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Archive pour le mot-clef ‘miracle’

L’eau changée en vin

dimanche 17 janvier 2016

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En changeant en vin les jarres remplies d’eau, le Sauveur a fait deux choses : il a fourni une boisson aux invités de la noce et il a signifié que, par le baptême, les hommes allaient être remplis de l’Esprit Saint. Le Seigneur lui-même l’a déclaré ailleurs en disant : « À outres neuves, vin nouveau ! » (Mt 9,17). Les outres neuves signifient, en effet, la pureté du baptême, le vin la grâce de l’Esprit Saint.

Catéchumènes, prêtez une attention particulière. Votre esprit qui ignore encore la Trinité ressemble à l’eau froide. Il faut le réchauffer à la chaleur du sacrement du baptême, comme un vin, pour transformer un liquide pauvre et sans valeur en grâce précieuse et riche. Comme le vin, acquérons bon goût et arôme de douceur ; alors nous pourrons dire avec l’apôtre Paul : « Nous sommes bien pour Dieu la bonne odeur du Christ » (2Co 2,15). Avant son baptême, le catéchumène ressemble à l’eau qui dort, froide et sans couleur…, inutile, incapable de redonner des forces. Conservée trop longtemps, l’eau s’altère, croupit, devient fétide… Le Seigneur a dit : « À moins de naître à nouveau de l’eau et de l’Esprit, nul ne peut entrer dans le Royaume des cieux » (Jn 3,5).

Le fidèle baptisé est semblable au vin vigoureux et rouge. Toutes les choses de la création s’abîment avec le temps, seul le vin s’améliore en vieillissant. Il perd chaque jour de son âpreté, et acquiert un bouquet plein de mœlleux, d’une riche saveur. Le chrétien de même, à mesure que passe le temps, perd l’âpreté de sa vie pécheresse, acquiert la sagesse et la bienveillance de la Trinité divine.

Saint Maxime de Turin (?-v. 420), évêque
CC Sermon 65, p. 273-274 ; PL 17,624-626 (trad. Pères dans la foi, Migne 1996, p.70)

 

 

 

« Si je parviens à toucher seulement son vêtement, je serai sauvée. »

lundi 6 juillet 2015

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Comme la femme souffrant d’hémorragie je me prosterne devant toi, Seigneur, pour que tu me délivres de la souffrance et que tu m’accordes le pardon de mes fautes, afin qu’avec componction de cœur je te crie : « Sauveur, sauve-moi »…

Elle allait à toi en se cachant, Sauveur, car elle te prenait pour un simple humain, mais sa guérison lui a enseigné que tu étais Dieu et homme tout ensemble. En secret elle a touché ta frange, craignant dans son âme…, se disant : « Comment me ferai-je voir de celui qui observe tout, moi qui porte la honte de mes fautes ? Si le Tout-Pur voit le flux de sang, il s’écartera de moi comme impure, et ce sera pour moi plus terrible que ma plaie, s’il se détourne de moi malgré mon cri : Sauveur, sauve-moi.

« En me voyant, tout le monde me bouscule : ‘ Où vas-tu ? Prends conscience de ta honte, femme, sache qui tu es, et de qui tu voudrais t’approcher maintenant ! Toi, l’impure, approcher le Tout-Pur ! Va-t’en te purifier, et quand tu auras essuyé la tache que tu portes, alors tu iras vers lui en criant : Sauveur, sauve-moi. ‘

« — Vous cherchez à me causer plus de peine que mon propre mal ? Je sais que lui il est pur, et c’est bien pour cela que j’irai à lui, pour être délivrée de l’opprobre et de l’infamie. Ne m’empêchez donc pas…de crier : Sauveur, sauve-moi.

« La source épanche ses flots pour tous : de quel droit la bouchez-vous ? … Vous êtes témoins de ses guérisons… Tous les jours il nous encourage en disant : ‘ Venez à moi, vous que les maux accablent ; moi, je pourrai vous soulager ‘ (Mt 11,28). Il aime faire le don de la santé à tous. Et vous, pourquoi me rudoyez-vous en m’empêchant de lui crier… : Sauveur, sauve-moi ? »…

Celui qui sait toutes choses…se retourne et dit à ses disciples : « Qui vient de toucher ma frange ? (Mc 5,30)… Pourquoi me dis-tu, Pierre, qu’une grande foule me presse ? Ils ne touchent pas ma divinité, mais cette femme, en touchant mon vêtement visible, a saisi ma nature divine, et elle a acquis la santé en me criant : Seigneur, sauve-moi…

« Prends courage à présent, femme… Sois donc désormais en bonne santé… Ceci n’est pas l’ouvrage de ma main, mais l’œuvre de ta foi. Car beaucoup ont touché ma frange, mais sans obtenir la force, parce qu’ils n’apportaient pas de foi. Toi, tu m’as touché avec beaucoup de foi, tu as reçu la santé, c’est pourquoi je t’ai amenée maintenant devant tous, pour que tu dises : Sauveur, sauve-moi. »

Saint Romanos le Mélode (?-v. 560), compositeur d’hymnes
Hymne 23, Sur l’hémorroïsse (trad. SC 114, p. 87 rev.)

 

 

 

 

« Qui peut remettre les péchés, sinon Dieu seul ? » (Mc 2,7)

jeudi 2 juillet 2015

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« Et voilà qu’on lui apportait un paralysé. » Saint Matthieu dit simplement que ce paralytique a été apporté à Jésus. D’autres évangélistes racontent qu’il a été descendu par une ouverture dans le toit, et présenté au Sauveur sans formuler aucune demande, le laissant juger lui-même de la guérison…

L’Évangile dit « voyant la foi de ceux qui portaient le paralytique », c’est-à-dire de ceux qui l’avaient amené à Jésus. Considérez comment parfois le Christ ne fait aucun cas de la foi du malade : peut-être qu’il n’en est pas capable, étant inconscient ou possédé par un esprit mauvais. Ici cependant ce paralytique avait une grande confiance en Jésus ; autrement est-ce qu’il aurait permis qu’on le descende devant lui ? Le Christ répond à cette confiance par un prodige extraordinaire. Avec le pouvoir de Dieu lui-même, il pardonne les péchés de cet homme. Il montre ainsi qu’il est l’égal du Père, vérité qu’il avait déjà montré quand il a dit au lépreux : « Je le veux, sois guéri » (Mt 8,3)…et quand, par un seul mot, il avait calmé la mer déchaînée (Mt 8,26), ou quand, en tant que Dieu, il avait chassé les démons, qui reconnaissent en lui leur souverain et leur juge (Mt 8,32). Or ici, il montre à ses adversaires, à leur grand étonnement, qu’il est l’égal du Père.

Et le Sauveur montre ici, encore une fois, combien il repousse tout ce qui est spectaculaire ou source de vaine gloire. La foule le presse de tous côtés, mais il ne s’empresse pas d’opérer un miracle visible en guérissant la paralysie extérieure de cet homme… Il commence par un miracle invisible, guérissant l’âme de cet homme. Cette guérison-là est infiniment plus avantageuse pour lui –- et, en apparence, moins glorieuse pour le Christ.

Saint Jean Chrysostome (v. 345-407), prêtre à Antioche puis évêque de Constantinople, docteur de l’Église
Homélies sur l’évangile de Matthieu, n° 29, 1

 

« A la vue du signe que Jésus avait accompli, les gens disaient : ‘ C’est vraiment lui le grand Prophète, celui qui vient dans le monde ‘ »

vendredi 17 avril 2015

multiplication des pains

Gouverner l’univers est en vérité un miracle plus grand que de rassasier cinq mille hommes avec cinq pains. Personne toutefois ne s’en étonne, alors que l’on s’extasie devant un miracle de moindre importance parce qu’il sort de l’ordinaire. Qui, en effet, nourrit aujourd’hui encore l’univers sinon celui qui, avec quelques grains, crée les moissons ? Le Christ a donc fait ce que Dieu fait. Usant de son pouvoir de multiplier les moissons a partir de quelques grains, il a multiplié cinq pains dans ses mains. Car la puissance se trouvait entre les mains du Christ, et ces cinq pains étaient comme des semences que le Créateur de la terre multipliait sans même les confier à la terre.

Cette œuvre a donc été placée sous nos sens pour élever notre esprit… Il nous est ainsi devenu possible d’admirer « le Dieu invisible en considérant ses œuvres visibles » (Rm 1,20). Après avoir été éveillés à la foi et purifiés par elle, nous pouvons même désirer voir sans les yeux du corps l’Etre invisible que nous connaissons à partir du visible… En effet, Jésus a fait ce miracle pour qu’il soit vu de ceux qui se trouvaient là, et ils l’ont mis par écrit pour que nous en ayons connaissance. Ce que les yeux ont fait pour eux, la foi le fait pour nous. Aussi bien, nous reconnaissons en notre âme ce que nos yeux n’ont pas pu voir et nous avons reçu un plus bel éloge, puisque c’est de nous qu’il a été dit : « Heureux ceux qui croient sans avoir vu » (Jn 20,29).

Saint Augustin (354-430), évêque d’Hippone (Afrique du Nord) et docteur de l’Église
Sermons sur l’évangile de Jean, n°24, 1.6.7 ; CCL 36, 244 (trad. Delhougne, Les Pères commentent, p. 272)

 

 

 

« Jésus s’approcha d’elle et la prit par la main. »

mercredi 14 janvier 2015

main-tendue

Ceux qui ont écouté attentivement l’évangile de ce jour savent pour quelle raison le Seigneur du ciel est entré dans une humble maison de cette terre. Puisque par bonté il est venu secourir tous les hommes, ne soyez pas étonnés qu’il entre en tous lieux. « Étant venu dans la maison de Pierre, Jésus vit sa belle-mère alitée, avec de la fièvre » (Mt 8,14). Voilà quel motif a conduit le Christ chez Pierre : pas du tout le désir de se mettre à table, mais la faiblesse de cette malade ; non pas le besoin de prendre un repas, mais l’occasion d’opérer une guérison. Il est venu exercer sa puissance divine, et non prendre part à un banquet avec des hommes, car ce n’était pas du vin qu’on versait chez Pierre, mais des larmes…

Le Christ n’est donc pas entré dans cette maison pour prendre sa nourriture, mais pour restaurer la vie. Dieu est à la recherche des hommes, pas des biens humains. Il veut leur donner les biens célestes ; il ne désire pas trouver les choses terrestres. Le Christ est donc venu ici-bas pour nous prendre avec lui ; il n’est pas venu chercher les choses que nous possédons.

Saint Pierre Chrysologue (v. 406-450), évêque de Ravenne, docteur de l’Église
Sermon 18, 1-3 ; CCL 24,107-108 (trad. Delhougne, Les Pères commentent, p. 242 rev)

 

 

 

Évangile de Jésus Christ selon saint Luc 7,11-17.

mardi 16 septembre 2014

j_104_lgésus se rendait dans une ville appelée Naïm. Ses disciples faisaient route avec lui, ainsi qu’une grande foule.
Il arriva près de la porte de la ville au moment où l’on transportait un mort pour l’enterrer ; c’était un fils unique, et sa mère était veuve. Une foule considérable accompagnait cette femme.
En la voyant, le Seigneur fut saisi de pitié pour elle, et lui dit : « Ne pleure pas. »
Il s’avança et toucha la civière ; les porteurs s’arrêtèrent, et Jésus dit : « Jeune homme, je te l’ordonne, lève-toi. »
Alors le mort se redressa, s’assit et se mit à parler. Et Jésus le rendit à sa mère.
La crainte s’empara de tous, et ils rendaient gloire à Dieu : « Un grand prophète s’est levé parmi nous, et Dieu a visité son peuple. »
Et cette parole se répandit dans toute la Judée et dans les pays voisins.

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SoixanteDouze

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La miséricorde de Dieu se laisse vite fléchir par les pleurs de cette mère. Elle est veuve ; les souffrances ou la mort de son fils unique l’ont brisée… Il me semble que cette veuve, entourée de la foule du peuple, est plus qu’une simple femme méritant par ses larmes la résurrection d’un fils, jeune et unique. Elle est l’image même de la Sainte Église qui, par ses larmes, au milieu du cortège funèbre et jusque dans le tombeau, obtient de rappeler à la vie le jeune peuple du monde… Car à la parole de Dieu les morts ressuscitent (Jn 5,28), ils retrouvent la voix et la mère recouvre son fils ; il est rappelé de la tombe, il est arraché au sépulcre.

Quelle est cette tombe pour vous, sinon votre mauvaise conduite ? Votre tombeau c’est le manque de foi… Le Christ vous libère de ce sépulcre ; vous sortirez du tombeau si vous écoutez la parole de Dieu. Et si votre péché est trop grave pour que les larmes de votre pénitence puissent le laver, qu’interviennent pour vous les pleurs de votre mère l’Église… Elle intercède pour chacun de ses enfants, comme pour autant de fils uniques. En effet, elle est pleine de compassion et éprouve une douleur spirituelle toute maternelle lorsqu’elle voit ses enfants entraînés à la mort par le péché.

Saint Ambroise (v. 340-397), évêque de Milan et docteur de l’Église
Commentaire sur l’évangile de Luc, V, 89 ; SC 45 (trad. SC, p. 214 rev.)

 

 

 

 

« Tous ceux qui souffraient de quelque mal se précipitaient sur lui pour le toucher. »

jeudi 23 janvier 2014

TOURNESOLAussi longtemps que nous vivrons, quand en notre folie nous tournons notre regard vers ce qui est réprouvé, notre Seigneur Dieu nous touche avec tendresse et nous appelle avec une grande joie, en disant en notre âme : « Laisse là ce que tu aimes, mon enfant très cher. Tourne-toi vers moi ; je suis tout ce que tu veux. Réjouis-toi dans ton sauveur et dans ton salut. » Je suis sûre que l’âme perspicace par la grâce verra et sentira que notre Seigneur opère ainsi en nous. Car si cette œuvre concerne l’humanité en général, tout homme en particulier n’en est pas exclu…

Qui plus est, Dieu a éclairé spécialement mon intelligence et m’a enseigné sur la façon dont il opère les miracles : « On sait que j’ai accompli déjà ici-bas beaucoup de miracles, éclatants et merveilleux, glorieux et grands. Ce que j’ai fait alors, je le fais encore continuellement, et je le ferai dans les temps à venir. » Nous savons que tout miracle est précédé par des souffrances, des angoisses, des tribulations. C’est pour que nous prenions conscience de notre faiblesse et des sottises que nous commettons à cause de notre péché et, par là, pour que nous devenions humbles et criions à Dieu, implorant son secours et sa grâce. Les miracles surgissent ensuite ; ils proviennent de la haute puissance, sagesse et bonté de Dieu et révèlent sa force et les joies du ciel, autant que cela est possible en cette vie passagère. Ainsi notre foi se fortifie et notre espérance grandit dans l’amour. Voilà pourquoi il plaît à Dieu d’être connu et glorifié par des miracles. Il veut que nous ne soyons pas accablés par la tristesse et les tempêtes qui s’abattent sur nous ; il en est toujours ainsi avant les miracles !

Julienne de Norwich (1342-après 1416), recluse anglaise
Révélations de l’amour divin, ch. 36

 

 

 

 

« Aussitôt la jeune fille se leva. »

dimanche 1 juillet 2012

Le Christ entre dans la maison où se trouve la jeune fille, la prend par la main et lui dit : « Petite fille, je te le dis, lève-toi ! »… Chers jeunes, le monde a besoin de votre réponse personnelle aux paroles de vie du Maître : « Je te le dis, lève-toi ! » Nous voyons comment Jésus vient à la rencontre de l’humanité dans les situations les plus difficiles et les plus pénibles. Le miracle accompli dans la maison de Jaïre nous montre son pouvoir sur le mal. Il est le Seigneur de la vie, le vainqueur de la mort…

Mais nous ne pouvons pas oublier que, selon ce que nous enseigne la foi, la cause première du mal, de la maladie, de la mort même, c’est le péché en ses différentes formes. Dans le cœur de chacun et de chacune de nous se cache cette maladie qui nous touche tous : le péché personnel, qui s’enracine de plus en plus dans les consciences à mesure que se perd le sens de Dieu. Oui, chers jeunes, veillez à ne pas laisser s’affaiblir en vous le sens de Dieu. On ne peut pas vaincre le mal par le bien si l’on n’a pas ce sens de Dieu, de son action, de sa présence, qui nous invite à parier toujours sur la grâce, sur la vie, contre le péché, contre la mort. Le sort de l’humanité est en jeu…

Il s’ensuit que nous devons voir les implications sociales du péché pour construire un monde digne de l’homme. Il y a des maux sociaux qui créent une véritable « communion du péché » parce que, en même temps que l’âme, ils abaissent l’Église et d’une certaine manière le monde entier… Chers jeunes, combattez le bon combat de la foi (1Tm 6,12) pour la dignité de l’homme, pour la dignité de l’amour, pour une vie noble, une vie d’enfants de Dieu. Vaincre le péché à l’aide du pardon de Dieu est une guérison, c’est une résurrection. N’ayez pas peur des exigences de l’amour du Christ. Craignez, au contraire, la pusillanimité, la légèreté, la recherche de vos intérêts propres, l’égoïsme, tout ce qui veut faire taire la voix du Christ qui, s’adressant à chacun de nous, répète : « Je te le dis, lève-toi ».

Bienheureux Jean-Paul II
Discours aux jeunes du Chili 02/04/1987 (trad. DC 1939, p. 481)

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Quatrième dimanche de Carême

dimanche 3 avril 2011

« Je suis venu en ce monde pour une remise en question : pour que ceux qui ne voient pas puissent voir. »

« Il fit de la boue avec sa salive, et l’appliqua sur les yeux de l’aveugle. » Et la lumière a jailli de la terre, comme au commencement, quand…la ténèbre était répandue sur tout, et qu’il a commandé à la lumière et qu’elle est née des ténèbres (Gn 1,2-3). Ainsi il a guéri un défaut qui existait depuis la naissance, pour montrer que lui, dont la main achevait ce qui manquait à la nature, il était bien celui dont la main avait façonné la création au commencement. Et comme on refusait de croire qu’il était avant Abraham (Jn 8,57), il a prouvé par cette œuvre qu’il était le Fils de celui qui, de sa main, « forma le premier Adam avec la terre » (Gn 2,7).

Il a fait cela pour ceux qui cherchaient des miracles afin de croire : «Les juifs cherchent des miracles» (1Co 1,22). Ce n’est pas la piscine de Siloé qui a ouvert les yeux de l’aveugle, comme ce n’étaient pas les eaux du Jourdain qui ont purifié Naaman (2R 5,14): c’est le commandement du Seigneur qui accomplit tout. Bien plus, ce n’est pas l’eau de notre baptême, mais les noms de la Trinité qu’on prononce sur elle qui nous purifient. « Il enduisit ses yeux de boue », afin que les pharisiens nettoient l’aveuglement de leur cœur… Ceux qui voyaient la lumière matérielle étaient conduits par un aveugle qui voyait la lumière de l’esprit ; et, dans sa nuit, l’aveugle était conduit par ceux qui voyaient extérieurement, mais étaient spirituellement aveugles.

L’aveugle a lavé la boue de ses yeux, et il s’est vu lui-même ; les autres ont lavé l’aveuglement de leur cœur, et ils se sont examinés eux-mêmes. Ainsi, en ouvrant extérieurement les yeux d’un aveugle, notre Seigneur ouvrait secrètement les yeux de beaucoup d’autres aveugles… Dans ces quelques mots du Seigneur étaient cachés des trésors admirables, et dans cette guérison, était esquissé un symbole: Jésus, fils du Créateur.

Saint Ephrem (v. 306-373), diacre en Syrie, docteur de l’Église
Commentaire du Diatesseron, 16, 28-31 (trad. SC 121, p. 299s)

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