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Archive pour le mot-clef ‘prière’

« Il passa la nuit à prier Dieu. »

mardi 12 septembre 2023

La prière du Christ à Gethsémani est la rencontre de la volonté humaine de Jésus Christ avec la volonté éternelle de Dieu… Le Fils s’est fait homme pour qu’ait lieu cette rencontre de sa volonté humaine avec celle du Père. Il s’est fait homme pour que cette rencontre soit pleine de la vérité sur la volonté humaine et sur le cœur humain, ce cœur qui veut faire disparaître le mal, la souffrance, le jugement, la flagellation, la couronne d’épines, la croix et la mort. Il s’est fait homme pour que sur ce fond de la vérité sur la volonté humaine et sur un cœur humain apparaisse toute la grandeur de l’amour qui s’exprime dans le don de soi et le sacrifice : « Oui, Dieu a tant aimé le monde qu’il lui a donné son Fils unique » (Jn 3,16). A l’heure où le Christ prie, l’amour éternel doit se confirmer par l’offrande du cœur humain. Et il se confirme : le Fils ne refuse pas à son cœur de devenir l’autel, le lieu de l’élévation, avant de devenir l’emplacement de la croix…

La prière est donc la rencontre de la volonté humaine avec la volonté de Dieu. Son fruit privilégié est l’obéissance du Fils envers le Père : « Que ta volonté soit faite ». Cependant, l’obéissance ne signifie pas d’abord le renoncement à sa propre volonté, mais une réelle ouverture du regard spirituel, de l’ouïe spirituelle, vers cet Amour qui est Dieu même. C’est cet Amour que Dieu est (1Jn 4,16), lui qui a tellement aimé le monde qu’il lui a donné son Fils unique. Voici donc l’homme, voici Jésus Christ, le Fils de Dieu ; après sa prière à Gethsémani il se relève, raffermi par cette obéissance par laquelle il a de nouveau rejoint cet amour, ce don du Père au monde et à tous les hommes.

Cardinal Karol Wojtyla (Saint Jean Paul II)

 

 

 

 

« Vous siégerez vous aussi pour juger. » (Mt 19,28)

mardi 22 août 2023

« Mais cependant je parlerais au Tout-Puissant et je désire discuter avec Dieu. » (Jb 13,3) Nous parlons au Tout-Puissant quand nous nous associons à la justice du maître pour faire passer nos actes au crible d’un scrupuleux examen.

Peut-être aussi discute avec Dieu celui qui, après avoir en ce monde obéi à ses préceptes, vient ensuite en juge, juger les peuples avec Lui, ainsi qu’il est dit aux prédicateurs qui font abandon de tous leurs biens : « Vous qui m’avez suivi, dans la régénération, lorsque le fils de l’homme siégera sur son trône de gloire, vous siégerez vous aussi sur douze trônes pour juger les tribus d’Israël. » (Mt 19,28) Le Seigneur dit encore par la bouche d’Isaïe : « Délivrez celui qui subit l’injustice, jugez en faveur de l’orphelin, plaidez pour la veuve et venez, discutons. » (Is 1,17) Il est juste en effet qu’il discute avec Dieu, dans son jugement sur les orphelins, l’homme qui, pour se consacrer à la parole de Dieu, renonce sans réserve au siècle présent.

Parler concerne donc la prière ; discuter, le jugement. Le saint, en conséquence, parle maintenant au Tout-Puissant pour discuter ensuite avec le Tout-Puissant, parce que celui qui viendra un jour pour juger avec Dieu est celui qui en ce monde n’aura été que son familier dans la prière.

Saint Grégoire le Grand (v. 540-604)

 

 

 

 

Aie pitié, maître, de tes petits enfants…

samedi 19 août 2023

Aie pitié, maître, de tes petits enfants…

Frein des poulains indociles,
Aile des oiseaux qui ne s’égarent pas,
Vrai gouvernail des navires,
Pasteur des agneaux royaux,

Tes simples enfants,
Rassemble-les,
Pour louer saintement,
Pour chanter sincèrement,
Le Christ, guide des enfants.

Sois guide, ô Pasteur,
des brebis raisonnables.
Conduis, ô saint,
Les enfants sans tache.

Dieu de ceux qui chantent, ô Jésus Christ.

Saint Clément d’Alexandrie (150-v. 215)

 

 

 

Je T’adore, mon Créateur et mon Seigneur !

mercredi 19 juillet 2023

Je T’adore, Créateur et Seigneur, caché dans le Très Saint Sacrement. Je T’adore pour toutes les œuvres de Tes mains dans lesquelles apparaissent tant de sagesse, de bonté et de miséricorde ; ô Seigneur, Tu as semé tant de beauté par toute la terre, et elle me parle de Ta splendeur, bien qu’elle ne soit que Ton faible reflet, inconcevable Beauté. Quoique Tu Te sois caché et dissimulé et que Tu aies dissimulé ta Beauté, mon œil illuminé par la foi T’atteint et mon âme reconnaît Son Créateur, son Bien suprême, et mon cœur entier sombre dans la prière de louange.

Mon Créateur et mon Seigneur, Ta bonté m’a encouragée à Te parler – Ta miséricorde fait disparaître l’abîme qui existe entre nous, qui sépare le Créateur de Sa créature. Parler avec Toi, ô Seigneur, est le délice de mon cœur ; je trouve en Toi tout ce que mon cœur peut désirer. Là Ta lumière éclaire mon esprit et le rend capable de Te connaître toujours plus profondément. Là, sur mon cœur se déversent des torrents de grâces, là mon âme puise la vie éternelle.

Ô mon Créateur et mon Seigneur, au-dessus de tous ces dons Toi, Tu Te donnes Toi-même à moi, et Tu T’unis étroitement avec Ta misérable créature. Ici nos cœurs se comprennent au-delà des mots ; ici personne n’est capable d’interrompre notre conversation. Ce dont je parle avec Toi, Ô Jésus, c’est notre secret, que les créatures ne connaîtront pas, et les anges n’ont pas l’audace de demander. Ce sont de secrets pardons que seuls Jésus et moi savons – c’est le secret de Sa miséricorde qui enveloppe chaque âme en particulier.

Pour cette inconcevable bonté, je T’adore, mon Créateur et mon Seigneur, de tout mon cœur et de toute mon âme. Et quoique mon adoration soit si pauvre et si petite, je suis cependant en paix, car je sais que Toi Tu sais qu’elle est sincère malgré son incapacité…

Sainte Faustine Kowalska (1905-1938)

 

 

 

Garde les âmes du naufrage, ô Jésus !

mardi 4 juillet 2023

Dans le terrible désert de la vie
Ô mon doux Jésus,
Garde les âmes du naufrage,
Car Tu es source de miséricorde.

Que la clarté de Tes rayons,
Ô doux Chef de nos âmes,
Que Ta miséricorde change le monde,
Et qu’ayant connu Ta grâce, il serve Jésus.

Je dois traverser une longue route rocailleuse,
Mais je n’ai peur de rien,
Car pour moi jaillit la source pure de la miséricorde,
Et avec elle coule la force pour l’humble.

Je suis tourmentée et fatiguée,
Mais ma conscience me rend témoignage,
Que je fais tout pour la plus grande gloire du Seigneur,
Le Seigneur est mon repos et mon héritage.

Sainte Faustine Kowalska (1905-1938)

 

 

 

Que la volonté de Dieu s’accomplisse en nous !

jeudi 22 juin 2023

Aucun obstacle ne peut évidemment empêcher la volonté de Dieu de s’accomplir ; nous ne lui souhaitons pas davantage de succès dans l’exécution de ses desseins, mais nous demandons que sa volonté soit faite dans tous les hommes.

Derrière l’image de chair et d’esprit, c’est nous-mêmes qui sommes désignés par ciel et terre. Mais, même au sens obvie, la nature de la demande reste la même, c’est-à-dire, que la volonté de Dieu s’accomplisse en nous sur la terre, afin qu’elle puisse s’accomplir en nous, dans le ciel. Or, la volonté de Dieu, quelle est-elle, sinon que nous suivions les voies de son enseignement ? Nous le supplions donc de nous communiquer la substance et l’énergie de sa volonté, afin que nous soyons sauvés sur la terre et dans les cieux, car sa volonté essentielle est de sauver les enfants qu’il a adoptés. Cette volonté de Dieu, le Seigneur l’a réalisée par la parole, l’action et la souffrance. Dans ce sens il a dit qu’il faisait non pas sa volonté mais celle de son Père.

Il n’y a pas de doute qu’il faisait non pas sa volonté mais celle de son Père ; tel est aussi l’exemple qu’il nous donne aujourd’hui : prêcher, travailler, souffrir jusqu’à la mort. Pour l’accomplir, nous avons besoin de la volonté de Dieu. En disant : « Que ta volonté soit faite », nous nous félicitons de ce que la volonté de Dieu ne soit jamais un mal pour nous. De plus, nous nous encourageons nous-mêmes à la souffrance par ces paroles. Le Seigneur, pour nous montrer, au milieu des angoisses de sa Passion, que la faiblesse de notre chair se trouvait dans la sienne, dit lui aussi : « Père, éloigne ce calice. » Puis il se ravise : « Que ce ne soit pas ma volonté qui se fasse, mais la tienne. » (Lc 22,42) Il était lui-même la volonté et la puissance du Père ; mais pour nous apprendre à payer la dette de la souffrance, il se remet tout entier à la volonté du Père.

Tertullien (v. 155-v. 220)

 

 

 

Un jeûne agréable à Dieu

mercredi 21 juin 2023

Il y en a plus d’un qui ne peuvent pas jeûner, d’autres qui sont tellement occupés que souvent ils ont peine à faire leur prière le matin et le soir, comment pourront-ils donc se sauver, puisqu’il faut prier continuellement et qu’il faut nécessairement faire de bonnes œuvres pour avoir le ciel ? – Puisque toutes nos bonnes œuvres se réduisent à la prière, au jeûne et à l’aumône, mes frères, nous pourrons facilement faire tout cela, comme vous aller le voir. (…)

Nous pratiquons un jeûne qui est agréable à Dieu, toutes les fois que nous nous privons de quelque chose qu’il nous ferait plaisir de faire, parce que le jeûne ne consiste pas tout dans la privation du boire et du manger ; mais, de ce qui nous flatte le plus dans notre goût ; les uns peuvent se mortifier dans la manière de s’arranger, les autres dans les visites qu’ils veulent faire aux amis qu’ils aiment à voir ; les autres, dans les paroles et les discours qu’ils aiment à tenir ; celui-ci fait un grand jeûne, et qui est très agréable à Dieu, quand il combat son amour-propre, son orgueil, sa répugnance à faire ce qu’il n’aime pas faire, ou en étant avec des personnes qui contrarient son caractère, ses manières d’agir. (…) Oui, mes frères, si nous voulions bien nous y prendre, non seulement nous trouverions chaque jour de quoi pratiquer le jeûne, mais encore, à chaque instant de la journée.

Mais, dites-moi, y a-t-il encore un jeûne qui soit plus agréable à Dieu que de faire et de souffrir avec patience certaines choses qui souvent vous déplaisent grandement ? Sans parler des maladies, des infirmités et tant d’autres afflictions qui sont inséparables de notre misérable vie, combien n’avons-nous pas l’occasion de nous mortifier en souffrant ce qui nous gêne et nous répugne ? (…) Eh bien ! Mes frères, si nous souffrons tout cela pour le bon Dieu, et uniquement pour lui plaire, ce sont là les jeûnes les plus agréables à Dieu et les plus méritants.

Saint Jean-Marie Vianney (1786-1859)

prêtre, curé d’Ars

 

 

Sacré-Cœur de Jésus, solennité

vendredi 16 juin 2023

Je te salue, Cœur très miséricordieux de Jésus,
Source vivante de toutes les grâces,
Unique abri et notre refuge,
En toi je trouve l’éclat de l’espérance.

Je te salue, Cœur très compatissant de mon Dieu,
Insondable, vivante source d’amour,
D’où jaillit la vie pour l’homme pécheur,
Ainsi que la source de toute douceur.

Je te salue, plaie ouverte du très saint Cœur (Jn 19,34),
D’où sont sortis les rayons de miséricorde,
Et d’où il nous est donné de puiser la vie,
Uniquement avec le vase de la confiance.

Je te salue, bonté de Dieu, inconcevable,
Jamais mesurée, ni approfondie,
Pleine d’amour et de miséricorde, mais toujours sainte,
Et cependant tu es comme une bonne mère qui se penche sur nous.

Je te salue, trône de la miséricorde, Agneau de Dieu,
Toi qui offris ta vie en sacrifice pour moi,
Toi devant qui chaque jour mon âme s’abaisse,
Vivant en une foi profonde.

Sainte Faustine Kowalska (1905-1938)

 

 

 

Que notre âme soit toujours une maison de prière !

vendredi 2 juin 2023

« Ma maison est une maison de prière ; vous en avez fait une caverne de voleurs » (Mt 21,13) : Ceci nous indique le respect infini que nous devons avoir pour toute église, chapelle ; avec quel recueillement, quel respect, il faut nous y tenir (…).

La parole de Notre-Seigneur nous dit encore autre chose, elle s’applique à notre âme : notre âme, aussi, est une maison de prière ; la prière doit, sans interruption, s’élever d’elle vers le ciel, comme une fumée d’encens, et combien de fois, hélas ! les distractions, les pensées terrestres, les pensées qui ne sont pas pour la plus grande gloire de Dieu, les pensées mauvaises même, l’occupent, la remplissent de bruit, de trouble et de souillures, et en font une caverne de voleurs !… Efforçons-nous de toute notre puissance de faire que notre esprit soit toujours occupé de Dieu ou de ce qu’Il nous charge de faire pour Son service ; et même, qu’en faisant ce dont Il nous charge, nous jetions sans cesse un regard vers Lui, sans jamais détacher le cœur en aucune façon, et les yeux le moins possible, n’attachant nos yeux à nos occupations qu’autant que c’est nécessaire, et notre cœur pas du tout : que Dieu soit le Roi de nos pensées, le Seigneur de nos pensées, que Sa pensée ne nous quitte pas et que tout ce que nous disons, faisons, pensons, soit pour Lui, soit dirigé par Son amour. (…)

Qu’ainsi notre âme soit toujours une maison de prière, jamais une caverne de voleurs. Que rien d’étranger n’y ait accès ; qu’aucune chose profane n’y entre, même en passant. Qu’elle s’occupe sans cesse de son Bien-Aimé… Quand on aime, on ne perd pas de vue ce qu’on aime…

Saint Charles de Foucauld (1858-1916)

 

 

 

Une prière pour tous les états

jeudi 1 juin 2023

Afin de vous tenir toujours dans la pensée de Dieu, vous devrez continuellement vous proposer cette formule de pitié : « Mon Dieu, venez à mon aide ; hâtez-vous, Seigneur, de me secourir ! » Ce n’est pas sans raison que ce court verset a été choisi particulièrement de tout le corps des Écritures. Il exprime tous les sentiments dont la nature humaine est susceptible ; il s’adapte heureusement à tous les états, et convient en toutes les sortes de tentations.

On y trouve l’appel à Dieu contre tous les dangers, une humble et pieuse confession, la vigilance d’une âme toujours en éveil et pénétré d’une crainte continuelle, la considération de notre fragilité ; il dit aussi la confiance d’être exaucé et l’assurance du secours toujours et partout présent, car celui qui ne cesse d’invoquer son protecteur est bien certain de l’avoir près de soi. C’est la voix de l’amour et de la charité ardente ; c’est le cri de l’âme qui a l’œil ouvert sur les pièges à elle tendus, qui tremble en face de ses ennemis, et, se voyant assiégée par eux nuit et jour, confesse qu’elle ne saurait échapper, si son défenseur ne la secourt. Pour tous ceux que harcèlent les attaques des démons, ce verset est un rempart inexpugnable, une impénétrable cuirasse et le plus solide des boucliers. (…)

Bref, à tous et en toutes circonstances il est utile, il est nécessaire. Car désirer d’être aidé toujours et pour toutes choses, c’est dire clairement que l’on a autant besoin du secours divin, lorsque tout nous favorise et nous sourit, que dans les épreuves et les tristesses : Dieu seul nous tire de l’adversité, lui seul aussi donne la durée à nos joies ; dans l’un et dans l’autre cas, la fragilité humaine ne saurait se soutenir sans son secours.

Saint Jean Cassien (v. 360-435)