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Archive pour le mot-clef ‘St Matthieu’

Graine

vendredi 30 janvier 2015

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« Le Royaume des cieux est semblable à une graine de moutarde qu’un homme sème en son champ ; en poussant, il devient comme un arbre, en sorte que les oiseaux du ciel viennent se reposer sur ses branches » (Mt 13,31). Ce petit grain de semence est pour nous le symbole de Jésus Christ, qui mis en terre dans le jardin où il a été enseveli, en est ressorti peu après par sa résurrection, debout comme un grand arbre.

On peut dire que quand il est mort, ce fut comme un petit grain de semence. Ce fut un grain de semence par l’humiliation de sa chair, et un grand arbre par la glorification de sa majesté. Ce fut un grain de semence lorsqu’il est apparu à nos yeux tout défiguré ; et un arbre lorsqu’il est ressuscité comme le plus beau des hommes (Ps 44,3).

Les branches de cet arbre mystérieux sont les saints prédicateurs de l’Évangile, dont un psaume nous marque l’étendue : « Leur renommée s’est répandue par tout l’univers, et leurs paroles jusqu’aux extrémités de la terre » (Ps 19,5 ; cf Rm 10,18). Les oiseaux se reposent sur ses branches lorsque les âmes justes qui se sont élevées des attraits de la terre en s’appuyant sur les ailes de la sainteté, trouvent dans les paroles de ces prédicateurs de l’Évangile la consolation dont elles ont besoin dans les peines et les fatigues de cette vie.

Saint Grégoire le Grand (v. 540-604), pape et docteur de l’Église
Homélies sur Matthieu, ch. 13

 

 

 

« Jésus s’approcha d’elle et la prit par la main. »

mercredi 14 janvier 2015

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Ceux qui ont écouté attentivement l’évangile de ce jour savent pour quelle raison le Seigneur du ciel est entré dans une humble maison de cette terre. Puisque par bonté il est venu secourir tous les hommes, ne soyez pas étonnés qu’il entre en tous lieux. « Étant venu dans la maison de Pierre, Jésus vit sa belle-mère alitée, avec de la fièvre » (Mt 8,14). Voilà quel motif a conduit le Christ chez Pierre : pas du tout le désir de se mettre à table, mais la faiblesse de cette malade ; non pas le besoin de prendre un repas, mais l’occasion d’opérer une guérison. Il est venu exercer sa puissance divine, et non prendre part à un banquet avec des hommes, car ce n’était pas du vin qu’on versait chez Pierre, mais des larmes…

Le Christ n’est donc pas entré dans cette maison pour prendre sa nourriture, mais pour restaurer la vie. Dieu est à la recherche des hommes, pas des biens humains. Il veut leur donner les biens célestes ; il ne désire pas trouver les choses terrestres. Le Christ est donc venu ici-bas pour nous prendre avec lui ; il n’est pas venu chercher les choses que nous possédons.

Saint Pierre Chrysologue (v. 406-450), évêque de Ravenne, docteur de l’Église
Sermon 18, 1-3 ; CCL 24,107-108 (trad. Delhougne, Les Pères commentent, p. 242 rev)

 

 

 

« Le peuple qui habitait dans les ténèbres a vu paraître une grande lumière. »

lundi 5 janvier 2015

Capture d’écran 2014-12-20 à 11.23.58Jésus, notre Seigneur, le Christ,
nous est apparu du sein de son Père.
Il est venu et nous a tirés des ténèbres
et nous a illuminés de sa joyeuse lumière.

Le jour s’est levé pour les hommes ;
la puissance des ténèbres est chassée.
De sa lumière s’est levée pour nous une lumière
qui a éclairé nos yeux obscurcis.

Il a fait lever sa gloire sur le monde
et a éclairé les plus profonds abîmes.
La mort est anéantie, les ténèbres ont pris fin,
les portes de l’enfer sont en pièces.

Il a illuminé toutes les créatures,
ténèbres depuis les temps anciens.
Il a réalisé le salut et nous a donné la vie ;
ensuite il viendra dans la gloire
et il éclairera les yeux de tous ceux qui l’auront attendu.

Notre Roi vient dans sa grande gloire :
allumons nos lampes, sortons à sa rencontre (Mt 25,6);
réjouissons-nous en lui comme il s’est réjoui en nous
et nous réjouit par sa glorieuse lumière.

Mes frères, levez-vous, préparez-vous
pour rendre grâce à notre Roi et Sauveur
qui viendra dans sa gloire et nous réjouira
de sa joyeuse lumière dans le Royaume.

Saint Ephrem (v. 306-373), diacre en Syrie, docteur de l’Église
Hymne I sur la Résurrection (trad. Bouchet, Lectionnaire, p.95)

 

 

Évangile de Jésus Christ selon saint Luc 21,1-4.

lundi 24 novembre 2014

C-4omme Jésus enseignait dans le Temple, levant les yeux, il vit les gens riches qui mettaient leurs offrandes dans le tronc du trésor.
Il vit aussi une veuve misérable y déposer deux piécettes.
Alors il déclara : « En vérité, je vous le dis : cette pauvre veuve a mis plus que tout le monde.
Car tous ceux-là ont pris sur leur superflu pour faire leur offrande, mais elle, elle a pris sur son indigence : elle a donné tout ce qu’elle avait pour vivre. » 

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Dieu n’a pas attaché le salut à la science, à l’intelligence, à la richesse, à une longue expérience, à des dons rares et que tous n’ont pas reçus, non. Il l’a attaché à ce qui est entre dans les mains de tous, d’absolument tous, des jeunes et des vieux, des humains de tout âge et de toute classe, de toute intelligence et de toute fortune. Il l’a attaché à ce que tous, tous absolument, peuvent lui donner, ce que chaque humain quel qu’il soit peut lui donner, moyennant un peu de bonne volonté : un peu de bonne volonté, c’est tout ce qu’il faut pour gagner ce ciel que Jésus attache à l’humilité, au fait de se faire petit, de prendre la dernière place, d’obéir, qu’il attache ailleurs encore à la pauvreté d’esprit, à la pureté de cœur, à l’amour de la justice, à l’esprit de paix, etc. (Mt 5,3s) Espérons, puisque par la miséricorde de Dieu le salut est si près de nous, entre nos mains, et qu’il nous suffit d’un peu de bonne volonté pour l’obtenir.

Bienheureux Charles de Foucauld (1858-1916), ermite et missionnaire au Sahara
Méditations sur les passages des saints évangiles relatifs à quinze vertus, n°69, Nazareth 1897-98 (in Œuvres spirituelles, Seuil 1958, p. 183)

 

 

Mt 25, 14-30 Parabole des talents ou parabole des 3 serviteurs

dimanche 16 novembre 2014

Jésus parlait à ses disciples de sa venue ; il disait cette parabole : « Un homme, qui partait en voyage, appela ses serviteurs et leur confia ses biens.

A l’un il donna une somme de cinq talents, à un autre deux talents, au troisième un seul, à chacun selon ses capacités. Puis il partit.

Aussitôt, celui qui avait reçu cinq talents s’occupa de les faire valoir et en gagna cinq autres.

De même, celui qui avait reçu deux talents en gagna deux autres.

Mais celui qui n’en avait reçu qu’un creusa la terre et enfouit l’argent de son maître.

Longtemps après, leur maître revient et il leur demande des comptes.

Celui qui avait reçu les cinq talents s’avança en apportant cinq autres talents et dit : ‘Seigneur, tu m’as confié cinq talents ; voilà, j’en ai gagné cinq autres. –

Très bien, serviteur bon et fidèle, tu as été fidèle pour peu de choses, je t’en confierai beaucoup ; entre dans la joie de ton maître. ‘

Celui qui avait reçu deux talents s’avança ensuite et dit : ‘Seigneur, tu m’as confié deux talents ; voilà, j’en ai gagné deux autres. –

Très bien, serviteur bon et fidèle, tu as été fidèle pour peu de choses, je t’en confierai beaucoup ; entre dans la joie de ton maître. ‘

Celui qui avait reçu un seul talent s’avança ensuite et dit : ‘Seigneur, je savais que tu es un homme dur : tu moissonnes là où tu n’as pas semé, tu ramasses là où tu n’as pas répandu le grain.

J’ai eu peur, et je suis allé enfouir ton talent dans la terre. Le voici. Tu as ce qui t’appartient. ‘

Son maître lui répliqua : ‘Serviteur mauvais et paresseux, tu savais que je moissonne là où je n’ai pas semé, que je ramasse le grain là où je ne l’ai pas répandu.

Alors, il fallait placer mon argent à la banque ; et, à mon retour, je l’aurais retrouvé avec les intérêts.

Enlevez-lui donc son talent et donnez-le à celui qui en a dix.

Car celui qui a recevra encore, et il sera dans l’abondance. Mais celui qui n’a rien se fera enlever même ce qu’il a.

Quant à ce serviteur bon à rien, jetez-le dehors dans les ténèbres ; là il y aura des pleurs et des grincements de dents !

Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible – © AELF, Paris

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Le passage de l’Evangile raconte la célèbre parabole des talents, rapportée par saint Matthieu (25, 14-30). Le « talent » était une ancienne monnaie romaine, de grande valeur, et c’est justement à cause de la popularité de cette parabole que celle-ci est devenue synonyme de talents personnels, que chacun est appelé à faire fructifier. En réalité, le texte parle d’un « homme, qui partait en voyage » et qui « appela ses serviteurs et leur confia ses biens » (Mt 25, 14). L’homme de la parabole représente le Christ lui-même, les serviteurs sont les disciples et les talents sont les dons que Jésus leur confie. Par conséquent, ces talents ne représentent pas seulement les qualités naturelles mais aussi les richesses que le Seigneur Jésus nous a laissées en héritage, afin que nous les fassions fructifier : sa Parole, déposée dans le saint Evangile ; le Baptême, qui nous renouvelle dans l’Esprit Saint; la prière – le « Notre Père » – que nous élevons à Dieu en tant que fils unis dans le Fils; son pardon, qu’il a commandé de porter à tous; le sacrement de son Corps immolé et de son Sang versé. En un mot : le Royaume de Dieu, qu’Il est Lui-même, présent et vivant au milieu de nous.

C’est le trésor que Jésus a confié à ses amis, au terme de sa brève existence terrestre. La parabole de ce jour insiste sur l’attitude intérieure avec laquelle il faut accueillir et valoriser ce don. L’attitude qu’il ne faut pas avoir est celle de la peur : le serviteur qui a peur de son patron et craint son retour cache la pièce de monnaie sous terre et celle-ci ne produit aucun fruit. Cela arrive par exemple à celui qui a reçu le Baptême, la Communion, la Confirmation, mais ensevelit ensuite ces dons sous une couche de préjugés, sous une fausse image de Dieu qui paralyse la foi et les œuvres. Ceci fait qu’il trahit les attentes du Seigneur. Mais la parabole souligne davantage les bons fruits portés par les disciples qui, heureux du don reçu, ne l’ont pas tenu caché jalousement et par peur, mais l’ont fait fructifier en le partageant. Oui, ce que le Christ nous a donné se multiplie en le donnant! C’est un trésor fait pour être dépensé, investi, partagé avec tous, comme nous l’enseigne ce grand administrateur des talents de Jésus qu’est l’apôtre Paul.

L’enseignement évangélique que nous offre aujourd’hui la liturgie a également eu une influence au niveau historique et social en encourageant parmi les populations chrétiennes une mentalité active et entreprenante. Mais le message central porte sur l’esprit de responsabilité avec lequel il faut accueillir le Royaume de Dieu : une responsabilité envers Dieu et envers l’humanité. Il incarne parfaitement l’attitude du cœur de la Vierge Marie qui, en recevant le don le plus précieux de tous, Jésus lui-même, l’a offert au monde avec un immense amour. Nous Lui demandons de nous aider à être des « serviteurs bons et fidèles », afin de pouvoir prendre un jour part « à la joie de notre Seigneur ».

Benoit XVI

La lampe sur le lampadaire

lundi 22 septembre 2014

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« On n’allume pas une lampe pour la mettre sous le boisseau. » Par ces paroles, Jésus incite ses disciples à mener une vie irréprochable, en leur conseillant de veiller constamment sur eux-mêmes, puisqu’ils sont placés sous les yeux de tous les hommes, comme des athlètes dans un stade vus de tout l’univers (1Co 4,9).

Il leur déclare : « Ne vous dites pas : ‘ Nous pouvons maintenant rester assis tranquilles, nous sommes cachés dans un petit coin du monde ’, car vous serez visibles à tous les hommes, comme une ville située au sommet d’une montagne (Mt 5,14), comme dans la maison une lumière qu’on a mise sur le lampadaire… Moi, j’ai allumé la lumière de votre flambeau mais c’est à vous de l’entretenir, non seulement pour votre avantage personnel, mais encore dans l’intérêt de tous ceux qui l’apercevront et seront, par elle, conduits à la vérité. Les pires méchancetés ne pourront pas jeter une ombre sur votre lumière, si vous vivez dans la vigilance de ceux qui sont appelés à amener au bien le monde entier. Que votre vie donc réponde à la sainteté de votre ministère, pour que la grâce de Dieu soit partout annoncée. »

Saint Jean Chrysostome (v. 345-407), prêtre à Antioche puis évêque de Constantinople, docteur de l’Église
Homélies sur l’évangile de Matthieu, n°15 (trad. Véricel, L’Évangile commenté, p. 113)

 

 

 

Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu 20,1-16a.

mercredi 20 août 2014

Jésus disait cette parabole : « Le Royaume des cieux est comparable au maître d’un domaine qui sortit au petit jour afin d’embaucher des ouvriers pour sa vigne.
Il se mit d’accord avec eux sur un salaire d’une pièce d’argent pour la journée, et il les envoya à sa vigne.
Sorti vers neuf heures, il en vit d’autres qui étaient là, sur la place, sans travail.
Il leur dit : ‘Allez, vous aussi, à ma vigne, et je vous donnerai ce qui est juste. ‘
Ils y allèrent. Il sortit de nouveau vers midi, puis vers trois heures, et fit de même.
Vers cinq heures, il sortit encore, en trouva d’autres qui étaient là et leur dit : ‘Pourquoi êtes-vous restés là, toute la journée, sans rien faire ? ‘
Ils lui répondirent : ‘Parce que personne ne nous a embauchés. ‘ Il leur dit : ‘Allez, vous aussi, à ma vigne. ‘
Le soir venu, le maître de la vigne dit à son intendant : ‘Appelle les ouvriers et distribue le salaire, en commençant par les derniers pour finir par les premiers. ‘
Ceux qui n’avaient commencé qu’à cinq heures s’avancèrent et reçurent chacun une pièce d’argent.
Quand vint le tour des premiers, ils pensaient recevoir davantage, mais ils reçurent, eux aussi, chacun une pièce d’argent.
En la recevant, ils récriminaient contre le maître du domaine :
‘Ces derniers venus n’ont fait qu’une heure, et tu les traites comme nous, qui avons enduré le poids du jour et de la chaleur ! ‘
Mais le maître répondit à l’un d’entre eux : ‘Mon ami, je ne te fais aucun tort. N’as-tu pas été d’accord avec moi pour une pièce d’argent ?
Prends ce qui te revient, et va-t’en. Je veux donner à ce dernier autant qu’à toi :
n’ai-je pas le droit de faire ce que je veux de mon bien ? Vas-tu regarder avec un œil mauvais parce que moi, je suis bon ? ‘
Ainsi les derniers seront premiers, et les premiers seront derniers. »

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Les justes venus au monde au début, comme Abel et Noé, ont été, pour ainsi dire, appelés à la première heure, et ils obtiendront le bonheur de la résurrection en même temps que nous. D’autres justes venus après eux, Abraham, Isaac, Jacob et tous ceux qui vivaient à leur époque, ont été appelés à la troisième heure, et ils obtiendront le bonheur de la résurrection en même temps que nous. Il en ira de même pour ces autres justes Moïse, Aaron et tous ceux qui ont été appelés avec eux à la sixième heure ; puis les suivants, les saints prophètes, appelés à la neuvième heure, goûteront le même bonheur que nous.

À la fin du monde, les chrétiens, qui sont comme appelés à la onzième heure, recevront avec eux le bonheur de la résurrection. Tous le recevront ensemble. Voyez pourtant combien de temps les premiers attendront avant d’y parvenir. Ainsi ils obtiendront ce bonheur après une longue période, et nous, après peu de temps. Bien que nous devions le recevoir avec les autres, on peut dire que nous serons les premiers, puisque notre récompense ne se fera pas attendre.

Quand il s’agira de recevoir la récompense, nous serons tous à égalité, les premiers comme s’ils étaient les derniers, et les derniers comme s’ils étaient les premiers… Parce que la pièce d’argent, c’est la vie éternelle.

Saint Augustin (354-430), évêque d’Hippone (Afrique du Nord) et docteur de l’Église
Sermon 87,1.4-6 ; PL 38, 530-533 (trad. Delhougne, Les Pères commentent, p. 139)

 

 

 

 

Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu 19,16-22.

lundi 18 août 2014

Quelqu’un s’approcha de Jésus et lui dit : « Maître, que dois-je faire de bon pour avoir la vie éternelle ? »
Jésus lui dit : « Pourquoi m’interroges-tu sur ce qui est bon ? Il n’y a qu’un seul être qui soit bon ! Si tu veux entrer dans la vie, observe les commandements. –
Lesquels ? » lui dit-il. Jésus reprit : « Tu ne commettras pas de meurtre. Tu ne commettras pas d’adultère. Tu ne commettras pas de vol. Tu ne porteras pas de faux témoignage.
Honore ton père et ta mère. Et aussi : Tu aimeras ton prochain comme toi-même. »
Le jeune homme lui dit : « Tout cela, je l’ai observé : que me manque-t-il encore ? »
Jésus lui répondit : « Si tu veux être parfait, va, vends ce que tu possèdes, donne-le aux pauvres, et tu auras un trésor dans les cieux. Puis viens, suis-moi. »
A ces mots, le jeune homme s’en alla tout triste, car il avait de grands biens.

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Ce jeune homme sent bien que si rien ne manque à sa vertu, la vie lui fait encore défaut. C’est pourquoi il vient la demander à celui-là seul qui peut l’accorder. Il est sûr d’être en règle avec la Loi ; cependant il implore le Fils de Dieu. D’une foi il passe à une autre foi. Les amarres de la Loi le défendaient mal du roulis ; inquiet, il quitte ce mouillage dangereux et vient jeter l’ancre au port du Sauveur.

Jésus ne lui reproche pas d’avoir manqué à quelque article de la Loi, mais il se met à l’aimer (Mc 10,21), ému par cette application de bon élève. Toutefois il le déclare encore imparfait… : il est bon ouvrier de la Loi, mais paresseux pour la vie éternelle. C’est déjà bien, sans aucun doute ; « la sainte Loi » est comme un pédagogue (Rm 7,12; Ga 3,24) qui instruit par la crainte et achemine vers les commandements sublimes de Jésus et vers sa grâce. « Jésus est la plénitude de la Loi pour justifier tous ceux qui croient en lui » (Rm 10,4). Il n’est pas un esclave fabriquant d’esclaves, mais il donne la qualité de fils, frères, cohéritiers, à tous ceux qui accomplissent la volonté du Père (Rm 8,17; Mt 12,50)…

Ce mot « si tu veux » montre admirablement la liberté du jeune homme ; il ne tient qu’à lui de choisir, il est maître de sa décision. Mais c’est Dieu qui donne, parce qu’il est le Seigneur. Il donne à tous ceux qui désirent et y emploient toute leur ardeur et prient, afin que le salut soit leur propre choix. Ennemi de la violence, Dieu ne contraint personne, mais il tend la grâce à ceux qui la cherchent, l’offre à ceux qui la demandent, ouvre à ceux qui frappent (Mt 7,7).

Saint Clément d’Alexandrie (150-v. 215), théologien
Homélie « Quel riche peut être sauvé ? », 8-9 ; PG 9,603 (trad. coll. Ichtus, t. 6, p. 29 rev.)

 

 

 

Marie Mère des hommes – 10ème enseignement

mercredi 6 août 2014

 

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« Seigneur, sauve-moi ! »

lundi 4 août 2014

Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu 14,22-36. 

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Aussitôt après avoir nourri la foule dans le désert, Jésus obligea ses disciples à monter dans la barque et à le précéder sur l’autre rive, pendant qu’il renverrait les foules.
Quand il les eut renvoyées, il se rendit dans la montagne, à l’écart, pour prier. Le soir venu, il était là, seul.
La barque était déjà à une bonne distance de la terre, elle était battue par les vagues, car le vent était contraire.
Vers la fin de la nuit, Jésus vint vers eux en marchant sur la mer.
En le voyant marcher sur la mer, les disciples furent bouleversés. Ils disaient : « C’est un fantôme », et la peur leur fit pousser des cris.
Mais aussitôt Jésus leur parla : « Confiance ! c’est moi ; n’ayez pas peur ! »
Pierre prit alors la parole : « Seigneur, si c’est bien toi, ordonne-moi de venir vers toi sur l’eau. »
Jésus lui dit : « Viens ! » Pierre descendit de la barque et marcha sur les eaux pour aller vers Jésus.
Mais, voyant qu’il y avait du vent, il eut peur ; et, comme il commençait à enfoncer, il cria : « Seigneur, sauve-moi ! »
Aussitôt Jésus étendit la main, le saisit et lui dit : « Homme de peu de foi, pourquoi as-tu douté ? »
Et quand ils furent montés dans la barque, le vent tomba.
Alors ceux qui étaient dans la barque se prosternèrent devant lui, et ils lui dirent : « Vraiment, tu es le Fils de Dieu ! »
Ayant traversé le lac, ils abordèrent à Génésareth.
Les gens de cet endroit reconnurent Jésus ; ils firent avertir toute la région, et on lui amena tous les malades.
Ils le suppliaient de leur laisser seulement toucher la frange de son manteau, et tous ceux qui la touchèrent furent sauvés.

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Ma chère Meg, je ne peux pas manquer de confiance en Dieu ; pourtant je sens que la peur pourrait bien me submerger. Je me rappellerai que saint Pierre, à cause de son peu de foi, commençait à s’enfoncer sous un coup de vent, et je ferai comme lui : j’en appellerai au Christ et lui demanderai son secours. Ainsi j’espère qu’il me tendra la main, me saisira et ne me laissera pas sombrer dans la mer démontée.

Et s’il permet que je joue le rôle de Pierre dans sa conduite ultérieure, que je tombe tout à fait, en jurant et en abjurant (mais que notre Seigneur, dans la tendresse de sa miséricorde, m’en préserve, et qu’une telle chute me nuise plutôt que de me rapporter aucun avantage)…, s’il permet que je tombe, j’espère pourtant que dans sa bonté il jettera sur moi, comme sur Pierre, un regard plein de compassion (cf Lc 22,61) et qu’il me relèvera pour que je confesse de nouveau la vérité et que je libère ma conscience. J’espère aussi qu’il me fera supporter courageusement le châtiment et la honte d’un tel reniement.

Bref, ma chère Margot, je suis absolument certain que, sauf péché de ma part, Dieu ne m’abandonnera pas. En toute espérance et sécurité, je vais donc me confier totalement en lui… Donc, ma chère fille, garde un bon moral, ne te laisse troubler par rien de ce qui peut m’arriver en ce monde. Rien ne peut arriver sans que Dieu le veuille. Et, j’en ai la certitude, tout ce que cela peut être, si mauvais que cela nous paraisse, sera vraiment le meilleur.

Saint Thomas More (1478-1535), homme d’État anglais, martyr
Lettre écrite en prison, 1534 (trad. Rogers/bréviaire 22/06 rev.)