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Archive pour le mot-clef ‘Ecritures’

Neuvaine au Précieux Sang – Huitième jour

mardi 30 juin 2015

Précieux sang

Lecture du 8ème jour, Hébreux 9, 11-28 :

Le Christ, lui, survenu comme grand prêtre des biens à venir, traversant la tente plus grande et plus parfaite qui n’est pas faite de main d’homme, c’est-à-dire qui n’est pas de cette création, entra une fois pour toutes dans le sanctuaire, non pas avec du sang de boucs et de jeunes taureaux, mais avec son propre sang, nous ayant acquis une rédemption éternelle. Si en effet du sang de boucs et de taureaux et de la cendre de génisse, dont on asperge ceux qui sont souillés, les sanctifient en leur procurant la pureté de la chair, combien plus le sang du Christ, qui par un Esprit éternel s’est offert lui-même sans tache à Dieu, purifiera-t-il notre conscience des oeuvres mortes pour que nous rendions un culte au Dieu vivant.
Voilà pourquoi il est médiateur d’une nouvelle alliance, afin que, sa mort ayant eu lieu pour racheter les transgressions de la première alliance, ceux qui sont appelés reçoivent l’héritage éternel promis. Car là où il y a testament, il est nécessaire que la mort du testateur soit constatée. Un testament, en effet, n’est valide qu’à la suite du décès, puisqu’il n’entre jamais en vigueur tant que vit le testateur. De là vient que même la première alliance n’a pas été inaugurée sans effusion de sang. Effectivement, lorsque Moïse eut promulgué au peuple entier chaque prescription selon la teneur de la Loi, il prit le sang des jeunes taureaux et des boucs, avec de l’eau, de la laine écarlate et de l’hysope, et il aspergea le livre lui-même et tout le peuple en disant : Ceci est le sang de l’alliance que Dieu a prescrite pour vous. Puis, de la même manière, il aspergea de sang la Tente et tous les objets du culte. D’ailleurs, selon la Loi, presque tout est purifié par le sang, et sans effusion de sang il n’y a point de rémission.
Il est donc nécessaire, d’une part que les copies des réalités célestes soient purifiées de cette manière, d’autre part que les réalités célestes elles-mêmes le soient aussi, mais par des sacrifices plus excellents que ceux d’ici-bas. Ce n’est pas, en effet, dans un sanctuaire fait de main d’homme, dans une image de l’authentique, que le Christ est entré, mais dans le ciel lui-même, afin de paraître maintenant devant la face de Dieu en notre faveur. Ce n’est pas non plus pour s’offrir lui-même à plusieurs reprises, comme fait le grand prêtre qui entre chaque année dans le sanctuaire avec un sang qui n’est pas le sien, car alors il aurait dû souffrir plusieurs fois depuis la fondation du monde. Or c’est maintenant, une fois pour toutes, à la fin des temps, qu’il s’est manifesté pour abolir le péché par son sacrifice. Et comme les hommes ne meurent qu’une fois, après quoi il y a un jugement, ainsi le Christ, après s’être offert une seule fois pour enlever les péchés d’un grand nombre, apparaîtra une seconde fois – hors du péché – à ceux qui l’attendent, pour leur donner le salut.

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Commentaire : Ce texte nous rappelle l’historique des deux Alliances (ancienne et nouvelle) et les ordonnances liées au culte : il fallait un sacrificateur, une victime expiatoire et le sang de cette victime (un agneau sans tache, un agneau sans défaut). C’est par le Sang de Jésus, et non par le sang des taureaux et des boucs, que nous avons été rachetés ; c’est par Son propre Sang que le Christ est entré une fois pour toutes dans le Saint des Saints, après avoir acquis une rédemption éternelle.
Jésus est à la fois le sacrificateur et la victime. Il est le seul Sacrificateur saint qui peut entrer dans le Saint des Saints, car Il est Homme et Dieu, c’est Lui seul qui pouvait être l’Agneau sans tache ; il fallait que cet homme soit pur et sans péché.
L’unique solution ne pouvait venir que de Jésus, le seul homme saint, car il est Dieu. Voici l’Homme ! C’est Lui, l’unique Agneau sans tache et sans défaut, qui pouvait enlever le péché du monde. Par amour pour nous et par obéissance à Son Père, Il se livre en sacrifice.
La Bible dit :  » C’est pourquoi Christ, entrant dans le monde, dit: Tu n’as voulu ni sacrifices ni offrandes, mais tu m’as formé un corps. Tu n’as agréé ni holocaustes ni sa-crifices pour le péché, alors j’ai dit : « Voici, je viens pour faire, ô Dieu, ta volonté. » Il abolit ainsi la première loi pour établir la seconde. » (Hébreux 10, 5-9 et Psaume 40, 7-9)

« Le chemin qui conduit à la vie. »

mardi 23 juin 2015

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Voici quel est le chemin, mes bien-aimés, par lequel nous avons trouvé le salut : Jésus Christ, le grand prêtre qui présente nos offrandes, le protecteur et le soutien de notre faiblesse (He 10,20 ; 7,27 ; 4,15). Par lui nous fixons nos regards sur les hauteurs des cieux ; par lui nous contemplons comme dans un miroir le visage pur et sublime du Père ; par lui se sont ouverts les yeux de notre cœur ; par lui notre intelligence bornée et ténébreuse s’épanouit à la lumière ; par lui, le Maître a voulu nous faire goûter la connaissance immortelle, lui qui est « lumière éclatante de la gloire du Père…, placé bien au-dessus des anges, car il possède par héritage un nom bien plus grand que les leurs » (He 1,3-4)…

Considérons notre corps : la tête n’est rien sans les pieds, et de même les pieds ne sont rien sans la tête. Les moindres de nos membres sont nécessaires et bienfaisants pour le corps entier ; et même, tous servent le salut du corps entier en collaborant dans une soumission qui les unifie (1Co 12,12s). Assurons donc le salut du corps entier que nous formons dans le Christ Jésus, et que chacun se soumette à son prochain, selon le charisme que celui-ci a reçu. Que le fort se préoccupe du faible, que le faible respecte le fort ; que le riche subventionne le pauvre, que le pauvre rende grâce à Dieu qui lui a donné quelqu’un pour compenser son indigence. Que le sage montre sa sagesse non par des paroles, mais par de bonnes actions ; que l’humble ne se rende pas témoignage à lui-même, mais qu’il en laisse le soin à un autre. Que celui qui est chaste dans sa chair ne s’en vante pas, sachant que c’est un autre qui lui accorde la continence.

Songeons donc, mes frères, de quelle matière nous sommes nés ; qu’étions-nous donc, quand nous sommes entrés dans le monde ? A partir de quel tombeau, de quelle obscurité, celui qui nous a façonnés et créés nous a-t-il introduits dans ce monde qui lui appartient ? Car il avait préparé ses bienfaits avant même notre naissance. Puisque nous tenons de lui tout cela, nous devons lui rendre grâce pour tout.

Saint Clément de Rome, pape de 90 à 100 environ
Lettre aux Corinthiens, § 36-38 (trad. bréviaire)

 

 

« Alors tu verras clair. »

lundi 22 juin 2015

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Certaines personnes convertissent en humeur mauvaise tout aliment qu’ils absorbent, même si cet aliment est sain. La faute n’en est pas à l’aliment, mais à leur tempérament qui altère les aliments. De même, si notre âme a une mauvaise disposition, tout lui fait du mal ; elle transforme même les choses utiles en choses nuisibles pour elle. Si on jette un peu d’herbes amères dans un pot de miel, ne vont-elles pas altérer le pot entier, en rendant tout le miel amer ? C’est ce que nous faisons : nous répandons un peu de notre amertume et détruisons le bien du prochain, en le regardant d’après notre mauvaise disposition.

D’autres gens ont un tempérament qui transforme tout en bonnes humeurs, même des aliments mauvais… Les porcs ont une très bonne constitution. Ils mangent des gousses, des noyaux de dattes et des ordures. Pourtant, ils transforment cette nourriture en viande succulente. Nous de même, si nous avons de bonnes habitudes et un bon état d’âme, nous pouvons tirer profit de tout, même de ce qui n’est pas profitable. Le livre des Proverbes dit fort bien : « Celui qui regarde avec douceur, obtiendra miséricorde » (12,13). Mais ailleurs : « A l’homme insensé toutes choses sont contraires » (14,7).

J’ai entendu dire d’un frère que si, allant voir un autre, il trouvait sa cellule négligée et en désordre, il se disait en lui-même : « Comme ce frère est heureux d’être complètement détaché des choses terrestres et de porter si bien tout son esprit en haut, qu’il n’a même plus le loisir de ranger sa cellule ! » S’il allait ensuite chez un autre frère, et trouvait sa cellule rangée, propre et bien en ordre, il se disait : « La cellule de ce frère est aussi nette que son âme. Tel l’état de son âme, tel l’état de sa cellule ! » Jamais il ne disait de quelqu’un : « Celui-ci est désordonné » ou : « Celui-là est frivole ». Grâce à son état excellent, il tirait profit de tout. Que Dieu dans sa bonté nous donne, à nous aussi, un bon état pour que nous puissions profiter de tout et ne jamais mal penser du prochain. Si notre malice nous inspire des jugements ou des soupçons, transformons vite cela en bonne pensée. Car ne pas voir le mal du prochain engendre, Dieu aidant, la bonté.

Dorothée de Gaza (v. 500-?), moine en Palestine
Lettre 1 (trad. cf SC 92, p. 495)

 

 

 

« Si Dieu habille ainsi l’herbe des champs, ne fera-t-il pas bien davantage pour vous, hommes de peu de foi ? »

samedi 20 juin 2015

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Au nom du Dieu saint, je prends aujourd’hui la plume pour que mes paroles, s’estampant sur la feuille blanche, servent de louange perpétuelle au Dieu béni, auteur de ma vie, de mon âme, de mon cœur. Je voudrais que l’univers entier, avec les planètes, tous les astres et les innombrables systèmes stellaires, soient une immense étendue, polie et brillante, où je pourrais écrire le nom de Dieu. Je voudrais que ma voix soit plus puissante que mille tonnerres, et plus forte que le fracas de la mer, et plus terrible que le grondement des volcans, pour seulement dire : Dieu ! Je voudrais que mon cœur soit aussi grand que le ciel, pur comme celui des anges, simple comme celui de la colombe (Mt 10,16), pour y mettre Dieu ! Mais puisque toute cette grandeur dont tu rêves ne peut pas devenir réalité, contente-toi de peu et de toi-même qui n’es rien, Frère Raphaël, car le rien même doit te suffire…

Pourquoi se taire ? Pourquoi le cacher ? Pourquoi ne pas crier au monde entier et publier aux quatre vents les merveilles de Dieu ? Pourquoi ne pas dire aux gens et à tous ceux qui veulent l’entendre : voyez-vous ce que je suis ? Voyez-vous ce que j’ai été ? Voyez-vous ma misère se traînant dans la boue ? Car peu importe : émerveillez-vous ; malgré tout ça, je possède Dieu. Dieu est mon ami ! Dieu m’aime, moi, d’un tel amour que, si le monde entier le comprenait, toutes les créatures deviendraient folles et hurleraient de stupeur. Et encore, cela est peu. Dieu m’aime tellement que même les anges n’y comprennent rien ! (cf. 1P 1,12) La miséricorde de Dieu est grande ! M’aimer, moi, être mon ami, mon frère, mon père, mon maître. Être Dieu, et moi, être ce que je suis !

Ah, mon Jésus, je n’ai ni papier, ni plume. Que puis-je dire ! Comment ne pas devenir fou ?

Saint Raphaël Arnáiz Barón (1911-1938), moine trappiste espagnol
Écrits spirituels, 04/03/1938, (trad. Cerf 2008, p. 372)

 

 

 

 

« Il fait lever son soleil sur les méchants et sur les bons. »

mardi 16 juin 2015

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Annonce la bonté de Dieu. Car alors que tu es indigne, il te dirige, et alors que tu lui dois tout, il ne te réclame rien. Et pour les petites choses que tu fais, il te donne en retour de grandes choses. N’appelle pas Dieu donc simplement juste. Car ce n’est pas par rapport à ce que tu fais toi qu’il révèle sa justice. Si David le nomme juste et droit (Ps 32,5), son Fils nous a révélé qu’il est bien plutôt bon et doux : « Il est bon pour les méchants et les impies » (Lc 6,35).

Comment peux-tu en rester à la simple justice de Dieu, quand tu lis le chapitre sur le salaire des ouvriers ? « Mon ami, je ne te fais aucun tort, je veux donner à ce dernier venu autant qu’à toi. Vas-tu regarder avec un œil mauvais parce moi je suis bon ? » (Mt 20,13-15). Comment peut-on dire simplement que Dieu est juste quand on lit le chapitre du fils prodigue qui a dissipé la richesse de son père dans la débauche, comment à la seule componction qu’il a montrée, son père a couru vers lui, s’est jeté à son cou et lui a donné plein pouvoir sur toute sa richesse ? (Lc 15,11s) Ce n’est pas un autre qui nous a dit cela sur Dieu, pour que nous en doutions. C’est son Fils lui-même ; lui-même a donné de Dieu ce témoignage. Où donc est la justice de Dieu ? N’est-ce pas en ce qu’« alors que nous étions pécheurs, le Christ est mort pour nous » ? (Rm 5,8) Si Dieu se montre compatissant ici bas, croyons qu’il l’est depuis toute éternité.

Isaac le Syrien (7e siècle), moine près de Mossoul
Discours ascétiques, 1ère série, n° 60 (trad. DDB 1981, p. 324 rev.)

 

 

 

« La loi parfaite, celle de la liberté » (Jc 1,25)

lundi 15 juin 2015

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« A qui prend ta tunique, dit le Christ, donne aussi ton manteau ; à qui prend ton bien, ne réclame pas ; et ce que vous voulez que les autres fassent pour vous, faites-le pour eux » (Mt 5,40 ;Lc 6,30-31). De la sorte, nous ne nous attristerons pas comme des gens qu’on aurait dépossédés contre leur gré, mais au contraire nous nous réjouirons comme des gens qui auraient donné de bon cœur, puisque nous ferons un don gratuit au prochain plus que nous ne céderons à la contrainte. « Et, dit-il, si quelqu’un te réquisitionne pour faire mille pas, fais-en avec lui deux mille ». De la sorte nous ne le suivons pas comme un esclave, mais nous le précédons comme un homme libre. En toutes choses donc le Christ t’invite à te rendre utile à ton prochain, ne considérant pas sa méchanceté, mais mettant le comble à ta bonté. Il nous invite ainsi à nous rendre semblable à notre Père « qui fait lever son soleil sur les méchants et sur les bons et tomber la pluie sur les justes et sur les injustes » (Mt 5,45).

Tout cela n’est pas le fait de quelqu’un qui abolit la Loi, mais de quelqu’un qui l’accomplit et qui l’étend pour nous (Mt 5,17). Le service de la liberté est un plus grand service ; notre libérateur nous propose une soumission et une dévotion plus profondes à son égard. Car il ne nous a pas libérés des contraintes de la Loi ancienne pour que nous nous détachions de lui…mais pour que, ayant reçu plus abondamment sa grâce, nous l’aimions davantage et que, l’ayant aimé davantage, nous recevions de lui une gloire d’autant plus grande quand nous serons pour toujours en présence de son Père.

Saint Irénée de Lyon (v. 130-v. 208), évêque, théologien et martyr
Contre les hérésies, IV, 13, 3 (trad. cf SC 100, p. 531)

 

 

« Vous avez reçu gratuitement, donnez gratuitement. »

jeudi 11 juin 2015

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Le Seigneur Jésus, avant de donner librement sa vie pour le monde, a organisé le ministère apostolique et promis d’envoyer le Saint Esprit afin que ce ministère et cette mission soient associés toujours et partout pour réaliser l’œuvre du salut. À toutes les époques, c’est le Saint Esprit qui unifie l’Église tout entière dans la communion et le ministère…

Dès le début de son ministère, le Seigneur Jésus « appelle à lui ceux qu’il voulait…, et en institua douze pour être ses compagnons et pour les envoyer prêcher » (Mc 3,13). Les apôtres ont été ainsi les germes de l’Israël nouveau et en même temps l’origine de la hiérarchie. Puis, lorsqu’il eut en une seule fois, par sa mort et sa résurrection, accompli en sa personne les mystères de notre salut et de la restauration du monde, le Seigneur, qui avait reçu tout pouvoir au ciel et sur la terre (Mt 28,18), a fondé son Église comme le sacrement du salut, avant d’être enlevé au ciel. De même qu’il avait été envoyé lui-même par le Père (Jn 20,21), il a envoyé ses apôtres dans le monde entier en leur donnant cet ordre : « Allez donc, de toutes les nations faites des disciples, baptisez-les au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit ; et apprenez-leur à garder tous les commandements que je vous ai donnés » (Mt 28,19s).

C’est de là que découle pour l’Église le devoir de propager la foi et le salut apportés par le Christ : en vertu du mandat exprès que les apôtres ont laissé en héritage à l’ordre des évêques, assisté par les prêtres et uni au successeur de Pierre, pasteur suprême de l’Église ; et aussi en vertu de l’influx vital que le Christ communique à ses membres… Voici par quelle activité l’Église accomplit sa mission ; elle obéit à l’ordre du Christ en étant mue par la grâce de l’Esprit Saint et par la charité. Effectivement présente à tous les hommes et à tous les peuples, elle les conduit à la foi, à la liberté et à la paix du Christ par l’exemple de sa vie, par la prédication, par les sacrements et les autres moyens de grâce. C’est ainsi qu’elle se manifeste à eux comme une route libre et sûre pour les faire participer en plénitude au mystère du Christ.

Concile Vatican II
Décret sur l’activité missionnaire de l’Église « Ad Gentes », § 4-5

 

 

Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu 5,17-19.

mercredi 10 juin 2015

E-5n ce temps-là, Jésus disait à ses disciples : « Ne pensez pas que je sois venu abolir la Loi ou les Prophètes : je ne suis pas venu abolir, mais accomplir.
Amen, je vous le dis : Avant que le ciel et la terre disparaissent, pas un seul iota, pas un seul trait ne disparaîtra de la Loi jusqu’à ce que tout se réalise.
Donc, celui qui rejettera un seul de ces plus petits commandements, et qui enseignera aux hommes à faire ainsi, sera déclaré le plus petit dans le royaume des Cieux. Mais celui qui les observera et les enseignera, celui-là sera déclaré grand dans le royaume des Cieux. »

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Voulez-vous savoir comment, loin de détruire la Loi et les prophètes, Jésus Christ vient plutôt les confirmer et les compléter ? Quant aux prophètes, d’abord c’est en confirmant par ses œuvres ce qu’ils avaient annoncé. De là cette expression qui revient constamment chez St Matthieu : « Afin que cette parole du prophète soit accomplie »…

Pour la Loi, il l’a accomplie de trois manières. Premièrement, en n’omettant aucune des prescriptions légales. Il déclare à Jean Baptiste : « C’est ainsi qu’il nous convient d’accomplir toute justice » (Mt 3,15) ; aux juifs, il disait : « Quel est celui d’entre vous qui me convaincra de péché ? » (Jn 8 46)…

Il l’accomplit en second lieu, parce qu’il a voulu s’y soumettre pour notre salut. Ô prodige ! En s’y soumettant, il nous a communiqué la grâce de l’accomplir à notre tour. St Paul nous l’enseigne en ces termes : « La fin de la Loi, c’est le Christ pour la justice de tous ceux qui croient » (Rm 10,4). Il dit aussi que le Sauveur a condamné le péché dans la chair « pour que la justification de la Loi se réalise en nous qui ne marchons pas selon la chair » (Rm 8,4). Il dit aussi : « Est-ce que nous détruisons la Loi par la foi ? A Dieu ne plaise ! Nous confirmons plutôt la Loi » (Rm 3,31). En effet, la Loi tendait à rendre l’homme juste, mais elle n’en avait pas la force ; le Christ est venu alors, lui la fin de la Loi, et il nous a montré le chemin qui conduit à la justice, c’est à dire la foi. Ainsi, il a rempli les intentions de la Loi. La lettre de la Loi ne pouvait pas justifier le pécheur ; la foi en Jésus Christ le justifiera. Voilà pourquoi il peut dire : « Je ne suis pas venu détruire la Loi ».

En y regardant de plus près, on aperçoit un troisième mode d’accomplissement. Quel est ce mode ? Il consiste dans les préceptes même que le Christ devait donner ; loin de renverser ceux de Moïse, ils en sont la juste conséquence et le complément naturel.

Saint Jean Chrysostome (v. 345-407), prêtre à Antioche puis évêque de Constantinople, docteur de l’Église
Homélies sur S. Matthieu, n° 16

 

 

« Jean Baptiste est venu à vous…, et vous n’avez pas cru à sa parole. » (Mt 21,32)

lundi 1 juin 2015

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« Jean Baptiste proclamait : ‘ Convertissez-vous, car le Royaume des cieux est tout proche ‘ » (Mt 3,1)… Bienheureux Jean qui a voulu que la conversion précède le jugement, que les pécheurs ne soient pas jugés, mais récompensés, qui a voulu que les impies entrent dans le Royaume et non sous le châtiment… Quand Jean a-t-il proclamé cette imminence du Royaume des cieux ? Le monde était encore en son enfance…; mais pour nous qui proclamons aujourd’hui cette imminence, le monde est extrêmement vieux et fatigué. Il a perdu ses forces ; il perd ses facultés ; les souffrances l’accablent…; il crie sa défaillance ; il porte tous les symptômes de sa fin…

Nous sommes à la remorque d’un monde qui s’enfuit ; nous oublions les temps à venir. Nous sommes avides d’actualité, mais nous ne tenons pas compte du jugement qui vient déjà. Nous n’accourons pas à la rencontre du Seigneur qui vient…

Convertissons-nous, frères, convertissons-nous vite… Le Seigneur, du fait qu’il tarde, qu’il attend encore, prouve son désir de nous voir revenir à lui, son désir que nous ne périssions pas. Dans sa grande bonté il nous adresse toujours ces paroles : « Je ne désire pas la mort du pécheur, mais qu’il se détourne de sa voie et qu’il vive » (Ez 33,11). Convertissons-nous, frères ; n’ayons pas peur de ce que le temps se fait court. Son temps à lui, l’Auteur du temps, ne peut pas être rétréci. La preuve en est ce brigand de l’Évangile qui, sur la croix et à l’heure de sa mort, a escamoté le pardon, s’est saisi de la vie et, voleur du paradis avec effraction, a réussi à pénétrer dans le Royaume (Lc 23,43).

Saint Pierre Chrysologue (v. 406-450), évêque de Ravenne, docteur de l’Église
Sermon 167 ; CCL 248, 1025 ; PL 52, 636 (trad. Matthieu commenté, DDB 1985, p. 35 rev.)

 

« Ayez foi en Dieu ! »

vendredi 29 mai 2015

La-foi

« C’est une grande affaire, dit l’Ecriture, de trouver un homme qui a la foi » (Pr 20,6). Je ne te dis pas cela pour t’inciter à m’ouvrir ton cœur, mais pour que tu montres à Dieu la candeur de ta foi, à ce Dieu qui sonde les reins et les cœurs et qui connaît les pensées des hommes (Ps 7,10; 93,11). Oui, c’est une grande chose qu’un homme qui a la foi ; il est plus riche que tous les riches. En effet, le croyant possède toutes les richesses de l’univers, puisqu’il les méprise et les foule aux pieds. Car, même si ceux qui sont riches possèdent des tas de choses au plan matériel, comme ils sont pauvres spirituellement ! Plus ils amassent, plus on les sent consumés du désir de ce qui leur manque. Au contraire, et c’est bien là le comble du paradoxe, l’homme qui a la foi est riche au sein de la pauvreté, car il sait qu’il n’a besoin que de vêtements et de nourriture ; il s’en contente et met sous ses pieds les richesses.

Et ce n’est pas seulement nous, qui portons le nom du Christ, qui vivons d’une démarche de foi. Tous les hommes, même ceux qui sont étrangers à l’Eglise, vivent d’une démarche semblable. C’est par une foi dans l’avenir que des gens qui ne se connaissent pas parfaitement contractent un mariage ; l’agriculture est basée sur la confiance que les travaux engagés porteront des fruits ; les marins mettent leur confiance dans un frêle esquif de bois… C’est selon une démarche de foi que tiennent la plupart des entreprises humaines ; tout le monde croit en des principes.

Mais aujourd’hui les Ecritures vous appellent à la vraie foi et vous tracent la vraie route qui plaît à Dieu. C’est cette foi qui, chez Daniel, a fermé la gueule des lions (Dn 6,23). Par « le bouclier de la foi vous pourrez éteindre toutes les flèches enflammées du Mauvais » (Ep 6,16)… La foi soutient les hommes jusqu’à marcher sur la mer (Mt 14,29). Certains, comme le paralytique, ont été sauvés par la foi des autres (Mt 9,2) ; la foi des sœurs de Lazare a été si forte qu’il a été rappelé des morts (Jn 11)… La foi donnée gratuitement par l’Esprit Saint dépasse toutes les forces humaines. Grâce à elle on peut dire à cette montagne : « Transporte-toi jusque là-bas » et elle se transportera (Mt 17,20).

Saint Cyrille de Jérusalem (313-350), évêque de Jérusalem et docteur de l’Église
Catéchèses baptismales, n° 5