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Archive pour le mot-clef ‘St Jean-Paul 2’

« Il m’a envoyé porter la Bonne Nouvelle. »

lundi 30 août 2021

Le Concile Vatican II présente le baptême en ces termes : « Les baptisés, par la régénération et l’onction du Saint-Esprit, sont consacrés pour être une demeure spirituelle » (LG 10). L’Esprit Saint oint le baptisé ; il imprime sur lui un sceau indélébile, et il le constitue temple spirituel (2Co 1,21s; 1Co 3,16), c’est-à-dire qu’il le remplit de la sainte présence de Dieu grâce à l’union et à la conformité avec Jésus Christ. Fort de cette onction spirituelle, le chrétien peut, à sa manière, répéter les paroles de Jésus : « L’Esprit du Seigneur est sur moi, parce qu’il m’a consacré par l’onction ». (…)

« La mission du Christ, prêtre, prophète, roi, se poursuit dans l’Église. Tous, le Peuple de Dieu tout entier, participent à cette triple mission. » Les fidèles laïcs participent à la fonction sacerdotale par laquelle Jésus s’est offert lui-même sur la croix et continue encore à s’offrir dans la célébration de l’eucharistie (…) : « Toutes leurs activités, leurs prières et leurs entreprises apostoliques, leur vie conjugale et familiale, leurs labeurs quotidiens, leurs détentes d’esprit et de corps, s’ils sont vécus dans l’Esprit de Dieu, et même les épreuves de la vie (…), tout cela devient ‘offrandes spirituelles agréables à Dieu par Jésus Christ’ (1P 2,5) ; et dans la célébration eucharistique ces offrandes rejoignent l’oblation du corps du Seigneur pour être offertes en toute dévotion au Père » (LG 34). (…)

La participation à la fonction prophétique du Christ (…) habilite et engage les fidèles laïcs à recevoir l’Évangile dans la foi, et à l’annoncer par la parole et par les actes. (…) Ils vivent la royauté chrétienne tout d’abord par le combat spirituel qu’ils mènent pour détruire en eux le règne du péché (Rm 6,12), ensuite par le don de soi pour servir (…) Jésus lui-même, présent en tous ses frères, surtout dans les plus petits (Mt 25,40). Mais les fidèles laïcs sont appelés en particulier à redonner à la création toute sa valeur originelle. En liant la création au bien véritable de l’homme par une activité soutenue par la grâce, ils participent à l’exercice du pouvoir par lequel Jésus ressuscité attire à lui toutes choses et les soumet (…) au Père, « afin que Dieu soit tout en tous » (Jn 12,32; 1Co 15,28).

Saint Jean-Paul II (1920-2005)

 

 

« Celui qui mange ma chair et boit mon sang a la vie éternelle. » (Jn 6,54)

dimanche 22 août 2021

Celui qui se nourrit du Christ dans l’eucharistie n’a pas besoin d’attendre l’au-delà pour recevoir la vie éternelle : il la possède déjà sur terre, comme prémices de la plénitude à venir, qui concernera l’homme dans sa totalité. Dans l’eucharistie en effet, nous recevons également la garantie de la résurrection des corps à la fin des temps : « Celui qui mange ma chair et boit mon sang a la vie éternelle ; et moi, je le ressusciterai au dernier jour » (Jn 6,54). Cette garantie de la résurrection à venir vient du fait que la chair du Fils de l’homme, donnée en nourriture, est son corps dans son état glorieux de Ressuscité. Avec l’eucharistie, on assimile pour ainsi dire le « secret » de la résurrection. C’est pourquoi saint Ignace d’Antioche définit avec justesse le pain eucharistique comme « remède d’immortalité, antidote pour ne pas mourir ».

La tension eschatologique suscitée dans l’eucharistie exprime et affermit la communion avec l’Église du ciel. Ce n’est pas par hasard que, dans les anaphores orientales ou dans les prières eucharistiques latines, on fait mémoire avec vénération de Marie, toujours vierge, Mère de notre Dieu et Seigneur Jésus Christ, des anges, des saints apôtres, des glorieux martyrs et de tous les saints. C’est un aspect de l’eucharistie qui mérite d’être souligné : en célébrant le sacrifice de l’Agneau, nous nous unissons à la liturgie céleste, nous associant à la multitude immense qui s’écrie : « Le salut est donné par Dieu, lui qui siège sur le Trône, et par l’Agneau » (Ap 7,10). L’eucharistie est vraiment un coin du ciel qui s’ouvre sur la terre. C’est un rayon de la gloire de la Jérusalem céleste, qui traverse les nuages de notre histoire et qui illumine notre chemin.

Saint Jean-Paul II (1920-2005)

 

 

« Le pain que je donnerai, c’est ma chair, donnée pour que le monde ait la vie. »

dimanche 8 août 2021

« La nuit même où il était livré, le Seigneur Jésus » (1Co 11,23) a institué le sacrifice eucharistique de son corps et de son sang. (…) L’Église a reçu l’eucharistie du Christ son Seigneur non comme un don, aussi précieux qu’il soit parmi bien d’autres, mais comme le don par excellence, car il est le don de lui-même, de sa personne dans sa sainte humanité, et de son œuvre de salut. Celle-ci ne reste pas enfermée dans le passé, puisque « tout ce que le Christ est, et tout ce qu’il a fait et souffert pour tous les hommes, participe de l’éternité divine et surplombe ainsi tous les temps » (CEC 1085).

Quand l’Église célèbre l’eucharistie, mémorial de la mort et de la résurrection de son Seigneur, cet événement central du salut est rendu réellement présent et ainsi « s’opère l’œuvre de notre rédemption » (Vatican II LG 3). Ce sacrifice est tellement décisif pour le salut du genre humain que Jésus Christ ne l’a accompli et n’est retourné vers le Père qu’après nous avoir laissé le moyen d’y participer comme si nous y avions été présents. Tout fidèle peut ainsi y prendre part et en goûter les fruits d’une manière inépuisable. Telle est la foi dont les générations chrétiennes ont vécu au long des siècles. Cette foi, le magistère de l’Église l’a continuellement rappelée avec une joyeuse gratitude pour ce don inestimable. Je désire encore une fois redire cette vérité, en me mettant avec vous, chers frères et sœurs, en adoration devant ce Mystère : Mystère immense, Mystère de miséricorde. Qu’est-ce que Jésus pouvait faire de plus pour nous ? Dans l’eucharistie, il nous montre vraiment un amour qui va « jusqu’au bout » (Jn 13,1), un amour qui ne connaît pas de mesure.

Saint Jean-Paul II (1920-2005)

 

 

« Que votre paix vienne sur elle. »

jeudi 8 juillet 2021

Cette journée à Assise nous a aidés à devenir plus conscients de nos engagements religieux. Mais elle a aussi donné au monde, qui nous regarde par les médias, une plus grande conscience de la responsabilité de chaque religion en ce qui concerne les problèmes de la guerre et de la paix. Plus peut-être que jamais auparavant dans l’histoire, le lien intrinsèque qui unit une attitude religieuse authentique et le grand bien de la paix est devenu évident pour tous. Quel poids terrible à porter pour des épaules humaines ! Mais, en même temps, quelle vocation merveilleuse et exaltante à suivre ! Bien que la prière soit en elle-même une action, cela ne nous dispense pas de travailler pour la paix. Ici, nous agissons comme les hérauts de la conscience morale de l’humanité en tant que telle, de l’humanité qui désire la paix, qui a besoin de la paix.

Il n’y a pas de paix sans un amour passionné de la paix. Il n’y a pas de paix sans une volonté farouche de réaliser la paix. La paix attend ses prophètes. Ensemble, nous avons rempli nos yeux de visions de paix : elles libèrent des énergies pour un nouveau langage de paix, pour de nouveaux gestes de paix, des gestes qui brisent l’enchaînement fatal des divisions héritées de l’histoire ou engendrées par les idéologies modernes. La paix attend ses bâtisseurs. Tendons la main à nos frères et à nos sœurs pour les encourager à bâtir la paix sur les quatre piliers que sont la vérité, la justice, l’amour et la liberté. La paix est un chantier ouvert à tous et pas seulement aux spécialistes, savants et stratèges. La paix est une responsabilité universelle : elle passe par mille petits actes de la vie quotidienne. Par leur manière journalière de vivre avec les autres, les hommes font leur choix pour ou contre la paix…

Ce que nous avons fait aujourd’hui à Assise, en priant et en témoignant de notre engagement pour la paix, nous devons continuer à le faire chaque jour de notre vie. Car ce que nous avons fait aujourd’hui est vital pour le monde. Si le monde doit continuer, et si les hommes et les femmes doivent y survivre, le monde ne peut pas se passer de la prière.

Saint Jean-Paul II (1920-2005)

 

 

« L’Esprit de Vérité rendra témoignage … Et vous aussi vous rendrez témoignage. »

lundi 10 mai 2021

Mes très chers jeunes, le Christ ne vous appelle pas seulement à cheminer avec lui dans ce pèlerinage de la vie. Il vous envoie à sa place, pour être les messagers de la vérité et pour être ses témoins dans le monde, concrètement, devant les autres jeunes comme vous, parce que beaucoup d’entre eux aujourd’hui, dans le monde entier, sont à la recherche du Chemin, de la Vérité, de la Vie (Jn 14,6), mais ne savent pas où aller. « L’heure est venue d’entreprendre une nouvelle évangélisation » (Christifideles laici, 34), et vous ne pouvez pas manquer à cet appel urgent. En ce lieu dédié à saint Jacques, le premier des apôtres qui a donné le témoignage de sa foi par le martyre, engageons-nous à accueillir le commandement du Christ : « Vous serez mes témoins (…) jusqu’aux extrémités de la terre » (Ac 1,8).

Que signifie être témoin du Christ ? Cela signifie simplement vivre en accord avec l’Évangile : « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme et de tout ton esprit (…). Tu aimeras ton prochain comme toi-même » (Mt 22,37-39). Le chrétien est appelé à servir ses frères et la société, à promouvoir et à soutenir la dignité de chaque être humain, à respecter, à défendre et à favoriser les droits de la personne, à être l’artisan d’une paix durable et authentique basée sur la fraternité, la liberté, la justice et la vérité. En dépit des merveilleuses possibilités offertes à l’humanité par la technologie moderne, il existe encore beaucoup de pauvreté et de misère dans le monde. Dans de nombreuses régions du monde, les personnes vivent sous la menace de la violence, du terrorisme et même de la guerre (…).

C’est une nécessité urgente de pouvoir compter sur les envoyés du Christ, sur les messagers chrétiens. Et vous, jeunes, vous tous, garçons et filles, vous serez à l’avenir ces envoyés et ces messagers.

Saint Jean-Paul II (1920-2005)

 

 

Jean Baptiste, témoin de la foi

vendredi 5 février 2021

Je veux proposer de nouveau à tous, afin qu’il ne soit jamais oublié, le grand signe d’espérance constitué par les nombreux témoins de la foi chrétienne qui ont vécu au [vingtième] siècle, à l’Est comme à l’Ouest. Ils ont su vivre l’Évangile dans des situations d’hostilité et de persécution, souvent jusqu’à l’épreuve finale de l’effusion du sang.

Ces témoins, en particulier ceux qui ont affronté l’épreuve du martyre, sont un signe éloquent et grandiose, qu’il nous est demandé de contempler et d’imiter. Ils attestent à nos yeux la vitalité de l’Église ; ils nous apparaissent comme une lumière pour l’Église et pour l’humanité, car ils ont fait resplendir dans les ténèbres la lumière du Christ. Appartenant à diverses confessions chrétiennes, ils resplendissent de ce fait comme un signe d’espérance pour le cheminement œcuménique, dans la certitude que leur sang est aussi une sève d’unité pour l’Église.

Plus radicalement encore, ils nous disent que le martyre est l’incarnation suprême de l’Évangile de l’espérance. En effet, les martyrs annoncent cet Évangile et en témoignent par leur vie jusqu’à l’effusion du sang, car ils sont certains de ne pas pouvoir vivre sans le Christ et ils sont prêts à mourir pour lui, dans la conviction que Jésus est le Seigneur et le Sauveur des hommes et qu’en lui seulement l’homme peut donc trouver la véritable plénitude de la vie. De cette façon, selon l’avertissement de l’apôtre Pierre, ils se montrent « prêts à rendre compte de l’espérance qui est en eux » (1P 3,15). En outre, les martyrs célèbrent l’Évangile de l’espérance car l’offrande de leur vie est la manifestation la plus grande et la plus radicale de ce « sacrifice vivant, saint et accepté par Dieu, qui constitue le véritable culte spirituel » (Rm 12,1), origine, âme et sommet de toute célébration chrétienne. Enfin, ils servent l’Évangile de l’espérance parce que, par leur martyre, ils expriment au plus haut degré l’amour et le service de l’homme, en ce qu’ils démontrent que l’obéissance à la loi évangélique engendre une vie morale et une convivialité qui honorent et promeuvent la dignité et la liberté de chaque personne.

Saint Jean-Paul II (1920-2005)

 

 

Les signes des temps où nous sommes

vendredi 23 octobre 2020

Le fait que l’on enregistre aujourd’hui, dans le monde, malgré les vastes processus de sécularisation, une exigence diffuse de spiritualité, qui s’exprime justement en grande partie dans un besoin renouvelé de prière, n’est-il pas un « signe des temps » ? Les autres religions, désormais amplement présentes dans les territoires d’ancienne chrétienté, proposent aussi leurs réponses à ce besoin, et elles le font parfois avec des modalités attrayantes. Nous qui avons la grâce de croire au Christ, révélateur du Père et Sauveur du monde, nous avons le devoir de montrer à quelles profondeurs peut porter la relation avec lui.

La grande tradition mystique de l’Église, en Orient comme en Occident, peut exprimer beaucoup à ce sujet. Elle montre comment la prière peut progresser, comme un véritable dialogue d’amour, au point de rendre la personne humaine totalement possédée par le Bien-Aimé divin, vibrant au contact de l’Esprit, filialement abandonnée dans le cœur du Père. On fait alors l’expérience vivante de la promesse du Christ : « Celui qui m’aime sera aimé de mon Père ; moi aussi je l’aimerai, et je me manifesterai à lui » (Jn 14,21). (…)

Oui, chers frères et sœurs, nos communautés chrétiennes doivent devenir d’authentiques écoles de prière, où la rencontre avec le Christ ne s’exprime pas seulement en demande d’aide, mais aussi en action de grâce, louange, adoration, contemplation, écoute, affection ardente, jusqu’à une vraie « folie » du cœur. Il s’agit donc d’une prière intense, qui toutefois ne détourne pas de l’engagement dans l’histoire: en ouvrant le cœur à l’amour de Dieu, elle l’ouvre aussi à l’amour des frères et rend capable de construire l’histoire selon le dessein de Dieu

Saint Jean-Paul II (1920-2005)

 

 

 

« Il y eut un combat dans le ciel : celui de Michel et de ses anges contre le Dragon. » (Ap 12,7)

mardi 29 septembre 2020

Dans la perfection de leur nature spirituelle, les anges sont appelés dès le début, en vertu de leur intelligence, à connaître la vérité et à aimer le bien qu’ils connaissent d’une manière beaucoup plus pleine et parfaite qu’il n’est possible à l’homme. Cet amour est l’acte d’une volonté libre (…), qui signifie la possibilité de faire un choix pour ou contre le Bien, c’est-à-dire Dieu lui-même. Il faut répéter ici ce que nous avons déjà rappelé en son temps à propos de l’homme : en créant les êtres libres, Dieu a voulu que, dans le monde, se réalise cet amour véritable qui n’est possible que sur la base de la liberté. Il a donc voulu que la créature, constituée à l’image et la ressemblance de son Créateur (Gn 1,26), puisse, de la manière la plus pleine possible, se rendre semblable à lui, Dieu, qui « est amour » (1Jn 4,16). En créant ces purs esprits comme des êtres libres, Dieu, dans sa Providence, ne pouvait pas ne pas prévoir la possibilité du péché des anges. Mais, précisément parce que la Providence est une Sagesse éternelle qui aime, Dieu saurait tirer de l’histoire de ce péché (…) le bien définitif de tout le cosmos créé.

De fait, comme le dit clairement la Révélation, le monde des purs esprits apparaît divisé en bons et mauvais… Comment comprendre une telle opposition ? (…) Les Pères de l’Église et les théologiens n’hésitent pas à parler d’« aveuglement » produit par une surévaluation de la perfection de leur être propre, poussée au point de voiler la suprématie de Dieu qui exigeait à l’inverse un acte de soumission docile et obéissante. Tout cela semble exprimé de manière concise par les mots : « Je ne te servirai pas ! » (Jr 2,20), qui manifestent le refus radical et irréversible de prendre part à l’édification du Règne de Dieu dans le monde créé. Satan, l’esprit rebelle, veut son propre règne, non pas celui de Dieu, et s’érige en premier adversaire du Créateur, en opposant à la Providence, en antagoniste de la sagesse aimante de Dieu. De la rébellion et du péché de Satan, comme aussi de ceux de l’homme, nous devons tirer une conclusion et accueillir la sage expérience de l’Écriture qui affirme : « L’orgueil est la cause de la ruine » (Tb 4,13)

Saint Jean-Paul II (1920-2005)

 

 

 

« Je ne te dis pas jusqu’à sept fois, mais jusqu’à soixante-dix fois sept fois. »

dimanche 13 septembre 2020

Le Christ souligne avec insistance la nécessité de pardonner aux autres : lorsque Pierre lui demande combien de fois il devrait pardonner à son prochain, il lui indique le chiffre symbolique de « soixante-dix fois sept fois », voulant lui montrer ainsi qu’il devrait savoir pardonner à tous et toujours.

Il est évident qu’une exigence aussi généreuse de pardon n’annule pas les exigences objectives de la justice. La justice bien comprise constitue pour ainsi dire le but du pardon. Dans aucun passage du message évangélique, le pardon, ni même la miséricorde qui en est la source, ne signifient indulgence envers le mal, envers le scandale, envers le tort causé ou les offenses. (…) La réparation du mal et du scandale, le dédommagement du tort causé, la satisfaction de l’offense sont conditions du pardon. (…)

La miséricorde toutefois a la force de conférer à la justice un contenu nouveau, qui s’exprime de la manière la plus simple et la plus complète dans le pardon. Le pardon en effet manifeste qu’en plus des processus (…) caractéristiques de la justice, l’amour est nécessaire pour que l’homme s’affirme comme tel. L’accomplissement des conditions de la justice est indispensable surtout pour que l’amour puisse révéler son propre visage. (…) L’Église estime à juste titre que son devoir, que le but de sa mission, consistent à assurer l’authenticité du pardon

Saint Jean-Paul II (1920-2005)

 

 

 

« C’est aujourd’hui ! »

lundi 31 août 2020

« Nous te rendons grâce, Seigneur Dieu, Maître de tout » (Ap 11,17)… Cette dimension de louange est de première importance. C’est en effet de là que part toute réponse authentique de foi en la révélation de Dieu dans le Christ. Le christianisme est grâce ; c’est la surprise d’un Dieu qui, non content de créer le monde et l’homme, s’est mis à la hauteur de sa créature et « après avoir, à maintes reprises et sous maintes formes, parlé par les prophètes, en ces jours qui sont les derniers, nous a parlé par son Fils » (He 1,1-2).

En ces jours ! Oui, le Jubilé nous a fait sentir que deux mille ans d’histoire ont passé sans atténuer la fraîcheur de cet « aujourd’hui » par lequel les anges ont annoncé aux bergers l’événement merveilleux de la naissance de Jésus à Bethléem : « Aujourd’hui vous est né un Sauveur, dans la ville de David. Il est le Messie, le Seigneur » (Lc 2,11). Deux mille ans ont passé mais plus que jamais reste vivante la proclamation que Jésus a faite de sa propre mission dans la synagogue de Nazareth devant ses compatriotes stupéfaits, s’appliquant à lui-même la prophétie d’Isaïe : « Cette parole de l’Écriture que vous venez d’entendre, c’est aujourd’hui qu’elle s’accomplit ». Deux mille ans ont passé, mais les pécheurs qui ont besoin de miséricorde –- et qui n’en a pas besoin ? –- trouvent toujours une consolation dans cet « aujourd’hui » du salut qui, sur la croix, a ouvert les portes du Règne de Dieu au larron repenti : « Amen, je te le déclare : aujourd’hui, avec moi, tu seras dans le Paradis » (Lc 23,43)

Saint Jean-Paul II (1920-2005)