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Archive pour le mot-clef ‘Ecritures’

« Il le conduisit dans une auberge et prit soin de lui. »

lundi 6 octobre 2014

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« Et qui est mon prochain ? » Pour répondre, le Verbe, la Parole de Dieu, expose sous la forme d’un récit toute l’histoire de la miséricorde : il raconte la descente de l’homme, l’embuscade des brigands, l’arrachement du vêtement impérissable, les blessures du péché, l’emprise de la mort sur la moitié de la nature (l’âme, elle, demeurant immortelle), le passage en vain de la Loi, puisque ni le prêtre ni le lévite n’ont soigné les plaies de l’homme qui avait été la victime des brigands. « En effet, le sang des taureaux ou des boucs ne peut pas enlever les péchés » (He 10,4) ; seul pouvait le faire celui qui a revêtu toute la nature humaine par les prémices de la pâte où avaient part toutes les races : Juifs, Samaritains, Grecs, et l’humanité toute entière. C’est lui qui avec son corps, c’est-à-dire sa monture, s’est trouvé dans le lieu de la misère de l’homme ; il a soigné ses blessures, il l’a fait reposer sur sa propre monture et lui a donné comme abri sa propre miséricorde, où tous ceux qui peinent et ploient sous le fardeau trouvent le repos (Mt 11,28)…

« Celui qui demeure en moi, moi je demeure en lui » (Jn 6,56)… Celui qui trouve son abri en cette miséricorde du Christ reçoit de lui deux pièces d’argent, dont l’une est d’aimer Dieu de toute son âme, l’autre d’aimer son prochain comme soi-même, selon la réponse du docteur de la Loi (Mc 12,30s). Mais puisque « ce ne sont pas ceux qui écoutent la Loi qui sont justes devant Dieu, mais ceux qui la mettent en pratique » (Rm 2,13), il faut non seulement recevoir ces deux pièces d’argent…, mais apporter aussi sa contribution personnelle par ses œuvres pour l’accomplissement de ces deux commandements. C’est pourquoi le Seigneur dit à l’hôtelier que tout ce qu’il aura fourni pour le soin du blessé, il le lui rendra, lors de son second avènement, à la mesure de son zèle.

Saint Grégoire de Nysse (v. 335-395), moine et évêque
Sermons sur le Cantique des cantiques, n°14 (trad. coll. Migne, n° 49-50, p. 287 rev.)

 

 

 

St François d’Assise, fondateur o.f.m. (1182-1226)

samedi 4 octobre 2014

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La vie de saint François d’Assise est la condamnation des sages du monde, qui regardent comme un scandale et une folie l’humilité de la croix.

« Surgit au monde un soleil ». À travers ces paroles, dans la Divine Comédie (Paradis, chant XI), le plus grand poète italien Dante Alighieri évoque la naissance de François.

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rançois naît en Assise, en Ombrie, à la fin de 1181 ou au début de 1182. Comme ses parents, qui étaient marchands, faisaient beaucoup de commerce avec les français, ils lui firent apprendre la langue française et il parvint à la parler si parfaitement, qu’on lui donna le nom de François, quoiqu’il eût reçu celui de Jean au baptême.

Sa naissance avait été marquée par une merveille : d’après un avis du Ciel, sa mère le mit au monde sur la paille d’une étable. Dieu voulait qu’il fût, dès le premier moment, l’imitateur de Celui qui eut pour berceau une crèche et est mort sur une croix.

Les premières années de François se passèrent pourtant dans la dissipation ; il aimait la beauté des vêtements, recherchait l’éclat des fêtes, traitait comme un prince ses compagnons, avait la passion de la grandeur ; au milieu de ce mouvement frivole, il conserva toujours sa chasteté.

Il avait une grande compassion pour les pauvres. Ayant refusé un jour l’aumône à un malheureux, il s’en repentit aussitôt et jura de ne plus refuser à quiconque lui demanderait au nom de Dieu. Après des hésitations, François finit par comprendre la volonté de Dieu sur lui et se voua à la pratique de cette parole qu’il a réalisée plus que tout autre saint : « Si quelqu’un veut venir à ma suite, qu’il renonce à lui-même, qu’il prenne sa croix chaque jour et qu’il me suive ! » (Lc 9,23).

Sa conversion fut accompagnée de plus d’un prodige : un crucifix lui adressa la parole ; un peu plus tard, il guérit plusieurs lépreux en baisant leurs plaies. Son père fit une guerre acharnée à cette vocation extraordinaire, qui avait fait de son fils, si plein d’espérance, un mendiant jugé fou par le monde. François se dépouilla de tous ses vêtements, ne gardant qu’un cilice, et les remit à son père en disant : « Désormais je pourrai dire avec plus de vérité : Notre Père, qui êtes aux cieux. »

Un jour, il entendit, à l’évangile de la messe, ces paroles du sauveur : « N’emportez ni or ni argent, ni aucune monnaie dans votre bourse, ni sac, ni deux tuniques, ni souliers, ni bâtons. » (Mt 10,9-10). Dès lors, il commença cette vie tout angélique et tout apostolique dont il devait lever l’étendard sur le monde. On vit, à sa parole, des foules se convertir ; bientôt les disciples affluèrent sous sa conduite ; il fonda un ordre de religieux qui porta son nom, et un ordre de religieuses qui porte le nom de sainte Claire, la digne imitatrice de François.

En 1224, dans l’ermitage de la Verna, François vit le Crucifié sous la forme d’un séraphin et de cette rencontre avec le séraphin crucifié, il reçut les stigmates ; il devint ainsi un avec le Christ crucifié : un don qui exprime donc son intime identification avec le Seigneur.

La mort de François – son transitus – advint le soir du 3 octobre 1226, à la Portioncule. Après avoir béni ses fils spirituels, il mourut, étendu sur la terre nue.

Deux années plus tard, le Pape Grégoire IX (Ugolino dei Conti di Segni, 1227-1241) l’inscrivit dans l’album des saints. Peu de temps après, une grande basilique fut élevée en son honneur, à Assise, destination encore aujourd’hui de nombreux pèlerins, qui peuvent vénérer la tombe du saint et jouir de la vision des fresques de Giotto, le peintre qui a illustré de manière magnifique la vie de François.

Pour approfondir, lire la Catéchèse du Pape Benoît XVI

 >>> Saint François d’Assise

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©Evangelizo.org

 

 

 

 

Fête des Sts Michel, Gabriel et Raphaël, archanges

lundi 29 septembre 2014

saints archanges

« Vous verrez les anges monter et descendre sur le Fils de l’Homme. » Ils montent pour eux, ils descendent pour nous, ou plutôt ils descendent avec nous. Ces bienheureux esprits montent par la contemplation de Dieu, et ils descendent pour avoir soin de nous et pour nous garder dans tous nos chemins (Ps 90,11). Ils montent vers Dieu pour jouir de sa présence ; ils descendent vers nous pour obéir à ses ordres, car il leur a commandé de prendre soin de nous. Toutefois, en descendant vers nous, ils ne sont pas privés de la gloire qui les rend heureux, ils voient toujours le visage du Père…

Lorsqu’ils montent à la contemplation de Dieu, ils cherchent la vérité dont ils sont comblés sans interruption en la désirant, et qu’ils désirent toujours en la possédant. Lorsqu’ils descendent, ils exercent envers nous la miséricorde, puisqu’ils nous gardent dans toutes nos voies. Car ces esprits bienheureux sont les ministres de Dieu qui nous sont envoyés pour nous venir en aide (He 1,14) ; et dans cette mission ce n’est pas à Dieu qu’ils rendent service, mais à nous. Ils imitent en cela l’humilité du Fils de Dieu qui n’est pas venu pour être servi, mais pour servir, et qui a vécu parmi ses disciples, comme s’il avait été leur serviteur (Mt 20,28)…

Dieu a donné ordre à ses anges, non pas de te retirer de tes chemins, mais de t’y garder soigneusement, et de te conduire dans les chemins de Dieu par ceux qu’ils suivent eux-mêmes. Comment cela, me diras-tu ? Les anges, bien sûr, agissent en toute pureté et par seule charité ; mais toi, du moins, contraint et averti par la nécessité de ta condition, descends, condescends à ton prochain en faisant preuve de miséricorde envers lui ; puis, toujours à l’imitation des anges, élève ton désir et, de toute l’ardeur de ton cœur, efforce-toi de monter jusqu’à la vérité éternelle.

Saint Bernard (1091-1153), moine cistercien et docteur de l’Église
11ème Sermon sur le Psaume 90 « Qui habitat » 6, 10-11 (trad. En Calcat)

 

 

« Les publicains et les prostituées vous précèdent dans le Royaume de Dieu. »

dimanche 28 septembre 2014

citation

Les portes sont ouvertes à chaque personne qui se tourne sincèrement vers Dieu, de tout son cœur, et le Père reçoit avec joie un enfant qui se repent vraiment. Quel est le signe du vrai repentir ? Ne plus retomber dans les vieilles fautes et arracher de ton cœur, par leurs racines, les péchés qui te mettaient en danger de mort. Une fois qu’ils auront été effacés, Dieu reviendra habiter en toi. Car, comme dit l’Écriture, un pécheur qui se convertit et se repent procurera au Père et aux anges du ciel une joie immense et incomparable (Lc 15,10). Voilà pourquoi le Seigneur s’est écrié : « C’est la miséricorde que je désire, et non le sacrifice » (Os 6,6; Mt 9,13). « Je ne veux pas la mort du pécheur, mais qu’il se convertisse » (Ez 33,11) ; « Si vos péchés sont comme la laine écarlate, ils deviendront blancs comme la neige ; s’ils sont plus noirs que la nuit, je les laverai, si bien qu’ils deviendront comme la laine blanche » (Is 1,18).

Dieu seul, en effet, peut remettre les péchés et ne pas imputer les fautes, alors que le Seigneur Jésus nous exhorte à pardonner chaque jour à nos frères qui se repentent. Et si nous, qui sommes mauvais, nous savons donner de bonnes choses aux autres (Mt 7,11), combien plus « le Père plein de tendresse » (2Co 1,3) le fera-t-il ! Le Père de toute consolation, qui est bon, plein de compassion, de miséricorde et de patience par nature, attend ceux qui se convertissent. Et la conversion véritable suppose que l’on cesse de pécher et que l’on ne regarde plus en arrière… Regrettons amèrement donc nos fautes passées et prions le Père pour qu’il les oublie. Il peut, dans sa miséricorde, défaire ce qui a été fait et, par la rosée de l’Esprit, effacer nos méfaits passés.

Saint Clément d’Alexandrie (150-v. 215), théologien
Homélie « Quel riche sera sauvé ? », 39-40 (trad. Delhougne, Les Pères commentent, p. 141 rev.)

 

 

 

 

Comme Hérode, nous voulons voir Jésus

jeudi 25 septembre 2014

Turin

L’amour n’admet pas ne pas voir ce qu’il aime. Tous les saints n’ont-ils pas considéré comme peu de chose tout ce qu’ils obtenaient tant qu’ils ne voyaient pas Dieu ?… C’est ainsi que Moïse ose dire : « Si j’ai trouvé grâce devant toi, montre-moi ton visage » (Ex 33,13). Et le psalmiste : « Montre-nous ton visage » (Ps 79,4). N’est-ce pas pour cela que les païens se sont fait des idoles ? Au sein même de l’erreur, ils voyaient de leurs yeux ce qu’ils adoraient.

Dieu savait donc les mortels tourmentés du désir de le voir. Ce qu’il a choisi pour se montrer était grand sur la terre et non le moindre dans le ciel. Car ce que, sur terre, Dieu a fait semblable à lui ne pouvait pas rester sans honneur dans le ciel : « Faisons, dit-il, l’homme à notre image et à notre ressemblance » (Gn 1,26)… Que personne donc ne pense que Dieu a eu tort de venir aux hommes par un homme. Il a pris chair parmi nous pour être vu de nous.

Saint Pierre Chrysologue (v. 406-450), évêque de Ravenne, docteur de l’Église
Sermon 147 ; PL 52, 594-596 (trad. Orval)

 

 

 

 

Fête de la Croix Glorieuse

dimanche 14 septembre 2014

Esaltazione_della_Santa_CroceLa vénération de la Sainte Croix, le 14 septembre, se rattache aux solennités de la dédicace de la basilique de la Résurrection, érigée sur le tombeau du Christ, en 335. Le Christ a offert sur la Croix son sacrifice pour l’expiation des péchés de la multitude ; la Croix est pour le peuple chrétien le signe de l’espérance du Royaume, que le peuple juif célèbre lors de la fête des Tentes. C’est dire de quelle lumière brille la Croix glorieuse de Jésus : objet de mépris, la Croix est devenue « notre fierté ». Si l’arbre planté au paradis originel a produit pour Adam un fruit de mort, l’arbre de la Croix a porté pour nous un fruit de vie, le Christ, « en qui nous avons le salut et la résurrection ».

Sous le règne de l’empereur Héraclius Ier, les Perses s’emparèrent de Jérusalem et y enlevèrent la principale partie de la vraie Croix de Notre-Seigneur, que sainte Hélène, mère de l’empereur Constantin, y avait laissée. Héraclius résolut de reconquérir cet objet précieux, nouvelle Arche d’alliance du nouveau peuple de Dieu. Avant de quitter Constantinople, il vint à l’église, les pieds chaussés de noir, en esprit de pénitence ; il se prosterna devant l’autel et pria Dieu de seconder son courage ; enfin il emporta avec lui une image miraculeuse du Sauveur, décidé à combattre avec elle jusqu’à la mort.

Le Ciel aida sensiblement le vaillant empereur, car son armée courut de victoire en victoire ; une des conditions du traité de paix fut la reddition de la Croix de Notre-Seigneur dans le même état où elle avait été prise. Héraclius, à son retour, fut reçu à Constantinople par les acclamations du peuple ; on alla au-devant de lui avec des rameaux d’oliviers et des flambeaux, et la vraie Croix fut honorée, à cette occasion, d’un magnifique triomphe.

L’empereur lui-même, en action de grâce, voulut retourner à Jérusalem ce bois sacré. Quand il fut arrivé dans la Cité Sainte, il chargea la relique précieuse sur ses épaules ; mais lorsqu’il fut à la porte qui mène au Calvaire, il lui fut impossible d’avancer, à son grand étonnement et à la stupéfaction de tout : « Prenez garde, ô empereur ! lui dit alors le patriarche Zacharie ; sans doute le vêtement impérial que vous portez n’est pas assez conforme à l’état pauvre et humilié de Jésus portant sa Croix. » Héraclius, touché de ces paroles, quitta ses ornements impériaux, ôta ses chaussures, et, vêtu en pauvre, il put gravir sans difficulté jusqu’au Calvaire et y déposer son glorieux fardeau.

Pour donner plus d’éclat à cette marche triomphale, Dieu permit que plusieurs miracles fussent opérés par la vertu de ce bois sacré. À la suite de ces événements fut instituée la fête de l’Exaltation de la Sainte Croix, pour en perpétuer le souvenir.

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Abbé L. Jaud, Vie des Saints pour tous les jours de l’année, Tours, Mame, 1950.

 

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…Devenu homme par amour des hommes,
Il fit don de la plénitude de sa vie humaine
aux âmes qu’Il s’est choisies.
Lui qui a formé chaque cœur humain
veut un jour manifester
le sens secret de l’être de chacun
par un nom nouveau que seul comprend celui qui le reçoit (Ap 2,17).
Il s’est uni chacun des élus
d’une manière mystérieuse et unique.
Puisant de la plénitude de sa vie humaine,
Il nous fit don
de la croix.

Qu’est-ce que la croix ?
Le signe du plus grand opprobre.
Celui qui entre en contact avec elle
est rejeté d’entre les hommes.
Ceux qui un jour L’ont acclamé
se détournent de Lui avec effroi et ne Le connaissent plus.
Il est livré sans défense à ses ennemis.
Sur terre il ne lui reste rien d’autre
que les souffrances, les tourments et la mort.

Qu’est-ce que la croix ?
Le signe qui indique le ciel.
Bien au-dessus de la poussière et des brumes d’ici-bas
elle se dresse haut, jusqu’en la pure lumière.
Abandonne donc ce que les hommes peuvent prendre,
ouvre les mains, serre-toi contre la croix :
elle te porte alors
jusqu’en la lumière éternelle.

Lève les yeux vers la croix :
elle étend ses poutres
à la manière d’un homme qui ouvre les bras
pour accueillir le monde entier.
Venez tous, vous qui peinez sous le poids du fardeau (Mt 11,28)
et vous aussi qui n’avez qu’un cri, sur la croix avec Lui.
Elle est l’image du Dieu qui, crucifié, devint livide.
Elle s’élève de la terre jusqu’au ciel,
comme Celui qui est monté au ciel
et voudrait nous y emporter tous ensemble avec Lui.

Enlace seulement la croix, et tu le possèdes, Lui,
le Chemin, la Vérité, la Vie (Jn 14,6).
Si tu portes ta croix, c’est elle qui te portera,
elle te sera béatitude.

Sainte Thérèse-Bénédicte de la Croix [Édith Stein] (1891-1942), carmélite, martyre, copatronne de l’Europe
Poésie « Signum Crucis », 16/11/1937 (trad. Malgré la nuit, Ad Solem 2002, p. 65)

 

 

« Il passa la nuit à prier Dieu. »

mardi 9 septembre 2014

 

malade122-150x150Tout homme qui demande au Seigneur « une seule chose » et qui « la cherche » (Ps 26,4), la demande avec certitude et sécurité… Cette chose unique, c’est la seule vie véritable et bienheureuse : contempler la bonté de Dieu pour toujours, quand nous serons devenus immortels de corps et d’esprit. C’est pour cela seul que nous recherchons tout le reste et que nous le demandons comme il convient. L’homme qui l’obtiendra aura tout ce qu’il veut, et ne pourra plus rien désirer qui ne convient pas.

Là, en effet, se trouve la source de vie, dont il faut avoir soif maintenant dans la prière, aussi longtemps que nous vivons dans l’espérance et que nous ne voyons pas encore ce que nous espérons (Rm 8,25). Nous sommes cachés « à l’ombre de ses ailes ; devant lui est tout notre désir » (Ps 35,8; 37,10); nous voulons « nous enivrer des richesses de sa maison, nous abreuver au torrent de ses délices », parce qu’« en lui est la source de vie et que dans sa lumière nous verrons la lumière » (Ps 35,8s). Alors notre désir sera rassasié de bonheur et nous n’aurons plus rien à chercher en gémissant, puisque nous le posséderons dans la joie.

Cependant, comme il s’agit d’une « paix qui dépasse tout ce qu’on peut comprendre » (Ph 4,7), lorsque nous la demandons dans la prière, « nous ne savons pas comment demander pour prier comme il faut » (Rm 8,26). En effet, comment savoir demander quelque chose qui dépasse notre compréhension ?… L’apôtre Paul écrit : « Nous qui espérons ce que nous ne voyons pas, nous l’attendons avec persévérance », et il ajoute : « L’Esprit Saint vient au secours de notre faiblesse, car nous ne savons pas comment demander pour prier comme il faut. L’Esprit lui-même intervient pour nous par des gémissements inexprimables » (Rm 8,25s).

Saint Augustin (354-430), évêque d’Hippone (Afrique du Nord) et docteur de l’Église
Lettre 130, à Proba sur la prière, 14-15 (trad. cf  bréviaire 29e vendr.)

 

 

 

« Désormais ce sont des hommes que tu prendras. »

jeudi 4 septembre 2014

 

Logo pt formatLorsque le Seigneur, assis dans la barque, dit à Pierre : « Avance en eau profonde, et lâchez vos filets pour la pêche », il lui conseille moins de jeter dans les profondeurs de l’eau les instruments de la pêche, que de répandre au fond des cœurs les paroles de la prédication. Cet abîme des cœurs, saint Paul l’a pénétré en y lançant la parole : « Quelle profondeur dans la richesse, la sagesse et la connaissance de Dieu ! » (Rm 11,33)… Comme le filet amène dans ses replis vers le navire les poissons qu’il a pris, la foi conduit dans son sein, vers le repos, tous les hommes qu’elle a rassemblés.

Toujours pour faire comprendre que le Seigneur parlait de la pêche spirituelle, Pierre dit : « Maître, nous avons peiné toute une nuit sans rien prendre, mais sur ta parole je vais jeter mes filets »… Le Verbe, la Parole de Dieu, c’est le Seigneur notre Sauveur… Puisque Pierre lance son filet selon le Verbe, il répand partout son éloquence selon le Christ. Il déploie les filets tissés selon les prescriptions de son maître ; il lance au nom du Seigneur des paroles plus claires et plus efficaces qui permettent de sauver, non pas des créatures sans raison, mais des hommes.

« Nous avons peiné toute la nuit sans rien prendre. » Oui, Pierre avait bien peiné toute la nuit…; lorsque la lumière du Sauveur a brillé, les ténèbres se sont dissipées et sa foi lui a permis de distinguer, au plus profond des eaux, ce que ses yeux ne pouvaient pas voir. Pierre a effectivement souffert de la nuit, jusqu’à ce que le jour qui est le Christ vienne à son secours. C’est ce qui fait dire à l’apôtre Paul : « La nuit est avancée, le jour arrive » (Rm 13,12).

Saint Maxime de Turin (?-v. 420), évêque
Sermon 39, attrib. (trad. coll. Migne n°65, p. 175)

 

 

 

Le Christ médecin

mercredi 3 septembre 2014

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« La belle-mère de Simon était couchée ; elle avait de la fièvre. » Puisse le Christ venir dans notre maison, entrer et guérir d’une seule parole la fièvre de nos péchés. Chacun d’entre nous est pris de fièvre. Chaque fois que nous nous mettons en colère, nous avons de la fièvre ; tous nos défauts sont autant d’accès de fièvre. Demandons aux apôtres de prier Jésus afin qu’il vienne auprès de nous et qu’il nous prenne la main ; car dès qu’il aura touché notre main, la fièvre disparaîtra.

C’est lui le vrai, le grand médecin, le premier de tous les médecins. Moïse est un médecin, Isaïe et tous les saints sont des médecins ; mais Jésus, lui, est le premier de tous les médecins. Il sait parfaitement prendre le pouls et sonder les secrets des maladies. Il ne touche ni l’oreille, ni le front, ni aucune autre partie du corps, mais il prend la main…, c’est-à-dire les œuvres mauvaises. Il guérit d’abord les œuvres, puis la fièvre disparaît.

Saint Jérôme (347-420), prêtre, traducteur de la Bible, docteur de l’Église
Homélies sur l’évangile de Marc, n°2C ; PLS 2, 125s, SC 494 (trad. Marc commenté, DDB 1986, p. 51 rev.)

 

 

 

« Es-tu venu pour nous perdre ? »

mardi 2 septembre 2014

le-ciel-derri--re-la-Terre--groupe-de-discussion-sur-Yahoo--La-Cit---Jardin-

Les anges et les hommes, créatures intelligentes et libres, doivent cheminer vers leur destinée ultime par choix libre et amour de préférence. Ils peuvent donc se dévoyer. En fait, ils ont péché. C’est ainsi que le mal moral est entré dans le monde, sans commune mesure plus grave que le mal physique. Dieu n’est en aucune façon, ni directement ni indirectement, la cause du mal moral. Il le permet cependant, respectant la liberté de sa créature, et, mystérieusement, il sait en tirer le bien… Du mal moral le plus grand qui ait jamais été commis, le rejet et le meurtre du Fils de Dieu, causé par les péchés de tous les hommes, Dieu, par la surabondance de sa grâce (cf Rm 5,20), a tiré le plus grand des biens : la glorification du Christ et notre rédemption. Le mal n’en devient pas pour autant un bien.

« Tout concourt au bien de ceux qui aiment Dieu » (Rm 8, 28). Le témoignage des saints ne cesse de confirmer cette vérité. Ainsi, sainte Catherine de Sienne dit à « ceux qui se scandalisent et se révoltent de ce qui leur arrive » : « Tout procède de l’amour, tout est ordonné au salut de l’homme, Dieu ne fait rien que dans ce but »… Et Lady Julian of Norwich : « J’appris donc, par la grâce de Dieu, qu’il fallait m’en tenir fermement à la foi, et croire avec non moins de fermeté que toutes choses seront bonnes… Et tu verras que toutes choses seront bonnes. » « Thou shalt see thyself that all manner of thing shall be well. »

Nous croyons fermement que Dieu est le Maître du monde et de l’histoire. Mais les chemins de sa providence nous sont souvent inconnus. Ce n’est qu’au terme, lorsque prendra fin notre connaissance partielle, lorsque nous verrons Dieu « face à face » (1Co 13,12), que les voies nous seront pleinement connues, par lesquelles, même à travers les drames du mal et du péché, Dieu aura conduit sa création jusqu’au repos de ce sabbat définitif, en vue duquel il a créé le ciel et la terre.

Catéchisme de l’Église catholique
§ 311-314