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Archive pour le mot-clef ‘Ecritures’

Tout quitter pour suivre le Christ

mardi 16 août 2016

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C’est une grande chose, en vérité, de « tout quitter », mais une plus grande de « suivre le Christ » car, comme nous l’apprenons dans les livres, beaucoup ont tout quitté mais n’ont pas suivi le Christ. Suivre le Christ est notre tâche, c’est notre travail, en cela consiste l’essentiel du salut de l’homme, mais nous ne pouvons pas suivre le Christ si nous n’abandonnons pas tout ce qui nous entrave. Car « il s’élance en conquérant joyeux » (Ps 18,6), et personne ne peut le suivre s’il est chargé d’un fardeau.

« Voilà, dit Pierre, que nous avons tout quitté », non seulement les biens de ce monde, mais aussi les désirs de notre âme. Car il n’a pas tout abandonné, celui qui reste attaché ne serait-ce qu’à lui-même. Bien plus, cela ne sert à rien d’avoir abandonné tout le reste à l’exception de soi-même, car il n’y a pas pour l’homme de fardeau plus lourd que son moi. Quel tyran est plus cruel, quel maître plus impitoyable pour l’homme que sa volonté propre ? … Par conséquent, il faut que nous abandonnions nos possessions et notre volonté propre si nous voulons suivre celui qui n’avait « pas d’endroit où reposer la tête » (Lc 9,58) et qui est venu « non pour faire sa volonté, mais pour faire la volonté de celui qui l’a envoyé » (Jn 6,38).

Saint Pierre Damien (1007-1072), ermite puis évêque, docteur de l’Église
Sermon 9 ; PL 144, 549-553 (trad. Delhougne, Les Pères commentent, p. 499)

 

 

 

L’arche de la Nouvelle Alliance entre dans le Temple céleste (1R 8 ; Ap 11,19)

lundi 15 août 2016

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Aujourd’hui l’arche sainte et vivante du Dieu vivant, celle dont le sein avait porté son propre Créateur, repose dans le temple du Seigneur, temple non bâti de main d’homme. David, son ancêtre et parent de Dieu, danse de joie (2S 7,14) ; les anges dansent en chœur, les archanges applaudissent, et les puissances des cieux chantent sa gloire…

Celle qui pour tous a fait jaillir la vraie vie, comment pourrait-elle tomber au pouvoir de la mort ? Certes, comme fille du vieil Adam, elle se soumet à la sentence portée contre lui, car son Fils qui est la Vie même ne s’y est pas dérobé ; mais comme mère du Dieu vivant, il est juste qu’elle soit élevée jusqu’à lui… Comment celle qui a reçu en elle la Vie même, sans commencement ni fin, ne serait-elle pas vivante pour l’éternité ? Jadis, les premiers parents de notre race mortelle, enivrés du vin de la désobéissance…, l’esprit alourdi par l’intempérance du péché, s’étaient endormis dans le sommeil de la mort ; le Seigneur les avait chassés et exilés du paradis d’Éden. Maintenant, celle qui n’a pas commis de péché et qui a mis au monde l’enfant de l’obéissance à Dieu et au Père, comment le Paradis pourrait-il ne pas la recevoir, ne pas lui ouvrir joyeusement ses portes ? … Puisque le Christ qui est la Vie et la Vérité a dit : « Là où je suis, là sera aussi mon serviteur » (Jn 12,26), comment, à plus forte raison, sa mère ne partagerait-elle pas sa demeure ? …

Maintenant donc « que les cieux se réjouissent », que tous les anges l’acclament. « Que la terre exulte » (Ps 95,11), que les hommes tressaillent de joie. Que les airs retentissent de chants d’allégresse ; que la nuit rejette ses ténèbres et son manteau de deuil… Car la cité vivante du Seigneur, Dieu des puissances, est exaltée. Du sanctuaire de Sion des rois apportent le présent inestimable (Ps 67,30) ; ceux que le Christ a établis princes de toute la terre, les apôtres, escortent la Mère de Dieu, toujours vierge, dans la Jérusalem d’en haut, qui est libre et notre mère (Ga 4,26).

Saint Jean de Damas (v. 675-749), moine, théologien, docteur de l’Église
2ème homélie pour la Dormition, 2, 3 : PG 96, 723s (trad. Orval rev. ; cf SC 80, p. 127)

 

 

 

 

 

Allumer dans les cœurs des hommes le feu de l’amour de Dieu

dimanche 14 août 2016

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« Je suis venu apporter un feu sur la terre » : je suis descendu du haut du ciel et, par le mystère de mon incarnation, je me suis manifesté aux hommes pour allumer dans les cœurs humains le feu de l’amour divin. « Et comme je voudrais qu’il soit déjà allumé » — c’est-à-dire qu’il prenne et devienne une flamme activée par l’Esprit Saint et qu’il fasse jaillir des actes de bonté !

Le Christ annonce ensuite qu’il subira la mort sur la croix avant que le feu de cet amour n’enflamme l’humanité. C’est, en effet, la très sainte Passion du Christ qui a valu à l’humanité un don aussi grand, et c’est avant tout le souvenir de sa Passion qui allume une flamme dans les cœurs fidèles. « Je dois recevoir un baptême », autrement dit : Il m’incombe et il m’est réservé par une disposition de Dieu de recevoir un baptême de sang, de me baigner et de me plonger comme dans l’eau, dans mon sang répandu sur la croix pour racheter le monde entier. « Et quelle n’est pas mon angoisse jusqu’à ce qu’il soit accompli », en d’autres termes jusqu’à ce que ma Passion soit achevée, et que je puisse dire : « Tout est accompli ! » (Jn 19,30)

Denys le Chartreux (1402-1471), moine
Commentaire sur l’évangile de Luc, 12, 72-74 (trad. Delhougne, Les Pères commentent, p.430)

 

 

 

« Semblables à cet enfant … »

samedi 13 août 2016

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Le Seigneur dit aux apôtres déjà âgés et mûrs : « Si vous ne changez pas pour devenir comme cet enfant, vous n’entrerez pas dans le Royaume des cieux » (Mt 18,3 ; cf v. 4)… Il les incite à retrouver l’enfance…afin qu’ils renaissent à l’innocence du cœur : « Personne, à moins de naître de l’eau et de l’esprit, ne peut entrer dans le royaume de Dieu » (Jn 3,5).

« Si vous ne changez pas pour devenir comme cet enfant » : il ne dit pas « ces enfants », mais « cet enfant » ; il n’en choisit qu’un, il n’en propose qu’un. Et qui est cet enfant qu’il donne en exemple à ses disciples ? Je ne crois pas que ce soit un enfant du peuple, de la foule des hommes, qui offre aux apôtres un modèle de sainteté pour le monde entier. Non, je ne crois pas que cet enfant vienne du peuple, mais du ciel. Il s’agit de cet enfant venu du ciel dont parle le prophète Isaïe : « Un enfant nous est né, un fils nous est donné » (9,5). C’est lui l’enfant innocent, qui ne sait pas répondre à l’insulte par l’insulte, aux coups par les coups — bien mieux, même pendant son agonie il prie pour ses ennemis : « Mon Père, pardonne-leur, ils ne savent pas ce qu’ils font » (Lc 23,34). Ainsi, en sa grâce insondable, le Seigneur déborde de cette innocence du cœur que la nature donne aux enfants. Il est cet enfant qui demande aux tout-petits de l’imiter et de le suivre.

Saint Maxime de Turin (?-v. 420), évêque
Homélie 58 ; PL 57, 363 (trad. coll. Icthus, t. 10, p. 260 rev.)

 

 

 

« Revenez à moi ! »

mardi 12 juillet 2016

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« Revenez à moi de tout votre cœur », exprimez votre conversion « par le jeûne, les larmes et les signes de deuil ». Si vous jeûnez maintenant, plus tard vous serez rassasiés ; si vous pleurez maintenant, plus tard vous rirez ; si vous prenez maintenant le deuil, plus tard vous serez consolés… Je vous demande « de ne plus déchirer vos vêtements, mais vos cœurs », comme des outres qui, si elles ne sont pas déchirées, éclatent d’elles-mêmes.

Lorsque vous aurez fait cela, revenez au Seigneur votre Dieu, dont vos péchés vous avaient éloignés. Ne désespérez pas du pardon, quelle que soit l’énormité de vos fautes, car sa grande miséricorde effacera de grands péchés. En effet, « le Seigneur est bon et miséricordieux » ; il préfère la conversion des pécheurs à leur mort. Il est « patient et riche de miséricorde » ; il n’imite pas l’impatience des hommes mais attend longuement notre repentir.

(Références bibliques : Jl 2,12-13 Vulg; Lc 6,21; Mt 5,5; Ez 33,11)

Saint Jérôme (347-420), prêtre, traducteur de la Bible, docteur de l’Église
Commentaire de Joël 2, 12-14 ; PL 25, 967 (trad. bréviaire 21e vendr. rev. ; cf Orval)

 

 

 

« Ne craignez pas ! »

samedi 9 juillet 2016

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Les houles sont nombreuses et la tempête gronde. N’importe ! Je ne crains pas de naufrage, car une pierre solide est mon appui. Que la mer se déchaîne, elle ne brisera pas ce roc ; que les flots se soulèvent, ils ne peuvent engloutir la barque de Jésus. Je vous le demande, mes bien-aimés, qu’est-ce que je peux craindre, de quoi m’effrayer ? La mort ? « Ma vie, c’est le Christ, et mourir est un avantage » (Ph 1,21). L’exil ? « La terre est au Seigneur et tout ce qui la remplit » (Ps 23,1). La confiscation des biens ? « De même que nous n’avons rien apporté dans le monde, nous ne pourrons rien emporter » (1Tm 6,7)… Si vous trouvez difficile de croire ces paroles, croyez les faits. Combien de tyrans ont essayé d’anéantir l’Église ?… Mais tout cela n’a rien gagné contre elle. Ces hommes, persécuteurs acharnés, où sont-ils ? Tombés en oubli. Et l’Église, où est-elle ? La voilà, avec son éclat éblouissant comme le soleil…

« Là où deux ou trois sont réunis en mon nom, je suis là au milieu d’eux » (Mt 18,20)… J’ai la parole du Christ, son écriture dans mes mains ; je ne m’appuie pas sur des forces humaines. Sa parole est mon arme, ma défense, mon refuge. Si l’univers entier se met à trembler, j’ai sa parole, j’ai son écrit : voilà ma forteresse et mon rempart. En voici les termes : « Je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin du monde » (Mt 28,20). Le Christ est avec moi, qu’est-ce que je peux craindre ? Les flots déchaînés, la furie de la mer, la colère des princes : tout cela ne pèse pas plus qu’une toile d’araignée.

Saint Jean Chrysostome (v. 345-407), prêtre à Antioche puis évêque de Constantinople, docteur de l’Église
1ère homélie avant son 1er exil, 1-3 ; PG 52, 427-430

 

 

 

Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu 7,6.12-14.

mardi 21 juin 2016

En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples : « Ne donnez pas aux chiens ce qui est sacré ; ne jetez pas vos perles aux pourceaux, de peur qu’ils ne les piétinent, puis se retournent pour vous déchirer.
« Donc, tout ce que vous voudriez que les autres fassent pour vous, faites-le pour eux, vous aussi : voilà ce que disent la Loi et les Prophètes.
« Entrez par la porte étroite. Elle est grande, la porte, il est large, le chemin qui conduit à la perdition ; et ils sont nombreux, ceux qui s’y engagent.
Mais elle est étroite, la porte, il est resserré, le chemin qui conduit à la vie ; et ils sont peu nombreux, ceux qui le trouvent. »

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Voyons ce que Dieu a dit à Moïse, quelle route il a eu ordre de choisir… Tu croyais peut-être que le chemin que Dieu montre est uni et facile, qu’il ne comporte absolument rien de difficile ou de pénible ; au contraire, c’est une montée, et une montée tortueuse. Car le chemin par où on tend aux vertus ne va pas en descendant, mais en montant, et c’est une montée resserrée et difficile. Écoute le Seigneur encore dire dans l’Évangile : « Combien étroite et resserrée est la voie qui mène à la vie ! » Vois donc combien l’Évangile est en harmonie avec la Loi… N’est-il pas vrai que même des aveugles peuvent le voir clairement : un seul Esprit a écrit la Loi et l’Évangile.

Le chemin où on s’avance est donc une montée tortueuse…; les actes et la foi comportent bien des difficultés, bien des peines. Car bien des tentations et bien des obstacles s’opposent à ceux qui veulent agir selon Dieu. Ensuite, dans la foi, on trouve bien des choses tortueuses, beaucoup de points de discussion, bien des objections d’hérétiques… Écoute ce que dit Pharaon en voyant la route que Moïse et les Israélites avaient prise : « Ces gens-là s’égarent » (Ex 14,3). Pour Pharaon, ceux qui suivent Dieu s’égarent. C’est que, on l’a dit, le chemin de la sagesse est tortueux, avec maints tournants, maintes difficultés, nombre de détours. Ainsi, confesser qu’il y a un seul Dieu, et affirmer dans la même confession que le Père, le Fils et Saint Esprit sont un seul Dieu, combien tortueux, combien difficile, combien inextricable cela paraît-il aux infidèles ! Ajouter ensuite que « le Seigneur de majesté » a été crucifié (1Co 2,8), et qu’il est le Fils de l’homme « qui descendit du ciel » (Jn 3,13), combien cela paraît tortueux et combien difficile ! Qui l’entend sans la foi dit : « Ces gens-là s’égarent ». Mais toi, sois ferme, ne mets pas en doute une telle foi, sachant que Dieu te montre cette route de la foi.

Origène (v. 185-253), prêtre et théologien
Homélies sur l’Exode, n°5, 3 ; SC 321 (trad. SC p. 157 rev.)

 

 

« Que votre lumière brille devant les hommes. »

mardi 7 juin 2016

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Le Seigneur avait appelé ses disciples « sel de la terre » parce qu’ils ont relevé par la saveur de la sagesse céleste les cœurs des hommes affadis par le démon. Et maintenant il les appelle « lumière du monde » parce que, éclairés par lui, qui est la lumière éternelle et véritable, ils sont devenus à leur tour une lumière dans les ténèbres (Jn 1,5). Parce qu’il est lui-même le « Soleil de justice » (Ml 3,20), il peut aussi appeler ses disciples « lumière du monde » ; c’est par eux, comme par des rayons étincelants, qu’il déverse la lumière de sa connaissance sur la terre entière. En effet, ils ont chassé les ténèbres de l’erreur loin du cœur des hommes, en montrant la lumière de la vérité.

Éclairés par eux, nous aussi, de ténèbres que nous étions, nous sommes devenus lumière, comme dit saint Paul : « Autrefois, vous n’étiez que ténèbres ; maintenant, dans le Seigneur, vous êtes devenus lumière. Vivez comme des fils de la lumière » (Ep 5,8). Et encore : « Vous n’appartenez pas à la nuit, ni aux ténèbres ; vous êtes des fils de la lumière, des fils du jour » (1Th 5,5). Saint Jean a eu raison d’affirmer dans sa lettre : « Dieu est lumière » ; celui qui demeure en Dieu est dans la lumière, comme il est lui-même dans la lumière (1Jn 1,5-7). Puisque nous avons la joie d’être libérés des ténèbres de l’erreur nous devons vivre dans la lumière, marcher dans la lumière comme des vrais enfants de la lumière.

Saint Chromace d’Aquilée (?-407), évêque
Homélies sur l’évangile de Matthieu, n°5 (trad. bréviaire 11/06)

 

 

 

« Heureux les pauvres de cœur. »

lundi 6 juin 2016

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Tous les hommes sans exception désirent le bonheur, la béatitude. Mais ils ont sur elle des idées différentes : pour l’un, elle est dans la volupté des sens et la douceur de la vie ; pour un autre, dans la vertu ; pour un autre, dans la connaissance de la vérité. C’est pourquoi celui qui enseigne tous les hommes…commence par redresser ceux qui s’égarent, dirige ceux qui sont sur la route, et accueille ceux qui frappent à la porte… Celui donc qui est « le Chemin, la Vérité et la Vie » (Jn 14,6) redresse, dirige, accueille, et il commence par cette parole : « Heureux les pauvres en esprit ».

La fausse sagesse de ce monde, qui est vraiment folie (1Co 3,19), se prononce sans comprendre ce qu’elle affirme ; elle déclare bienheureuse « la race étrangère, dont la main droite est remplie d’injustice, dont la bouche profère le mensonge » parce que « leurs greniers sont pleins et débordants, leurs brebis fécondes et leurs vaches grasses » (Ps 143,7-13). Mais toutes leurs richesses sont incertaines, leur paix n’est pas la paix (Jr 6,14), leur joie est stupide. Au contraire, la Sagesse de Dieu, le Fils par nature, la main droite du Père, la bouche qui dit la vérité, proclame bienheureux les pauvres, destinés à être rois, rois du Royaume éternel. Il semble dire : « Vous cherchez la béatitude, mais elle n’est pas où vous cherchez ; vous courez, mais hors du chemin. Voici le chemin qui conduit au bonheur : la pauvreté volontaire à cause de moi, tel est le chemin. Le Royaume des cieux en moi, voilà la béatitude. Vous courez beaucoup mais mal ; plus vous allez vite, plus vous vous éloignez du terme… »

Ne craignons pas, frères. Nous sommes pauvres ; écoutons le Pauvre recommander aux pauvres la pauvreté. Nous pouvons croire en son expérience. Pauvre il est né, pauvre il a vécu, pauvre il est mort. Il n’a pas voulu s’enrichir ; oui, il a accepté de mourir. Croyons donc la Vérité qui nous indique le chemin vers la vie. Il est ardu, mais il est court ; la béatitude, elle, est éternelle. Le chemin est étroit, mais il mène à la vie (Mt 7,14).

Isaac de l’Étoile (?-v. 1171), moine cistercien
Sermon 1, pour la Toussaint (trad. cf SC 130, p.93s)

 

 

 

« Je te l’ordonne, lève-toi ! »

dimanche 5 juin 2016

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« En un instant, en un clin d’œil, quand retentira le signal au dernier jour, car il retentira, les morts ressusciteront, impérissables ; et nous, nous serons transformés. » En disant « nous », saint Paul parle de ceux qui recevront le don de la transformation future, c’est-à-dire de ses compagnons dans la communion de l’Église et dans une vie droite. Il suggère la nature de cette transformation quand il continue : « Il faut que ce qui est périssable en nous devienne impérissable ; il faut que ce qui est mortel revête l’immortalité » (1Co 15,52-53). Pour recevoir alors cette transformation en juste récompense, il faut qu’elle soit précédée maintenant par la transformation qui vient de l’abondance de la grâce…

Dans la vie présente, c’est donc la grâce qui agit, afin que la justification, par laquelle nous ressuscitons spirituellement, commence cette transformation ; et ensuite, à la résurrection du corps qui achève la transformation des hommes justifiés, la glorification demeurera parfaite… La grâce de la justification d’abord, et ensuite celle de la glorification les transforme de telle sorte que la glorification demeure en eux immuable et éternelle.

En effet, ils sont transformés ici-bas par cette première résurrection, celle qui les éclaire pour qu’ils se convertissent. Par elle, ils passent de la mort à la vie, du péché à la justice, de l’incroyance à la foi, d’une conduite mauvaise à une vie sainte. C’est pourquoi la seconde mort est sans pouvoir sur eux. L’Apocalypse dit à leur sujet : « Heureux ceux qui ont part à la première résurrection : la seconde mort est sans pouvoir sur eux » (20,6)… Aussi chacun doit se hâter de participer à la première résurrection, s’il ne veut pas être condamné au châtiment de la seconde mort. Ceux qui, transformés en cette vie par leur respect pour Dieu, passent d’une vie mauvaise à une vie bonne, passent de la mort à la vie ; et ensuite, leur vie de misère sera transformée en vie de gloire.

Saint Fulgence de Ruspe (467-532), évêque en Afrique du Nord
Le Pardon des péchés ; CCL 91A, 693 (trad. bréviaire 33e lun rev.)