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Archive pour le mot-clef ‘Jésus Christ’

« Qu’ils soient un pour que le monde croie que tu m’as envoyé. »

jeudi 16 mai 2013

Sur la route œcuménique de l’unité, la priorité revient certainement à la prière commune… Si, malgré leurs divisions, les chrétiens savent toujours plus s’unir dans une prière commune autour du Christ, alors se développera leur conscience des limites de ce qui les divise en comparaison de ce qui les unit. S’ils se rencontrent toujours plus souvent et plus assidûment devant le Christ dans la prière, ils pourront prendre courage pour faire face à toute la douloureuse et humaine réalité des divisions, et ils se retrouveront ensemble dans la communauté de l’Église que le Christ forme sans cesse dans l’Esprit Saint, malgré toutes les faiblesses et malgré les limites humaines.

La communion de prière amène à porter un nouveau regard sur l’Église et sur le christianisme. On ne doit pas oublier que le Seigneur a demandé au Père l’unité de ses disciples afin qu’elle rende témoignage à sa mission et que le monde puisse croire que le Père l’avait envoyé. On peut dire que le mouvement œcuménique s’est mis en marche, en un sens, à partir de l’expérience négative de ceux qui, annonçant l’unique Évangile, se réclamaient chacun de sa propre Église ou de sa communauté ecclésiale. Une telle contradiction ne pouvait pas échapper à ceux qui écoutaient le message de salut et qui trouvaient là un obstacle à l’accueil de l’annonce de l’Évangile.

Cette grave difficulté n’est malheureusement pas surmontée : il est vrai que nous ne sommes pas en pleine communion. Et pourtant, malgré nos divisions, nous sommes en train de parcourir la route de la pleine unité, de l’unité qui caractérisait l’Église apostolique à ses débuts, et que nous recherchons sincèrement : guidée par la foi, notre prière commune en est la preuve. Dans la prière, nous nous réunissons au nom du Christ qui est Un. Il est notre unité.

Bienheureux Jean-Paul II (1920-2005), pape
Encyclique « Ut unum sint », 22-23 (trad. copyright © Libreria Editrice Vaticana)

 

 

Ascension du Seigneur, solennité

jeudi 9 mai 2013

Chers fils et frères et amis en Jésus-Christ,

A l’occasion de cette fête de l’Ascension le Pape est heureux d’offrir le saint Sacrifice Eucharistique avec vous et pour vous. […]

Avec joie et animés de nouvelles résolutions pour l’avenir, réfléchissons un moment sur le grand mystère que célèbre la liturgie d’aujourd’hui. Toute la pleine signification de 1’Ascension du Christ est exprimée dans les lectures de la Sainte Écriture. La richesse de ce mystère est contenue dans ces deux affirmations : « Jésus donna ses instructions… » puis « Jésus prit place… ».

Selon la Divine Providence – dans l’éternel dessein du Père – l’heure était venue pour le Christ de quitter la terre. Il allait prendre congé de ses apôtres et, avec eux, de Marie sa Mère, mais non sans leur avoir d’abord donné ses instructions. Les apôtres avaient maintenant une mission à accomplir conformément aux instructions laissées par Jésus, et ces instructions étaient à leur tour l’expression fidèle de la volonté du Père.

Ces instructions indiquaient avant tout que les apôtres devaient attendre l’Esprit Saint qui était le don du Père. Il devait être absolument clair dès le début que la source de la force des apôtres était le Saint-Esprit. C’est l’Esprit qui guide l’Église sur les voies de la vérité, l’Évangile doit être propagé par la puissance de Dieu et non par la sagesse ou la puissance de l’homme.

En outre, selon ces instructions, les apôtres étaient chargés de proclamer la Bonne Nouvelle dans le monde entier. Et ils devaient baptiser au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit. Comme Jésus, ils devaient parler clairement du Royaume de Dieu et du salut. Les apôtres devaient rendre témoignage du Christ « jusqu’aux confins de la terre ». L’Église primitive comprit parfaitement ces instructions et c’est ainsi qu’elle inaugura l’ère missionnaire. Et chaque communauté savait que cette ère ne prendrait fin que le jour où le même Jésus qui était monté au ciel, serait revenu.

Les paroles de Jésus constituèrent pour l’Église un trésor qu’il fallait garder en dépôt et proclamer, méditer et vivre. Et, en même temps, l’Esprit Saint enracina dans l’Eglise un charisme apostolique qui avait pour objet de garder intacte cette révélation. Par ces paroles Jésus allait vivre toujours dans son Église : « Je suis avec vous pour toujours ». Et la communauté ecclésiale tout entière prit ainsi conscience de la nécessité de la fidélité aux instructions de Jésus, au dépôt de la foi. Cette sollicitude devait se transmettre de générations en générations, jusqu’à nos propres jours. […] La parole de Dieu – et seulement la parole de Dieu – est à la base de tout ministère, de toute activité pastorale de toute action sacerdotale. L’autorité de la parole de Dieu a constitué la base dynamique du Concile Vatican II et Jean XXIII l’a mis en évidence dans son discours d’ouverture : « Le souci principal du Concile œcuménique, a-t-il dit, sera celui-ci : que le dépôt sacré de la doctrine chrétienne soit toujours plus effectivement gardé et enseigné » (Discours du 11 octobre 1962). […] notre plus grand défi est d’être fidèles aux instructions du Seigneur Jésus.

Et la seconde réflexion sur la signification de l’Ascension est basée sur cette phrase : « Jésus prit sa place… ». Après avoir subi l’humiliation de sa passion, Jésus prit sa place à la droite de Dieu. Il prit sa place avec le Père éternel. Mais ainsi il pénétra dans les cieux comme notre Tête. Et là-haut, selon l’expression de Léon le Gand « la gloire de la Tête » devint « l’espoir du corps » (cf. Sermo I de Ascensione Domini). Jésus a pris pour toute l’éternité sa place comme « le premier-né parmi de nombreux frères » (Rm 8, 29). En raison de notre nature nous sommes près de Dieu dans le Christ. Et, comme homme, le Seigneur Jésus est vivant pour toute l’éternité pour intercéder près de son Père en notre faveur (cf. He 7, 25). Et en même temps, du haut de son trône de gloire, Jésus envoie à toute son Église un message d’espérance et une invitation à la sainteté.

Par les mérites de Jésus et grâce à son intercession près de son Père, nous sommes capables d’obtenir en lui la justice et la sainteté de vie. L’Église peut rencontrer des difficultés, l’Évangile peut subir des échecs, mais comme Jésus est assis à la droite du Père, l’Église ne sera jamais vaincue. La puissance du Christ glorifié, du Fils bien-aimé du Père éternel n’a pas de limites et surabonde pour défendre chacun de nous et nous tous dans la fidélité de notre dévouement au Royaume de Dieu et dans la générosité de notre célibat. L’efficacité de l’Ascension du Christ touche chacun de nous dans les réalités concrètes de nos vies quotidiennes. A cause de ce mystère, l’Église tout entière a pour vocation d’attendre « dans une joyeuse espérance la venue de notre Sauveur, Jésus-Christ ».

Chers Fils, soyez imprégnés de l’espérance qui est si fortement une part du mystère de l’Ascension de Jésus. Soyez profondément convaincus de la victoire et du triomphe du Christ sur le péché et la mort. Ayez conscience que la puissance du Christ est plus grande que notre faiblesse, plus grande que la faiblesse du monde entier. Tâchez de comprendre et de partager la joie que Marie a éprouvée en sachant que son Fils avait pris sa place près de son Père qu’il aimait infiniment. Et aujourd’hui renouvelez votre foi dans la promesse de Notre Seigneur Jésus-Christ qui est parti pour nous préparer une place, de sorte qu’il pourra revenir et nous prendre avec lui.

Voilà le mystère de l’Ascension de notre Chef. Rappelons-nous toujours : « Jésus a donné ses instructions » et ensuite « Jésus a pris sa place ».

Amen.

Extraits de l’Homélie du Bx Jean-Paul II
(Rome, 24 mai 1979)Source principale : vatican.va (« Rév. x gpm »).

 

 

 

« Je suis le Chemin, la Vérité et la Vie. »

vendredi 26 avril 2013

Le Christ est en même temps le chemin et le terme : le chemin selon son humanité, le terme selon sa divinité. Ainsi donc, selon qu’il est homme il dit : « Moi, je suis le Chemin », et selon qu’il est Dieu il ajoute : « la Vérité et la Vie ». Ces deux mots désignent très bien le terme de ce chemin, car le terme de ce chemin, c’est la fin du désir humain… Le Christ est le chemin pour parvenir à la connaissance de la vérité, alors qu’il est lui-même la vérité : « Conduis-moi, Seigneur, dans ta vérité, et j’entrerai sur ton chemin » (Ps 85,11). Et le Christ est le chemin pour parvenir à la vie, alors qu’il est lui-même la vie : « Tu m’as fait connaître les chemins de la vie » (Ps 15,11)…

Si donc tu cherches par où passer, prends le Christ, puisque lui-même est le chemin : « C’est le chemin, suivez-le » (Is 30,21). Et saint Augustin commente : « Marche en suivant l’homme et tu parviendras à Dieu ». Car il vaut mieux boiter sur le chemin que marcher à grands pas hors du chemin. Celui qui boite sur le chemin, même s’il n’avance guère, se rapproche du terme ; mais celui qui marche hors du chemin, plus il court vaillamment plus il s’éloigne du terme.

Si tu cherches où aller, sois uni au Christ, parce qu’il est en personne la vérité à laquelle nous désirons parvenir : « C’est la vérité que ma bouche médite » (Pr 8,7). Si tu cherches où demeurer, sois uni au Christ parce qu’il est en personne la vie : « Celui qui me trouvera trouvera la vie » (Pr 8,35).

Saint Thomas d’Aquin (1225-1274), théologien dominicain, docteur de l’Église
Commentaire de l’évangile de Jean, 14,2 (trad. cf bréviaire 9e sam.)

 

 

 

« Tu as les paroles de la vie éternelle. »

samedi 20 avril 2013

Les Saintes Écritures contiennent la Parole de Dieu et, parce qu’elles sont inspirées, elles sont réellement la parole de Dieu ; c’est pourquoi l’étude des Saintes Lettres doit être comme l’âme de la sainte théologie. C’est aussi de la même parole de l’Écriture que le ministère de la parole, autrement dit la prédication pastorale, la catéchèse et toute l’instruction chrétienne…est nourri de façon salutaire et trouve sa vigueur…

Le saint Concile exhorte avec force et de façon spéciale tous les chrétiens…à acquérir par la lecture fréquente des divines Écritures « une science éminente de Jésus Christ » (Ph 3,8), car « ignorer les Écritures, c’est ignorer le Christ » (S. Jérôme). Qu’ils abordent donc de tout leur cœur le texte sacré lui-même, soit par la sainte liturgie, qui est remplie des paroles divines, soit par une lecture priante, soit par des cours faits pour cela ou par d’autres méthodes qui, avec l’approbation et le soin qu’en prennent les Pasteurs de l’Église, se répandent de manière louable partout de notre temps. Mais qu’ils se rappellent que la prière doit accompagner la lecture de la Sainte Écriture pour que s’établisse un dialogue entre Dieu et l’homme, car « c’est à lui que nous nous adressons quand nous prions ; c’est lui que nous écoutons, quand nous lisons les révélations divines » (S. Ambroise)…

Ainsi donc, par la lecture et l’étude des Livres saints, « que la Parole de Dieu accomplisse sa course et soit glorifiée » (2Th 3,1), et que le trésor de la révélation, confié à l’Église, remplisse de plus en plus les cœurs des hommes. La vie de l’Église reçoit son développement de la fréquentation assidue du mystère eucharistique ; de même il est permis d’espérer un nouvel élan de la vie spirituelle à partir d’un respect accru pour la Parole de Dieu, qui « demeure à jamais » (Is 40,8; 1P 1,23).

Concile Vatican II
Constitution dogmatique sur la Révélation divine « Dei Verbum », § 24-26

 

 

 

 

« Donnez-leur vous-mêmes à manger. » (Mt 14,16)

vendredi 12 avril 2013

Dans le pain de l’eucharistie, nous recevons la multiplication inépuisable des pains de l’amour de Jésus Christ, assez riche pour rassasier la faim de tous les siècles, et qui cherche ainsi à nous mettre, nous aussi, au service de cette multiplication des pains. Les quelques pains de seigle de notre vie pourront sembler inutiles, mais le Seigneur en a besoin et les demande.

Les sacrements de l’Église sont, comme l’Église elle-même, le fruit du grain de blé mourant (Jn 12,24). Pour les recevoir, nous devons entrer dans le mouvement d’où ils proviennent eux-mêmes. Ce mouvement consiste à se perdre soi-même, sans quoi l’on ne peut pas se trouver : « Celui qui veut garder sa vie la perdra ; mais celui qui perd sa vie à cause de moi et de l’Évangile, celui-là la gardera » (Mc 8,35). Cette parole du Seigneur est la formule fondamentale d’une vie chrétienne…; la forme caractéristique de la vie chrétienne lui vient de la croix. L’ouverture chrétienne au monde, tant prônée aujourd’hui, ne peut trouver son vrai modèle que dans le côté ouvert du Seigneur (Jn 19,34), expression de cet amour radical, seul capable de sauver.

Du sang et de l’eau ont jailli du côté transpercé de Jésus crucifié. Ce qui, à première vue, est signe de sa mort, signe de son échec le plus complet, constitue en même temps un commencement nouveau : le Crucifié ressuscite et ne meurt plus. Des profondeurs de la mort surgit la promesse de la vie éternelle. Au-dessus de la croix de Jésus Christ, resplendit déjà la clarté victorieuse du matin de Pâques. C’est pourquoi, vivre avec lui sous le signe de la croix est synonyme de vivre sous la promesse de la joie pascale.

Cardinal Joseph Ratzinger [Benoît XVI, pape de 2005 à 2013]
Meditationen zur Karwoche, 1969 (trad. Un seul Seigneur, Mame 1971, p. 118)

 

 

« Dieu a tellement aimé le monde qu’il a donné son Fils unique »

mercredi 10 avril 2013

Évangile de Jésus Christ selon saint Jean 3,16-21. 

Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils unique : ainsi tout homme qui croit en lui ne périra pas, mais il obtiendra la vie éternelle.
Car Dieu a envoyé son Fils dans le monde, non pas pour juger le monde, mais pour que, par lui, le monde soit sauvé.
Celui qui croit en lui échappe au Jugement, celui qui ne veut pas croire est déjà jugé, parce qu’il n’a pas cru au nom du Fils unique de Dieu.
Et le Jugement, le voici : quand la lumière est venue dans le monde, les hommes ont préféré les ténèbres à la lumière, parce que leurs œuvres étaient mauvaises.
En effet, tout homme qui fait le mal déteste la lumière : il ne vient pas à la lumière, de peur que ses œuvres ne lui soient reprochées ;
mais celui qui agit selon la vérité vient à la lumière, afin que ses œuvres soient reconnues comme des œuvres de Dieu. »

L’homme qui prend feu et flamme à cause de la vérité n’a pas encore appris la vérité telle qu’elle est. Lorsqu’il l’aura vraiment apprise, il cessera de s’enflammer à cause d’elle. Le don de Dieu et la connaissance accordée par ce don ne sont jamais motifs à se troubler ou à élever la voix, car le lieu où habite l’Esprit avec l’amour et l’humilité est un lieu où ne règne que la paix…
Si le zèle avait été utile pour le redressement des hommes, pourquoi Dieu aurait-il revêtu un corps et employé la douceur et des façons humbles pour convertir le monde à son Père ? Et pourquoi se serait-il étendu sur la croix pour les pécheurs, et aurait-il livré son corps très saint à la souffrance en faveur du monde ? Moi, j’affirme que Dieu ne l’a fait que pour une seule raison : faire connaître au monde son amour, pour que notre capacité d’aimer, encore augmentée par une telle constatation, soit faite captive de son amour à lui. De la sorte, la puissance incomparable du Royaume des cieux, qui consiste dans l’amour, a trouvé une occasion de s’exprimer dans la mort de son Fils…afin que le monde ressente l’amour de Dieu pour sa création. Si ce geste admirable n’avait eu d’autre raison que la rémission de nos péchés, il aurait suffi d’un autre moyen pour la réaliser. Qui l’aurait refusé s’il l’avait accompli par une mort simple, sans plus ? Mais il n’a pas voulu d’une mort toute simple, afin que tu comprennes quel en est le mystère…

Pourquoi fallait-il des insultes et des crachats ?… Oh, sagesse qui donne la vie ! Maintenant tu as  compris et ressenti quelle a été la raison de la venue de notre Seigneur et de tout ce qui s’en est suivi, avant même que de sa bouche sainte il ne nous l’ait lui-même clairement expliqué. Il est écrit, en effet, que « Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils unique ».

Isaac le Syrien (7ème siècle), moine près de Mossoul
Chapitres sur la connaissance, IV, 77-78 (trad. Louf, Bellefontaine 2003, p. 273 rev.)

 

 

« Simon Pierre…amena jusqu’à terre le filet plein de gros poissons. »

vendredi 5 avril 2013

« Le disciple que Jésus aimait dit à Pierre : ‘ C’est le Seigneur ! ‘ » Celui qui est aimé voit le premier ; l’amour porte sur toutes choses un regard plus aigu ; celui qui aime sent toujours avec plus de vivacité… Quelle difficulté rend l’esprit de Pierre si lent et l’empêche de reconnaître Jésus le premier, comme il l’avait déjà fait ? Où est ce témoignage singulier qui lui faisait s’écrier : « Tu es le Christ, le fils du Dieu vivant » ? (Mt 16,16) Où est-il ? Pierre était entré chez Caïphe, le grand prêtre, où il avait entendu sans peine le chuchotement d’une servante, mais il tarde à reconnaître son Seigneur.

« Quand il entendit que c’était le Seigneur, il mit sa tunique, car il n’avait rien sur lui. » Que c’est étrange, mes frères !… Pierre entre sans vêtement dans la barque, et se jette tout habillé dans la mer !… Le coupable se voile toujours pour se dissimuler. Ainsi, comme Adam, aujourd’hui Pierre désire cacher sa nudité après sa faute ; tous deux, avant de pécher, n’étaient vêtus que d’une nudité sainte. « Il mit sa tunique et se jeta à la mer. » Il espérait que la mer laverait ce vêtement sordide qu’était la trahison. Il s’est jeté à la mer car il voulait revenir le premier, lui à qui les plus grandes responsabilités avait été confiées (Mt 16,18s). Il s’est ceint de sa tunique, car il devait se ceindre du combat du martyre, selon les paroles du Seigneur : « Un autre te ceindra et te mènera où tu ne voudras pas » (Jn 21,18)…

Les autres viennent avec la barque, en traînant leur filet plein de poissons. Avec beaucoup de peine ils ramènent avec eux l’Église jetée dans les vents du monde. C’est elle que ces hommes emportent dans le filet de l’Évangile vers la lumière du ciel et qu’ils arrachent aux abîmes pour la conduire auprès du Seigneur.

Saint Pierre Chrysologue (v. 406-450), évêque de Ravenne, docteur de l’Église
Sermon 78 ; PL 52, 420 (coll. Icthus, t. 10, p. 269 rev.)

 

 

 

« Pourquoi pleures-tu ? Qui cherches-tu ? »

mardi 2 avril 2013

« Femme, pourquoi pleures-tu ? Qui cherches-tu ? » Saints anges, vous connaissez pourtant bien celui qu’elle pleure et qu’elle cherche. Pourquoi donc raviver ses larmes en le rappelant à sa mémoire ? Mais Marie peut donner libre cours à toute sa peine et à ses pleurs, car la joie d’une consolation inespérée approche. « Elle se retourne et voit Jésus debout, mais ne le reconnaît pas. » Scène remplie de charme et de bonté, où celui qui est désiré et cherché se montre et pourtant se cache. Il se cache pour être cherché avec plus d’ardeur, trouvé avec plus de joie, retenu avec plus de soin, jusqu’à ce qu’il soit introduit, pour y rester, dans la demeure de l’amour (cf Ct 3,4). Voilà comment la Sagesse « mène son jeu sur la surface de la terre, elle qui se plaît chez les enfants des hommes » (Pr 8,31).

« Femme, pourquoi pleures-tu ? Qui cherches-tu ? » Tu as celui que tu cherches, et tu l’ignores ? Tu as la vraie joie éternelle, et tu pleures ? Tu l’as en toi, celui que tu cherches dehors. Vraiment tu te tiens dehors tout en larmes près d’une tombe. Ma tombe, c’est ton cœur ; je n’y suis pas mort, mais j’y repose, vivant pour l’éternité. Ton âme est mon jardin. Tu avais raison de penser que je suis jardinier. Nouvel Adam, je cultive mon paradis et je le garde. Tes larmes, ton amour et ton désir sont mon ouvrage. Tu me possèdes en toi sans le savoir : voilà pourquoi tu me cherches au dehors. Je vais donc t’apparaître là aussi pour te faire rentrer en toi-même afin que tu trouves à l’intérieur celui que tu cherches dehors.

Homélie monastique anonyme du 13e siècle
Méditation sur la Passion et la Résurrection du Christ, 38 ; PL 184, 766 (trad. Orval)

« Ceci est mon corps, qui est pour vous. » (1Co 11,24)

jeudi 28 mars 2013

Ô Jésus, lorsque vous étiez voyageur sur la terre (He 11,13) vous avez dit : « Apprenez de moi que je suis doux et humble de cœur et vous trouverez le repos de vos âmes » (Mt 11,29).  Ô puissant monarque des cieux, oui, mon âme trouve le repos en vous voyant, revêtu de la forme et de la nature d’esclave (Ph 2,7), vous abaisser jusqu’à laver les pieds à vos apôtres. Je me souviens alors de ces paroles que vous avez prononcées pour m’apprendre à pratiquer l’humilité : « Je vous ai donné l’exemple afin que vous fassiez vous-mêmes ce que j’ai fait ; le disciple n’est pas plus grand que le Maître. Si vous comprenez ceci vous serez heureux en le pratiquant ». Je les comprends, Seigneur, ces paroles sorties de votre cœur doux et humble ; je veux les pratiquer avec le secours de votre grâce…

Personne, ô mon Bien-Aimé, n’avait de droit envers vous et cependant vous avez obéi non seulement à la Sainte Vierge et à Saint Joseph, mais encore à vos bourreaux. Maintenant c’est dans l’hostie que je vous vois mettre le comble à vos anéantissements. Quelle n’est pas votre humilité, ô divin Roi de Gloire, de vous soumettre à tous vos prêtres sans faire aucune distinction entre ceux qui vous aiment et ceux qui sont, hélas ! tièdes ou froids dans votre service. À leur appel vous descendez du ciel… Ô mon Bien-Aimé, sous le voile de la blanche hostie que vous m’apparaissez doux et humble de cœur ! Pour m’enseigner l’humilité vous ne pouvez vous abaisser davantage…

Mais, Seigneur, ma faiblesse vous est connue ; chaque matin je prends la résolution de pratiquer l’humilité et le soir je reconnais que j’ai commis encore bien des fautes d’orgueil. À cette vue je suis tentée de me décourager, mais, je le sais, le découragement est aussi de l’orgueil. Je veux donc, ô mon Dieu, fonder sur vous seul mon espérance ; puisque vous pouvez tout, daignez faire naître en mon âme la vertu que je désire. Pour obtenir cette grâce de votre infinie miséricorde je vous répéterai bien souvent : « Ô Jésus, doux et humble de cœur, rendez mon cœur semblable au vôtre ! »

Sainte Thérèse de l’Enfant Jésus (1873-1897), carmélite, docteur de l’Église
Prière pour obtenir l’humilité (OC, Cerf DDB 1992, p.975)

 

 

 

 

Semaine sainte

samedi 23 mars 2013

Cette semaine s’ouvre demain par le Dimanche des Rameaux, considéré comme l’une des 12 grandes fêtes de l’année liturgique. C’est un dimanche festif, car il célèbre l’entrée du Christ à Jérusalem, où il est accueilli triomphalement par le peuple tenant des rameaux. Les fidèles apportent ce jour des rameaux et le prêtre les bénit. Cependant, la venue du Christ à Jérusalem marque le début de la Passion du Christ, vers laquelle Il s’avance volontairement. Ce dimanche ouvre donc la Semaine Sainte.
« Nous tenons à la main ces rameaux pour acclamer le triomphe du Christ. Pour que nous portions en Lui des fruits qui Te rendent gloire, donne-nous de vivre comme Lui en faisant le bien. » (prière de la bénédiction des rameaux)