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Archive pour le mot-clef ‘Christ’

« C’est ma paix que je vous donne. » (Jn 14,27)

dimanche 18 août 2013

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La paix n’est pas une pure absence de guerre et elle ne se borne pas seulement à assurer l’équilibre de forces adverses ; elle ne provient pas non plus d’une domination despotique, mais c’est en toute vérité qu’on la définit « œuvre de justice » (Is 32,17). Elle est le fruit d’un ordre inscrit dans la société humaine par son fondateur divin, et qui doit être réalisé par des hommes qui ne cessent d’aspirer à une justice plus parfaite… La paix n’est jamais chose acquise une fois pour toutes, mais elle est sans cesse à construire. Comme, de plus, la volonté humaine est fragile et qu’elle est blessée par le péché, l’avènement de la paix exige de chacun le contrôle constant de ses passions et la vigilance de l’autorité légitime. Mais ceci est encore insuffisant… La ferme volonté de respecter les autres hommes et les autres peuples ainsi que leur dignité, la pratique assidue de la fraternité sont absolument indispensables à la construction de la paix. Ainsi la paix est-elle aussi le fruit de l’amour qui va bien au-delà de ce que la justice peut apporter.

La paix terrestre qui naît de l’amour du prochain est une image et un effet de la paix du Christ qui vient de Dieu le Père. Car le Fils incarné en personne, « prince de la paix » (Is 9,5), a réconcilié tous les hommes avec Dieu par sa croix, rétablissant l’unité de tous en un seul peuple et un seul corps ; « il a tué la haine dans sa propre chair » (Ep 2,16). Et, après le triomphe de sa résurrection, il a répandu l’Esprit de charité dans le cœur des hommes. C’est pourquoi, accomplissant la vérité dans la charité, tous les chrétiens sont appelés avec insistance à se joindre aux hommes véritablement pacifiques pour implorer et instaurer la paix…

Dans la mesure où les hommes sont pécheurs, le danger de guerre menace, et il en sera ainsi jusqu’au retour du Christ. Mais dans la mesure où, unis dans l’amour, les hommes surmontent le péché, ils surmontent aussi la violence, jusqu’à l’accomplissement de cette parole : « De leurs épées ils forgeront des socs de charrue et de leurs lances des faucilles. Les nations ne tireront plus l’épée l’une contre l’autre et ne s’exerceront plus au combat » (Is 2,4).

Concile Vatican II
Constitution sur l’Église dans le monde de ce temps « Gaudium et spes », § 78

 

 

 

 

 

Par sa Passion le Christ a payé pour nous nos dettes

lundi 12 août 2013

eucharistieQuel homme pourrait se racheter par son propre sang, alors que le Christ a versé son sang pour le rachat de tous ? Y a-t-il un seul homme dont le sang puisse être comparé à celui du Christ…qui, à lui seul, a réconcilié le monde avec Dieu par son sang ? Y a-t-il une offrande plus noble, un sacrifice plus noble, un avocat meilleur que celui qui s’est fait supplication pour les péchés de tous et qui a donné sa vie en rédemption pour nous ?

Il n’y a donc pas à chercher une expiation ou une rédemption individuelle, parce que le sang versé en rançon pour tous est celui du Christ. C’est par ce sang que le Seigneur Jésus nous a rachetés, lui qui, seul, nous a réconciliés avec le Père. Et il a accompli son labeur jusqu’au bout, car il a pris sur lui notre labeur, lui qui dit : « Venez à moi, vous tous qui peinez, et moi je vous soulagerai » (Mt 11,28)… L’homme ne donnera donc rien en expiation pour sa rédemption, car il a été lavé une fois pour toutes du péché par le sang du Christ, mais il n’est pas pour autant dispensé de peiner pour observer les préceptes de la vie et pour ne pas s’écarter des commandements du Seigneur. Tant qu’il vivra, il sera dans le labeur et y persévérera pour vivre éternellement, de peur qu’il ne meure de mort alors qu’il a déjà été racheté à la mort.

Saint Ambroise (v. 340-397), évêque de Milan et docteur de l’Église
Commentaire du Psaume 48, 14-15 ; CSEL 64, 368 (trad. cf Orval et bréviaire 20e sam)

 

 

 

 

Fête de la Transfiguration du Seigneur

mardi 6 août 2013

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« Jésus prit Pierre, Jacques et Jean son frère » et, les ayant amenés sur une haute montagne, il leur a manifesté l’éclat de sa gloire. Car, même s’ils avaient compris que la majesté de Dieu résidait en lui, ils ignoraient que son corps, qui voilait sa divinité, avait part à la puissance de Dieu. Voilà pourquoi le Seigneur avait promis expressément, peu de jours auparavant, que parmi ses disciples « quelques-uns ici présents ne goûteront pas la mort avant de voir le Fils de l’homme venir dans son Royaume » (Mt 16,28), c’est-à-dire dans l’éclat royal…qui convenait spécialement à la nature humaine qu’il avait prise…

Cette transfiguration avait d’abord pour but d’enlever du cœur des disciples le scandale de la croix, pour que l’humilité de la Passion volontairement subie ne trouble pas la foi de ceux qui auraient vu la grandeur de la dignité cachée. Mais, par une même prévoyance, la transfiguration établissait dans l’Église de Jésus l’espérance destinée à la soutenir, en sorte que les membres du Corps du Christ comprennent quel changement s’opérerait un jour en eux, puisqu’ils étaient appelés à participer à la gloire qu’ils avaient vu resplendir dans leur Chef, dans leur tête.

À ce sujet, le Seigneur lui-même avait dit, parlant de la majesté de son avènement : « Alors les justes resplendiront comme le soleil dans le Royaume de leur Père » (Mt 13,43). Et l’apôtre Paul affirme la même chose quand il dit : « J’estime en effet que les souffrances du temps présent ne sont pas à comparer avec la gloire qui doit se révéler en nous » (Rm 8,18). Et dans un autre passage : « Car vous êtes morts et votre vie est désormais cachée avec le Christ en Dieu ; quand le Christ sera manifesté, lui qui est votre vie, alors vous aussi vous serez manifestés avec lui pleins de gloire » (Col 3,3-4).

Saint Léon le Grand (?-v. 461), pape et docteur de l’Église
Sermon 51, 2-6 ; SC 74 bis (trad. Véricel, L’Évangile commenté, p. 209 rev.)

 

 

 

 

« Laissez-les pousser ensemble jusqu’à la moisson »

samedi 27 juillet 2013

moisson

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Les laïcs, rassemblés dans le Peuple de Dieu et constitués en un seul corps du Christ sous une seule Tête (1Co 12,12; Col 2,19), sont tous appelés, quels qu’ils soient, à contribuer, comme des membres vivants et de toutes les forces qu’ils ont reçues de la bonté du Créateur et de la grâce du Rédempteur, à l’accroissement de l’Église et à sa sanctification continuelle.

      L’apostolat des laïcs est donc une participation à la mission salvatrice de l’Église elle-même ; tous sont destinés à cet apostolat par le Seigneur lui-même en vertu de leur baptême et de leur confirmation. Les sacrements, et en particulier la sainte eucharistie, communiquent et alimentent cet amour envers Dieu et envers les hommes qui est l’âme de tout l’apostolat. Mais les laïcs sont spécialement appelés à rendre l’Église présente et agissante en tout lieu et en toute circonstance où elle ne peut devenir « le sel de la terre » (Mt 5,13) que par eux. Ainsi tout laïc, en vertu des dons qu’il a reçus, est à la fois un témoin et un instrument vivant de la mission de l’Église, « selon que le Christ a mesuré ses dons » (Ep 4,7)…

C’est donc une tâche magnifique qui attend tous les laïcs : celle de travailler à ce que le plan divin du salut se réalise toujours davantage dans tous les hommes de tous les temps et par toute la terre. Que partout donc la voie leur soit ouverte afin que, selon leurs forces et selon les besoins du temps, ils puissent eux aussi travailler avec ardeur à l’œuvre salvatrice de l’Église.

Concile Vatican II
Constitution dogmatique sur l’Église « Lumen gentium », §33

 

 

 

Ste Marie Madeleine, disciple du Seigneur (Ier siècle)

lundi 22 juillet 2013

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arie-Marie-Madeleine, sœur de Marthe et de Lazare, était d’une famille distinguée de Béthanie. Après la mort de ses parents, Marie vivait dans les plaisirs au point qu’elle devint le scandale de toute la Galilée, et qu’on ne la connut bientôt que sous le nom de la Pécheresse. En punition de ses débordements, elle fut possédée du démon jusqu’au jour où le Sauveur, lui remettant ses péchés, la délivra de la domination de Satan. Dieu avait fait naître en ce cœur coupable le désir de voir Jésus ; ce désir devait être son salut, car le Sauveur voulait donner en Marie-Madeleine un exemple frappant de Sa miséricorde infinie en même temps que de la plus parfaite pénitence.

C’est elle qui, ayant un jour suivi le Seigneur chez Simon le Pharisien, versa sur les pieds de Jésus un vase de parfum précieux, les arrosa de ses larmes et les essuya avec ses cheveux, et qui entendit ensuite cette parole : « Beaucoup de péchés lui sont pardonnés, parce qu’elle a beaucoup aimé. »

Nous la rencontrons, depuis lors, très souvent dans l’Évangile ; elle contemple Jésus et L’écoute, dans la maison de Béthanie, pendant que sa sœur Marthe s’occupe seule du service de la maison : « Marie, dit le Sauveur, a choisi la meilleure part. »

Une autre fois, dans les derniers jours de sa vie, Jésus voit Marie-Madeleine répandre un parfum délicieux sur cette tête divine qui bientôt sera couronnée d’épines. Elle accompagne le Sauveur au sommet du Calvaire, assiste à Sa mort et à Sa sépulture, et bientôt reçoit l’une des premières visites du Christ ressuscité : « Marie ! » s’écrie le Sauveur. Et Marie, reconnaissant Jésus, Lui répond dans une effusion d’amour : « Ô mon Maître ! »

D’après une tradition française, les Juifs endurcis, fatigués de ses exhortations et de celles de Marthe et de Lazare, les exposèrent sur la mer par une tempête, dans une pauvre barque sans rames ni voiles. La nacelle voguait à la garde de Dieu, et vint aborder, après quelques jours, au rivage de Marseille. Les pieux disciples du Christ firent là de nombreuses conquêtes. Quant à Marie-Madeleine, elle s’enfonça dans les montagnes sauvages et solitaires et fut transportée par les anges dans une grotte appelée depuis la Sainte-Baume, où elle mena une vie plus angélique qu’humaine, favorisée des grâces les plus merveilleuses, ne vivant que de la Sainte Communion, soupirant et versant des larmes de pénitence et d’amour.

 

 

 

 

 

« Devenez mes disciples, car je suis doux et humble de cœur. »

jeudi 18 juillet 2013

prendre_soin_-_petitChers amis…, le centre de la vocation chrétienne, [c’est] le Christ ! Nous gardons le Christ dans notre vie, pour garder les autres, pour garder la création. La vocation de garder, cependant, ne nous concerne pas seulement nous les chrétiens, elle a une dimension qui précède et qui est simplement humaine, elle concerne tout le monde. C’est le fait de garder la création tout entière, la beauté de la création, comme il nous est dit dans le livre de la Genèse et comme nous l’a montré saint François d’Assise : c’est le fait d’avoir du respect pour toute créature de Dieu et pour l’environnement dans lequel nous vivons.

C’est le fait de garder les gens, d’avoir soin de tous, de chaque personne, avec amour, spécialement des enfants, des personnes âgées, de celles qui sont plus fragiles et qui souvent sont dans la périphérie de notre cœur. C’est d’avoir soin l’un de l’autre dans la famille : les époux se gardent réciproquement, puis comme parents ils prennent soin des enfants et avec le temps aussi les enfants deviennent gardiens des parents. C’est le fait de vivre avec sincérité les amitiés… Au fond, tout est confié à la garde de l’homme, et c’est une responsabilité qui nous concerne tous. Soyez des gardiens des dons de Dieu !…

Je voudrais demander, s’il vous plaît, à tous ceux qui occupent des rôles de responsabilité dans le domaine économique, politique ou social, à tous les hommes et à toutes les femmes de bonne volonté : nous sommes gardiens de la création, du dessein de Dieu inscrit dans la nature, gardiens de l’autre, de l’environnement ; ne permettons pas que des signes de destruction et de mort accompagnent la marche de notre monde. Mais pour « garder » nous devons aussi avoir soin de nous-mêmes. Rappelons-nous que la haine, l’envie, l’orgueil souillent la vie. Garder veut dire alors veiller sur nos sentiments, sur notre cœur, parce que c’est de là que sortent les intentions bonnes et mauvaises (Lc 6,45) : celles qui construisent et celles qui détruisent. Nous ne devons pas avoir peur de la bonté, et même pas non plus de la tendresse !

Pape François
Homélie du 19/03/2013, Messe d’inauguration du pontificat (trad. © Libreria Editrice Vaticana)

 

 

 

 

Appelés à choisir d’aimer et à être aimé…

mardi 16 juillet 2013

bien et malNous sommes tous capables de faire le bien comme de faire le mal. Nous ne sommes pas nés mauvais : tout le monde a quelque chose de bon en soi ; les uns le cachent, les autres le négligent, mais la bonté est là. Dieu nous a créés pour aimer et être aimé ; ainsi choisir un chemin ou l’autre c’est une sorte de test envoyé par Dieu. La négligence à aimer peut nous amener à dire « oui » au mal et alors nous ne nous rendons pas compte jusqu’où cela peut nous conduire…

Heureusement, nous avons le pouvoir de tout surmonter par la prière. Si nous nous tournons vers Dieu, nous répandons la joie et l’amour sur tous ceux qui nous entourent. En revanche, si le mal s’empare de quelqu’un, cette personne peut répandre le mal autour d’elle. Si nous sommes en contact avec une telle personne, faisons tout pour l’aider et lui montrer que Dieu se soucie toujours d’elle. Prions fort afin qu’elle redécouvre la prière, qu’elle revoie Dieu en elle-même et le retrouve dans les autres… Tous nous avons été créés par la même main aimante. L’amour du Christ est toujours plus fort que le mal dans le monde. Il nous faut donc aimer et être aimé. C’est aussi simple que cela, et ce ne devrait pas être un tel combat pour y parvenir.

Bienheureuse Teresa de Calcutta (1910-1997), fondatrice des Sœurs Missionnaires de la Charité
A Simple Path, p. 51 (trad. Un Chemin tout simple, Plon Mame 1995, p. 69 rev.)

 

 

 

« Comme des brebis au milieu des loups »

vendredi 12 juillet 2013

Pan-Belle-Ile2

Je t’exhorte, par la grâce dont tu es revêtu, à redoubler d’ardeur et à exhorter tous les frères pour qu’ils soient sauvés. Justifie ta dignité épiscopale par une vigilance incessante de chair et d’esprit ; aie souci de l’unité : rien ne la dépasse. Porte avec patience tous les frères comme le Seigneur te porte toi-même ; supporte-les tous avec amour, comme tu le fais d’ailleurs. Prie sans relâche ; demande une sagesse plus grande encore ; veille et garde ton esprit en alerte ; parle à chacun en particulier, à l’exemple de Dieu. « Porte les infirmités » (cf Mt 8,17) de tous comme un athlète accompli. Là où l’effort est plus grand, il y a plus de gain.

Si tu n’aimes que les bons disciples, tu n’as pas de mérite ; ce sont surtout les plus atteints qu’il te faut soumettre par la douceur. On n’applique pas le même baume sur toutes les blessures ; apaise les crises aiguës avec des compresses humides. En toutes choses, « sois astucieux comme le serpent » et toujours « candide comme la colombe ». Toi qui es chair et esprit, traite avec bonté ce qui tombe sous les sens, mais prie aussi pour que le monde invisible te soit révélé. Ainsi tu ne manqueras de rien ; tu seras riche de tous les dons de l’Esprit.

Comme le navigateur invoque les vents et le marin assailli par la tempête appelle le port, ainsi ce temps t’invite à rejoindre Dieu. Pratique la sobriété, en athlète de Dieu, et tu gagneras pour prix la vie éternelle et impérissable… Un grand athlète triomphe malgré les coups. C’est surtout à cause de Dieu que nous devons accepter toutes les épreuves, afin que lui aussi nous accepte. Redouble de zèle ; examine bien cette époque. Attends Celui qui est au-delà du temps, éternel, invisible, mais qui pour nous s’est laissé voir — Celui qui, intangible et incapable de souffrir, a connu la Passion et a consenti à toutes les souffrances.

Saint Ignace d’Antioche (?-v. 110), évêque et martyr
Lettre à Polycarpe (69-155, saint, évêque et martyr), 1-3 ; SC 10 (trad. cf Quéré, Pères apostoliques, p. 153)

Fête de saint Benoît, abbé, patron de l’Europe

jeudi 11 juillet 2013

St BenoitMessager de paix, artisan d’unité, maître de civilisation, et, avant tout, héraut de la religion du Christ et fondateur de la vie monastique en Occident, tels sont les titres qui justifient la renommée de saint Benoît, abbé. Alors que s’écroulait l’Empire romain désormais à son terme, que des régions de l’Europe s’enfonçaient dans les ténèbres et que d’autres ne connaissaient pas encore la civilisation et les valeurs spirituelles, c’était lui qui, par son effort constant et assidu, a fait se lever sur ce continent l’aurore d’une ère nouvelle. C’est principalement lui et ses fils qui, avec la croix, le livre et la charrue, apporteront le progrès chrétien aux populations s’étendant de la Méditerranée à la Scandinavie, de l’Irlande aux plaines de la Pologne.

Avec la croix, c’est-à-dire avec la loi du Christ, il a affermi et a développé l’organisation de la vie publique et privée. Il convient de rappeler qu’il a enseigné aux hommes la primauté du culte divin avec l’Office divin, c’est-à-dire la prière liturgique et assidue… Avec le livre, ensuite, c’est-à-dire avec la culture : au moment où le patrimoine humaniste allait se perdre, saint Benoît, en donnant renom et autorité à tant de monastères, a sauvé la tradition classique des anciens avec une sollicitude providentielle, en la transmettant intacte à la postérité et en restaurant l’amour du savoir.

Et enfin avec la charrue, c’est-à-dire avec l’agriculture et d’autres initiatives analogues, il a réussi à transformer des terres désertiques et incultes en champs très fertiles et en jardins gracieux. En unissant la prière au travail matériel, selon son mot célèbre : « Ora et labora » (Prie et travaille), il a ennobli et a élevé le travail de l’homme. C’est pourquoi le pape Pie XII a salué à juste titre dans saint Benoît le « père de l’Europe ».

Paul VI, pape de 1963-1978
Lettre apostolique du 24/10/1964 «  Pacis nuntius » (trad. DC n°1436, p. 1446 rev.)

 

 

 

« Sur votre route, proclamez que le Royaume des cieux est tout proche ! »

mercredi 10 juillet 2013

témoins

L’homme contemporain croit davantage les témoins que les maîtres, l’expérience que la doctrine, la vie et les faits que les théories. Première forme de la mission, le témoignage de la vie chrétienne est aussi irremplaçable. Le Christ, dont nous continuons la mission, est le « témoin » par excellence (Ap 1,5; 3,14) et le modèle du témoignage chrétien… La première forme de témoignage est la vie même du missionnaire, de la famille chrétienne et de la communauté ecclésiale, qui rend visible un nouveau mode de comportement. Le missionnaire qui, malgré toutes ses limites et ses imperfections humaines, vit avec simplicité à l’exemple du Christ est un signe de Dieu et des réalités transcendantes. Mais tous dans l’Église, en s’efforçant d’imiter le divin Maître, peuvent et doivent donner ce témoignage ; dans bien des cas, c’est la seule façon possible d’être missionnaire.

Le témoignage évangélique auquel le monde est le plus sensible est celui de l’attention aux personnes et de la charité envers les pauvres, les petits et ceux qui souffrent. La gratuité de cette attitude et de ces actions, qui contrastent profondément avec l’égoïsme présent en l’homme, suscite des interrogations précises qui orientent vers Dieu et vers l’Évangile. De même, l’engagement pour la paix, la justice, les droits de l’homme, la promotion humaine est un témoignage évangélique dans la mesure où il est une marque d’attention aux personnes et où il tend vers le développement intégral de l’homme.

Bienheureux Jean-Paul II (1920-2005), pape
Lettre encyclique « Redemptoris Missio », 42 (trad. © Libreria Editrice Vaticana)