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Archive pour le mot-clef ‘St Ephrem’

« Marie retenait tous ces événements et les méditait en son cœur. » (Lc 2,19)

mercredi 25 décembre 2013

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En des paroles sublimes,
Brûlante d’amour,
Marie le berçait elle aussi :
« Qui donc m’a donné, à moi la solitaire,
De concevoir et d’enfanter
Celui qui est l’unique et le multiple,
Le tout-petit et le Très-Grand ?
Il est tout entier près de moi,
Et tout entier près de tout l’univers.

image_largeLe jour où Gabriel lui-même
Est entré dans ma pauvre maison,
Il m’a rendue soudain
Noble dame autant que servante :
Car j’étais la servante de ta divinité (Lc 1,38),
Mais je suis la mère aussi
De ton humanité,
Mon Seigneur et mon fils !

La servante tout à coup
Est devenue fille de roi,
Par toi, Fils de roi !
À cause de toi, fils de David,
Voici que la plus humble
Dans la maison de David,
Voici qu’une fille de la terre
Parvient jusqu’au ciel,
Par celui qui est du ciel !

Quelle merveille pour moi !
Près de moi repose
Ce nouveau-né, l’Ancien des jours ! (Dn 7,9)
Il fixe son regard sur le ciel tout entier,
Alors que sans répit
Ses lèvres balbutient.
Comme il me ressemble !
Alors qu’avec Dieu
Il parle en silence !

Qui a jamais vu
Un nouveau-né regarder
En tout lieu toutes choses ?
Son regard fait comprendre
Que c’est lui qui dirige
Toute la création de haut en bas.
Son regard fait comprendre
Qu’il commande en maître
À tout l’univers.

Comment ouvrirai-je
Une source de lait
Pour toi, la Source ?
Comment donnerai-je
De la nourriture
À toi qui nourris tout être
De ta table ?
Comment te couvrir de langes,
Toi qui es revêtu de splendeur ? (Ps 103,2)

Ma bouche ne sait pas
Comment te nommer,
Ô Fils du Dieu vivant ! (Mt 16,16)
Si j’ose t’appeler
Fils de Joseph,
Je tremble car tu n’es pas de sa semence…

Bien que tu sois le Fils de l’Unique
Désormais je t’appellerai
Le fils d’un grand nombre,
Car à toi ne suffisent pas
Des milliers de noms :
Tu es fils de Dieu, mais aussi fils de l’homme (Mc 1,1 ; 8,31)
Et puis, fils de Joseph (Lc 3,23)
Et fils de David (Lc 20,41)
Et fils de Marie (Mc 6,3).

Saint Ephrem (v. 306-373), diacre en Syrie, docteur de l’Église
Hymnes 5 et 6 sur la Nativité ; SC 459 (trad. cf SC p. 124s)

 

 

 

 

« Cette nuit même, on te redemande ta vie… »

lundi 21 octobre 2013

Vie-spirituelle_theme_imageSeigneur, rends-moi digne de mépriser ma vie pour la vie qui est en toi. La vie dans ce monde est semblable à ceux qui se servent des lettres pour former des mots. Lorsqu’on le veut, on ajoute, on retranche, on change les lettres. Mais la vie du monde à venir est semblable à ce qui est écrit sans la moindre faute dans des livres scellés du sceau royal, où il n’y a rien à ajouter et où rien ne manque. Donc tant que nous sommes au milieu du changement, soyons attentifs à nous-mêmes. Tant que nous avons pouvoir sur le manuscrit de notre vie, sur ce que nous avons écrit de nos mains, efforçons-nous d’y ajouter ce que nous faisons de bien et effaçons les défauts de notre première conduite. Tant que nous sommes en ce monde, Dieu n’appose le sceau ni sur le bien ni sur le mal. Il ne le fait qu’à l’heure de notre exode, quand s’achève notre œuvre, au moment où nous allons partir.

Comme l’a dit saint Ephrem, il nous faut considérer que notre âme est semblable à un navire prêt au voyage mais qui ne sait pas quand va venir le vent, ou encore qu’elle est semblable à une armée qui ne sait pas quand va sonner la trompette qui annonce le combat. S’il dit cela du navire et de l’armée qui attendent une chose qui peut-être n’arrivera pas, combien faut-il que nous nous préparions avant que vienne ce jour brusquement, que soit jeté le pont et soit ouverte la porte du monde nouveau ? Puisse le Christ, le médiateur de notre vie, nous donner d’être prêts.

Isaac le Syrien (7ème siècle), moine près de Mossoul
Discours ascétiques, 1ère série, n° 38 (trad. Touraille, DDB 1981, p. 231)

livre de vie

 

 

 

« Joseph, fils de David, ne crains pas. »

mardi 18 décembre 2012

Joseph embrassait
le Fils du Père céleste
comme un nouveau-né,
et il le servait comme son Dieu.
Il s’y complaisait
comme en la bonté même ;
et il le révérait
lui le juste par excellence (Mt 1,19).

Grande était sa perplexité !
« Comment m’est-il donné,
toi le Fils du Très-Haut,
d’avoir en toi un fils ?
Contre ta mère je m’irritais,
et je pensais la renvoyer.
Je ne savais pas
qu’en son sein était un grand trésor,
qui dans ma pauvreté
soudain me rendait riche.

« Le roi David
a surgi parmi mes ancêtres
et il a ceint la couronne.
Qu’il est grand le dénuement
où je suis parvenu !
Au lieu d’être roi je suis ouvrier ;
mais une couronne m’est advenue
puisque sur mon cœur repose
le Maître de toutes les couronnes. »

Saint Ephrem (v. 306-373), diacre en Syrie, docteur de l’Église
Hymne pour la Nativité

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Quatrième dimanche de Carême

dimanche 3 avril 2011

« Je suis venu en ce monde pour une remise en question : pour que ceux qui ne voient pas puissent voir. »

« Il fit de la boue avec sa salive, et l’appliqua sur les yeux de l’aveugle. » Et la lumière a jailli de la terre, comme au commencement, quand…la ténèbre était répandue sur tout, et qu’il a commandé à la lumière et qu’elle est née des ténèbres (Gn 1,2-3). Ainsi il a guéri un défaut qui existait depuis la naissance, pour montrer que lui, dont la main achevait ce qui manquait à la nature, il était bien celui dont la main avait façonné la création au commencement. Et comme on refusait de croire qu’il était avant Abraham (Jn 8,57), il a prouvé par cette œuvre qu’il était le Fils de celui qui, de sa main, « forma le premier Adam avec la terre » (Gn 2,7).

Il a fait cela pour ceux qui cherchaient des miracles afin de croire : «Les juifs cherchent des miracles» (1Co 1,22). Ce n’est pas la piscine de Siloé qui a ouvert les yeux de l’aveugle, comme ce n’étaient pas les eaux du Jourdain qui ont purifié Naaman (2R 5,14): c’est le commandement du Seigneur qui accomplit tout. Bien plus, ce n’est pas l’eau de notre baptême, mais les noms de la Trinité qu’on prononce sur elle qui nous purifient. « Il enduisit ses yeux de boue », afin que les pharisiens nettoient l’aveuglement de leur cœur… Ceux qui voyaient la lumière matérielle étaient conduits par un aveugle qui voyait la lumière de l’esprit ; et, dans sa nuit, l’aveugle était conduit par ceux qui voyaient extérieurement, mais étaient spirituellement aveugles.

L’aveugle a lavé la boue de ses yeux, et il s’est vu lui-même ; les autres ont lavé l’aveuglement de leur cœur, et ils se sont examinés eux-mêmes. Ainsi, en ouvrant extérieurement les yeux d’un aveugle, notre Seigneur ouvrait secrètement les yeux de beaucoup d’autres aveugles… Dans ces quelques mots du Seigneur étaient cachés des trésors admirables, et dans cette guérison, était esquissé un symbole: Jésus, fils du Créateur.

Saint Ephrem (v. 306-373), diacre en Syrie, docteur de l’Église
Commentaire du Diatesseron, 16, 28-31 (trad. SC 121, p. 299s)

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