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Archive pour le mot-clef ‘évangélisation’

Fête de saint Marc, évangéliste

mardi 25 avril 2023

Le Seigneur de toutes choses a donné à ses apôtres le pouvoir de proclamer l’Évangile. Et c’est par eux que nous avons connu la vérité, c’est-à-dire l’enseignement du Fils de Dieu. C’est à eux que le Seigneur a dit : « Celui qui vous écoute m’écoute ; celui qui vous rejette me rejette et rejette celui qui m’a envoyé » (Lc 10,16). Car nous n’avons pas connu le plan de notre salut par d’autres que par ceux qui nous ont fait parvenir l’Évangile.

Cet Évangile, ils l’ont d’abord prêché. Puis, par la volonté de Dieu, ils nous l’ont transmis dans des Écritures pour qu’il devienne « le pilier et le soutien » de notre foi (1Tm 3,15). Il n’est pas permis de dire qu’ils ont prêché avant d’avoir obtenu la connaissance parfaite, comme osent le prétendre certains, qui se targuent d’être les correcteurs des apôtres. En effet, après que notre Seigneur est ressuscité d’entre les morts et que les apôtres ont été « revêtus de la force d’en-haut » (Lc 24,49) par la venue de l’Esprit Saint, ils ont été remplis de certitude au sujet de tout et ils ont possédé la connaissance parfaite. Alors, ils s’en allèrent « jusqu’aux extrémités de la terre », (Ps 18,5 ;Rm 10,18) proclamant la Bonne Nouvelle des biens qui nous viennent de Dieu et annonçant aux hommes la paix du Ciel. Ils possédaient, tous ensemble et chacun en particulier, l’« Évangile de Dieu ».

Saint Irénée de Lyon (v. 130-v. 208)

 

 

Être une lampe sur le lampadaire

jeudi 26 janvier 2023

Les laïcs, que leur vocation spécifique place au cœur du monde et à la tête des tâches matérielles les plus variées, doivent exercer par là même une forme singulière d’évangélisation. Leur tâche première et immédiate n’est pas l’institution et le développement de la communauté ecclésiale — c’est là le rôle spécifique des Pasteurs — mais c’est la mise en œuvre de toutes les possibilités chrétiennes et évangéliques cachées, mais déjà présentes et actives, dans les choses du monde. Le champ propre de leur activité évangélisatrice, c’est le monde vaste et compliqué de la politique, du social, de l’économie, mais également de la culture, des sciences et des arts, de la vie internationale, des mass media, ainsi que certaines autres réalités ouvertes à l’évangélisation comme l’amour, la famille, l’éducation des enfants et des adolescents, le travail professionnel, la souffrance.

Plus il y aura de laïcs imprégnés d’évangile responsables de ces réalités et clairement engagés en elles, compétents pour les promouvoir et conscients qu’il faut déployer leur pleine capacité chrétienne souvent enfouie et asphyxiée, plus ces réalités sans rien perdre ou sacrifier de leur coefficient humain, mais manifestant une dimension transcendante souvent méconnue, se trouveront au service de l’édification du Règne de Dieu et donc du salut en Jésus-Christ.

Saint Paul VI

 

 

 

Nous sommes les envoyés de Dieu au monde

dimanche 22 janvier 2023

Painted divine figure church of San Sebastiano Rome

Un jour de plus commence.

Jésus en moi veut le vivre. Il ne s’est pas enfermé.
Il a marché parmi les hommes.
Avec moi il est parmi les hommes d’aujourd’hui.

Il va rencontrer chacun de ceux qui entreront dans la maison,
chacun de ceux que je croiserai dans la rue,
d’autres riches que ceux de son temps, d’autres pauvres,
d’autres savants et d’autres ignorants,
d’autres petits et d’autres vieillards,
d’autres saints et d’autres pécheurs,
d’autres valides et d’autres infirmes.
Tous seront ceux qu’il est venu chercher.
Chacun, celui qu’il est venu sauver. (…)

Tout sera permis dans le jour qui va venir,
tout sera permis et demandera que je dise oui.
Le monde où il me laisse pour y être avec moi
ne peut m’empêcher d’être avec Dieu ;
comme un enfant porté sur les bras de sa mère
n’est pas moins avec elle
parce qu’elle marche dans la foule.

Jésus, partout, n’a cessé d’être envoyé.
Nous ne pouvons pas faire que nous ne soyons,
à chaque instant,
les envoyés de Dieu au monde.
Jésus en nous ne cesse pas d’être envoyé,
au long de ce jour qui commence,
à toute humanité, de notre temps, de tous les temps,
de ma ville et du monde entier.

À travers les proches frères qu’il nous fera servir, aimer, sauver,
des vagues de sa charité partiront jusqu’au bout du monde,
iront jusqu’à la fin des temps.

Vénérable Madeleine Delbrêl (1904-1964)

 

 

 

« Beaucoup de gens de Galilée le suivirent ; et beaucoup de gens de Judée, de Jérusalem, d’Idumée, de Transjordanie…vinrent à lui. »

jeudi 19 janvier 2023

« Seigneur, ouvre mes lèvres et ma bouche annoncera ta louange » (Ps 50,17). (…) Quand on pense que ces paroles sont répétées chaque jour pendant la prière du matin, au nom de la sainte Église qui prie pour elle-même et pour le monde entier, par les milliers et les centaines de milliers de bouches ouvertes par la grâce ainsi demandée, notre vision s’élargit et se complète. Voici l’Église qui s’annonce, non comme un monument historique du passé, mais comme une institution vivante. La sainte Église n’est pas comme un palais qui se construit en un an. C’est une ville très vaste qui doit contenir l’univers entier. « La montagne de Sion est fondée sur la joie de toute la terre ; la cité du grand Roi s’étend vers le nord » (Ps 47,3 Vulg).

La fondation est commencée depuis vingt siècles mais elle se poursuit, et elle s’étend à toute la terre jusqu’à ce que le nom du Christ soit adoré partout. À mesure qu’elle se poursuit, les nouveaux peuples à qui le Christ est annoncé exultent de joie : « Les peuples sont dans la joie à cette annonce » (Ac 13,48). Et elle est belle aussi cette pensée (…), elle est édifiante pour tout prêtre qui récite son bréviaire : il faut que chacun s’applique à fonder cette Église sainte.

Que celui qui s’applique à cette belle œuvre par la prédication dise au Seigneur, en tant que messager de son Évangile : « Seigneur, ouvre mes lèvres, et ma bouche annoncera ta louange ». Et celui qui n’est pas missionnaire, qu’il désire ardemment coopérer lui aussi à la grande tâche de la mission, et lorsqu’il psalmodie en privé, tout seul dans sa cellule, qu’il dise lui aussi : « Seigneur, ouvre mes lèvres ». Car, par la communion de la charité, il doit considérer comme sienne toute langue qui est alors en train d’annoncer l’Évangile, qui est la louange divine suprême.

Saint Jean XXIII (1881-1963)

 

 

 

« Désormais ce sont des hommes que tu prendras. »

jeudi 1 septembre 2022

Lorsque le Seigneur, assis dans la barque, dit à Pierre : « Avance en eau profonde, et lâchez vos filets pour la pêche », il lui conseille moins de jeter dans les profondeurs de l’eau les instruments de la pêche, que de répandre au fond des cœurs les paroles de la prédication. Cet abîme des cœurs, saint Paul l’a pénétré en y lançant la parole : « Quelle profondeur dans la richesse, la sagesse et la connaissance de Dieu ! » (Rm 11,33)… Comme le filet amène dans ses replis vers le navire les poissons qu’il a pris, la foi conduit dans son sein, vers le repos, tous les hommes qu’elle a rassemblés.

Toujours pour faire comprendre que le Seigneur parlait de la pêche spirituelle, Pierre dit : « Maître, nous avons peiné toute une nuit sans rien prendre, mais sur ta parole je vais jeter mes filets »… Le Verbe, la Parole de Dieu, c’est le Seigneur notre Sauveur… Puisque Pierre lance son filet selon le Verbe, il répand partout son éloquence selon le Christ. Il déploie les filets tissés selon les prescriptions de son maître ; il lance au nom du Seigneur des paroles plus claires et plus efficaces qui permettent de sauver, non pas des créatures sans raison, mais des hommes.

« Nous avons peiné toute la nuit sans rien prendre. » Oui, Pierre avait bien peiné toute la nuit…; lorsque la lumière du Sauveur a brillé, les ténèbres se sont dissipées et sa foi lui a permis de distinguer, au plus profond des eaux, ce que ses yeux ne pouvaient pas voir. Pierre a effectivement souffert de la nuit, jusqu’à ce que le jour qui est le Christ vienne à son secours. C’est ce qui fait dire à l’apôtre Paul : « La nuit est avancée, le jour arrive » (Rm 13,12).

Saint Maxime de Turin (?-v. 420)

 

 

 

« Si cette maison en est digne, que votre paix vienne sur elle. »

jeudi 7 juillet 2022

« À la maison dans laquelle vous entrerez, dites d’abord : Je te salue ; paix à toi » (Lc 10,5) pour que le Seigneur lui-même y entre et y séjourne, comme auprès de Marie. (…) Cette salutation est le mystère de la foi qui rayonne dans le monde ; par elle, la haine est étouffée, la guerre arrêtée et les hommes se reconnaissent mutuellement. L’effet de cette salutation était caché par un voile, malgré la préfiguration du mystère de la résurrection (…) qui survient chaque fois que la lumière se lève et que l’aurore chasse la nuit. À partir de ce moment où le Christ a envoyé ses disciples pour la première fois, les hommes ont commencé à donner et à recevoir cette salutation, source de guérison et de bénédiction. (…)

Cette salutation, avec sa puissance cachée (…), suffit amplement pour tous les hommes. C’est pourquoi Notre Seigneur l’a envoyée avec ses disciples en avant-coureur, pour qu’elle réalise la paix et que, portée par la voix des apôtres, ses envoyés, elle prépare le chemin devant eux. Elle était semée dans toutes les maisons (…) ; elle entrait dans tous ceux qui l’entendaient, pour séparer et mettre à part ses enfants qu’elle reconnaissait. Elle restait en eux, mais dénonçait ceux qui lui étaient étrangers, car ils ne l’accueillaient pas.

Cette salutation de paix ne tarissait pas, jaillissant des apôtres dans leurs frères, dévoilant les trésors inépuisables du Seigneur. (…) Présente en ceux qui la donnaient et en ceux qui l’accueillaient, cette annonce de la paix n’en subissait ni diminution ni division. Du Père, elle annonçait qu’il est près de tous et en tous ; de la mission du Fils, elle révélait qu’il est tout entier auprès de tous, même si sa fin est auprès de son Père. Elle ne cessa pas de proclamer que les images sont désormais accomplies et que la vérité chasse enfin les ombres.

Saint Éphrem (v. 306-373)

 

 

 

Évangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu 10,7-13

samedi 11 juin 2022

En ce temps-là, Jésus disait à ses Apôtres : « Sur votre route, proclamez que le royaume des Cieux est tout proche.
Guérissez les malades, ressuscitez les morts, purifiez les lépreux, expulsez les démons. Vous avez reçu gratuitement : donnez gratuitement. »
Ne vous procurez ni or ni argent, ni monnaie de cuivre à mettre dans vos ceintures,
ni sac pour la route, ni tunique de rechange, ni sandales, ni bâton. L’ouvrier, en effet, mérite sa nourriture.
Dans chaque ville ou village où vous entrerez, informez-vous pour savoir qui est digne de vous accueillir, et restez là jusqu’à votre départ.
En entrant dans la maison, saluez ceux qui l’habitent.
Si cette maison en est digne, que votre paix vienne sur elle. Si elle n’en est pas digne, que votre paix retourne vers vous. »

 

 

Nous sommes les ambassadeurs de l’Église

samedi 28 mai 2022

Nous sommes les ambassadeurs de l’Église. Or, quelle est la qualité la plus fondamentale pour un ambassadeur ? d’être habile ? puissant ? de disposer d’une grande fortune ? d’avoir du crédit ? de briller par ses talents personnels ? d’être “persona grata” auprès du souverain auquel il est envoyé ? Tout cela est utile, nécessaire ; toutes ces qualités contribueront sans aucun doute au succès de son action, mais elles seront insuffisantes et stériles, elles dévieront même de la fin poursuivie, si l’ambassadeur ne s’identifie pas d’abord, le plus parfaitement possible, avec les intentions et les sentiments du souverain qui l’envoie, avec les intérêts du pays qu’il représente.

Or, l’Église nous députe auprès du Roi des rois, auprès du trône de Dieu. Nous devons donc nous identifier avec ses vues et ses volontés ; l’Église nous confie ses intérêts, qui sont ceux des âmes, ceux de l’éternité. Ce n’est pas là chose banale ! Prenons donc dans notre cœur tous les besoins, toutes les nécessités de sang, les angoisses des âmes qui sont dans la peine, les périls de celles qui sont en ce moment aux prises avec le démon, les sollicitudes de ceux qui doivent nous diriger ; afin que tous reçoivent le secours de Dieu. (…)

Pensez, en effet, à ce que dit Notre-Seigneur lui-même : « En vérité je vous le dis, tout ce que vous demanderez à mon Père en mon nom, il vous le donnera » (Jn 16,23). Appuyez-vous sur cette promesse, demandez beaucoup, demandez en toute confiance, et le Père, « d’où descend tout don parfait » (cf. Jc 1, 17), ouvrira ses mains pour remplir toute âme de bénédictions. Car ce n’est pas nous qui prions, qui intercédons en ce moment ; c’est l’Église, c’est le Christ, notre chef, le Pontife suprême qui prie en nous, et qui est devant son Père pour plaider la cause des âmes qu’il a rachetées (He 9,24 ; 7,25).

Bienheureux Columba Marmion (1858-1923)

 

 

 

« Proclamez la Bonne Nouvelle à toute la création. »

samedi 23 avril 2022

Vous avez entendu ce que dit le Seigneur à ses disciples après la résurrection. Il les envoie prêcher l’Évangile, et ils l’ont fait. Écoutez : « Sur toute la terre s’en va leur message et leurs paroles jusqu’aux extrémités du monde » (Ps 18,5). Pas à pas, l’Évangile est parvenu jusqu’à nous et jusqu’aux confins de la terre. En peu de mots, le Seigneur s’adressant à ses disciples établit ce que nous devons faire et ce que nous devons espérer. Il dit, en effet, comme vous l’avez entendu : « Celui qui croira et sera baptisé sera sauvé. » Il demande notre foi et il nous offre le salut. Si précieux est ce qu’il nous offre que ce qu’il nous demande n’est rien.

« Ainsi, mon Dieu, les fils des hommes à l’ombre de tes ailes ont abri (…), au torrent de tes délices tu les abreuves, car en toi est la source de vie » (Ps 35,8s). Jésus Christ est la source de la vie. Avant que la source de vie ne parvienne jusqu’à nous, nous n’avions qu’un salut humain, semblable à celui des animaux dont parle le psaume : « L’homme et le bétail, tu les sauves, Seigneur » (Ps 35,7). Mais maintenant la source de la vie est venue jusqu’à nous, la source de la vie est morte pour nous. Nous refusera-t-il sa vie, celui qui pour nous a donné sa mort ? Il est le salut, et ce salut n’est pas vain comme l’autre. Pourquoi ? Parce qu’il ne passe pas. Le Sauveur est venu. Il est mort, mais il a tué la mort. Il a mis à la mort un terme en lui. Il l’a assumée et il l’a tuée. Où donc est maintenant la mort ? Cherche-la dans le Christ et elle n’y est plus. Elle y a été, mais elle est morte là. Ô vie, mort de la mort ! Reprenez courage : elle mourra aussi en nous. Ce qui s’est accompli dans la Tête s’accomplira aussi dans les membres, et la mort mourra aussi en nous.

Saint Augustin (354-430)

 

 

 

« Vous ne comprenez pas encore ? Vous avez le cœur aveuglé ? »

mardi 15 février 2022

imageDieu, Père tout-puissant, c’est à toi que je veux consacrer l’occupation principale de ma vie. Que tout en moi, mes paroles et mes pensées, parlent de toi… Conscients de notre pauvreté, nous te demandons ce qui nous manque ; nous apporterons un zèle infatigable pour scruter les paroles de tes prophètes et de tes apôtres, nous frapperons à toutes les portes que notre intelligence trouvera fermées.

Mais c’est à toi d’exaucer la demande, d’accorder ce qu’on cherche, d’ouvrir la porte fermée (Lc 11,9). Car nous vivons dans une sorte de torpeur, à cause de l’engourdissement de notre nature ; la faiblesse de notre esprit nous empêche de comprendre tes mystères par une ignorance inéluctable.

Heureusement, l’étude de ta doctrine fortifie notre perception de la vérité divine, et l’obéissance de la foi nous soulève au-dessus des pensées du commun des hommes. Nous espérons donc que tu stimuleras les débuts de cette entreprise difficile, que tu affermiras les progrès de notre démarche et que tu nous appelleras à participer à l’Esprit qui a guidé tes prophètes et tes apôtres. Nous voudrions comprendre leurs paroles dans le sens où ils les ont prononcées et employer des termes exacts pour rendre fidèlement tout ce qu’ils ont exprimé… Accorde-nous donc le sens exact des mots, la lumière de l’intelligence, la beauté de l’expression ; établis notre foi dans la vérité. Accorde-nous de dire ce que nous croyons.

Saint Hilaire (v. 315-367), évêque de Poitiers et docteur de l’Église
La Trinité, I, 37-38 (trad. cf coll. Pères dans la foi, n°19, p. 56)