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Archive pour le mot-clef ‘évangélisation’

Fête de saint Benoît, abbé, patron de l’Europe

jeudi 11 juillet 2019

Tandis que le monde s’était vieilli dans le vice, que l’Italie et l’Europe offraient l’affreux spectacle d’un champ de bataille pour les peuples en conflit, et que les institutions monastiques, elles-mêmes, souillées par la poussière de ce monde, étaient moins fortes qu’il n’aurait fallu pour résister aux attraits de la corruption et les repousser, Benoît, par son action éclatante et sa sainteté, témoigna de l’éternelle jeunesse de l’Église. Il restaura par la parole et par l’exemple la discipline des mœurs, et il entoura la vie religieuse cloîtrée d’un rempart de lois plus efficaces et plus sanctifiantes. Plus encore : par lui-même et par ses disciples, il fit passer les peuples barbares d’un genre de vie sauvage à une culture humaine et chrétienne. Les convertissant à la vertu, au travail, aux occupations pacifiques des arts et des lettres, il les unit entre eux par les liens des relations sociales et de la charité fraternelle. (…)

Du Mont Cassin une lumière nouvelle a resplendi ; alimentée par les enseignements et la civilisation des anciens et surtout réchauffée par la doctrine chrétienne, elle a éclairé les peuples et les nations qui erraient à l’aventure, les rappelant et les dirigeant vers la vérité et le droit chemin. (…)

C’est là que Benoît a porté l’institution monastique à ce genre de perfection, auquel depuis longtemps il s’était efforcé par ses prières, ses méditations et ses expériences. Tel semble bien être, en effet, le rôle spécial et essentiel à lui confié par la divine Providence : non pas tant apporter de l’Orient en Occident l’idéal de la vie monastique, que l’harmoniser et l’adapter avec bonheur au tempérament, aux besoins et aux habitudes des peuples de l’Italie et de toute l’Europe. Par ses soins donc, à la sereine doctrine ascétique qui florissait dans les monastères de l’Orient, se joignit la pratique d’une incessante activité, permettant de « communiquer à autrui les vérités contemplées », et, non seulement de rendre fertiles des terres incultes, mais de produire par les fatigues de l’apostolat des fruits spirituels.

Vénérable Pie XII

 

 

 

« Jésus parcourait toutes les villes et tous les villages…, proclamant la Bonne Nouvelle du Royaume. »

mardi 9 juillet 2019

La présence des chrétiens dans les groupes humains doit être animée de cette charité dont nous a aimés Dieu, qui veut que nous aussi nous nous aimions mutuellement de la même charité (cf. 1 Jn 4, 11). La charité chrétienne s’étend véritablement à tous les hommes, sans aucune distinction de race, de condition sociale ou de religion ; elle n’attend aucun profit ni aucune reconnaissance. Dieu nous a aimés d’un amour gratuit ; de même, que les fidèles soient préoccupés dans leur charité de l’homme lui-même, en l’aimant du même mouvement dont Dieu nous a cherchés. Le Christ parcourait toutes les villes et bourgades en guérissant toutes les maladies et infirmités, en signe de l’avènement du Règne de Dieu (cf. Mt 9, 35 s. ; Ac 10, 38) ; de même l’Église est par ses fils en liaison avec les hommes de quelque condition qu’ils soient ; elle l’est surtout avec les pauvres et ceux qui souffrent (…). Elle participe à leurs joies et à leurs souffrances, elle connaît les aspirations et les problèmes de leur vie, elle souffre avec eux dans les angoisses de la mort. À ceux qui cherchent la paix, elle désire répondre dans un dialogue fraternel, en leur apportant la paix et la lumière qui viennent de l’Évangile.

Les chrétiens doivent donc travailler, en collaboration avec tous les autres, à organiser de manière droite les affaires économiques et sociales. Ils doivent se dévouer avec un soin spécial à l’éducation des enfants et des jeunes (…). Ils doivent en outre prendre leur part dans les efforts de ces peuples qui, en faisant la guerre à la faim, à l’ignorance et aux maladies, s’appliquent à améliorer les conditions de la vie et à affermir la paix dans le monde. (…)

Mais l’Église ne veut en aucune manière s’ingérer dans le gouvernement de la cité terrestre. Elle ne revendique pour elle-même d’autre titre que celui d’être au service des hommes, Dieu aidant, par sa charité et son dévouement fidèle (cf. Mt 20, 26 ; 23, 11).

Concile Vatican II

 

 

 

« Le Seigneur les envoya devant lui dans toutes les localités où lui-même devait aller. »

dimanche 7 juillet 2019

Comblé déjà des grâces de l’Esprit Saint, le bienheureux François a prédit à ses frères ce qui allait leur arriver. Dans le bois voisin de la chapelle de Sainte-Marie de la Portioncule, où ils avaient l’habitude de se retirer pour faire oraison, il a réuni les six frères qu’il avait alors et leur a dit : « Frères très chers, comprenons bien notre vocation : dans sa miséricorde, Dieu ne nous a pas seulement appelés pour notre propre profit, mais aussi pour le service et même le salut de beaucoup d’autres. Allons donc par le monde : exhortons et montrons aux hommes et aux femmes, par notre parole et notre exemple, à faire pénitence de leurs péchés et à se remettre en mémoire les commandements de Dieu qu’ils ont si longtemps tenus dans l’oubli. »

Puis il a ajouté : « Soyez sans crainte, petit troupeau (Lc 12,32), mais faites confiance au Seigneur. Ne vous demandez pas l’un à l’autre : ‘Et comment donc allons-nous prêcher, ignorants et illettrés comme nous sommes ?’ Rappelez-vous plutôt les paroles du Seigneur à ses disciples : ‘En fait, ce n’est pas vous qui parlerez, mais l’Esprit de votre Père qui parlera en vous’ (Mt 10,20). C’est donc le Seigneur lui-même qui vous communiquera son Esprit et sa sagesse pour exhorter et prêcher aux hommes et aux femmes la voie et la pratique de ses commandements. »

Vie de saint François d’Assise dite « Anonyme de Pérouse » (13e s.)

 

 

 

« Proclamez que le Royaume des cieux est tout proche. »

mardi 11 juin 2019

C’est à vous, jeunes gens et jeunes filles du monde entier, que le Concile veut adresser son dernier message. Car c’est vous qui allez recueillir le flambeau des mains de vos aînés et vivre dans le monde au moment des plus gigantesques transformations de son histoire. C’est vous qui, recueillant le meilleur de l’exemple et de l’enseignement de vos parents et de vos maîtres, allez former la société de demain : vous vous sauverez ou vous périrez avec elle.

L’Église, quatre années durant, vient de travailler à rajeunir son visage pour mieux répondre au dessein de son Fondateur, le grand Vivant, le Christ éternellement jeune. Et au terme de cette imposante « révision de vie », elle se tourne vers vous. C’est pour vous, les jeunes, pour vous surtout qu’elle vient, par son Concile, d’allumer une lumière : lumière qui éclaire l’avenir, votre avenir.

L’Église est soucieuse que cette société que vous allez constituer respecte la dignité, la liberté, le droit des personnes ; et ces personnes, ce sont les vôtres. Elle est soucieuse surtout que cette société laisse s’épanouir son trésor toujours ancien et toujours nouveau : la foi, et que vos âmes puissent baigner librement dans ses clartés bienfaisantes. Elle a confiance que vous trouverez une telle force et une telle joie que vous ne serez pas même tentés, comme certains de vos aînés, de céder à la séduction des philosophies de l’égoïsme et du plaisir ou à celles du désespoir et du néant ; et qu’en face de l’athéisme, phénomène de lassitude et de vieillesse, vous saurez affirmer votre foi dans la vie et dans ce qui donne un sens à la vie : la certitude de l’existence d’un Dieu juste et bon.

Concile Vatican II

 

 

 

« Allez dans le monde entier. Proclamez la Bonne Nouvelle à toute la création ! »

samedi 27 avril 2019

L’évangélisation obéit au mandat missionnaire de Jésus : « Allez donc ! De toutes les nations faites des disciples, les baptisant au nom du Père, et du Fils et du Saint Esprit, leur apprenant à observer tout ce que je vous ai prescrit » (Mt 28,19s)… Le Ressuscité envoie les siens prêcher l’Évangile en tout temps et en tout lieu, pour que la foi en lui se répande partout sur la terre.

Dans la Parole de Dieu apparaît constamment ce dynamisme de « la sortie » que Dieu veut provoquer chez les croyants. Abraham a accepté l’appel à partir vers une terre nouvelle (Gn 12,1) ; Moïse a écouté l’appel de Dieu : « Va, je t’envoie » (Ex 3,10), et a fait sortir le peuple vers la terre promise ; à Jérémie il dit : « Tu iras vers tous ceux à qui je t’enverrai » (Jr 1,7)… Nous sommes tous appelés à cette nouvelle « sortie » missionnaire. Tout chrétien et toute communauté discernera quel est le chemin que le Seigneur demande, mais nous sommes tous invités à accepter cet appel : sortir de notre propre confort et avoir le courage de rejoindre toutes les périphéries qui ont besoin de la lumière de l’Évangile.

La joie de l’Évangile qui remplit la vie de la communauté des disciples est une joie missionnaire. Les soixante-dix disciples en font l’expérience, eux qui reviennent de la mission pleins de joie (Lc 10,17). Jésus l’a vu et exulte de joie dans l’Esprit Saint… Cette joie est un signe que l’Évangile a été annoncé et donne du fruit. Mais elle a toujours la dynamique de l’exode et du don, du fait de sortir de soi, de marcher et de semer toujours de nouveau, toujours plus loin. Le Seigneur dit : « Allons ailleurs, dans les bourgs voisins, afin que j’y prêche aussi, car c’est pour cela que je suis sorti » (Mc 1,38)… Fidèle au modèle du maître, il est vital qu’aujourd’hui l’Église sorte pour annoncer l’Évangile à tous, en tous lieux, en toutes occasions, sans hésitation, sans répulsion et sans peur.

Pape François

 

 

 

 

Envoyés par le Christ vers le monde entier

jeudi 4 octobre 2018

« Personne ne peut poser d’autre fondement que celui qui a été posé, le Christ Jésus » (1Co 3,11). C’est lui seul « que le Père a consacré et envoyé dans ce monde » (Jn 10,36), « splendeur du Père et expression parfaite de son être » (He 1,3), vrai Dieu et vrai homme, sans qui personne ne peut connaître Dieu comme il faut, car « personne n’a connu le Père si ce n’est le Fils et celui à qui le Fils a voulu le révéler » (Mt 11,27). D’où il suit que « tout restaurer dans le Christ » (Ep 1,10) et ramener les hommes à l’obéissance à Dieu sont une seule et même chose. Et c’est pourquoi le but vers lequel doivent converger tous nos efforts, c’est de ramener le genre humain à la souveraineté du Christ. Cela fait, l’homme se trouvera, par là même, amené à Dieu : non pas un Dieu inerte et insoucieux des réalités humaines, comme certains philosophes l’ont imaginé, mais un Dieu vivant et vrai, en trois personnes dans l’unité de leur nature, créateur du monde, étendant à toute chose sa providence infinie, juste donateur de la Loi qui jugera l’injustice et assurera à la vertu sa récompense. Or, où est la voie qui nous donne accès auprès de Jésus Christ ? Elle est sous nos yeux : c’est l’Église. Saint Jean Chrysostome nous le dit avec raison : « L’Église est ton espérance, l’Église est ton salut, l’Église est ton refuge. » C’est pour cela que le Christ l’a établie, après l’avoir acquise au prix de son sang. C’est pour cela qu’il lui a confié sa doctrine et les préceptes de sa Loi, lui prodiguant en même temps les trésors de sa grâce pour la sanctification et le salut des hommes. Vous voyez donc, vénérables frères, quelle œuvre nous est confiée… : ne viser rien d’autre que former en tous Jésus Christ… C’est la même mission que Paul attestait avoir reçue : « Mes petits enfants, je vous enfante à nouveau jusqu’à ce que le Christ ait pris forme en vous » (Ga 4,19). Or, comment accomplir un tel devoir sans être d’abord « revêtus du Christ » ? (Ga 3,27) Et revêtus jusqu’à pouvoir dire : « Pour moi, le Christ est ma vie » (Ph 1,21).

Saint Pie X, pape de 1903 à 1914

 

 

 

« Il les envoya proclamer le règne de Dieu »

mercredi 26 septembre 2018

Notre époque, alors que l’humanité est en mouvement et en recherche, exige une impulsion nouvelle dans l’action missionnaire de l’Église. Les horizons et les possibilités de la mission s’étendent, et nous les chrétiens, nous sommes appelés au courage apostolique, fondé sur la confiance dans l’Esprit Saint. C’est lui le protagoniste de la mission :! Dans l’histoire de l’humanité, de nombreux tournants marquants ont stimulé le dynamisme missionnaire, et l’Église, guidée par l’Esprit, y a toujours répondu avec générosité et prévoyance. Et les fruits n’ont pas manqué. On a célébré… le millénaire de l’évangélisation de la Russie et des peuples slaves… [et] le cinq centième anniversaire de l’évangélisation des Amériques. On a aussi célébré récemment le centenaire des premières missions de plusieurs pays d’Asie, d’Afrique et d’Océanie. L’Église doit affronter aujourd’hui d’autres défis, en avançant vers de nouvelles frontières tant pour la première mission « :ad gentes :», auprès des peuples de la terre, que pour la nouvelle évangélisation de peuples qui ont déjà reçu l’annonce du Christ. Il est aujourd’hui demandé à tous les chrétiens, aux Églises particulières et à l’Église universelle le même courage que celui qui animait les missionnaires du passé, la même disponibilité à écouter la voix de l’Esprit.

Saint Jean-Paul II (1920-2005), pape

 

 

 

« Pour la première fois, il les envoie. »

dimanche 15 juillet 2018

Notre Seigneur Jésus Christ a institué des guides et des enseignants pour le monde entier, et des «  intendants de ses mystères de Dieu » (1Co 4,1). Il leur a prescrit de briller et d’éclairer comme des flambeaux non seulement dans le pays des juifs…, mais partout sous le soleil, pour les hommes habitant sur toute la surface de la terre (Mt 5,14)…

Il voulait envoyer ses disciples comme le Père l’avait envoyé lui-même (Jn 20,21) ; ceux qui étaient destinés à être ses imitateurs devaient donc découvrir pour quelle tâche le Père avait envoyé son Fils. Et lui-même nous a expliqué de diverses manières le caractère de sa mission. Il a dit un jour : «  Je ne suis pas venu appeler les justes, mais les pécheurs pour qu’ils se convertissent » (Lc 5,32). Et encore : «  Je suis descendu du ciel non pas pour faire ma volonté, mais la volonté de celui qui m’a envoyé » (Jn 6,38). Et une autre fois : «  Dieu n’a pas envoyé son Fils dans le monde pour juger le monde, mais pour que le monde soit sauvé par lui » (Jn 3,17).

En disant qu’il les envoie comme le Père l’avait envoyé lui-même, il résumait donc en quelques paroles le rôle des apôtres. Ils sauraient ainsi qu’ils doivent appeler les pécheurs à se convertir, soigner les malades, corporellement et spirituellement ; dans leurs fonctions d’intendants, ne chercher aucunement à faire leur propre volonté, mais la volonté de celui qui les a envoyés ; et enfin, sauver le monde dans la mesure où il recevra les enseignements du Seigneur.

Saint Cyrille d’Alexandrie (380-444), évêque et docteur de l’Église
Commentaire évangile de Jean 12,1

 

 

« Sur votre route, proclamez que le Royaume des cieux est tout proche. »

jeudi 12 juillet 2018

[Le jeune] François assistait dévotement à la messe en l’honneur des apôtres ; l’évangile était celui où le Christ envoie ses disciples prêcher et leur enseigne la façon évangélique de vivre : « ni or ni argent, pas de monnaie dans la ceinture, pas de sac de voyage, pas de tunique de réserve, pas de chaussures, pas de bâton ». Dès qu’il eut compris et retenu ce texte, le voilà amoureux de cette pauvreté des apôtres et il s’écrie, transporté de joie : « Voilà ce que je veux ! Voilà ce que toute mon âme désire ! » Et sans attendre il ôte ses chaussures, laisse tomber son bâton de marche, abandonne besace et argent comme objets d’horreur, ne garde qu’une tunique, jette sa ceinture qu’il remplace par une corde : il met tout son cœur à réaliser ce qu’il vient d’entendre et à se conformer en tout à ce code de perfection donné aux apôtres.

Un élan communiqué par Dieu le pousse dès lors à la conquête de la perfection évangélique et à une campagne de pénitence. Quand il parlait…, ses paroles étaient tout imprégnées de la force de l’Esprit Saint : elles pénétraient jusqu’au plus profond des cœurs et plongeaient ses auditeurs dans la stupéfaction. Toute sa prédication était une annonce de paix, et il commençait chacun de ses sermons par cette salutation au peuple : « Que le Seigneur vous donne la paix ! » C’est une révélation du Seigneur, déclara-t-il plus tard, qui lui avait appris cette formule…

On parlait de plus en plus de l’homme de Dieu, de son enseignement si simple, de sa vie, et quelques-uns, à son exemple, étaient saisis par cet esprit de pénitence puis se sont joints à lui, quittant tout, et habillés comme lui, ont commencé à partager sa vie.

Saint Bonaventure (1221-1274), franciscain, docteur de l’Église
Vie de Saint François, Legenda major, ch. 3 (trad. Vorreux, Documents, p. 581 rev.)

 

 

 

« Moi, je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin du monde. »

mardi 10 juillet 2018

Tous les travaux de l’agriculteur aboutissent naturellement à la moisson. Comment donc le Christ a-t-il appelé moisson une œuvre qui en était encore à ses débuts ? L’idolâtrie régnait sur toute la terre… Partout la fornication, l’adultère, la débauche, la cupidité, le vol, les guerres… La terre était emplie de tant de maux ! Aucune semence n’y avait encore été jetée. Les épines, les chardons et les mauvaises herbes qui recouvraient le sol n’avaient pas encore été arrachés. Aucune charrue n’avait encore été tirée, aucun sillon tracé.

Comment donc Jésus peut-il dire que la moisson est abondante ? … Les apôtres sont probablement bouleversés et déconcertés : « Comment pourrons-nous même ouvrir la bouche, nous tenir debout, devant tant d’hommes ? Nous, les Onze, comment corrigerons-nous tous les habitants de la terre ? Saurons-nous, si ignorants, aborder des savants ; nous si dépouillés, des hommes armés ; nous, des subordonnés, des autorités ? Nous ne connaissons qu’une langue, arriverons-nous à discuter avec les peuples barbares qui parlent des langues étrangères ? Qui nous supportera sans même comprendre notre langue ? »

Jésus ne veut pas que de pareils raisonnements les plongent dans le désarroi. Aussi appelle-t-il l’Évangile une moisson. C’est comme s’il leur disait : « Tout est préparé, toutes les dispositions ont été prises. Je vous envoie récolter le grain mûr ; vous pourrez semer et moissonner le même jour. » Quand l’agriculteur sort de chez lui pour aller faire la moisson, il déborde de joie et resplendit de bonheur. Il n’envisage ni les peines ni les difficultés qu’il pourra rencontrer… Prêtez-moi votre langue, dit le Christ, et vous verrez le grain mûr entrer dans les greniers du roi. Aussi les envoie-t-il ensuite en leur disant : « Moi, je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin du monde » (Mt 28,20).

Saint Jean Chrysostome (v. 345-407), prêtre à Antioche puis évêque de Constantinople, docteur de l’Église
Homélie sur la moisson abondante, 10, 2-3; PG 63, 519-521 (trad. Delhougne, Les Pères commentent, p. 107)