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Archive pour le mot-clef ‘Nativité’

Notre Dame du Oui : celle qui fait la volonté de Dieu

mardi 29 janvier 2013

Dieu avait promis que de la lignée de David sortirait le roi éternel qui rassemblerait toutes choses en lui-même (Ps 131,11; Ep 1,10). Donc l’ouvrage qu’il avait modelé à l’origine (Gn 2,7), Dieu l’a repris… Et de même que ce premier homme modelé, Adam, a reçu sa substance d’une terre intacte et encore vierge…et qu’il a été façonné par la Main de Dieu, c’est à dire par le Verbe de Dieu « par qui tout a été fait » (Jb 10,8; Jn 1,3)…, de même c’est de Marie encore vierge que le Verbe a reçu la naissance qui constitue cette reprise d’Adam… Pourquoi Dieu n’a-t-il pas pris de nouveau de la glaise ? Pourquoi a-t-il fait sortir de Marie l’œuvre qu’il modelait ? C’est afin que l’ouvrage ainsi façonné ne soit pas autre que le premier mais le même, pas un autre qui soit sauvé mais le même, que le même soit repris, en respectant la ressemblance.

Ceux donc qui affirment que le Christ n’a rien reçu de la Vierge se trompent. Ils veulent rejeter l’héritage de la chair, mais ils rejettent aussi la ressemblance…; on ne pourrait plus dire que le Christ était semblable à l’homme fait à l’image et à la ressemblance de Dieu (Gn 1,27).  Autant dire que le Christ ne s’est manifesté qu’en apparence, faisant semblant d’être un homme, ou qu’il s’est fait homme sans rien prendre de l’homme. S’il n’a pas reçu d’un être humain la substance de sa chair, il ne s’est fait ni homme ni Fils de l’homme ; et s’il ne s’est pas fait ce que nous étions, peu importaient ses peines et sa souffrance… Le Verbe de Dieu s’est fait donc vraiment homme, reprenant en lui-même l’ouvrage qu’il avait modelé… L’apôtre Paul l’affirme en toute clarté dans la lettre aux Galates : « Dieu a envoyé son Fils, né d’une femme » (4,4).

Saint Irénée de Lyon (v. 130-v. 208), évêque, théologien et martyr
Contre les hérésies III, 21,9 – 22,1 ; cf SC 211

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« Jésus étendit la main et la toucha. »

vendredi 11 janvier 2013

« Le Christ dit en entrant dans le monde : ‘ Tu n’as voulu ni sacrifice, ni oblation, mais tu m’as formé un corps. Alors j’ai dit : Voici que je viens pour faire ta volonté ‘ » (He 10,5-7; Ps 40,7-9 LXX). Est-il bien vrai que pour nous sauver dans notre misère…et pour conquérir notre amour, Dieu a voulu se faire homme ? Tellement vrai que c’est un article de foi : « Pour nous les hommes et pour notre salut il descendit du ciel…et s’est fait homme » (Credo)… Oui, voilà ce que Dieu a fait pour se faire aimer de nous… C’est ainsi qu’il a voulu nous manifester la grandeur de son amour pour nous : « La grâce de Dieu notre Sauveur s’est manifestée à tous les hommes » (Tt 2,11). « L’homme ne m’aime pas, semble avoir dit le Seigneur, parce qu’il ne me voit pas. Je vais me rendre visible, converser avec lui, je m’en ferai sûrement aimer » : « il est apparu sur la terre, et il a conversé avec les hommes » (Ba 3,38).

L’amour de Dieu pour l’homme est immense, immense de toute éternité : « Je t’ai aimé d’un amour éternel ; c’est pourquoi je t’ai attiré dans ma miséricorde » (Jr 31,3). Mais on n’avait pas encore vu combien il est grand, incompréhensible ; quand le Fils de Dieu s’est fait contempler sous la forme d’un enfant couché sur la paille dans une étable, il s’est vraiment manifesté : « Dieu notre Sauveur a fait paraître sa bonté et son amour pour les hommes » (Tt 3,4). « La création du monde, observe saint Bernard, a fait resplendir la puissance de Dieu, le gouvernement du monde, sa sagesse ; mais l’incarnation du Verbe a fait éclater sa miséricorde à tous les yeux »…

« En méprisant Dieu, dit saint Fulgence, l’homme s’était séparé de lui pour toujours ; et comme l’homme ne pouvait plus retourner à Dieu, Dieu a daigné venir le trouver sur la terre. » Saint Augustin avait déjà dit : « Nous ne pouvions pas aller au médecin ; c’est pourquoi le médecin a eu la bonté de venir jusqu’à nous ».

Saint Alphonse-Marie de Liguori (1696-1787), évêque et docteur de l’Église
1er Discours pour la neuvaine de Noël (trad. Éds Saint-Paul 1993, p. 27 rev.)

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La Nativité selon sainte Brigitte de Suède

mercredi 9 janvier 2013

Lorsque moi, Brigitte, étais à Bethléem, je vis une Vierge enceinte, affublée d’un blanc manteau et d’une subtile et fine tunique, au travers de laquelle je voyais la chair virginale, le ventre de laquelle était grandement plein, d’autant qu’elle était prête à enfanter. Il y avait avec elle un honnête vieillard, et tous deux avaient un bœuf et un âne; et étant, entrées dans une caverne, le vieillard, ayant lié le bœuf et l’âne à la crèche, porta une lampe allumée à la Sainte Vierge, et la ficha en la muraille, s’écartant un peu de la Sainte Vierge pendant qu’elle enfanterait.

Cette Vierge donc se déchaussa, quitta son manteau blanc, ôta le voile de sa tête et le mit auprès d’elle; et je vis ses cheveux beaux à merveille, comme des fleurs éparpillées sur sa tunique, sur ses épaules. Elle tira lors de son sein deux draps de fin lin et deux de laine, très-blancs et très-purs, pour envelopper l’enfant; et elle portait encore deux autres petits draps de lin pour le couvrir et lui lier la tête; et elle les mit auprès d’elle, afin d’en user à temps et saison.

Or, toutes choses étant ainsi prêtes, la Sainte Vierge, ayant fléchi le genou, se mit avec une grande révérence en oraison; et elle tenait le dos contre la crèche, et la face levée vers le ciel vers l’orient; et ayant levé les mains et ayant les yeux fixés au ciel, elle était en extase, suspendue en une haute et sublime contemplation, enivrée des torrents de la divine douceur; et étant de la sorte en oraison, je vis le petit enfant se mouvoir dans son ventre et naître en un moment, duquel il sortait un si grand et ineffable éclat de lumière que le soleil ne lui était en rien comparable, ni l’éclat de la lumière que le bon vieillard avait mise en la muraille, car la splendeur divine de cet enfant avait anéanti la clarté de la lampe; et la manière de l’enfantement fut si subtile et si prompte que je ne peux connaître et discerner comment et en quelle partie elle se faisait.

Je vis incontinent ce glorieux enfant, gisant à terre, nu et pur, la chair duquel était très-pure. Je vis aussi la peau secondine auprès de lui enveloppée et grandement pure. J’ouïs lors les chants mélodieux des anges, et soudain le ventre de la Vierge, qui était enflammé, se remit en sa naturelle consistance, et je vis son corps d’une beauté admirable, tendre et délicat.

Or, la Vierge, sentant qu’elle avait enfanté, ayant baissé la tête et joint les mains, adora l’enfant avec grande révérence et lui dit : O mon Dieu et mon Seigneur, soyez le très-bien venu ! Et lors l’enfant, pleurant et comme tremblotant de froid et de la dureté du pavé où il gisait, s’émouvait un peu, et étendait ses bras, cherchant quelque soulagement et la faveur de la Mère. La mère le prit lors en ses bras, le serra sur son sein, et l’échauffa sur sa poitrine avec des joies indicibles et avec une tendre et maternelle compassion. Et lors s’asseyant à terre, elle le mit en son giron et prit de ses doigts son nombril, qui soudain fut coupé, d’où il ne sortit ni sang ni aucune autre chose; et après elle l’enveloppa de petits drapeaux de lin et de laine, et avec des langes et des liens, elle serra son petit corps avec un bandeau qui était cousu en quatre lieux à la partie du drap de linge, et après, elle lui lia la tête.

Ces choses étant accomplies, le vieillard entra, et se prosternant à deux genoux, adorant l’enfant, il pleurait de joie.

La Sainte Vierge ne changea point de couleur en cet enfantement; elle ne fut point infirme, ni aussi les forces corporelles ne lui diminuèrent point comme les autres femmes ont accoutumé. Il n’y parut autre chose, sinon que les flancs se retirèrent à la première consistance en laquelle ils étaient avant qu’elle conçût. Après elle se leva, ayant son cher enfant entre les bras, et saint Joseph et elle le mirent en la crèche, et l’adorèrent à genoux avec des joies indicibles.

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« En entrant dans la maison, ils virent l’enfant. »

dimanche 6 janvier 2013

Epiphanie

Adoration des rois : les puissants de ce monde baissent leur tête devant l’humble berceau d’un enfant. De l’or, de l’encens, de la myrrhe venus d’Orient ; anxiété dans les cœurs, poussière des chemins parcourus la nuit, guidés par une étoile. « Où est-il, celui qui vient de naître ? »… Vingt siècles sont passés : beaucoup d’âmes parcourent les chemins de la terre comme les mages d’Orient et continuent à demander en passant : « Avez-vous vu celui qu’aime mon âme ? » (Ct 3,3) C’est aussi une étoile de lumière qui, illuminant notre chemin, nous conduit à l’humilité d’une crèche, et nous montre ce qui nous a fait sortir « en dehors des murailles de la ville » (He 13,13; cf Lc 16,27). Elle nous montre un Dieu qui, tout en étant Maître de tout, manque de tout. Le Créateur de la lumière et de la chaleur du soleil souffre du froid ; celui qui vient au monde par amour pour les hommes est oublié des hommes.

Maintenant aussi, comme alors, il y a des âmes qui cherchent Dieu… Par malheur, tous n’arrivent pas à le trouver, ils ne regardent pas tous l’étoile qui est la foi ; ils n’osent pas non plus s’aventurer sur ces chemins qui conduisent à lui, qui sont l’humilité, le renoncement, le sacrifice et presque toujours la croix…

Quand cette nuit, dans le chœur, je me souvenais, sans le vouloir, de mes jours d’enfance, de ma maison, des rois, mon habit monastique me disait autre chose : moi aussi, comme les mages, je suis venu à la recherche d’une crèche. Je ne suis plus un enfant auquel il faut donner des jouets : les rêves sont maintenant plus grands et ils ne sont pas de cette vie. Les rêves du monde, comme les jouets des enfants, font le bonheur quand on les attend, mais ensuite tout n’est que du carton. Les rêves de ciel — rêve qui dure toute la vie et ne déçoit pas après. Comme ils ont dû s’en retourner heureux, les mages, après avoir vu Dieu ! Moi aussi je le verrai, il s’agit seulement d’attendre un peu. Le matin arrivera bientôt, et avec lui la lumière. Quel heureux réveil ce sera !

Saint Raphaël Arnaiz Baron (1911-1938), moine trappiste espagnol
Écrits spirituels, 06/01/1937 (trad. Cerf 2008, p. 287)

 

 

 

« La lumière brille dans les ténèbres et les ténèbres ne l’ont pas arrêtée » (Jn 1,5)

mercredi 26 décembre 2012

L’enfant de la crèche tend ses petites mains, et son sourire semble déjà exprimer ce que les lèvres de l’homme prononceront plus tard : « Venez à moi, vous tous qui peinez et êtes accablés » (Mt 11,28)… « Suis-moi ! » disent les mains de l’enfant, comme le diront plus tard les lèvres de l’homme. Ainsi ont-elles appelé le jeune disciple que le Seigneur aimait et qui, lui aussi, fait maintenant partie du cortège de la crèche. Saint Jean, jeune homme au cœur pur, est parti sans demander : où ? ni pourquoi ? Il a abandonné la barque de son père (Mt 4,22) et a suivi le Maître sur tous ses chemins, jusqu’au Golgotha (Jn 19,26).

« Suis-moi ! » Cet appel, le jeune Étienne l’a entendu aussi. Il a suivi le maître dans son combat contre les puissances des ténèbres, contre l’aveuglement et le refus obstiné de croire, et il a témoigné pour lui, par sa parole et par son sang. Il a marché selon son esprit, l’esprit d’amour qui combat le péché mais aime le pécheur, et qui, jusque dans la mort, défend le meurtrier en face de Dieu.

Ceux qui s’agenouillent autour de la crèche sont des fils de lumière : frêles saints Innocents, bergers pleins de foi, rois humbles, Étienne, le disciple ardent, et Jean, l’apôtre de l’amour, eux tous qui ont suivi l’appel du Maître. En face d’eux, dans la nuit de l’endurcissement inconcevable et de l’aveuglement, se tiennent les docteurs de la Loi qui, sachant en quel temps et en quel lieu naîtrait le Sauveur (Mt 2,5), ne sont pourtant pas partis à Bethléem, et le roi Hérode qui a voulu faire mourir le Maître de la vie. Devant l’enfant de la crèche, les esprits se divisent. Il est le Roi des rois, le Maître de la vie et de la mort. Il dit : « Suis-moi » et qui n’est pas pour lui est contre lui (Mt 12,30). Il nous le dit à nous aussi et nous met en demeure de choisir entre la lumière et les ténèbres.

Sainte Thérèse-Bénédicte de la Croix [Édith Stein] (1891-1942), carmélite, martyre, copatronne de l’Europe
Das Weihnachtsgeheimnis (trad. Le Mystère de Noël, Orante 1955, p. 29-34 rev.)

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« Joseph, fils de David, ne crains pas. »

mardi 18 décembre 2012

Joseph embrassait
le Fils du Père céleste
comme un nouveau-né,
et il le servait comme son Dieu.
Il s’y complaisait
comme en la bonté même ;
et il le révérait
lui le juste par excellence (Mt 1,19).

Grande était sa perplexité !
« Comment m’est-il donné,
toi le Fils du Très-Haut,
d’avoir en toi un fils ?
Contre ta mère je m’irritais,
et je pensais la renvoyer.
Je ne savais pas
qu’en son sein était un grand trésor,
qui dans ma pauvreté
soudain me rendait riche.

« Le roi David
a surgi parmi mes ancêtres
et il a ceint la couronne.
Qu’il est grand le dénuement
où je suis parvenu !
Au lieu d’être roi je suis ouvrier ;
mais une couronne m’est advenue
puisque sur mon cœur repose
le Maître de toutes les couronnes. »

Saint Ephrem (v. 306-373), diacre en Syrie, docteur de l’Église
Hymne pour la Nativité

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« Où allons-nous le mettre maintenant ? »

mercredi 28 décembre 2011

Marie a ouvert le coffre et en a tiré les linges et les langes. Elle est allée près du feu pour les réchauffer. La voilà qui va vers Joseph et enveloppe le Bébé dans les linges tiédis, puis elle protège la petite tête avec son voile.

Où allons-nous le mettre maintenant ?

dit-elle. Joseph regarde autour, réfléchit…

Attends, dit-il. Poussons plus loin les deux animaux et leur foin. Tirons en bas le foin de la mangeoire qui est plus haut et mettons-le ici à l’intérieur. Le bord de cette mangeoire le protégera de l’air, le foin lui fera un oreiller et le bœuf par son souffle le réchauffera un peu.

Et Joseph se met à l’ouvrage, pendant que Marie berce son Petit en le serrant sur son cœur et en appuyant sa joue sur la petite tête pour la réchauffer.

Joseph ravive le feu sans épargner le bois pour faire une belle flamme. Il réchauffe le foin et peu à peu le sèche et le met sur le sein pour l’empêcher de refroidir. Puis, quand il en a assez amoncelé pour faire un petit matelas à l’Enfant, il va à la mangeoire et l’arrange pour en faire un berceau.

C’est prêt, dit-il. Maintenant il faudrait bien une couverture pour empêcher le foin de le piquer, et pour le couvrir…

Prends mon manteau.

dit Marie.

Tu auras froid.

Oh! cela ne fait rien ! La couverture est trop rugueuse. Le manteau est doux et chaud. Je n’ai pas du tout froid. Mais que Lui ne souffre plus.

Joseph prend l’ample manteau de moelleuse laine bleue sombre et l’arrange en double sur le foin, avec un pli qui penche hors de la crèche. Le premier lit du Sauveur est prêt.

Et la Mère, de sa douce démarche ondoyante, le porte et le dépose, le recouvre avec le pli du manteau qu’elle amène aussi autour de la tête nue qui enfonce dans le foin, à peine protégé des piqûres par le mince voile de Marie.

Il ne reste à découvert que le petit visage gros comme le poing, et les Deux, penchés sur la crèche, radieux, le regardent dormir son premier sommeil.

La chaleur des langes et du foin a arrêté ses pleurs et apporté le sommeil au doux Jésus.

Extrait de « L’Evangile tel qu’il m’a été raconté » de Maria Valtorta

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jeudi 22 décembre 2011

Prochaine rencontre

jeudi 15 décembre 2011

Dimanche 18 décembre à Notre Dame du dimanche (34)

Pour ceux qui le veulent et le peuvent, nous assisterons à la messe à Gignac à 10h30.

 

« Mes enfants, en cette Nativité, soyez Amour et Paix avec vos enfants et sachez les protéger des tentations de la facilité. Qu’en ce temps soient bénis tous les enfants de cette terre, mères et pères, soyez attentifs à l’appel de la Vie et que la nature Divine soit votre source de jouvence.

Mes enfants, Dieu le Père vous appelle à l’Amour et la Paix, transmettez ceci auprès de vos enfants. Que votre enseignement se rapporte à l’Enseignement Divin afin que Ses enfants chéris reviennent à Lui et à la Sainte Trinité.

Mes enfants, avancez sur le chemin de la Paix et de l’Amour, faites que la Nativité soit un rassemblement et un renouveau dans l’attachement avec votre Père Eternel. Le Père vous tend les bras afin que vous veniez ressentir Son tendre Amour et Son Réconfort pour l’avenir.

Vous êtes maîtres de vos destins et en ce point la Sainte Trinité participe activement à votre réussite et à votre évolution. Mes enfants, soyez généreux et priants envers votre Père et accordez-Lui tout le temps nécessaire pour que se réalise l’osmose entre le Père et Ses enfants. »

Marie Mère des hommes – décembre 2005

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« Comblée-de-grâce »

vendredi 9 décembre 2011

Marie, Notre Dame, le Seigneur t’a faite sa mère unique, te constituant ainsi maîtresse et souveraine de l’univers. C’est pour cela qu’il t’a formée par l’opération de son Esprit, dès le premier instant de ta conception dans le sein de ta mère. Notre Dame, voilà ce qui fait notre joie aujourd’hui. Et nous te demandons, très douce Marie, reine prudente et noble, est-il possible de te placer au niveau ou même en-dessous des autres créatures ?

L’apôtre de la pure vérité affirme certes que tous les hommes ont péché en Adam (Rm 5,12)… Mais en considérant la qualité éminente de la grâce divine en toi, je remarque que tu es placée d’une façon inestimable ; à l’exception de ton fils, tu es au-dessus de tout ce qui a été fait. Et j’en conclus que, dans ta conception, tu n’as pas dû être liée par la même loi de la nature humaine que les autres êtres humains. Par la grâce éminente qui t’a été accordée, tu es restée complètement affranchie de l’atteinte de tout péché. Grâce singulière et action divine impénétrable à l’intelligence humaine !

Il n’y avait que le péché qui puisse éloigner les hommes de la paix de Dieu. Pour enlever ce péché, pour ramener le genre humain à la paix de Dieu, le Fils de Dieu a voulu se faire homme, mais de telle façon qu’en lui rien ne participe d’aucune façon à ce qui séparait l’homme de Dieu. Pour réaliser cela, il convenait que sa mère soit pure de tout péché. Sinon, comment notre chair aurait-elle pu être unie si intimement à la pureté suprême, et l’homme assumé dans une si grande unité avec Dieu que tout ce qui est de Dieu appartiendrait à l’homme et tout ce qui est de l’homme appartiendrait à Dieu ?

Eadmer (v. 1064–1141), moine anglais
La Conception de sainte Marie (trad. cf Maredsous)

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