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Archive pour le mot-clef ‘vie éternelle’

« Celui qui croit en moi vivra. »

vendredi 29 juillet 2016

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Celui qui croit en moi, même s’il meurt, vivra ; et tout homme qui vit et qui croit en moi ne mourra jamais. » Qu’est-ce que cela veut dire ? « Celui qui croit en moi, même s’il meurt comme Lazare, vivra », parce que Dieu n’est pas le Dieu des morts, mais le Dieu des vivants. Déjà au sujet d’Abraham, d’Isaac et de Jacob, les patriarches morts depuis longtemps, Jésus avait fait aux juifs la même réponse : « Je suis le Dieu d’Abraham, d’Isaac et de Jacob ; non pas le Dieu des morts, mais des vivants, car tous vivent pour lui » (Lc 20,38). Crois donc, et même si tu es mort, tu vivras ! Mais si tu ne crois pas, même si tu es vivant, tu es réellement mort… D’où vient la mort dans l’âme ? De ce que la foi n’y est plus. D’où vient la mort du corps ? De ce que l’âme n’y est plus. L’âme de ton âme, c’est la foi.

« Celui qui croit en moi, même s’il meurt dans son corps, aura la vie dans son âme, jusqu’à ce que le corps lui-même ressuscite pour ne plus mourir. Et tout homme qui vit dans la chair et croit en moi, bien qu’il doive mourir pour un temps en son corps, il ne mourra pas pour l’éternité, à cause de la vie de l’Esprit et de l’immortalité de la résurrection. »

Voilà ce que veut dire Jésus dans sa réponse à Marthe… « Crois-tu cela ? » « Oui, Seigneur, lui répond-elle, je crois que tu es le Christ, le fils de Dieu, qui es venu dans le monde. En croyant cela, j’ai cru que tu es la résurrection, j’ai cru que tu es la vie, j’ai cru que celui qui croit en toi, même s’il meurt, vivra ; j’ai cru que celui qui est vivant et qui croit en toi ne mourra pas pour l’éternité. »

Saint Augustin (354-430), évêque d’Hippone (Afrique du Nord) et docteur de l’Église
Sermons sur l’évangile de Jean, n°49,15

 

 

 

« Celui qui croit au Fils a la vie éternelle ; celui qui refuse de croire en lui ne verra pas la vie. » (Jn 3,36)

jeudi 28 juillet 2016

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[Sainte Catherine a entendu Dieu dire : ] Au dernier jour du jugement, lorsque le Verbe, mon Fils, revêtu de ma majesté, viendra juger le monde avec sa puissance divine, il ne viendra pas comme ce pauvre misérable qu’il était lors de sa naissance du sein de la Vierge, dans une étable au milieu des animaux, ou tel qu’il est mort, entre deux larrons. Alors, ma puissance était cachée en lui ; je lui laissais endurer comme homme peines et tourments. Non point que ma nature divine ait été séparée de la nature humaine, mais je le laissais souffrir comme un homme pour expier vos fautes. Non, ce n’est pas ainsi qu’il viendra au moment suprême : il viendra dans toute la puissance et dans tout l’éclat de sa propre personne…

Aux justes, il inspirera en même temps qu’une crainte respectueuse, une grande jubilation. Non pas que son visage change : son visage, en vertu de la nature divine, est immuable parce qu’il ne fait qu’un avec moi, et en vertu de la nature humaine son visage est également immuable puisqu’il a assumé la gloire de la résurrection. Aux yeux des réprouvés il apparaîtra terrible, parce que c’est avec cet œil d’épouvante et de trouble qu’ils portent au-dedans d’eux-mêmes que les pécheurs le verront.

N’est-ce pas ce qui se passe pour un œil malade ? Dans le soleil brillant il ne voit que ténèbres, alors que l’œil sain y voit la lumière. Ce n’est pas que la lumière ait quelque défaut ; ce n’est pas le soleil qui change. Le défaut est dans l’œil aveugle. C’est ainsi que les réprouvés verront mon Fils dans les ténèbres, la haine et la confusion. Ce sera la faute de leur propre infirmité et non pas à cause de ma majesté divine avec laquelle mon Fils apparaîtra pour juger le monde.

Sainte Catherine de Sienne (1347-1380), tertiaire dominicaine, docteur de l’Église, copatronne de l’Europe
Le Dialogue, ch. 39 (trad. cf Guigues, Seuil 1953, p. 132)

 

 

 

Évangile de Jésus Christ selon saint Jean 6,60-69.

samedi 16 avril 2016

En ce temps-là, Jésus avait donné un enseignement dans la synagogue de Capharnaüm. Beaucoup de ses disciples, qui avaient entendu, déclarèrent : « Cette parole est rude ! Qui peut l’entendre ? »
Jésus savait en lui-même que ses disciples récriminaient à son sujet. Il leur dit : « Cela vous scandalise ?
Et quand vous verrez le Fils de l’homme monter là où il était auparavant !…
C’est l’esprit qui fait vivre, la chair n’est capable de rien. Les paroles que je vous ai dites sont esprit et elles sont vie.
Mais il y en a parmi vous qui ne croient pas. » Jésus savait en effet depuis le commencement quels étaient ceux qui ne croyaient pas, et qui était celui qui le livrerait.
Il ajouta : « Voilà pourquoi je vous ai dit que personne ne peut venir à moi si cela ne lui est pas donné par le Père. »
À partir de ce moment, beaucoup de ses disciples s’en retournèrent et cessèrent de l’accompagner.
Alors Jésus dit aux Douze : « Voulez-vous partir, vous aussi ? »
Simon-Pierre lui répondit : « Seigneur, à qui irions-nous ? Tu as les paroles de la vie éternelle.
Quant à nous, nous croyons, et nous savons que tu es le Saint de Dieu. »

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Nous lisons dans l’Évangile que lorsque le Seigneur s’est mis à prêcher et, sous le mystère de son corps donné en nourriture, à instruire ses disciples sur la nécessité de participer à ses souffrances, certains ont dit : « Cette parole est dure », et ont cessé de l’accompagner. Mais comme Jésus demandait à ses disciples si eux aussi voulaient le quitter, ils ont répondu : « Seigneur, à qui irions-nous ? Tu as les paroles de la vie éternelle ».

De même, je vous le dis, frères, encore de nos jours pour certains les paroles de Jésus sont « esprit et vie », et ils marchent à sa suite. Mais à d’autres elles paraissent dures, si bien qu’ils cherchent ailleurs une misérable consolation. En effet « la Sagesse élève la voix sur les places » (Pr 1,20), et plus précisément sur « la route large et spacieuse qui conduit à la mort » (Mt 7,13), pour appeler ceux qui s’y sont engagés. « Quarante ans, dit un psaume, je me suis tenu proche de cette génération, et j’ai dit : ce peuple a toujours le cœur égaré » (94,10). « Une fois Dieu a parlé » (Ps 61,12) : une fois, oui, parce que sa Parole est unique, sans interruption et perpétuelle. Il invite les pécheurs à rentrer dans leur cœur, parce que c’est là qu’il habite, là qu’il parle… « Si aujourd’hui vous entendez sa voix, n’endurcissez pas votre cœur » (Ps 94,8). Et dans l’Évangile ce sont presque les mêmes paroles… : « Mes brebis entendent ma voix » (Jn 10,27)… « Vous êtes son peuple, les brebis de son pâturage, si aujourd’hui vous écoutez sa voix. » (Ps 94,8)

Saint Bernard (1091-1153), moine cistercien et docteur de l’Église
Sermon divers n°5, sur Habaquq ; PL 183,556 (trad. cf. bréviaire)

 

 

« Jésus monta à la fête lui aussi…, mais en secret. »

vendredi 11 mars 2016

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Jésus disait : « Mon temps n’est pas encore venu, tandis que le vôtre est toujours prêt… Vous, montez à la fête ; moi, je ne monte pas à cette fête, parce que mon temps n’est pas encore accompli » (Jn 7,6-8). Qu’est-ce donc que cette fête à laquelle notre Seigneur nous dit de monter et dont le temps est à tout instant ? La fête la plus élevée et la plus vraie, la fête suprême, est la fête de la vie éternelle, c’est-à-dire la félicité éternelle où nous serons vraiment face à face avec Dieu. Cela, nous ne pouvons pas l’avoir ici-bas, mais la fête que nous pouvons avoir, c’est un avant-goût de celle-là, une expérience de la présence de Dieu dans l’esprit par la jouissance intérieure que nous en donne un sentiment tout intime. Le temps qui est toujours nôtre, c’est celui de chercher Dieu et de poursuivre le sentiment de sa présence dans toutes nos œuvres, notre vie, notre vouloir et notre amour. C’est ainsi que nous devons nous élever au-dessus de nous-mêmes et de tout ce qui n’est pas Dieu, ne voulant et n’aimant que lui seul, en toute pureté, et rien autre chose. Ce temps est de tous les instants.

Ce vrai temps de fête de la vie éternelle, tout le monde le désire, d’un désir de nature, car tous les hommes veulent naturellement être heureux. Mais désirer ne suffit pas. C’est pour lui-même que nous devons poursuivre Dieu et le chercher lui-même. L’avant-goût du vrai et grand jour de fête, beaucoup de gens aimeraient bien l’avoir et ils se plaignent qu’il ne leur est pas donné. Quand dans la prière ils ne font pas l’expérience, au fond d’eux-mêmes, d’un jour de fête et ne sentent pas la présence de Dieu, cela les chagrine. Ils prient d’autant moins et le font avec mauvaise humeur, disant qu’ils ne sentent pas Dieu et que c’est pour cela que l’action et la prière les contrarient. Voilà ce que l’homme ne doit jamais faire. Nous ne devons jamais faire aucune œuvre avec un zèle refroidi, car Dieu est toujours là présent, et même si nous ne le sentons pas, il est cependant entré secrètement pour la fête.

Jean Tauler (v. 1300-1361), dominicain à Strasbourg
Sermon 12, pour le mardi avant les Rameaux (trad. Cerf 1991, p. 44 rev.)

 

 

 

« Si quelqu’un mange de ce pain, il vivra éternellement. »

jeudi 23 avril 2015

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Frères bien-aimés, si votre âme a soif de la source divine dont je vais vous parler, attisez cette soif et ne l’éteignez pas. Buvez, mais ne soyez pas rassasiés. Car la source vivante nous appelle et la fontaine de vie nous dit : « Que celui qui a soif vienne à moi et qu’il boive » (Jn 7,37)…

Voyez d’où jaillit cette source : elle vient du lieu d’où est descendu le Pain, car le Pain et la source sont un — le Fils unique, notre Dieu, Jésus Christ le Seigneur, dont nous devons toujours avoir soif. Même si nous le mangeons et le dévorons par notre amour, notre désir nous donne encore soif de lui. Comme l’eau d’une source, buvons-le sans cesse avec un immense amour, buvons-le avec toute notre avidité, et délectons-nous de sa douce saveur. Car le Seigneur est doux et il est bon. Que nous le mangions ou que nous le buvions, nous aurons toujours faim et soif de lui, car il est pour nous une nourriture et une boisson absolument inépuisables… En effet il est la fontaine des assoiffés et non celle des satisfaits. Les assoiffés, qu’ailleurs il déclare bienheureux (Mt 5,6), il les invite : ceux qui n’en ont jamais assez de boire, mais qui ont d’autant plus soif qu’ils ont bu.

Frères, « la source de la sagesse, la Parole de Dieu dans les hauteurs » (Si 1,5), désirons-la, cherchons-la, aimons-la ; en elle sont cachés, comme dit l’apôtre Paul, « tous les trésors de la sagesse et de la science » (Col 2,3)… Si tu as soif, bois à la source de vie ; si tu as faim, mange le Pain de vie. Heureux ceux qui ont faim de ce Pain et soif de cette source !… Que c’est bon, ce que l’on peut continuellement goûter sans cesser de le désirer ! Le roi prophète David le dit : « Goûtez et voyez comme est bon le Seigneur » (Ps 33,9).

Saint Colomban (563-615), moine, fondateur de monastères
Instruction 13, 1-2 ; PL 80, 254 (trad. Orval ; cf bréviaire 21e merc.)

 

 

Première lettre de saint Jean 2,18-25.

mardi 13 janvier 2015

peignotmes enfants, c’est la dernière heure et, comme vous l’avez appris, un anti-Christ, un adversaire du Christ, doit venir ; or, il y a dès maintenant beaucoup d’anti-Christs ; nous savons ainsi que c’est la dernière heure.
Ils sont sortis de chez nous mais ils n’étaient pas des nôtres ; s’ils avaient été des nôtres, ils seraient demeurés avec nous. Mais pas un d’entre eux n’est des nôtres, et cela devait être manifesté.
Quant à vous, c’est de celui qui est saint que vous tenez l’onction, et vous avez tous la connaissance.
Je ne vous ai pas écrit que vous ignorez la vérité, mais que vous la connaissez, et que de la vérité ne vient aucun mensonge.
Le menteur n’est-il pas celui qui refuse que Jésus soit le Christ ? Celui-là est l’anti-Christ : il refuse à la fois le Père et le Fils ;
quiconque refuse le Fils n’a pas non plus le Père ; celui qui reconnaît le Fils a aussi le Père.
Quant à vous, que demeure en vous ce que vous avez entendu depuis le commencement. Si ce que vous avez entendu depuis le commencement demeure en vous, vous aussi, vous demeurerez dans le Fils et dans le Père.
Et telle est la promesse que lui-même nous a faite : la vie éternelle.

 

 

« L’Esprit Saint, une eau féconde »

lundi 19 mai 2014
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« L’eau que je lui donnerai deviendra en lui source jaillissante pour la vie éternelle. C’est une eau toute nouvelle, vivante, et jaillissante, jaillissant pour ceux qui en sont dignes. Pour quelle raison le don de l’Esprit est-il appelé une « eau » ? C’est parce que l’eau est à la base de tout ; parce que l’eau produit la végétation et la vie ; parce que l’eau descend du ciel sous forme de pluie ; parce qu’en tombant sous une seule forme, elle opère de façon multiforme. […] Elle est différente dans le palmier, différente dans la vigne, elle se fait toute à tous. Elle n’a qu’une seule manière d’être, et elle n’est pas différente d’elle-même.
La pluie ne se transforme pas quand elle descend ici ou là mais, en s’adaptant à la constitution des êtres qui la reçoivent, elle produit en chacun ce qui lui convient.
Elle est différente dans le palmier, différente dans la vigne, elle se fait toute à tous. Elle n’a qu’une seule manière d’être, et elle n’est pas différente d’elle-même. La pluie ne se transforme pas quand elle descend ici ou là mais, en s’adaptant à la constitution des êtres qui la reçoivent, elle produit en chacun ce qui lui convient.
L’Esprit Saint agit ainsi. Il a beau être un, simple et indivisible, il distribue ses dons à chacun, selon sa volonté. De même que le bois sec, associé à l’eau, produit des bourgeons, de même l’âme qui vivait dans le péché, mais que la pénitence rend capable de recevoir le Saint-Esprit, porte des fruits de justice. Bien que l’Esprit soit simple, c’est lui, sur l’ordre de Dieu et au nom du Christ, qui anime de nombreuses vertus.
Il emploie la langue de celui-ci au service de la sagesse : il éclaire par la prophétie l’âme de celui-là ; il donne à un autre le pouvoir de chasser les démons ; à un autre encore celui d’interpréter les divines Ecritures. Il fortifie la chasteté de l’un, il enseigne à un autre l’art de l’aumône, il enseigne à celui-ci le jeûne et l’ascèse, à un autre il enseigne à mépriser les intérêts du corps, il prépare un autre encore au martyre. Différent chez les différents hommes, il n’est pas différent de lui-même, ainsi qu’il est écrit : Chacun reçoit le don de manifester l’Esprit en vue du bien de tous.
Son entrée en nous se fait avec douceur, on l’accueille avec joie, son joug est facile à porter. Son arrivée est annoncée par des rayons de lumière et de science. Il vient avec la tendresse d’un défenseur véritable, car il vient pour sauver, guérir, enseigner, conseiller, fortifier, réconforter, éclairer l’esprit : chez celui qui le reçoit, tout d’abord ; et ensuite, par celui-ci, chez les autres.
Un homme qui se trouvait d’abord dans l’obscurité, en voyant soudain le soleil, a le regard éclairé et voit clairement ce qu’il ne voyait pas auparavant : ainsi celui qui a l’avantage de recevoir le Saint-Esprit a l’âme illuminée, et il voit de façon surhumaine ce qu’il ne connaissait pas.
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Catéchèse de St Cyrille de Jérusalem sur le Saint-Esprit : Extraits de la Catéchèse 18 sur le Symbole de la Foi, 23-25
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« Tu as les paroles de la vie éternelle. »

samedi 10 mai 2014

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« À qui donc irions-nous ? », demande Pierre. Il veut dire : « Qui nous instruira comme toi des mystères divins ? », ou encore : « Auprès de qui trouverions-nous quelque chose de meilleur ? Tu as les paroles de la vie éternelle. » Elles ne sont pas intolérables, comme le disent d’autres disciples. Au contraire, elles conduisent à la réalité la plus extraordinaire de toutes, la vie sans fin, la vie impérissable. Ces paroles nous montrent bien que nous devons nous asseoir aux pieds du Christ, le prenant pour notre seul et unique maître, et nous tenir constamment près de lui…

L’Ancien Testament aussi nous apprend qu’il faut suivre le Christ, toujours unis à lui. Effectivement, au temps où les Israélites, libérés de l’oppression égyptienne, se hâtaient vers la Terre promise, Dieu ne les laissait pas faire route en désordre. Celui qui donne sa Loi ne leur permettrait pas d’aller n’importe où, à leur gré. En effet, sans guide, à coup sûr ils se seraient complètement égarés…; les Israélites trouvaient leur salut en restant avec leur guide. Aujourd’hui, nous faisons également le nôtre en refusant de nous séparer du Christ, car c’est lui qui s’est manifesté aux anciens sous les apparences de la tente, de la nuée et du feu (Ex 13,21; 26,1s)…

« Si quelqu’un me sert, qu’il me suive, et là où je suis, là aussi sera mon serviteur » (Jn 12,26)… Or, la marche en compagnie et à la suite du Christ Sauveur ne se fait pas dans un sens matériel, mais plutôt par les œuvres de la vertu. Les disciples les plus sages s’y sont fermement engagés de tout leur cœur…; avec raison ils disent : « Où irions-nous ? » En d’autres termes : « Nous serons toujours avec toi, nous nous attacherons à tes commandements, nous accueillerons tes paroles, sans jamais récriminer. Nous ne croirons pas, avec les ignorants, que ton enseignement est dur à entendre. Au contraire, nous dirons : ‘ Qu’elle est douce à mon palais, ta promesse : le miel a moins de saveur dans ma bouche ! ’ » (Ps 118,103)

Saint Cyrille d’Alexandrie (380-444), évêque et docteur de l’Église
Commentaire sur l’évangile de Jean, 4, 4 ; PG 73, 613 (trad. Delhougne, Les Pères commentent, p. 282 rev.)

 

 

 

 

« Bon maître, que dois-je faire pour avoir en héritage la vie éternelle ? »

lundi 27 mai 2013

Ignorer Dieu, c’est mourir ; le connaître, vivre en lui, l’aimer, essayer de lui ressembler, voilà la seule vie. Si vous désirez la vie éternelle…, cherchez d’abord à le connaître même si « personne ne le connaît, si ce n’est le Fils et celui à qui le Fils veut bien le révéler » (Mt 11,27). Après Dieu, connaissez la grandeur du Rédempteur et sa grâce inestimable ; « la Loi, dit l’apôtre Jean, a été donnée par Moïse, mais la grâce et la vérité nous ont été données par Jésus Christ » (1,17)… Si la Loi de Moïse pouvait nous donner la vie éternelle, pourquoi notre Sauveur serait-il venu au monde et aurait-il souffert pour nous depuis sa naissance jusqu’à la mort, parcourant toute une vie humaine ? Pourquoi le jeune homme qui accomplissait si fidèlement depuis sa jeunesse les commandements de la Loi, se serait-il jeté aux pieds d’un autre pour demander l’immortalité ?

Ce jeune homme observait toute la Loi, et s’y était attaché dès sa jeunesse… Mais il sent bien que s’il ne manque rien à sa vertu, la vie lui fait encore bien défaut. C’est pourquoi il vient la demander à celui qui seul peut l’accorder ; il est sûr d’être en règle avec la Loi, cependant il implore le Fils de Dieu… Les amarres de la Loi le défendaient mal du roulis ; inquiet, il quitte ce mouillage dangereux et vient jeter l’ancre au port du Sauveur.

Jésus ne lui reproche pas d’avoir manqué à la Loi, mais il se met à l’aimer, ému par cette application de bon élève. Toutefois il le déclare encore imparfait… : il est bon ouvrier de la Loi, mais paresseux pour la vie éternelle. La sainte Loi est comme un pédagogue qui achemine vers les commandements parfaits de Jésus (Ga 3,24) et vers sa grâce. Jésus est « l’aboutissement de la Loi pour que soit donné la justice à tous ceux qui croient en lui » (Rm 10,4).

Saint Clément d’Alexandrie (150-v. 215), théologien
Homélie « Quel riche peut être sauvé ? » (trad. coll. Icthus, t. 6, p. 28 rev.)

 

 

 

« Je leur donne la vie éternelle. »

dimanche 21 avril 2013

Le Seigneur dit : « Mes brebis écoutent la voix, et moi je les connais ; elles me suivent, et je leur donne la vie éternelle ». Un peu plus haut il avait dit à leur sujet : « Si quelqu’un entre en passant par moi, il sera sauvé ; il pourra entrer et sortir, et il trouvera un pâturage » (Jn 10,9). Il entrera en venant à la foi ; il sortira en passant de la foi à la vision face à face, de la croyance à la contemplation, et il trouvera un pâturage en arrivant au festin éternel.

Les brebis du bon pasteur trouvent donc un pâturage parce que tous ceux qui le suivent avec un cœur simple sont nourris dans le pâturage des prairies éternellement vertes. Et quel est le pâturage de ces brebis-là, sinon les joies intérieures d’un paradis à jamais verdoyant ? Car le pâturage des élus, c’est le visage de Dieu, toujours présent : puisqu’on le contemple sans interruption, l’âme se rassasie sans fin d’un aliment de vie…

Recherchons donc, frères très chers, ce pâturage où nous trouverons notre joie au cœur de la fête célébrée au ciel par tant de nos concitoyens. Que leur allégresse nous y invite… Réveillons donc nos âmes, mes frères ! Que notre foi se réchauffe en ce qu’elle croit, que nos désirs s’enflamment pour les biens d’en haut. Aimer ainsi c’est déjà se mettre en route. Ne laissons aucune épreuve nous détourner de la joie de cette fête intérieure, car si on désire se rendre à un endroit qu’on s’est fixé, aucune difficulté ne peut détourner de ce désir. Ne nous laissons pas non plus séduire par des réussites flatteuses. Stupide serait le voyageur qui, au spectacle du paysage merveilleux, oublierait en chemin le but de son voyage.

Saint Grégoire le Grand (v. 540-604), pape et docteur de l’Église
Homélies sur l’Évangile, n°14 (trad. cf bréviaire 4ème dim. Pâques et Le Barroux)