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Archive pour le mot-clef ‘Jésus’

« C’est mon Père qui vous donne le vrai pain descendu du ciel. »

mardi 21 avril 2015

the-holy-eucharist-body-and-blood-soul-and-divinity-of-our-lord-jesus-christDieu, dont la nature est bonté, dont la substance est amour, dont toute la vie est bienveillance, voulant nous montrer la douceur de sa nature et la tendresse qu’il a pour ses enfants, a envoyé dans le monde son Fils, le pain des anges (Ps 77,25), « à cause de l’amour extrême dont il nous a aimés » (Ép 2,4). « Car Dieu a aimé le monde au point de donner son Fils unique » (Jn 3,16).

Telle est la manne véritable que le Seigneur a fait pleuvoir pour qu’on la mange… ; c’est ce que Dieu, dans sa bonté, a préparé pour ses pauvres (Ps 67,9s). Car le Christ, descendu pour tous les hommes et jusqu’au niveau de chacun, attire tout à lui par sa bonté indicible ; il ne rejette personne et admet tous les hommes à la pénitence. Il a pour tous ceux qui le reçoivent le goût le plus délicieux. Lui seul suffit à combler tous les désirs…, et il s’adapte de manière différente aux uns et aux autres, selon les tendances, les désirs et les appétits de chacun…

Chacun goûte en lui une saveur différente… Car il n’a pas la même saveur pour le pénitent et le commençant, pour celui qui avance et celui qui touche au but. Il n’a pas le même goût dans la vie active et dans la vie contemplative, ni pour celui qui use de ce monde et pour celui qui n’en use pas, pour le célibataire et l’homme marié, pour celui qui jeûne et fait une distinction entre les jours et pour celui qui les estime tous semblables (Rm 14,5)… Cette manne a une douce saveur parce qu’elle délivre des soucis, guérit les maladies, adoucit les épreuves, seconde les efforts et affermit l’espérance… Ceux qui l’ont goûté « ont encore faim » (Eccl 24,29) ; ceux qui ont faim seront rassasiés.

Baudouin de Ford (?-v. 1190), abbé cistercien, puis évêque
Le Sacrement de l’autel III, 2 ; PL 204, 768-769 (trad. Orval ; cf SC 94, p.565)

 

 

« Pourquoi êtes-vous bouleversés ? »

dimanche 19 avril 2015

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Lorsque Jésus vint à ses apôtres, alors que « les portes étaient fermées, et qu’il se tint au milieu d’eux, ils furent troublés et effrayés, croyant voir un fantôme » (Jn 20,19; Lc 24,37). Mais lorsqu’il a soufflé sur eux en disant : « Recevez l’Esprit Saint » (Jn 20,22), et puis quand il leur a envoyé du ciel ce même Esprit comme un don nouveau, ce don a été une preuve indubitable de sa résurrection et de sa nouvelle vie. En effet, c’est l’Esprit qui témoigne dans le cœur des saints et ensuite par leur bouche que le Christ est la vérité, la vraie résurrection et la vie. C’est pourquoi les apôtres, qui avaient d’abord douté, même à la vue de son corps vivant, « ont rendu témoignage à la résurrection avec beaucoup de puissance » (Ac 4,33) une fois qu’ils avaient goûté à cet Esprit qui donne la vie. Il nous est bien plus avantageux d’accueillir Jésus dans notre cœur que de le voir avec les yeux ou de l’entendre parler. L’action du Saint Esprit sur nos sens intérieurs est beaucoup plus puissante que l’impression que font les objets matériels sur nos sens extérieurs…

Maintenant, frères, quel est le témoignage que la joie de votre cœur rend à votre amour du Christ ?… Aujourd’hui dans l’Église tant de messagers proclament la résurrection et votre cœur exulte et s’écrie : « Jésus, mon Dieu, est vivant ; ils me l’ont annoncé ! A cette nouvelle mon esprit découragé, tiède et assoupi de chagrin, a repris vie. La voix qui proclame cette bonne nouvelle réveille de la mort même les plus coupables… » Frère, le signe auquel tu reconnaîtras que ton esprit a repris vie dans le Christ, le voici : s’il dit : « Si Jésus est vivant, cela me suffit ! » Parole de foi et bien digne des amis de Jésus !… « Si Jésus est vivant, cela me suffit ! »

Bienheureux Guerric d’Igny (v. 1080-1157), abbé cistercien
1er Sermon pour la résurrection du Seigneur, 4 ; PL 185A, 143 ; SC 202

 

 

Marie

mardi 7 avril 2015

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(…) La fenêtre close s’ouvre avec un impétieux battement de ses lourds volets et, avec le premier rayon de soleil, Jésus entre. Marie, qui s’est secouée au bruit et qui lève la tête pour voir quel vent a ouvert les volets, voit son Fils rayonnant: beau, infiniment plus beau qu’il ne l’était avant
d’avoir souffert, souriant, vivant,plus lumineux que le soleil, vêtu d’un blanc qui paraît de la lumière tissée, et qui s’avance vers elle.
(…) Maintenant Jésus parle. Tout est fini, Maman. Maintenant tu ne dois plus pleurer pour ton Fils. L’épreuve est accomplie. La Rédemption est arrivée. Merci de m’avoir conçu, élevé, aidé dans la vie et dans la mort. J’ai senti venir à moi tes prières. Elles ont été ma force dans la douleur, mes compagnes dans mon voyage sur la Terre et au-delà de la Terre. Elles sont venues avec moi sur la Croix et dans les Limbes. (…) Elles sont venues avec moi dans le Paradis. Elles ont été vues et entendues par le Père et par l’Esprit qui en ont souri comme de la fleur la plus belle et du chant le plus doux nés dans le Paradis. Elles ont été connues par les Patriarches et par les nouveaux saints, par les nouveaux, les premiers habitants de ma Jérusalem.
Mais pour ma Rédemption il fallait aussi cette douleur que tu as éprouvée. Beaucoup sera continuellement ajouté à la Rédemption car il sera continuellement créé beaucoup de Péché. (…) Tu es celle qui, à elle seule, fera plus que tous les autres saints ensemble. C’est pour cela aussi qu’il fallait ce long abandon. Maintenant c’est fini. (…) Puis je viendrai te reprendre. Et ce ne sera plus moi en toi, mais toi en moi, dans mon Royaume, pour rendre plus beau le Paradis.
(…) Et Jésus disparaît dans le soleil qui descend à flots du ciel serein du matin.

Maria Valtorta (1897-1961), membre du Tiers Ordre des Servites de Marie
Jésus apparaît à sa Mère
in  » L’Évangile tel qu’il m’a été révélé- t.10″ , Centro Editoriale Valtortiano, 2012

Lundi de Pâques

lundi 6 avril 2015

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Cette semaine est comme un long dimanche se prolongeant sur huit jours, où chaque jour, férie solennelle, est Jour de Pâques. Il n’est pas d’autre cas dans l’année liturgique où tous les jours d’une semaine ont le titre de « solennité ».
Le même verset de l’alléluia chanté chaque jour en donne la tonalité festive : « Voici le jour que fit le Seigneur, qu’il soit pour nous jour de fête et de joie », et en chaque prière eucharistique, tout au long de cette première semaine, nous célébrerons « le jour très saint où ressuscita selon la chair notre Seigneur Jésus Christ ».
Ainsi prenons-nous conscience en ce temps trop vite écoulé, d’un moment d’éternité, d’une fête continue, prélude à une jubilation céleste ininterrompue, un au-delà du voile, les cieux et la terre nouvelle, la Jérusalem céleste. Toutes les lectures bibliques sont tirées uniquement du Nouveau Testament, les références à la première Alliance parlant éloquemment par la catéchèse de l’apôtre Pierre et la résonance des psaumes.

Aujourd’hui : Lundi de Pâques

Dans le Livre des Actes des Apôtres, nous entendons le discours de Pierre à la foule : message pascal de la mort et de la résurrection du Christ

Psaume 16 (15) : ma part d’héritage

Évangile de Matthieu : Jésus apparaît aux saintes femmes

À la victime pascale, chrétiens, offrez le sacrifice de louange.
L’Agneau a racheté les brebis ;
le Christ innocent a réconcilié l’homme pécheur avec le Père.
La mort et la vie s’affrontèrent en un duel prodigieux.
Le maître de la vie mourut ; vivant, il règne.
« Dis-nous, Marie-Madeleine, qu’as-tu vu en chemin ? »
« J’ai vu le sépulcre du Christ vivant, j’ai vu la gloire du Ressuscité.
J’ai vu les anges ses témoins, le suaire et les vêtements.
Le Christ, mon espérance, est ressuscité !
Il vous précédera en Galilée. »
Nous le savons : le Christ est vraiment ressuscité des morts.
Roi victorieux, prends-nous tous en pitié !
(Séquence de Pâques)

Jeudi saint

jeudi 2 avril 2015

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Triduum pascal : Jeudi Saint

Extraits de la Catéchèse du Pape Benoît XVI
(19 mars 2008)

Chers frères et sœurs,

Les trois jours du Triduum pascal sont couramment appelés « saints » car ils nous font revivre l’événement central de notre Rédemption; ils nous renvoient en effet au noyau essentiel de la foi chrétienne: la passion, la mort et la résurrection de Jésus Christ. Ce sont des jours que nous pourrions considérer comme un jour unique: ils constituent le cœur et le point fondamental de toute l’année liturgique comme de la vie de l’Église. Au terme de l’itinéraire quadragésimal, nous nous apprêtons nous aussi à entrer dans le climat même dans lequel Jésus a vécu à Jérusalem. Nous voulons réveiller en nous la mémoire vivante des souffrances que le Seigneur a endurées pour nous et nous préparer à célébrer avec joie, dimanche prochain « la vraie Pâque, que le Sang du Christ a couverte de gloire, la Pâque lors de laquelle l’Église célèbre la Fête qui est à l’origine de toutes les fêtes », comme dit la préface pour le jour de Pâques dans le rite de saint Ambroise.

Chers frères et sœurs, en ces jours uniques, orientons résolument notre vie vers une adhésion généreuse et convaincue aux desseins du Père céleste; renouvelons notre “oui” à la volonté divine comme l’a fait Jésus avec le sacrifice de la croix. Les rites suggestifs du Jeudi Saint, du Vendredi Saint, le silence riche de prière du Samedi Saint et la Veillée pascale solennelle nous offrent l’opportunité d’approfondir le sens et la valeur de notre vocation chrétienne qui naît du Mystère pascal et de la concrétiser en nous mettant fidèlement à la suite du Christ en toute circonstance, comme Il l’a fait, jusqu’au don généreux de notre vie.

Jeudi Saint : l’Église fait mémoire de la Dernière Cène au cours de laquelle le Seigneur, la veille de sa passion et de sa mort, a institué le sacrement de l’Eucharistie et celui du sacerdoce ministériel. Lors de cette même nuit, Jésus nous a laissé le commandement nouveau, “mandatum novum”, le commandement de l’amour fraternel. Avant d’entrer dans le Saint Triduum, mais déjà en lien étroit avec lui, dans chaque communauté diocésaine aura lieu la messe chrismale, au cours de laquelle l’évêque et les prêtres du presbyterium diocésain renouvellent les promesses de l’ordination. Sont également bénies les huiles pour la célébration des sacrements: l’huile des catéchumènes, l’huile des malades et le saint chrême. C’est un moment particulièrement important pour la vie de chaque communauté diocésaine qui, rassemblée autour de son pasteur, ressoude son unité et sa fidélité au Christ, unique Grand Prêtre Eternel.

Le soir, au cours de la messe in Cena Domini, on fait mémoire de la Dernière Cène, quand le Christ s’est donné à nous tous comme nourriture de salut, comme remède d’immortalité: c’est le mystère de l’Eucharistie, source et sommet de la vie chrétienne. Dans ce sacrement de salut, le Seigneur a offert et réalisé pour tous ceux qui croient en Lui, l’union la plus profonde possible entre notre vie et la sienne.

Avec le geste humble et combien expressif du lavement des pieds, nous sommes invités à rappeler ce que le Seigneur fit à ses apôtres: en leur lavant les pieds il proclama concrètement la primauté de l’amour, l’amour qui se fait service jusqu’au don de soi, anticipant ainsi également le sacrifice suprême de sa vie qui se consumera le lendemain sur le Calvaire. Selon une belle tradition, les fidèles terminent le Jeudi Saint par une veillée de prière et d’adoration eucharistique pour vivre plus profondément l’agonie de Jésus à Gethsémani. […]

Pour lire la Catéchèse complète :
>>> Le Triduum pascal

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Source principale : vatican.va (« Rév. x gpm »).

Mercredi saint

mercredi 1 avril 2015

 » O Christ, tu t’avances vers ta Passion volontaire. Béni sois-tu, toi qui viens au nom du Seigneur. Hosanna au plus haut des cieux ! »

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Après les joyeux « Hosanna » et la ronde des enfants du dimanche des Rameaux, nous voyons le Fils de l’homme avancer résolument vers Son jour, de jour en jour, de pas en pas, de silence de consentement en silence d’adoration… Et, en ce mercredi, nous en sommes aux ultimes préparatifs. Tout comme les disciples n’ont peut-être pas voulu voir, pas pu comprendre ce qui se tramait, nos yeux ont du mal à s’ouvrir à la réalité bouleversante d’un tel amour. Dieu se donnerait-il vraiment, jusque là, pour nous?
Les textes liturgiques sont là pour nous faire entrer un peu plus dans ce mystère insondable, pour faire réaliser un peu mieux le désir, l’immense, l’infini désir de Dieu. Jésus dit aux disciples : « Allez à la ville chez un tel et dites : Le maître te fait dire : Mon temps est proche ; c’est chez toi que je veux célébrer la Pâque avec mes disciples ».
Et d’année en année, de Mercredi Saint en Mercredi Saint, cette phrase nous est redonnée. (…) Et de jour en jour, d’année en année, nous nous laissons retrouver par le Christ, l’aîné de la multitude, nous nous laissons rejoindre par son salut, remettre en route pour avancer avec lui sur le chemin de la vie filiale.

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Voilà donc, au cœur de la Semaine sainte de la Rédemption, à la veille du grand Triduum pascal, la grâce du Mercredi Saint dans toute sa plénitude. Nous n’avons pas fini de méditer sur la profondeur inouïe de ce don de lui-même que le Christ nous a fait en voulant nous sauver tous, tout en nous préférant chacun. Car le Fils de l’homme n’est pas venu pour être servi mais pour servir et donner sa vie en rançon pour la multitude (Matthieu 20, 28).

En célébrant la Passion de ton Fils, puissions-nous, avec la grâce de ton Esprit, entrer, ô Père, dans la pleine lumière de ton mystère d’amour infini !

 

http://jerusalem.cef.fr/index.php/de-jerusalem/revue-sources-vives/liste-des-numeros-parus

Mardi saint

mardi 31 mars 2015

Quand vient l’heure du Mardi Saint

Écoutez-moi, îles lointaines ! Peuples éloignés, soyez attentifs…
Le Seigneur a fait de ma bouche une épée tranchante,
il m’a protégé par l’ombre de sa main…
Il m’a dit : Tu es mon serviteur, en toi je me glorifierai.

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Depuis des siècles déjà, l’Écriture annonçait la venue mystérieuse de ce Serviteur, à la fois souffrant et rédempteur. Malgré son sentiment de s’être fatigué pour rien, et d’avoir en pure perte usé ses forces, le Seigneur maintenait une immense promesse : Je vais faire de toi la lumière des nations pour que mon salut parvienne jusqu’aux confins de la terre. Et les siècles passaient sans que le peuple de Dieu puisse voir se lever l’aube de ce salut tant attendu.
Mais un jour Jésus est enfin apparu. Je suis la lumière du monde ; qui me suit ne marchera pas dans les ténèbres, mais il aura la lumière de la vie (Jean 8,12) on sait qu’alors, pour tout une part, les hommes ont mieux aimé les ténèbres que la lumière parce que leurs œuvres étaient mauvaises. (…)
Nous voilà donc au cœur de ce grand combat entre les ténèbres et la lumière qui veut nous révéler un prodigieux mystère : le Mystère de notre salut (Colossiens 1, 24-27) ! Nous voilà enfin arrivés à l’heure tant attendue.

Voici donc Jésus seul sur une route où nul n’est capable de le suivre. Pour marquer cette solitude absolue du creux de laquelle jaillira la suprême communion, cette noire solitude en face de l’incompréhension et de l’hostilité, deux figures se dressent au seuil de la nuit. Celle de deux apôtres dont il a voulu faire des amis et qui vont devenir tous deux, l’un Judas, un traître et l’autre, Simon-Pierre, un renégat. Tel est, dans son réalisme abrupt, la dure réalité de ce que le Christ est venu souffrir non seulement pour nous, mais encore par nous. Trahi par l’un, renié par l’autre, abandonné de tous, Jésus s’enfonce aujourd’hui dans la nuit la plus noire et la plus longue de notre propre histoire.
Voici venue l’heure – et elle est venue – où vous serez dispersés, chacun de son côté, et me laisserez seuls (Jean 13, 32). Mais cette heure le Christ l’a voulue. Il l’a choisie. Il l’a préparée. Et il proclame même que c’est celle de sa glorification. (…) Que nous reste-t-il à faire en ce Mardi Saint, nous qui sommes un peu, à nos heures, renégats comme Pierre ou traîtres comme Judas ? Il nous reste à contempler la route où Jésus s’enfonce tout seul vers cet endroit où nous ne pouvons pas aller, tant est profond l’abîme de sa kénose (anéantissement) où nul d’entre nous n’est à même de l’accompagner.
Il nous reste à contempler cette route avec la certitude que ce Jésus qui s’en va, ce soir, vers la croix, c’est aussi le Christ vainqueur de la mort qui en reviendra afin de nous prendre un jour tout entiers, avec lui, dans son Royaume, sachant bien que Celui qui a ressuscité le Seigneur Jésus nous ressuscitera nous aussi avec Jésus et nous placera près de lui avec vous (2 Corinthiens 5, 14).
Ne soyons pas plus présomptueux que Simon-Pierre ou plus désespérés que Judas. La nuit va nous envelopper à nouveau tout à l’heure. Nous ferons glisser une fois encore nos pas dans le dédale des trottoirs et des rues. Nous nous retrouverons dans la solitude de nos appartements ; et le grand silence du soir viendra envelopper nos âmes. Mais nous savons que nous ne sommes plus seuls. Jésus Christ a lavé nos reniements et racheté nos trahisons. Nos pires solitudes sont habitées par la présence de son amour. Comment donc ne pas espérer, au soir de ce Mardi Saint où nous avons vu le Fils du Dieu vivant partir mourir d’amour pour nous, afin que notre mort ne soit plus qu’une pâque vers lui !

Sources Vives n° 91

 

 

 

 

Lundi Saint

lundi 30 mars 2015

En ce Lundi Saint, la Liturgie de l’Eglise nous fait contempler le Verbe Incarné suppliant Dieu Son Père de Lui venir à son aide (Introït de la Messe : « Jugez, Seigneur, ceux qui me persécutent ; désarmez ceux qui m’attaquent; Prenez vos armes et votre bouclier, et levez-vous pour venir à mon secours, ô Seigneur, ma force et mon salut »). Six jours avant la Pâque, Jésus-Christ sait parfaitement que son heure est proche. Tandis que Marie de Béthanie répand le parfum (« pistis » = « fides ») très pur sur ses pieds, Il la loue pour ce geste plein de tact, et blâme Judas, dont le cœur est plein de haine. Prions : « Seigneur Jésus, tout au long de cette semaine, à l’exemple de Marie de Béthanie, nous voulons demeurer auprès de Vous. Nous voulons nous décentrer de nous-mêmes pour nous préoccuper seulement de Vous et de Vous seul, Vous offrir le peu que nous avons mais Vous le donner totalement et sans réserve. Nos cœurs ainsi tout ouvert à Votre présence nous permettrons d’accueillir sans réserve le don de Votre Salut. Ainsi soit-il ».

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« Marie, prenant une livre de parfum de nard pur, d’un grand prix, le répandit sur les pieds de Jésus et les essuya avec ses cheveux. Et la maison fut remplie de l’odeur du parfum. » Voilà le fait historique, cherchons le symbole. Qui que tu sois, si tu veux être une âme fidèle, répands avec Marie un parfum précieux sur les pieds du Seigneur. Ce parfum, c’est la droiture… Répands du parfum sur les pieds de Jésus ; suis les traces du Seigneur par une vie sainte. Essuie ses pieds avec tes cheveux : si tu as du superflu, donne-le aux pauvres et tu auras ainsi essuyé les pieds du Seigneur… Peut-être que les pieds du Seigneur sur la terre sont dans le besoin. N’est-ce pas de ses membres, en effet (Ep 5,30), qu’il dira à la fin du monde : « Ce que tu as fait pour le plus petit des miens, c’est à moi que tu l’as fait » (Mt 25,40).

« Et la maison fit remplie de l’odeur du parfum. » C’est-à-dire, le monde a été rempli de la bonne renommée de cette femme, car la bonne odeur, c’est la bonne renommée. Ceux qui associent le nom de chrétiens à une vie malhonnête font injure au Christ…; si le nom de Dieu est blasphémé par ces mauvais chrétiens, il est, au contraire, loué et honoré par les bons, « car nous sommes en tous lieux la bonne odeur du Christ » (2Co 2,14-15). Il est dit aussi dans le Cantique des Cantiques : « Ton nom est un parfum répandu » (1,3).

Saint Augustin (354-430), évêque d’Hippone (Afrique du Nord) et docteur de l’Église
Sermons sur l’évangile de Jean, n°50, 6-7

 

 

 

Dimanche des Rameaux et de la Passion

dimanche 29 mars 2015

img187Extraits de l’Homélie de Saint Jean-Paul II (13 avril 2003)

 

1. « Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur! » (Mc 11, 9).
La liturgie du Dimanche des Rameaux est comme une porte d’entrée solennelle dans la Semaine Sainte. Elle associe deux moments opposés entre eux : l’accueil de Jésus à Jérusalem et le drame de la Passion: l’« Hosanna » joyeux et le cri plusieurs fois répété : « Crucifie-le! » ; l’entrée triomphale et la défaite apparente de la mort sur la Croix. Elle anticipe ainsi l’« heure » où le Messie devra beaucoup souffrir, sera tué et ressuscitera le troisième jour (cf. Mt 16, 21), et elle nous prépare à vivre en plénitude le mystère pascal.

2. « Crie de joie, fille de Jérusalem / Voici que ton roi vient à toi » (Zc 9, 9). En accueillant Jésus, la Cité dans laquelle vit la mémoire de David se réjouit; la Cité des prophètes, dont un grand nombre subirent le martyre pour la vérité ; la Cité de la paix, qui au cours des siècles a connu la violence, la guerre, la déportation.
D’une certaine façon, Jérusalem peut être considérée comme la Ville-symbole de l’humanité, en particulier en ce dramatique début de troisième millénaire que nous vivons. C’est pourquoi les rites du Dimanche des Rameaux acquièrent une éloquence particulière. Les paroles du prophète Zacharie retentissent de façon réconfortante : « Exulte avec force, fille de Sion! / Crie de joie, fille de Jérusalem! / Voici que ton roi vient à toi : / Il est juste et victorieux, / humble, monté sur un âne / … l’arc de guerre sera retranché. / Il annoncera la paix aux nations »(9, 9-10). Aujourd’hui nous sommes en liesse, car Jésus, le Roi de la Paix, entre à Jérusalem.

3. Alors, le long de la descente du mont des Oliviers, les enfants et les jeunes de Jérusalem accoururent à la rencontre du Christ, en l’acclamant et en agitant joyeusement des rameaux d’olivier et des palmes. […]

5.« Voici ta Mère! »Jésus adresse ces paroles à chacun de vous, chers amis. A vous aussi, il demande de prendre Marie comme Mère « dans votre maison », de l’accueillir « parmi vos biens », car « c’est Elle qui, en accomplissant son ministère maternel, vous éduque et vous modèle jusqu’à ce que le Christ soit formé pleinement en vous ». Que Marie fasse en sorte que vous répondiez généreusement à l’appel du Seigneur, et que vous persévériez avec joie et fidélité dans la mission chrétienne! […]

6.« Vraiment cet homme était Fils de Dieu! »(Mc 15, 39). Nous avons à nouveau écouté la claire profession de foi, exprimée par le centurion, « voyant qu’il avait ainsi expiré »(ibid.). C’est de ce qu’il a vu, que naît le surprenant témoignage du soldat romain, le premier à proclamer que cet homme crucifié « était Fils de Dieu ».
Seigneur Jésus, nous aussi nous avons « vu » comment tu as souffert et comment tu es mort pour nous. Fidèle jusqu’au bout, tu nous a arrachés à la mort par ta mort. Avec ta Croix, tu nous a rachetés.
Toi, Marie, Mère qui souffres, tu es le témoin silencieux de ces instants décisifs pour l’histoire du salut.
Donne-nous tes yeux pour reconnaître sur le visage du Crucifié, défiguré par la douleur, l’image du Ressuscité glorieux.
Aide-nous à l’embrasser et à avoir confiance en Lui, afin de devenir dignes de ses promesses.
Aide-nous à lui être fidèles aujourd’hui et tout au long de notre vie.
Amen!
Source principale : vatican.va (« Rév. x gpm »).

 

 

« Vous ne pourrez donc pas croire à moins d’avoir vu des signes et des prodiges ? »

lundi 16 mars 2015

 

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« Si vous ne voyez pas des signes et des prodiges, vous ne croirez pas ! » Le fonctionnaire royal semble ne pas croire que Jésus a la puissance de ressusciter les morts : « Descends, avant que mon fils ne meure ! » Il semble croire que Jésus ignore la gravité de la maladie de son enfant. C’est pourquoi Jésus lui fait ce reproche, pour lui montrer que les miracles se font surtout pour gagner et guérir les âmes. Ainsi Jésus guérit le père qui est malade d’esprit non moins que le fils qui est malade de corps, pour nous apprendre qu’il faut s’attacher à lui non à cause des miracles, mais pour son enseignement que les miracles confirment. Car il opère les miracles non pour les croyants, mais pour les incroyants…

De retour chez lui, « il crut, avec tous les gens de sa maison ». Des gens qui n’ont ni vu ni entendu Jésus…croient en lui. Quel enseignement en retirer ? Il faut croire en lui sans exiger des miracles ; il ne faut pas exiger de Dieu des preuves de sa puissance. De nos jours combien de gens montrent un plus grand amour de Dieu lorsque leurs enfants ou leur femme ont reçu quelque soulagement dans leur maladie. Même si nos vœux ne sont pas exaucés, il faut persévérer tout autant dans l’action de grâce et la louange. Restons attachés à Dieu dans l’adversité autant que dans la prospérité.

Saint Jean Chrysostome (v. 345-407), prêtre à Antioche puis évêque de Constantinople, docteur de l’Église
Homélies sur l’évangile de Jean, n°35