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Archive pour le mot-clef ‘St Cyprien’

« Je suis là au milieu d’eux. »

mercredi 14 août 2019

Le Seigneur a dit : « Si deux d’entre vous sur la terre unissent leurs voix pour demander quoi que ce soit, cela leur sera accordé par mon Père qui est aux cieux. Quand deux ou trois sont réunis en mon nom, je suis là au milieu d’eux ». Il montre ainsi que ce n’est pas le grand nombre de ceux qui prient, mais leur unanimité, qui obtient le plus de grâces. « Si deux d’entre vous sur la terre unissent leurs voix » : le Christ met en premier l’unité des âmes, il met en avant la concorde et la paix. Qu’il y ait plein accord entre nous, voilà ce qu’il a constamment et fermement enseigné. Or, comment peut-il s’accorder avec un autre, celui qui n’est pas en accord avec le corps de l’Église et avec l’ensemble des frères ? (…) Le Seigneur parle de son Église, il parle à ceux qui sont dans l’Église : s’ils sont d’accord entre eux, s’ils font leur prière conformément à ses recommandations et à ses conseils, c’est-à-dire même si à deux ou trois seulement ils prient d’une seule âme, alors même à deux ou trois seulement, ils peuvent obtenir ce qu’ils demandent à la majesté de Dieu.

« Partout où deux ou trois sont réunis en mon nom je suis avec eux » : c’est-à-dire il est avec les pacifiques et les simples, avec ceux qui craignent Dieu et observent ses commandements. Il dit qu’il est avec deux ou trois seulement comme il était avec les trois jeunes gens dans la fournaise ; parce qu’ils demeuraient simples envers Dieu et unis entre eux, il les a réconfortés d’un souffle de rosée au milieu des flammes (Dn 3,50). Il en a été de même pour les deux apôtres enfermés en prison ; parce qu’ils étaient simples, parce qu’ils étaient unis de cœur, il les a assistés, il a brisé les portes de leur cachot (Ac 5,19)… Quand donc le Christ inscrit parmi ces préceptes cette parole : « Là où deux ou trois sont réunis en mon nom, je serai au milieu d’eux », il ne sépare pas des gens de l’Église qu’il a lui-même instituée. Mais il reproche aux égarés leur discorde et recommande la paix à ses fidèles.

Saint Cyprien (v. 200-258)

 

 

 

 

« Si vous demandez quelque chose à mon Père en invoquant mon nom, il vous le donnera. »

samedi 1 juin 2019

« Ne permets pas que nous entrions en tentation » (Mt 6,13)… Quand nous prions pour ne pas entrer en tentation, nous nous souvenons de notre faiblesse, afin que personne ne se regarde avec complaisance, que personne ne s’élève avec insolence, que personne ne s’attribue la gloire de sa fidélité ou de son épreuve, alors que le Seigneur lui-même nous enseigne l’humilité quand il dit : « Veillez et priez pour ne pas entrer en tentation. L’esprit est ardent mais la chair est faible » (Mc 14,38). Si nous faisons profession d’humilité d’abord, nous rendons à Dieu tout ce que nous demandons avec crainte et révérence, et nous pouvons être assurés que sa bonté nous l’accordera.

Cette prière s’achève avec une conclusion qui ramasse brièvement toutes les demandes. À la fin nous disons : « Mais délivre-nous du mal ». Nous comprenons par là ce que l’ennemi peut machiner contre nous en ce monde, mais nous sommes assurés d’avoir un appui puissant si Dieu nous délivre, s’il accorde son secours à ceux qui l’implorent. Quand donc nous disons : « Délivre-nous du mal », il ne nous reste plus rien à demander… Nous sommes affermis contre toutes les machinations du démon et du monde. Qui peut redouter le monde, si Dieu est son protecteur en ce monde ?

Pourquoi s’étonner que Dieu nous ait appris ainsi à prier, en nous enseignant en une formule brève tout ce que nous devons demander pour notre salut ?… Quand la Parole de Dieu, notre Seigneur Jésus Christ, est venu à tous les hommes, il a rassemblé les savants et les ignorants, il a fourni les préceptes de salut pour tout sexe et tout âge. Il a fait un condensé concis de ses préceptes… Ainsi quand il a voulu enseigner en quoi consiste la vie éternelle, il a ramassé tout le mystère de la vie en une formule d’une merveilleuse concision : « La vie éternelle est qu’ils te connaissent, toi le seul et vrai Dieu et celui que tu as envoyé, Jésus Christ » (Jn 17,3).

Saint Cyprien (v. 200-258)

 

 

 

« Peut-être donnera-t-il du fruit à l’avenir… » : imiter la patience de Dieu

dimanche 24 mars 2019

Frères bien-aimés, Jésus Christ, notre Seigneur et Dieu, ne s’est pas contenté d’enseigner la patience par des paroles ; il l’a aussi montrée par ses actes… À l’heure de la Passion et de la croix, que de sarcasmes outrageants entendus avec patience, que de moqueries injurieuses endurées, au point de recevoir des crachats, lui qui de sa propre salive avait ouvert les yeux d’un aveugle (Jn 9,6)…; de se voir couronné d’épines, lui qui couronne les martyrs de fleurs éternelles ; frappé au visage avec la paume des mains, lui qui décerne les palmes véritables aux vainqueurs ; dépouillé de son vêtement, lui qui revêt les autres de l’immortalité ; nourri de fiel, lui qui donne une nourriture céleste ; abreuvé de vinaigre, lui qui fait boire à la coupe du salut. Lui l’innocent, lui le juste, ou plutôt lui l’innocence et la justice mêmes, est mis au rang des criminels ; de faux témoignages écrasent la Vérité ; on juge celui qui doit juger ; la Parole de Dieu est conduite au sacrifice en se taisant. Puis, alors que les astres s’éclipsent, que les éléments se troublent, que la terre tremble…, il ne parle pas, ne bouge pas, ne révèle pas sa majesté. Jusqu’à la fin il supporte tout avec une constance inépuisable pour que la patience pleine et parfaite trouve son achèvement dans le Christ.

Après quoi, il accueille encore ses meurtriers, s’ils se convertissent et reviennent à lui (cf Ac 3,19); grâce à sa patience…, il ne ferme son Église à personne. Ces adversaires, les blasphémateurs, les ennemis éternels de son nom, il ne les admet pas seulement au pardon s’ils se repentent de leur faute, mais aussi à la récompense du Royaume des cieux. Que pourrait-on citer de plus patient, de plus bienveillant ? Celui-là même qui a versé le sang du Christ est vivifié par le sang du Christ. Telle est la patience du Christ, et si elle n’était pas aussi grande, l’Église ne posséderait pas l’apôtre Paul.

Saint Cyprien (v. 200-258)

 

 

 

Commémoration de tous les fidèles défunts

jeudi 2 novembre 2017

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Nous ne devons pas pleurer nos frères que l’appel du Seigneur a retirés de ce monde, puisque nous savons qu’ils ne sont pas perdus mais partis avant nous : ils nous ont quittés comme des voyageurs, des navigateurs, pour nous précéder. Nous devons donc les envier au lieu de les pleurer, et ne pas nous vêtir ici-bas de sombres vêtements alors qu’ils ont revêtu là-haut des robes blanches. Ne donnons pas aux païens l’occasion de nous reprocher avec raison de nous lamenter sur ceux que nous déclarons vivants auprès de Dieu, comme s’ils étaient anéantis et perdus. Nous trahissons notre espérance et notre foi si ce que nous disons paraît feinte et mensonge. Il ne sert à rien d’affirmer son courage en parole et d’en détruire la vérité par les faits…

Lorsque nous mourons, nous passons par la mort à l’immortalité ; et la vie éternelle ne peut être donnée que si nous sortons de ce monde. Ce n’est pas là un point final mais un passage. Au terme de notre voyage dans le temps, c’est notre passage dans l’éternité. Qui ne se hâterait vers un plus grand bien ? Qui ne désirerait être changé et transformé à l’image du Christ ?…

Notre patrie, c’est le ciel… Là un grand nombre d’êtres chers nous attend, une immense foule de parents, de frères et de fils nous désire ; assurés désormais de leur salut, ils pensent au nôtre… Hâtons-nous d’arriver à eux, souhaitons ardemment d’être vite auprès d’eux et d’être vite auprès du Christ.

Saint Cyprien (v. 200-258), évêque de Carthage et martyr
Sur la mort § 20 ; PL 4, 596s (trad. Orval)

 

 

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« Pardonne-nous nos offenses, comme nous pardonnons aussi à ceux qui nous ont offensés. »

jeudi 17 août 2017

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Le Seigneur nous oblige à remettre nous-mêmes les dettes de nos débiteurs, comme nous, nous demandons qu’on nous remette les nôtres (Mt 6,12). Nous devons savoir que nous ne pouvons pas obtenir ce que nous demandons à propos de nos péchés, si nous n’en faisons pas autant pour ceux qui ont péché envers nous. C’est pourquoi le Christ dit ailleurs : « C’est la mesure dont vous vous servirez qui servira de mesure pour vous » (Mt 7,2). Et le serviteur qui, après avoir été libéré de toute sa dette, n’a pas voulu à son tour remettre celle de son compagnon de service est jeté en prison. Parce qu’il n’avait pas voulu faire grâce à son compagnon, il a perdu ce dont son maître lui avait fait grâce. Cela, le Christ l’établit avec plus de force encore dans ses préceptes, lorsqu’il décrète… : « Quand vous êtes debout en prière, si vous avez quelque chose contre quelqu’un, pardonnez, pour que votre Père qui est aux cieux vous pardonne vos fautes. Mais si vous ne pardonnez pas, votre Père qui est aux cieux ne vous pardonnera pas non plus vos fautes » (Mc 11,25-26)…

Lorsque Abel et Caïn, les premiers, ont offert des sacrifices, ce n’est pas leurs offrandes que Dieu regardait mais leur cœur (Gn 4,3s). Celui dont l’offrande lui plaisait, c’est celui dont le cœur lui plaisait. Abel, pacifique et juste, en offrant le sacrifice à Dieu dans l’innocence, enseignait aux autres à venir avec la crainte de Dieu pour offrir leur présent à l’autel, avec un cœur simple, le sens de la justice, la concorde et la paix. En offrant avec de telles dispositions le sacrifice à Dieu, il a mérité de devenir lui-même une offrande précieuse et de donner le premier témoignage du martyre. Il a préfiguré, par la gloire de son sang, la Passion du Seigneur, parce qu’il possédait la justice et la paix du Seigneur. Ce sont des hommes semblables qui sont couronnés par le Seigneur, et qui, au jour du jugement, obtiendront justice avec lui.

Saint Cyprien (v. 200-258), évêque de Carthage et martyr
La Prière du Seigneur, 23-24 (trad. bréviaire et DDB 1982, p.56)

 

 

 

« Le Serviteur n’est pas plus grand que son maître. »

samedi 20 mai 2017

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La volonté de Dieu, c’est ce que le Christ a fait et enseigné : l’humilité dans la conduite, la fermeté dans la foi, la retenue dans les paroles, la justice dans les actions, la miséricorde dans les œuvres, la rectitude dans les mœurs ; être incapable de faire du mal, mais pouvoir le tolérer quand on en est victime ; garder la paix avec les frères ; chérir le Seigneur de tout son cœur ; aimer en lui le Père et craindre Dieu ; ne préférer absolument rien au Christ, car lui-même n’a rien préféré à nous ; s’attacher inébranlablement à son amour ; se tenir à sa croix avec force et confiance ; quand il faut lutter pour son nom et son honneur, montrer de la constance dans notre confession de foi ; montrer, sous la torture, cette confiance qui soutient notre combat et, dans la mort, cette persévérance qui nous obtient la couronne. C’est cela, vouloir être héritier avec le Christ. C’est cela, obéir au précepte de Dieu. C’est cela, accomplir la volonté du Père.

Saint Cyprien (v. 200-258), évêque de Carthage et martyr
La prière du Seigneur (trad. cf. bréviaire, 11e mercredi)

 

 

 

Demander en invoquant le nom de Jésus

samedi 13 mai 2017

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Parmi les avertissements bienfaisants et les préceptes divins par lesquels le Seigneur a pourvu au salut de son peuple, il nous a donné le modèle de la prière ; c’est lui-même qui nous a enseigné ce que nous devons demander dans la prière. Lui qui nous fait vivre nous apprend aussi comment prier, avec cette bonté qui l’a poussé à nous accorder tant d’autres bienfaits. Ainsi lorsque nous parlons au Père avec la prière que le Fils nous a enseignée, nous sommes plus facilement écoutés. Il avait prévu que viendrait l’heure où « les vrais adorateurs adoreraient le Père en esprit et en vérité » (Jn 4,24) et il a accompli ce qu’il avait promis. Sanctifiés par l’Esprit et la vérité qui viennent de lui, nous pouvons également, grâce à son enseignement, adorer en Esprit et en vérité.

Quelle prière pourrait être plus spirituelle que celle que le Christ nous a donnée, car c’est grâce à lui que nous avons reçu l’Esprit ? Quelle prière peut être plus vraie que celle-là, puisqu’elle est sortie de la bouche du Fils qui est la Vérité ?

Prions donc, frères bien-aimés, comme notre divin Maître nous l’a enseigné. Implorer Dieu avec les paroles qui viennent de lui est une prière qu’il trouve aimable et filiale ; c’est faire parvenir à ses oreilles la prière du Christ. Que le Père reconnaisse la voix de son Fils quand nous lui adressons notre demande. Que celui qui habite notre cœur soit également notre voix. Il est notre avocat auprès du Père ; il intercède pour nos péchés quand nous, pécheurs, nous demandons le pardon de nos fautes. Prononçons donc les paroles de notre avocat, car il a dit : « Tout ce que vous demanderez au Père en mon nom, il vous l’accordera » (Jn 15,16).

Saint Cyprien (v. 200-258), évêque de Carthage et martyr
La Prière du Seigneur, 2-3 (trad. DDB 1982, p. 41 rev. ; cf bréviaire)

 

 

 

 

« Si tu te souviens que ton frère a quelque chose contre toi… va te réconcilier avec lui. »

vendredi 10 mars 2017

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« La mesure avec laquelle vous mesurez servira pour vous mesurer » (Mt 7,2). Le serviteur à qui le maître avait remis toutes ses dettes mais qui n’a pas voulu agir de même à l’égard d’un de ses compagnons, est jeté en prison. Il n’a pas voulu pardonner à son compagnon, et il perd le pardon déjà acquis de son maître (Mt 18,23s). Dans ses préceptes, le Christ enseigne cette vérité avec une vigueur sévère. « Quand vous êtes debout pour prier, pardonnez si vous avez quelque chose contre quelqu’un, afin que votre Père, qui est dans les cieux, vous remette aussi vos péchés » (Mc 11,25).

Dieu a ordonné que nous soyons en paix et en bon accord, que nous vivions unanimes dans sa maison. Il veut que, une fois régénérés, nous sauvegardions la condition où nous a mis cette seconde naissance. Puisque nous sommes enfants de Dieu, il veut que nous demeurions dans la paix de Dieu et, puisque nous avons reçu un même Esprit, que nous vivions dans l’unité du cœur et des pensées. C’est ainsi que Dieu ne reçoit pas le sacrifice de ceux qui vivent dans la dissension. Il ordonne que l’on s’éloigne de l’autel pour se réconcilier d’abord avec son frère, afin que Dieu puisse agréer des prières présentées dans la paix. La plus belle offrande que l’on puisse faire à Dieu c’est notre paix, c’est l’entente fraternelle, c’est le peuple rassemblé par cette unité qui existe entre le Père, le Fils et le Saint-Esprit.

Saint Cyprien (v. 200-258), évêque de Carthage et martyr
La Prière du Seigneur, 23 (trad. Hamman DDB 1982, p.56 rev.)

 

 

 

« Moi, je vous dis de ne pas riposter au méchant. »

dimanche 19 février 2017

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« Supportez-vous les uns les autres dans l’amour, faisant tout ce qui est en votre pouvoir pour garder l’unité de l’esprit dans le lien de la paix » (Ep 4,2). Il n’est pas possible de maintenir l’unité ni la paix si les frères ne s’encouragent pas les uns les autres par le soutien mutuel, en gardant le lien de la bonne entente grâce à la patience…

Pardonner à ton frère qui commet des fautes à ton égard non seulement soixante-dix fois sept fois, mais absolument toutes ses fautes, aimer tes ennemis, prier pour tes adversaires et tes persécuteurs (Mt 5,39.44; 18,22) – comment y arriver si l’on n’est pas ferme dans la patience et la bienveillance ? C’est ce que nous voyons chez Étienne… : loin de demander la vengeance, il a demandé le pardon pour ses bourreaux en disant : « Seigneur, ne leur compte pas ce péché » (Ac 7,60). Voilà ce qu’a fait le premier martyr du Christ…, qui s’est fait non seulement prédicateur de la Passion du Seigneur mais imitateur de sa très patiente douceur.

Que dire de la colère, de la discorde, de la rivalité ? Elles n’ont pas de place chez un chrétien. La patience doit habiter son cœur ; on n’y trouvera alors aucun de ces maux… L’apôtre Paul nous en avertit : « Ne contristez pas le Saint-Esprit de Dieu… : faites disparaître de votre vie tout ce qui est amertume, emportement, colère, éclats de voix ou insultes » (Ep 4,30-31). Si le chrétien s’échappe aux égarements et aux assauts de notre nature déchue, comme à une mer en furie, s’il s’établit dans le port du Christ, dans la paix et le calme, il ne doit admettre en son cœur ni colère ni discorde. Il ne lui est pas permis de rendre le mal pour le mal (Rm 12,17), ni de concevoir de la haine.

Saint Cyprien (v. 200-258), évêque de Carthage et martyr
Les Bienfaits de la patience, 15-16 ; SC 291 (trad. cf SC p. 221)

 

 

 

 

« Bien avant l’aube Jésus se leva et sortit dans un endroit désert. Là, il priait. »

mercredi 11 janvier 2017

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Le Seigneur ne s’est pas contenté de nous apprendre à prier en paroles, mais aussi par ses exemples. Nous le voyons souvent en prière ; il nous fournit l’exemple qu’il nous faut suivre. Il est écrit : « Il s’en alla dans un lieu désert pour prier ». Et ailleurs : « Il se retira dans la montagne pour prier, et passa toute la nuit à prier Dieu » (Lc 6,12). Si déjà celui qui était sans péché priait de la sorte, à bien plus forte raison les pécheurs doivent-ils prier. Si lui passait la nuit en veille à prier sans relâche, à bien plus forte raison devons-nous prier sans cesse et nous aussi veiller.

Le Seigneur priait et intercédait non pour lui-même — pour quelle faute l’innocent implorerait-il le pardon ? — mais pour nos péchés. Il le montre bien quand il dit à Pierre : « Satan a demandé de vous secouer au crible comme du froment. Mais j’ai prié pour toi, afin que ta foi ne défaille pas » (Lc 22,3 1). Plus tard il a intercédé auprès du Père en faveur de nous tous, quand il a dit : « Je ne prie pas seulement pour eux mais pour tous ceux qui, grâce à leur parole, croiront en moi, afin que tous soient un, comme toi, Père, tu es en moi, et moi en toi » (Jn 17,20-21).

Comme elles sont grandes la miséricorde et la bonté de Dieu en faveur de notre salut ! Il ne s’est pas contenté de nous racheter par son sang, il a encore voulu prier pour nous. Mais prêtez attention au désir de celui qui prie : comme le Père et le Fils sont un, que nous aussi nous demeurions dans l’unité.

Saint Cyprien (v. 200-258), évêque de Carthage et martyr
La Prière du Seigneur, 29-30 (trad. Hamman, DDB 1982, p.60)