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Archive pour le mot-clef ‘prière’

Bienheureuse Vierge Marie, Mère de l’Église, mémoire

lundi 29 mai 2023

Vraiment, il est juste et bon de te rendre gloire,
de t’offrir notre action de grâce, toujours et en tout lieu,
à toi, Père très saint, Dieu éternel et tout-puissant.

Pour célébrer la Vierge Marie,
c’est à toi que s’adressent nos louanges.
En accueillant la Parole dans un cœur immaculé,
elle a mérité de la concevoir dans son sein virginal.
En donnant naissance à son Créateur,
elle a préparé les commencements de l’Église.
En recevant au pied de la croix
le testament d’amour de son Fils,
elle a reçu pour fils tous les hommes
que la mort du Christ a fait naître à la vie divine.
Quand les Apôtres attendaient l’Esprit qui leur était promis,
elle a joint sa supplication à celle des disciples,
devenant ainsi le modèle de l’Église en prière.
Élevée dans la gloire du ciel,
elle accompagne et protège l’Église de son amour maternel
dans sa marche vers la patrie
jusqu’au jour de la venue glorieuse du Seigneur.

Le Missel romain

 

 

 

« Ils ont reconnu que tout vient de toi. » (Jn 17,7)

mardi 23 mai 2023

Ô Dieu éternel, ô Lumière au-dessus de toute lumière et foyer de toute lumière ! Ô Feu au-dessus de tout autre feu, Feu qui seul brûle sans se consumer ! Feu qui consume dans l’âme tout péché et tout amour-propre, Feu qui ne consume pas l’âme, mais la nourrit d’un amour insatiable, puisqu’en la rassasiant, vous ne la rassasiez pas, elle vous désire toujours ; et plus elle vous désire plus elle vous possède, plus elle vous cherche et plus elle vous trouve, plus elle vous goûte, Ô Feu souverain, Feu éternel, abîme de Charité !

Ô Bien suprême et éternel, qui vous a donc porté, vous le Dieu infini, à m’éclairer de la lumière de votre Vérité, moi votre petite créature ? Nul autre que vous-même, Ô Feu d’amour ! L’Amour, toujours, l’Amour seul, vous a poussé et vous pousse encore à créer à votre image et ressemblance vos créatures raisonnables, et à leur faire miséricorde, en les comblant de grâces infinies et de dons sans mesure.

Ô Bonté au-dessus de toute bonté, vous seul êtes souverainement bon ! Et, cependant, vous nous avez donné le Verbe, votre Fils unique, pour qu’il vécût avec nous, en contact avec notre être de corruption et nos ténèbres ! De ce don quelle fut la cause ? L’amour car vous nous avez aimés avant que nous ne fussions. Ô Grandeur éternelle ! ô ! grandeur de Bonté. Vous vous êtes abaissée, vous vous êtes faite petite, pour faire l’homme grand. De quelque côté que je me tourne, je ne trouve qu’abîme et feu de votre Charité.

Sainte Catherine de Sienne (1347-1380)

 

 

 

« Que votre cœur ne soit pas bouleversé. » (Jn 14,1)

dimanche 7 mai 2023

Je suis assuré que je serai éternellement heureux, parce que j’espère fermement de l’être et que c’est de vous, ô mon Dieu, que je l’espère : « En toi, Seigneur, j’ai mis mon espoir ; je ne serai jamais confondu » (Ps 31,2 Vg).

Je connais, hélas ! je ne le connais que trop, que je suis fragile et changeant ; je sais ce que peuvent les tentations contre les vertus les mieux affermies ; j’ai vu tomber les astres du ciel et les colonnes du firmament. Mais tout cela ne peut m’effrayer tandis que j’espérerai ; je me tiens à couvert de tous les malheurs et je suis assuré d’espérer toujours, parce que j’espère encore cette invariable espérance. Enfin, je suis sûre que je ne puis trop espérer en vous et que je ne puis avoir moins que ce que j’aurais espéré de vous. Ainsi j’espère que vous me tiendrez dans les penchants les plus impétueux, que vous me soutiendrez contre les plus furieux assauts et que vous ferez triompher ma faiblesse de mes plus redoutables ennemis.

J’espère que vous m’aimerez toujours et que je vous aimerai ainsi sans relâche ; et, pour porter tout d’un coup mon espérance aussi loin qu’elle peut aller, je vous espère vous-même de vous-même, ô mon Créateur, et pour le temps, et pour l’éternité ! Amen

Saint Claude la Colombière (1641-1682)

 

 

 

Fête de sainte Catherine de Sienne, vierge, docteur de l’Eglise, copatronne de l’Europe

samedi 29 avril 2023

Ô Père, je vous remercie de ce que vous n’avez pas méprisé votre créature. Vous n’avez pas détourné de moi votre visage, et vous n’avez pas repoussé mes désirs. Vous, la Lumière, vous n’avez pas considéré mes ténèbres ; vous, la Vie, vous ne vous êtes pas éloigné de moi, qui suis la mort ; vous, le Médecin suprême, vous avez regardé ma grande infirmité ; vous, l’éternelle Pureté, vous ne vous êtes pas détourné de mes souillures et de mes misères ; vous, l’Infini ; moi, le néant ; vous, la Sagesse ; moi, la folie. Malgré les fautes et les vices innombrables qui sont en moi, vous ne m’avez pas méprisée : oui, vous, la Sagesse, la Bonté, la Clémence ; vous, le Bien suprême et infini. Dans votre lumière j’ai trouvé la lumière ; dans votre sagesse, la vérité ; dans votre clémence, la charité et l’amour du prochain. Qui vous a déterminé ? Ce ne sont pas mes vertus, c’est votre seule charité. L’amour vous a porté à éclairer l’œil de mon intelligence par la lumière de la foi, pour me faire connaître et comprendre votre Vérité qui se manifestait à moi.

Faites, Seigneur, que ma mémoire puisse retenir vos bienfaits ; que ma volonté s’embrase, du feu de votre charité ; que ce feu me fasse répandre tout mon sang, et qu’avec ce sang donné pour l’amour du Sang et avec la clef de l’obéissance, je puisse ouvrir la porte du ciel. Je vous demande du fond de mon cœur cette grâce pour toutes les créatures raisonnables, en général et en particulier, et pour le corps mystique de l’Église. Je confesse et je ne nie pas que vous m’avez aimée avant ma naissance, et que vous m’aimez jusqu’à la folie de l’amour.

Sainte Catherine de Sienne (1347-1380)

 

 

Unissez-vous à l’arbre de la Croix !

mercredi 19 avril 2023

C’est la charité qui a porté Dieu à nous tirer de lui-même, c’est-à-dire de son infinie sagesse, pour que nous soyons heureux, et que nous participions à son bonheur suprême. C’est ce lien qui, lorsque l’homme eut perdu la grâce par son péché, unit et lia Dieu à la nature humaine et le greffa sur nous. Car la vie a été greffée sur la mort ; nous étions morts, et son union nous a donné la vie.

Dès que Dieu fut ainsi greffé sur l’homme, l’Homme-Dieu courut, tout embrasé d’amour, a la mort ignominieuse de la Croix. C’est sur cet arbre que voulut être greffé le Verbe incarné, et il a été attaché sur la Croix par l’amour et non par des clous qui n’auraient pas suffi à retenir l’Homme-Dieu. Le doux Maître est monté sur ce siège pour nous enseigner la doctrine de la vérité ; et l’âme qui la suit ne peut tomber dans les ténèbres. (…)

Ne dormez donc plus, mon Père, car vous êtes une colonne faible par vous-même ; mais unissez-vous à l’arbre de la Croix ; liez-vous par l’amour, par une charité ineffable et sans bornes avec l’Agneau immolé qui verse son sang de toutes les parties de son corps. Que nos cœurs se brisent ; plus de dureté, plus de négligence, car le temps ne dort pas, mais il poursuit son cours. Demeurons avec Dieu par l’amour et le saint désir, et nous n’aurons plus rien à craindre.

Sainte Catherine de Sienne (1347-1380)

 

 

 

Les armes du chrétien contre le démon

jeudi 16 mars 2023

Un chrétien qui fait un saint usage de la prière et des sacrements, est aussi redoutable au démon qu’un dragon monté sur un coursier, les yeux étincelants, armé de sa cuirasse, de son sabre et de ses pistolets, en présence de son ennemi sans armes : sa seule présence le renverse de front et le met en fuite. Mais, qu’il descende de son cheval et qu’il quitte ses armes : de suite son ennemi lui tombe dessus, le foule sous ses pieds et s’en rend maître ; tandis que, muni de ses armes, sa seule présence semblait anéantir cet ennemi. Image sensible d’un chrétien qui est muni des armes de la prière et des sacrements. Non, non, un chrétien qui prie, et qui fréquente les sacrements avec les dispositions nécessaires, est plus redoutable au démon que ce dragon dont je viens de vous parler. (…)

Pourquoi ? C’est que les sacrements nous donnent tant de force pour persévérer dans la grâce de Dieu, que jamais l’on n’a vu un saint s’éloigner des sacrements et persévérer dans l’amitié de Dieu ; et que dans les sacrements, ils ont trouvé toutes les forces pour ne pas se laisser vaincre par le démon : en voici la raison. Quand nous prions, Dieu nous donne des amis, il nous envoie tantôt un saint ou un ange pour nous consoler (…), il nous fait sentir avec plus d’abondance ses grâces pour nous fortifier et nous encourager. Mais dans les sacrements, c’est non un saint ou un ange, c’est lui-même qui vient avec ses foudres pour anéantir notre ennemi. Le démon, le voyant dans notre cœur, se précipite comme un désespéré dans les abîmes ; voilà précisément pourquoi le démon fait tout ce qu’il peut pour nous en éloigner et nous les faire profaner. Oui, mes frères, dès qu’une personne fréquente les sacrements, le démon perd toute sa puissance.

Saint Jean-Marie Vianney (1786-1859)

 

 

 

Quand Jésus crucifié change ma faiblesse en toute-puissance !

mercredi 8 mars 2023

Quand la douleur s’empare de toute mon âme
Et l’horizon s’assombrit comme la nuit,
Et le cœur déchiré par la géhenne du supplice,
Jésus crucifié, Tu es ma force.

Quand l’âme par la douleur obscurcie,
Redouble ses efforts et lutte sans répit,
Et que le cœur agonise en un amer tourment,
Jésus crucifié, Tu es l’espérance de mon salut.

Ainsi les jours passent,
Et l’âme baigne en une mer d’amertume,
Et le cœur fond en larmes,
Jésus crucifié, Tu brilles pour moi comme l’aurore.

Et lorsque le calice déborde déjà d’amertume,
Et que tout contre elle s’est conjuré,
Que l’âme descend au Jardin des Oliviers,
Jésus crucifié, en Toi j’ai ma défense.

Quand l’âme ressentant son innocence,
Accepte de Dieu ces épreuves,
Alors le cœur est capable de rendre amour pour tourment,
Jésus crucifié change ma faiblesse en toute-puissance.

Sainte Faustine Kowalska (1905-1938)

 

 

 

« Soyez miséricordieux comme votre Père est miséricordieux. » (Lc 6, 36)

lundi 6 mars 2023

Ô amour ineffable ! Ô doux amour ! Ô feu éternel ! Tu es ce feu qui toujours brûle. Ô souveraine et éternelle Trinité, tu es la droiture sans défaut, la simplicité sans ombre ; tu es la sincérité sans déguisement possible. Dirige le regard de ta miséricorde sur tes créatures. Je comprends que la miséricorde t’appartient en propre, et de quelque côté que je me tourne, je ne trouve que ta miséricorde. Voilà pourquoi j’accours à toi, je crie devant ta miséricorde : ô Dieu, fais miséricorde au monde.

Tu veux, ô Père éternel, que nous te servions selon ta volonté et tu fixes toi-même les voies de tes serviteurs. C’est nous enseigner que nous ne pouvons d’aucune manière juger l’état intime d’une créature d’après ses œuvres extérieures, mais que nous devons nous en rapporter à ta volonté, surtout pour tes serviteurs unis à cette volonté et transformés en elle. Aussi est-il heureux le chrétien qui regarde dans ta lumière les voies et les œuvres infiniment variées de tes serviteurs : quelques sentiers que ceux-ci prennent, ils courent tous per le chemin de feu de ton amour, sinon ils ne suivraient pas réellement ta vérité. (…)

Ô Déité éternelle ! comme il est vrai que la miséricorde t’appartient en propre ! (…) Par miséricorde, aujourd’hui même, n’as-tu pas voulu me faire connaître à moi méprisable, que nous ne pouvons juger en rien des intentions de la créature raisonnable ? Car variées à l’infini sont les voies que tu leur traces à ton gré, comme tu me l’as montré par mon propre exemple. Grâce te soient rendues, ô mon Dieu !

Sainte Catherine de Sienne (1347-1380)

 

 

Le pouvoir de la prière

jeudi 2 mars 2023

Le motif qui doit nous porter à avoir recours à la prière, c’est que tout tourne à notre avantage. Le bon Dieu veut notre bonheur, et il sait que ce n’est que par la prière que nous pouvons nous le procurer. D’ailleurs, mes frères, quel plus grand honneur pour une vile créature comme nous, que Dieu veuille bien s’abaisser jusqu’à elle, en s’entretenant avec elle aussi familièrement qu’un ami avec son ami. Voyez quelle bonté de sa part en nous permettant de lui faire part de nos chagrins, de nos peines. Et ce bon Sauveur s’empresse de nous consoler, de nous soutenir dans les épreuves, ou, pour mieux dire, il souffre pour nous. Dites-moi, mes frères, ne serait-ce pas vouloir renoncer à notre salut et à notre bonheur sur la terre que de ne pas prier ? puisque, sans la prière, nous ne pouvons être que malheureux, et qu’avec la prière nous sommes sûrs de tout obtenir ce qui nous est nécessaire pour le temps et pour l’éternité, comme nous allons le voir.

Je dis premièrement mes frères, que tout est promis à la prière, et deuxièmement que la prière obtient tout quand elle est bien faite : c’est une vérité que Jésus-Christ nous répète presque à chaque page de la Sainte Écriture. La promesse que Jésus-Christ nous en fait est formelle : « Demandez, nous dit-il, et vous recevrez ; cherchez et vous trouverez ; frappez, l’on vous ouvrira. Tout ce que vous demanderez à mon Père en mon nom, vous l’obtiendrez, si vous le faites avec foi. » (cf. Mt 7, 7 ; 21, 24) Jésus-Christ ne se contente pas de nous dire que la prière bien faite obtient tout. Pour mieux encore nous en convaincre, il nous l’assure avec serment : « En vérité, en vérité je vous le dis, tout ce que vous demanderez à mon Père en mon nom, il vous l’accordera. » (Jn 15, 16) D’après les paroles de Jésus-Christ même, il me semble, mes frères, qu’il serait impossible de douter du pouvoir de la prière.

Saint Jean-Marie Vianney (1786-1859)

 

 

 

Votre Père sait de quoi vous avez besoin

mardi 28 février 2023

« Notre Père ». Nous confessons de notre propre bouche que le Dieu et Seigneur de l’univers est notre Père ; et c’est bien là faire profession d’avoir été appelés de la condition servile à celle de fils adoptifs.

Nous ajoutons : « Qui êtes aux cieux ». Le temps de notre vie n’est plus dès lors qu’un exil ; et cette terre, une terre étrangère, qui nous sépare de notre Père. Fuyons-la ; et, de toute l’ardeur de nos désirs, hâtons-nous vers la région où nous proclamons que réside notre Père ! Une fois parvenus à cette dignité d’enfants de Dieu, nous brûlerons aussitôt de la tendresse qui est au cœur de tous les bons fils ; et, sans plus songer à nos intérêts, nous n’aurons de passion que pour la gloire de notre Père.

Nous lui dirons : « Que votre nom soit sanctifié » témoignant par là que sa gloire est tout notre désir et toute notre joie, à l’imitation de celui qui a dit : « Celui qui parle de lui-même cherche sa propre gloire ; mais celui qui cherche la gloire de Celui qui l’a envoyé est véridique, et il n’y a point en lui d’injustice » (Jn 7,18). (…)

Ces paroles : « Que votre nom soit sanctifié », pourraient très bien s’entendre aussi en ce sens que Dieu est sanctifié par notre perfection. Et dès lors, lui dire : « Que votre nom soit sanctifié », ce serait, en d’autres termes, lui dire : « Père, rendez-nous tels que nous méritions de connaître, de comprendre la grandeur de votre sainteté, ou du moins que cette sainteté éclate en notre vie toute spirituelle ! » C’est ce qui s’accomplit en nous, lorsque « les hommes voient nos bonnes œuvres et glorifient notre Père qui est aux cieux » (Mt 5,16).

Saint Jean Cassien (v. 360-435)