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Archive pour le mot-clef ‘St Raphaël Arnaiz Baron’

Vous purifiez l’extérieur, mais Dieu se trouve à l’intérieur

mardi 15 octobre 2019

Si le monde qui cherche Dieu savait ! Si ces savants qui cherchent Dieu dans la connaissance intellectuelle et les vaines discussions savaient ; si les hommes savaient où se trouve Dieu ! Combien de guerres seraient empêchées ; combien il y aurait de paix dans le monde, combien d’âmes seraient sauvées. Insensés et sots, vous qui cherchez Dieu là où il n’est pas ! Ecoutez et soyez étonnés : Dieu est dans le cœur de l’homme, moi, je le sais. Mais, voyez, Dieu vit dans le cœur de l’homme quand ce cœur vit détaché de tout ce qui n’est pas lui, quand ce cœur se rend compte que Dieu frappe à sa porte (Ap 3,20) et, balayant et astiquant tous ses appartements, il se dispose ainsi à recevoir celui qui seul rassasie vraiment.

Qu’il est doux de vivre ainsi, avec Dieu au plus profond du cœur ; quelle douceur si grande que de se voir plein de Dieu ! (…) Comme il en coûte peu, ou plutôt ne coûte rien, de faire tout ce qu’il veut, car on aime sa volonté, et même la douleur et la souffrance deviennent paix, car on souffre par amour. Dieu seul rassasie l’âme et la remplit pleinement. (…) Que les savants viennent, demandant où est Dieu : Dieu se trouve là où le savant, avec toute la science orgueilleuse, ne peut pas arriver.

Saint Raphaël Arnáiz Barón (1911-1938)

 

 

 

 

« Si toi aussi, tu avais reconnu en ce jour ce qui peut te donner la paix. »

jeudi 22 novembre 2018

Je me suis penché à la fenêtre… Le soleil commençait à se lever. Une paix très grande régnait sur la nature. Tout commençait à s’éveiller, la terre, le ciel, les oiseaux. Tout, petit à petit, commençait à s’éveiller sous l’ordre de Dieu. Tout obéissait à ses divines lois, sans plaintes ni sursauts, doucement, avec mansuétude, aussi bien la lumière que les ténèbres, aussi bien le ciel bleu que la terre dure couverte de la rosée de l’aube. Que Dieu est bon ! pensais-je. Il y a la paix partout, sauf dans le cœur humain.

Et délicatement, doucement, Dieu m’enseigna aussi, par cette aube douce et tranquille, à obéir ; une très grande paix remplit mon âme. J’ai pensé que Dieu seul est bon, que tout est ordonné par lui, que rien n’a de l’importance dans ce que les hommes font ou disent, et que, pour moi, il ne doit y avoir dans le monde qu’une chose : Dieu. Dieu, qui va tout ordonner pour mon bien. Dieu, qui fait se lever chaque matin le soleil, qui fait fondre le givre, qui fait chanter les oiseaux, et change en mille douces couleurs les nuages du ciel. Dieu, qui m’offre un petit coin sur cette terre pour prier, qui me donne un petit coin où pouvoir attendre ce que j’espère.

Dieu, si bon avec moi que, dans le silence, il me parle au cœur, et m’apprend peu à peu, peut-être dans les larmes, toujours avec la croix, à me détacher des créatures ; à ne chercher la perfection qu’en lui ; qui me montre Marie et me dit : « Voici l’unique créature parfaite ; en elle tu trouveras l’amour et la charité que tu ne trouves pas chez les hommes. De quoi te plains-tu, Frère Raphaël ? Aime-moi, souffre avec moi ; c’est moi, Jésus ! »

Saint Raphaël Arnáiz Barón (1911-1938), moine trappiste espagnol

 

 

 

 

« Si Dieu habille ainsi l’herbe des champs, ne fera-t-il pas bien davantage pour vous, hommes de peu de foi ? »

samedi 20 juin 2015

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Au nom du Dieu saint, je prends aujourd’hui la plume pour que mes paroles, s’estampant sur la feuille blanche, servent de louange perpétuelle au Dieu béni, auteur de ma vie, de mon âme, de mon cœur. Je voudrais que l’univers entier, avec les planètes, tous les astres et les innombrables systèmes stellaires, soient une immense étendue, polie et brillante, où je pourrais écrire le nom de Dieu. Je voudrais que ma voix soit plus puissante que mille tonnerres, et plus forte que le fracas de la mer, et plus terrible que le grondement des volcans, pour seulement dire : Dieu ! Je voudrais que mon cœur soit aussi grand que le ciel, pur comme celui des anges, simple comme celui de la colombe (Mt 10,16), pour y mettre Dieu ! Mais puisque toute cette grandeur dont tu rêves ne peut pas devenir réalité, contente-toi de peu et de toi-même qui n’es rien, Frère Raphaël, car le rien même doit te suffire…

Pourquoi se taire ? Pourquoi le cacher ? Pourquoi ne pas crier au monde entier et publier aux quatre vents les merveilles de Dieu ? Pourquoi ne pas dire aux gens et à tous ceux qui veulent l’entendre : voyez-vous ce que je suis ? Voyez-vous ce que j’ai été ? Voyez-vous ma misère se traînant dans la boue ? Car peu importe : émerveillez-vous ; malgré tout ça, je possède Dieu. Dieu est mon ami ! Dieu m’aime, moi, d’un tel amour que, si le monde entier le comprenait, toutes les créatures deviendraient folles et hurleraient de stupeur. Et encore, cela est peu. Dieu m’aime tellement que même les anges n’y comprennent rien ! (cf. 1P 1,12) La miséricorde de Dieu est grande ! M’aimer, moi, être mon ami, mon frère, mon père, mon maître. Être Dieu, et moi, être ce que je suis !

Ah, mon Jésus, je n’ai ni papier, ni plume. Que puis-je dire ! Comment ne pas devenir fou ?

Saint Raphaël Arnáiz Barón (1911-1938), moine trappiste espagnol
Écrits spirituels, 04/03/1938, (trad. Cerf 2008, p. 372)

 

 

 

 

« Si toi aussi, tu avais reconnu en ce jour ce qui peut te donner la paix. »

jeudi 20 novembre 2014

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Je me suis penché à la fenêtre… Le soleil commençait à se lever. Une paix très grande régnait sur la nature. Tout commençait à s’éveiller, la terre, le ciel, les oiseaux. Tout, petit à petit, commençait à s’éveiller sous l’ordre de Dieu. Tout obéissait à ses divines lois, sans plaintes ni sursauts, doucement, avec mansuétude, aussi bien la lumière que les ténèbres, aussi bien le ciel bleu que la terre dure couverte de la rosée de l’aube. Que Dieu est bon ! pensais-je. Il y a la paix partout, sauf dans le cœur humain.

Et délicatement, doucement, Dieu m’enseigna aussi, par cette aube douce et tranquille, à obéir ; une très grande paix remplit mon âme. J’ai pensé que Dieu seul est bon, que tout est ordonné par lui, que rien n’a de l’importance dans ce que les hommes font ou disent, et que, pour moi, il ne doit y avoir dans le monde qu’une chose : Dieu. Dieu, qui va tout ordonner pour mon bien. Dieu, qui fait se lever chaque matin le soleil, qui fait fondre le givre, qui fait chanter les oiseaux, et change en mille douces couleurs les nuages du ciel. Dieu, qui m’offre un petit coin sur cette terre pour prier, qui me donne un petit coin où pouvoir attendre ce que j’espère.

Dieu, si bon avec moi que, dans le silence, il me parle au cœur, et m’apprend peu à peu, peut-être dans les larmes, toujours avec la croix, à me détacher des créatures ; à ne chercher la perfection qu’en lui ; qui me montre Marie et me dit : « Voici l’unique créature parfaite ; en elle tu trouveras l’amour et la charité que tu ne trouves pas chez les hommes. De quoi te plains-tu, Frère Raphaël ? Aime-moi, souffre avec moi ; c’est moi, Jésus ! »

Saint Raphaël Arnáiz Barón (1911-1938), moine trappiste espagnol
Écrits spirituels, 23/02/1938 (trad. Cerf 2008, p. 1364)

 

 

 

« L’homme se mit à voir, et il suivait Jésus en rendant gloire à Dieu. »

lundi 17 novembre 2014

 

Je possède un si grand trésor. Je voudrais crier de joie et le proclamer à toute la création : louez le Seigneur, aimez le Seigneur qui est si grand, qui est Dieu… Le monde ne voit pas ; le monde est aveugle et Dieu a besoin d’amour. Dieu a besoin de beaucoup d’amour. Je ne peux pas lui donner tout ce qu’il demande, je suis petit, je deviens fou, je voudrais que le monde l’aime, mais le monde est son ennemi. Seigneur, quel supplice si grand ! Je le vois et je ne peux pas y apporter le remède. Je suis trop petit, insignifiant. L’amour que j’ai pour toi m’écrase, je voudrais que mes frères, tous mes amis, tout le monde, t’aime beaucoup…

Quelle pitié me font les hommes qui, voyant le cortège de Jésus et de ses disciples, demeurent insensibles. Quelle joie devaient ressentir les apôtres et les amis de Jésus chaque fois qu’une âme ouvrait les yeux, se détachait de tout et les rejoignait à la suite du Nazaréen, lui qui ne demandait rien d’autre qu’un peu d’amour. Allons-nous le suivre, ma chère sœur? Il voit notre intention et nous regarde, sourit et nous aide. Il n’y a rien à craindre ; nous irons pour être les derniers dans le cortège qui parcourt les terres de Judée, en silence, mais nourris d’un amour énorme, immense. Il n’a pas besoin de paroles. Nous n’avons pas à nous mettre à sa portée pour qu’il nous voie. Nous n’avons pas besoin de grandes œuvres, ni de rien qui attire l’attention : nous serons les derniers amis de Jésus, mais ceux qui l’aiment le plus.

Saint Raphaël Arnáiz Barón (1911-1938), moine trappiste espagnol
Écrits spirituels, lettre à sa tante, 16/11/1935 (trad. Cerf 2008, p. 156)

 

 

 

Essentiel

mardi 26 août 2014

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Nous n’avons pas de vertu, pas parce que c’est difficile, mais parce que nous ne voulons pas. Nous n’avons pas de patience, parce que nous ne voulons pas. Nous n’avons pas de tempérance, parce que nous ne voulons pas. Nous n’avons pas de chasteté, pour la même raison. Si nous le voulions, nous serions saints, et c’est beaucoup plus difficile d’être ingénieur que d’être saint. Si nous avions la foi !…

Vie intérieure, vie de l’esprit, vie d’oraison : mon Dieu, que ça doit être difficile ! Pas du tout. Enlève de ton cœur ce qui gêne, et tu y trouveras Dieu. Avec ça, le travail est fait. Très souvent nous cherchons ce qu’il n’y a pas, et, par contre, nous passons à côté d’un trésor que nous ne voyons pas. C’est pareil avec Dieu, que nous cherchons…dans un maquis de choses, qui plus elles sont compliquées, plus elles nous semblent meilleures. Et pourtant, Dieu nous le portons en dedans, et là, nous ne le cherchons pas ! Recueille-toi au dedans de toi-même ; regarde ton néant ; regarde le néant du monde ; mets-toi au pied d’une croix et, si tu es simple, tu verras Dieu…

Si Dieu n’est pas en notre âme, c’est parce que nous ne voulons pas. Nous avons un tel amoncellement d’attentions, de distractions, de penchants, de désirs, de vanités, de présomptions, nous avons tellement de monde en nous, que Dieu s’éloigne. Dès qu’on le veut, Dieu remplit l’âme de telle manière qu’il faut être aveugle pour ne pas le voir. Une âme veut-elle vivre selon Dieu ? Qu’elle enlève tout ce qui n’est pas lui, et c’est fait. C’est relativement facile. Si nous le voulions, si nous le demandions à Dieu avec simplicité, nous ferions de grands progrès dans la vie de l’esprit. Si nous le voulions, nous serions des saints, mais nous sommes si bêtes que nous ne voulons pas ; nous préférons perdre le temps en des vanités stupides.

Saint Raphaël Arnaiz Baron (1911-1938), moine trappiste espagnol
Écrits spirituels, 25/01/1937 (trad. Cerf 2008, p. 307)

 

 

 

 

Être lumière du monde parce qu’on a reçu la lumière du monde (Jn 8,12)

mardi 10 juin 2014

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J’ai cherché la vérité, et je ne l’ai pas trouvée ; j’ai cherché la charité, et j’ai seulement vu chez les hommes quelques étincelles qui n’ont pas rempli mon cœur assoiffé d’elle ; j’ai cherché la paix, et j’ai vu qu’il n’y a pas de paix sur terre. Cette illusion est passée ; elle est passée doucement, sans que je m’en aperçoive ; le Seigneur, qui m’avait illusionné pour m’attirer à lui, m’a ouvert les yeux, et comme je suis heureux maintenant ! « Que cherches-tu parmi les hommes ?, me dit-il. Que cherches-tu sur cette terre dans laquelle tu es un pèlerin ? Quelle paix désires-tu ? » Le Seigneur est bon…; je vois maintenant clairement que la paix véritable se trouve en Dieu ; qu’en Jésus se trouve la véritable charité ; que le Christ est l’unique vérité…

Puisque tu m’as donné la lumière pour voir et comprendre, donne-moi maintenant, Seigneur, un cœur très grand, très grand, pour aimer ces hommes, qui sont tes enfants, mes frères, et dans lesquels mon énorme orgueil voyait des fautes, sans me voir moi-même par contre. Si tu avais donné ce que tu m’as donné au dernier d’entre eux ? Mais tu fais bien toutes choses. Mon âme pleure mes anciennes manies, mes anciennes habitudes ; elle ne cherche plus la perfection dans l’homme ; elle ne pleure plus quand elle ne trouve pas d’endroit « pour se reposer » (Mt 8,20). Elle possède tout. Toi, mon Dieu, tu es celui qui remplis mon âme ; tu es ma joie ; tu es ma paix et mon réconfort. Toi, Seigneur, tu es mon refuge, ma forteresse, ma vie, ma lumière, ma consolation, mon unique vérité et mon unique amour. Je suis heureux ! Je possède tout !

Saint Raphaël Arnaiz Baron (1911-1938), moine trappiste espagnol
Écrits spirituels, 12/04/1938 (trad. Cerf 2008, p. 408)

« Je vous ai dit tout cela pour que vous trouviez en moi la paix. »

lundi 2 juin 2014

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« Seigneur mon Dieu, je vois combien la patience m’est nécessaire ; car cette vie est pleine de contradictions. Elle ne peut jamais être exempte de douleurs et de combats, quoi que je fasse pour avoir la paix. —Il en est ainsi, mon enfant ; mais je ne veux pas que tu cherches une paix telle que tu n’aies ni tentations à vaincre, ni contrariétés à souffrir. Crois, au contraire, avoir trouvé la paix lorsque tu seras exercé par beaucoup de tribulations et éprouvé par beaucoup de contrariétés » (L’Imitation de Jésus Christ, 3, 12)…

Comme nous nous trompons quelquefois, nous qui cherchons la vraie paix de Dieu !… C’est que, souvent, ce que nous cherchons n’est pas la paix de Dieu, mais plutôt la paix du monde…Quand le monde cherche la paix, c’est ainsi qu’il la conçoit : silence, quiétude, amour sans larmes, beaucoup d’égoïsme camouflé. L’homme cherche cette paix-là pour se reposer, pour ne pas souffrir ; il cherche la paix des hommes, la paix sensible, cette paix que le monde représente dans un cloître sous le soleil, avec des cyprès et des oiseaux ; cette paix sans tentations et sans croix…

Aujourd’hui je bénis du fond de mon âme ce Dieu qui m’aime tant… Il m’aime avec mes misères, mes péchés, mes larmes et mes joies ; il me veut dans cette paix dont parle Thomas de Kempis [dans L’Imitation]… Que Dieu est grand ! La paix de mon âme est la paix de celui qui n’attend rien de personne. Ce que l’âme attend en ce monde, c’est seulement le désir de vivre unie à sa volonté ; et cette attente est sereine, dans la paix, malgré la triste fatigue de ne pas voir Dieu encore. L’accompagner sur la croix coûte quelquefois des larmes abondantes. Considérer que nous avons encore une volonté propre, tant de misères, de défauts, de péchés, ne peut pas ne pas causer du chagrin… Tout est combat, douleur, mais Jésus est au centre, cloué sur une croix, et il encourage l’âme à poursuivre. Au milieu de la bataille que nous livrons dans le monde, Jésus est là, le visage serein, qui nous dit que « celui qui le suit ne marche pas dans les ténèbres » (Jn 8,12).

Saint Raphaël Arnaiz Baron (1911-1938), moine trappiste espagnol
Écrits spirituels, 20/01/1937 (trad. Cerf 2008, p. 300)

 

 

 

 

« Si quelqu’un veut marcher derrière moi, qu’il renonce à lui-même, qu’il prenne sa croix et qu’il me suive. »

vendredi 21 février 2014

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Comme on vit bien dans le cœur du Christ ! Qui pourrait se plaindre de souffrir ? L’insensé seul, qui n’adore pas la Passion du Christ, la croix du Christ, le cœur du Christ, peut désespérer dans ses propres souffrances… Comme on vit bien auprès de la croix de Jésus !

Christ Jésus…, montre-moi ce savoir qui consiste à aimer le mépris, les injures, l’abjection ; enseigne-moi à souffrir avec la joie humble et sans cris des saints ; enseigne-moi à être doux avec ceux qui ne m’aiment pas ou qui me méprisent ; montre-moi cette connaissance que toi, du haut du Calvaire, tu montres au monde entier.

Je sais : une voix intérieure, très douce, m’explique tout ; je sens en moi quelque chose, qui vient de toi et que je ne sais pas définir, qui me déchiffre tant de mystères que l’homme ne peut pas comprendre. Moi, Seigneur, à ma manière, je comprends tout. C’est l’amour. Tout est là. Je le vois, Seigneur, je n’ai besoin de plus rien. C’est l’amour ! Qui peut expliquer l’amour du Christ ? Que les hommes et les créatures se taisent ; taisons-nous, pour que, dans le silence, nous entendions les chuchotements de l’amour, de l’amour humble, de l’amour patient, de l’amour immense, infini, que Jésus nous offre, cloué sur sa croix, les bras grands ouverts. Le monde, dans sa folie, ne l’écoute pas.

Saint Raphaël Arnaiz Baron (1911-1938), moine trappiste espagnol
Écrits spirituels 07/04/1938 (trad. Cerf 2008, p. 401 rev.)

 

 

 

 

« Pour la première fois il leur enseigna qu’il fallait que le Fils de l’homme souffre beaucoup. »

jeudi 20 février 2014

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Jésus béni, que m’ont enseigné les hommes que tu ne m’aies enseigné depuis ta croix ? Hier j’ai clairement vu qu’on apprend seulement en accourant à toi, et que toi seul tu donnes des forces dans les épreuves et tentations ; que seulement au pied de ta croix, te voyant cloué sur elle, on apprend le pardon, on apprend l’humilité, la charité, la bonté. Ne m’oublie pas, Seigneur, regarde-moi prostré devant toi et accorde-moi ce que je te demande. Que viennent ensuite les mépris, que viennent les humiliations…, que m’importe ! Avec toi à mes côtés je peux tout. La prodigieuse, l’admirable, l’inexprimable leçon que tu m’apprends depuis ta croix me donne des forces pour tout.

On t’a craché dessus, on t’a insulté, on t’a flagellé, on t’a cloué sur une croix et, étant Dieu, tu pardonnais, tu te taisais humblement, et tu t’offrais même. Que pourrais-je dire de ta Passion ? Il vaut mieux ne rien dire, et que, au fond de mon cœur, je médite ce que l’homme ne peut jamais arriver à comprendre ; que je me contente d’aimer profondément, passionnément, le mystère de ta Passion…

Qu’elle est douce la croix de Jésus ! Qu’il est doux de souffrir en pardonnant !… Comment ne pas devenir fou ? Il me montre son cœur ouvert aux hommes et méprisé. Où a-t-on jamais vu, et qui a jamais rêvé d’une douleur pareille ? Comme on vit bien dans le cœur du Christ !

Saint Raphaël Arnaiz Baron (1911-1938), moine trappiste espagnol
Écrits spirituels 07/04/1938 (trad. Cerf 2008, p. 400)