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Archive pour le mot-clef ‘Ecritures’

« Le Royaume des cieux est comparable à du levain. »

lundi 28 juillet 2014

mission

Tout le Peuple de Dieu annonce l’Évangile. L’évangélisation est la tâche de l’Église, mais cette Église, l’agent de l’évangélisation, est bien plus qu’une institution organique et hiérarchique, car avant tout c’est un peuple qui est en marche vers Dieu…

Le salut, que Dieu réalise et que l’Église annonce joyeusement, est destiné à tous, et Dieu a établi un chemin pour s’unir à chaque être humain de tous les temps. Il a choisi de les convoquer comme peuple et non pas comme des êtres isolés (Vatican II LG 9). Personne ne se sauve tout seul, c’est-à-dire, ni comme individu isolé ni par ses propres forces. Dieu nous attire en tenant compte de la trame complexe des relations interpersonnelles que comporte la vie dans une communauté humaine. Ce peuple que Dieu s’est choisi et a convoqué, c’est l’Église. Jésus ne dit pas aux apôtres de former un groupe exclusif, un groupe d’élite. Jésus dit : « Allez : de toutes les nations faites des disciples » (Mt 28,19). Saint Paul affirme qu’au sein du peuple de Dieu, dans l’Église, « il n’y a ni juif ni Grec…, car tous vous ne faites qu’un dans le Christ Jésus » (Ga 3,28). Je voudrais dire à ceux qui se sentent loin de Dieu et de l’Église, à ceux qui sont craintifs et indifférents : Le Seigneur t’appelle toi aussi à faire partie de son peuple et il le fait avec grand respect et amour !

Être Église c’est être le Peuple de Dieu, en accord avec le grand projet d’amour du Père. Cela appelle à être le ferment de Dieu au sein de l’humanité. Cela veut dire annoncer et porter le salut de Dieu dans notre monde, qui souvent se perd, a besoin de réponses qui donnent courage et espérance, qui donnent une nouvelle vigueur sur le chemin. L’Église doit être le lieu de la miséricorde gratuite, où tout le monde peut se sentir accueilli, aimé, pardonné et encouragé à vivre selon la bonne vie de l’Évangile.

Pape François
Exhortation apostolique « Evangelii Gaudium / La Joie de l’Évangile » §111-114 (trad. © copyright Libreria Editrice Vaticana rev.)

 

 

Livre de Michée 6,1-4.6-8.

lundi 21 juillet 2014

letter-ecoutez donc ce que le Seigneur me dit : Debout ! Engage un procès devant les montagnes, que les collines entendent ta voix.
Montagnes, écoutez le procès du Seigneur, vous aussi, fondements inébranlables de la terre. Car le Seigneur est en procès avec son peuple, il se porte partie contre Israël :
Mon peuple, que t’ai-je fait ? En quoi t’ai-je fatigué ? Réponds-moi.
Est-ce parce que je t’ai fait monter du pays d’Égypte, que je t’ai racheté de la maison d’esclavage, et que je t’ai donné comme guides Moïse, Aaron et leur sœur Myriam ?
L’homme qui entre dans le Temple pose cette question : « Comment dois-je me présenter devant le Seigneur, me prosterner devant le Très-Haut ? Dois-je me présenter avec de jeunes taureaux pour les immoler en sacrifice ?
Pour lui plaire, faut-il offrir des centaines de béliers, verser de l’huile à flots sur l’autel ? Faudra-t-il que j’offre mon fils aîné pour ma faute, le fruit de mes entrailles pour mon péché ? »
Et il reçoit cette réponse : « Homme, le Seigneur t’a fait savoir ce qui est bien, ce qu’il réclame de toi : rien d’autre que pratiquer la justice, aimer la miséricorde, et marcher humblement avec ton Dieu. »

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« Jusqu’à ce que toute la pâte ait levé. »

dimanche 20 juillet 2014

261902Si quelqu’un pétrit de la farine sans y mêler du levain, il aura beau s’y appliquer, la malaxer et la travailler, la pâte ne lèvera pas et ne pourra pas servir d’aliment. Mais quand on y a mélangé du levain, celui-ci tire à lui toute la pâte et la fait lever toute entière, comme dans la comparaison que le Seigneur a appliquée au Royaume… Il en est de même pour la viande : quelque soin qu’on en prenne, si on néglige d’y mettre du sel pour la conserver…, elle sentira mauvais et deviendra impropre à la consommation. D’une manière semblable, représente-toi l’humanité entière comme de la viande ou de la pâte, et pense que la nature divine du Saint Esprit est le sel et le levain qui viennent d’un autre monde. Si le levain céleste de l’Esprit et le sel bon de la nature divine…ne sont pas introduits dans la nature humaine humiliée et mêlés à elle, l’âme ne perdra jamais la mauvaise odeur du péché et elle ne lèvera pas en perdant la lourdeur et le défaut du « levain de la méchanceté » (1Co 5,7)…

Si l’âme s’appuie seulement sur sa propre force et se croit capable d’obtenir par elle-même la réussite complète sans l’aide de l’Esprit, elle se trompe grandement ; elle n’est pas faite pour les demeures du ciel, pas faite pour le Royaume… Si l’homme pécheur ne s’approche pas de Dieu, ne renonce pas au monde, n’attend pas dans l’espérance et la patience un bien étranger à sa propre nature, c’est-à-dire la force du Saint Esprit, si le Seigneur n’instille pas d’en haut sa propre vie divine en cette âme, cet homme ne goûtera jamais la vraie vie…  Par contre, s’il a reçu la grâce de l’Esprit, s’il ne s’en détourne pas, s’il ne l’offense pas par sa négligence et ses mauvaises actions, si, persévérant longtemps ainsi dans le combat, il « n’attriste pas l’Esprit » (Ep 4,30), il aura le bonheur d’obtenir la vie éternelle.

Homélie attribuée à saint Macaire d’Égypte (?-390), moine
N°24, 4 ; PG 34, 662 (trad. cf coll. Spi. Or. 40, Bellefontaine, p. 239 et Matthieu commenté, coll. Pères dans la foi, p. 95)

 

 

 

Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu 11,28-30.

jeudi 17 juillet 2014

En ce temps-là, Jésus prit la parole : « Venez à moi, vous tous qui peinez sous le poids du fardeau, et moi, je vous procurerai le repos.
Prenez sur vous mon joug, devenez mes disciples, car je suis doux et humble de cœur, et vous trouverez le repos.
Oui, mon joug est facile à porter, et mon fardeau, léger. »

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Puisez aux eaux de la source vivante du Seigneur (Jn 4,10; 7,37),
car elle est ouverte à vous.
Venez, vous tous qui avez soif,
prenez la boisson qui désaltère.
Reposez-vous auprès de la source du Seigneur,
car elle est belle et pure, elle apaise l’âme.

Ses eaux sont plus douces que le miel,
le rayon des abeilles ne lui est pas comparable (cf Ps 18,11),
car elle jaillit des lèvres du Seigneur,
du cœur du Seigneur elle tire son nom.

Elle coule, illimitée et invisible ;
avant qu’elle n’apparût, personne ne l’avait vue.
Heureux ceux qui ont bu
et qui ont apaisé leur soif !

 

Odes de Salomon (texte chrétien hébraïque du début du 2e siècle)  N° 30 (trad. coll. Pères dans la foi, n°97, p. 66 rev.)

 

 

 

« Tu l’as révélé aux tout-petits. »

mercredi 16 juillet 2014

PetitsCe que nous enseigne le Seigneur, le voici : personne ne peut connaître Dieu à moins que Dieu ne l’enseigne ; autrement dit, nous ne pouvons pas connaître Dieu sans l’aide de Dieu. Mais le Père veut que nous le connaissions… Le Fils, en servant le Père, conduit toutes choses à leur perfection depuis le commencement jusqu’à la fin, et sans lui personne ne peut connaître Dieu. Car la connaissance du Père, c’est le Fils… C’est pourquoi le Seigneur dit : « Personne ne connaît le Père, si ce n’est le Fils…, et tous ceux à qui le Fils le révélera. » Le mot « révélera » ne désigne pas seulement le futur, comme si le Verbe n’avait commencé à révéler le Père qu’après être né de Marie ; mais ce mot a une portée générale et s’applique à la totalité du temps. Depuis le commencement, le Fils, présent à la création qu’il a lui-même modelée, révèle le Père à tous ceux que le Père veut (cf Rm 1,20), et quand il le veut, et comme il le veut. En toutes choses et à travers toutes choses, il n’y a qu’un seul Dieu Père, un seul Verbe, un seul Esprit et un seul salut pour tous ceux qui croient en lui…

Le Fils révèle le Père à tous ceux par qui le Père veut être connu, selon le « bon plaisir » du Père… C’est pourquoi le Seigneur disait à ses disciples : « Je suis la Voie, la Vérité et la Vie. Personne ne vient au Père que par moi. Si vous m’avez connu, vous connaîtrez aussi mon Père. Dès à présent vous l’avez connu et vous l’avez vu » (Jn 14,6-7).

Saint Irénée de Lyon (v. 130-v. 208), évêque, théologien et martyr
Contre les hérésies, IV, 6, 4 – 7, 3 (trad. Cerf 1984, p. 420 rev.)

 

 

Fête de saint Benoît, abbé, patron de l’Europe

vendredi 11 juillet 2014

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Dans un siècle barbare et turbulent, la culture des champs, le travail manuel et noble, et l’étude des sciences sacrées et profanes étaient dépréciés et délaissés presque de tous. Dans les monastères bénédictins, au contraire, croissait sans cesse une foule innombrable d’agriculteurs, d’artisans et de savants. Chacun selon ses talents, ces moines parvenaient non seulement à conserver intactes les productions de la sagesse antique mais à pacifier, à unir et à occuper activement des peuples, vieux et jeunes, souvent en guerre entre eux. Ils ont réussi à les faire passer de la barbarie renaissante, des haines dévastatrices et des rapines à des habitudes de douceur humaine et chrétienne…

Mais ce n’est pas tout : car dans l’organisation de la vie monastique bénédictine, l’essentiel pour tous…est de tendre à l’union continuelle avec le Christ et de brûler de sa charité parfaite. En effet, les biens de ce monde, même dans leur ensemble, ne peuvent pas rassasier l’âme humaine que Dieu a créée pour l’atteindre lui-même… C’est pourquoi la Règle de Saint Benoît dit qu’il est indispensable que « rien ne soit préféré à l’amour du Christ », « que rien ne soit estimé de plus haut prix que le Christ », « qu’absolument rien ne soit préféré au Christ, qui nous conduit à la vie éternelle ».

Et à cet amour ardent du divin Rédempteur doit correspondre l’amour du prochain, que nous devons considérer tous comme des frères et aider de toutes les façons possibles. C’est pourquoi, à l’encontre des haines et des rivalités qui dressent les hommes les uns contre les autres, de la violence et des innombrables maux et misères qui sont les conséquences de cette agitation des peuples et des choses, Benoît prescrit aux siens ces très saintes règles : « Qu’on montre les soins les plus empressés dans l’hospitalité, spécialement à l’égard des pauvres et des pèlerins, car c’est le Christ que l’on accueille principalement en eux. » « Que tous les hôtes qui nous arrivent soient accueillis comme le Christ, car c’est lui qui dira un jour : J’ai été étranger, et vous m’avez accueilli » (Mt 25,35). « Avant tout et par-dessus tout, que l’on ait soin des malades, afin de les servir comme le Christ lui-même, car il a dit : J’étais malade et vous m’avez visité » (v. 36).

Pie XII, pape de 1939 à 1958
Encyclique « Fulgens radiatur », 21/03/1947

 

 

« Ce que tu as caché aux sages et aux savants, tu l’as révélé aux tout-petits. »

dimanche 6 juillet 2014

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Le fait que Dieu, qui est tout-puissant, ait été capable de s’abaisser jusqu’à l’humilité de la condition humaine constitue une preuve plus grande de sa puissance que l’éclat et le caractère surnaturel des miracles. En effet, quand la puissance divine accomplit une action d’une grandeur sublime, c’est, en quelque sorte, conforme et approprié à la nature de Dieu… Par contre, que Dieu soit descendu jusqu’à notre bassesse est, en quelque sorte, l’expression d’une puissance surabondante qui n’est pas du tout entravée par ce qui est à l’opposé de sa nature…

Ni l’étendue des cieux, ni l’éclat des astres, ni l’ordonnance de l’univers, ni l’harmonie des choses créées ne révèlent la puissance magnifique de Dieu autant que son indulgence qui l’amène à s’abaisser jusqu’à la faiblesse de notre nature… La bonté, la sagesse, la justice et la puissance de Dieu se révèlent dans ses desseins en notre faveur : la bonté dans la volonté de « sauver celui qui était perdu » (Lc 19,10) ; la sagesse et la justice dans sa manière de nous sauver ; la puissance dans le fait que le Christ est « devenu semblable aux hommes » (Ph 2,7-8) et s’est conformé à l’humilité de notre nature.

Saint Grégoire de Nysse (v. 335-395), moine et évêque
Le Discours catéchétique, 23-26 ; SC 453 (trad. SC p. 253 rev.)

 

 

 

« Je ferai de toi mon épouse dans la fidélité et la tendresse. » (Os 2,22)

samedi 5 juillet 2014

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      « Rebecca venait puiser de l’eau au puits », nous dit l’Écriture (Gn 24,16). Chaque jour Rebecca venait aux puits, chaque jour elle puisait de l’eau. Et parce que chaque jour elle passait du temps près des puits, le serviteur d’Abraham a pu la trouver et la donner en mariage à Isaac. Peut-être penses-tu qu’il s’agit là d’un conte ou d’une belle histoire rapportée par l’Esprit Saint dans l’Écriture ? Non, il s’agit en vérité d’un enseignement spirituel, d’une instruction qui s’adresse à ton âme pour lui apprendre à venir chaque jour aux puits des Écritures, vers les eaux de l’Esprit Saint, à y puiser sans se lasser pour en remporter un vase bien rempli. C’est ainsi qu’agissait sainte Rebecca ; si elle avait fait autrement, elle n’aurait pas pu épouser le grand patriarche Isaac…

Or tout ce que contient l’Écriture est symbolique : toi aussi, le Christ veut t’épouser. C’est à toi qu’il s’adresse par la promesse des prophètes, quand il dit : « Je ferai de toi mon épouse pour toujours ; je ferai de toi mon épouse dans la fidélité et la tendresse, et tu connaîtras le Seigneur » (Os 2,21s). Voulant donc te fiancer à lui, le Christ t’envoie un serviteur — la parole inspirée. Tu ne peux pas épouser le Christ sans l’avoir reçue… Seuls ceux qui savent tirer l’eau en abondance des profondeurs des puits…, qui ont une âme qui fait tout avec patience, qui est entièrement disponible, qui s’applique à aller au plus profond pour puiser les eaux de la connaissance, seule cette âme peut connaître les noces avec le Christ.

Origène (v. 185-253), prêtre et théologien
Homélies sur la Genèse, n° 10,2 (trad. cf Sr Isabelle de la Source, Lire la Bible, t. 1, p. 84 et SC 7, p. 186 s)

 

 

 

Solennité du Corps et du Sang du Christ

dimanche 22 juin 2014

Virgo Mater Adoratrix[2]

Chers frères et sœurs,

La veille de sa Passion, au cours de la Cène pascale, le Seigneur prit le pain entre ses mains, et, ayant prononcé la bénédiction, le rompit et le leur donna, en disant : « Prenez, ceci est mon corps ». Puis, prenant la coupe, il rendit grâces, la leur donna, et ils en burent tous. Et il dit : « Ceci est mon sang, le sang de l’alliance, qui va être répandu pour une multitude » (Mc 14, 22-24). Toute l’histoire de Dieu avec les hommes est résumée dans ces paroles. Ce n’est pas seulement le passé qui est réuni et interprété, mais l’avenir également qui est anticipé : la venue du Royaume de Dieu dans le monde. Ce que dit Jésus, ce ne sont pas simplement des paroles. Ce qu’Il dit est un événement, l’événement central de l’histoire du monde et de notre vie personnelle.

Ces paroles sont inépuisables. Je voudrais méditer avec vous uniquement un seul aspect. Jésus, comme signe de sa présence, a choisi le pain et le vin. À travers chacun de ces deux signes, il se donne entièrement, et non pas uniquement une partie de lui. Le Ressuscité n’est pas divisé. Il est une personne qui, à travers les signes, s’approche de nous et s’unit à nous. Mais les signes représentent, à leur façon, chacun un aspect particulier de Son mystère, et, à travers leur manifestation particulière, ils veulent nous parler, afin que nous apprenions à comprendre un peu plus le mystère de Jésus Christ. Au cours de la procession et dans l’adoration, nous regardons l’Hostie consacrée, – le type le plus simple de pain et de nourriture, composé uniquement d’un peu de farine et d’eau. Il apparaît ainsi comme la nourriture des pauvres, auxquels le Seigneur a accordé en premier lieu sa préférence. La prière à travers laquelle l’Église, au cours de la liturgie de la Messe, remet ce pain au Seigneur, le définit comme le fruit de la terre et du travail de l’homme. Celui-ci contient les peines de l’homme, le travail quotidien de ceux qui cultivent la terre, sèment et récoltent, et enfin, préparent le pain. Toutefois, le pain n’est pas seulement notre produit, quelque chose que nous fabriquons ; c’est le fruit de la terre et donc également un don. Car le fait que la terre porte des fruits n’est pas seulement l’un de nos mérites ; seul le Créateur pouvait lui conférer la fertilité. Et à présent, nous pouvons également étendre encore un peu cette prière de l’Église, en disant : le pain est fruit à la fois de la terre et du ciel. Il suppose la synergie des forces de la terre et des dons d’en haut, c’est-à-dire du soleil et de la pluie. Et l’eau aussi, dont nous avons besoin pour préparer le pain, nous ne pouvons pas la produire seuls. À une période où l’on parle de désertification et où nous entendons toujours plus de mises en garde contre le danger qu’hommes et bêtes meurent de soif dans les régions privées d’eau – en cette période, nous nous rendons à nouveau compte de la grandeur du don de l’eau également, et combien nous sommes incapables de nous la procurer seuls. Alors, en y regardant de plus près, ce petit morceau d’hostie blanche, ce pain des pauvres, nous apparaît comme une synthèse de la création. Ciel et terre, mais également activité et esprit de l’homme coopèrent. La synergie des forces qui rend possible, sur notre pauvre planète, le mystère de la vie et l’existence de l’homme, nous est présentée dans toute sa merveilleuse grandeur. Ainsi, nous commençons à comprendre pourquoi le Seigneur choisit ce morceau de pain comme son signe. […]

Le signe du vin nous parle également de façon très semblable. Mais tandis que le pain renvoie à l’aspect quotidien, à la simplicité et au pèlerinage, le vin exprime le caractère exquis de la création : la fête de joie que Dieu veut nous offrir à la fin des temps et que, déjà à présent, il anticipe toujours à nouveau en l’évoquant à travers ce signe. Mais le vin parle également de la Passion : la vigne doit être taillée continuellement pour être ainsi purifiée ; le raisin doit mûrir sous le soleil et la pluie et doit être pressé : ce n’est qu’à travers cette passion que mûrit un vin précieux.

En la fête du Corpus Domini, nous regardons surtout le signe du pain. Celui-ci nous rappelle également le pèlerinage d’Israël au cours des quarante années passées dans le désert. L’Hostie est notre manne à travers laquelle le Seigneur nous nourrit – c’est véritablement le pain du ciel à travers lequel Il se donne lui-même.

Au cours de la procession, nous suivons ce signe, et ainsi, nous le suivons Lui-même. Et nous le prions : Guide-nous sur les routes de notre histoire ! Montre toujours à nouveau le droit chemin à l’Église et à ses pasteurs ! Regarde l’humanité qui souffre, qui erre dans l’incertitude parmi tant d’interrogations ; vois la faim physique et psychologique qui la tourmente ! Donne aux hommes du pain pour le corps et pour l’âme ! Donne-leur du travail ! Donne-leur la lumière ! Donne-toi à eux ! Purifie-nous et sanctifie-nous tous ! Fais-nous comprendre que ce n’est qu’à travers la participation à ta Passion, à travers le « oui » à la croix, au renoncement, aux purifications que tu nous imposes, que notre vie peut mûrir et atteindre sa pleine réalisation. Rassemble-nous de toutes les extrémités de la terre. Unis ton Église, unis l’humanité déchirée ! Donne-nous ton salut ! Amen !

Pour lire l’Homélie complète :

>>>Solennité du Corps et du Sang du Christ
[AllemandAnglaisEspagnolFrançaisItalienPortugais]

 

Messe et Procession Eucharistique
Extraits de l’Homélie du Pape Benoît XVI
Parvis de la Basilique Saint-Jean-de-Latran
Jeudi 15 juin 2006

Source principale : vatican.va (« Rév. x gpm »).

« Quand tu pries, retire-toi au fond de ta maison, ferme la porte, et prie ton Père qui est présent dans le secret. »

mercredi 18 juin 2014

prier

Ceux qui cherchent le Dieu invisible le cherchent dans leur cœur et dans leurs pensées secrètes, non dans des paroles bruyantes, comme s’il était loin d’eux. Ils ont l’habitude de se retirer là où aucun œil humain ne les voit ; là, humbles et pleins de foi, ils peuvent rencontrer celui qui se tient « près de leur sentier, près de leur lit, et qui voit toutes leurs démarches ». Et Dieu, « qui sonde les cœurs » (Rm 9,27), les récompensera au grand jour. La prière faite dans le secret, selon la volonté de Dieu, est conservée comme un trésor dans son Livre de Vie (Ps 68,29). Peut-être que cette prière a demandé une réponse ici-bas et ne l’a pas trouvée ? Peut-être que celui qui l’a formulée l’a même oubliée, et que le monde ne l’a jamais connue ? Mais Dieu, lui, s’en souvient toujours ; et au dernier jour, quand les livres seront ouverts (Dn 7,10; Ap 20,12), cette prière sera dévoilée et récompensée devant le monde entier…

Nous savons bien que nous sommes tenus d’être, en un certain sens, en prière et méditation tout au long du jour (Lc 18,1) ; mais…devons-nous prier à certaines heures du jour d’une manière déterminée ?… Même si des heures et des formules précises ne sont pas absolument nécessaires pour la prière privée, elles sont d’une grande aide, ou plutôt elles nous sont commandées par notre Seigneur quand il dit : « Toi, quand tu pries, retire-toi au fond de ta maison… » Même notre Sauveur avait des moments privilégiés de communion avec Dieu. Ses pensées étaient bien un service divin continuellement offert à son Père, mais nous lisons qu’il « est monté dans la montagne, à l’écart, pour prier » et qu’il « a passé toute la nuit à prier Dieu » (Mt 14,23; Lc 6,12).

Il faut insister sur ce devoir de respecter des moments précis de prière privée, parce qu’au milieu des soucis et des tensions de la vie, nous avons souvent tendance à les négliger, et ce devoir est bien plus important qu’on ne le pense d’habitude, même parmi ceux qui l’accomplissent.

Bienheureux John Henry Newman (1801-1890), théologien, fondateur de l’Oratoire en Angleterre
Sermon « Times of Private Prayer », PPS, t. 1, n° 19