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Archive pour le mot-clef ‘prière’

Fête de sainte Brigitte de Suède, copatronne de l’Europe

jeudi 23 juillet 2015

Ste Brigitte de Suède

Béni sois-tu, Jésus Christ mon Seigneur, qui as prédit ta mort avant l’heure ; qui, à la dernière Cène, as merveilleusement consacré avec du pain matériel ton corps qui nous rachète ; qui l’as donné par amour aux apôtres en mémoire de ta très précieuse Passion ; toi qui, en leur lavant les pieds de tes très saintes et nobles mains, leur as donné humblement un modèle d’humilité….

Louange éternelle à toi, Jésus Christ mon Seigneur, pour cette heure où tu as souffert sur la croix, pour nous pécheurs, les plus grandes amertumes et les angoisses les plus extrêmes ; car les souffrances très aiguës de tes blessures atteignaient durement ton âme et transperçaient cruellement ton cœur sacré ; finalement ton cœur a éclaté, tu as rendu l’esprit et, penchant la tête, tu t’es remis humblement aux mains de Dieu ton Père, et alors ton corps a connu le froid de la mort…

Béni sois-tu, Jésus Christ mon Seigneur, qui pour notre salut as permis que ton côté et ton cœur soient percés par la lance, et qui as fait jaillir de ton côté les flots de ton sang précieux pour nous racheter.

Gloire à toi, Jésus Christ mon Seigneur, parce que tu as voulu que ton corps béni soit déposé de la croix par tes amis et couché dans les bras de ta mère très douloureuse ; et parce que tu as permis qu’elle l’enveloppe de linges, qu’il soit mis au tombeau et gardé par des soldats.

Honneur éternel à toi, Jésus Christ mon Seigneur, qui es ressuscité des morts le troisième jour ; qui t’es manifesté vivant aux témoins de ton choix ; qui, après quarante jours, es monté au ciel à la vue de beaucoup, et qui y as établi avec honneur tes amis que tu avais délivrés des enfers.

Jubilation et louange éternelle à toi, Seigneur Jésus Christ, qui as envoyé le Saint Esprit dans le cœur de tes disciples et as développé en eux un amour infini de Dieu.

Béni sois-tu, digne de louange et de gloire éternellement, Jésus mon Seigneur, qui trônes en ton royaume céleste dans la gloire de ta divinité, vivant corporellement avec tes membres très saints que tu as tirés de la chair de la Vierge. Et c’est ainsi que tu viendras au jour du jugement pour juger les âmes de tous, vivants et morts. Toi qui vis et règnes avec le Père et l’Esprit Saint pour les siècles des siècles. Amen.

Sainte Brigitte de Suède (v. 1303-1373), mère de famille, puis religieuse, copatronne de l’Europe
Prière attribuée à sainte Brigitte (trad. bréviaire)

 

 

 

 

La prière gratuite

samedi 18 juillet 2015

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Fruit et prière sont les mots-clés de l’Évangile. (…)
Il y a des gens qui ne prient presque jamais et, lorsqu’ils le font, c’est en espérant que Dieu pourra résoudre pour eux un problème si compliqué qu’ils ne voient pas de solution. Et ils justifient leur attitude par les paroles de Jésus: «tout ce que vous demandez dans la prière, croyez que vous l’avez déjà reçu, cela vous sera accordé» (Mc 11,24). Ils ont raison. Il est très humain, compréhensible et légitime que, devant des problèmes qui nous dépassent, nous fassions confiance à Dieu, à une force supérieure à la nôtre.
Mais il faut ajouter que toute prière est “inutile”, («votre Père sait de quoi vous avez besoin avant même que vous l’ayez demandé»: Mt 6,8), en ce sens qu’elle n’a pas d’utilité pratique directe, comme —par exemple— celle d’allumer une lumière. Nous ne recevons rien en échange de notre prière, parce que tout ce que nous recevons de Dieu est grâce pour grâce.
Alors, faut-il prier? Certainement, car c’est maintenant que nous savons que nous recevons la grâce, que la prière a le plus de valeur: parce qu’elle est “inutile” et “gratuite”. En plus, la prière de demande nous apporte trois bienfaits: la paix intérieure (rencontrer Jésus, notre ami, et avoir confiance en Dieu, c’est relaxant); réfléchir, rationaliser un problème et savoir comment le présenter, c’est l’avoir presque résolu; enfin, la prière nous aide à distinguer entre ce qui est bon et ce qui n’est peut-être qu’un caprice. Alors, après-coup, nous comprendrons avec les yeux de la foi ce que Jésus nous dit: «Tout ce que vous demanderez en invoquant mon nom, je le ferai, afin que le Père soit glorifié dans le Fils» (Jn 14,13).

Abbé Agustí BOADAS Llavat OFM (Barcelone, Espagne)
evangeli.net

Contre les maléfices du démon

samedi 11 juillet 2015

 

 

Tous les vendredis, il faut re-bénir la médaille de Saint BENOIT par la formule suivante :

Je t’exorcise par + Dieu le Père Tout-puissant, qui a fait le ciel et la terre, la mer et tout ce qu’ils renferment : Que toute puissance de l’ennemi, toute force armée du diable, toute incursion et tout fantasme de Satan soient arrachés et chassés de cette médaille, afin qu’à tous ceux qui s’en serviront, elle procure le salut de l’âme et du corps. Au nom + du Père Tout-puissant, et + de Jésus-Christ Notre Seigneur et + de l’Esprit Saint Consolateur, dans l’amour de ce même Seigneur Jésus Christ, qui viendra juger les vivants et les morts et fera passer le siècle par le feu.

+ Amen.

 

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La médaille de St Benoît porte d’un côté une croix. Entre les branches de la croix, on lit les initiales:
C.S.P.B. – Crux Sancti Patris Benedicti – Croix du saint Père Benoît. Puis, sur la croix, les initiales des vers suivants:

Sur la branche verticale:

Crux Sacra Sit Mihi Lux – Que la sainte croix soit ma lumière.

Sur la branche horizontale:

Non Draco Sit Mihi Dux – Que le dragon ne soit pas mon guide.

En bordure, à partir du haut à droite:

Vade Retro Satana, Nunquam Suade Mihi Vana – Retire-toi, Satan, ne me conseille jamais tes vanités. Sunt Mala Quae Libas, Ipse Venena Bibas – Les breuvages que tu offres, c’est le mal; bois toi-même tes poisons

Dans le haut de la médaille, au centre, le monogramme du Christ IHS. Ce sont les trois premières lettres du nom de Jésus en capitales de l’alphabet grec. A sa place on voit parfois le mot PAX, qui est devenu comme une devise de l’ordre bénédictin.

Le revers de la médaille doit reproduire l’effigie de st Benoît. Celle-ci est ordinairement entourée d’une légende.

 

 

 

 

« Faites-vous des trésors dans le ciel ! »

vendredi 19 juin 2015

Seigneur, aide-moi à aspirer à un trésor durable. Je veux le ciel et tout ce qu’il promet. Dirige mes attitudes, mes aspirations, mes envies et mes désirs de sorte que je cherche à chaque instant à posséder le trésor du ciel.

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Toi, qu’es-tu ? riche ou pauvre ? Beaucoup me disent : je suis pauvre, et ils disent vrai. Je vois des pauvres qui possèdent quelque chose ; j’en vois qui sont complètement indigents. Mais en voici un chez qui abondent l’or et l’argent — oh ! s’il savait combien il est pauvre ! Il le reconnaîtra s’il regarde le pauvre qui est près de lui. D’ailleurs quelle que soit ton opulence, toi qui es riche, tu n’es qu’un mendiant à la porte de Dieu.

Voici l’heure de la prière… Tu fais des demandes ; la demande n’est-elle pas un aveu de ta pauvreté ? En effet, tu dis : « Donne-nous aujourd’hui notre pain de ce jour ». Toi donc qui demandes ton pain quotidien, es-tu riche ou pauvre ? Et pourtant le Christ ne craint pas de te dire : « Donne-moi ce que je t’ai donné. De fait, qu’as-tu apporté en venant en ce monde ? Tout ce que tu as trouvé dans la création, c’est moi qui l’ai créé. Tu n’as rien apporté, tu n’emporteras rien. Pourquoi ne me donnes-tu pas de ce qui est mien ? Tu es dans l’abondance et le pauvre dans le besoin, mais remontez au commencement de votre existence : tous deux vous êtes nés complètement nus. Même toi, tu es né nu. Ensuite tu as trouvé ici-bas de grands biens ; mais aurais-tu par hasard apporté quelque chose avec toi ? Je demande donc ce que j’ai donné ; donne et je te rendrai.

« Tu m’as eu pour bienfaiteur ; rends-moi ton débiteur, à un taux élevé… Tu me donnes peu, je te rendrai beaucoup. Tu me donnes les biens de ce monde, je te rendrai les trésors du ciel. Tu me donnes des richesses temporelles, je t’établirai sur des possessions éternelles. Je te rendrai à toi, quand j’aurai pris possession de toi ».

Saint Augustin (354-430), évêque d’Hippone (Afrique du Nord) et docteur de l’Église
Sermon 123

 

 

« Quand tu pries, retire-toi au fond de ta maison, ferme la porte et prie ton Père qui est là dans le secret. »

mercredi 17 juin 2015

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Entrer au fond de ta maison, c’est rentrer dans ton cœur. Heureux ceux qui se réjouissent de rentrer dans leur cœur, et qui n’y trouvent rien de mal…

Ils sont bien à plaindre, ceux qui, en rentrant chez eux, peuvent craindre d’en être chassés par d’âpres disputes avec les leurs. Mais combien plus malheureux sont ceux qui n’osent pas rentrer dans leur conscience, de peur d’en être chassés par le remords de leurs péchés. Si tu veux rentrer avec plaisir dans ton cœur, purifie-le. « Heureux les cœurs purs, car ils verront Dieu » (Mt 5,8). Enlève de ton cœur les souillures de la convoitise, les taches de l’avarice, l’ulcère de la superstition ; enlève les sacrilèges, les pensées mauvaises, les haines, je ne dis pas seulement envers tes amis, mais même envers tes ennemis. Enlève tout cela, puis rentre alors dans ton cœur et tu y seras heureux.

Saint Augustin (354-430), évêque d’Hippone (Afrique du Nord) et docteur de l’Église
2ème discours sur le Psaume 33, §8 ; PL 36,312

 

 

 

St Antoine de Padoue, docteur de l’Église (1195-1231)

samedi 13 juin 2015

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Sacré-Coeur de Jésus, solennité

vendredi 12 juin 2015

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Le Christ révèle à sainte Marguerite-Marie Alacoque, le 27 décembre 1673, que « Mon divin Cœur est si passionné d’amour pour les hommes, et pour toi en particulier que, ne pouvant plus contenir en lui-même les flammes de son ardente charité, il faut qu’il les répande par ton moyen, et qu’il se manifeste à eux pour les enrichir de ses précieux trésors que je te découvre… »

En juin 1675, Il s’adresse à elle en ces termes : « Voilà ce Cœur qui a tant aimé les hommes, qu’il n’a rien épargné, jusqu’à s’épuiser et se consommer, pour leur témoigner son amour.
Je te demande que le premier vendredi d’après l’octave du Saint-Sacrement soit dédié à une fête particulière pour honorer mon Cœur, en communiant ce jour là, et en lui faisant réparation d’honneur par une amende honorable, pour réparer les indignités qu’il a reçues pendant le temps qu’il a été exposé sur les autels.

Je te promets aussi que mon Cœur se dilatera, pour répandre avec abondance les influences de son divin amour sur ceux qui lui rendront cet honneur, et qui procureront qu’il lui soit rendu…
Fais savoir au fils ainé de mon Sacré-Cœur (le roi Louis XIV) que, comme sa naissance temporelle a été obtenue par la dévotion aux mérites de ma sainte enfance, de même il obtiendra sa naissance de gloire éternelle par sa consécration à mon Cœur adorable. Mon Cœur veut régner dans son palais, être peint sur ses étendards et gravé dans ses armes pour les rendre victorieuses de tous ses ennemis et de tous ceux de la sainte Église.

Mon Père veut se servir du roi pour l’exécution de son dessein, qui est la construction d’un édifice public où serait placé le tableau de mon Cœur pour y recevoir les hommages de toute la France »

Il faudra attendre 1870 : la guerre éclate entre la France et l’Allemagne ; la défaite militaire française ne tarde pas, suivie de l’occupation d’une partie du pays par les troupes allemandes. Alexandre Legentil, député sous Louis-Philippe, et son beau-frère, Hubert Rohault de Fleury, font vœu de construire une église consacrée au Cœur du Christ, en réparation et pénitence pour les fautes commises par les Français : « Pour faire amende honorable de nos péchés et obtenir de l’infinie miséricorde du Sacré-Cœur de Notre Seigneur Jésus-Christ le pardon de nos fautes, ainsi que les secours extraordinaires qui peuvent seuls délivrer le Souverain Pontife de sa captivité et faire cesser les malheurs de la France, nous promettons de contribuer à l’érection, à Paris, d’un sanctuaire dédié au Sacré-Cœur de Jésus. » Pendant la première guerre mondiale, en réponse à la demande adressée par sainte Marguerite Marie, en 1675, plus de douze millions de drapeaux et fanions français ornés du Sacré Cœur de Jésus furent portés par les soldats, les régiments, etc. En 1917, la République a interdit la consécration individuelle des soldats au Sacré Cœur et le port du Sacré Cœur. Dans une lettre aux pèlerins de Paray, en 1999, Jean Paul II « invite tous les fidèles à poursuivre avec piété leur dévotion au culte du Sacré-Cœur de Jésus, en l’adaptant à notre temps, pour qu’ils ne cessent d’accueillir ses insondables richesses, qu’ils y répondent avec joie en aimant Dieu et leurs frères, trouvant ainsi la paix, entrant dans une démarche de réconciliation et affermissant leur espérance de vivre un jour en plénitude auprès de Dieu, dans la compagnie de tous les saints. »

Coeur Sacre de Jesus

Neuvaine au Cœur Sacré de Jésus

Padre Pio disait chaque jour cette neuvaine pour tous ceux qui se recommandaient à ses prières :

I – Ô Jésus, qui avez dit : « En vérité, je vous le dis, demandez et vous recevrez, cherchez et vous trouverez, frappez et l’on vous ouvrira ! » voici que je frappe, je cherche et je demande la grâce…
Pater, Ave, Gloria

Cœur Sacré de Jésus, j’ai confiance et j’espère en vous.

II – Ô Jésus, qui avez dit : « En vérité, je vous le dis, tout ce que vous demanderez à mon Père en mon Nom, il vous l’accordera ! » voici qu’en votre Nom je demande la grâce…

Pater, Ave, Gloria

Cœur Sacré de Jésus, j’ai confiance et j’espère en vous.

III – Ô Jésus, qui avez dit : « En vérité, je vous le dis, le ciel et la terre passeront, mais mes paroles ne passeront point ! » voici qu’en m’appuyant sur l’infaillibilité de vos saintes paroles je demande la grâce…

Pater, Ave, Gloria

Cœur Sacré de Jésus, j’ai confiance et j’espère en vous.

Prière – Ô Cœur Sacré de Jésus, à qui il est impossible de ne pas avoir compassion des malheureux, ayez pitié de nous, pauvres pécheurs, et accordez-nous la grâce que nous vous demandons, par l’intercession du Cœur Immaculé de Marie, notre tendre Mère.

Saint Joseph, père adoptif du Sacré-Cœur de Jésus, priez pour nous.

Salve Regina

Pour un approfondissement :

>>> La dévotion au Sacré-Cœur

 

 

 

 

« David lui-même le nomme Seigneur. »

vendredi 5 juin 2015

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Dans la traduction grecque des livres de l’Ancien Testament, le nom ineffable sous lequel Dieu s’est révélé à Moïse, YHWH, est rendu par Kyrios ( « Seigneur »). Seigneur devient dès lors le nom le plus habituel pour désigner la divinité même du Dieu d’Israël. Le Nouveau Testament utilise ce sens fort du titre de « Seigneur » à la fois pour le Père, mais aussi — et c’est là la nouveauté — pour Jésus reconnu ainsi comme Dieu. Jésus lui-même s’attribue de façon voilée ce titre lorsqu’il discute avec les Pharisiens sur le sens du psaume 110 (Mc 12,36), mais aussi de manière explicite en s’adressant à ses apôtres (Jn 13,13). Tout au long de sa vie publique ses gestes de domination sur la nature, sur les maladies, sur les démons, sur la mort et le péché, démontraient se souveraineté divine.

Très souvent, dans les évangiles, des personnes s’adressent à Jésus en l’appelant « Seigneur ». Ce titre témoigne du respect et de la confiance de ceux qui s’approchent de Jésus et attendent de lui secours et guérison. Sous la motion de l’Esprit Saint, il exprime la reconnaissance du mystère divin de Jésus. Dans la rencontre avec Jésus ressuscité, il devient adoration : « Mon Seigneur et mon Dieu ! » (Jn 20,28). Il prend alors une connotation d’amour et d’affection qui va rester le propre de la tradition chrétienne : « C’est le Seigneur ! » (Jn 21,7)

En attribuant à Jésus le titre divin de Seigneur, les premières confessions de foi de l’Eglise affirment, dès l’origine, que le pouvoir, l’honneur et la gloire dus à Dieu le Père le sont aussi à Jésus parce qu’il est de « condition divine » (Ph 2,6) et que le Père a manifesté cette souveraineté de Jésus en le ressuscitant des morts et en l’exaltant dans sa gloire. Dès le commencement de l’histoire chrétienne, l’affirmation de la seigneurie de Jésus sur le monde et sur l’histoire signifie aussi la reconnaissance que l’homme ne doit soumettre sa liberté personnelle, de façon absolue, à aucun pouvoir terrestre, mais seulement à Dieu le Père et au Seigneur Jésus Christ : César n’est pas « le Seigneur »… Et la prière chrétienne est marquée par le titre « Seigneur », que ce soit l’invitation à la prière « le Seigneur soit avec vous », ou la conclusion de la prière « par Jésus Christ notre Seigneur » ou encore le cri plein de confiance et d’espérance : « Amen, viens, Seigneur Jésus ! » (Ap 22,20)

Catéchisme de l’Église catholique
§ 446-451

 

 

 

De la détresse aveugle à la demande d’aide clairevoyante (2Chroniques 15,1-8 / Hébreux 12,1-3 / Marc 10,46-52)

jeudi 28 mai 2015

Bartimée

Pour moi, le monde n’a aucun sens, ni haut ni bas, ni ténèbres ni lumière. Le monde ne va nul part, absurde. Lors d’une naissance, on dit volontiers qu’un enfant voit le jour ; moi, j’ai vu la nuit. Je suis entré dans la nuit pour ne jamais en sortir. D’une certaine façon, je mourus avant de trépasser. Aux yeux du monde, je ne suis qu’un accident de la nature. Dans la société, je n’ai même pas vraiment d’identité, puisqu’on m’appelle Bar-Timée.
Bar, ça signifie, « fils de ». Je suis le fils de mon père : Timée.
Un père probablement plus connu, un père qui m’a mis au monde, mais qui n’est plus là pour m’aider comme dans mes premières années. Je suis le fils d’un mort.
Comme chaque jour – quand on me dit qu’il fait jour – je me fais guider jusque sur le chemin qui descend de Jéricho.
Les gens de passage ne me remarquent qu’à peine, caché que je suis sous mon manteau. Ce vieux manteau, fidèle compagnon de misère, qui me colle à la peau dans la poussière, le vent et de rare fois la pluie.
Les gens de passage, ceux qui ont l’habitude de passer régulièrement, doivent penser que je fais partie du paysage, depuis le temps. Ça c’est dur : quand la misère devient normale, quand les gens s’habituent.
Quand il n’y a plus personne pour se pencher sur nous, quand plus personne ne vous prend en pitié.
Oh, bien sûr, plusieurs me donnent une pièce ou quelque dons qui donnent sens à mon existence. C’est pas tellement l’argent dont j’ai besoin, mais cet argent témoigne du fait que quelqu’un m’a vu et a reconnu ma détresse, cet argent signale que j’existe pour quelqu’un. Cet argent, je le ramène à ceux qui m’hébergent. D’une certaine façon, l’aumône rend ma vie utile pour quelqu’un.
Insignifiante utilité pour une insignifiante personnalité.
Et pourtant ce jour là, j’ai entendu les pas nombreux d’une foule qui sortait de Jéricho. Des gens accouraient des alentours et se pressaient autour de moi. Il semblait qu’un homme important allait passer par là. Un homme de Galilée qui descendait à Jérusalem, un certain Jésus. J’en avais entendu vaguement parler. Paraît qu’il enthousiasmait et entraînait à sa suite un grand nombre de disciples. Certains pensaient même qu’il était le messie, le libérateur d’Israël en marche victorieuse vers la ville sainte, vers le temple.
Je ne sais pas ce qui m’a pris. Qui suis-je moi, Bar-Timée, qui suis-je moi l’insignifiant au manteau sur la route de Jéricho, pour me faire remarquer, pour houspiller le messie ?
Mais c’était plus fort que moi. Si c’était bien lui le messie, alors il allait entendre parler de moi, de ma misère. Depuis le temps que Dieu semble ignorer la détresse du monde et des gens comme moi.
On verrait bien si le messie donne l’exemple, s’il donne une aumône digne du Christ. Même s’il ne l’est pas, il se sentira peut-être obligé.
Dans mon cri, on aurait pu percevoir en même temps la plainte, la révolte et la supplication : « Jésus, fils de David, aie pitié de moi». Toujours assis, je tends la main à gauche, à droite, sans savoir d’où la réponse va venir.
La réponse ne se fait pas attendre, mais pas celle du messie. Je sens immédiatement les gens se presser autour de moi, comme pour me cacher, comme pour étouffer ma plainte égoïste.
On me rabroue, on me bouscule, je les entendais presque penser : Tu ne crois pas que le Messie a autre chose à faire que de te faire l’aumône : il va délivrer Israël.
Mais c’était plus fort que moi. Qui est donc ce Dieu invisible qui ne se préoccupe pas de la misère, de ma misère ? Et même s’il chasse les romains de Jérusalem, qu’est-ce que j’en aurait de plus ?
Alors je persiste, me débat et encore une fois je crie ma détresse à ce Christ invisible : « Fils de David, aie pitié de moi ». Pourquoi ne ferait-il pas un détour pour moi, pourquoi ne s’intéresserait-il pas à ma misère, pourquoi, pour une fois, Dieu ne se pencherait-il pas sur ma détresse ? Toujours assis, recroquevillé sous mon manteau, je tends les mains, repoussant les jambes de la foule et brassant l’air.
Alors quelque chose se passe. Comme si j’entendais la foule se figer. Ce Jésus va-t-il venir vers moi ? Dans mon aveuglement, je fais des geste interrogateurs autour de moi. Alors je sens des mains qui pressent mon dos, qui me soulèvent par les épaules : allez, vas-y, lève-toi, prends courage, il t’appelle.
En même temps c’est inespéré, quelqu’un d’important – messie ou pas – répond à mon appel. Et en même temps, c’est un peu bizarre : pourquoi ne vient-il pas lui-même? C’est quand même plus facile pour lui de venir se pencher vers moi que pour moi de me lever, de marcher à tâtons sous les regards invisibles de cette foule curieuse et interrompue. Marcher à tâtons pour essayer de rejoindre cet homme sans savoir où exactement.
Quoi qu’il en soit, ce Jésus est là, quelque part, tout près, dans cette foule. Il m’attends. En attendant ainsi, il exige que je me bouge, moi l’infirme ! Il m’oblige à m’approcher de lui, alors que je ne le voit pas, que je ne le connaît pas, que le chemin est obscur.
Jusqu’alors, ce sont les gens, librement, qui choisissaient de passer de l’autre côté du chemin ou de faire le détour vers moi pour déposer un pièce. Celui-là ne fait ni l’un ni l’autre, il s’arrête et regarde si moi, je m’approche. Une situation inhabituelle qui transforme le quotidiens. Tout à coup je sens une onde libératrice une onde de courage traverser tout mon être.
L’espace d’une minute, mon quotidien, je vais pouvoir l’oublier, m’en débarrasser. Je le laisse tomber derrière moi. Mon manteau s’affale sans contenu sur l’emplacement de ma misère et me voilà à peine habillé, marchant et trébuchant dans ma précipitation vers cette voix inconnue qui m’appelle.
Je m’avance et me présente presque aussi nu qu’un nourrisson devant son créateur, comme si je prononçais au fond de moi à ce Jésus:
« Toi si tu es le messie, toi qui pourrait alors voir. Toi qui verrait non seulement la surface des choses, mais les vérités profondes, mesure donc ma détresse, vois mon désarroi et la nuit de mes jours : Jésus, fils de David, aie pitié de moi »
Mais aucun son ne sort plus de ma bouche, que va-t-il se passer maintenant ? Je suis allé trop loin, je sens la présence de toute cette foule curieuse qui nous entoure ? Si ce Jésus est bien le messie, alors l’issue de cette rencontre révèlera probablement quelque chose de ce Dieu qu’on ne voit pas. Enfin quelqu’un allait avoir pitié de moi, et peut-être Dieu lui-même.
Mais en guise de réponse, je reçois une question. Une question qui me désarçonne : « Que veux-tu que je fasse pour toi ? ».
« que veux-t…. » qu’est-ce que je veux ? Je n’en sais rien. Qu’est-ce que peux espérer quelqu’un comme moi : Un peu de compassion, de la pitié, une aumône quoi… !.
Qu’est-ce que je veux… ? Le bonheur…. Mais quoi en particulier ? En fait je n’avais jamais eu l’occasion de répondre à une question pareille. « qu’est-ce que je veux ». on a droit à plusieurs réponses ?
Le ton de la question n’était pas superficiel, je l’ai bien senti en fait. la réponse ne devait pas l’être non plus. Mais comment répondre du tac au tac ? c’est que je ne suis pas un orateur, moi.
Vite, répondre tout de suite l’essentiel, la chance de voir passer le messie en chair et en os ne se présente qu’une fois. Voir passer le messie. Voir.
aveugle-crieEn me destabilisant, la question du maître faisait traverser ses pensées en une fraction de seconde dans mon esprit.
Et je m’entends répondre : « Maître, fait que je voie de nouveau ». Réponse absurde que je regrettait aussitôt. Par sa question, ce Jésus m’a fait rêver au meilleur de la vie. Je me suis fait avoir, je me suis laissé emporter. Je sens sur moi le sourire triste de la foule m’envelopper comme un nouveau manteau. Je me sens me recroqueviller, surgit l’envie d’aller me cacher.
C’est alors qu’une autre sensation me submerge, comme si je sentais le regard de ce Jésus posé sur moi : « vas! ta foi t’a guéri ». Ce regard, je ne l’oublierai jamais. Si vous pouviez le voir. Voir comme je l’ai vu de mes propres yeux. Cette homme n’a rien fait, il est simplement là, il ne fait que constater : c’est ma confiance qui me guérit.
Il ne fait rien, mais il est là. Le Fils de Dieu. Oui, j’en suis sûr, le Fils de Dieu en personne. Aussi humain que n’importe qui, il se tient devant moi et tout à coup je vois clair. Pas seulement à la surface des choses, mais en profondeur.
Dieu est là, toujours invisible à nos yeux aveugles, il se rend présent. Même si c’est ce que tu espère, Dieu ne se penche pas sur ta misère recroquevillée, même si c’est ce que tu attends de lui. Il t’écoutes et t’attends. A toi de te lever, à toi de rejeter le manteau de ta misère sur le chemin. Son appel te libère du regard critique et réprobateur des autres qui te jugent, qui veulent d’écarter, te cacher comme une honte. Il te libère de ton propre regard sur toi-même qui t’enferme dans le seul petit coin dont tu te crois digne.
Ce Jésus, il est là et il veut te voir debout. Debout et actif.
Vivre de l’espérance c’est pas tendre la main en demandant de la pitié. Vivre de l’espérance, c’est se lever. C’est y croire !
Oui croire que vraiment ce Jésus transformera ta vie grâce à ton engagement, grâce à la reprise en main de ton sort. C’est d’y croire, c’est ta confiance, c’est ta foi active qui te guérit.
Si je ne m’étais pas mis à crié, si je ne m’étais pas levé. Je serais encore au bord du chemin de Jéricho à maugréer contre Dieu dans mon obscurité.
Mais Jésus m’a ouvert les yeux sur l’identité de Dieu. Il m’a montré comment demander des choses concrètes plutôt que de me résigner et me plaindre sans être capable de répondre à la question : « que veux-tu ? ».
Ce Jésus, je l’ai suivi jusqu’à Jérusalem. Il n’a guéri plus personnes, j’étais le dernier sur sa route. Beaucoup de souffrances n’ont pas été apaisée et beaucoup n’ont pas reçu le cadeau que j’ai reçu. Mais ce Jésus est mort. Et je suis sûr, avec ses disciples, qu’il est revenu à la vie.
Maintenant, quand une partie de ma vie est morte en moi, je pense à lui est je sens de la même manière le regard de ce Jésus invisible posé sur moi : « que veux-tu que je fasse pour toi ? »
Le jour où j’ai répondu à cette question, je suis vraiment né, j’ai vu le jour. J’ai quitté mon père Timée décédé, je suis devenu le fils du Dieu vivant.
Amen!

.
Une prière :

Seigneur
Tu passes sur notre chemin, tu longes notre misère
Ton regard se pose sur nous.
Apprends-nous à exprimer concrètement ce dont nous avons besoin. Ce que nous attendons de toi.
Donne-nous toi-même la force de nous relever
quand la détresse nous terrasse,
quand le manteau de la tristesse nous enveloppe.
Seigneur, si la foi de Bartimée l’a guéri
Nous te prions pour la foi de ce monde blessé
De ce monde aveugle.
Arrête-toi et fais-le appeler.
Qu’il se relève de sa misère et place sa confiance en toi
Qu’il voie à nouveau clair sur ton identité.
Amen !

 

Prédication du pasteur Marc Rossier

 

 

Prière mariale

mercredi 27 mai 2015

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Le Pape [Jean-Paul II] connaissait la puissance de la prière mariale, qui peut faire changer le cours de l’Histoire, déjouer les projets de guerres, de massacres. Faire taire la folie des armes. Toucher, attendrir le cœur même de la personne la plus habitée par l’orgueil, la suffisance. Ouvrir les cœurs au pardon, à l’Amour de Dieu et du prochain. Il connaissait très bien les innombrables interventions de Notre Dame à travers l’Histoire, venue sauver les chrétiens qui, à genoux, imploraient avec confiance et persévérance son aide. Il savait combien de fois Notre Dame a évité que l’Humanité tombe dans l’abîme, le gouffre du néant et de l’autodestruction. A travers le monde, émouvantes sont les milliers et milliers de pages relatant une intervention directes de Marie.
Le Pape le savait. Habitait intensément l’âme du Saint-Père Jean-Paul II cette certitude que Notre Dame peut, désire et même veut intervenir pour sauver son peuple pécheur, en marche vers le Ciel, suivant la Mission qui lui a été confiée, comme Mère de Dieu, Mère de l’Église. Pour notre génération aussi. Il suffit, il suffit simplement de l’implorer. de lui demander. De la laisser faire. De lui laisser toute l’initiative. L’Église implore pour vivre une nouvelle effusion de l’Esprit Saint, l’Église implore à genoux. Oui, à genoux, face aux puissances du Mal, de Babel, qui semblent vouloir l’emporter sur la paix. Notre Dame va librement exercer sa Maternité Divine en agissant sur le cours de l’Histoire, combattre le démon et remporter des victoires. Aujourd’hui encore. En suis-je vraiment convaincu ?
(…) Jean-Paul II a ouvert son cœur en ces termes : « Ave Maria ! C’est un salut et une imploration…. (…) Une telle méditation donne un souffle d’une incalculable vigueur aux paroles prononcées par nos lèvres… » Avant d’ajouter, en s’adressant aux hommes de notre temps, à notre génération : « Qui que tu sois, quelle que soit ta condition de vie, Dieu t’aime ! Il t’aime totalement. L’homme est appelé à la communion avec le Créateur. L’aspiration irrépressible à la vérité et au bonheur nous le rappelle continuellement. L’homme a besoin de Dieu ».

 

Abbé Hubert Lelièvre, Famille Missionnaire l’Evangile de la Vie #FMEDV.
Extraits de  » Une recette de saint Jean-Paul II pour se simplifier la vie »
5 mai 2015 zenit.org