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Archive pour le mot-clef ‘Ecritures’

Des chemins pour entrer dans la vie éternelle

jeudi 19 mai 2016

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Voulez-vous que je vous indique les chemins de la conversion ? Ils sont nombreux, variés et différents, mais tous conduisent au ciel. Le premier chemin de la conversion, c’est la condamnation de nos fautes. « Commence toi-même par dire tes fautes, pour être justifié » (Is 43,26). Et c’est pourquoi le prophète disait : « J’ai dit : Je veux confesser au Seigneur les iniquités que j’ai commises ; et toi, tu as pardonné le péché de mon cœur » (Ps 31,5). Condamne donc toi-même les fautes que tu as commises, et cela suffira pour que le Maître t’exauce. Celui qui condamne ses fautes, en effet, craindra davantage d’y retomber…

Il y en a un deuxième, qui n’est pas inférieur à celui-là, c’est de ne pas garder rancune à nos ennemis, de dominer notre colère pour pardonner les offenses de nos compagnons de service, car c’est ainsi que nous obtiendrons le pardon de celles que nous avons commises contre le Maître ; c’est la deuxième manière d’obtenir la purification de nos fautes. « Si vous pardonnez à vos débiteurs, dit le Seigneur, mon Père qui est aux cieux vous pardonnera aussi » (Mt 6,14).

Tu veux connaître le troisième chemin de la conversion ? C’est la prière fervente et attentive que tu feras du fond du cœur… Le quatrième chemin, c’est l’aumône ; elle a une puissance considérable et indicible… Ensuite, la modestie et l’humilité ne sont pas des moyens inférieurs pour détruire les péchés à la racine. Nous en avons pour témoin le publicain qui ne pouvait pas proclamer ses bonnes actions, mais qui les a toutes remplacées par l’offrande de son humilité et a déposé ainsi le lourd fardeau de ses fautes (Lc 18,9s).

Nous venons d’indiquer cinq chemins de la conversion… Ne reste donc pas inactif, mais chaque jour emprunte tous ces chemins. Ce sont des chemins faciles et tu ne peux pas prétexter ta misère.

Saint Jean Chrysostome (v. 345-407), prêtre à Antioche puis évêque de Constantinople, docteur de l’Église
Sermon sur le diable tentateur ; PG 49, 263-264 (trad. bréviaire)

 

 

 

 

 

 

La transmission du Credo : « Je crois ! Viens en aide à mon peu de foi ! »

lundi 16 mai 2016

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Qu’il s’agisse d’étudier la foi ou de la confesser, acquiers et retiens seulement celle qui t’est transmise aujourd’hui par l’Église, celle qui s’appuie sur toute l’Écriture. Tous ne peuvent pas lire les Écritures ; les uns à cause de leur ignorance, les autres parce que leurs occupations les éloignent de la connaissance. Pour que cette ignorance n’entraîne pas la mort de l’âme, nous renfermons dans ces quelques versets du Credo tout l’enseignement de la foi…

La foi dont tu viens d’entendre le texte, garde-la dans ta mémoire. Reçois aussi, quand le moment sera venu, sur chacun de ses articles, le témoignage des divines Écritures. Car ce n’est pas le caprice des hommes qui a composé ce résumé de la foi ; on a choisi les points les plus importants, à travers toute l’Écriture, pour récapituler l’ensemble de la foi. Et de même que la semence de moutarde renferme dans une petite graine de nombreux rameaux (Mt 13,32), de même ce symbole de la foi, en peu de mots, enveloppe toute la sagesse de la dévotion contenue dans l’Ancien et le Nouveau Testament.

Faites donc attention, mes frères, gardez l’enseignement qui vous est transmis maintenant, et « gravez-le sur les tables de vos cœurs » (2Co 3,3)… Comme dit l’apôtre Paul : « Je vous en adjure, en présence de Dieu qui donne vie à toutes choses et en présence de Jésus Christ qui a rendu témoignage devant Ponce Pilate dans une belle profession de foi : gardez sans tache cette foi qui vous a été transmise, jusqu’à la manifestation de notre Seigneur Jésus Christ » (1Tm 6,13s).

Saint Cyrille de Jérusalem (313-350), évêque de Jérusalem et docteur de l’Église
Catéchèses baptismales, n°5, 12-13 ; PG 33, 520-524 (trad. bréviaire 31e jeu.)

 

 

Dieu choisit l’apôtre Matthias

samedi 14 mai 2016

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L’apôtre Paul écrit : « Ô abîme de la richesse et de la science de Dieu ! Que ses jugements sont impénétrables et ses voies inaccessibles ! » (Rm 11,33)… Et un psaume dit : « Tu as tout fait avec sagesse » (103,24), c’est-à-dire dans ton Verbe, ta Parole éternelle. Si c’est dans le Verbe et par le Verbe que tout a été fait (Jn 1,3), qui doutera que c’est avec sagesse, et qu’il a parfaitement choisi ses disciples, sans partialité ? « Il nous a choisis en lui, dit l’apôtre Paul, dès avant la création du monde » (Ép 1,4)…

Considérons le choix de Matthias. Les apôtres avaient choisi Joseph Barsabbas et Matthias… ; ensuite ils ont proposé leur choix à celui qui juge selon le cœur et qui « connaissait le cœur de chacun » d’eux, afin qu’il montre lequel des deux lui-même avait choisi. Et il avait sûrement choisi Matthias pour cet honneur avant que soit jeté le sort, avant même que soit créé le monde…

« Tout ce que vous demanderez dans la prière, dit le Seigneur, tenez-le pour obtenu, et vous l’obtiendrez » (Mc 11,24). C’est pourquoi l’Église a coutume de prier d’un commun accord toutes les fois qu’elle pense devoir demander quelque chose au Seigneur ; aucun moyen n’a autant de prise sur la volonté de Dieu que la prière, si du moins elle est faite avec foi, sérénité, humilité et persévérance. Le tirage au sort n’a donc porté aucun préjudice au choix de ce glorieux apôtre puisque, comme l’Écriture en témoigne, les apôtres ont commencé par prier ; c’est plutôt en réponse à leur prière que Dieu leur a inspiré de tirer au sort pour cette élection. D’autre part, Matthias n’a pas obtenu une grâce moins grande que Pierre, ou que les autres apôtres, bien qu’il soit appelé le dernier. Il a reçu l’Esprit avec la même plénitude que les autres, et les mêmes dons spirituels qu’eux. L’Esprit Saint, en se posant sur lui, l’a rempli de charité ; il lui a donné de s’exprimer en toutes les langues, de faire des miracles, de convertir les nations, de prêcher le Christ et de remporter le triomphe du martyre.

Saint Laurent Justinien (1381-1455), chanoine régulier, puis évêque de Venise
Sermon pour la fête de St Matthias (trad. Orval)

 

 

« Pour qu’ils aient en eux l’amour dont tu m’as aimé, et que moi aussi, je sois en eux. »

jeudi 12 mai 2016

JFK, Mille images d'Eglise, éd. Presse d'Ile de France

Comme la tête et le corps d’un homme ne font qu’un seul et même homme, le fils de la Vierge et ses membres, les élus, ne font qu’un seul et même homme et un seul Fils de l’homme. C’est le Christ total et complet, Tête et corps, dont parle l’Écriture. Oui, tous les membres ensemble forment un seul corps qui, avec sa Tête, constitue l’unique Fils de l’homme qui, avec le Fils de Dieu, constitue l’unique Fils de Dieu, de même qu’avec Dieu il constitue un seul Dieu. Ainsi le corps tout entier, avec sa Tête, est Fils de l’homme et Fils de Dieu, et Dieu par conséquent. D’où cette parole : « Père, je veux que, de même que moi et toi nous sommes un, eux aussi soient un avec nous ». C’est pourquoi, conformément à cette affirmation fréquente de l’Écriture, le corps n’est pas sans la Tête, ni la Tête sans le corps, pas plus que la Tête et le corps ne sont sans Dieu. Tel est le Christ total…

Ainsi les croyants, membres spirituels du Christ, peuvent tous dire en vérité qu’ils sont ce qu’il est lui-même, à savoir Fils de Dieu, et Dieu. Mais ce qu’il est par nature, eux le sont comme membres associés ; ce qu’il est en plénitude, eux le sont par participation. Bref, s’il est Fils de Dieu par son origine, ses membres le sont…par adoption, selon cette parole de l’apôtre Paul : « Vous avez reçu un Esprit de fils adoptifs, qui nous fait nous écrier : Abba, Père » (Rm 8,15). Avec cet Esprit, « il leur a donné pouvoir de devenir enfants de Dieu » (Jn 1,12), afin que, selon l’enseignement « du premier-né d’une multitude de frères » (Rm 8,29), ils apprennent à dire : « Notre Père qui es aux cieux » (Mt 6,9).

Isaac de l’Étoile (?-v. 1171), moine cistercien
Sermon 42, pour l’Ascension (trad. cf bréviaire et SC 339, p. 45s)

 

 

 

Évangile de Jésus Christ selon saint Jean 17,1-11a.

mardi 10 mai 2016

letter-en ce temps-là, Jésus leva les yeux au ciel et dit : « Père, l’heure est venue. Glorifie ton Fils afin que le Fils te glorifie.
Ainsi, comme tu lui as donné pouvoir sur tout être de chair, il donnera la vie éternelle à tous ceux que tu lui as donnés.
Or, la vie éternelle, c’est qu’ils te connaissent, toi le seul vrai Dieu, et celui que tu as envoyé, Jésus Christ.
Moi, je t’ai glorifié sur la terre en accomplissant l’œuvre que tu m’avais donnée à faire.
Et maintenant, glorifie-moi auprès de toi, Père, de la gloire que j’avais auprès de toi avant que le monde existe.
J’ai manifesté ton nom aux hommes que tu as pris dans le monde pour me les donner. Ils étaient à toi, tu me les as donnés, et ils ont gardé ta parole.
Maintenant, ils ont reconnu que tout ce que tu m’as donné vient de toi,
car je leur ai donné les paroles que tu m’avais données : ils les ont reçues, ils ont vraiment reconnu que je suis sorti de toi, et ils ont cru que tu m’as envoyé.
Moi, je prie pour eux ; ce n’est pas pour le monde que je prie, mais pour ceux que tu m’as donnés, car ils sont à toi.
Tout ce qui est à moi est à toi, et ce qui est à toi est à moi ; et je suis glorifié en eux.
Désormais, je ne suis plus dans le monde ; eux, ils sont dans le monde, et moi, je viens vers toi.»

 

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Le Seigneur a prononcé cette prière la veille de sa Passion. Mais il n’est pas hors de propos de l’appliquer au jour de l’Ascension, au moment où il allait quitter définitivement ses « petits enfants » (Jn 13,33), qu’il confiait à son Père. Lui, qui au ciel enseigne et dirige la multitude des anges qu’il a créés, s’était attaché sur la terre un « petit troupeau » (Lc 12,32) de disciples pour les instruire tandis qu’il était présent dans la chair, jusqu’au moment où, leur cœur s’étant élargi, ils pourraient être conduits par l’Esprit. Il aimait ces tout-petits d’un amour digne de sa grandeur. Il les avait détachés de l’amour de ce monde ; il les voyait renoncer à tout espoir d’ici-bas et ne dépendre que de lui seul. Cependant tant qu’il vivait avec eux dans son corps, il ne leur a pas prodigué à la légère les marques de son affection : il s’est montré avec eux plus ferme que tendre, comme il convient à un maître et à un père.

Mais lorsque le moment est venu de les quitter, il semble vaincu par la tendre affection qu’il leur portait, et il ne peut plus leur dissimuler l’immensité de sa douce bonté… D’où ces mots : « Comme il avait aimé les siens qui étaient dans le monde, il les aima jusqu’au bout » (Jn 13,1). Car il a répandu alors en quelque sorte toute la force de son amour pour ses amis avant de se répandre lui-même comme de l’eau pour ses ennemis (Ps 21,15). Il leur a livré le sacrement de son corps et de son sang et leur a prescrit de le célébrer. Je ne sais pas ce qu’il faut admirer le plus : sa puissance ou sa charité, lorsqu’il a inventé cette nouvelle manière de demeurer avec eux pour les consoler de son départ.

Bienheureux Guerric d’Igny (v. 1080-1157), abbé cistercien
Sermon pour l’Ascension, 1-2 : PL 185, 153-155 (trad. Orval rev. ; cf SC 202, p. 273).

 

 

« La création tout entière…passe par les douleurs d’un enfantement qui dure encore. » (Rm 8,22)

vendredi 6 mai 2016

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L’apôtre Paul…témoigne au sujet du Fils unique que ce n’est pas seulement la création des êtres qui a été faite par lui, mais encore que, l’ancienne création ayant vieilli et étant devenue caduque, c’est lui qui a opéré une nouvelle création. Et ainsi le Christ lui-même est le Premier-Né de toute la création (Col 1,15) par l’Évangile annoncé aux hommes…

Comment le Christ devient-il « premier-né d’une multitude de frères » ? (Rm 8,29)… Pour nous il s’est fait comme nous, ayant participé à la chair et au sang pour nous transformer de corruptibles en incorruptibles par la naissance d’en haut de l’eau et de l’Esprit (Jn 3,5). Il nous a montré le chemin d’une telle naissance lorsqu’il a attiré par son propre baptême le Saint Esprit sur l’eau. Il est devenu ainsi le premier-né de tous ceux qui sont régénérés spirituellement, et tous ceux qui ont part à cette régénération par l’eau et par l’Esprit sont appelés frères.

Ayant déposé dans notre nature la puissance de la résurrection d’entre les morts, le Christ devient aussi prémices de ceux qui se sont endormis et premier-né d’entre les morts (Col 1,18). Le premier, il nous a ouvert le chemin de la libération de la mort. Par sa Résurrection, il a détruit les liens de la mort qui nous tenaient captifs. Ainsi, par cette double régénération, du saint baptême et de la résurrection d’entre les morts, il devient le premier-né de la nouvelle création.

Ce premier-né a des frères. Il dit à Marie Madeleine : « Va et dis à mes frères : je monte vers mon Père et votre Père, vers mon Dieu et votre Dieu » (Jn 20,19). C’est pourquoi le médiateur entre Dieu et les hommes (1Tm 2,5), ouvrant le cortège de toute la nature humaine, envoie à ses frères ce message et leur dit : « Par les prémices que j’ai assumées, en moi je ramène à notre Dieu et Père tout ce qui est humain. »

Saint Grégoire de Nysse (v. 335-395), moine et évêque
Contre Eunome, 4 ; PG 45, 633-638 (trad. Bouchet, Lectionnaire, p. 372 rev.)

 

 

« Si le monde a de la haine contre vous, sachez qu’il en a eu d’abord contre moi. »

samedi 30 avril 2016

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« Celui qui aime sa vie la perd ; celui qui s’en détache en ce monde la garde pour la vie éternelle » (Jn 12,25). Il s’agit là d’une vérité que le monde contemporain refuse souvent et méprise, car il fait de l’amour de soi le critère suprême de l’existence. Mais les témoins de la foi [du vingtième siècle] n’ont considéré ni leur propre avantage, ni leur bien-être, ni même leur survie comme des valeurs supérieures à la fidélité à l’Évangile. Malgré leur faiblesse, ils ont opposé une résistance vigoureuse au mal. Dans leur fragilité a resplendi la force de la foi et de la grâce du Seigneur.

L’héritage précieux que ces témoins courageux nous ont laissé est un patrimoine commun à toutes les Églises et à toutes les Communautés ecclésiales… L’œcuménisme le plus convaincant est celui des martyrs et des témoins de la foi ; il indique aux chrétiens du vingt et unième siècle la voie de l’unité. C’est l’héritage de la croix vécu à la lumière de Pâques, héritage qui enrichit et soutient les chrétiens à mesure qu’ils avancent dans le nouveau millénaire…

Dans le siècle et dans le millénaire qui s’avance, puisse la mémoire de ces frères et de ces sœurs rester vivante ! Mieux encore, puisse-t-elle grandir ! Qu’elle soit transmise de génération en génération, afin d’être semence féconde d’un profond renouveau chrétien ! Qu’elle soit gardée comme un trésor d’une insigne valeur pour les chrétiens du nouveau millénaire et qu’elle soit levain pour parvenir à la pleine communion de tous les disciples du Christ ! … Je prie le Seigneur pour que la nuée de témoins qui nous entourent (He 12,1) nous aide, nous tous croyants, à exprimer notre amour pour le Christ avec un courage égal au leur ; par celui qui demeure vivant dans son Église, aujourd’hui comme hier, demain et toujours !

Saint Jean-Paul II (1920-2005), pape
Homélie lors de la commémoration œcuménique des témoins de la foi du 20ème siècle, 7/5/00 (trad. © Libreria Editrice Vaticana)

 

 

 

 

 

 

« C’est ma paix que je vous donne. »

mardi 26 avril 2016

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Moïse a écrit dans la Loi : « Dieu fit l’homme à son image et à sa ressemblance » (Gn 1,26)… À nous donc de refléter pour notre Dieu, pour notre Père, l’image de sa sainteté… Ne soyons pas les peintres d’une image étrangère… Et pour que nous n’introduisions pas en nous l’image de l’orgueil, laissons le Christ peindre en nous son image. Il l’a peinte lorsqu’il a dit : « Je vous donne ma paix, je vous laisse ma paix ».

Mais à quoi nous sert-il de savoir que cette paix est bonne, si nous ne veillons pas sur elle ? Ce qui est très bon est habituellement très fragile ; et les biens précieux réclament de plus grands soins et une garde plus vigilante. Très fragile est la paix qui peut être perdue par une parole légère ou une petite blessure faite à un frère. Or, rien ne plaît davantage aux hommes que de parler hors de propos et de s’occuper de ce qui ne les regarde pas, de proférer de vains discours et de critiquer les absents. Dès lors, que ceux qui ne peuvent pas dire : « Le Seigneur m’a donné la langue d’un disciple pour que je sache réconforter par la parole celui qui est abattu » (Is 50,4), que ceux-là se taisent ou, s’ils disent un mot, que ce soit un mot de paix… « La plénitude de la loi, c’est l’amour » (Rm 13,8). Que daigne nous l’inspirer notre bon Seigneur et Sauveur Jésus Christ, l’auteur de la paix et le Dieu de l’amour.

Saint Colomban (563-615), moine, fondateur de monastères
Instruction 11, 1-4 ; PL 80, 250-252 (trad. Orval)

 

 

 

 

 

 

 

Évangile de Jésus Christ selon saint Marc 16,15-20.

lundi 25 avril 2016

E-5n ce temps-là, Jésus ressuscité se manifesta aux onze Apôtres et leur dit : « Allez dans le monde entier. Proclamez l’Évangile à toute la création.
Celui qui croira et sera baptisé sera sauvé ; celui qui refusera de croire sera condamné.
Voici les signes qui accompagneront ceux qui deviendront croyants : en mon nom, ils expulseront les démons ; ils parleront en langues nouvelles ;
ils prendront des serpents dans leurs mains et, s’ils boivent un poison mortel, il ne leur fera pas de mal ; ils imposeront les mains aux malades, et les malades s’en trouveront bien. »
Le Seigneur Jésus, après leur avoir parlé, fut enlevé au ciel et s’assit à la droite de Dieu.
Quant à eux, ils s’en allèrent proclamer partout l’Évangile. Le Seigneur travaillait avec eux et confirmait la Parole par les signes qui l’accompagnaient.

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Le Seigneur de toutes choses a donné à ses apôtres le pouvoir de proclamer l’Évangile. Et c’est par eux que nous avons connu la vérité, c’est-à-dire l’enseignement du Fils de Dieu. C’est à eux que le Seigneur a dit : « Celui qui vous écoute m’écoute ; celui qui vous rejette me rejette et rejette celui qui m’a envoyé » (Lc 10,16). Car nous n’avons pas connu le plan de notre salut par d’autres que par ceux qui nous ont fait parvenir l’Évangile.

Cet Évangile, ils l’ont d’abord prêché. Puis, par la volonté de Dieu, ils nous l’ont transmis dans des Écritures pour qu’il devienne « le pilier et le soutien » de notre foi (1Tm 3,15). Il n’est pas permis de dire qu’ils ont prêché avant d’avoir obtenu la connaissance parfaite, comme osent le prétendre certains, qui se targuent d’être les correcteurs des apôtres. En effet, après que notre Seigneur est ressuscité d’entre les morts et que les apôtres ont été « revêtus de la force d’en-haut » (Lc 24,49) par la venue de l’Esprit Saint, ils ont été remplis de certitude au sujet de tout et ils ont possédé la connaissance parfaite. Alors, ils s’en allèrent « jusqu’aux extrémités de la terre », (Ps 18,5 ;Rm 10,18) proclamant la Bonne Nouvelle des biens qui nous viennent de Dieu et annonçant aux hommes la paix du Ciel. Ils possédaient, tous également et chacun en particulier, l’Évangile de Dieu.

Saint Irénée de Lyon (v. 130-v. 208), évêque, théologien et martyr
Contre les hérésies, III, 1 (trad. Cerf 1984, p. 276 rev.)

 

 

« Tout ce que vous demanderez en invoquant mon nom, je le ferai, afin que le Père soit glorifié dans le Fils. »

samedi 23 avril 2016

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Il me semble que celui qui se dispose à prier doit se recueillir et se préparer quelque peu, pour être plus prompt, plus attentif à l’ensemble de sa prière. Il doit de même chasser toutes les anxiétés et tous les troubles de sa pensée, et s’efforcer de se souvenir de la grandeur du Dieu qu’il approche, songer qu’il est impie de se présenter à lui sans attention, sans effort, avec une sorte de sans-gêne, rejeter enfin toutes les pensées étrangères.

En venant à la prière, il faut présenter pour ainsi dire l’âme avant les mains, élever l’esprit vers Dieu avant les yeux, dégager l’esprit de la terre avant de se lever pour l’offrir au Seigneur de l’univers, enfin déposer tout ressentiment des offenses qu’on croit avoir reçues si on désire que Dieu oublie le mal commis contre lui-même, contre nos proches, ou contre la droite raison.

Comme les attitudes du corps sont innombrables, celle où nous étendons les mains et où nous levons les yeux au ciel doit être sûrement préférée à toutes les autres, pour exprimer dans le corps l’image des dispositions de l’âme pendant la prière…, mais les circonstances peuvent amener parfois à prier assis…ou même couché… Pour la prière à genoux, elle est nécessaire lorsque quelqu’un s’accuse devant Dieu de ses propres péchés, en le suppliant de le guérir et de l’absoudre. Elle est le symbole de ce prosternement et de cette soumission dont parle Paul lorsqu’il écrit : « C’est pourquoi je fléchis les genoux devant le Père, de qui vient toute paternité dans le ciel et sur la terre » (Ep 3,14-15). C’est là l’agenouillement spirituel, ainsi appelé parce que toute créature adore Dieu au nom de Jésus et se soumet humblement à lui. L’apôtre Paul semble y faire allusion quand il dit : « Qu’au nom de Jésus tout genou fléchisse au ciel, sur la terre, et dans l’abîme » (Ph 2,10).

Origène (v. 185-253), prêtre et théologien
La Prière, 31 (trad. DDB 1977, p. 117)