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Archive pour le mot-clef ‘St François d’Assise’

St François d’Assise, fondateur o.f.m. (1182-1226)

vendredi 4 octobre 2013

St FrançoisLa vie de saint François d’Assise est la condamnation des sages du monde, qui regardent comme un scandale et une folie l’humilité de la croix.

« Surgit au monde un soleil ». A travers ces paroles, dans la Divine Comédie (Paradis, chant XI), le plus grand poète italien Dante Alighieri évoque la naissance de François.

F

rançois naquit à Assise, en Ombrie, à la fin de 1181 ou au début de 1182. Comme ses parents, qui étaient marchands, faisaient beaucoup de commerce avec les français, ils lui firent apprendre la langue française et il parvint à la parler si parfaitement, qu’on lui donna le nom de François, quoiqu’il eût reçu celui de Jean au baptême.

Sa naissance avait été marquée par une merveille : d’après un avis du Ciel, sa mère le mit au monde sur la paille d’une étable. Dieu voulait qu’il fût, dès le premier moment, l’imitateur de Celui qui eut pour berceau une crèche et est mort sur une croix.

Les premières années de François se passèrent pourtant dans la dissipation ; il aimait la beauté des vêtements, recherchait l’éclat des fêtes, traitait comme un prince ses compagnons, avait la passion de la grandeur ; au milieu de ce mouvement frivole, il conserva toujours sa chasteté.

Il avait une grande compassion pour les pauvres. Ayant refusé un jour l’aumône à un malheureux, il s’en repentit aussitôt et jura de ne plus refuser à quiconque lui demanderait au nom de Dieu. Après des hésitations, François finit par comprendre la volonté de Dieu sur lui et se voua à la pratique de cette parole qu’il a réalisée plus que tout autre saint : « Si quelqu’un veut venir à ma suite, qu’il renonce à lui-même, qu’il prenne sa croix chaque jour et qu’il me suive ! » (Lc 9,23).

Sa conversion fut accompagnée de plus d’un prodige : un crucifix lui adressa la parole ; un peu plus tard, il guérit plusieurs lépreux en baisant leurs plaies. Son père fit une guerre acharnée à cette vocation extraordinaire, qui avait fait de son fils, si plein d’espérance, un mendiant jugé fou par le monde. François se dépouilla de tous ses vêtements, ne gardant qu’un cilice, et les remit à son père en disant : « Désormais je pourrai dire avec plus de vérité : Notre Père, qui êtes aux cieux. »

Un jour, il entendit, à l’évangile de la messe, ces paroles du sauveur : « Ne portez ni or ni argent, ni aucune monnaie dans votre bourse, ni sac, ni deux vêtements, ni souliers, ni bâtons. » (Mt 10,9-10). Dès lors, il commença cette vie tout angélique et tout apostolique dont il devait lever l’étendard sur le monde. On vit, à sa parole, des foules se convertir ; bientôt les disciples affluèrent sous sa conduite ; il fonda un ordre de religieux qui porta son nom, et un ordre de religieuses qui porte le nom de sainte Claire, la digne imitatrice de François.

En 1224, dans l’ermitage de la Verna, François vit le Crucifié sous la forme d’un séraphin et de cette rencontre avec le séraphin crucifié, il reçut les stigmates ; il devint ainsi un avec le Christ crucifié : un don qui exprime donc son intime identification avec le Seigneur.

La mort de François – son transitus – advint le soir du 3 octobre 1226, à la Portioncule. Après avoir béni ses fils spirituels, il mourut, étendu sur la terre nue.

Deux années plus tard, le Pape Grégoire IX (Ugolino dei Conti di Segni, 1227-1241) l’inscrivit dans l’album des saints.Peu de temps après, une grande basilique fut élevée en son honneur, à Assise, destination encore aujourd’hui de nombreux pèlerins, qui peuvent vénérer la tombe du saint et jouir de la vision des fresques de Giotto, le peintre qui a illustré de manière magnifique la vie de François.

Pour approfondir, lire la Catéchèse du Pape Benoît XVI

 >>> Saint François d’Assise

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St Maximilien-Marie Kolbe, prêtre o.f.m. conv. et martyr

mercredi 14 août 2013
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aximilien Kolbe (de son prénom de baptême: Raymond) naît le 8 janvier 1894 à Zdunska Wola, pas très loin de Lodz, en Pologne. Il était le fils de Jules et Marie Dabrowska.

Adolescent, il se sentit fasciné par l’idéal de saint François d’Assise et entra au petit séminaire des Franciscains conventuels (dits Cordeliers) de Léopoli.

Après le noviciat, il fut envoyé à Rome, au Collège International de l’ordre, pour y faire ses études ecclésiastiques. En 1915, il fut diplômé en philosophie puis, en 1919, en théologie.

Alors que l’Europe est déchirée par la Première Guerre Mondiale, Maximilien songe à une grande œuvre au service de l’Immaculée pour l’avènement du Royaume du Christ.

Le soir du 16 octobre 1917, il fonde avec quelques compagnons la « Mission de l’Immaculée », qui a pour but la conversion et la sanctification de tous les hommes par l’offrande inconditionnelle à la Vierge Marie.

Il est ordonné prêtre en 1918 et, en 1919, une fois ses études ecclésiastiques terminées, il rentre en Pologne pour commencer à Cracovie un travail d’organisation et d’animation du mouvement de la « Mission de l’Immaculée ».

Comme moyen de liaison entre les adhérents du mouvement, il fonde la revue « Le Chevalier de l’Immaculée ».

En 1927, encouragé par la progression importante du nombre de collaborateurs consacrés et de membres de la M.I., il transfère le centre d’édition à Niepokalanow, ou « Cité de l’Immaculée », près de Varsovie, qui accueillera plus de 700 religieux. Ceux-ci se consacreront à évangéliser le monde grâce à l’utilisation des moyens de communication sociale.

En 1930, il part avec quatre autres frères pour le Japon, où il fonde « Mugenzai No Sono », ou « Jardin de l’Immaculée », dans la banlieue de Nagasaki et y imprime une revue mariale. Cette « cité » restera intacte après l’explosion, en 1945, de la bombe atomique sur Nagasaki.

En 1936, il rentre en Pologne, appelé par la croissance de la communauté religieuse et l’expansion de l’activité éditoriale : onze publications, parmi lesquelles un quotidien de grande audience dans les classes populaires : il tire à 228.560 exemplaires, et le « Le Chevalier de l’Immaculée » à un million d’exemplaires.

Le 1er septembre 1939, la Seconde Guerre Mondiale éclate. Niepokalanow est bombardée et saccagée. Les religieux doivent l’abandonner. Les bâtiments sont utilisés comme lieu de premier accueil pour les réfugiés et les militaires

Le 17 février 1941, le Père Kolbe est arrêté par la Gestapo et incarcéré dans la prison Pawiak de Varsovie. Le 28 mai de la même année, il est déporté au camp d’extermination d’Auschwitz, où on lui assigna le numéro 16670.

Fin juillet, un prisonnier s’échappa. En guise de représailles, le commandant Fritsch décide de choisir dix compagnons du même bloc et les condamne injustement à mourir de faim et de soif dans le « souterrain de la mort ».

A la stupeur de tous les prisonniers et des nazis eux-mêmes, le père Maximilien sort des rangs et s’offre pour remplacer l’un des condamnés, le jeune sergent polonais François Gajowniczek. De cette manière inattendue et héroïque, le Père Maximilien descend avec les neuf autres prisonniers dans le « souterrain de la mort » où, les uns après les autres, les prisonniers meurent, consolés, assistés et bénis par un saint.

Le 14 août 1941, le Père Kolbe quitte sa demeure terrestre, pour la rencontre avec Dieu, suite à une injection d’acide phénique. Le jour suivant, son corps fut brûlé dans le four crématoire et ses cendres dispersées au vent.

Maximilien-Marie Kolbe a été béatifié le 17 octobre 1971 par le pape Paul VI (Giovanni Battista Montini, 1963-1978) et élevé à la gloire des autels le 10 octobre 1982 par le Bx  Jean-Paul II (Karol Józef Wojty?a, 1978-2005).

Pour un approfondissement biographique :
>>> Biographie

>>> Film sur Saint Maximilien Marie Kolbe

 

Source principale : kolbemission.org ; missel.free.fr (« Rév. x gpm »).

 

 

 

 

Ste Claire d’Assise, fondatrice (1194-1253)

dimanche 11 août 2013
Ste Claire

C

laire, naît en 1193 en Assise (Italie), dans la noble famille de Favarone di Offreduccio, de Bernardino et de Ortolana. Dès son enfance, on put admirer en elle un vif attrait pour la retraite, l’oraison, le mépris du monde, l’amour des pauvres et de la souffrance ; sous ses habits précieux, elle portait un cilice.

À l’âge de seize ans, fortement émue de la vie si sainte de François d’Assise, elle va lui confier son désir de se donner toute à Dieu. Le Saint la pénètre des flammes du divin amour, accepte de diriger sa vie, mais il exige des actes : Claire devra, revêtue d’un sac, parcourir la ville en mendiant son pain de porte en porte. Elle accomplit de grand cœur cet acte humiliant, et, peu de jours après, quitte les livrées du siècle, reçoit de François une rude tunique avec une corde pour lui ceindre les reins, et un voile grossier sur sa tête dépouillée de ses beaux cheveux.

Elle triomphe de la résistance de sa famille. Quelques jours après, sa sœur Agnès la supplie de l’agréer en sa compagnie, ce que Claire accepte avec joie, en rendant grâce au Ciel. « Morte ou vive, qu’on me ramène Agnès ! » s’écria le père, furieux à cette nouvelle ; mais Dieu fut le plus fort, et Agnès meurtrie, épuisée, put demeurer avec sa sœur. Leur mère, après la mort de son mari, et une de leurs sœurs, vint les rejoindre.

La communauté fut bientôt nombreuse et florissante ; on y vit pratiquer, sous la direction de Claire, devenue, quoique jeune, une parfaite maîtresse de vie spirituelle, une pauvreté admirable, un détachement absolu, une obéissance sublime : l’amour de Dieu était l’âme de toutes ses vertus.

Claire dépassait toutes ses sœurs par sa mortification ; sa tunique était la plus rude, son cilice le plus terrible à la chair; des herbes sèches assaisonnées de cendre formaient sa nourriture ; pendant le Carême, elle ne prenait que du pain et de l’eau, trois fois la semaine seulement. Longtemps elle coucha sur la terre nue, ayant un morceau de bois pour oreiller.

Claire, supérieure, se regardait comme la dernière du couvent, éveillait ses sœurs, sonnait matines, allumait les lampes, balayait le monastère. Elle voulait qu’on vécût dans le couvent au jour le jour, sans fonds de terre, sans pensions et dans une clôture perpétuelle.

Elle est célèbre par l’expulsion des Sarrasins, qui, après avoir pillé la ville, voulaient piller le couvent. Elle pria Dieu, et une voix du Ciel cria : « Je vous ai gardées et je vous garderai toujours. » ; malade, se fit transporter à la porte du monastère, et, le ciboire en main, mit en fuite les ennemis.

Claire, le 11 août 1253, quitte sa demeure terrestre pour la rencontre avec Dieu.

Pour approfondir, lire la Catéchèse du Pape Benoît XVI :
>>> Claire d’Assise
[AllemandAnglaisCroateEspagnolFrançaisItalienPortugais]

Et plus encore : >>> Clarisses

Sources principales : Abbé L. Jaud (Vie des Saints…) ; vatican.va (« Rév. x gpm »).

 

 

 

« Devenez mes disciples, car je suis doux et humble de cœur. »

jeudi 18 juillet 2013

prendre_soin_-_petitChers amis…, le centre de la vocation chrétienne, [c’est] le Christ ! Nous gardons le Christ dans notre vie, pour garder les autres, pour garder la création. La vocation de garder, cependant, ne nous concerne pas seulement nous les chrétiens, elle a une dimension qui précède et qui est simplement humaine, elle concerne tout le monde. C’est le fait de garder la création tout entière, la beauté de la création, comme il nous est dit dans le livre de la Genèse et comme nous l’a montré saint François d’Assise : c’est le fait d’avoir du respect pour toute créature de Dieu et pour l’environnement dans lequel nous vivons.

C’est le fait de garder les gens, d’avoir soin de tous, de chaque personne, avec amour, spécialement des enfants, des personnes âgées, de celles qui sont plus fragiles et qui souvent sont dans la périphérie de notre cœur. C’est d’avoir soin l’un de l’autre dans la famille : les époux se gardent réciproquement, puis comme parents ils prennent soin des enfants et avec le temps aussi les enfants deviennent gardiens des parents. C’est le fait de vivre avec sincérité les amitiés… Au fond, tout est confié à la garde de l’homme, et c’est une responsabilité qui nous concerne tous. Soyez des gardiens des dons de Dieu !…

Je voudrais demander, s’il vous plaît, à tous ceux qui occupent des rôles de responsabilité dans le domaine économique, politique ou social, à tous les hommes et à toutes les femmes de bonne volonté : nous sommes gardiens de la création, du dessein de Dieu inscrit dans la nature, gardiens de l’autre, de l’environnement ; ne permettons pas que des signes de destruction et de mort accompagnent la marche de notre monde. Mais pour « garder » nous devons aussi avoir soin de nous-mêmes. Rappelons-nous que la haine, l’envie, l’orgueil souillent la vie. Garder veut dire alors veiller sur nos sentiments, sur notre cœur, parce que c’est de là que sortent les intentions bonnes et mauvaises (Lc 6,45) : celles qui construisent et celles qui détruisent. Nous ne devons pas avoir peur de la bonté, et même pas non plus de la tendresse !

Pape François
Homélie du 19/03/2013, Messe d’inauguration du pontificat (trad. © Libreria Editrice Vaticana)

 

 

 

 

« Le Seigneur les envoya devant lui dans toutes les localités où lui-même devait aller. »

dimanche 7 juillet 2013

croix

Comblé déjà des grâces de l’Esprit Saint, le bienheureux François a prédit à ses frères ce qui allait leur arriver. Dans le bois voisin de la chapelle de Sainte-Marie de la Portioncule, où ils avaient l’habitude de se retirer pour faire oraison, il a réuni ces six frères qu’il avait alors et leur a dit : « Frères très chers, comprenons bien notre vocation : dans sa miséricorde, Dieu ne nous a pas seulement appelés pour notre propre profit, mais aussi pour le service et même le salut de beaucoup d’autres. Allons donc par le monde ; exhortons et montrons aux hommes et aux femmes, par notre parole et notre exemple, à faire pénitence de leurs péchés et à se remettre en mémoire les commandements de Dieu qu’ils ont si longtemps tenus dans l’oubli ».

Puis il a ajouté : « Soyez sans crainte, petit troupeau (Lc 12,32), mais faites confiance au Seigneur. Ne vous demandez pas l’un à l’autre : ‘ Et comment donc allons-nous prêcher, ignorants et illettrés comme nous sommes ? ‘ Rappelez-vous plutôt les paroles du Seigneur à ses disciples : ‘ En fait, ce n’est pas vous qui parlerez, mais l’Esprit de votre Père qui parlera en vous ‘ (Mt 10,20). C’est donc le Seigneur lui-même qui vous communiquera son Esprit et sa sagesse pour exhorter et prêcher aux hommes et aux femmes la voie et la pratique de ses commandements ».

Vie de saint François d’Assise dite « Anonyme de Pérouse » (13ème s.)
§ 18 (trad. Debonnets et Vorreux, p. 763)

 

 

 

 

Béatitudes

lundi 10 juin 2013

Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu 5,1-12. 


Quand Jésus vit la foule qui le suivait, il gravit la montagne. Il s’assit, et ses disciples s’approchèrent.
Alors, ouvrant la bouche, il se mit à les instruire. Il disait :
« Heureux les pauvres de cœur : le Royaume des cieux est à eux !
Heureux les doux : ils obtiendront la terre promise !
Heureux ceux qui pleurent : ils seront consolés !
Heureux ceux qui ont faim et soif de la justice : ils seront rassasiés !
Heureux les miséricordieux : ils obtiendront miséricorde !
Heureux les cœurs purs : ils verront Dieu !
Heureux les artisans de paix : ils seront appelés fils de Dieu !
Heureux ceux qui sont persécutés pour la justice : le Royaume des cieux est à eux !
Heureux serez-vous si l’on vous insulte, si l’on vous persécute et si l’on dit faussement toute sorte de mal contre vous, à cause de moi.
Réjouissez-vous, soyez dans l’allégresse, car votre récompense sera grande dans les cieux ! C’est ainsi qu’on a persécuté les prophètes qui vous ont précédés.

 

« Le Royaume des cieux est à eux »

« Heureux les pacifiques : ils seront appelés fils de Dieu. » On ne peut pas savoir ce qu’un serviteur de Dieu possède de patience et d’humilité tant que tout va selon ses désirs. Mais quand vient le temps où ceux qui devaient respecter ses volontés se mettent au contraire à les contester, ce qu’il manifeste alors de patience et d’humilité, voilà alors exactement ce qu’il en possède, et rien de plus.

« Heureux ceux qui ont l’esprit de pauvreté, car le Royaume des cieux leur appartient. » Il y en a beaucoup qui sont épris de prières et d’offices, et qui infligent fréquemment à leur corps des mortifications et des abstinences. Mais pour un mot qui leur semble un affront ou une injustice envers leur cher moi, ou bien pour tel ou tel objet qu’on leur enlève, les voilà qui s’indignent aussitôt et perdent la paix de l’âme. Ceux-là n’ont pas le véritable esprit de pauvreté : car celui qui a le véritable esprit de pauvreté renonce à lui-même, et chérit ceux qui le frappent sur la joue (Mc 8,34; Mt 5,39).

« Heureux les pacifiques : ils seront appelés fils de Dieu. » Sont vraiment pacifiques ceux qui, malgré tout ce qu’ils ont à souffrir en ce monde pour l’amour de notre Seigneur Jésus Christ, gardent la paix de l’âme et du corps.

« Heureux ceux qui ont le cœur pur, car ils verront Dieu. » Ont vraiment le cœur pur ceux qui méprisent les biens de la terre, cherchent ceux du ciel et, ainsi purifiés de tout attachement de l’âme et du cœur, ne cessent jamais d’adorer et de voir rien d’autre que le Seigneur Dieu vivant et vrai.

Saint François d’Assise (1182-1226), fondateur des Frères mineurs
Admonitions, §13-17 (trad. Desbonnets et Vorreux, Documents, p. 48)

 

 

 

L’amour de Dieu et des hommes

jeudi 6 juin 2013

Je suis consumé par une double flamme : l’amour de Dieu et des hommes. C’est comme un volcan au-dedans de moi, toujours en éruption, que Jésus a mis dans mon cœur, pourtant si petit…

Mon Dieu, sois toujours plus présent à mon pauvre cœur et achève en moi l’œuvre que tu as commencée. J’entends au plus intime de moi-même cette voix qui me répète : « Sanctifie-toi et sanctifie les autres ! »

C’est bien ce que je veux, chère enfant à qui j’écris tout cela, mais je ne sais pas par où commencer. Aide-moi. Je sais que Jésus t’aime bien et tu le mérites. Parle-lui donc pour moi : je lui demande la grâce d’être un fils de saint François moins indigne, qui puisse servir d’exemple à mes confrères de sorte qu’ils gardent leur ferveur et qu’elle augmente en moi, jusqu’à faire de moi un parfait capucin.

Saint [Padre] Pio de Pietrelcina (1887-1968), capucin
Ep 3, 1246, 1010 (trad. Une pensée, Mediaspaul, p. 54)

 

 

 

« Seigneur, apprends-nous à prier. » (Lc 11,1)

mardi 19 février 2013

« Notre Père » très saint,
notre Créateur, notre Rédempteur, notre Sauveur et notre Consolateur.
« Qui es aux cieux »,
dans les anges et dans les saints, les illuminant pour qu’ils te connaissent, car tu es, Seigneur, la lumière ;
les enflammant pour qu’ils t’aiment, car tu es, Seigneur, l’amour ;
habitant en eux et les emplissant de ta divinité pour qu’ils aient le bonheur, car tu es, Seigneur, le bien souverain, le bien éternel,
de qui vient tout bien, sans qui n’est aucun bien.

« Que ton nom soit sanctifié » :
Que devienne toujours plus lumineuse en nous
la connaissance que nous avons de toi,
afin que nous puissions mesurer la largeur de tes bienfaits,
la longueur de tes promesses, la hauteur de ta majesté,
la profondeur de tes jugements (Ep 3,18).

« Que ton règne vienne » :
Règne en nous dès maintenant par la grâce ;
introduis-nous un jour en ton Royaume
où enfin nous te verrons sans ombre,
où deviendra parfait notre amour pour toi,
bienheureuse notre union avec toi, éternelle notre jouissance de toi.

« Que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel » :
Que nous t’aimions
de tout notre cœur en pensant toujours à toi,
de toute notre âme en te désirant toujours,
de tout notre esprit en dirigeant vers toi tous nos élans et ne poursuivant toujours que ta seule gloire,
de toutes nos forces en dépensant toutes nos énergies
et tous les sens de notre âme et de notre corps au service de ton amour et de rien d’autre (Mc 12,30).
Que nous aimions nos proches comme nous-mêmes (Mt 22,39)
en les attirant tous à ton amour selon notre pouvoir,
en partageant leur bonheur comme s’il était le nôtre,
en les aidant à supporter leurs malheurs,
en ne leur faisant nulle offense.

Saint François d’Assise (1182-1226), fondateur des Frères mineurs
Notre Père paraphrasé (trad. Desbonnets et Vorreux, Documents, p. 142)

 

 

Saint François à la première crèche de Noël

lundi 24 décembre 2012

Une quinzaine de jours avant Noël, François a dit… : « Je veux évoquer le souvenir de l’Enfant qui est né à Bethléem et de toutes les peines qu’il a endurées dès son enfance. Je veux le voir, de mes yeux de chair, tel qu’il était, couché dans une mangeoire et dormant sur le foin, entre un bœuf et un âne »…

Le jour de joie est arrivé… On a convoqué les frères de plusieurs couvents des environs. Chacun selon ses possibilités, l’âme en fête, les gens du pays, hommes et femmes, ont préparé des torches et des cierges pour rendre lumineuse cette nuit qui a vu se lever l’étoile étincelante qui éclaire tous les siècles. En arrivant, le saint a vu que tout était prêt et s’est réjoui beaucoup. On avait apporté une mangeoire et du foin ; on avait amené un âne et un bœuf. Là vraiment la simplicité était à l’honneur, c’était le triomphe de la pauvreté, la meilleure leçon d’humilité : Greccio était devenu un nouveau Bethléem. La nuit s’est faite aussi lumineuse que le jour et aussi délicieuse pour les animaux que pour les hommes. Les foules ont accouru, et ce renouvellement du mystère a ravivé leur joie. Les bois retentissaient de chants ; les montagnes en répercutaient les échos. Les frères chantaient les louanges du Seigneur, et toute la nuit s’est passée dans la joie. Le saint a passé la veillée debout devant la crèche, brisé de compassion, rempli d’une joie inexprimable. Enfin, on a célébré la messe sur la mangeoire comme autel, et le prêtre a ressenti une ferveur jamais éprouvée jusqu’alors.

François a revêtu la dalmatique, car il était diacre, et il a chanté l’Évangile d’une voix sonore… Il a prêché ensuite au peuple et a trouvé des mots doux comme le miel pour parler de la naissance du pauvre Roi et de la petite ville de Bethléem.

Thomas de Celano (v. 1190-v. 1260), biographe de St François et de Ste Claire
Première Vie de saint François, §84-86 (trad. Desbonnets, Documents, p. 265 rev.)

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La joie du détachement spirituel

lundi 20 août 2012

 

Un jour, en secret, Messire Bernard s’approcha de François, qui n’avait encore aucun compagnon. « Frère, dit Bernard, pour l’amour de mon Seigneur qui me les a confiés, je veux distribuer tous mes biens, de la manière qui te paraîtra la plus appropriée. » François répondit : « Demain, nous irons à l’église et le livre des Évangiles nous fera connaître de quelle manière le Seigneur enseigna ses disciples ». Le matin donc, ils se levèrent et, en compagnie d’un autre homme appelé Pierre qui lui aussi désirait devenir frère, ils se rendirent à l’église… Ils entrèrent pour prier et, parce qu’ils étaient sans instruction et ne savaient pas où trouver la parole de l’Évangile sur la renonciation au monde, ils demandaient au Seigneur qu’il daigne leur montrer sa volonté dès la première ouverture du livre.

Leur prière terminée, le bienheureux François prit le livre fermé et, agenouillé devant l’autel, il l’ouvrit. A la première ouverture se présenta ce conseil du Seigneur : « Si tu veux être parfait, va, vends tout ce que tu possèdes et donne-le aux pauvres et tu auras un trésor au ciel ». A cette découverte le bienheureux François se réjouit beaucoup et rendit grâces à Dieu. Mais comme il avait une vraie dévotion à la Trinité, il voulut avoir la confirmation par un triple témoignage. Il ouvrit donc le livre une seconde et une troisième fois. A la seconde ouverture il trouva : « N’emportez rien sur la route » (Lc 9,3) et à la troisième : « Celui qui veut me suivre doit renoncer à soi-même » (Lc 9,23)… François dit : « Frères, voilà notre vie et notre règle, et celle de tous ceux qui voudront se joindre à notre groupe. Allez, et ce que vous avez entendu, faites-le ! »

Bernard, qui était très riche, s’en alla ; en vendant tout ce qu’il possédait, il réunit une grande somme d’argent dont il distribua la totalité aux pauvres de la ville… A partir de cette heure, tous trois vécurent suivant la règle du saint Évangile que le Seigneur leur avait montrée. C’est ce que le bienheureux François dit dans son Testament : « C’est le Seigneur lui-même qui m’a révélé que je devais vivre selon la forme du saint Évangile ».

Récit de trois compagnons de saint François d’Assise (v. 1244)
§ 27-29 (trad. Debonnets, Documents, p. 828)

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