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Archive pour le mot-clef ‘Ste Trinité’

« Le Père et moi, nous sommes Un. »

mardi 2 mai 2023

Le mystère de la très sainte Trinité est appelé par les docteurs de l’Église la substance du Nouveau Testament, c’est-à-dire le plus grand de tous les mystères, la source et le fondement des autres. C’est pour le connaître et le contempler que les anges ont été créés dans le ciel et les hommes sur la terre. (…) C’est pour manifester ce mystère plus clairement que Dieu lui même est descendu du séjour des anges vers les hommes. (…)

L’apôtre Paul annonce la Trinité des personnes et l’unité de leur nature quand il écrit : « Tout est de lui, et par lui, et en lui ; à lui la gloire pour l’éternité ! » (Rm 11,36). (…) Saint Augustin écrit, en commentant ce passage : « Ces paroles ne sont pas à prendre au hasard. ‘De lui’ désigne le Père, ‘par lui’ le Fils, ‘en lui’ le Saint-Esprit ». Avec justesse l’Église a l’habitude d’attribuer au Père les œuvres de la Divinité où resplendit la puissance, au Fils celles où resplendit la sagesse, à l’Esprit Saint celles où resplendit l’amour. Non pas que toutes les perfections et les œuvres extérieures ne sont communes aux personnes divines : « les œuvres de la Trinité sont indivisibles, comme l’essence de la Trinité est indivisible… » (St Augustin).

Mais, par une certaine comparaison, une certaine affinité entre ces œuvres et les propriétés des personnes, les œuvres sont attribuées ou « appropriées », comme l’on dit, à une des personnes plutôt qu’aux autres. (…) De cette façon, le Père, qui est « le principe de toute la divinité » (St Augustin), est aussi la cause efficiente de toute chose, de l’incarnation du Verbe, et de la sanctification des âmes : « tout est de lui ». Mais le Fils, le Verbe, la Parole de Dieu et l’image de Dieu, est aussi la cause-modèle, l’archétype ; de lui tout ce qui a été créé reçoit sa forme et sa beauté, l’ordre et l’harmonie. Il est pour nous « le chemin, la vérité et la vie » (Jn 14,6), le réconciliateur de l’homme avec Dieu : « tout est par lui ». Le Saint-Esprit est la cause ultime de toute chose (…), la bonté divine et l’amour mutuel du Père et du Fils ; par sa force puissante mais douce, il complète l’amour mutuel du Père et du Fils ; par sa force puissante mais douce, il complète l’œuvre cachée du salut éternel de l’homme et la mène à sa perfection : « tout est en lui ».

Léon XIII

 

 

 

L’union de volonté du Père et du Fils

mercredi 26 avril 2023

Telle est la pensée que Notre Seigneur exprimait dans son humanité, afin de nous donner comme pour le reste un modèle à imiter, lorsqu’il disait : « Père, s’il est possible, que ce calice passe loin de moi ! Cependant, qu’il en soit, non comme je le veux, mais comme vous voulez ! » (Mt 26,39) Et pourtant, sa volonté n’était pas différente de celle de son Père. « Car il était venu sauver ce qui avait péri, et donner sa vie pour le rachat d’un grand nombre. » (Mt 18,11 ; 20,28) De sa vie, il dit de lui-même : « Personne ne me la ravit ; c’est de moi-même que je la donne ; j’ai le pouvoir de la donner, j’ai le pouvoir de la reprendre. » (Jn 10,18)

Sur l’union continuelle de volonté qui régnait entre son Père et lui, le saint roi David lui fait dire au psaume 39 (v. 9) : « Je viens pour faire votre volonté. Je le veux, ô mon Dieu. » Nous lisons, il est vrai, au sujet du Père : « Dieu a tant aimé le monde, qu’il lui a donné son Fils Unique. » (Jn 3,16) Mais nous trouvons au sujet du Fils cette parole : « Il s’est donné pour nos péchés. » (Gal 1,4) Il est dit du Père : « Il n’a pas épargné son propre Fils ; il l’a livré pour nous. » (Rm 8,32) Mais il est dit du Fils : « Il s’est offert, parce qu’il l’a voulu. » (Is 53,7 Vg)

L’union de volonté entre le Père et le Fils est ainsi partout exprimée, jusque dans le mystère de la Résurrection, où nous voyons qu’ils n’eurent l’un et l’autre qu’une seule et même opération. C’est le Père qui, selon le bienheureux Apôtre, a ressuscité le corps de son Fils : « … Par Dieu le Père, dit-il, qui l’a ressuscité des morts. » (Gal 1,1) Mais le Fils proteste aussi qu’il relèvera le temple de son corps : « Détruisez ce temple, et je le relèverai en trois jours. » (Jn 2,19)

Instruits à l’exemple du Seigneur, nous devons conclure toutes nos prières par un vœu pareil au sien, et ajouter à toutes nos demandes cette parole : « Cependant, qu’il en soit, non comme je veux, mais comme vous voulez ! » (Mt 26,39)

Saint Jean Cassien (v. 360-435)

 

 

 

« Combien de temps vas-tu nous laisser dans le doute ? »

mardi 10 mai 2022

Comme il est égal au Père, le Fils de Dieu ne reçoit pas le pouvoir de juger, mais il le possède avec le Père. Il le reçoit pour que bons et méchants le voient juger, parce qu’il est Fils de l’homme. Voir le Fils de l’homme sera donné aux méchants eux-mêmes, mais la vision de sa divinité ne sera donnée qu’aux cœurs purs, car ce sont eux qui verront Dieu (Mt 5,8). Qu’est-ce-que la vie éternelle, sinon que cette vision, qui sera refusée aux impies ? « Qu’ils te connaissent, dit le Seigneur, toi le seul vrai Dieu, et celui que tu as envoyé, Jésus Christ » (Jn 17,3). Comment connaîtront-ils Jésus Christ lui-même, sinon comme le seul vrai Dieu, lui qui se montrera lui-même à eux ? Il se montrera plein de bonté dans la vision qui le découvrira aux cœurs purs. « Qu’il est bon le Dieu d’Israël pour ceux qui ont le cœur droit » (Ps 72,1). Dieu seul est bon.

Voilà pourquoi quelqu’un qui avait appelé le Seigneur « bon maître », en lui demandant conseil pour arriver à la vie éternelle, s’est attiré cette réponse : « Pourquoi m’interroges-tu sur ce qui est bon ? Personne n’est bon sinon Dieu seul » (Mc 10,17-18). C’est que cet homme qui l’interrogeait ne soupçonnait pas à qui il s’adressait et le prenait simplement pour un fils d’homme. (…) « Cet aspect que je revêts, c’est celui du Fils de l’homme, celui qui a été assumé, celui qui apparaîtra lors du jugement aux impies aussi bien qu’aux justes. (…) Mais il y a une vision de ma condition divine : quand je l’avais, je ne me suis pas prévalu de ce qu’elle me rendait égal à Dieu, mais je me suis anéanti moi-même pour prendre l’autre condition » (Ph 2,6-7). C’est donc lui, ce Dieu unique, Père, Fils, Esprit Saint, qui n’apparaîtra que pour la joie inaltérable des justes.

Saint Augustin (354-430)

 

 

Dieu se donne : folie d’amour !

vendredi 6 mai 2022

Trinité éternelle, Trinité éternelle ! Ô feu ! ô abîme de charité ! Fou de ta créature ! Vérité éternelle, feu éternel ! ô éternelle sagesse ! La sagesse fut-elle seule à venir en ce monde ? Non ! Car la sagesse n’a pas été séparé de la puissance, ni celle-là de la clémence : ô sagesse, tu n’es donc pas venue isolée, mais escortée par la Divinité tout entière. Trinité éternelle ! Fou d’amour ! Quel profit retires-tu de notre rédemption ? Aucun : car tu n’as nul besoin de nous, toi, notre Dieu. Le profit échut donc à l’homme seul. Ô charité sans prix !

Tu nous as donné une première fois ta divinité et toute ton humanité. Tu t’es ensuite légué tout entier en nourriture : et tu préviens nos défaillances en nous fortifiant au cours de notre pèlerinage ici-bas. Homme, que t’a donc légué ton Dieu ? Tout lui-même : sa divinité et son humanité entière voilées sous les blanches apparences de ce pain. Ô feu d’amour ! ne te suffisait-il donc pas, après nous avoir créés à ton image et ressemblance, de nous avoir refaits surnaturellement dans le Sang de ton Fils, sans qu’il fallût encore nous donner ta divine essence en nourriture ? Ta charité l’a voulu ainsi, fou d’amour que tu es ! Non seulement tu as donné ton Verbe dans la rédemption et dans l’Eucharistie, mais aimant à la folie ta créature tu lui as donné ton essence tout entière.

Sainte Catherine de Sienne (1347-1380)

 

Sainte Trinité, solennité

dimanche 30 mai 2021

Voici quelle est la règle de notre foi, voici ce qui fonde notre édifice, voici ce qui donne fermeté à notre comportement. D’abord : Dieu Père, incréé, illimité, invisible ; Dieu un, créateur de l’univers ; c’est le premier article de notre foi. Deuxième article : le Verbe de Dieu, Fils de Dieu, Jésus Christ, notre Seigneur ; il a été révélé aux prophètes selon le genre de leurs prophéties et selon le dessein du Père ; par son entremise, tout a été fait ; à la fin des temps, pour récapituler toutes choses, il a daigné se faire homme parmi les humains, visible, palpable, pour ainsi détruire la mort, faire apparaître la vie et opérer la réconciliation entre Dieu et l’homme. Et troisième article : l’Esprit Saint ; par lui, les prophètes ont prophétisé, nos pères ont appris les choses de Dieu et les justes ont été guidés dans la voie de la justice ; à la fin des temps, il a été répandu d’une manière nouvelle sur les hommes, afin de les rénover sur toute la terre, pour Dieu.

C’est pourquoi le baptême de notre nouvelle naissance est placé sous le signe de ces trois articles. Dieu le Père nous l’accorde en vue de notre nouvelle naissance dans son Fils par l’Esprit Saint. Car ceux qui portent en eux l’Esprit Saint sont conduits au Verbe qui est le Fils, et le Fils les conduit au Père, et le Père nous accorde l’immortalité. Sans l’Esprit il est impossible de voir le Verbe de Dieu, et sans le Fils on ne peut pas approcher du Père. Car la connaissance du Père, c’est le Fils, et la connaissance du Fils se fait par l’Esprit Saint, et le Fils donne l’Esprit selon le bon plaisir du Père.

Saint Irénée de Lyon (v. 130-v. 208)

 

 

 

« Qui me voit, voit aussi mon Père. » (Jn 8,9)

samedi 1 mai 2021

« Soyez parfaits comme votre Père céleste est parfait » (Mt 5,48). Pourquoi notre perfection, notre sainteté doit-elle reproduire la sainteté divine, si infiniment distante de notre faiblesse humaine ? Ensuite, nous est-il donné de pouvoir connaître le mystère de cette vie divine ? La réponse à cette double question tient en ces mots : nous devons ressembler à notre Père céleste, parce que nous sommes ses enfants par adoption. Et pour connaître la perfection de ce Père, il nous suffit d’aller à Jésus-Christ.

Saint Jean nous dit : « Personne n’a jamais vu Dieu » : (Jn 1,18). Alors, faut-il désespérer de le connaître jamais ? Non, car le disciple ajoute aussitôt la vérité lumineuse : « Le Fils unique, celui qui est dans le sein du Père, c’est lui qui l’a révélé ». Saint Paul, enthousiasmé par cette même révélation, s’écrie : « Dieu habite une clarté inaccessible » (cf. 1 Tm 6,16) ; mais lui, « qui, par sa parole, fit jaillir la lumière des ténèbres, il a illuminé nos cœur par la clarté resplendissante de la face de Jésus-Christ » (cf. 2 Co 4,6). (…) Le Christ est Dieu mis à notre portée, sous une forme humaine. Après la dernière cène, Philippe dit à Jésus : « Seigneur, montrez-nous le Père » (Jn 14,8). Et Notre-Seigneur de répondre par une parole solennelle qui contient comme la clé du mystère : « Philippe, qui me voit, voit aussi mon Père » (Jn 14,9).

En Jésus-Christ, tout est donc une révélation de Dieu. (…) Aux pieds de Jésus, nous apprendrons à connaître les perfections de Dieu ; c’est par la méditation de ses paroles, de ses actions, de ses souffrances, de sa mort, que nous pénétrons les secrets de la miséricorde infinie.

Bienheureux Columba Marmion (1858-1923)

 

 

Fête de sainte Catherine de Sienne, vierge, docteur de l’Eglise, copatronne de l’Europe

jeudi 29 avril 2021

Toi, éternelle Trinité, tu es comme un océan profond : plus j’y cherche et plus je te trouve ; plus je trouve et plus je te cherche. Tu rassasies insatiablement notre âme car, dans ton abîme, tu rassasies l’âme de telle sorte qu’elle demeure indigente et affamée, parce qu’elle continue à souhaiter et à désirer te voir dans ta lumière (Ps 35,10), ô lumière, éternelle Trinité. (…)

J’ai goûté et j’ai vu avec la lumière de mon intelligence et dans ta lumière, éternelle Trinité, à la fois l’immensité de ton abîme et la beauté de ta créature. Alors, j’ai vu qu’en me revêtant de toi, je deviendrais ton image (Gn 1,27), parce que tu me donnes, Père éternel, quelque chose de ta puissance et de ta sagesse. Cette sagesse est l’attribut de ton Fils unique. Quant au Saint-Esprit, qui procède de toi, Père, et de ton Fils, il m’a donné la volonté qui me rend capable d’aimer. Car toi, éternelle Trinité, tu es le Créateur, et moi la créature ; aussi ai-je connu, éclairée par toi, dans la nouvelle création que tu as faite de moi par le sang de ton Fils unique, que tu as été saisie d’amour pour la beauté de ta créature.

Sainte Catherine de Sienne (1347-1380)

 

 

« Le Père et moi, nous sommes UN. »

mardi 27 avril 2021

Envoyé et sorti du Père, le Verbe est descendu
et il a habité tout entier dans les entrailles de la Vierge.
Tout entier il était dans le Père,
et tout entier il était dans ce sein virginal,
et tout entier dans le tout, lui que rien ne peut contenir. (…)
Demeurant inchangé, il a pris la forme d’esclave (Ph 2,7)
et après avoir été mis au monde, il est devenu un homme en tout. (…)
Comment affirmer ce qui est impossible à expliquer
à tous les anges, aux archanges et à tout être créé ?
On le pense d’une manière véritable,
mais on ne peut pas du tout l’exprimer,
et notre esprit ne peut pas le comprendre vraiment parfaitement.

Comment donc Dieu et homme, et homme-Dieu
est-il aussi le Fils du Père, tout entier,
d’une manière qui ne l’en sépare pas ;
comment est-il devenu fils de la Vierge et est-il sorti dans le monde ;
et comment est-il resté impossible à contenir pour tous ? (…)
Tu resteras silencieux maintenant
car même si tu voulais parler, ton esprit ne trouvera pas de parole,
et ta langue bavarde demeure réduite au silence. (…)

Gloire à toi, Père et Fils et Esprit Saint,
divinité que l’on ne peut pas saisir, indivisible dans sa nature.
Nous t’adorons dans l’Esprit Saint,
nous qui possédons ton Esprit, car nous l’avons reçu de toi.
Et, voyant ta gloire, nous ne recherchons pas indiscrètement,
mais c’est en lui, ton Esprit, que nous te voyons,
Père inengendré, et ton Verbe engendré qui sort de toi.
Et nous adorons la Trinité indivisible et sans mélange
dans son unique divinité et souveraineté et puissance.

Syméon le Nouveau Théologien (v. 949-1022)

 

 

Carême 2021 : 9e jour

jeudi 25 février 2021

 

 

 

Dieu est sur la terre et l’homme est dans les cieux

jeudi 31 décembre 2020

Dieu, qui a donné l’être aux créatures, a lié toute chose à sa providence.

Lui qui est le maître et qui s’est fait esclave (cf. Ph 2,6-7), a révélé à la création la cime de sa providence.

Dieu le Verbe, qui sans changer s’est incarné, s’est uni dans la chair à toute la création.

Un miracle étrange a lieu dans le ciel et sur la terre : Dieu est sur la terre, et l’homme est dans les cieux.

Après avoir uni aux anges les hommes, il accorde ainsi à tout le monde créé la déification.

La sanctification et la déification des anges et des hommes, c’est la connaissance de la Trinité sainte et consubstantielle. (…)

Quand le Verbe s’est fait chair (cf. Jn 1,14) dans son amour de l’homme, il n’a pas changé ce qu’il était, ni a modifié ce qu’il est devenu.

De même que nous disons que l’unique et même Christ est né de la divinité et de l’humanité, et existe dans sa divinité et son humanité, de même nous disons qu’il est né de deux natures, et qu’il existe en deux natures. (…)

Jésus est le Christ l’un de la Trinité, dont toi aussi tu dois être l’héritier (cf. Rm 8,17).

Thalassius l’Africain