à qui m’ont associé ma vie et ma vocation. En ses mains je laisse par-dessus tout l’Église, et aussi ma nation et toute l’humanité. Je remercie chacun. À chacun je demande pardon. Je demande aussi de prier pour que la miséricorde de Dieu se montre plus grande que ma faiblesse et que mon indignité (06/03/1979)…

Chacun doit toujours compter avec la possibilité de la mort. Et il doit être prêt à se présenter devant le Seigneur et Juge, qui est en même temps Rédempteur et Père. Alors moi aussi je prends cela continuellement en considération, confiant ce moment décisif à la Mère du Christ et de l’Église, à la Mère de mon espérance…

Je désire encore une fois me confier totalement à la volonté du Seigneur. C’est lui qui décidera quand et comment doit se terminer ma vie terrestre et mon ministère pastoral. Dans ma vie et dans ma mort, Totus Tuus, par l’Immaculée. Acceptant dès aujourd’hui cette mort, j’espère que le Christ me donnera la grâce pour l’ultime passage, c’est-à-dire ma Pâque. J’espère aussi qu’il la rendra utile à cette cause suprême que j’essaie de servir : le salut des hommes, la sauvegarde de la famille humaine, et, en elle, de toutes les nations et de tous les peuples (parmi ceux-ci, je me tourne de façon particulière vers ma patrie terrestre) ; utile aux personnes qu’il m’a spécialement confiées, à la vie de l’Église, à la gloire de Dieu même (01/03/1980).

Saint Jean-Paul II (1920-2005), pape
Testament (trad. DC 2336  © copyright Libreria Editrice Vaticana)

 

 

 

Le Christ appelle tous les hommes à s’ouvrir au pardon de Dieu

mercredi 27 août 2014

kajP9s5582qk1qPbwR7nbuRIN1U

Vous pourriez me dire : l’Église est formée de pécheurs, nous le voyons chaque jour. Et cela est vrai, nous sommes une Église de pécheurs ; et nous, pécheurs, sommes appelés à nous laisser transformer, renouveler, sanctifier par Dieu. Certains au cours de l’histoire ont été tentés d’affirmer : l’Église est seulement l’Église des purs, de ceux qui vivent de façon totalement cohérente, et les autres en sont exclus. Ce n’est pas vrai ! C’est une hérésie ! L’Église, qui est sainte, ne rejette pas les pécheurs ; elle ne nous rejette pas. Elle ne rejette pas parce qu’elle appelle chacun de nous, elle nous accueille, elle est ouverte aussi à ceux qui sont le plus éloignés. Elle nous appelle tous à nous laisser envelopper par la miséricorde, par la tendresse et par le pardon du Père, qui offre à tous la possibilité de le rencontrer, de marcher vers la sainteté…

Dans l’Église, le Dieu que nous rencontrons n’est pas un juge impitoyable, mais il est comme le père de la parabole de l’Évangile (Lc 15,11s). Tu peux être comme le fils qui a quitté la maison, qui a touché le fond de l’éloignement de Dieu. Lorsque tu as la force de dire : je veux rentrer à la maison, tu trouveras la porte ouverte. Dieu vient à ta rencontre parce qu’il t’attend toujours. Dieu t’attend toujours, Dieu te prend dans ses bras, il t’embrasse, et se réjouit. Ainsi est le Seigneur, ainsi est la tendresse de notre Père qui est aux cieux.

Le Seigneur veut que nous fassions partie d’une Église qui sait ouvrir ses bras pour accueillir tout le monde, qui n’est pas la maison d’un petit nombre, mais la maison de tous, où tous puissent être renouvelés, transformés, sanctifiés par son amour, les plus forts et les plus faibles, les pécheurs, les indifférents, ceux qui se sentent découragés et perdus.

Pape François
Audience générale du 02/10/2013 (trad. © copyright Libreria Editrice Vaticana)

 

 

 

 

« Prends patience envers moi. »

jeudi 14 août 2014

confession-260x300

Le Christ nous demande deux choses : condamner nos péchés et pardonner ceux des autres ; faire la première à cause de la seconde, qui sera alors plus facile, car celui qui pense à ses péchés sera moins sévère pour son compagnon de misère. Et pardonner non seulement de bouche, mais du fond du cœur, pour ne pas tourner contre nous-mêmes le fer dont nous croyons percer les autres. Quel mal ton ennemi peut-il te faire qui soit comparable à celui que tu te fais toi-même par ton aigreur ?…

Considère donc combien d’avantages tu retires d’une offense accueillie humblement et avec douceur. Tu mérites ainsi premièrement — et c’est le plus important — le pardon de tes péchés. Tu t’exerces ensuite à la patience et au courage. En troisième lieu, tu acquiers la douceur et la charité, car celui qui est incapable de se fâcher contre ceux qui lui ont causé du tort sera beaucoup plus charitable envers ceux qui l’aiment. En quatrième lieu, tu déracines entièrement la colère de ton cœur, ce qui est un bien incomparable. Celui qui délivre son âme de la colère la débarrasse évidemment aussi de la tristesse : il n’usera pas sa vie en chagrins et en vaines inquiétudes. Ainsi, nous nous punissons nous-mêmes en haïssant les autres ; nous nous faisons du bien à nous-mêmes en les aimant. D’ailleurs, tous t’honoreront, même tes ennemis, même si ce sont des démons. Bien mieux, en te conduisant ainsi, tu n’auras même plus d’ennemi.

Saint Jean Chrysostome (v. 345-407), prêtre à Antioche puis évêque de Constantinople, docteur de l’Église
Homélies sur l’évangile de Matthieu, n°61 (trad. Véricel, L’Évangile commenté, p. 214 rev.)

 

 

 

 

« Tout ce que tu auras délié sur la terre sera délié dans les cieux. »

jeudi 7 août 2014

haarlem

Le péché est avant tout offense à Dieu, rupture de la communion avec lui. Il porte en même temps atteinte à la communion avec l’Église. C’est pourquoi la conversion apporte à la fois le pardon de Dieu et la réconciliation avec l’Église, ce qu’exprime et réalise liturgiquement le sacrement de la pénitence et de la réconciliation.

Dieu seul pardonne les péchés (Mc 2,7). Parce que Jésus est le Fils de Dieu, il dit de lui-même : « Le Fils de l’homme a le pouvoir de remettre les péchés sur la terre » (Mc 2,10), et il exerce ce pouvoir divin : « Tes péchés sont pardonnés » (v. 5; Lc 7,48). Plus encore : par son autorité divine, il donne ce pouvoir aux hommes pour qu’ils l’exercent en son nom (Jn 20,21s). Le Christ a voulu que son Église soit tout entière, dans sa prière, sa vie et son agir, le signe et l’instrument du pardon et de la réconciliation qu’il nous a acquis au prix de son sang. Il a cependant confié l’exercice du pouvoir d’absolution au ministère apostolique. Celui-ci est chargé du « ministère de la réconciliation » (2Co 5,18). L’apôtre est envoyé « au nom du Christ », et « c’est Dieu lui-même » qui, à travers lui, exhorte et supplie : « Laissez-vous réconcilier avec Dieu » (v. 20).

Durant sa vie publique, Jésus n’a pas seulement pardonné les péchés, il a aussi manifesté l’effet de ce pardon : il a réintégré les pécheurs pardonnés dans la communauté du peuple de Dieu d’où le péché les avait éloignés ou même exclus. Un signe éclatant en est le fait que Jésus admet les pécheurs à sa table, plus encore, qu’il se met lui-même à leur table (Mc 2,16), geste qui exprime de façon bouleversante à la fois le pardon de Dieu et le retour au sein du peuple de Dieu (cf Lc 15; Lc 19,9).

Catéchisme de l’Église catholique
§ 1440-1443