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Archive pour le mot-clef ‘Amour’

Évangile de Jésus Christ selon saint Jean 15,9-11.

jeudi 7 mai 2015

En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples : Comme le Père m’a aimé, moi aussi je vous ai aimés. Demeurez dans mon amour.
Si vous gardez mes commandements, vous demeurerez dans mon amour, comme moi, j’ai gardé les commandements de mon Père, et je demeure dans son amour.
Je vous ai dit cela pour que ma joie soit en vous, et que votre joie soit parfaite.

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La joie est prière. La joie est force. La joie est amour. Elle est comme un filet d’amour qui prend les âmes. « Dieu aime ceux qui donnent avec joie » (2Co 9,7). Ceux qui donnent avec joie donnent le plus. Il n’y a pas de meilleure façon de manifester notre gratitude à Dieu et aux hommes que d’accepter tout avec joie. Un cœur brûlant d’amour est nécessairement un cœur joyeux. Ne laissez jamais la tristesse vous envahir au point de vous faire oublier la joie du Christ ressuscité.

Nous éprouvons tous l’ardent désir du ciel où se trouve Dieu. Or il est en notre pouvoir à tous d’être dès maintenant au ciel avec lui, d’être heureux avec lui en cet instant même. Mais ce bonheur immédiat avec lui veut dire : aimer comme il aime, aider comme il aide, donner comme il donne, servir comme il sert, secourir comme il secourt, demeurer avec lui toutes les heures du jour, et toucher son être même derrière le visage de l’affliction humaine.

Bienheureuse Teresa de Calcutta (1910-1997), fondatrice des Sœurs Missionnaires de la Charité
Something Beautiful for God (trad. La Joie du don, p. 73 rev.)

 

 

 

 

 

 

Les deux commandements de l’amour

vendredi 13 mars 2015

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Question : Nous vous prions d’abord de nous dire si les commandements de Dieu se suivent dans un certain ordre. Y a-t-il un premier, un deuxième, un troisième et ainsi de suite ? …

Réponse : Le Seigneur en personne a déterminé l’ordre à garder dans ses commandements. Le premier et le plus grand est celui qui regarde la charité envers Dieu, et le second, qui lui est semblable, ou plutôt en est l’accomplissement et la conséquence, concerne l’amour du prochain…

Question : Parlez-nous d’abord de l’amour de Dieu. Il est entendu qu’il faut aimer Dieu, mais comment faut-il l’aimer ? …

Réponse : L’amour envers Dieu ne s’enseigne pas. Personne ne nous a appris à jouir de la lumière ni à tenir à la vie par-dessus tout ; personne non plus ne nous a enseigné à aimer ceux qui nous ont mis au monde ou nous ont élevés. De la même façon, ou plutôt à plus forte raison, ce n’est pas un enseignement extérieur qui nous apprend à aimer Dieu. Dans la nature même de l’être vivant — je veux dire de l’homme — est déposé une sorte de germe qui contient en lui le principe de cette aptitude à aimer. C’est à l’école des commandements de Dieu qu’il appartient de recueillir ce germe, de le cultiver diligemment, de le nourrir avec soin, et de le porter à son épanouissement moyennant la grâce divine. J’approuve votre zèle, il est indispensable au but…

Il faut savoir que cette vertu de charité est une, mais qu’en puissance elle embrasse tous les commandements : « Car celui qui m’aime, dit le Seigneur, accomplit mes commandements » (Jn 14,23), et encore : « Dans ces deux commandements sont contenus toute la loi et les prophètes » (Mt 22,40).

Saint Basile (v. 330-379), moine et évêque de Césarée en Cappadoce, docteur de l’Église
Grandes Règles monastiques, Q 1-2 (trad. Eds Maredsous 1969, p. 48s)

 

 

Prochain

vendredi 12 décembre 2014
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(…) L’amour du prochain , tel que le définissent la Bible et surtout le Christ, est un « idéal » auquel il faut tendre, un idéal de sainteté qui guide et éclaire.
Comme toute autre vertu, ce type d’amour peut donc s’acquérir. On n’aime pas son prochain (surtout quelqu’un qui nous est indifférent ou son ennemi) spontanément: on apprend à l’aimer comme on apprend à être juste ou tempérant. De même que la politesse est un semblant de morale, de même la morale est un semblant d’amour: « Agir moralement, c’est agir comme si l’on aimait. Comme la morale libère de la politesse en l’accomplissant (seul l’homme vertueux n’a plus à agir comme s’il l’était), l’amour, qui accomplit à son tour la morale, nous en libère: seul celui qui aime n’a plus à agir comme s’il aimait. C’est l’esprit des Évangiles par quoi le Christ nous libère de la Loi en l’accomplissant, c’est à dire en la confirmant et en l’inscrivant à jamais dans nos coeurs.
[…] Jésus est un éducateur de l’amour-agapè. Et pour cela, il commence par accomplir la Loi pour montrer que la Loi n’a de sens qu’en fonction de l’amour qui la motive et dont elle n’est qu’une pédagogie. L’amour du prochain est au-dessus des lois religieuses. […] L’amour du prochain est plus important que le culte.
L’éducation à l’amour-agapè passe nécessairement par une phase d’apprentissage, de compréhension, d’effort, puisque non seulement il n’a rien de spontané, mais qu’il met à mal l’égoïsme naturel du coeur humain, cet amour est transmis à l’homme par Dieu, qui l’aide à aimer de la même manière que lui aime. L’agapè n’est pas une vertu morale, mais une vertu qui vient de Dieu et qui conduit à Dieu. Jésus se présente comme le grand médiateur. Il promet d’intercéder auprès de Dieu pour qu’il donne sa grâce et apprenne à aimer à tout être humain qui fera appel à lui:
« Tout ce que vous demanderez en mon nom, je le ferai » (Jean 14,13).
 .
Frédéric Lenoir, philosophe
in « Socrate – Jésus – Bouddha », éd. fayard

« Celui d’entre vous qui ne renonce pas à tous ses biens ne peut pas être mon disciple. »

mercredi 5 novembre 2014

ste_th10Ma sœur chérie, comment pouvez-vous me demander s’il vous est possible d’aimer le Bon Dieu comme je l’aime ?… Mes désirs du martyre ne sont rien, ce ne sont pas eux qui me donnent la confiance illimitée que je sens en mon cœur. Ce sont, à vrai dire, les richesses spirituelles qui rendent injuste, lorsqu’on s’y repose avec complaisance et que l’on croit qu’ils [sic] sont quelque chose de grand… Je sens bien que…ce qui plaît au Bon Dieu dans ma petite âme c’est de me voir aimer ma petitesse et ma pauvreté, c’est l’espérance aveugle que j’ai en sa miséricorde. Voilà mon seul trésor…

Ô ma sœur chérie…, comprenez que pour aimer Jésus…plus on est faible, sans désirs, ni vertus, plus on est propre aux opérations de cet Amour consumant et transformant. Le seul désir d’être victime suffit, mais il faut consentir à rester pauvre et sans force, et voilà le difficile car « Le véritable pauvre d’esprit, où le trouver ? Il faut le chercher bien loin », a dit le psalmiste. Il ne dit pas qu’il faut le chercher parmi les grandes âmes, mais « bien loin », c’est-à-dire dans la bassesse, dans le néant.

Restons donc bien loin de tout ce qui brille, aimons notre petitesse, aimons à ne rien sentir, alors nous serons pauvres d’esprit et Jésus viendra nous chercher ; si loin que nous soyons il nous transformera en flammes d’amour. Oh, que je voudrais pouvoir vous faire comprendre ce que je sens ! C’est la confiance et rien que la confiance qui doit nous conduire à l’Amour. La crainte ne conduit-elle pas à la Justice ? (À la justice sévère telle qu’on la représente aux pécheurs mais pas de cette justice que Jésus aura pour ceux qui l’aiment.) Puisque nous voyons la voie, courons ensemble. Oui, je le sens, Jésus veut nous faire les mêmes grâces, il veut nous donner gratuitement son Ciel.

Sainte Thérèse de l’Enfant Jésus (1873-1897), carmélite, docteur de l’Église
Lettre 197 du 17/09/1896 (OC, Cerf DDB 1996, p. 552)

 

 

 

« Ils se mirent à lui en vouloir terriblement et ils le harcelaient. »

jeudi 16 octobre 2014

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« Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils unique » (Jn 3,16). Ce Fils unique « a été offert », non parce que ses ennemis ont prévalu, mais « parce que lui-même l’a voulu » (Is 53,10-11). « Il a aimé les siens ; il les a aimés jusqu’à la fin » (Jn 13,1). La fin, c’est la mort acceptée pour ceux qu’il aime ; voilà la fin de toute perfection, la fin de l’amour parfait, car « il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ses amis » (Jn 15,13).

Cet amour du Christ a été plus puissant dans la mort du Christ que la haine de ses ennemis ; la haine a pu faire seulement ce que l’amour lui permettait. Judas, ou les ennemis du Christ, l’ont livré à la mort, par une haine méchante. Le Père a livré son Fils, et le Fils s’est livré lui-même par amour (Rm 8,32; Ga 2,20). L’amour n’est cependant pas coupable de trahison ; il est innocent, même quand le Christ en meurt. Car seul l’amour peut faire impunément ce qui lui plaît. Seul l’amour peut contraindre Dieu et comme lui commander. C’est lui qui l’a fait descendre du ciel et l’a mis en croix, lui qui a répandu le sang du Christ pour la rémission des péchés, en un acte aussi innocent que salutaire. Toute notre action de grâce pour le salut du monde est donc due à l’amour. Et il nous presse, par une logique contraignante, d’aimer le Christ autant que d’autres ont pu le haïr.

Baudouin de Ford (?-v. 1190), abbé cistercien, puis évêque
Le Sacrement de l’autel, II, 1 ; SC 93 (trad. SC, p.171 rev.)

 

 

 

Revêtir le vêtement de noce

dimanche 12 octobre 2014

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Quel est le vêtement de noce dont parle l’Évangile ? Très certainement cette robe est une chose que seuls possèdent les bons, ceux qui doivent participer au festin… Seraient-ce les sacrements ? le baptême ? Sans le baptême, personne ne parvient jusqu’à Dieu, mais certains reçoivent le baptême et n’arrivent pas jusqu’à Dieu… Peut-être est-ce l’autel ou ce que l’on reçoit à l’autel ? Mais en recevant le Corps du Seigneur certains mangent et boivent leur propre condamnation (1Co 11,29). Qu’est-ce donc ? le jeûne ? Les méchants jeûnent aussi. La fréquentation de l’église ? Les méchants vont à l’église comme les autres…

Qu’est-ce donc que ce vêtement de noce ? L’apôtre Paul nous dit : « Les préceptes n’ont d’autre fin que l’amour, la charité qui naît d’un cœur pur, d’une bonne conscience et d’une foi sincère » (1Tm 1,5). Le voilà le vêtement de noce. Il ne s’agit pas de n’importe quel amour, car souvent on voit des hommes malhonnêtes en aimer d’autres…, mais on ne voit pas chez eux cette charité « qui naît d’un cœur pur, d’une bonne conscience et d’une foi sincère » ; or, c’est cette charité-là qui est le vêtement de noce.

« J’aurais beau parler toutes les langues de la terre et du ciel, dit l’apôtre Paul, s’il me manque l’amour, je ne suis que de l’airain qui résonne, une cymbale retentissante… J’aurais beau être prophète, avoir la science de tous les mystères et toute la connaissance, et avoir la foi jusqu’à transporter les montagnes, s’il me manque l’amour, je ne suis rien » (1Co 13,1-2)… J’aurais beau avoir tout cela, dit-il, sans le Christ « Je ne suis rien »… Combien de biens sont inutiles, si un seul bien vient à manquer ! Si je n’ai pas l’amour, j’aurais beau distribuer tous mes biens, confesser le nom du Christ jusqu’à verser mon sang (v. 3), cela ne servirait à rien, puisque je peux agir ainsi par amour de la gloire… « S’il me manque l’amour, cela ne sert à rien ». Voilà le vêtement de noce. Examinez-vous : si vous l’avez, approchez avec confiance du banquet du Seigneur.

Saint Augustin (354-430), évêque d’Hippone (Afrique du Nord) et docteur de l’Église
Sermon 90 ; PL 38, 559s

 

 

 

 

L’amour mène à la prière

mardi 15 juillet 2014
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François d’Assise disait : « L’amour n’est plus aimé. » Chaque siècle a bien des manières de délaisser l’amour.
Si l’anémie se caractérise par un sang qui s’étiole, l’essoufflement de la prière aujourd’hui est un des signes de l’anémie de notre temps. La prière, c’est l’inverse de l’anémie. Elle est anémone. En grec, l’anémone c’est le souffle. Le Vent.
La prière est cette petite fleur de rien du tout exposée au grand vent de l’amour. Petite fleur si légère dans l’air qu’elle devient le vent. Elle devient l’autre.
Prier, c’est devenir l’Autre. Devenir le souffle. Être pris par l’Esprit. « Le vent souffle ou il veut. On ne sait d’où il vient, où il va. »
(…)
De toutes les manières, cherchez l’amour, et la prière vous sera donnée par surcroît.
La prière est acte d’amour. La prière est acte de foi. L’Amour, la foi, voilà ce qui est en jeu.
(…)
Il s’agit de l’avenir de l’homme. L’avenir du monde. L’avenir de l’Église.
Si la prière disparaissait de la surface de la terre, que serait l’homme sans intériorité, le monde sans appel, l’Église sans communion ?
Pierre Talec
Les choses de la foi
Le Centurion
Cit. seraphim-marc-elie.fr
http://escapamargue.blogspot.fr

« Moi, je vous dis » : l’accomplissement de la Loi

samedi 14 juin 2014

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La grâce restait voilée dans l’Ancien Testament, mais elle a été révélée dans l’Évangile du Christ quand les temps prévus par Dieu pour la révélation de sa bonté sont arrivés… En rapprochant ces deux époques, nous remarquons une différence profonde. Au pied du Sinaï, le peuple, saisi de frayeur, n’osait pas s’approcher du lieu où le Seigneur donnait sa Loi ; tandis que dans la chambre haute, le Saint Esprit est descendu sur ceux qui se tenaient assemblés en attendant l’accomplissement de la promesse. Là, le doigt de Dieu a travaillé sur des tables de pierre ; ici, dans le cœur des hommes…

« L’accomplissement parfait de la Loi, c’est l’amour. » Cet amour de charité n’a pas été écrit sur des tables de pierre, mais « il a été répandu dans nos cœurs par le Saint Esprit qui nous a été donné. » Donc, la loi de Dieu, c’est la charité. « Le désir de la chair ne se soumet pas à la loi de Dieu ; elle n’en est même pas capable » ; pour réprimer ce désir de la chair, les œuvres de la charité ont été écrites sur des tables de pierre, c’était la loi des œuvres, « la lettre qui tue » ceux qui font le mal. Mais lorsque la charité est répandue dans le cœur des croyants, voilà la loi de la foi et « l’Esprit qui donne la vie » à ceux qui aiment.

Voyez comme la différence entre ces deux lois s’accorde parfaitement avec ces paroles de l’apôtre Paul : « De toute évidence, vous êtes une lettre du Christ, remise à nos soins, écrite non pas avec de l’encre, mais avec l’Esprit du Dieu vivant, non pas sur des tables de pierre, mais dans des cœurs de chair »… Et tout cela se trouve confirmé admirablement par le prophète Jérémie : « Voici venir des jours où je conclurai avec la maison d’Israël et avec la maison de Juda une Alliance nouvelle. Ce ne sera pas comme l’Alliance que j’ai conclue avec leurs pères… Je mettrai ma loi au plus profond d’eux-mêmes ; je l’inscrirai dans leur cœur. »

(Références bibliques : Mt 5,17; Ex 19; Ac 2; Lc 11,20; Ex 31,18; Rm 13,10; 5,5; 8,17; 2Co 3,6.5; Jr 31,31)

Saint Augustin (354-430), évêque d’Hippone (Afrique du Nord) et docteur de l’Église
L’Esprit et la lettre, §27-33

 

 

 

« Si l’on m’a persécuté, on vous persécutera aussi. »

samedi 24 mai 2014

saint_polycarpJ’ai pris grande part à votre joie, en notre Seigneur Jésus Christ, quand vous avez reçu ces modèles d’amour pur [Ignace d’Antioche et ses compagnons]…, ces hommes liés de chaînes dignes des saints, chaînes qui sont des diadèmes pour ceux qui ont vraiment été choisis par Dieu et notre Seigneur. Et je me suis réjoui de ce que la racine vigoureuse de votre foi, réputée depuis les temps anciens, persiste jusqu’à maintenant et porte des fruits en notre Seigneur Jésus Christ, qui a accepté pour nos péchés d’affronter la mort : « Dieu l’a ressuscité en mettant fin aux douleurs de la mort » (Ac 2,24). « Sans le voir encore, vous croyez en lui, tressaillant d’une joie inexprimable et pleine de gloire » (1P 1,8)… « Celui qui l’a ressuscité d’entre les morts nous ressuscitera aussi » (2Co 4,14), si nous suivons ses commandements et si nous aimons ce qu’il a aimé… Soyons les imitateurs de sa patience, et si nous souffrons pour son nom, rendons-lui gloire. Tel est l’exemple qu’il nous a donné lui-même, et c’est cela que nous avons cru.

Je vous exhorte tous à obéir à la parole de justice et à persévérer dans cette patience parfaite que vous avez vue de vos yeux, non seulement dans les bienheureux Ignace, Zosime et Rufus, mais aussi en d’autres qui étaient de chez vous, et en Paul lui-même et les autres apôtres. Soyez-en assurés : tous ceux-là « n’ont pas couru en vain » (Ga 2,2), mais bien dans la foi et la justice, et ils sont parvenus au lieu qui leur était dû, auprès du Seigneur dont ils ont partagé la souffrance. Ils n’ont pas « aimé le monde présent » (2Tm 4,10), mais bien le Christ qui est mort pour nous et que Dieu a ressuscité pour nous.

Saint Polycarpe (69-155), évêque et martyr
Lettre aux Philippiens, 1-2, 8-9 (trad. cf bréviaire  26e lun.-merc. et Quéré, Les Pères apostoliques, p. 225s)

 

 

 

« Mon commandement, le voici : aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés. »

vendredi 23 mai 2014

evQue celui qui a l’amour dans le Christ pratique les commandements du Christ. Qui pourra expliquer ce lien de l’amour de Dieu ? (cf Col 3,14) Qui est capable d’exprimer la grandeur de sa beauté ? Les hauteurs où nous porte l’amour sont inexprimables. L’amour nous unit à Dieu, « l’amour couvre la multitude des péchés » (1P 4,8). L’amour supporte tout ; l’amour est patient pour tout ; rien de mesquin dans l’amour, rien de méprisant ; l’amour ne connaît pas la division, ne pousse pas à la révolte ; l’amour agit toujours dans la concorde ; c’est dans l’amour que tous les élus de Dieu ont obtenu la perfection ; sans l’amour, rien n’est agréable à Dieu. C’est dans l’amour que le Maître nous a fait venir à lui. C’est à cause de son amour pour nous que Jésus Christ notre Seigneur a donné son sang pour nous, selon la volonté de Dieu, sa chair pour notre chair, sa vie pour nos vies.

Vous voyez, mes bien-aimés, combien l’amour est quelque chose de grand et d’admirable : il est impossible d’expliquer sa perfection. Qui sera capable d’y arriver sinon ceux que Dieu en a rendus dignes ? Prions-le donc, et demandons à sa miséricorde d’être trouvés dans l’amour, irréprochables et loin de tout parti pris humain. Depuis Adam jusqu’aujourd’hui, toutes les générations ont disparu ; mais ceux qui, par la grâce de Dieu, ont été rendus parfaits, demeurent dans le séjour des saints, qui seront manifestés lorsque le Christ apparaîtra dans son règne…

Heureux sommes-nous, mes bien-aimés, si nous accomplissons les commandements de Dieu dans la concorde qui vient de l’amour, pour que nos péchés soient pardonnés à cause de l’amour.

Saint Clément de Rome, pape de 90 à 100 environ
Première épître aux Corinthiens, 49 (trad. bréviaire 2e mar. rev.)