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Dimanche des Rameaux et de la Passion

2 avril 2023

Le saint jour des Rameaux (…), Gertrude dit au Seigneur : « (…) Vous Seigneur Dieu, mon bien-aimé, pour mon salut vous marchez vers votre passion ; comment pourrai-je, moi, aller à votre rencontre d’une manière digne de vous honorer ? » Le Seigneur répondit : « Donne-moi une monture pour m’asseoir, une foule venant joyeuse au-devant de moi, une foule pour me suivre en chantant des louanges, et une foule pour m’accompagner et me servir.

Je m’explique : donne-moi une monture dans la contrition de ton cœur, en confessant que souvent tu as négligé de suivre la raison et que, pas plus qu’un animal, tu n’as prêté attention à chacune des choses que ma bonté n’a cessé de faire pour toi en vue de ton salut. (…) Secondement, tu me donneras une foule venant joyeuse au-devant de moi, lorsque tu me recevras avec les sentiments d’affection de tout l’univers, en union avec cet amour qui m’amena aujourd’hui à Jérusalem pour le salut du monde entier, moi le Créateur et le Sauveur de tous. (…) En troisième lieu, donne-moi une foule pour me suivre en chantant des louanges. Pour cela, confesse que tu n’as jamais fait un effort suffisant pour imiter les exemples de ma vie si parfaite, et offre-moi une volonté tellement aimante que si tu pouvais inciter tous les hommes à imiter parfaitement les exemples de ma vie très parfaite et de ma passion, tu y emploierais de grand cœur toutes tes forces pour ma gloire. Et brûlante de désir, demande de recevoir la grâce de m’imiter, autant qu’il est possible à l’homme, en particulier par une authentique humilité, patience et charité, vertus que j’ai pratiquées davantage au temps de ma passion. Quatrièmement, donne-moi une foule pour me suivre et me servir. Pour cela, confesse que jamais tu n’as été à mes côtés avec la fidélité requise lorsqu’il fallait défendre la vérité et la justice.

Et, ajouta le Seigneur, si quelqu’un, au nom de l’univers, se donne à moi de ces quatre manières, sans nul doute, je viendrai à lui avec tant de condescendance qu’il en recevra le fruit de salut éternel. »

Sainte Gertrude d’Helfta (1256-1301)

 

 

 

« Afin de rassembler dans l’unité les enfants de Dieu dispersés. »

1 avril 2023

Il est écrit : « Tous, tant que nous sommes, nous formons un seul corps et nous sommes membres les uns des autres » (Rm 12,5) car le Christ nous rassemble dans l’unité par les liens de l’amour : « C’est lui qui, des deux, a fait un seul peuple ; il a fait tomber le mur qui les séparait, la haine, en supprimant les prescriptions juridiques de la Loi » (Ep 2,14). Il faut donc que nous ayons les mêmes sentiments réciproques ; « si un membre souffre, que tous les membres partagent sa souffrance ; si un membre est à l’honneur, que tous partagent sa joie » (1Co 12,26). C’est pourquoi, dit encore saint Paul, « accueillez-vous les uns les autres comme le Christ vous a accueillis pour la gloire de Dieu » (Rm 15,7). Accueillons-nous les uns les autres, si nous voulons avoir les mêmes sentiments. « Portons les fardeaux les uns des autres ; rassemblés dans la paix, gardons l’unité dans un même Esprit. » (Ep 4,2-3) C’est ainsi que Dieu nous a accueillis dans le Christ. Car celui-ci a dit vrai : « Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils pour nous » (Jn 3,16). En effet, le Fils a été donné en rançon de notre vie à tous, nous avons été affranchis de la mort, rachetés de la mort et du péché.

Saint Paul éclaire les perspectives de ce plan de salut lorsqu’il dit que « le Christ s’est fait le serviteur de la circoncision en raison de la fidélité de Dieu » (Rm 15,8). Car Dieu avait promis aux patriarches, pères des Juifs, qu’il bénirait leur descendance qui deviendrait aussi nombreuse que les astres du ciel. C’est pour cela que le Verbe, qui est Dieu, s’est manifesté dans la chair et s’est fait homme. Il maintient dans l’existence toute la création et il assure le bien-être de tout ce qui existe, puisqu’il est Dieu. Mais il est venu en ce monde en s’incarnant « non pour être servi, mais », comme il le dit lui-même, « pour servir et donner sa vie en rançon pour la multitude » (Mc 10,45).

Saint Cyrille d’Alexandrie (380-444)

 

 

 

Crois au Fils de Dieu !

31 mars 2023

Crois dans le Fils de Dieu, le seul et unique, notre Seigneur Jésus Christ, l’engendré Dieu de Dieu, l’engendré vie de vie, l’engendré lumière de lumière, le semblable en tout à celui qui l’a engendré ; celui qui n’a pas acquis l’être dans le temps, mais qui avant tous les siècles, éternellement et sans défaillance a été engendré du Père ; la sagesse de Dieu et sa puissance et sa justice subsistantes ; celui qui siège à la droite du Père, avant tous les siècles.

Ce n’est pas, comme d’aucuns l’ont cru, après sa Passion que, pour ainsi dire, couronné par Dieu en raison de sa patience, il a reçu le trône placé à la droite du Père, mais c’est bien depuis qu’il existe (or il est engendré de toute éternité), qu’il possède la dignité royale, siégeant avec son Père, puisqu’il est, comme on l’a dit, Dieu, sagesse et force, exerçant la royauté avec son Père, et, par le Père, auteur de toutes choses.

Mais rien ne manque à sa dignité pour qu’elle soit divine, il connaît celui qui l’a engendré comme il est connu de celui qui l’a engendré ; bref, souviens-toi de ce qui est écrit dans l’Évangile : « Nul ne connaît le Fils si ce n’est le Père, nul non plus ne connaît le Père, si ce n’est le Fils » (Mt 11,27)

Saint Cyrille de Jérusalem (313-350)

 

 

 

« Abraham a vu mon jour. »

30 mars 2023

Où donc a eu lieu cette rencontre [d’Abraham et de ses trois visiteurs] ? « Au chêne de Mambré », ce qui signifie « vision » ou encore « perspicacité ». Voyez-vous en quel endroit le Seigneur peut organiser une rencontre ? Il est vrai que les qualités de clairvoyance et de perspicacité d’Abraham plaisaient au Seigneur ; il avait le cœur pur, de sorte qu’il lui était possible de voir Dieu (cf Mt 5,8). En un tel lieu, en un tel cœur, le Seigneur pouvait donc réunir des convives.

Dans l’Évangile, le Seigneur a parlé aux juifs de cette rencontre ; il leur dit : « Abraham, votre père, a exulté à la pensée qu’il verrait mon jour. Il l’a vu et a été dans la joie ». « Il a vu mon jour », dit-il, parce qu’il a reconnu le mystère de la Trinité. Il a vu en son jour le Père, le Fils et le Saint Esprit, et les trois personnes réunies en un seul jour, tout comme Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint Esprit ne sont tous trois qu’un seul Dieu. En effet, chaque personne divine en particulier est un Dieu à part entière, et simultanément toutes trois ensemble sont Dieu. Il n’est donc pas incongru de discerner le Père, le Fils et le Saint Esprit dans les trois mesures de farine qu’apporte Sarah, puisqu’il y a unité de substance.

On peut néanmoins avancer une autre interprétation et voir en Sarah l’image de l’Église : les trois mesures de farine peuvent être interprétées comme étant la foi, l’espérance et la charité. Ces trois vertus rassemblent en effet les fruits de l’Église universelle ; tout homme qui a mérité de réunir en lui ces trois vertus peut être assuré de recevoir la Trinité toute entière en son cœur.

Saint Césaire d’Arles (470-543)

 

 

 

« La vérité vous rendra libres. »

29 mars 2023

À la connaissance de notre lumineuse, glorieuse et toute sainte foi, ajoute encore, qui que tu sois, la connaissance de toi-même. Homme, tu es double par nature, composé d’une âme et d’un corps ; et, c’est le même Dieu qui est le créateur du corps et de l’âme. Sache aussi que tu as une âme libre, chef-d’œuvre de Dieu, à l’image de son auteur, immortelle par la grâce de Dieu qui l’a faite immortelle. C’est un être vivant, raisonnable et incorruptible, par la grâce de celui qui lui a conféré ces prérogatives, doué de la faculté de faire ce qu’il veut. (…)

Sache encore ceci : avant de naître en ce monde, l’âme n’a commis aucune faute, mais, après être venus sans faute, voici que délibérément nous péchons. (…) L’âme est immortelle et, d’homme ou de femme, toutes les âmes sont pareilles : seuls en effet les membres du corps diffèrent. Il n’y a pas une catégorie d’âmes qui pèchent par nature et une catégorie d’âmes qui font le bien par nature ; mais les unes et les autres agissent par libre choix, la substance des âmes étant chez tous d’une même structure, et semblable.

L’âme est libre, et le diable peut bien lui faire des suggestions, mais l’obliger malgré son libre choix, il n’en a pas le pouvoir. Il ébauche en toi une pensée de fornication : si tu le veux, tu l’accueilles ; si tu ne le veux pas, tu le repousses. Car si tu forniquais nécessairement, pour quelle raison Dieu aurait-il préparé la géhenne ? Si la nature et non le libre arbitre te faisait faire le bien, pour quelle raison Dieu aurait-il préparé des couronnes ineffables ? (…) Tu viens d’apprendre, cher ami, dans toute la mesure désirable pour le moment, ce qui concerne l’âme.

Saint Cyrille de Jérusalem (313-350)

 

 

« Quand vous aurez élevé le Fils de l’homme, alors vous comprendrez que moi, Je Suis. »

28 mars 2023

Veux-tu savoir quelle force est cachée dans le sang du Christ ? Vois d’où il a commencé à couler et d’où il a pris sa source : il descend de la croix, du côté du Seigneur. Comme Jésus déjà mort, dit l’Évangile, était encore sur la croix, le soldat s’approcha, « lui ouvrit le côté d’un coup de sa lance et il en jaillit de l’eau et du sang » (Jn 19,33-34). Cette eau était le symbole du baptême, et le sang, celui des mystères eucharistiques… C’est donc le soldat qui lui a ouvert le côté ; il a percé la muraille du temple saint ; et moi, j’ai trouvé ce trésor et j’en ai fait ma richesse…

« Et il jaillit de son côté de l’eau et du sang. » Ne passe pas avec indifférence auprès du mystère… J’ai dit que cette eau et ce sang étaient le symbole du baptême et des mystères eucharistiques. Or, l’Église est née de ces deux sacrements : par ce bain de la renaissance et de la rénovation dans l’Esprit, par le baptême donc, et par les mystères. Or, les signes du baptême et des mystères sont issus du côté. Par conséquent le Christ a formé l’Église à partir de son côté, comme il a formé Ève à partir du côté d’Adam (Gn 2,22).

C’est pourquoi Paul dit : « Nous sommes de sa chair et de ses os » (cf Ac 17,29; Gn 2,23), désignant par là le côté du Seigneur. De même en effet que le Seigneur a pris de la chair dans le côté d’Adam pour former la femme, ainsi le Christ nous a donné le sang et l’eau de son côté pour former l’Église. Et de même qu’alors il a pris de la chair du côté d’Adam pendant l’extase de son sommeil, ainsi maintenant il nous a donné le sang et l’eau après sa mort…, car désormais la mort n’est plus qu’un sommeil. Vous avez vu comment le Christ s’est uni son épouse ? Vous avez vu quel aliment il nous donne à tous ? C’est de ce même aliment que nous sommes nés et que nous sommes nourris. Ainsi que la femme engendre de son propre sang et nourrit de son lait ses enfants, de même le Christ nourrit constamment de son sang ceux qu’il a engendrés.

Saint Jean Chrysostome (v. 345-407)

 

 

 

« Celui d’entre vous qui est sans péché, qu’il soit le premier à lui jeter la pierre. »

27 mars 2023

Le Christ est celui qui « sait ce qu’il y a dans l’homme » (Jn 2,25), dans l’homme et la femme. Il connaît la dignité de l’homme, sa valeur aux yeux de Dieu. Par son être même, le Christ confirme pour toujours cette valeur. Tout ce qu’il dit et tout ce qu’il fait a son accomplissement définitif dans le mystère pascal de la rédemption. L’attitude de Jésus à l’égard des femmes rencontrées sur son chemin au cours de son ministère messianique est le reflet du dessein éternel de Dieu qui, en créant chacune d’elles, la choisit et l’aime dans le Christ (cf Ep 1,1-5)… Jésus de Nazareth confirme cette dignité, il la rappelle, la renouvelle, en fait une composante du message de l’Évangile et de la rédemption pour lequel il est envoyé dans le monde…

Jésus entre dans la situation historique concrète de ces femmes, situation grevée par l’héritage du péché. Cet héritage se traduit notamment par l’habitude de discriminer la femme à l’avantage de l’homme, et elle en est marquée. A ce point de vue, l’épisode de la femme surprise en adultère paraît d’une éloquence particulière. A la fin, Jésus lui dit : « Ne pèche plus », mais auparavant il éveille la conscience du péché chez les hommes qui l’accusent… Jésus semble dire aux accusateurs : cette femme avec tout son péché ne fait-elle pas apparaître aussi et surtout vos propres transgressions, votre injustice masculine, vos abus ?

Il y a là une vérité qui vaut pour tout le genre humain… Une femme est laissée seule, elle est exposée à l’opinion publique avec « son péché », alors que derrière son péché à elle se cache un homme pécheur, coupable du péché d’autrui, co-responsable de ce péché. Et pourtant, son péché à lui ne retient pas l’attention, il est passé sous silence… Que de fois la femme ne paie-t-elle pas seule de cette façon ? … Que de fois ne demeure-t-elle pas abandonnée avec sa maternité, quand l’homme, le père de l’enfant, ne veut pas en accepter la responsabilité ? Et à côté des nombreuses mères célibataires dans notre société, il faut penser aussi à toutes celles qui, très souvent, sous diverses pressions, même de la part de l’homme coupable, « se libèrent » de l’enfant avant la naissance. Elles « se libèrent », mais à quel prix ?

Saint Jean-Paul II (1920-2005)

 

 

 

« Lazare, sors et viens ! » (Jn 11,43)

26 mars 2023

Le Seigneur prononce cette seule parole : « Lazare, sors et viens » (Jn 11,43), comme un maître qui appelle son serviteur. Quoi donc ? Le serviteur est sorti pour obéir à son maître ? Il est sorti, il n’a pas tardé. L’Hadès n’a pas attendu, la mort ne s’est pas révoltée, les forces d’en bas n’ont pas différé ; elles ont été frappées de crainte, au contraire. L’Hadès, qui retenait Lazare depuis trois jours déjà dans son propre lieu, fut disloqué de partout comme un navire sans chevilles, jusqu’à obtenir la tranquillité. Les puissances d’en bas ne concevaient pas que Lazare finisse par être arraché des lieux souterrains.

Mais lorsque la voix du Maître tout à coup descendit dans le tombeau avec une grande lumière et commença aussitôt à faire repousser les cheveux sur la tête de Lazare, à remplir à nouveau de moelle ses os creux, et faire couler le sang vif pour emplir les veines, les puissances d’en bas, frappées de crainte, se crièrent les unes aux autres : « Qui est celui qui appelle ? Quel est ce tout-puissant ? Quel est celui qui façonne à nouveau le vase disloqué ? Quel est celui qui réveille un mort comme d’un sommeil ? Quel est celui qui brise les portes de fer ? Quel est celui qui crie : “Lazare, sors et viens” ? Car sa voix est un son humain, mais sa puissance est une puissance divine. Quel est celui qui l’appelle ? Ce n’est pas un homme. Sa forme est celle d’un home, mais sa voix est celle d’un Dieu. Renvoyons Lazare, faisons-le rapidement remonter, de peur que ne descende ici celui qui l’appelle, de peur que ne descende ici, s’il tarde, celui qui l’appelle. »

Les morts commencèrent à tressaillir et à bouger. « Qu’un seul nous fasse tort, disent-ils, afin que nous ne les perdions pas tous ». C’est ainsi que Lazare s’élança hors du sein de l’Hadès, confessant, louant et glorifiant notre Seigneur Jésus Christ.

Homélie attribuée à saint Jean Chrysostome (v. 345-407)

 

 

 

Solennité de l’Annonciation du Seigneur

25 mars 2023

Salut, Enfant Généreuse, Glorieuse, Immaculée !
Pupille de chasteté, substance de sainteté, ô Plaisir de Dieu !
En toi s’est répandue l’effusion céleste
Par laquelle le Verbe souverain, en toi, a revêtu la chair.

Lys étincelant que Dieu admirait avant toute créature,
Toi la plus belle et la plus douce, toi, en qui Dieu trouva sa complaisance
Lorsqu’il déposa en toi toute l’ardeur de sa chaleur
Pour que, de toi, Son Fils goûte le lait maternel.
Ton sein fut alors rempli d’allégresse,
Toute la symphonie céleste a résonné en toi.
Car, Vierge, tu portais le Fils de Dieu et ta pureté a été magnifiée en Dieu.
Tes entrailles se sont réjouies
Comme une herbe inondée de rosée recevant d’elle sa verdeur.

Ainsi advint-il en ton sein, Mère de toute joie !
Que l’Église, désormais, resplendisse de joie, qu’elle retentisse en harmonie
Chantant la Vierge toute douce, Marie l’admirable, la Mère de Dieu ! Amen.

Sainte Hildegarde de Bingen (1098-1179)

 

 

 

« Personne ne mit la main sur lui parce que son heure n’était pas encore venue. »

24 mars 2023

Chercher Jésus est souvent un bien, car c’est la même chose que de chercher le Verbe, la vérité et la sagesse. Mais vous allez dire que les mots « chercher Jésus » sont parfois prononcés à propos de ceux qui lui veulent du mal. Par exemple : « Ils cherchaient à le saisir, mais personne ne porta la main sur lui, parce que son heure n’était pas encore venue » (…) Il sait de qui il s’éloigne et auprès de qui il reste sans être encore trouvé, afin que si on le cherche on le trouve au temps favorable. L’apôtre Paul dit à ceux qui ne possèdent pas encore ainsi Jésus et ne l’ont pas contemplé : « Ne dis pas en ton cœur : ‘Qui montera au ciel ?’ Entends : pour en faire descendre le Christ. ‘Qui descendra dans l’abîme ?’ Entends : pour faire monter le Christ d’entre les morts. Que dit l’Écriture ? ‘La parole est tout près de toi dans ta bouche et dans ton cœur’ » (Rm 10,6-8).

Dans son amour pour les hommes, quand le Sauveur dit : « Vous me chercherez » (Jn 8,21), il fait entrevoir les choses du Royaume de Dieu, pour que ceux qui le cherchent ne le cherchent pas en dehors d’eux-mêmes en disant : « ‘Voici, il est ici’, ou bien ‘il est là’ ». L’Évangile leur dit : « Le Royaume de Dieu est au-dedans de vous » (Lc 17,21). Aussi longtemps que nous gardons la semence de la vérité déposée en notre âme et ses commandements, le Verbe ne s’éloigne pas de nous. Mais si le mal se répand en nous pour nous corrompre, Jésus nous dira : « Je m’en vais et vous me chercherez et vous mourrez dans votre péché ».

Origène (v. 185-253)